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 The Taste Of Fear (03/12/65) [PV Daniele Ricci][TERMINE]

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Jimmy Reed
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MessageSujet: The Taste Of Fear (03/12/65) [PV Daniele Ricci][TERMINE]   The Taste Of Fear (03/12/65) [PV Daniele Ricci][TERMINE] I_icon_minitimeLun 14 Aoû - 17:26



The Taste Of Fear
ft. Daniele Ricci


Tijuana. Sans t'arrêter. Pas même si elle te demande pour pisser.

Ma propre voix résonnait dans ma tête, encore et encore, le dernier ordre que j’avais donné, la dernière phrase que j’avais prononcé ce matin. Car je n’avais rien dit depuis lors, alors que nous étions au début de l’après-midi et que mes pas m’avaient menés de l’Eastside à Beverly Hills…

J’avais tout laissé là, chez Maritza, y compris ma voiture. J’avais marché et fumé, marché et fumé, ne m’arrêtant que pour racheter des cigarettes et recommencer. Je ne faisais même pas attention où j’allais, n’empruntant les rues que parce qu’elles m’étaient vaguement familières… Parce que les choses étaient complètement différentes quand on les voyait depuis le point de vue d’un piéton et non pas à travers le pare-brise d’une voiture de luxe filant à toute vitesse.

Je portais mes vêtements de la veille, ma veste en jeans en moins, sans même me rendre compte qu’elle manquait à l’appel. Mais ça n’avait plus vraiment d’importance maintenant… Plus rien ne me semblait en avoir vraiment, pas même la faim qui commençait à se faire sentir. Mon corps réclamait de la nourriture mais j’avais vraiment pas le cœur à manger.

Je ne me rendais même pas vraiment compte que j’avais abouti à Beverly Hills. J’étais trop occupé à ressasser les bons souvenirs que j’avais de Maritza… Souvenirs malheureusement entrecoupés de ses cris et ses sanglots qu’il me semblait entendre encore, de son regard plein de tristesse, de rage et d’incompréhension mêlées. Je savais que j’avais fait peur à Maritza, parfois, durant notre relation. Pas parce que j’étais violent, pas parce que je criais (la première fois que j’avais crié sur elle, c’était ce matin quand je lui avais ordonné de faire son sac). Non. C’était mes capacités à faire les choses comme par magie qui l’avait effrayée parfois… Et mon arrogance à vouloir maintenir l’illusion, le mythe, et cacher tous les acteurs qu’il y avait derrière chaque détail, primait sur le besoin de la rassurer, à tous les coups.

De même que mon arrogance m’avait poussé à me priver de Maritza plutôt que de renoncer à régner sur les Los Diablos en donnant aux South Panthers ce qu’ils voulaient. Et ce alors que j’étais sûr d’hériter d’un empire. Peut-être pas demain, peut-être pas après-demain… Mais un jour et à coup sûr !

Tijuana. Sans t'arrêter. Pas même si elle te demande pour pisser.

Je secouai la tête comme pour essayer d’éjecter ma propre voix de ma propre tête. Puis soudain, je me raidis. Mon cœur accéléra la cadence d’un coup et j’eus un goût de métal dans la bouche. Je ne respirai plus.

Un bruit de moteur vrombissant, juste derrière moi… J’étais immobile, comme un cerf paralysé par les phares de la bagnole qui va le percuter.

Nouveau vrombissement de moteur.

Je me mis à courir, sans réfléchir, sans regarder derrière moi, persuadé que c’était les South Panthers et qu’ils allaient mettre à exécution leurs menaces… Sauf qu’il n’y avait plus rien ici que « j’aimais » ou qui était « important »… Si ce n’était moi-même.

J’entendis la voiture patiner un peu, puis démarrer dans un rugissement de moteur.

Mais je n’étais pas habitué à courir. Je m’essoufflais extrêmement vite. Tout ce que je pouvais faire pour pallier ça, c’était prendre petite rue sur petite rue en espérant finalement aboutir sur une qui serait suffisamment étroite que pour que la voiture ne puisse entrer dedans.

Au lieu de ça, je tombai sur une rue grillagée. J’entrepris d’essayer d’escalader, mais mes tennis blanches glissèrent et je me retrouvai face au véhicule fou, les dents serrées et les yeux plissés dans l’expectative de ce qui allait suivre… Persuadé qu’il allait me percuter.

@ Billy Lighter


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MessageSujet: Re: The Taste Of Fear (03/12/65) [PV Daniele Ricci][TERMINE]   The Taste Of Fear (03/12/65) [PV Daniele Ricci][TERMINE] I_icon_minitimeMar 15 Aoû - 17:10



The Taste Of Fear
ft. Jimmy Reed


70%-30% c’était le deal que j’avais passé avec Charles Reed et Daryll Rogers pour la tournée de The Army. Eux qui croyaient – dur comme fer ! – que j’allais échouer. Eux qui ne m’avaient fournis que deux roadies pour toute la tournée américaine. Ils s’en mordaient maintenant les doigts car la majorité des bénéfices de cette tournée – qui avait été un véritable succès - me revenaient comme convenu au départ. J’étais fier de ce que j’avais fait – et je n’avais pas hésité une seule seconde, à mon retour, à venir faire le fanfaron dans le bureau de Reed Sr.

