Shopping Spree in L.A. ft Sonne Ferguson (1981)

J’avais erré toute la journée sans but précis, ne sachant trop de dont j’avais envie. Mes idées n’étaient pas claires, embrumer par une énième dispute avec mon petit ami colérique.  Ce n’était pas étonnant que j’aie choisis refuge dans les boutiques.

Claquer de l’argent, son argent valait mieux que mes nerfs ou  ma santé mental déjà chancelante.

J’avais déjà jeté mon dévolu sur quelques paires de nouvelles chaussures,  deux ou trois chapeaux et une quantité démesurée de lingerie. Je ne savais pas résister à la dentelle, qui plus est, était le seul point ralliant la paix et la bonne entente au sein de mon couple.

Les magasins n’étaient pas trop achalandés, heureusement pour moi qui adorais s’approprier les services des vendeuses.  

J’aimais bien jouer les divas de la Master Card en entrant, tête bien haute, petit nez retroussée, dans une boutique l’air de dire  «  Venez à moi qui assurerai les bénéfices de votre boutique pour le mois à venir ! »

À tout coup, je parvenais à me changer les idées et assainir mon moral.

Alors que j’en étais à ma douzième boutique, mon regard se porta sur une jeune femme  dont les bras étaient chargés de plusieurs robes de styles plutôt différent mais toutes plus élégantes les unes que les autres.

Sans trop savoir pourquoi, je la suivis dans le magasin, observant son petit défiler privé alors qu’elle essayait chacune des robe pour ensuite passer devant le miroir pour se contempler – évaluer.

- Besoin d’aide pour se décider ? , lui lançais-je après la cinquième robe.

Je m’approchais donc d’elle, sourire aux lèvres. Je n’étais pas une créatrice de mode mais j’avais un certains talent pour  agencer les styles avec les personnalités des gens. J’aurais  très bien pu faire styliste mais les commentaires peux encourageant de mon copain ne me donnait pas la force de déployer mes ailes.

La jeune femme acquiesça et semblait même heureuse de ce coup de main improvisé.

- Je ne suis pas dans le monde de la haute couture sauf pour ce qui concerne mes achats… Mais j’ai l’œil, vous savez. C’est pour une occasion spéciale ou simplement pour vous faire plaisir ?

Je regardais de plus près les choix de la demoiselle et j’imaginais un dîner romantique aux chandelles avec un beau ténébreux qui l’aurait dévorer des yeux tant pour la profondeur de son décolleté que pour la pureté de ses yeux.

Elle était très belle et n’avait donc pas besoin d’une robe très tape à l’œil pour la magnifier.

@ Billy Lighter

Shopping Spree in L.A. ft Sonne Ferguson (1981)

Mes connaissances en mode en général ne s’appliquaient pas au-delà de ma personne, tout au plus j’avais  agencé les costumes du Golden Nipples mais ça s’arrêtait là.

Je n’avais pas non plus assisté à de grands défilés mais j’adorais feuilleter des magasines et faire les boutiques. J’excellais dans cette dernière activité.

Alors quand j’avais vu la jeune femme hésiter avec ses robes je n’avais pu m’empêcher de m’approcher et de lui proposer mon aide.

Je me devais de savoir cependant si elle désirait une nouvelle robe pour une occasion en particulier. Elle m’expliqua qu’en fait, elle cherchait une tenue passe partout.

J’hochais de la tête en regardant les 5 robes qu’elles avaient sélectionnées et j’éliminais de suite la robe aux motifs fleuris ainsi que la robe blanche.

- Les motifs de fleurs, bien que tendance, font un peu moins « diner en tête à tête » je la verrais plus pour une sortie décontracté au parc d’amusement. Pour ce qui est de la robe blanche, vous ne pourriez pas la porter au parc ou à la plage, disons.

Je lui souriais tout en analysant les trois robes restantes.

- Celle-ci est beaucoup trop longue, et la couleur ne rend pas justice à votre teint.
Pour finir, il ne restait que la robe noire et une bleue marine. Si j’avais été à la place de la jeune femme, je n’aurais pas hésité une seule seconde et j’aurais acheté les 5 robes, des souliers et sacs à mains pour aller avec. Mais elle n’en voulait qu’une seule et nous devions donc déterminer laquelle des deux lui irait le mieux.

