Sonny avait vu le Docteur Spencer parce qu’il avait eu une commotion à cause de Ward Fleming. Je grimaçai quand j’entendis son nom. L’avait dit que Fleming avait une bonne droite. J’le savais parce que je l’avais déjà vu boxer.

-Han, vieux… T’as p’t-être sauvé un type mais t’aurais pu grave mourir, ce type fait de la boxe, vieux.

Et pas que de la boxe, hein. Mais bon, Sonny était toujours vivant alors c’était le principal.

Après, on expliqua qu’on était ami d’enfance ce que les Perry savaient pas. Et moi, j’appris que Jesse faisait partie des Los Diablos. En fait, j’le savais p’t-être déjà mais je savais pas que tout ce beau monde étaient tous des Pequeñas Manos. Du coup, j’étais content d’avoir plus de dette même si Jesse disait qu’il l’aurait pas dit à Alonso. J’rigolai et passai une main dans ses cheveux.

-Merci, p’tit.

L’aurait été chef des Los Diablos, le p’tit Jesse, j’aurais pas manqué de passe-droit. Ça aurait été cool. Mais le chef des Los Diablos c’était un gros trou du cul. Et c’était un de mes employeurs aussi même si j’pouvais me barrer de BSC quand j’voulais parce que tout le monde me voudrait dans sa maison de disques alors il à qu’à bien se tenir le Jimmy Reed.

Puis, j’compris que j’aurais pas le droit à de l’alcool et j’fis une moue triste quand Sonny me dit de montrer l’exemple.

-J’suis pas conçu pour donner l’exemple.

J’prétendais pas être un exemple, d’ailleurs… Mais, bon, j’imagine que j’devrais me retenir jusqu’à sortir d’ici. Après ça, c’est le p’tit Guillermo qui se vanta de ses expériences avec l’alcool ce qui me fit dire à Sonny qu’il devait pas sous-estimer les p’tits gabarit mais Sonny disait que Guillermo avait pas encore beaucoup d’expérience avec l’alcool. J’haussai des épaules.

-Bah, ça vient vite l’expérience…

Après ça, on passa à table et c’est là que tout le monde complimenta Brooke. Elle savait super bien cuisiner. Mieux que les traiteurs chez qui commandaient Peyton mais faut pas lui dire que j’ai pensé ça.

C’est là que Jesse nous raconta ses mésaventures avec un certain Grant alors j’lui donnai mes conseils étant donné que j’avais vécu la même chose avec Fleming. Guillermo et Sonny étaient d’accord avec moi. Et si jamais Jesse avait encore des problèmes, j’pourrais aller trouver le p’tit Grant à la fin des cours pour lui montrer qu’il devait plus emmerder Jesse.

C’est ce que les potes font, non ?

C’est après que ça dégénéra. Quand Jack donna un livre au p’tit Alvaro et que Guillermo eut envie de lire. Apparemment, il y avait de l’eau dans le gaz entre les deux p’tits et Brooke essaya de remonter le moral du p’tit Guillermo en lui proposant de lui apprendre à lire. L’était cool Brooke… C’était sûrement un super Maman. Mieux que la mienne, en tout cas, mais j’doutais que ça soit difficile d’être mieux que ma mère. Et Sonny lui dit à Alvaro qu’il devait pardonner même si j’savais pas trop ce qu’il y avait à pardonner.

Enfin, si, finalement, je le sus… C’était une histoire de trahison… J’me mordis la lèvre et j’osais rien dire. C’était p’t-être pas le moment de parler d’histoire de gang, si ? Sinon, on peut sortir l’alcool, hein, parce que c’est tout autant « enfant non admis, non ? ». Ok, j’arrête avec l’alcool mais le manque aidait pas à penser à autre chose.

Et Alvaro s’excusa et demanda à voir la chambre du p’tit Jesse. Jesse voulait bien mais Jack voulait parler et il parla. Je l’écoutai. Il était prêt à faire de sa maison un refuge et j’me disais que Jesse, l’avait vécu ça… L’avait été casé dans une baraque avec d’autre gosse à devoir dealer… Tout ça pour le bon plaisir de Jimmy Reed…

Et j’sais pas pourquoi, m’en rendre compte me fit le détester encore plus. Sûrement parce que j’sais que, maintenant, Jesse était mon fils.

Et il se tapait encore des thunes dessus c’est ça le pire. Et sur moi aussi. L’a aucune limite, le Reed. Il voit pas tout les dégâts que ses conneries d’actions font…

Et Jack essayait de faire en sorte que le quotidien de ses p’tits soient meilleur… Si j’avais toujours trouvé Jack coincé il fallait lui rendre qu’il améliorait la vie de beaucoup de gens.

Dont Jesse.

J’dis rien et ne me levai pas quand les enfants se levèrent. Jesse me regarda et j’lui souris.

-Pars devant, j’te rejoindrais après.

J’devais parler à Jack et Brooke… Et quand tous les enfants furent parti, j’les regardaient.

-Vous avez eu la lettre… Du médecin, j’veux dire… Vous en avez parlé au p’tit ?

Histoire de savoir ce qu’ils savaient.

Howard me regarda d’un air inquiet… Il disait que j’avais peut-être sauvé un type, mais que j’aurais pu mourir.

-Devant tous les mécanos comme témoins ? Ça m’étonnerait… Mais ouais, il fait de la boxe, je l’ai senti passé… Comme quoi, il ne se limite pas aux courses de voitures.

Howard parla de ses dettes qu’il n’avait plus et Jesse dit que si ça ne tenait qu’à lui, il les aurait fait disparaitre, ces dettes. Et Howard remercia le petit qui lui ressemblait comme deux gouttes d’eau, surtout habillé comme un rockeur. Je me demandais s’il avait fait le test, comme je lui avais dit que c’était possible de le faire.

Pour ce qui était de l’alcool, je rappelai à mon meilleur ami qu’on était à un goûter pour enfant et que ce n’était pas la place pour de l’alcool. Même si Guillermo se vantait d’avoir bu au mariage des Ricci. Et Howard de dire en ronchonnant qu’il n’était pas conçu pour montrer l’exemple.

Jesse, une fois à table, se plaignit d’un certain Grant et Howard lui donna des conseils…

-Et moi, si tu veux, je veux bien venir lui faire peur !

Je passai mon bras autour des épaules d’Howard.

-On viendra tous les deux lui montrer c’est qui qui commande.

Et soudain, alors que Jack Perry venait d’offrir un livre à Alvaro, ce dernier explosa. Et j’appris que Guillermo avait trahi le gang. C’était donc pour ça qu’ils lui faisaient tous la gueule ! Les traitres sont très mal vus chez les Los Diablos. D’ailleurs, les adultes étaient en général exécutés… Enfin je crois… je tenais ça de rumeurs de rues.

Guillermo, lui, avait simplement atterri chez Finan et Alvaro trouvait que ce n’était vraiment pas juste. Mais je restai coi parce qu’Alavaro était d’un tempérament très calme et venait de sortir de ses gonds... Comme quoi, il en avait dans le ventre. Mais le pauvre Guillermo, lui, en avait les larmes aux yeux.

Je le regardai d’un regard attristé…

-T’en fait pas Guillermo… peut-être qu’un jour, Alavaro, lui aussi, se trouvera une famille.

Puis, Jack Perry, juste avant de laisser tout ce petit monde se calmer dans la chambre de Jesse, s’adressa aux Pequeñas Manos… Il leur ouvrait grand les portes de sa demeure, ils pouvaient venir quand ils voulaient. Je souris au manager.

-Chez moi aussi, ils sont les bienvenus… mais je travaille beaucoup et eux aussi alors…

Puis tout le monde fila dans la chambre de Jesse, Alvaro avec son livre sous le bras et Guillermo, en séchant les larmes qui menaçaient de couler le long de ses joues.

-J’arrive aussi bientôt, Jesse.

Je regardai Jack et Brooke.

-C’est vraiment gentil ce que vous voulez faire pour eux. Et ils vous le rendront au centuple.

Puis Howard avait dit à Jesse qu’il arrivait… je croyais qu’on allait en profiter pour parler un peu entre adultes… De la carrière d’Howard par exemple… Mais ce ne fut pas du tout ça et j’ouvris de grands yeux en regardant Howard.

-Tu l’as fait ? Tu as fait le test comme je t’ai dit ?

Mais je me sentis vite de trop.

-Heu… ouais, pardon, je vous laisse entre vous, je vais voir la chambre de Jesse.

Je me levai donc et suivi les petites voix.

-Wow ! Jesse tu as une super chambre dit donc ! Et c’est ta batterie ça ? Elle a un nom ? Comme celle d’Howard ?