L’argent était arrivé sur mon compte il y a quelques jours. Il avait servi à rembourser ce que j’avais dépensé pour la tournée – mais pas que ! J’avais eu plus de revenus que ce que j’avais dépensé – plus encore que je ne l’aurais imaginé – et j’avais utilisé cet argent en plus pour m’acheter une toute nouvelle voiture. Un en plus à mettre à ma collection. C’était une Chevrolet Impala rouge de cette année – une jolie pièce ! J’allais pouvoir me la jouer dans les rues de Los Angeles.

-Erik, je vais faire un tour avec ma nouvelle voiture, dis-je tout excité à l’idée même de faire des pointes de vitesses.

-Bien Monsieur,
dit-il sans s’arrêter de ranger la maison.

J’étais sorti en tenue très relax - les cheveux ébouriffés. Arrivé dans ma voiture, j’avais – d’abord et avant tout ! – sorti mon sachet de cocaïne afin de me faire quelques lignes. C’était une autre façon de fêter cette glorieuse tournée à peine terminée – et l’argent qui était arrivé avec. J’avais gagné en célébrité avec tout ça !

Mon corps rassasié – en coke, je précise – j’avais démarré à bord de mon nouveau bolide en direction de Beverly Hills. Quel autre meilleur endroit pour montrer la nouvelle acquisition de Daniele Ricci que l’un des quartiers les plus riches de L.A. ? J’allais en profiter pour regarder les quelques villas qu’il y a là – dans l’optique d’un achat futur. C’est toutes fenêtres ouvertes – et la musique à fond – que j’avais roulé en direction de Beverly Hills.

Le quartier était paisible en ce début d’après-midi – si on oubliait le boucan que je faisais avec ma musique. Je roulais vite – très vite – mes cheveux s’ébouriffant d’autant plus. C’est là qu’à ma – très très – grande surprise, j’avais repéré Jim marchant dans les rues de ce charmant quartier. Ne vous méprenez pas, ce qui était étonnant ce n’était pas d’y voir Jim – c’était d’y voir Jim marcher !! Qui aurait idée de se déplacer avec ses deux jambes avec un compte en banque comme celui de Jim ?

La cocaïne aidant – bien que j’aurais, peut-être, eu cette idée sans ça… -, j’avais avancé doucement vers Jim et m’étais arrêté à quelques mètres de lui. J’avais fait vrombir le moteur – encore et encore ! Putain quel beau bruit ! Jim – devant moi – était comme paralysé. Amico moi, tu devrais voir ta tête – un vrai plaisir pour les yeux de te voir si effrayé.

Il s’était mis – d’un seul coup, sans prévenir – à courir dans les rues. Ben, alors – amico mio -, tu flippes ? J’avais démarré en trombe pour le suivre. Je crois que je n’avais jamais vu Jim courir autant et aussi vite – je crois que je ne l’avais jamais vu courir, en réalité. Je riais de le voir ainsi chier dans son froc de peur. Le grand Jimmy Reed prit de panique – un spectacle que seul Daniele Ricci peut vous offrir.

La course folle – et sûrement très fatiguante – de Jim s’était arrêtée devant une grille qu’il avait tenté d’escalader sans y parvenir. Je m’étais arrêté – face à lui – j’avais fait vrombir le moteur deux fois de plus pour le faire encore un peu flipper. J’avais – par après – éteint le moteur et était sorti de mon tout nouveau bolide.

-Amico mio!, m’exclamais-je avec un très grand sourire aux lèvres.

J’avais refermé la portière pour m’approcher de mon ami qui était couvert de sueur.

-Alors comme ça, tu as peur de te faire tuer ?, dis-je, rendant mon sourire plus moqueur. Tu as quelque chose à te reprocher ou quoi ?

Je ne savais pas pourquoi mais je ressentais une grande satisfaction à lui avoir fait autant peur.

@ Billy Lighter

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MessageSujet: Re: The Taste Of Fear (03/12/65) [PV Daniele Ricci][TERMINE]   The Taste Of Fear (03/12/65) [PV Daniele Ricci][TERMINE] I_icon_minitimeSam 19 Aoû - 17:18



The Taste Of Fear
ft. Daniele Ricci


C’était terminé, j’étais mort. J’avais joué avec le feu et j’étais en train de brûler vif… Heureusement, j’avais eu le temps d’éloigner Maritza dont j’étais sûr qu’ils n’allaient jamais aller la chercher de l’autre côté de la frontière. C’était beaucoup trop dangereux pour les South Panthers, le Mexique.

Mon cœur bondissait dans ma poitrine et je finis par fermer les yeux quand la voiture vrombit encore, sous fond de musique poussée à fond. The Army… Un comble… Je n’aurai même pas eu le temps de revoir une dernière fois Daniele et de parler du succès de sa tournée autofinancée avant de mourir. J’étais complètement aveuglé par la peur de mourir mêlé au chagrin d’avoir dû me séparer de Maritza que je ne reconnus même pas Daniele au volant…

Alors que je croyais que la voiture allait finalement foncer sur moi, juste au moment où j’étais prêt à hurler après le conducteur pour lui dire de démarrer sa foutue bagnole et qu’on en finisse, le moteur s’arrêta… Et j’ouvris automatiquement les yeux pour voir mon assaillant en sortir…

Je me détendis d’un coup, soupirant et serrant les dents.

