Jimmy n’avait pas été par quatre chemins pour me faire récupérer mon emploi chez Guitar&Pen. Le lendemain de ma visite chez le milliardaire, j’avais eu un coup de fil de mon patron pour me dire que je faisais à nouveau partie du personnel et qu’il s’excusait pour cette méprise. A la place, c’est cette garce de Gloria qui a été virée pour incompétence. C’était bien fait pour elle. Ça lui apprendra à me cafter au boss. On peut dire que Reed est efficace.

Pour le remercier, j’avais rempli ma part du « marché » en menant la vie dure à The Burning Fire avant et après la sortie de leur album. A travers deux articles qui mettaient en doute leur talent. J’aimais écrire ce genre d’article. Et si ça pouvait faire plaisir à Jimmy, c’était une double satisfaction pour moi. Je n’avais que cette obsession en tête depuis quelques semaines : plaire un maximum au milliardaire.

Et pour ce faire, je devais continuer sur ma lancée. Et lui donner le plaisir de lire mes articles qu’il appréciait tant. Et ma victime du jour ne serait autre que Max Callaway, le frontman des Rapaces de l’Enfer. Je l’avais invité à venir chez moi pour faire une interview. Le lieu n’était pas choisi au hasard. Il était plus facile pour moi de gagner sur mon terrain plutôt de que de faire cette interview sur terrain neutre chez Guitar&Pen.

Les Rapaces de l’Enfer est un groupe connu depuis un moment. Mais, depuis qu’ils ont viré leur manager, ils peinent à revenir au devant de la scène avec un nouvel album et une nouvelle tournée. Mon but c’est de prendre la température et de voir où en est le Rapaces de l’Enfer. Et, pourquoi pas, trouver un moyen de pouvoir faire un bel article à la sauce Moriarty.

J’attendais, donc, Max dans ma belle villa située sur les hauteurs de Beverly Hills. Loin d’être aussi grande et belle que je le voudrais, elle montre quand même que je fais partie des gens riche de ce petit monde. Mais pas aussi riche que des Daniele Ricci, des Billy Lighter et des Jimmy Reed. Juste aisé assez pour avoir une petite villa dans ce quartier. Ce qui n’était pas rien. Pour m’occuper en attendant mon invité, je m’étais fait un petit rail de coke en écoutant le dernier album de The Burning Fire. Un très bon album, ce petit « Dynamite » !

C’est vers 15h que j’entendis la sonnette retentir. Max était là. Et un large sourire sadique s’installa sur mon visage. C’était parti !

J’allai ouvrir la porte pour accueillir ma victime du jour. Je lui souris.

-Max Callaway ! Entrez, je vous en prie.

J’ouvris plus grand la porte pour qu’il puisse entrer.

@ Billy Lighter

ft. Axel Moriarty

Billy Lighter

Je ne vis aucun sourire sur la face de Max. Il n’émit juste qu’un remerciement poli. Ce n’était pas la première fois que je l’interviewais. Il savait à qui il avait affaire. Et, déjà les autres fois, j’avais vu qu’il n’était pas très souriant.

Je l’avais laissé entrer dans ma villa. Je le regardai de mon petit sourire, les mains dans les poches. J’avais quand même mis une chemise d’un bleu très clair et un pantalon de costard pour me mettre en condition de travail. Car une interview, c’était du travail même si je trouvais ça très amusant.

Max voulait commencer l’interview.

-Bien sûr ! Suivez-moi !

Je lui fis signe de me suivre. On alla dans mon salon. Un très beau salon avec des divans en cuir beige. Je l’invitai à prendre place dans celui-ci. Je m’installai en face du chanteur armé de mon petit carnet et d’un bic que j’avais pris au passage sur un meuble. Entre nous deux trônait une table basse où nous attendait une bouteille de vodka et deux verres.

-N’hésitez pas à vous servir.

Je souris d’un petit sourire que j’avais souvent sur les lèvres. Celui qui annonce que j’allais bien m’amuser.

-Tout d’abord, merci d’avoir accepté cette interview.

Commençons par les politesses pour me faire paraitre plus sympathique. C’était souvent inutile parce que les gens comme Max savaient avec qui ils faisaient l’interview… Et ma réputation me précédait déjà malgré que je n’avais que 25 ans.