Rien ne me réjouissait plus que de voir tout ce petit monde savourer les pizzas que j’avais préparé avec amour. C’était satisfaisant de recevoir des compliments sur ma cuisine et parce qu’elle semblait en avoir envie, je proposais à la jeune Alejandra de revenir pour que nous puissions cuisiner ensemble. Je serais très heureuse de partager ce moment en cuisine avec elle et, de fils en aiguilles, les projets se formaient doucement avec les enfants alors que Jack venait d’offrir son exemplaire d’Oliver Twist à Alvaro et que j’offris mon aide à Guillermo pour lui apprendre à lire.

Je sursautais et échappais ma fourchette alors qu’éclatait un petit orage et que je cherchais à comprendre comment les choses avaient pu escalader aussi rapidement. Alvaro en voulait beaucoup, vraiment beaucoup à Guillermo pour une histoire qui ressemblait à une véritable tragédie vu de l’extérieur.  Je m’essuyais la bouche discrètement avec ma serviette de table alors que Jack, diplomate, prenait la situation en main en faisant patienter Jesse qui venait de demander à quitter la table avec ses amis. D’un regard, nous étions sur la même longueur d’ondes Jack et moi et je lui manifestais mon appuie en posant ma main sur la sienne.

Ces enfants étaient dès aujourd’hui, tous les bienvenues chez nous et en tout temps. S’ils avaient faim, froid, peur ou tout simplement pour le plaisir de passer du temps en notre compagnie, ils pouvaient venir et notre porte leur serait toujours grande ouverte. Jack et moi rêvions d’une belle et grande famille mais je ne pouvais malheureusement pas avoir d’enfant. Il fallait donc composer avec ce fait et trouver une façon de bâtir notre rêve mais d’une toute autre façon et celle-ci me convenais. Nous allions offrir de l’amour et du bonheur à des enfants qui en avaient grandement besoin, à notre façon et je n’avais aucun doute que cela pouvait faire une très grande différence dans leur existence.

Ils purent ensuite se lever de table et aller dans la chambre de Jesse. Une petite pause ne ferait pas de tord avant de sortir les cup cakes et, je l’espérais, profiter des jeux avec une toute nouvelle ambiance.

J’embrassais Jesse au passage et j’offrir un sourire chaleureux à Guillermo quand il passa près de moi. Sonny trouvait que ce que nous venions de faire était vraiment très gentil, moi, je trouvais que c’était tout naturel.

- Jack et moi adorons les enfants et tu vois comment je cuisine ? Pour une armée ! Il faut bien qu’elle aille quelque par toute cette nourriture !

Je voulais détendre l’atmosphère avec un peu d’humour mais j’avais encore toute cette escalade sur le cœur. Pauvres enfants… Si jeunes et aux prises avec des soucis dont nous ne soupçonnions même pas ou si peu les impacts. J’étais prête à débarrasser la table quand Howard m’interrompit avec une question que j’aurais préféré ne pas aborder, pas tout de suite après tout ça. J’échangeais à nouveau un regard avec Jack avant de confirmer que nous avions bien reçue la lettre mais que non, nous n’avions pas encore discuter avec Jesse.

- Nous avons eu la lettre  mais non. Nous n’avons pas trouvé le bon moment et les bons mots pour le dire à Jesse.

Sonny, qui de toute évidence était au courant de la situation, s’excusa pour nous laisser en discuter entre nous et s’en alla rejoindre les enfants dans la chambre de Jesse.

J’étais content parce qu’Howard et Sonny voulaient bien m’aider avec Grant. Grant était très méchant avec moi alors que je lui avais jamais rien fait. Je comprenais pas… Il me disait de pas approcher Sofia mais moi, Sofia, c’est mon amie… Moi, j’aime pas que les gens me détestent… Ça me rend triste. Alors, je fis un beau sourire à Sonny et Howard.

Mais après, Alvaro avait montré qu’il était pas content sur Guillermo. Je savais pourquoi mais je pensais que tout le monde aurait fait la paix. J’aime pas quand mes amis, ils se disputent. Moi, j’aime pas quand les gens se disputent en général. Mais quand Alvaro leva la voix, je le fixai avec de grands yeux parce qu’il avait dit des choses qu’Alonso aurait pas voulu qu’il dise.

Tout le monde s’était tu jusqu’à-ce qu’il s’excuse alors que Guillermo, moi, je crois qu’il allait pleuré ce qui me rendit triste. Pauvre Guillermo. Il est gentil, Guillermo. Il a trahi mais on doit pardonner. Il vit chez Finan maintenant… Même si Alvaro voulait aussi ça…

Je savais pas quoi faire pour les aider… Alors, j’acceptai d’aller monter ma chambre à mes amis quand Alvaro le demanda. Je demandai à sortir de table mais Papa voulait dire quelque chose avant. Alors, je restai à table et regardai Papa. Il dit que mes amis pouvaient venir ici quand ils voulaient. Je fis un beau sourire. Moi, j’aimerais qu’ils vivent ici. Mais je savais que c’était pas possible. Mais s’ils venaient souvent, moi, ça me faisait plaisir.

-Merci, Papa ! Moi, je serais trop content qu’ils viennent souvent.

Puis, il donna l’autorisation pour sortir de table alors, je le fis. Maman me fit un bisou au passage et je lui souris avant de me tourner vers Howard et Sonny.

-Vous venez ?

Ils me disent qu’ils allaient arriver alors j’hochai de la tête et allait dans ma chambre. Une fois-là, je souris à mes amis.

-Voilà ma chambre ! Il y a ma batterie, nounours, tous mes jouets et mes beaux posters !

Alejandra s’exclama devant le poster que j’avais de mon ami Howard et je me tournai vers elle. Elle disait qu’elle l’avait pas celui-là.

-Oh boh, si tu veux, moi, je peux te le donner. Moi, je vois Howard souvent, alors…

Ernesto et Ugo regardait à tout et ça me fit sourire alors que Sonny vint nous rejoindre. Mais pas Howard. Peut-être qu’il devait parler à Papa parce que c’est son manager. Il m’a dit qu’il viendrait alors moi je le crois.

Il pointa ma batterie et je fis un grand sourire. Il demanda si elle a un nom… Oh boh… Je fis la moue. Je savais que la batterie d’Howard s’appelait Aria. Moi aussi je devrais donner un nom ? Oh boh oui.

-Non, moi, j’ai pas encore donné de nom.

Alejandra disait que je devrait l’appeler Alejandra et je rigolai parce que c’était drôle. Ugo, il proposa de l’appeler Alejandra aussi mais c’est parce qu’il est amoureux. Sofia, elle disait que la batterie, ça doit pas avoir de nom parce qu’on donne pas de nom à un objet. Oh boh… Pourquoi pas ? Juliana, elle disait qu’on devrait l’appeler Alonso… Oh boh, non, c’est une fille, ma batterie. Ernesto, il disait qu’on devrait l’appeler « batterie » et ça me fit rire aussi. Guillermo ne dit rien parce qu’il était toujours un peu triste et Alvaro, lui, dit qu’on devrait l’appeler Valeria comme sa Maman au ciel.

Oh… Maman ? J’ai une Maman ici et une Maman au ciel. Peut-être que je devrais donner le nom de ma Maman au ciel.

Je souris à Sonny.

-Moi, je vais l’appeler Jewel comme ma Maman au ciel. Ainsi, ma Maman au ciel vivra dans ma batterie.

Je souris en regardant Sonny.

-Tu veux essayer la batterie, Sonny ? Oh ou Guillermo d’abord… Tu veux…

Je lui tendis les baguettes pour qu’il puisse essayer.

J’avais explosé. J’avais pas pu me retenir et je savais que c’était mal… Guillermo disait que c’était pas vrai ce que je disais et je lui envoyai un regard noir avant de me rendre compte de ce que j’avais fait en regardant la tête que faisaient mes amis dont Jesse. Heureusement qu’Alonso n’était pas là… Il n’aurait pas été content que je dise tant de choses devant des gens qui ne faisaient pas partie du gang.

Mais je devais le dire. Je pouvais plus garder ça. Mais mon cœur se serra un peu plus quand Sonny déclara qu’un jour, moi aussi, je trouverais une famille… Non. Je savais que c’était rare. Je savais que Jesse en avait trouvé une parce qu’il savait chanté et que, Guillermo, lui c’était simplement injuste. C’était moi qui aurait dû vivre chez Finan… Pourquoi je ne pouvais pas vivre chez lui ?

Alors, j’hochai simplement négativement de la tête avant de baisser les yeux et de m’excuser. Je ne voulais plus rester à table. J’avais envie d’aller voir la chambre de Jesse et ne plus parler de tout ça. Je ne voulais plus regarder Guillermo.