-Daniele… Putain…

Je me laissai un peu aller contre la grille, tournant sur moi-même de consternation, surtout en voyant le magnifique sourire joueur de junkie shooté à la cocaïne de mon meilleur ami.

Ca faisait plus d’un an que Daniele avait débarqué à L.A. et presque aussi longtemps que notre amitié était née. Mais jamais jusqu’à aujourd’hui son foutu et horrible accent italien ne m’avait autant agacé !

-Cazzo di merda !

Je réalisai que j’étais trempé de sueur et que le pull que je portais me tenait chaud à mort. Je me dirigeai donc vers mon ami tout en m’en débarrassant avant de le lui jeter pour qu’il le porte, histoire de se rendre utile, alors qu’il me demandait si j’avais quelque chose à me reprocher. Il croyait pas si bien dire : je venais de déporter la femme que j’aimais.

Je lui répondis sur un ton qui se voulait nonchalant mais qui trahissait que je n’avais vraiment, mais vraiment pas, aimé sa petite blague. J’étais essoufflé en plus.

-Non… Mais quand une bagnole de course me fonce dessus, mon premier réflexe est effectivement de courir.

J’eus un sourire extrêmement mauvais en désignant son bolide.

-On échange les rôles, si tu veux, pour voir.

Dans l’état dans lequel j’étais ? Il était bien possible que je lui roule réellement dessus. Ami ou pas. Et mon regard trahissait que j’aurais été capable de le faire. Parce que j’étais triste, parce que j’étais au pied du mur.

Parce que j’étais dangereux à un point dont je n’avais pas encore conscience.

@ Billy Lighter


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MessageSujet: Re: The Taste Of Fear (03/12/65) [PV Daniele Ricci][TERMINE]   The Taste Of Fear (03/12/65) [PV Daniele Ricci][TERMINE] I_icon_minitimeLun 21 Aoû - 18:35



The Taste Of Fear
ft. Jimmy Reed


Cazzo di merda ? Carrément, amico mio ?! Je savais – quand il m’insultait en Italien – que Jim était furax. Tout ça pour être certain que je comprenne – et aussi d’avoir la satisfaction de m’insulter dans la plus belle langue du monde.

-Cazzo di merda, dis-je en appuyant bien chaque syllabe pour corriger son accent italien plus que misérable – je trouvais qu’il maitrisait bien mieux l’espagnol !

Jim avait eu la peur de sa vie – il ne me fallait pas un dessin pour le constater. C’était drôle ! Il transpirait comme je ne l’avais jamais vu transpirer – au point qu’il ne supportait plus son pull en laine de gosse de riche. Ne voyez pas de mépris dans ces derniers mots – je suis moi-même un gosse de riche -, mais c’est juste que je trouvais ce pull en laine beige particulièrement cliché.

Amico mio avait tellement peur que je le soupçonnais – sur le ton de la blague – d’avoir quelque chose à se reprocher. Il m’avait envoyé son pull presque à la figure – pas bien, amico mio. Je n’avais pas eu le choix que de le porter. Il était beige, le sol allait le salir, je n’allais pas faire ça à mon meilleur pote – pas tout de suite, en tout cas…

Jim n’avait rien à se reprocher et avait dit que courir n’avait été qu’un réflexe.

-Qui d’autre que moi se promène avec un si beau bolide en plein Beverly Hills avec The Army à fond ?, dis-je avec des yeux joueurs et une grand sourire.

C’est vrai, qui d’autre ? En tout cas, l’humeur de Jim n’était pas à la blague et il m’avait demandé si je voulais échanger les rôles.

-Sans façon, amico mio, dis-je accompagne mes dires de gestes. Je ne veux pas faire la même tête que toi il y a deux minutes…

Mes yeux rougis par la coke étaient fixé sur Jim qui – en dehors de sa presque crise cardiaque – n’avait pas l’air d’aller bien du tout.

-Dis-moi, Jim. T’habites à Malibu, n’est-ce pas ? Qu’est-ce que tu fabrique à marcher au beau milieu de Beverly Hills, dis-je en penchant légèrement la tête sur le côté. C’est pas ton genre de marcher… En plus, plus personne ne fait ça depuis l’invention de la voiture, rajoutais-je en montrant mon très beau bolide à Jim.

Bonne question Ricci !


@ Billy Lighter

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MessageSujet: Re: The Taste Of Fear (03/12/65) [PV Daniele Ricci][TERMINE]   The Taste Of Fear (03/12/65) [PV Daniele Ricci][TERMINE] I_icon_minitimeJeu 24 Aoû - 17:31



The Taste Of Fear
ft. Daniele Ricci


Et il corrigeait mon accent, en plus ! Je n’avais besoin de rien dire, mon regard à lui seul était assez éloquent dans ces cas-là pour montrer à quel point j’étais furieux en plus d’avoir encore le goût de la peur en bouche, un goût que je détestais. Mes yeux étaient fixes, mes sourcils froncés et mes dents serrées en une expression qui était tout sauf un sourire, même si ça pouvait vaguement y ressembler.

