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 Badly In Love (Again) [Solo][TERMINE]

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Hank North
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MessageSujet: Badly In Love (Again) [Solo][TERMINE]   Badly In Love (Again) [Solo][TERMINE] I_icon_minitimeLun 25 Déc - 17:06



Badly In Love (Again)
Solo


Hollywood, Christopher North’s Residence, 2 AM

-Gracie…


La voix de Stopher… C’était la voix de Stopher… Et il avait l’air fatigué. Je ne pouvais pas le voir, pas plus que je ne pouvais bouger, mais je pouvais l’entendre. Et il parlait à Grace, son épouse, la mère de Robin.

-Il n’y a pas de « Gracie » qui tienne, Chris ! Et s’il fait une overdose ?!


Soupir de Stopher. Je pouvais sentir qu’ils étaient assis chacun d’un côté du lit où j’étais allongé. Les sensations revenaient petit à petit. Ils parlaient bas, mais leur ton était tendu.

- Tracasse pas… C’est un mélange à lui que je lui ai donné. Il avait 15 ans qu’il prenait déjà ces saloperies qu’il piquait à mes parents pour dormir.


Je savais maintenant à quoi j’étais shooté : un anxiolytique, un décontractant musculaire et un analgésique. C’était ça que Stopher m’avait fait avaler et, de fait, c’était efficace.

-J’approuve quand même pas ! Viens pas me dire qu’il n’avait pas d’autre solution que de droguer ton frère !


J’allais pas faire d’overdose, je l’aurais bien dit à Grace pour qu’elle n’engueule pas Stopher, mais mon corps ne répondait pas encore. Pas faute d’essayer de me débattre, mais sans aucun résultat.

-On voit que t’as pas vu la tête de Ricci… Je sais pas ce que l’Italien a dit à Hank, mais ça l’a rendu vert… On aura de la chance si les flics viennent pas l’arrêter demain.


Oh putain, ouais… J’avais oublié ça… Bien joué, Hank !

Je pouvais maintenant sentir que Grace passait doucement un linge humide  sur mon torse, mon cou et mes bras.

-Il est brûlant, Chris…


Je sentis la main de mon frère sur mon front.

- Ouais, pas de stress. Il va commencer à évacuer la drogue par tous les pores de sa peau.


La main de Stopher se retira tandis que le linge humide de Grace progressait le long de mon bras gauche. Elle finit par prendre ma main, avant de manipuler mon annulaire qui portait la jujube.

-Mais qu’est-ce que… ?


Je serrai brusquement sa main, mon corps réagissant enfin à ma volonté. Grace sursauta, lâchant un petit cri de surprise. J’ouvris péniblement les yeux et lui souris.

-Elle s’appelle Bailey…

@ Billy Lighter


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Hank North
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MessageSujet: Re: Badly In Love (Again) [Solo][TERMINE]   Badly In Love (Again) [Solo][TERMINE] I_icon_minitimeMar 26 Déc - 21:38



Badly In Love (Again)
Solo


Hollywood, Christopher North’s Residence, 11 AM

Réactions imprévisibles et exagérées, hypersensibilité émotionnelle, sens accrus, mémoire photographique hors normes, mécanismes de défenses incalculables, traitement des informations et stimuli simultanés et au même niveau d’importance sans mise en perspective, relations avec autrui mal construites, mauvaise interprétation des actes et paroles d’autrui, rejet du système scolaire, angoisses, repli sur soi, méfiance maladive, comportement distant, système de communication dysfonctionnel (s’exprimera plus facilement par un art que par la voie « normale »)…

Ce ne sera que dans deux, voire trois décennies que des psychiatres et autres scientifiques arriveront à mettre un nom plus ou moins correct sur un être humain réunissant toutes ces caractéristiques après avoir longtemps oscillé entre les termes « autiste » et « surdoué », l’un comme l’autre terme étant complètement erroné…

En ce qui me concernait, à notre époque, j’étais juste un peu « taré sur les bords », un peu « spécial »… mais bon, j’étais né en 44 et j’avais donc 38 ans en 1982… Alors pour la compréhension et l’analyse par les psys, je l’avais un peu dans le cul. Même si, en réalité, il n’y avait pas de solution à mon « problème ».