Jesse demanda à ce qu’on sorte de table mais Jack Perry voulait nous parler. Je levai le regard vers lui alors qu’il déclara qu’on pourrait venir ici quand on voulait. Quand on aura faim… On avait presque jamais faim. Quand on avait des problèmes… J’avais pas de problèmes. Quand on avait froid… On avait jamais froid.

On manquait de rien…

Sauf de parents…

Mais quand il déclara, ensuite, qu’on pourrait venir simplement quand on en avait envie en parlant des livres, je sus que je comptais venir ici souvent. Sonny disait qu’on était les bienvenus chez lui aussi mais qu’il travaillait souvent et nous aussi.

Et ma lueur d’espoir s’évapora quand je me rappelai de ça aussi. Mais je levai tout de même les yeux vers Jack.

-Merci Monsieur Perry.

Et puis vers Brooke.

-Merci Madame Perry. Je viendrais souvent.

Quand je pourrais… C’était ce que Sonny a dit… Je me levai, ensuite, en suivant Jesse me retrouvant dans sa chambre. J’ouvris grand les yeux tellement l’endroit était beau. Alejandra adorait le poster d’Howard qu’avait Jesse et Jesse voulait le lui donner. Moi, je vis surtout sa batterie qui était très belle. J’en avais jamais vu une d’aussi près !

Sonny, vint, ensuite nous rejoindre et je lui souris un peu éviter toujours soigneusement de regarder Guillermo. Il parla de la batterie et de son nom mais Jesse n’en avait pas. Alors on commença tous à lui donner des idées et, moi, en pensant à un nom de fille, je n’en avais qu’un en tête.

-Tu devrais l’appeler Valeria.

C’était le nom de ma Maman. Elle me manquait beaucoup surtout aujourd’hui après tout ce qu’il s’était passé. Le plus beau souvenir que j’avais d’elle c’était quand on vivait ensemble avec elle et Finan. C’était juste avant qu’elle ne meurt. C’était la meilleure période de ma vie.

Mais c’était fini maintenant… Maintenant, elle était morte et Finan allait nous quitter.

Jesse, finalement, prit le nom de sa Maman. Lui aussi avait une Maman au ciel mais il en avait une autre qui l’aimait beaucoup. Il avait de la chance.

Je souris à son choix alors qu’il proposa à Sonny de faire de la batterie avant de changer d’avis et de laisser Guillermo commencer. C’est là que je tournai, enfin, mon regard vers lui. Et je vis qu’il était triste. Très triste. Je l’avais jamais vu comme ça…

Et ça me fit mal… Parce que c’était ma faute.

Mais je ne dis rien. Je laissai Guillermo s’avancer vers la batterie.

Avec un regard de connivence avec Brooke, j’avais annoncé à tous les enfants qui étaient présents qu’ils étaient les bienvenus quand ils voulaient. Evidemment, nous n’étions pas là tout le temps, mais j’imaginais qu’ils s’en doutaient que nous travaillions aussi… D’ailleurs, Sonny affirma que les petits travaillaient beaucoup aussi ce qui me fit soupirer. Comment Jimmy Reed pouvait-il faire travailler des enfants si jeunes ? Surtout pour quelque chose de totalement illégale.

Mais bon… C’était un peu grâce à lui aussi que Jesse était devenu notre fils.

Et en parlant de ça, une fois les enfants partis dans la chambre de Jesse, non sans un « merci » de la part du petit pour l’invitation que j’avais faite à ses amis, Howard retins notre attention, son ami Sonny restant à côté de lui.

Et apparemment, l’immense ambulancier était au courant pour le test. Il était même celui qui en avait eu l’idée, si je suivais bien… Mais il s’éclipsa bien vite pour aller rejoindre les enfants en comprenant que cette conversation que nous allions avoir ne nous regardait que nous trois : Howard, Brooke et moi.

Une fois Sonny disparu, Brooke annonça qu’on avait bien reçu la lettre avec les résultats, mais que nous n’avions encore rien dit à Jesse.

Je regardai Howard avec beaucoup de compassion.

-Nous sommes un peu tiraillés, en fait.

Je passai mes deux mains sur mon visage puis continuai après avoir pris une gorgée de coca.

-Ce n’est pas qu’on ne veut pas le dire à Jesse… Nous ne souhaitons pas l’élever dans le mensonge, même par omission… Mais comment lui faire comprendre que si c’est toi son père, c’est avec nous qu’il vit… ?

Je regardai Howard dans les yeux.

-D’autant qu’il parait que tu es en train de fonder ta propre famille… Enfin, c’est ce que disent les bruits de couloir.

Je regardai Brooke puis à nouveau Howard.

-Nous, vois-tu, ne pouvons pas avoir d’enfant… Alors j’espère que tu vas tenir parole et que seul le résultat compte pour toi.

Je me mordis la lèvre.

-Reste à savoir si on le dit maintenant à Jesse ou si on attend qu’il soit un peu plus grand et en mesure de peut-être mieux comprendre…

Je soupirai.

-Bref, dans tous les cas, nous ne t’empêcherons jamais de voir Jesse… Qu’il soit ou non ton fils. Toi, j’imagine que tu voudrais qu’il le sache… Je me trompe ?

Sonny essayait de me remonter le morale mais les paroles d’Alvaro, ça faisait mal. Moi, avant, quand j’avais mal, je cachais ça mais, aujourd’hui, c’était trop dur. Parce que, avant, mon meilleur ami m’avait jamais parlé comme ça.

Maintenant, il me détestait. Pourtant, moi, j’aimerais aussi qu’il trouve une Tiff, comme moi. Et un Finan aussi… Parce que je savais que c’était surtout ça qu’il voulait. Alvaro, lui, a toujours bien aimé Finan. Et Finan a jamais caché qu’il aimait mieux Alvaro…

Peut-être que je devrais partir et laisser la place à Alvaro… Alvaro savait lire… Il aimera bien l’école. Tiff l’aimera bien et Finan l’aime déjà. Moi, je devrais partie et le laisser aller là. Ainsi, il me détestera plus et moi j’irais ailleurs. Je sais pas où. Les Los Diablos voudront plus de moi alors je trouverais une maison ailleurs. C’est ce que je pensais quand Jack déclara qu’on pouvait venir quand on voulait chez lui. Mes amis semblaient heureux mais je savais que, ce que tous voulaient, c’était une famille.

Jesse remercia son père et moi Sofia dû me tirer pour que je sorte de table. Je souris quand même un peu pour répondre au sourire de Brooke. Un sourire qui disparu tout de suite une fois qu’on fut dans la chambre de Jesse. C’était une belle chambre. A peu près la taille de la mienne chez Finan alors je trouvais pas qu’il y avait grand-chose d’exceptionnel ici. Parce que, comme Jesse, j’avais tout.

Et c’était pas juste… Alvaro l’avait dit.

Alors quand tout le monde s’exclama, moi, je dis rien et Sonny finit par arriver en parlant de la batterie de Jesse. Elle était petite par rapport à celle de Finan. Finan avait une batterie aussi parce qu’il savait pas faire que de la guitare. Il enregistrait aussi les lignes de batteries. Il m’avait appris à en faire un peu. En fait, il préférait que je touche à la batterie qu’à la guitare. Pourtant, je préfère la guitare. Ou la basse d’Ivar. Les instruments de Tiff étaient plus difficile surtout le violon mais j’aimais bien leur bruit.

Mais c’est un nom que Jesse cherchait pour sa batterie mais je pensais toujours à ce qu’Alvaro à dit alors je proposai rien. Et quand Alvaro donna le nom de sa Maman mon cœur se serra un peu. Moi, je me rappelle bien de quand la Maman d’Alvaro est morte… J’étais petit mais j’étais dans la voiture… La voiture est aller de la mur. J’ai rien eu mais la Maman d’Alvaro est morte.

Alvaro était avec Finan ce jour-là.

Jesse finit par appeler sa batterie comme sa Maman. Celle qui est morte. Moi je voyais pas l’intérêt de donner des noms à ses instruments. Finan ne fait pas ça.

Du coup, je fus surpris quand Jesse me tendit ses baguettes pour me proposer de faire de la batterie. Je relevai les yeux et Sofia m’encourageai… Je pris la baguette et sourit un peu.

-D’accord.

Je m’installai à la batterie. J’allais faire la chanson que Finan m’avait appris et qu’on avait travaillé pendant des pauses au studios. Je me concentrai avec de taper le rythme de Warcry. C’était pas si simple mais je me concentrai et je fais un bout de la chanson avant de m’arrêter. Jesse applaudissait fort ainsi que Juliana et Sofia. Ernesto aussi applaudissait et je vis Alejandra sourire.