-Alors commençons ! Comment vont les Rapaces de l’Enfer ? Cela fait quelques mois que plus rien ne filtre de votre côté. Vous préparez quelque chose ?

Entrons directement dans le vif du sujet. Je souris encore à Max.

@ Billy Lighter

ft. Axel Moriarty

© Billy Lighter

Max désirait que l’interview commence tout de suite. Je voulais la même chose et, c’est pourquoi, je n’avais pas pris trop de temps avant d’obtempérer à sa demande. Je le conduisis jusque dans mon salon où j’avais déjà tout préparé. La bouteille d’alcool trônait sur la table basse. Tant de chose qui montrait toute mon hospitalité.

Je commençai l’interview, maintenant bien installé dans le fauteuil. Max en face de moi. Je commençai par une question simple mais qui me permettait de savoir où en était les Rapaces de l’Enfer. J’appris que Max et ses compères préparaient un nouvel album. Première nouvelle et tout à fait intéressante. Quand cet album sortira, je me ferais une joie d’en faire la critique. Plutôt bonne, d’après ce que j’en sais, vu que Max est chez BSC. Quelle chance pour lui.

-Un album ! Une très bonne nouvelle pour vos fans ! Je suis impatient de l’entendre !

Il me tutoyait. C’était déjà la même chose lors de la dernière interview. Je ne me formalisais pas de ça. Je continuais, moi, de le vouvoyer.

Pour le reste, il restait peu loquace. Il disait que son groupe allait bien, ce qui ne m’éclairait pas beaucoup. Je devais creuser un peu pour en savoir plus.

Avant de reprendre, je pris le temps de servir un verre d’alcool à Max. Je me servis à mon tour. Je levai mon verre avant de boire un peu. Comme pour lui donner le feu vert. Rien de tel que l’alcool pour dénouer les langues. J’avais eu plus d’un musicien à ce petit jeu. Je tenais assez bien l’alcool et la drogue malgré ma carrure.

-Ça fait plus de 2 ans maintenant que les Rapaces de l’Enfers ont signé avec BSC. Vous avez viré votre ancien manager… Avez-vous, maintenant, des pistes pour le remplacer ? Après tout, un groupe comme le vôtre ne devrait pas avoir tant de mal à engager un manager, n’est-ce pas.

Les Rapaces de l’Enfers, même s’ils étaient chez BSC, n’avaient toujours pas de manager. Je voulais savoir où ils en étaient à ce niveau. Et si on pourra s’attendre à une tournée qui suivra leur album.

Je souris tout en buvant encore du bon alcool que j’avais préparé juste pour cette interview.

@ Billy Lighter

ft. Axel Moriarty

© Billy Lighter

Max se méfiait des médias. Je l’entendais dans sa voix, dans son ton et dans ses mots. Il détestait que les journalistes en rajoutent dans leurs articles. Je souris. Je n’en rajoutais jamais. Je ne faisais que dire mon avis sur un album ou un concert. Je n’étais pas comme tous ces journalistes people. J’étais bien plus sournois.

-Avec moi, vous n’avez rien à craindre. Je ne suis pas un journaliste people. Je ne fais que parler de musique.

Max jouait à un jeu dangereux en me montrant sa méfiance avec ironie. Je me ferais un plaisir de faire la type gentil jusqu’à la fin. Jusqu’à la sortie de l’article où Max pourra lire l’interview dans les pages de Guitar&Pen. J’allais retranscrire l’interview telle qu’elle était… Avec mes petits commentaires personnels en bonus. Mes lecteurs seront déçus s’il n’y a pas la petite touche Moriarty dans cette interview.

J’entrai dans un sujet plus sensible. Celui du manager. Les Rapaces de l’Enfer n’avaient plus de manager depuis un bon moment. Et le dernier qu’ils ont eu avait été viré par Max. Le public et les experts étaient toujours divisés sur les raison de ce licenciement. Le caprice de stars a été évoqué ou, encore, les divergences artistiques. Max m’en expliqua les raisons. Il me sorti l’histoire du manager tyrannique. J’eus un sourire carnassier. Cette réponse allait alimenter les conversations, j’en étais sûr. Surtout qu’il le traitait texto de connard. Je notais avec joie ce mot dans mon carnet. Et Max menaça aussi, clairement, son ancien manager. Je n’en demandais pas tant.