- J’opterais pour la noir. Chaque femme doit avoir une petite robe noire dans son placard. De plus, la coupe est actuelle et bien cintrée. Vous pourriez tout aussi bien la porter pour une sortie entre copine en l’agençant avec une petite veste en jeans et des bottillons ou encore, pour un tête à tête en amoureux en ajoutant une ceinture et des bijoux argents.

Mais la jeune femme arborait un bronzage impeccable et le bleu de la seconde robe aurait mis en valeur son teint de miel.

- Si vous pouvez vous le permettre, achetez les deux…  Mais le choix ultime vous revient. Si je peux me permettre… vous êtes sublime et vous avez une silhouette vous permettant bien des styles.

Je ne savais pas si je l’avais aidé mais au moins, il y avait moins de choix et peut-être mes conseils lui permettraient d’opter pour ce qui lui irait le mieux selon son goût à elle.

@ Billy Lighter

Shopping Spree in L.A. ft Sonne Ferguson (1981)

Je me sentais vraiment dans mon élément à conseiller la magnifique jeune femme dans son choix de robes et j’espérais que mes commentaires la guidaient et non pas l’inverse. Question mode, je m’y connaissais beaucoup mais de conseille rune inconnue n’est pas toujours chose aisée.

Mais avec elle, tout était si simple et facile que je me prenais à mon propre jeu de conseillère et j’y mettais du cœur pour lui sélectionner la parfaite petite robe parmi le choix qu’elle avait elle-même fait préalablement.

La jeune femme m’écoutait attentivement alors que j’y allais d’un long exposé sur chacune des robes pour finir avec mon choix final, la petite robe noir.

Toutes les femmes se doivent d’en posséder une, c’est bien connu. Ce genre de petite robe devient un accessoire incontournable d’une garde robe complète et, agencé aux bons accessoires, elle peut facilement être porté pour un petit dîner bien simple entre copine, une rendez-vous galant ou lors d’une rencontre avec son banquier.

D’une voix tout aussi douce que son visage, elle m’expliqua en avoir déjà une chez elle mais qu’elle soupçonnait sa petite sœur de l’avoir dérobé puisqu’elle ne la trouvait plus. Je souriais, m’imaginant bien ce que ça devait être que d’avoir une petite sœur pour venir fouiller nos placards.

- Je suis enfant unique, mais j’imagine un peu ce que cela doit être.

La cliente allait donc suivre mon conseil et opter pour la petite robe noire. J’en étais grandement satisfaite. Si je pouvais aider une personne dans ma journée, je pouvais m’estimer heureuse et conclure à une bonne journée.

- Merci encore pour votre aide. Ah au fait, je m'appelle Eileen ! Et vous ?

- Enchantée Eileen ! Moi c’est Sonne. Pas comme dans… « on sonne à la porte »… mais plutôt comme soleil, en Allemand…

Je m’en mordis l’intérieur de la joue. Parfois, quand je suis trop emballé, ou nerveuse, j’ai tendance à ajouter des informations complètement inutiles ou simplement parler trop pour finalement ne rien dire.

J’éclatais finalement de rire en prenant mes achats et en accompagnant Eileen jusqu’à la caisse afin qu’elle procède à l’achat de sa robe.

- Votre petit ami va vous trouver somptueuse dans cette robe.

@ Billy Lighter

Shopping Spree in L.A. ft Sonne Ferguson (1981)

Mes conseils ont portés fruits et ma «  cliente » d’un jour se range de mon avis concernant le choix de sa robe. J’aurais bien aimé continuer  mon petit entretient privé en lui conseillant des bijoux, un sac à main et des chaussures mais je ne désire pas non plus m’imposer.

Seulement, sa compagnie est agréable et fait changement de mon quotidien.

Je ne fréquente pas beaucoup de gens en dehors de la sphère du Golden Nipples et celle du dépravé qui m’attend à la maison.

Je lui souris donc timidement quand elle suppose que mon petit ami doit également me trouver magnifique.

- Quand il n’est pas saoul ou complètement défoncé par la drogue, allez savoir ce qu’il pense réellement de moi… Ça n’a aucune importance. J’en suis à une période de ma vie où j’ai besoin de me sentir belle pour moi. Et moi seule.