J’osais pas regarder Alvaro. Et je tendis les baguettes à Sonny.

-A toi, Sonny ! Moi, j’ai triché. Finan m’a appris. Je suis obligé d’aller au studio tout le temps alors j’ai appris tous les instruments. Mais je préfère la guitare. Je joue quand Finan part parce qu’il aime pas trop que j’y touche.

Mais j’y touchais quand même.

La tension était montée avant de redescendre quand le p’tit Alvaro s’excusa. J’dis rien… La vie a pas dû être facile pour ces p’tits-là… J’savais que Jesse avait vécu ça aussi et j’me demandais comment les choses se seraient passées si jamais Jewel avait su directement que j’étais le père. J’avais pas de réponse à ces questions. Personnes les avaient et personne les auraient jamais. J’savais même pas comment j’aurais réagit à la nouvelle…

Mais ça m’empêchait pas de pouvoir en vouloir à Jimmy Reed qui faisait travailler ces p’tits gosses pour agrandir encore plus sa fortune alors qu’il pourrait passer son temps a leur trouvé une famille. Parce que quand il voulait qu’ils trouvent une famille, il y arrivait. La preuve avec le p’tit Jesse et le p’tit Guillermo. Deux gosses qui avaient eu de la chance ce qui provoquait la jalousie des autres. Une jalousie super légitime.

Ça m’démangeait d’aller voir Reed et de lui foutre ça dans la gueule, en fait. P’t-être que j’devrais brûler une de ses voitures encore pour lui montrer que c’est qu’un gros connard. Ou ravager encore un de ses portraits chez BSC comme on avait fait avec Jesse. Oh oui laisser Dexter chier dans l’entrée de sa villa à Malibu. J’devrais aller jusque-là avec Dexter, tien !

Bref, en tant qu’ex-gosse de l’Eastside, voir ça, ça me tuait.

Mais Jack leur proposa l’asile et j’trouvais ça cool. Après ça, les p’tits partirent et j’dis à Jesse que j’allais le rejoindre. J’devais parler avant.

C’est d’abord Sonny qui parla en remerciant Jack et Brooke pour ce qu’ils faisaient. Brooke disait que de toute façon elle faisait toujours beaucoup de nourriture alors autant que ça profite à des gens. J’hochai de la tête avant de lancer ma propre conversation sur la lettre que j’avais reçue.

Et c’est Sonny qui s’exclama en demandait si j’avais fait le test. J’fixai mon ami.

-Ouais, j’l’ai fait et c’est positif…

Mais directement après mon ami se leva trouvant qu’il était de trop. J’aurais voulu lui dire que j’avais besoin de lui mais j’voulais pas paraitre pour un lâche alors j’le laissai aller dans la chambre de Jesse non sans faire la moue avant de reposer mon regard sur Brooke qui s’exprima en première en disant qu’ils avaient bien eu la lettre mais qu’ils avaient encore rien dit à Jesse.

-J’comprends…

A vrai dire, j’saurais pas comment lui dire non plus à leur place. Ni à la mienne, d’ailleurs. J’savais même pas si c’était intelligent de lui dire. Même si… P’t-être que quand il sera plus grand, il voudra savoir qui est son vrai père et il remarquera qu’on lui a caché ça depuis des années… Ou p’t-être qu’il cherchera jamais. On en savait rien.

Ce fut, ensuite, Jack qui disait qu’ils étaient tiraillés. Ils voulaient pas élevé Jesse dans le mensonge mais que ça serait dur à lui expliquer pourquoi il ne vivait pas avec moi. C’était bien là mon problème aussi. Pas qu’il ne vive pas avec moi mais de lui expliquer que je suis son père sans qu’il pense que je l’ai abandonné.

Parce que j’ai abandonné personne. J’savais juste pas.

Puis, y’avait mon futur bébé… Ça aussi ça compliquait les choses.

-Ouais… C’est bien le cas…

Le bébé était en route mais j’préférais pas le dire à Jack et Brooke comme ça. Parce qu’on avait pas encore décidé de faire une annonce officielle.

Jack disait qu’eux ne pouvaient pas avoir d’enfants et ils avaient toujours peur que j’tienne pas ma parole. J’comprenais ça aussi. Surtout que j’étais pas réputé pour tenir mes paroles. Donc, ouais, j’comprenais Jack et Brooke et leurs inquiétudes.

J’continuai d’écouter Jack parler du moment où on pourrait le lui dire. Maintenant ou plus tard. Avant de me rassurer sur le fait qu’ils ne m’empêcheraient jamais de voir Jesse. J’levai un sourcil à ça… Ben, ça, j’espérais bien, hein !

Et à sa question, je soupirai.

-En fait, j’en sais rien… Si on lui dit, j’ai peur qu’il pense que je l’ai abandonné… Or, c’est pas le cas. J’savais juste pas. Même si… Si Jewel me l’avait dit à l’époque, j’sais pas ce que j’aurais fait. Les gens pense qu’Howard Stone est un éternel gamin qui ne grandit pas dans sa tête… Mais entre aujourd’hui et celui que j’étais en 76, y’a une marge. J’suis plus tout à fait le même. Des trucs se sont passé entre temps. Mon agression, cette foutue maladie, mon mariage… Tout as changé.

Et j’avais perdu quelque chose entre 76 et maintenant à cause de tout ça. J’le savais. J’le sentais.

-J’ai peur que de lui dire, ça change tout. Mais en même temps, j’sais qu’il finira sûrement par poser des questions. Dans les films c’est comme ça. Les gosses, quand ils sont plus grands, ils posent des questions. Et dans ce cas, il faudra lui dire et il m’en voudra p’t-être de lui avoir caché. Du coup, j’sais pas… J’sais même pas comment lui dire. « Oh Jesse, en fait, j’me suis tapé ta mère en 75 et, t’es mon fils. J’le savais pas jusqu’ici mais voilà, maintenant, tu le sais. Oh mais tu restes ici, hein. Moi j’ai ma propre famille avec Peyton et j’voudrais pas privé Jack et Brooke d’un enfant ». C’est naze, hein ?

Bon, c’était certainement pas du tout comme ça que les choses devaient être présentées…

-Une chose est sûre. J’compte pas vous le reprendre. J’suis pas comme ça. Même si… Moi, du coup, j’ai l’impression de l’abandonner. Mais c’est comme ça. Au pire, j’pourrais être une sorte de parrain pour lui.

Puis, je balançai ce que j’avais en tête levant, cette fois, les yeux pour fixer Jack et Brooke.

-Par contre, je sais que toi, Jack, tu as une grande famille. Alors, s’il vous arrive quelque chose à toi et Brooke, je veux le récupérer. Je ne veux pas qu’il vive chez ses grands-parents ou chez un oncle ou une tante.

C’était ma seule demande. Et c'est après cette demande que j'entendis la batterie de Jesse. J'pouvais pas m'empêcher que d'écouter d'une oreille. J'pris quelques secondes avant de reconnaitre une chanson de The Warriors... Mais j'reconnaissais pas le style de Jesse. Non. Celui qui tapais était pas mauvais mais il tapais avec un p'tit peu trop de rage même pour faire du hard rock.

-Warcry... Celui qui joue est pas mauvais...

J'soufflai ça comme si ça allait me sauver de la conversation. Mais j'savais que ça changerais rien.

J’avais laissé Howard avec les Perry pour qu’ils parlent du test de paternité dont Howard m’avait vite affirmé qu’il était positif… Mais je me sentis soudain un peu de trop. C’était à eux maintenant de décider ce qu’il convenait de faire et surtout de dire à Jesse.

Moi, je rejoignis les enfants et m’extasiai sur la chambre de Jesse… Alejandra était déjà en train d’enlever un poster d’Howard Stone du mur et je reconnaissais là le grand cœur de Jesse.

Jesse qui avait une belle batterie mais qui ne portait pas encore de nom. Alors Alvaro proposa qu’il l’appelle comme sa mère décédée, je suivais la conversation des petits en posant ma main sur l’épaule de Guillermo et en lui souriant, confiant qu’Alvaro lui pardonnerait un jour.

Et finalement, Jesse décida de l’appeler Jewel, comme sa maman au ciel. Je trouvais ça tellement attendrissant… Et tellement triste à la fois ! D’ailleurs, sur la table de chevet de Jesse, il y avait une photo de Jewel…

Je me demandais bien comment réagirait Jesse si on lui apprenait que son père, c’était Howard. Il serait peut-être tenté de le suivre parce que la vie avec Howard ressemble à une fête permanente, mais je ne doutais pas qu’il aima ses nouveaux parents, Jack et Brooke. Le pauvre petit serait certainement tiraillé… Mais bon, tout ça ne tenait pas qu’au bon vouloir d’Howard, il y avait Lola aussi… Et si je la connaissais peu, je la connaissais assez que pour savoir qu’elle ne verrait pas d’un bon œil qu’Howard ramène son bâtard à la maison.