Après ce qui me sembla être un long et laborieux voyage vers la surface, je finis par ouvrir les yeux… Je paniquai deux secondes en me demandant où j’étais avant de reconnaître la chambre d’ami de la résidence de Stopher.

Alors la soirée d’hier me revint assez facilement… C’était pas comme si j’avais été bourré. Nan… J’avais même pas cette excuse-là… Je me rappelais donc avoir frappé un chanteur de merde, puis avoir frappé Daniele Ricci, les deux ayant insulté Bailey.

Je grimaçai en sentant d’ailleurs mon poing droit qui me lançait… Puis ma joue aussi… Je portai ma main à mon visage et sentit qu’on m’avait mis trois petits strips sur la pommette… Sûrement que c’était Grace qui me les avait mis… Je me rappelais vaguement avoir parlé avec Grace pendant la nuit. Lui avoir parlé de Bailey.

A propos de Bailey, je levai ma main gauche au niveau de mes yeux, mais le bonbon, y était toujours. Je frottai mon visage à deux mains en soupirant, seulement à moitié rassuré. Stopher allait pas me louper !

Une fois que je fus sûr d’avoir les yeux suffisamment en face des trous pour me lever, sachant très bien que mon petit mélange de médocs était traître, je sortis du lit, en slip, pour aller dans la petite salle de bain attenante. A en juger par le bruit de la circulation venant de l’extérieur et le soleil qui filtrait à travers les fenêtres, la journée devait déjà être bien entamée.

Je pissai un coup, réalisant que mon poing droit était bien gonflé et égratigné au niveau des jointures… putain, Ricci devait s’être réveillé avec une sacrée gueule de bois… Je me plaçai ensuite devant le lavabo et fis couler l’eau, me lavant doucement les mains après avoir enlevé la jujube de mon annulaire. Je me demandais sincèrement comment ce truc n’avait pas encore cassé… fallait pas demander ce qu’ils mettaient dedans…

Je rinçai aussi mon visage, essayant d’éclaircir mes idées et cherchant surtout quoi dire à Christopher. Mais y avait rien à dire, sans compter que, si Ricci portait plainte, mon avocate allait faire une crise de nerf.

Je retournai dans la chambre dans le but d’enfiler mes vêtements de la veille, mais sur la commode, Grace avait pris la peine d’en disposer des propres, avec une courte note écrite de sa belle écriture ronde.

« Vieux mais propres. »

Je souris. J’avais toujours eux un faible pour la mère de Robin, probablement pour le simple fait que, quoi qu’il arrive, elle avait toujours été d’une extrême gentillesse avec moi.

Je pris les vêtements et les enfilai. De fait, il s’agissait de vieux vêtements à moi, tellement usés qu’ils en étaient troués…

-Génial… Howard Stone style…

On frappa doucement à la porte. Aucun doute que ce n’était pas mon frère…

-Hank ? Je peux entrer ?


Je me dirigeai vers la porte de la chambre que j’ouvris pour voir Grace et un plateau avec du café et de quoi manger.

-C’est ta maison, Grace, tu peux entrer où tu veux…

Je pris le plateau pour l’aider et la laissai entrer.

-Et je mérite pas tout ça …

-Oh dis pas ça…


Elle s’installa gracieusement sur le lit et tapa le matelas juste à côté d’elle. Elle avait près de 50 ans… je lui en donnais à peine 35…

-Allez, viens t’asseoir. Tu veux bien me parler à moi, non ? Tu as essayé pendant la nuit, mais avec ce que Chris t’avais donné, c’était incompréhensible.


Je hochai la tête et posai prudemment le plateau sur le lit, prenant dessus le mug de café avant de m’asseoir à côté de ma belle-sœur.

-Stopher a pas eu le choix, pour les médocs… Faut pas l’engueuler.

Je pinçai les lèvres et baissai les yeux sur ma tasse entre mes cuisses.

-Il est pas là ?