Puisqu’il était là, il n’avait qu’à porter mon pull, tiens ! Parce qu’il me dérangeait maintenant que ma température avait grimpé en flèche pour autre chose que les douces caresses de Maritza que je pouvais dès maintenant tenter d’oublier.

Mon cœur avait vraiment du mal à diminuer le rythme malgré que je savais maintenant que j’étais hors de danger… Mais je n’avais déjà pas l’habitude de marcher plus loin que de la villa à la voiture alors courir !

D’ailleurs, mon soi-disant meilleur ami se demandait pourquoi j’avais couru… Qui d’autre que lui, après tout, se baladait avec une belle voiture de sport en plein milieu de Beverly Hills avec The Army à fond ? Les South Panthers, peut-être… Avec l’argent de la prostitution…

-Tout le monde a une voiture de sport à Beverly Hills, Dany. Et tout le monde écoute The Army, maintenant que tu les as rendus célèbres. Ça n’a rien d’exceptionnel.

Que ton ego avale ça, Ricci ! Même si la pique était déjà atténuée par le fait que j’aie souligné que c’était lui qui avait rendu The Army célèbre. Mais je l’avais fait uniquement pour lui enlever le plaisir de le faire lui-même !

Je m’éloignai un peu de la grille à laquelle je m’accrochais pour ne pas m’écrouler sous la dose d’adrénaline que Daniele venait de m’envoyer en me foutant la trouille de ma vie. Je fus tout de même satisfait de voir qu’il n’était pas téméraire au point de pousser le vice jusqu’à échanger les rôles. Même si sa justification se voulait un tacle, j’étais sûr qu’il sentait que j’étais pas d’humeur à jouer.

Je frottai mon visage à deux mains, persuadé qu’il me faudrait quelques jours au moins pour me remettre de mes émotions, et je ne parlais pas de la mauvaise blague de Daniele, quand il me demanda ce que j’étais en train de foutre.

Ce ne fut qu’alors que je regardai autour de moi et me rendis compte qu’effectivement, on était à Beverly Hills… J’avais marché jusqu’à Beverly Hills ?! Et ma bagnole était dans l’Eastside, à deux pas de chez Maritza… Enfin, l’ancien appartement de Maritza, désormais.

Mon regard passa, durant quelques secondes, des yeux rougis de Daniele, à sa voiture puis aux villas qui nous entouraient et ainsi de suite. J’étais complètement perdu et, lorsque mon regard se fixa finalement sur Daniele, mon œil gauche tiqua, une fois, comme ce matin quand j’avais dit à Maritza que je lui avais menti juste avant de refermer la portière de la voiture d’Alonso sur elle.

-Ramène-moi à Malibu.

Je passai à côté de lui et allai m’installer dans sa toute nouvelle voiture, à l’arrière, refermant directement la portière. Je laissai ensuite tomber ma tête contre la vitre, imperceptiblement replié sur moi-même.

Je ne pouvais pas lui demander de me ramener dans l’Eastside, pour rechercher ma voiture, pour plusieurs raisons : Les South Panthers devait rôder dans le coin à la recherche de Maritza (qui devait être arrivée à Tijuana, maintenant), mais s’ils tombaient sur moi, ce serait une aubaine aussi ; je ne voulais pas que Daniele se demande ce que ma bagnole foutait là-bas et, je ne voulais pas revoir ce putain d’immeuble dans lequel, même si je ne le savais pas encore, j’avais vécu les meilleurs (et les seuls véritables) moments de ma vie.

Je téléphonerai à Delfino pour lui demander de forcer la portière et de la déposer à Malibu… Pas chez moi, mais pas loin…

De toute façon, j’étais persuadé que même shooté à mort, Daniele était plus apte à conduire que moi.

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MessageSujet: Re: The Taste Of Fear (03/12/65) [PV Daniele Ricci][TERMINE]   The Taste Of Fear (03/12/65) [PV Daniele Ricci][TERMINE] I_icon_minitimeDim 27 Aoû - 17:19



The Taste Of Fear
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Rien d’exceptionnel ? Si Jim ne m’avait pas encensé en me taclant je crois que je l’aurais mal pris – mais il m’avait encensé alors il était tout pardonné. En plus, tu exagères, amico mio ! Personne n’a une aussi belle voiture que moi – même pas à Berverly Hills – et personne n’a encore cette nouvelle chanson de The Army que j’avais écouté en te foutant la trouille. C’était une démo fraichement enregistrée par Sniper et consort - un chef d’œuvre !

Le plus déprimant c’était que Jim n’avait même pas remarqué ce détail – amico mio ferait un très mauvais manager.

-Personne ne se balade avec cette chanson-là de The Army, dis-je en appuyant bien sur le "là". Et personne ne se balade, non plus, avec une aussi belle voiture de sport, Jim. Pas même toi, rajoutais-je fier de mon petit bolide.

Amico mio n’était pas d’humeur. Il avait eu peur et ne le digérais pas – voyons, Jim, ce n’était qu’une petite blague, c’est toi qui flippe pour rien. Shooté à la coke – comme je l’étais rarement… -, je venais à peine de ne rendre compte que mon ami n’allait pas vraiment bien – en dehors de la trouille bleue qu’il venait d’avoir. Il était sur le qui-vive et – surtout !! –, fait étrange, il se promenait à pied dans Beverly Hills alors que sa villa était à des dizaines de kilomètres d’ici.