Max continua de parler de manager. Vu le ton qu’il employait et ses gestes, c’était un sujet vraiment sensible. Le chanteur avait peur de refaire la même erreur et de choisir le mauvais manager.

-Donc encore aucun nom à l’horizon, comme je vois. Après une telle expérience, je peux comprendre.

J’étais faussement compatissant. C’était juste pour la forme.

Max buvait et c’était une très bonne chose. Un type sanguin comme lui qui boit ça pourrait me valoir des réponses dans le même style de celles qu’il venait de me donner.

-Vous avez donc un album à venir… Si jamais vous allez en tournée, prochainement, quel groupe aimeriez-vous prendre avec vous pour faire votre première partie ? Beaucoup de groupes ont une notoriété grandissante chez BSC comme Roadtramp ou encore Winter Wolves. Avez-vous des affinités avec l’un ou l’autre ou avec d’autres ?

Ce que je visais avec cette question c’était les ententes entres les différents groupes. Si Max avait des préférences. Encore de quoi créer des discussions. Et ce n’était pas pour me déplaire.

@ Billy Lighter

ft. Axel Moriarty

© Billy Lighter

Max avait le sang chaud. Son ton était agressif. Il était à cran depuis le début de l’interview. Ça m’arracha un sourire sarcastique quand il me menaça de me foutre ses avocats au cul si jamais son interview recevait des critiques négatives. Personne n’était à l’abri des critiques négatives que mon article soit orienté ou non. Je n’avais pas peur des avocats que pourrait m’envoyé Callaway. J’avais mon propre réseau de gens influent dont Jimmy Reed et une poignée de politiciens amis de mon père.

-Je ne pense pas qu’on puisse faire confiance à un journaliste, par définition. Mais ne vous n’avez pas à vous inquiéter. Je ne ferais que retranscrire ce que vous me direz.

Je ne lui mentais pas. J’allais bien retranscrire ce qu’il disait. Et, par chance, il m’en disait des bonnes. Premièrement, il avait menacé son ancien manager. Je n’en espérais pas moins de Max qui me semblait agressif de nature. Je crois que je n’aurais même pas besoin de mettre du piment à cette interview par des commentaires assassins, Max se débrouillait très bien tout seul pour ça.

Il me demanda si j’avais une idée de manager. Un bon manager qu’il pourrait engager et qui n’était pas Timmy Evans. Il avait bien envie d’aller en tournée, Max, ça se sentait.

-J’en connais, oui.

Un sourire s’afficha sur mon visage. Une rockstar qui demandait à un journaliste des noms de managers, c’était plutôt original. Il devait vraiment être désespéré pour me demander ça.

-A part Timmy Evans, qui est chez MTI ? Il y en a un célèbre dans ta propre maison de disques : Daniele Ricci. Mais c’est vrai qu’il a déjà deux groupes… Et il se prend sûrement pour une rockstar maintenant qu’il a sorti un album, donc il doit être occupé.

Mon sourire s’élargit. Connaissant Ricci, il devait savourer son nouvel album. Et vu la taille de son ego, il doit se prendre pour l’Elvis italien. Et comme c’était un ami de Jimmy Reed, j’avais sorti une très bonne critique de cet album inattendu.

-Tu peux toujours demander à Lenny Knowles de MTI. Mais il te faudra changer de maison de disques si tu veux l’engager.

Je commençai à prendre l’habitude de Jimmy de parler aux gens comme s’ils étaient des petits enfants qui ne savent rien. C’est comme ça. Jimmy était ma lubie du moment et je le prenais en exemple pour beaucoup de chose. Je m’étais même mis à tutoyer Max…

Je passai à la question suivante qui me permettra de connaitre les affinités des Rapaces de l’Enfer avec d’autres groupes. Max, toujours à cran, m’avoua détester Roadtramp. Il n’aimait pas les habitudes du groupe de Cort de se bourrer la gueule. Je ne crois pas que Roadtramp soit le pire en la matière. Un sourire carnassier s’afficha sur mon visage. Max me comblait avec tant d’insultes et de haine envers le groupe de métal.