Je redoutais vraiment le face à face avec mon frangin. Je sentis Grace sourire plus que je ne la vis alors que je prenais une première gorgée de café. Je fis la grimace : c’était du déca… mais je m’abstins de faire un commentaire.

-Ne t’en fais pas pour lui, je ne risque pas de le dévorer. Il est parti chercher ta voiture au Crazy Ginger avec Dylan Turner. Il ne devrait pas tarder mais je voulais te parler seule d’abord.


Elle passa brièvement une main dans mes cheveux alors que j’ouvrais et fermais mon poing blessé pour l’assouplir.

-Qu’est-ce qui s’est passé hier soir ? Je sais que tu n’es pas violent parce que tu aimes ça. Je sais que la colère te fait plus de mal à toi qu’à tous ceux que tu pourrais démolir dans un coup de chaud.


Grace posa sa main sur la mienne.

-Et arrête ça, tu vas te faire mal.


Mon regard croisa le sien et je n’eus d’autre choix que de lui répondre et d’arrêter de serrer et desserrer le poing. A la place, je lui désignai le bonbon à mon autre main, faisant passer ma tasse d’une à l’autre.

-Ma fiancée s’appelle Bailey… sauf qu’avant d’être ma fiancée, Bailey était une prostituée camée bien connue dans la jet-set…

Je repris une gorgée de café…

-Le chanteur du groupe d’hier a ramené ça sur le tapis, puis Ricci et je me suis emporté. Mais en réalité, c’est quand même moi qui ai balancé un verre aux pieds de ce chanteur parce que…

Je regardai Grace, incapable de mettre des mots là-dessus… et portai ma main libre à hauteur de mon oreille.

-Y avait comme une fréquence… Et quand je me suis rendu compte que j’étais piégé de cette fréquence, de ce bruit répétitif et que je pouvais anticiper, c’était déjà trop tard, mes plombs avaient déjà sauté…

Je soupirai et regardai à nouveau le fond de ma tasse…

-Bref, je suis bon à enfermer, je crois… Après, tout s’est enchaîné… je sais même pas comment ce type savait pour Bailey… Peut-être un de ses clients, j’en sais rien.

Je sentis l’exaspération poindre dans la voix de Grace.

-Jessica Hill.


Je regardai ma belle-sœur, interloqué.

-De quoi, Jessica Hill ?

Grace se contorsionna et un moment donné, je crus vraiment qu’elle allait se déshabiller auquel cas j’aurais été très mal pris. Mais en fait, elle sortit de sous son haut un numéro de L.A.People qu’elle y dissimulait puis y chercha frénétiquement une page.

-Chris et moi, on croyait que tu étais allé au Crazy Ginger sous le coup du dernier article de Sorensen pour te mettre une mine, ce qui nous semblait déjà bizarre parce que tu aurais été plutôt du genre à te terrer à San Fernando Valley. Je voulais donc entendre ta version des faits avant de prendre nos suppositions pour acquis.


Je la regardais, les yeux écarquillés.

-Je vois toujours pas le rapport avec Jessica Hill…

Elle me tendit l’article alors, avec en photo Jessica et Bailey. Je l’attrapai en manquant de renverser mon café. Grace, elle, continua :

-Jessica Hill... La leader du Golden Triplet… Et probablement une des seules femmes dont tu ais clairement refusé les avances.


J’avais l’article en main, mais me focalisais sur les photos. Ça me faisait vraiment bizarre de voir Bailey dans L.A.People, même si c’était déjà la deuxième fois… et ça me faisait mal aussi parce que cette grognasse de Jessica Hill avait clairement torpillé Bailey qui n’avait pas les armes pour se défendre. Je ricanai méchamment quand j’en arrivai à la partie de l’article où elle défendait Kate, sa « sœur de cœur ».