Ma – très pertinente – question avait eu pour effet des regards autour de nous de la part de Jim. Putain, tu as pris de la mauvaise coke, amico mio ? Je doutais de cette supposition parce que Jim était – très – loin d’être un amateur de cocaïne.

Il avait tiqué – et si je n’étais pas complètement shooté j’aurais décrété ça comme un très mauvais signe. Il voulait que je le ramène à Malibu.

-Ben, elle est où ta voiture ?, dis-je sans avoir de réponse parce que Jim avait déjà pris place dans mon superbe bolide – à l’arrière.

Je n’étais pas chauffeur de taxi – mais Jim ne semblait vraiment pas dans son assiette. J’étais entré côté conducteur.

-Jim, tu n’as quand même pas marché de Malibu à ici ?, dis-je – choqué - en regardant Jim à travers le rétroviseur central. Non, non, ce n’est pas possible… Tu ne ferais jamais ça…, dis-je en réfléchissant – avant d’avoir l’illumination. On t’a volé ta voiture, alors, c’est ça ? Hein, amico mio ?, rajoutais-je en me retournant carrément vers Jim.

Des voleurs de voitures, il y en avait beaucoup à L.A. – comme dans toutes les grandes villes – et Jim pouvait en avoir été la victime.



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MessageSujet: Re: The Taste Of Fear (03/12/65) [PV Daniele Ricci][TERMINE]   The Taste Of Fear (03/12/65) [PV Daniele Ricci][TERMINE] I_icon_minitimeMar 29 Aoû - 16:22



The Taste Of Fear
ft. Daniele Ricci


J’étais perdu, désorienté comme je ne l’avais encore jamais été. Je n’avais remarqué qu’après coup où je me trouvais et ce qui n’aidait pas, c’était que mon meilleur ami me bombardait d’informations. J’étais un gouffre à informations, bien que très loin d’être aussi rodé que je ne le serais dans quelques années, je les absorbais malgré moi. Personne ne se baladait avec The Army dans sa voiture ? Si, tout le monde ! Mais pas avec celle-LÀ !

J’avais reconnu la voix de Sniper, le style particulier de The Army, mais je n’avais évidemment pas remarqué qu’il s’agissait d’une chanson qui ne figurait pas sur End Of War, leur premier album, pour la simple et bonne raison que j’étais trop occupé à sauver ma peau ! D’une menace qui, en réalité, n’en était pas une…

Quant à son bolide… Je savais beaucoup de choses, mais je n’avais pas encore des yeux derrière la tête. C’était une technique qui me restait encore à apprendre.

L’accent italien très prononcé de Daniele me martelait le crâne aussi sûrement que le soleil de L.A. en ce début d’après-midi… Et j’évitais de le regarder parce que les gestes frénétiques de ses mains, empirés par la coke qu’il avait probablement prise un peu plus tôt, m’irritaient plus qu’autre chose.

J’étais finalement passé à côté de lui pour m’engouffrer dans cette voiture dont il était si fier (et sur laquelle je me serais probablement extasié si j’avais été dans mon état normal), non sans lui ordonner de me ramener à Malibu… Je ne l’entendis même pas demander où était ma voiture… Je n’aurais quand même pas répondu à cette question, de toute façon.

Presque recroquevillé sur moi-même à l’arrière, le front contre la vitre de la voiture à l’intérieur de laquelle on étouffait comme dans un four, mon regard se perdit un instant dans le bleu profond du ciel. Maritza devait me haïr pour tout ce que j’avais dit.

Bien.

Elle ne reviendrait pas.

Elle était en sécurité à Tijuana.

Elle était en sécurité, loin de moi.

Daniele vint prendre place à son tour dans son véhicule et ce ne fut que lorsqu’il se remit à parler que mon regard lâcha le ciel pour s’accrocher au rétroviseur central à travers lequel je pus croiser celui, injecté de sang, du jeune manager italien.

Je soupirai, mais lui mentis tout de même droit dans les yeux.

-Ouais, on m’a… On m’a volé ma voiture…

Je regardai les rues autour de nous et cru voir quelqu’un courir, sans en être sûr, mais ça me suffisait.

-Tu peux démarrer cette foutue bagnole et rouler, Daniele, s’il te plait ? On étouffe ici.

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MessageSujet: Re: The Taste Of Fear (03/12/65) [PV Daniele Ricci][TERMINE]   The Taste Of Fear (03/12/65) [PV Daniele Ricci][TERMINE] I_icon_minitimeMer 30 Aoû - 19:39



The Taste Of Fear
ft. Jimmy Reed


Jim se comportait – vraiment – bizarrement. Je ne l’avais jamais vu aussi déstabilisé. Putain mais qui être vous et qu’avez-vous fait de Jim ? Je n’avais pas la réponse à cette question. Ok, je venais de foncer dessus avec ma voiture – pour rire – mais, maintenant qu’il savait que c’était moi, son teint devrait changer de couler, non ?