Il s’adoucit un peu quand il parla de The Lightening qu’il admirait. Pour un qui venait de critiquer Roadtramp pour ses habitudes de boire, il semblait ne pas avoir de ressentiment par rapport à un Cash Izbel complètement drogué sur scène. L’alcool, non ; la drogue, oui. Original.

-Je ne sais pas… A toi de leur demander comment Lenny Knowles fait pour les supporter et inversement.

Je souriais toujours.

-Au-delà de leur penchant pour l’alcool, que pensez-vous de la musique de Roadtramp ? Et qu’aimez-vous chez The Lightening ? Pensez-vous que le groupe de Lighter serait prêt à faire la première partie des Rapaces de l’Enfer ?

Je redirigeais l’interview vers les affinités musicales. Et, pour bien faire, j’avais repris le vouvoiement. Ça le faisait plus en interview.

@ Billy Lighter

ft. Axel Moriarty

© Billy Lighter

Je n’avais pas peur des menaces de Max. J’avais largement de quoi me défendre si on en allait jusqu’aux avocats. De un, j’avais les miens et, de deux, j’avais des relations que Max ne pouvait pas se vanter d’avoir. Je me contentai d’hocher la tête quand il disait qu’il verra bien quand l’interview sortira.

Oh oui, tu verras !

Il me demanda si je connaissais des managers. Je pouvais en conclure qu’il était désespéré jusqu’à me demander à moi si je n’avais pas des noms à lui donner. Il avait déjà celui d’Evans et, je lui donnai, tout naturellement, celui de Ricci. Il y en avait bien d’autres autant chez MTI que chez BSC ou bien encore ailleurs. Max préféra oublier Ricci parce qu’il avait trop de groupes à l’heure actuelle. C’est vrai que le manager était dans une bonne période. Peut-être pour se rattraper d’un certain article assassin qui était paru dans L.A.People, il y a quelques mois. En tout cas, il s’inventait une carrière de chanteur pour le moment. Ça laissait Max bien sceptique… Tiens, ça, je note ! Ça risque de faire fulminer l’Italien d’entendre une rockstar comme Max dire que le manager était un chanteur mais sans plus.

-Je pense que c’est déjà une idole en tant que manager. Mais une idole comme toi, en tant que rockstar, c’est vrai qu’il a du boulot l’Italien.

J’étais un brin hypocrite comme en témoignait mon sourire. Je voulais regagner la confiance de Max pour qu’il tombe de plus haut quand il lira sa propre interview. Je savais que Ricci avait largement les capacités de devenir une rockstar, s’il le voulait. Il l’était déjà d’une certaine façon. C’est ce qui arrivait quand on naissait avec tant d’argent et un pareil ego. Ricci était un privilégier tout était facile pour lui.

Je lui donnai le nom de Lenny, aussi. Il n’avait qu’un groupe mais était dans la maison de disques rivale à celle de Max. Il me remercia pour le conseil et je souris d’un sourire carnassier

-Mais de rien.

Je repris le cours de l’interview en reprenant le vouvoiement. Ce n’était pas indispensable parce que je pouvais toujours changer les phrases à l’écrit mais on me traitera de menteur alors que je ne faisais que retranscrire ce qu’on me disait. Je repris sur Roadtramp que Max détestait. Il n’aimait pas leur musique ce qui renforça mon sourire. Il me vend du rêve, Max. Il haïssait le groupe de Cort mais adorait celui de Lighter car la musique de ce dernier lui parlait.

-C’est une musique plus hargneuse dans les paroles. C’est peut-être pour ça.

Je notai chaque mot de Max qui voulait bien de The Lightening comme première partie.

-Une tournée de votre groupe et celui de Lighter, ça fera du bruit !

Et des étincelles. La personnalité agressive de Max à côté de l’instable Lighter, ça ne pouvait que faire des vagues. Du pain béni pour les rapaces des magazines people comme Sørensen.

-Comme je le disais en début d’interview, votre groupe n’a plus donné de nouvelles depuis longtemps. Est-ce que les membres sont toujours les mêmes ou avez-vous fait des changements ? C’est à la mode en ce moment quand on voit tous les changements de membres chez The Burning Fire. Est-ce qu’il en est de même pour Les Rapaces de l’Enfer ou est-ce que vous avez toujours le même line up ?