Puis Jesse me proposa de jouer de la batterie en me tendant les baguettes.

-Mais je ne sais pas jouer, moi, Jesse.

Alors il les tendit vers Guillermo qui se lança.

Le petit s’installa derrière la batterie et commença à jouer, avec quelques ratés au début puis je le pointai du doigt.

-Warcry ! C’est Warcry !

J’applaudis avec les autres quand il s’arrêta…

-Ben dit donc ! Tu apprends vite, Guille ! Tu m’épates !

Puis on me passa les baguettes.

-Allez, je veux bien essayer… Jesse, tu me montres comment on joue le début de Thought I’D Something More To Say ?

Je souris.

-J’adore cette chanson… Sniper est un génie et vous avez tous géré sur cette chanson mais le meilleur, c’est l’intro de batterie.

Jack et moi avions échangé un regard complice et sans même dire un mot, nous savions que nous allions être du même avis. Les enfants pourraient revenir autant qu’ils le voulaient, que ce soit pour passer du bon temps, parce qu’ils avaient faim, froid, ou peur. Notre porte leur serait toujours grande ouverte. C’était un moyen pour nous de nous rapprocher de notre rêve de fonder une belle et grande famille. Après tout, elles ne sont pas toujours celles que nous croyons.

Les enfants ensuite, quittèrent la table pour aller dans la chambre de Jesse et je regardais avec amusement, le carnage que le repas avait laissé sur ma table. C’était signe que tout le monde avait bien mangé. Il ne restait qu’à desservir et annoncer le dessert mais nous pouvions bien prendre le temps de digérer un peu. Je regardais Jack tendrement en entendant presque déjà les futurs piaillements de notre fratries d’adoption quand Howard demanda si nous avions eu la lettre et si nous en avions déjà discuté avec Jesse.

Personnellement, je trouvais le moment mal choisis pour parler du test de paternité car nous de savions jamais qu’un enfant se rapprocherait de nous et capterait des brides de la conversation. Sonny, le géant ambulancier était de toute évidence au courant de l’histoire mais il préféra s’excuser pour se lever de table et aller rejoindre les enfants dans la chambre de Jesse. Ça me rassurait un peu, au moins, il contiendrait les enfants là où ils devaient être le temps de cette conversation.

J’avais dit à Howard que nous avions bien réceptionné la lettre mais que nous n’en avions pas encore parler avec notre fils car oui, peut-être importait le résultat, Jesse serait pour toujours notre fils.  Jack expliqua que nous étions tiraillés car les faits n’étaient pas simples à expliquer.

- Nous avons un peu peur que cette nouvelle soit source de confusion pour Jesse.

Comme continua Jack, Jesse ne comprendrait peut-être pas pourquoi il vivait ici avec nous alors que son père était vivant et qu’en plus, était son meilleur copain ! Pour nous, adultes, la situation était déjà complexe alors d’imaginer comment ça se passerait dans la tête d’un enfant, c’était un peu effrayant et déstabilisant. J’allongeais le bras pour prendre la main de Jack quand il continua en disant qu’Howard était entrain de fonder sa propre famille alors que nous, nous ne pouvions pas en avoir.

Howard semblait réceptif et compréhensif vis-à-vis de notre situation mais c’était loin de véritablement me rassurer. Ce n’était pas parce qu’il allait avoir un enfant avec Peyton, puisqu’il nous confirma sans vraiment le faire que la rumeur était vraie, qu’il n’aurait pas envie de rattraper le temps perdu avec Jesse et d’assumer complètement sa paternité. Jimmy Reed le faisait en ce moment avec Olivia, mieux valait tard que jamais.

Jack et moi avions parlé brièvement de quand serait le meilleur moment pour annoncer la nouvelle à Jesse. Nous ne voulions pas lui mentir, ça, c’était proscrit mais ce n’était quand même pas si simple de choisir le moment opportun. Je jugeais Jesse trop jeune pour encaisser ce genre d’information et de comprendre les raisons qui faisaient qu’Howard n’avait pas pu prendre soin de lui, pourquoi il vivait avec nous et non pas avec son papa. Jesse parlait encore souvent de sa maman au ciel et il me disait, comme s’il voulait me rassurer qu’il était chanceux d’avoir une maman ici aussi pour prendre soin de lui. Est-ce qu’il en viendrait à nous dire qu’il va veut vivre avec son vrai papa mais qu’il est chanceux parce qu’il d’autres parents pour l’aimer tout aussi fort ? Possible que je me fabriquais des peurs mais j’avais le droit des vivres et de les exprimer.

- J’ai réellement peur que Jesse manifeste le désir d’aller vivre avec toi en se disant que c’était normal que de vivre avec son papa et en se disant qu’il nous aurait toujours dans sa vie. Bien sûr que nous serons toujours là pour lui quoi qu’il se passe mais moi…

Je n’achevais pas ma phrase parce que je me sentais bien trop fragile que pour avouer que je ne pouvais pas imaginer ma vie sans lui. Je me contentais de serrer la main de Jack un peu plus fort et de laisser Howard s’exprimer à son tour et il le fit d’une manière que je trouvais tout à fait vulgaire et déplacée. Nous n’étions pas dans un film et rien ne laisser présager que Jesse se mette à enquêter de son côté.

Je poussais un véritable soupir de soulagement quand il fini par admettre qu’il n’avait pas l’intention de nous l’enlever même si pour lui, ça revenait un peu à l’abandonner.

- Tu ne l’abandonne pas, Howard. Nous l’avions déjà adopté quand tu t’es mis à te poser des questions. Pour l’abandonner, il faudrait que tu quittes définitivement sa vie et ce n’est pas ce que personne ici désire. Il y a moyen que tu puisses avoir une part considérable et conséquente dans sa vie. Nous sommes adultes et nous voulons tous le meilleur pour Jesse.

Howard avait une demande tout à fait honorable concernant la garde de Jesse si par malheur, il devait nous arriver quelque chose à Jack et moi. Je laissais Jack lui répondre ne me doutant bien qu’il l’accepterait en nos deux noms.

- Tu vas te retrouver avec tout un tas de petits Pequeñas Manos pour diner, fait attention, dis-je en rien doucement et en portant ma serviette de table au coin de mes yeux, discrètement.

Depuis la chambre de Jesse, nous parvenais le son de la batterie mais ça ne ressemblait pas au style de Jesse ! Je saurais différencier sa façon de jouer entre mille !

- Il est doué, ce lui qui joue !

J’étais content qu’on ait trouvé un nom à ma batterie. Elle s’appellera comme ma Maman au ciel. C’est grâce à Alvaro que j’avais eu cette idée. Ainsi ma Maman au ciel vivra dans ma batterie et je la garderai pour toujours.

Après, moi, je proposai à Sonny de jouer de la batterie. Moi, je voulais écouter les autres jouer. Ils étaient ici pour jouer, non ? Alors moi, je voulais bien qu’ils utilisent ma batterie mais Sonny disait qu’il savait pas joué alors, comme Guillermo était très triste, je lui proposai de jouer.

Je souris quand il accepta et je le laissai aller derrière la batterie. Il tapa et après un moment, moi, en même temps que Sonny, je reconnu Warcry. Oh boh, Guillermo jouait trop trop bien ! Oh boh, il pourrait devenir une rockstar lui aussi mais il m’a dit qu’il allait faire de la télé avec Vanya alors c’était bien aussi. Moi, je regarderais la télé quand Guillermo y passera.

Quand Guillermo s’arrêta, moi, je l’applaudis fort.

-C’était trop trop bien !!

Sonny aussi le félicita. Et je crois que même Alvaro, il était étonné que Guillermo soit si fort. Il disait qu’il avait triché parce qu’il s’entrainait beaucoup avec Finan. Oh boh, c’est pas de la triche alors s’il s’est entrainé. Oh boh.

-Boh tu as pas trichés alors… Moi j’aimerais t’entendre à la guitare. Oh, tu auras qu’à venir un jour dans le studio de Jesse et on jouera ensemble !

Guillermo proposa à Sonny de jouer et il accepta alors je sautai de joie. Il voulait faire notre chanson avec Sniper alors je fis un beau sourire parce qu’il disait que la batterie était belle dans la chanson.

-Oh merci ! On a fait ça avec Howard tous les deux. C’était trop trop bien. J’aime bien faire des chansons avec Howard. C’est mon meilleur ami.