-Putain de salope… Quand Hill m’a fait des avances, j’étais marié à sa « sœur de cœur » ! C’est pour ça que j’ai refusé ! « Hors de question que je reste sur le carreau. Hors de question qu’elles puissent avoir quelque chose et pas moi ! » qu’elle m’a dit ! Si je l’avais pas repoussée, elle…

Je frottai mon visage de ma main libre, achevai mon café d’une traite en me brûlant la gorge puis me laissai tomber en arrière sur le lit, mon mug vide sur mon ventre. J’aurais pu m’énerver, mais l’effet des médocs était pas encore tout à fait dissipé.

-Enfin, tu vois le tableau, quoi…

Je ne pensais qu’à Bailey… Bailey sur laquelle Jessica Hill venait de coller une étiquette qui serait difficile à enlever quels que soient les efforts qu’elle puisse faire… Et j’étais trop mauvais en communication pour répliquer par médias interposés…

Grace me coupa dans mes réflexions, me regardant en fronçant les sourcils.

-Hank ?


Je frottai mes yeux…

-Mmm ?

-Tu m’avais jamais dit que tu avais couché avec Victoria Hunter…


Ce fut à mon tour de froncer les sourcils.

-Normal… Je n’ai jamais couché avec Victoria Hunter. D’où tu sors ça ?

Elle haussa les épaules.

-Quand tu as dit que Jessica Hill t’avais dit : « Hors de question qu’elles puissent avoir quelque chose et pas moi ! »… J’imaginais qu’elle parlait des deux autres du Golden Triplet, Victoria et Kate…


Je haussai les épaules à mon tour.

-Hill est cinglée… Je n’ai couché qu’avec Kate, du Golden Triplet, et je l’ai mariée en plus… une c’est largement suffisant…

Mais mon esprit était ailleurs, de toute façon… Mon esprit était toujours sur « putain, comment Bailey et moi, on va gérer ça avec nos deux tempéraments ? »

-Hank… Juste une dernière question…


Je fermai les yeux :

-Bah… Tant qu’on y est…

Elle sembla hésiter puis :

-Les marques sur tes épaules et ton torse… Tu ne t’es pas fait ça en te bagarrant, hein… ?


C’est là que Christopher entra, me faisant sursauter et me redresser d’un coup sur le lit. Grace, elle, sourit à son mari qui me pointa du doigt.

- Toi, là!


Ca y était, j’allais prendre pour mon grade, et à raison.

-Stopher, je…

Il me lança d’abord mes clés de voiture que j’attrapai au vol.

- Tu crèves de bol : ta Lotus a pas une gratte et ses quatre pneus. La vie est injuste.


Bon réalisateur, Stopher, mais très mauvais acteur et son sourire en coin trahissait à la fois le coup fourré et l’idée de génie. Je penchai la tête sur le côté, les sourcils froncés et attendant de voir la magouille… parce que magouille il y avait.

Dylan Turner entra à son tour et lui, c’est carrément un dictionnaire qu’il me laissa tomber sur les genoux alors que j’étais bouche bée de le voir là. Je baissai les yeux sur le véritable bouquin que j’avais sur les genoux. Mon frère reprit la parole :

- Tu vas nous mémoriser ça. Tu seras Kirk Silas dans le prochain film que je vais réaliser et qui sera produit par Dylan. Et c’est pas négociable.


Je regardai Dylan, puis Stopher, puis Grace, puis à nouveau Stopher.

-Je rêve ? C’est une blague ou quoi ?

- Non. La blague, c’est cette saloperie dégueulasse et collante que tu as à l’annulaire, Hank. Si tu aimes vraiment cette fille, Bailey, qui qu’elle soit ou ait été, offre-lui au moins quelque chose de correct. Je t’emmène chez Baumann. Maintenant. Et c’est moi qui conduis. Pas négociable non plus.


Je me tournai vers Grace.

-Il a repris du LSD ?

Elle ébouriffa mes cheveux en rigolant et en m’invitant à suivre mon frère. Je me levai donc du lit et Stopher passa un bras autour de mes épaules.

-Mais et pour Ricci ? Si je vais en taule, je pourrai ni me marier, ni tourner le film…

Stopher me fit un clin d’œil.

- Je m’occupe de Ricci.