Car si nous ne prenons pas le temps de nous aimer, personne ne le fera pour nous. C’est bien là l’une des leçons que m’a apprise la vie.

Je repris mes sacs et me dirigeais à la suite d’Eileen vers la sortie de la boutique, une fois son achat réglé. La journée est encore jeune et je n’ai pas envie de rentrer immédiatement.

- C’est peut-être abusé, mais je me disais, que vous auriez peut-être envie de discuter autour d’un bon café et quelques viennoiseries ? Il y a un petit café très sympa à même le centre commercial.

J’espérais qu’elle accepte mon invitation.

C’est étrange que de « quémander » l’attention des gens, des inconnus surtout, seulement, avec Eileen, et  pour quelques phrases échangées uniquement, j’ai la sensation que le courant passe plutôt bien entre nous et qu’il me ferait le plus grand bien de me lier d’amitié avec une nouvelle personne.

Et puis y’a les coups de foudre dans la vie. Pas que ceux qui nous font tomber en amour avec l’homme ou la femme de notre vie. Je parle du coup de foudre amical, celui qui fait se placer sur votre chemin, une personne avec qui nous connecté immédiatement et pour qui vous devenez un ami loyal.

Avec Eileen, je le ressens ainsi.

@ Billy Lighter

Shopping Spree in L.A. ft Sonne Ferguson (1981)

Les côtés sombres de ma vie privée sont, heureusement pour moi, compensé par de belles et inattendues rencontres.  Comme quoi, on ne fait pas que se dénicher de belles fringues au centre commercial.

Et pour mon plus grand bonheur, Eileen accepte  avec plaisir de m’accompagner pour un petit café.

Une petite pause détente bien mérité après une petite session improvisée de stylisme.

- Vous semblez connaître les bons endroits de ce centre commercial, vous y venez souvent ?

- Pratiquement tous les jours… Je suis une acheteuse compulsive, surtout quand je ne paie pas avec ma carte…, dis-je en éclatant de rire. J’ai une bonne amie qui travail dans une animalerie ici et j’aime bien venir la voir quand elle travail, lui donner un petit coup de main. C’est tout de suite moins ennuyant à deux et faut dire que ses collègues  ne sont pas du genre très vaillant.

Nous marchons encore un moment, montons un étage puis refaisons  la longueur du centre commercial en sens opposé avant d’arriver au petit café dont je parlais. C’est un endroit tout simple, propice  à la discussion et qui ne fait pas d’état si nous restons des heures autour de la même tasse.

Un endroit comme je les aime, simple et sans prétention.

Tout de suite, je salut la serveuse,  Mandy, que je commence à connaître vu le temps que je passe ici et je me dirige en compagnie d’Eileen à la petit table du fond près de la grande vitrine. J’adore m’y installer avec un café et une part de gâteau opéra et regarder les gens aller et venir lors de leur magasinage.

Je leur invente des histoires. Des vies, des aventures en tout genre.  Un jour, je devrais prendre le temps d’écrire tout ce qui me passe par la tête. Qui sait, ça intéresserait peut-être quelqu’un ?

Je souris à Eileen en prenant deux cartes et en lui en tendant une.

- La spécialité ici, selon moi est leur café moka. Ils y mettent une bonne couche de crème chantilly et saupoudrent du cacao dessus c’est un délice si vous êtes moindrement gourmande comme moi.  Je le prends avec le cake vanillé, sinon un bon thé avec une part de tarte c’est divin.

Je tournais  la tête vers la vitrine et fronçais légèrement les sourcils en y apercevant un homme qui  s’approche l’air d’avoir reconnu ma compagne.

- Vous le connaissez ?   Oh ! Je crois qu’il va entrer… Oui… et il se dirige vers nous…

@ Billy Lighter

J’avais terminé plutôt le travail que j’avais à faire chez MTI. Je n’avais point beaucoup de choses à faire aujourd’hui, juste remettre quelques papiers en ordre au sujet de The Burning Fire. Des formalités qui m’avaient été facile de remplir en un temps record.