Mais Sonny voulait que je lui apprenne alors je souris et pris les baguettes. Je me mis derrière la batterie et commençai le début de la chanson. Je fis un petit bout avant de tendre les baguettes à Sonny. Vas-y essaye.

Je le laissai aller derrière la batterie avant de taper sur ma commode pour aider Sonny.

-Tu fais comme ça et comme ça.

Les autres regardaient attendant de voir si Sonny allait y arriver. Moi, je crois qu’il peut y arriver. Oh boh, j’aimerais bien qu’Howard vienne après. Il pourra montrer comment il joue aussi. Moi, je l’attends… Mais je crois qu’il parla à Papa de tournée alors je comprenais… J’étais pressé de pouvoir faire des jeux avec tout le monde aussi. Oh boh, on pourra en faire après le dessert. Moi, j’ai pas envie que la fête finisse trop vite. Je voulais que mes amis restent longtemps.

Les petits étaient tous partis dans la chambre de Jesse… Seuls restaient Howard, Brooke, Sonny et moi. Et Howard d’annoncer à Sonny qui savait pour le test que c’était positif. Puis l’ambulancier s’éclipsa pour nous laisser discuter de ça entre nous.

J’annonçai alors à Howard que nous n’avions encore rien dit à Jesse, plus par faute de mots et par peur de le perturber que parce que nous ne voulions pas qu’il sache. On voulait qu’il sache, mais nous ne voulions pas perdre notre fils. Comment nous verrait-il après ? Est-ce qu’il m’appellerait encore « papa » ou ce titre reviendrait-il à Howard Stone… A qui je ne pourrais pas en vouloir, puisque c’était légitime.

Brooke verbalisa cette peur… La peur que Jesse désire vivre avec son véritable géniteur. Surtout qu’il l’admirait ! Je pris la main de Brooke dans la mienne au moment où sa gorge se serra… Je savais ce qu’elle allait dire.

-On ne peut plus imaginer notre vie sans lui…

Howard avait ses propres craintes… Il avait peur que Jesse pense qu’il l’avait abandonné. Il ajouta qu’il n’aurait pas su comment gérer l’affaire si la mère de Jesse était venue lui apprendre qu’elle était enceinte de lui, mais que l’eau avait coulé sous les ponts depuis.

Je pinçai les lèvres… ça voulait dire quoi ça ? Qu’il était prêt à élever Jesse ?

Brooke, elle, se fit rassurante, en disant qu’il n’avait pas abandonné Jesse, que pour ça, il faudrait qu’il disparaisse entièrement de sa vie, ce qui n’était ni le cas, ni notre désir.

Et Howard de continuer en disant que quand il allait grandir, Jesse allait forcément poser des questions.

Je me frottai le front.

-Tu as raison… D’où l’intérêt de ne pas garder ça secret trop longtemps, malgré notre crainte de perdre Jesse et la tienne qu’il ne te voit plus comme avant.

Howard voulait être une sorte de parrain pour Jesse… Je hochai la tête. Puis je souris.

-Justement, il n’a pas de parrain et tu en ferais un super pour Jesse.  

Howard, au final, n’avait qu’une demande : que s’il nous arrivait quelque chose à Brooke et moi, il puisse récupérer Jesse. Je hochai la tête.

-C’est ça le principe premier du parrain, avant les cadeaux d’anniversaire.

Je soupirai.

-Ecoutez, j’ai une idée… Nous allons vous inviter, toi et Peyton, à souper… Et on prendra alors la soirée, la nuit s’il faut pour révéler cela à Jesse et répondre à toutes ses questions du mieux qu’on peut.

Je regardai Brooke puis Howard.

-Ça vous va comme ça ? Parce qu’aujourd’hui, c’est jour de fête pour Jesse…

Puis je souris, entendant la musique…

-Apparemment, un autre Pequeñas Manos a du talent !

Jack et Brooke avaient encore rien dit au p’tit concernant les résultats… Ils savaient pas comment le dire et avaient peur aussi que ça rende confus le p’tit Jesse. J’comprenais… Moi non plus j’savais pas bien comment lui dire les choses… Et je vivais pas avec lui, donc, ça devait être encore plus compliqué pour Jack et Brooke.

En fait, j’essayais de me mettre à la place du p’tit… Qu’est-ce que j’penserais si jamais on m’avait dit que mon père, il était pas mort et que je le connais depuis un bout de temps maintenant ? J’savais pas… J’en avais aucune idée. Et je n’arrivais pas à savoir comment réagirait Jesse.

Tout ce que j’entendais, c’était que Brooke avait peur que Jesse veuille vivre avec moi. Et s’il le demandait qu’est-ce qu’on allait faire ? J’avais fait une promesse à Jack et Brooke… Celle de faire en sorte que ça ne change rien. Mais qu’est-ce qu’on fera si le gamin voulait vivre avec moi ? Très sincèrement, j’pensais pas que ça allait arrivé. Le gamin est fort lié à Jack et Brooke. S’ils l’ont adopté, il les a adopté aussi. Ça s’voyait chaque fois qu’il parlait d’eux. Et j’étais pas certain de pouvoir être aussi bon qu’eux dans un rôle pareil.

Fallait voir la vérité en face…

Mes lèvres se pincèrent que j’sentis la voix de Brooke se briser dans sa gorge. L’avait vraiment peur… Une peur rationnelle que j’pouvais comprendre. Et Jack dit simplement qu’ils ne pouvaient pas imaginer leur vie sans lui… Et j’sentis mon cœur se serré. Pas parce que ça voulait dire que j’pourrais jamais être un père pour Jesse. Non. J’savais que j’pourrais l’être d’une autre façon et sans vivre avec lui mais parce que j’pouvais pas m’empêcher de penser que j’étais jaloux… Jaloux de Jesse qui avait la chance d’avoir des parents adoptifs comme ça. Il avait de la chance et j’étais content pour ça.

-J’crois que Jesse voudra rester avec vous, même s’il le sait… Ils vous admire plus qu’il ne m’admire moi. Il parle tout de temps de vous.

Moi, ce qui me faisait peur, c’est justement que Jesse perde l’admiration et l’amitié qu’il avait pour moi pour de la rancœur par rapport à un sentiment d’abandon. Mais Brooke essayait de me rassurer là-dessus en soulignant que l’abandonner c’était ne plus avoir de contact avec lui. Or, j’en avais et ça n’était pas prêt de s’arrêter. J’soupirai.

-J’sais… Mais si j’étais orphelin et que j’apprenais que j’avais un père et qu’il fait partie de mon entourage, j’crois que, inconsciemment, j’lui en voudrait de pas avoir cherché plus loin qu’le bout de son nez plus tôt.

Quant au fait de garder le secret, j’sais pas si c’est très intelligent de faire ça. Faudra lui dire tôt ou tard ce que confirma Jack.

-D’expérience, j’sais qu’il vaut mieux dire les choses en face plutôt que les gens apprennent les choses par des chemins détournés…

Ouais… Peyton pourrait témoigner de ça. J’étais doué pour rien dire et que les gens sachent les choses par autrement et m’en veuille de pas leur avoir dit.

J’suis comme ça…

Et c’est mal…

En gros, ce que je demandai, c’était d’être une sorte de parrain pour Jesse. Chose qu’il n’avait pas visiblement et Jack semblait d’accord pour que j’le sois. J’souris un peu.

-Merci.

Et j’eus une autre demande… J’en avais pas parlé à Peyton mais, si jamais il arrivait quelque chose à Jack et Brooke, ce que j’espérais pas, j’voulais la garde de Jesse. Parce que, si je le faisais pas, là, le gamin, l’allait réellement pensé que je l’abandonne. Alors, j’voulais ça et Jack était d’accord disant que les parrains seraient aussi à ça. J’hochai de la tête.

-Deal. Et, t’en fais pas, il manquera pas de cadeaux. Ça j’sais faire. Des cadeaux.

Quant à Brooke, elle déclara que j’devais me préparer à avoir des tas de Pequeñas Manos pour dîner. J’fis une drôle de moue en me rendant compte de ça avant d’esquisser un sourire.

-Ouais… Ça plaira pas à Peyton.

J’rigolai un peu avant que Jack n’ait une idée. Celle de faire un dîner pour permettre de faire l’annonce à Jesse. Ici, c’était pas le bon moment.

-D’accord. Même si ça passera par le fait que j’devrais le dire à Peyton… J’l’ai pas encore fait et elle va encore m’en vouloir que j’l’ai pas dit tout de suite.

J’soupirai d’avance avant d’entendre la batterie venant de la chambre du p’tit. Mais j’reconnu pas le style de Jesse mais un style plus brute et moins précis mais pas pour autant mauvais. Brooke et Jack trouvaient aussi que c’était pas mal. J’fis une p’tite moue baissant les yeux.