Il semblerait que non – amico mio avait toujours cette même tête de déterré. Il n’allait pas bien – et même sous l’influence de la coke, j’avais réussi à le voir. Il était entré dans ma voiture aussi rapidement qu’il aurait bu un verre de whisky – ah non, c’est moi ça… - et ça sans répondre à mes questions sur sa voiture. Je l’imaginais mal faire le trajet Malibu-Beverly Hills à pieds. Aucun humain – censé – n’aurait fait ça.

J’avais pris place dans mon – magnifique – bolide. L’état de mon ami me préoccupait quand même – je n’étais pas sans cœur, vous vous en rendrez compte bien des années plus tard. Je ne voulais pas croire qu’il avait marché jusqu’ici. Le vol de voiture m’avait semblé bien plus plausible – et comme Daniele Ricci ne se trompait jamais ça m’avait été confirmé par Jim.

-Sérieux ?, dis-je en me retournant – encore – vers Jim. Putain...

Il y avait un voleur de voiture ? A Beverly Hills ? Non – impossible… A Malibu, alors ? Non – sinon Jim ne se promènerait pas ici.

Jim n’avait qu’une chose en tête et s’était de s’en aller d’ici – ok, amico mio.

-On étouffera à Malibu aussi, amico mio,
dis-je avec un sourire moqueur.

J’avais – malgré ma touche d’humour – démarré en trombe. Ma voiture avait un bon moteur et j’aimais le pousser à ses limites. Je roulais vite - pour changer…

-On te l’a volé où ta bagnole ? A Beverly Hills ? T’as appelé les flics ?,
dis-je en regardant Jim à travers le rétroviseur central.

Putain, mais pourquoi Jim aurait laissé sa bagnole à Beverly Hills – il n’habitait pas ici… Mon cerveau carburait à 100 à l’heure – mais la coke n’aidait pas à me concentrer. Elle n’aidait pas non plus à conduire vu les coups de volants que je faisais pour éviter les poteaux – imaginaire ou non…

-C’est bizarre… Qu’est-ce que tu foutrais à Beverly Hills ? Il y avait une fête et je n’étais pas au courant ? Impossible, dis-je en me grattant la tête – et donc en ne conduisant plus qu’à une seule main.

Putain, mon cerveau tournait en rond – merci la coke… Cette coke que m’avait – lui-même – vendu Jim… Tilt !

-Oh non, je sais ! On te l’a volé dans l’Eastside. C’est ça amico mio ?,
dis-je en me retournant vers Jim.

Ne vous en fait pas, je n’ai plus les yeux sur la route – mais j’ai toujours les mains sur le volant.



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MessageSujet: Re: The Taste Of Fear (03/12/65) [PV Daniele Ricci][TERMINE]   The Taste Of Fear (03/12/65) [PV Daniele Ricci][TERMINE] I_icon_minitimeVen 1 Sep - 9:52



The Taste Of Fear
ft. Daniele Ricci


On m’avait volé ma voiture… J’avais pris la perche que me tendais mon ami pour me sortir de l’eau. Et la perspective qu’il y ait des voleurs de voiture à L.A., (oui, Daniele, il y a des voleurs de voitures à L.A.), ne semblait pas réjouir le tout jeune propriétaire d’une magnifique voiture de sport.

Moi, tout ce que je voulais, c’était rentrer chez moi. Je voulais retourner dans mon monde et oublier.

Oublier Maritza.

Comme si ne fut-ce que penser à elle pouvait braquer sur elle les yeux furieux des South Panthers. Mais avant d’oublier, je me fis une promesse, intérieurement : cela prendra le temps que ça prendra, mais j’anéantirai les South Panthers. Pas pour une question de territoire, pas pour une question de business… Mais pour ce qu’ils m’avaient fait faire aujourd’hui.

J’avais dit à Daniele que je voulais rentrer, sous prétexte qu’on étouffait. Il avait rétorqué qu’on étoufferait à Malibu aussi et, au lieu de chercher à avoir le dernier mot, j’avais simplement soupiré en regardant par la fenêtre.

-Ouais… Je sais…

Mais il avait démarré quand même, c’était le principal.

J’étais loin d’être quitte des questions de mon ami qui continua à me bombarder. Il roulait vite, trop vite étant donné son état. Et il était Italien, en plus, fallait pas l’oublier… Ils ne savent pas conduire.

-Non… Je… Non…

Je m’accrochai à la poignée de la portière en serrant les dents, essayant de voir par le pare-brise ce qu’il essayait désespérément d’éviter par ses coups de volant intempestifs, mais il n’y avait rien.

-Qu’est-ce que tu fais ?!

J’entendais ses questions, mais les ignorais. Pas que je ne voulais pas y répondre, bien que… Mais surtout parce qu’il allait nous tuer ! Et je n’avais pas envoyé Maritza au Mexique pour me tuer bêtement dans un accident de bagnole !

Mais Daniele continuait à poser des questions et se retournait vers moi.

-Regarde devant toi !

Je n’étais plus recroquevillé, maintenant, j’étais accroché à cette putain de portière.

Daniele atteint la vérité, dont je n’avais aucune envie de parler et fit un dangereux écart en même temps.

Je criai, pour la deuxième fois aujourd’hui. Pour la deuxième fois dans ma vie entière. La première, ça avait été pour ordonner à Maritza de faire son sac. Maintenant, c’était à Daniele que je donnais un ordre. Les deux personnes que j’aimais le plus au monde.