Le silence radio du groupe de Max avait été long. Est-ce que c’était signe de dissonance dans le groupe ? D’un changement quelconque ? Max allait m’éclairer là-dessus.

@ Billy Lighter

ft. Axel Moriarty

© Billy Lighter

Parler de Ricci semblait énerver Max autant que parler de Roadtramp. Il ne devait pas aimer beaucoup de monde. Je souris. Ricci allait être content d’entendre Max parler de lui de la sorte… Aucune chance pour que les Rapaces de l’Enfer soient, un jour, sous la houlette de l’Italien.

Mais Max appréciait quand même des choses (aussi invraisemblable que ça puisse paraitre). Il aimait The Lightening et sa musique. Il aimait les paroles assassines de Lighter. Je notai que c’était peut-être parce que la musique de Lighter et son groupe était hargneuse. Max répliqua que ses chansons à lui aussi pouvaient l’être. Il était sarcastique quand il m’incriminait de ne les avoir jamais entendu.

-Je les ais écouter, bien sûr. Sinon, je ne serais pas ici à vous interviewer.

J’étais peut-être un salopard en interview et dans mes articles. Mais je n’étais pas du genre à ne pas faire mes devoirs. Et avant chaque interview, je me remettais dans le bain en écoutant les chansons de mes futures victimes.

J’enchainai en demandant à Max si son groupe avait changé de line-up ou si tout était encore la même chose qu’à leurs premières heures. Et j’appris que rien n’avait changé. Que si ça venait à changer, le groupe se séparera. Et, si on n’avait pas de nouvelle depuis un moment, c’est parce que le groupe ne s’entendait pas sur le titre de l’album.

-J’espère que le titre vaudra l'attente, alors.

Je souris.

-En tout cas, vos fans doivent être contents que vous n’ayez rien changé à votre façon de faire. Les changements ne sont pas toujours bien perçus.

J’avais largement assez de choses pour faire une interview qui ne manquera pas de faire fulminer certaines personnes.

-Une dernière question juste pour le plaisir de vos fans : quel est l’album que vous écoutez le plus pour me moment ? Et pourquoi ?

Ce n’était sûrement pas du Roadtramp.

@ Billy Lighter

ft. Axel Moriarty

© Billy Lighter

Je n’en saurais pas plus sur l’album. Si Max était agressif et était donc parfait pour une interview comme la mienne, il était aussi secret sur certains sujets. Il ne comptait pas me livrer toutes les informations sur un plateau d’argent. Je souris pour répondre à sa phrase dite sur un ton ironique.

Je parlais de ses fans. Ces derniers allaient être heureux d’entendre de la bouche du chanteur que la composition du groupe n’allait pas changer de sitôt. Max confirma encore ça. Rien ne changera chez les Rapaces de l’Enfer. Et pas que dans la musique d’après Max. Bon nouvelle ou pas ? L’avenir nous le dira. Tout ce que les fans attendent, surtout, c’est un nouvel album et une nouvelle tournée. En général, les fans ne demandent pas beaucoup plus.

Je posai une dernière question pour clôturer l’interview. Max m’avait largement donné de quoi faire un article qui aura largement assez de conséquences. En montrant sa haine pour Roadtramp et pour Ricci, il venait de se faire une flopée d’ennemis. Il en rajouta une couche en disant qu’il n’écoutait que The Lightening, que les autres ne l’intéressait pas. Au moins, ça avait l’avantage d’être clair. Je souris.

-Vous venez de vous faire plein d’amis parmi les fans de The Lightening. Peut-être que ces derniers irons s’intéresser aux Rapaces de l’Enfer en voyant que vous êtes fans de leur groupe favoris.

Et il venait aussi de se mettre tous les fans de Roadtramp à dos. Mais inutile de le préciser. Je déposai mon petit carnet et mon bic sur la table.

-Voilà, c’était ma dernière question. Merci beaucoup de vous êtes déplacé jusqu’ici.

Je me levai pour lui tendre la main.

-J’espère entendre très vite votre nouvel album. On se reverra quand il sortira.

Mon sourire s’élargit. Max venait de faire ma journée et je ne lui cachais pas ce fait.

@ Billy Lighter