-Quant tu penses que tous ces talents servent à remplir le compte en banque de ce connard de Reed… C’est dégueulasse. Et savoir que Jesse est mon fils et qu’il a vécu à la botte de Reed dans l’Eastside, ça me tue aussi… Et il continue de remplir son compte en banque, en plus. Et moi aussi pour la cause. La vie est nulle parfois. Ces gosses méritent mieux que ça…

J’dis ça un peu pour moi-même avant de relever le regard sur Jack et Brooke.

-Dites… Jesse… L’a pas de problème, hein ? De santé, j’veux dire… Mon pneumologue m’a dit que, ce qui avait accéléré ma maladie, c’était la cigarette mais aussi les conditions dans lesquelles j’avais vécu quand j’étais p’tit… Ma mère fumait tout le temps et puis les baraques dans l’Eastside sont mal isolée et tout... Enfin, vous voyez… Mais j'avais déjà des poumons pourris quand j'suis né... L’a pas ça, hein, le p’tit ?

Parce que j’voulais pas qu’il vive ce que j’vivais. Ni maintenant, ni plus tard.

Dans la chambre, je parlais pas parce que je repensais à tout ce qu’Alvaro avait dit. J’avais mal à cause de ça. Le seul truc qui me fit relever la tête ce fut quand Sonny disait qu’Alvaro me pardonnera un jour. J’hochai de la tête avant d’hausser les épaules.

Moi, je croyais pas.

Quand Jesse eut nommé sa batterie, il me laissa y jouer et je retrouvai un peu le sourire. Finan m’avait appris la batterie. C’était pas si facile et c’était pas ce que je préférais mais je savais en faire maintenant parce que j’en faisais presque tous les jours aux studios.

Alors, je le fis et Sonny reconnu la chanson ce qui me fit sourire encore plus. Quand je m’arrêtai, on m’applaudis alors j’avais moins mal au cœur. Jesse trouvait que je faisais bien ça alors, je crois que ça veut dire que je suis doué parce que Jesse est doué.

Je disais que j’avais triché parce que Finan m’a appris mais Jesse disait que j’avais pas triché du coup. Je me grattai l’arrière de la tête. Ah oui, c’est vrai. Je souris encore plus quand Jesse dit qu’il voulait m’entendre à la guitare et qu’il voulait que je vienne dans son studio. Je fis un beau « o » avec ma bouche. Peut-être que j’allais être une rockstar aussi !

-Oh ouais !!! Je suis trop d’accord !

Sonny disait, lui, que j’apprenais vite et je lui souris.

-Pas de choix… Finan quand il m’apprend, il me fait faire 25 millions de fois la même chose jusqu’à-ce que je le sache par cœur. Puis, il est sévère. Je préfère quand c’est Tiff ou Ivar qui m’apprends. Eux, ils sont gentil.

Après ça, ce fut le tour de Sonny. Il voulait faire la chanson que Jesse a fait avec Sniper. J’aimais bien cette chanson là et alors que Jesse essayait de montrer à Sonny comment on faisait, je m’approchai un peu d’Alvaro et je lui soufflai :

-Je suis désolé…

D’un ton triste. Mais il m’ignora. Alors, je soupirai et me reculai reprenant la main de Sofia. Elle me sourit et je lui souris aussi. Je reposai, ensuite, mon regard sur Sonny et Jesse.

-Vas-y Sonny ! Montre ce que tu sais faire !

Moi, je saurais pas le faire… J’avais réussi avant parce que j’avais appris par cœur mais cette chanson-là, je la connaissais pas par cœur. Je connaissais que les chansons de The Warriors par cœur.

Guillermo ne sembla pas convaincu quand je lui dis qu’un jour, Alvaro lui pardonnerait… Pourtant, j’en étais sûr ! Une amitié comme celle-là ne se brise pas comme ça. Et puis je supposai qu’Alvaro pouvait aller chez Finan quand il voulait, qu’il y était le bienvenu… Et le mieux, c’était qu’il pourrait désormais y jouer avec son meilleur ami.

Enfin, il fallait laisser au temps le temps de faire son œuvre.

Guillermo se mit à jouer et on eut aucune difficulté à reconnaître la chanson qu’il jouait, ce qui lui ramena le sourire. Et c’était bon de le voir sourire. Quand il eut fini, on l’applaudit tous, même Alvaro y alla de quelques timides claquement de main.

Mais Guillermo estimait qu’il avait triché parce que Finan lui avait appris. Jesse lui dit que ce n’était pas tricher.

-Bah non, Guillermo, ce n’est pas tricher si tu t’entraînes. Si on va par-là, Jesse triche plus que toi, avec son oreille absolue…

J’ébouriffai les cheveux de Jesse.

-Pas vrai Jesse… Petit prodige !

Guillermo n’aimait pas tant apprendre avec Finan. Il préférait le faire avec les autres membres de The Warriors.

-Tu sais, c’est parfois avec les maîtres les plus durs qu’on apprend le mieux. Regarde moi au garage, j’ai appris avec mon père. Et chaque fois que je me trompais de pièce ou d’outil, je recevais une petite claque derrière la tête.

Je souris bien grand et écartai les bras… j’aurais pu tous les prendre dans mes bras avec l’envergure que j’avais.

-Maintenant je sais tout sur les voitures… Et je suis reconnaissant envers mon papa.

Mais je n’allais pas m’en tirer à si bon compte et Jesse revint à la charge avec ses baguettes. Alors je les pris et allai m’installer à genoux derrière la batterie de Jesse… Si je m’asseyais sur son petit tabouret, il allait casser parce que j’étais trop lourd…

Je demandai à Jesse qu’il me montre et il me montra alternativement sur quelles caisses je devais frapper. Mais je n’osais pas frapper fort de peur d’abîmer l’instrument, je n’étais pas dans le rythme et… je faisais un peu du n’importe quoi parce que j’étais lent. Parce qu’il me fallait chaque fois réfléchir à quelle caisse venait après une autre.

-Est-ce qu’on reconnait la chanson ? Non ?

J’éclatai de rire et rendis ses baguettes à Jesse.

-Je suis vraiment nul. Tiens Jesse, montre nous ce qu’un vrai pro peut faire.

Je souris.

-Puis on ira voir si les grands ont fini de discuter et si on peut avoir du gâteau. Hein Ugo ?

Imaginer notre vie sans Jesse était douloureux et effrayant. Alors, trouver les mots pour lui annoncer que son papa est son idole rendait la perspective de cette annonce encore plus terrifiante bien que Jack et moi avions conscience que nous ne pouvions pas nous défiler éternellement. Jesse avait le droit de savoir, le tout était de savoir quand et comment il l’apprendrait.

Au fil de notre conversation, je me rendais compte que les peurs d’Howard rejoignaient celles de Jack et moi. Il avait peur que Jesse lui en veuille de l’avoir abandonné, et nus, nous avions peur qu’il exprime son désir d’aller vivre avec Howard.

Nous devions garder en tête que ce qui comptait par-dessus tout le reste, c’était le bien être de Jesse et son bonheur. Le reste se mettrait en place, je devais l’espérer, et tout en douceur. Je souriais quand Howard douta que Jesse veuille nous quitter pour s’installer avec lui parce que, quand notre fils était avec lui, il ne faisait que de parler en bien de nous. Inversement, quand Jesse revenait d’un moment avec Howard il n’y avait personne de plus meilleur au monde que lui.

C’était donc le chaos dans ma tête et dans mon cœur mais je me disais que nous devions considérer l’annonce de cette nouvelle comme le retrait d’un sparadrap. Dès que nous en sentirions le courage et sans faire marche arrière, ce serait plus difficile encore si nous attendions.

Est-ce que j’étais rassuré qu’Howard soutienne qu’il n’avait pas l’intention de nous enlever Jesse et qu’il souhaitait plutôt être pour le petit un parrain ? Non, pas du tout ! Mais je n’avais pas le choix de croire car autrement, je deviendrais complètement cinglée et je rendrais malgré moi les choses beaucoup plus difficile qu’elles ne le sont en réalité.

- Je crois aussi que tu feras un excellent parrain et Jesse verra là-dedans un engagement de ta part envers lui.

Nous étions donc sur la même longueur d’ondes et, à la demande d’Howard de lui confier la garde de Jesse advenant le cas qu’il nous arrive quelque chose à Jack et moi, je ne pouvais que la lui concéder. Ma famille n’était pas dans le coin et celle de Jack avait ses propres enfants et occupations. Howard était le mieux placé et ça me fit le mettre en garde sur les amis qui suivraient la parade si ça devait arriver. J’en roulais des yeux en riant quand il commenta que ça ne plairait pas à sa femme.