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MessageSujet: Re: Badly In Love (Again) [Solo][TERMINE]   Badly In Love (Again) [Solo][TERMINE] I_icon_minitimeJeu 28 Déc - 20:14



Badly In Love (Again)
Solo


Bon… Ce genre de Deus Ex-machina qui s’était produit dans la chambre d’ami et où tout semble s’arranger, au moins en partie, d’un coup, était digne d’un des films de mon frangin. Mais mon frère ne mériterait pas sa réputation et ses récompenses en tant que réalisateur si les choses s’arrêtaient là.

Et en effet, quand on se retrouva tous les deux dans sa voiture, exactement comme dans ses films, vint ce face à face que je redoutais tant. Il m’avait donné un rôle et sa bénédiction pour Bailey puisqu’on roulait maintenant vers Beverly Hills et la boutique du vieux Baumann. Mais ça n’allait pas pour autant se passer d’explications sur tout ce bordel.

Clope en main tous les deux, nos vitres entrouvertes. Ce fut Christopher qui prit la parole le premier alors que je regardais le paysage défiler.

- Je vais t’aider tout de suite : je sais qui est ta Bailey.


Je me tournai brusquement vers mon frère, les yeux écarquillés. Et lui de hocher négativement la tête en souriant en coin tout en regardant la route.

- Pas comme ça, Hank. J’ai téléphoné à Robin… Et il m’a dit que ta fiancée a, un jour, été une prostituée.


Je soupirai de soulagement. Il aurait plus manqué que mon frère ait été un des clients de Bailey. Mais ce qui m’aurait fait le plus mal, ça aurait été d’apprendre que Stopher avait trompé une femme comme Grace.

Hypocrisie, quand tu nous tiens…

Je le regardai avant de détourner le regard vers le paysage.

-Je ne l’ai pas connue dans ce contexte-là. Elle n’a jamais été une prostituée pour moi.

Je soufflai la fumée par la fenêtre.

- Robin m’a dit aussi qu’elle était en cure de désintoxication.


Je fuyais toujours le regard de mon frère, regardant ma clope se consumer entre mes doigts et faisant la moue.

-Et ? Vas-y, je suis encore à moitié shooté, c’est le moment de me dire le fond de ta pensée.

Comme je ne regardais pas Christopher, donc je ne pouvais pas voir son air sérieux.

- Bon, très bien. Alors je pense, petit frère, que si cette gamine de 24 ans t’aime assez que pour commencer vos fiançailles en entrant en cure, t’as intérêt à te montrer à sa hauteur.


Je ricanai…

-Gamine de 24 ans…

Je soufflai la fumée dans la voiture.

-Je dis ce qui est. Et si ta fiancée n’était pas au Snow White, j’aurais même osé pousser le vice jusqu’à dire qu’au moins, comme ça, vous auriez eu le même âge mental.


Je me tournai vers mon frère en faisant la moue et en fronçant les sourcils mais il lâcha le volant d’une main pour m’intimer de me taire :

-Hep ! J’ai pas fini. Je ne peux pas dire ça parce que si elle est en désintox’, c’est qu’elle est plus mature que toi, Sonny Corleone.


Ce fut à mon tour de rire. Rire, pas ricaner. Stopher avait désamorcé la situation en valorisant Bailey. Je me calmai et frottai mes yeux.

-Ouais, je sais…

Je réussis enfin à regarder mon frère qui, lui, gardait son sérieux.

-Et t’en penses quoi, de cette histoire de mariage et tout ?

J’avais besoin de savoir et il haussa les épaules.

- C’est ton choix, ta vie à toi, Hank. C’est pas moi qui vais vivre avec cette fille… Et je ne peux pas juger Bailey, je ne la connais pas. Et je ne le ferai pas sur le simple fait qu’elle ait été une prostituée et une junkie. Tout le monde a droit à une deuxième chance…


Je secouai la tête, pas plus avancé que ça….

-Putain, t’es bien le père de Robin, vous êtes des putains de clones…

Et ce fut à mon frère de rigoler en balançant la cendre de sa cigarette par la fenêtre, mais moi, je regardais mes mains, pensif avant de compter tout haut et sur mes doigts.