Comme j’avais terminé mon travail, j’avais décidé de faire un petit tour au centre commercial avant de rentrer à mon appartement. Je pourrais y trouver un cadeau afin de l’offrir à mon Eileen. Le feeling passait plus que bien avec la jeune femme et j’entretenais notre relation avec des petites attentions à son égard.

C’est dans une riche bijouterie que j’avais trouvé un fin collier en argent qui lui ira à ravir. C’était un budget onéreux mais avec mon salaire aisé de manager, je pouvais me permettre un tel cadeau. La jeune vendeuse m’avait conforté dans mon choix et avait enfermé mon présent dans une jolie boite ornée d’un nœud. C’était trop ostentatoire à mon goût mais ceci devrait plaire à Eileen.

Ce passage à la bijouterie ne m’avait point pris de temps si bien qu’il n’était point encore tard. J’avais bien le temps d’aller boire un café. Ainsi, je pourrais réfléchir à des projets pour The Burning Fire. J’étais allé au café du centre commercial et qu’elle n’avait pas été ma surprise quand j’avais reconnu mon Eileen à travers la vitrine, à l’une des tables en compagnie d’une jeune femme rousse. J’allais pouvoir lui offrir mon cadeau devant un café.

J’étais entré dans le café. Mon Eileen m’avait reconnu. Je lui avais fait un clin d’œil et nous nous embrassâmes brièvement.

-Bonjour Eileen ! Je ne pensais pas te trouver ici. C’est un heureux hasard.

Ceci embellissait ma journée. Je n’avais point oublié les règles de politesse. Ainsi, je m’étais tourné vers la jeune femme rousse.

-Bonjour, Mademoiselle. Je me nomme Timmy Evans.

Ma main était tendue en signe de politesse afin qu’elle la serre.

@ Billy Lighter

Shopping Spree in L.A. ft Sonne Ferguson & Timmy Evans (1981)

C’était avec joie que nous avions mis le cap vers ce petit café que j’adorais fréquenté lors de mes nombreuses virées au centre commercial. Tant pour la diversité de la carte que pour  la délicieuse simplicité de l’endroit.

De plus, le café était pourvu d’une immense vitrine sur toute la devanture et plus souvent qu’autrement, je m’asseyais à une table et j’observais les gens dans leur séance de magasinage et je m’amusais à leur inventer des histoires.

J’étais plutôt douée à ce jeu là et ça passait le temps avant de rentrer me terrer dans la torpeur et l’angoisse.

Je partage donc ce petit bout de temps avec cette femme tout à fait charmante et adorable que dont je viens de faire connaissance et, elle, optant pour le thé et la tarte, moi je demande un latté et une part de leur décadent gâteau triple chocolat.

Nous venions à peine de passer commande lorsque je me rendis compte qu’un homme, fort séduisant je dois bien l’admettre, semblait avoir remarqué Eileen depuis l’autre côté de la vitrine et, entrait maintenant dans le café.

J’avais trouvé étrange quoi qu’intrigante la situation et, après avoir demandé à Eileen si elle le connaissait, me confirma que oui  puisqu’il s’agissait en effet de son petit ami.

- Oh ! La belle coïncidence !

Quand les grands esprits se rencontrent, voilà ce que cela donne ! Ils avaient, semble t-il eu l’idée de faire un peu de shopping au même endroit, le même jour.

- Bonjour Eileen ! Je ne pensais pas te trouver ici. C’est un heureux hasard.
Je sourirais devant ce petit couple mignon comme tout. Qui, de toute façon, n’aurait pas esquissé un sourire devant eux ?

- Bonjour, Mademoiselle. Je me nomme Timmy Evans.

- Bonjour ! Je suis Sonne Ferguson, enchantée de faire votre connaissance !, dis-je en lui serrant la main. Nous venons de passer commande, peut-être voudriez vous vous joindre à nous?

Avoir de la compagnie aujourd’hui, alors qu’elle est doublement agréable n’allait pas être de refus.  La serveuse approcha de nouveau, apportant une carte à Monsieur Evans, et, tous doucement, la conversation coula d’elle-même alors que je faisais officiellement connaissance avec deux personnes franchement adorable avec qui, je ne le savais pas encore à ce moment là, j’allais me lier d’amitié.

@ Billy Lighter