- C’est écrit dans le ciel, Howard !

Jack proposa que nous invitions Howard et Peyton à souper pour faire l’annonce à Jesse et je le regardais en me demandant s’il voulait vraiment qu’on se retape une soirée avec Peyton. Je devrais cuisiner le même repas que la dernière fois, ça lui avait hautement plus, ainsi, elle serait peut-être en de bonnes dispositions !

- Va pour un souper ! Je sortirai mes talents de cuisinière !

Je n’étais pas vraiment surprise d’apprendre qu’Howard n’avait encore rien dit à sa femme. Elle n’avait pas sauté de joie d’apprendre que son mari avait des doutes… Alors quand elle saura qu’ils sont fondés…

Nous pouvions entendre un jeune talent s’exécuter sur la batterie de Jesse. Sans même y être, je savais que ce n’était pas mon fils, mais le moins que nous pouvions dire c’est que cet enfant avait lui aussi beaucoup de talent, un talent qui servait à engraisser le compte en banque de Jimmy Reed. Je ne relevais pas la remarque d’Howard parce qu’au final, quel qu’il soit, nous engraissons tous le portefeuille de quelqu’un et parfois, comme dans le cas du grand patron de BSC, valait mieux pas savoir ce qu’il faisait comme passe-temps.

C’est sur la santé de Jesse que la conversation se dirigea ensuite et les inquiétudes d’Howard à ce sujet. La santé d’Howard était affectée, son train de vie avait accéléré les choses mais pour Jesse, nous ne savions pas encore.

- Le docteur Spencer à parlé de possibles allergies, aux acariens par exemple, ce qui expliquerait ses petits rhumes à répétitions. Il faudra lui faire passer un test pour détecter les allergies, ensuite, je suppose qu’elle saura nous orienter si elle croie que le problème est ailleurs, mais rien n’indique qu’il puisse avoir la même maladie que toi.

Guillermo, il croyait qu’il avait triché pour bien joué de la batterie mais si on s’entraine on triche pas, moi, je pense. C’est ce que je dis à Guillermo et Sonny disait ça aussi. Il disait même que si Guillermo trichait alors moi aussi parce que j’avais une belle oreille. C’est ça que Papa a dit aussi. Et Howard aussi. Je souris à Sonny qui disait que j’étais un prodige. Oh boh, je sais pas ce que ça veut dire mais c’est sûrement un compliment.

-Oui. Personne triche ici. Sauf Jesse.

Je rigolai et puis Guillermo expliqua que Finan lui apprenait en le faisant faire la chanson 25 millions de fois. Oh boh. Je fixai mes doigts et commençai à compter avant d’abandonner. Oh boh, c’est sûrement très beaucoup. Je fis de grands yeux parce que j’aimerais pas devoir faire 25 millions de fois la même chose. Oh boh, pauvre Guillermo. Mais il aimait mieux jouer avec Ivar et Tiff. Je les connaissais. C’était les deux autres membres de The Warriors et Tiff, c’était la femme de Finan maintenant.

-Oh boh, j’aimerais pas que Finan m’entraine… Si je fais la chansons beaucoup beaucoup moi, je serais faaaaaaatigué. Moi, je préfère Howard. Il est vite faaaatigué aussi alors on fait deux chanson puis on va boire du coca.

Mais Sonny disait que c’est avec les plus durs maitre qu’on apprenait mieux. Il expliqua qu’avec son père ça avait été comme ça et que, maintenant, il savait bien bien réparer les voitures. Je fis un beau sourire.

-Oh boh, Finan aussi met des claques sur le tête… Ça je sais. Mais pas Howard, ni Papa, ni Maman. Moi, je préfère ça.

Guillermo hocha de la tête. Oh boh, il vit avec Finan alors il doit avoir souvent des claques derrière la tête. Il l’avait fait au mariage. Oh boh. Mais pour Sonny, c’était bien de faire ça parce que ça aidait à apprendre et qu’il remerciait son papa de lui avoir appris. Je souris.

-Moi, plus tard, je veux une voiture et je viendrais la réparer chez toi.

Oh boh oui, les grands ont des voitures alors, plus tard, Jesse en aura une aussi. Moi, je veux une belle voiture comme Howard.

Ugo disait qu’il voulait une voiture aussi. Je rigolai avant de dire à Sonny de faire une chanson. Il voulait faire celle que j’avais fait avec Sniper alors je lui montrai comment on faisait. Puis, c’était à son tour et il fit la chanson.

Oh boh… C’est la chanson, ça ? Alejandra pouffait de rire sans savoir s’arrêter alors qu’Alvaro, lui, il disait qu’on reconnaissait rien. Je rigolai quand Sonny demanda si on reconnaissait.

-Oh boh, c’est presque ça…

Oh boh oui, c’était pas si nul. On reconnait un peu. Sonny rigola et rendit les baguettes. Il disait qu’il était nul et voulait que je fasse une chanson.

-Ok !

Après, on retournera manger le dessert et ça fit très plaisir à Ugo qui leva les bras au ciel.

-Oh ouais !!

Puis, je fis tourner mes baguettes dans mes doigts avant de m’arrêter pour réfléchir et de faire Shadow de Fireworks en chantant en même temps.

C’était ma chanson préférée de tous les temps !

Et quand ce fut finit tout le monde applaudis fort et je souris avant de ranger mes baguettes. Je me tournai vers tout le monde.

-Le dessert maintenant !

Et on sortit de ma chambre pour rejoindre Papa, Maman et Howard. Oh boh, dommage qu’Howard est pas venu faire de la batterie. Peut-être tantôt ? Je lui souris quand même et vint m’asseoir à côté de lui alors qu’Howard demanda qui avait fait de la batterie en premier. Je lui souris.

-C’est Guillermo. Il est fort fort parce qu’il fait les chansons 25 millions de fois. C’est trop beaucoup.

Je fixai Papa et Maman.

-Ugo a fort fort faim. Moi, je crois qu’il va mourir si on ne sert pas le dessert.

Oui, il avait faim faim !

Howard nous avait dit, que son seul désir était d’être comme un parrain pour Jesse. Ce qui tombait plutôt bien étant donné que le petit n’avait pas encore de parrain… Comme si nous avions su que cette place revenait au batteur et que nous avions attendu…  

Nous avions décidé d’un commun accord de révéler la vérité à Jesse sous peu, lors d’un souper. Mais Brooke trouvait que le nommer parrain était une preuve d’engagement d’Howard envers lui.

Et nous pourrions garder notre fils.

-Très bien. Tu seras son parrain, tu pourras venir le voir quand tu veux. Plus encore que ce que tu ne le vois maintenant. Tu seras invité à toutes ses fêtes d’anniversaire, à toutes les étapes importantes de la vie de Jesse.

Je rigolai avec Brooke quand Howard s’inquiéta de voir débarquer chez lui une bande de gosses quand Jesse passerait la journée chez lui. D’après lui, ça risquait de ne pas plaire à Peyton.

-Ta femme s’y fera… Du moins, je l’espère… Elle n’a pas le droit de se mettre entre toi et Jesse… Surtout qu’il ne va pas vivre chez vous, juste venir de temps à autre.

Je croisai le regard de Brooke qui, apparemment, redoutait un peu d’avoir la diva Lola à dîner encore une fois.

Mais elle était prête à relever le défi.

Je l’attirai à moi et l’embrassai sur le front.

-Tu vas nous cuisiner quelque chose de tellement bon que même Lola ne pourra qu’approuver tout ce qui se dira lors de ce souper.

Puis Howard s’inquiéta de la santé de Jesse… Il avait raison de prendre ça en compte.

Je lui souris, un sourire plein de gratitude à l’égard d’Howard qui tenait vraiment au bien-être de notre fils.

Brooke lui expliqua qu’on commençait pas suspecter des allergies.

-Oui, le Dr. Spencer semble confiante… C’est à surveiller, bien sûr, parce qu’il nous fait régulièrement des petits rhumes mais jusqu’ici, pas de quoi s’inquiéter… Et Jesse a été très courageux lors de la prise de sang.

On achevait à peine cette conversation dans un parfait timing, car Jesse et toute sa bande, y compris le géant Sonny, revinrent dans la cuisine, réclamant les gâteaux de Brooke.

Je rigolai et pris mon fils dans mes bras.

-Désolé, on discutait avec Howard. Tu pourras lui montrer ta chambre plus tard si tu veux.

Je le déposai sur sa chaise.

-Les gâteaux ! Brooke ! Les gâteaux !

Dis-je en me mêlant à la liesse populaire…