-Mes choix sont merdiques. En un, j’ai choisi Helen, ça a pas marché parce qu’il a fallu que je cède aux avances de Kate Julian. Alors tant qu’à faire, en deux, j’ai choisi Kate Julian et t’as vu le résultat…

Ma clope en bouche, je tendis mon majeur dans un geste obscène vers mon frère, puisque c’était mon troisième doigt.

-Alors qu’est-ce qui me dit que je vais pas merder encore avec ce troisième mariage ?

Stopher vira mon doigt d’honneur d’un revers de la main.

-J’ai une théorie qui pourrait te rassurer, en dehors du fait qu’il ne tient qu’à vous deux de faire en sorte que ça marche…


Je fronçai les sourcils, mais de curiosité, cette fois.

-Ah ouais ? Balance.

Stopher eut à nouveau son sourire en coin.

-Si je me fie à ce que m’a dit Robin, tu n’as pas demandé Bailey en mariage. Tu es le choix de Bailey.


Mes yeux s’écarquillèrent. Eurêka ! Illumination ! Mon frère était un putain de génie !

-Ouais… Ouais c’est vrai…

Ca ne pouvait pas merder, parce que ça ne venait pas de moi, et que j’avais confiance en Bailey.

-Alors soit à la hauteur de son choix, ok ?  ……. Et Hank…


-Ouais, quoi ?

Il désigna mon pied qui pompait dans le vide.

-Arrête d’appuyer sur ce frein imaginaire, je gère.

@ Billy Lighter


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MessageSujet: Re: Badly In Love (Again) [Solo][TERMINE]   Badly In Love (Again) [Solo][TERMINE] I_icon_minitimeVen 29 Déc - 13:49



Badly In Love (Again)
Solo


Beverly Hills, Baumann’s Diamonds

Christopher parqua la bagnole devant la boutique du vieux Baumann. Lui et sa famille avaient débarqué d’Allemagne suffisamment tôt pour éviter toutes les merdes qui se sont produites en Europe dans les années 40. Baumann avait eu le nez fin, au sens figuré à défaut de l’avoir au sens propre.

Le diamantaire avait alors directement ouvert sa boutique sur Beverly Hills et c’était là, au commencement, que mon père, Terry North, tout jeune cameraman à l’époque, avait été acheter les alliances qui le liaient encore aujourd’hui à ma mère, Diana. De simples alliances en or dont celle destinée à ma mère portait un seul et unique minuscule diamant.

Il avait dû économiser pendant des mois pour pouvoir acquérir ces alliances et demander ensuite maman en mariage.

Il avait aussi réfléchi à savoir si c’était une bonne idée ou pas, j’imaginais, pendant tous ces mois-là…

Alors que moi, ben… J’avais qu’à me pointer chez Baumann sur un coup de tête et je me retrouvais avec l’embarras du choix.

Comme quoi, l’argent fait pas le bonheur… Ça ne fait que multiplier les possibilités, tout ce qu’il ne me fallait pas, quoi…

Stopher mima un clap avec ses mains :

-Allez, c’est parti. « Hank et les bagues de fiançailles », troisième prise. Et t’as intérêt que ce soit la dernière.  


Je rigolai :

-Ça aurait été plus facile pour moi si t’avais pris ta camera avec.

Une caméra, ça avait quelque chose de rassurant. Peut-être parce que papa, puis Stopher, me poursuivaient avec des caméras depuis que j’étais tout petit.

Peut-être aussi parce que les caméras ne filmaient jamais Hank North, mais toujours quelqu’un d’autre.

Je sortis de la voiture, suivi de près par Christopher. Le carillon métallique cliqueta joliment quand j’ouvrais la porte, un son très accueillant. Ça sentait la bougie et pour cause, l’appui de fenêtre de la boutique était plein de bougies éteintes. Le vieux Baumann, affublé d’une de ces lunettes spéciale de diamantaire dont je m’étais toujours demandé comment ils arrivaient à les faire tenir, releva la tête des pierres qu’il examinait.