-Arrête cette putain de bagnole !

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MessageSujet: Re: The Taste Of Fear (03/12/65) [PV Daniele Ricci][TERMINE]   The Taste Of Fear (03/12/65) [PV Daniele Ricci][TERMINE] I_icon_minitimeSam 2 Sep - 18:00



The Taste Of Fear
ft. Jimmy Reed


Jim manquait cruellement de répliques – c’était inquiétant… Je l’avais taquiné sur sa réflexion sur le fait qu’on étouffait et il m’avait juste approuvé. Il devait vraiment être secoué…

Quand j’avais appris que sa voiture avait été volée, tout s’était éclairci. Enfin pas tout – il y avait encore des zones d’ombres. Comme l’endroit où sa voiture avait été volée et s’il avait appelé les flics. Je posais les questions sans avoir de réponses – enfin, à considérer que je lui laissais le temps d’en placer une à Jim… Je n’entendais que de vague « non » - ou je ne sais pas trop quoi, j’étais occupé à parler et à éviter les nombreux poteaux.

Je n’avais que capté une question de Jim qui me demandait ce que je faisais – ça ne se voit pas, amico mio ?!

-Ben, je te ramène chez toi, glissais-je entre d’autres questions de ma part.

Jim n’était pas décidé à me répondre. J’avais l’impression de parler dans le vide – ce n’était pas grave, j’étais en train de faire les réponses moi-même. La coke me faisait parler très vite. Jim ne répondait à rien mais il avait dit de regarder devant moi.

-C’est ce que je fais, dis-je en regardant Jim à travers le rétroviseur central.

Il était tout recroquevillé contre la portière – on aurait dit un mollusque dans sa coquille. Putain, mais où allais-je trouver des comparaisons pareilles ?

A force de faire les questions et les réponses, j’avais déduit – par moi-même – que Jim avait dû se faire voler sa voiture dans l’Eastside. Après tout, il y trainait souvent – son gang vivait là-bas au milieu de la pisse et de la crasse.

Jim n’avait rien confirmé. Il avait juste crié – jusqu’à me faire sursauter – d’arrêter ma « putain de bagnole ».

-Bah non, amico mio, dis-je surpris. Comment on va faire pour te ramener chez toi si je m’arrête ?

Ça n’avait aucune logique – pauvre Jim, il perdait la boule. J’avais remis – soudain – mes yeux sur la route. Je roulais à 220 km/h et je ne m’en rendais même pas compte. Les routes sinueuses qui redescendaient sur Malibu rendaient les tournants difficiles à négocier à cette vitesse – dans les faits or, j’étais Daniele Ricci et ce n’est pas des petits tournants de pacotilles qui allaient me faire peur.

-Putain, tu crois que c’est un type des South Panthers qui t’as volé ta bagnole ?, dis-je en regardant – à nouveau – Jim à travers le rétroviseur centrale.

Je savais les noms des gangs et les rivalités qu’il y avait entre eux – j’avais Jim comme ami…

-Si c’est le cas, pas possible de déclarer le vol. C’est naze. C’était quelle bagnole, dis-je triste pour Jim. C’était cel…

Putain ! La barrière de sécurité !! J’avais fait un coup de volant – réflexe – pour m’en éloigner mais, avec la coke, j’avais mal dosé si bien que ma toute nouvelle bagnole avait frôlé le rocher de droite. J’avais freiné dans un instinct de survie ce qui avait arrêté la voiture – sauvé !

-Wow putain ! Ma caisse !, dis-je alors que mon cœur s’était emballé – et battait très vite.

Le flanc devait être vachement endommagé – malheur !

-Putain ! Roccia di merda ! Qu’est-ce qu’il foutait là ? Ça se fait pas de mettre des obstacles pareils sur la route. Il n’y a qu’en Amérique qu’on voit ça !, dis-je en respirant très fort et très vite. Ça va, amico mio ?, dis-je en me retournant vers lui.



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MessageSujet: Re: The Taste Of Fear (03/12/65) [PV Daniele Ricci][TERMINE]   The Taste Of Fear (03/12/65) [PV Daniele Ricci][TERMINE] I_icon_minitimeDim 3 Sep - 9:24



The Taste Of Fear
ft. Daniele Ricci


De là où j’étais, je voyais l’aiguille du compteur monter et monter encore, sans s’arrêter alors que Daniele avait les yeux partout sauf sur la route. Et quand, par hasard, il regardait devant lui, c’était pour faire de dangereux et brusques écarts pour éviter des obstacles invisibles.

Je voulais savoir ce qu’il foutait, mais shooté comme il était, pour lui, tout était normal.

Je voulais qu’il regarde devant lui et l’Italien affirma que c’était ce qu’il faisait alors même que ses yeux étaient rivés sur son rétroviseur central pour me regarder.

Et entre les coups, mon meilleur ami parlait sans discontinuer, mais je ne comprenais même pas la moitié de ce qu’il disait, le bruit du moteur additionné à son horrible accent italien et couplé à sa vitesse de débit de mots, c’était impossible de comprendre ce qu’il racontait.