-Les frères North ! Quel plaisir de vous voir ! Venez, venez, approchez. J’ai ta commande, Christopher.


Le petit vieux, qui tenait fermement la boutique malgré que son fils, Noah, soit largement en âge de prendre le relais avec brio, disparut dans l’arrière-boutique où ledit Noah était probablement en train de tailler des pierres. Je me tournai vers mon frère :

-T’as commandé quoi ?

Il haussa les épaules, un sourire rêveur aux lèvres :

-Juste un truc pour Grace… On aura 26 ans de mariage dans une semaine.


Je souris et m’appuyai, les coudes sur le comptoir.

-Oh… Félicitation…

Jamais j’arriverai à battre son score… Je faisais un blocage à 5 ans.

Christopher me tapa doucement sur l’épaule.

-Hey… Tire pas cette tronche. Le mariage et fonder une famille, t’es peut-être pas fait pour, mais on a plein d’autres raisons d’être fiers de toi.


Je frottai mon visage à deux mains, essayant de dissiper la brume due aux médicaments et qui revenait par vagues. Baumann revint dans la boutique avec une petite boîte qu’il ouvrit à l’attention de Stopher et qui contenait de belles boucles d’oreilles affublées chacune d’une pierre verte. Je me penchai pour voir, moi aussi.

-Des pierres de Jade. Noah les a taillées de sorte que chacune présente 26 facettes. Les bords sont arrondis comme cette pierre ne supporte pas les arêtes.


-C’est magnifique, de beau travail. Vous féliciterez Noah pour moi.


Baumann hocha la tête.

-Je n’y manquerai pas, Christopher. Mais c’est aussi toute notre famille qui vous félicitons, toi et Madame Grace.


Je m’étais détourné un peu de leur conversation pour jouer avec la jujube à mon doigt. Stopher avait raison, elle était, avec le temps, devenue noire et dégueulasse, mais je m’en foutais parce qu’elle représentait tout ce qui me liait à Bailey pendant cette interminable première semaine de désintox.

-C’est un bonbon que tu as au doigt, petit North ?


Je relevai les yeux vers le vieux Baumann, les lèvres pincées, mes coudes toujours appuyés sur son comptoir.

-Heu ouais… non… c’est… une bague de fiançailles…

Je vis clairement la surprise chez le vieil homme, mais il était trop poli pour faire un quelconque commentaire. Pas plus que sur mes vieux vêtements troués ou les marques que j’avais sur le visage. Mais évidemment, c’était de notoriété publique que je venais de divorcer. Cela dit, je savais que le diamantaire connaissait assez bien ma famille pour ne pas prêter foi aux accusations de violence conjugale, condamnation ou pas.

-Mais ma fiancée mérite une bague, une vraie. Elle m’a offert celle-ci et je n’ai même pas eu la décence de lui offrir un anneau de fortune en retour.

Le vieil homme se pencha à son tour pour s’appuyer face à moi sur son luxueux comptoir, son visage à quelques centimètres seulement du mien. Il ne dit rien pendant quelques secondes, mais je ne pouvais détourner mon regard de ses yeux bruns qui avait vu défiler les décennies.

Finalement, il se remit à parler :

-Tu sais, Henry, cela fait depuis bien avant ta naissance que je tiens cette boutique. J’ai vu défiler ici plus d’hommes éperdument amoureux qu’on ne pourrait en compter. Mais aussi forts que puissent être leurs sentiments au moment de franchir ma porte, j’ai toujours été capable de dire lesquels de ces mariage allaient fonctionner et lesquels n’étaient que des caprices.


Je pinçai mes lèvres, redoutant un peu la suite, mais ne dis rien.

-Un seul d’entre eux a réussi à me flouer et ce deux fois déjà.


Je ricanai et baissai les yeux, mais non sans demander :

-Et cette fois ? Vous voyez quoi, Monsieur Baumann ?

Je relevai les yeux pour voir le sourire doux et dépité du vieil homme :

-J’y crois encore. Qu’est-ce qu’il te faut ? Et pas de blague, ce coup-ci ! Tu me ruines mon score, petit North !

@ Billy Lighter


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