Terrorisé pour de bon, parce que Daniele n’était pas un South Panthers, mais allait me tuer aussi sûrement, et lui avec, j’avais crié pour la deuxième fois de la journée, lui ordonnant d’arrêter son bolide.

Si ça avait été efficace sur Maritza, il n’en alla pas de même sur mon ami cocaïnomane.

-Daniele !

Le rocher, je l’avais vu arriver ! Et le cri du métal qui se déchira de mon côté fit un bruit horriblement désagréable. Et enfin, Daniele, dans un instinct qui lui vint de je ne sais où, arrêta la bagnole.

Essoufflé de trouille pendant quelques instants, je finis par lâcher la portière avec cette impression que j’avais tellement contracté mes muscles qu’ils avaient maintenant du mal à se détendre. Daniele s’était retourné vers moi pour me demander si ça allait. Moi, j’étais juste sorti de la voiture. Trébuchant d’abord, je me rattrapai à la carrosserie et secouai brièvement la tête pour me remettre les idées en place.

Puis, quand je fus certain de pouvoir mettre un pied devant l’autre sans m’étaler, je fis le tour de la voiture pour aller côté conducteur. Là, j’ouvris la portière de Daniele, l’attrapai violemment par le col et le fit sortir pour le plaquer contre la carrosserie de son bolide. Je le regardai alors dans les yeux, les dents serrées et parlai, par contre, d’une voix calme et profonde, mais ferme.

-Je n’ai pas fait tout ça pour être tué par un junkie.

Je lâchai Daniele et pris sa place derrière le volant avant de fermer la portière. Le moteur tournait toujours et elle avait l’air de pouvoir rouler. Quand l’Italien se décolla de la voiture pour en faire le tour par l’arrière, je démarrai en trombe, l’abandonnant là, au milieu de nulle part.

Et je rentrai chez moi.

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MessageSujet: Re: The Taste Of Fear (03/12/65) [PV Daniele Ricci][TERMINE]   The Taste Of Fear (03/12/65) [PV Daniele Ricci][TERMINE] I_icon_minitimeDim 3 Sep - 17:41



The Taste Of Fear
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Le coup de volant avait été beaucoup trop puissant – putain ! Je n’avais pas pu éviter le rocher. Je m’étais arrêté sans trop savoir comment j’avais fait pour réussi un aussi bel arrêt. Je n’aurais pas eu de cocaïne dans le sang, j’aurais eu tout un tas d’émotions désagréables qui m’auraient assailli – mais là, j’étais cool. Enfin « cool », entendons-nous bien – disons que je prenais les choses plutôt bien.

Pourtant, ma voiture devait avoir de sacrées bosses – putain quand je serais redescendu, j’allais m’en vouloir. J’avais maudit les routes remplies de rocher des Etats-Unis d’Amérique ! Quelle idée de construire des routes autour de montagnes aussi ! Ça ne se fait pas ! Qui est l’ingénieur qui a décidé ça que je lui envoie la facture du garagiste !

Je m’étais retourné vers mon – pauvre – ami qui était tout recroquevillé à l’arrière. Le pauvre, je lui avais fait peur deux fois aujourd’hui – la première fois, c’était voulu, pas la deuxième. Je m’en voulais un peu mais je ne me rendais pas compte que j’avais bien failli nous tuer tous les deux. Je m’en serais rendu compte, je ne serais pas aussi cool.

Jim était sorti de la voiture.

-Tu vas où amico mio ?,
demandais-je interloqué.

Jim n’avait pas répondu – il avait agi. Il m’avait – très violemment ! – sorti de ma voiture. Putain, que lui prenait-il ? Il m’avait plaqué contre le bolide. Il était vraiment – très – fâché. Il avait eu peur – une fois de trop.

-Je ne suis pas un junkie
, dis-je indigné.

C’est ce que disaient tous les junkies – il parait…

Jim s’était installé côté conducteur – sans me demander mon avis. Indigné comme jamais, j’étais en chemin pour prendre place côté passé – et il rabâcher pendant tout le voyage que c’était ma voiture et que je voulais la conduire.

Seulement, mes plans étaient tombés à l’eau au moment même où Jim avait démarré en me laissant en plan au milieu de la route. J’étais tellement choqué et indigné qu’aucun son ne sortait de ma bouche. Il venait vraiment de me planter là et de s’en aller avec ma bagnole ?!

-Putain, lâchais-je dans un souffle – et sous le choc.

Les bras ballant, j’avais regardé devant et derrière moi. Je n’avais – strictement – aucune idée d’où on était. Je n’avais plus de voiture, je ne voyais pas de téléphone – j’étais perdu !!!!

-Putain !!!!, lâchais-je un peu plus fort. Mais qu’est-ce que je vais faire ?! Amico mio, je te déteste !!!, dis-je dans le vide – il n’y avait plus personne, après tout.

Qu’est-ce que j’allais faire ?!!! Je n’avais pas beaucoup de choix – j’allais devoir marcher. Malheur… J’avais regardé à gauche et à droite. J’avais décidé de rebrousser chemin – Santa Monica devait plus sûrement être par là.

C’est complètement outré et révolté que j’avais commencé à marcher vers mon appartement – enfin, ça, c’est ce que j’espérais… L’avenir nous apprendra que le dénouement de mon périple aura été tout autre.



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