Who Am I? Age: 40 Date de naissance: 25/05/46 Localisation: Malibu Birth place: Los Angeles Je suis: épicurien Song: The Man Who Sold The World - David Bowie
Sujet: Jimmy's protocols [Solo] Sam 22 Avr - 13:21
Jimmy's Protocols Protocol 24112
Daniele me remercia, je hochai la tête, et ce fut tout.
Le reste se passait de mots.
A partir de maintenant, tout n'était plus qu'une question de timing.
Je fermai la porte de la villa. Il faudrait un peu plus d'une heure à Daniele pour redescendre jusque Beverly Hills, si tout allait bien. Et encore une demi-heure à peu près pour aller de Beverly Hills à l’hôpital de Downtown où j'étais prêt à parier que Maria allait l'envoyer. Daniele n'irait pas de lui-même, c'était certain.
Mais qu'il y aille ou pas, rien n'empêchait de prendre les devants au cas où.
J'avais deux heures devant moi. Et j'avais faim... Autant joindre l'utile à l'agréable.
Je m'accordai une demi-heure pour me changer. Restait une heure et demi.
Il me fallut 20 minutes pour me rendre dans la Santa Monica Mountains National Recreation Area, une zone touristique et récréative de Malibu, le long de la plage truffée de petits restaurants. J'entrai dans l'un d'eux, le Paradise Cove Café, et m'installai. Je commandai un cocktail et une assiette de fruits de mer, calmement. Ma commande prise, je me levai pour me diriger dans le fond de la salle.
Les restaurants où j'allais, où que ce soit à Los Angeles, devaient répondre à deux critères : la nourriture devait être excellente et la salle devait disposer d'un téléphone à pièces. Le Pacific Cove faisait partie de ceux-là.
J'insérai les pièces dans la machine après avoir décroché le combiné et composai un numéro de mémoire. La tonalité retenti une seule fois avant qu'une voix de femme, avenante, ne se fasse entendre. Je souris et m'appuyai contre le mur du fond de la salle du restaurant, totalement détendu. Pas de musique d'attente pour moi, car j'étais le seul avec Frances, ma secrétaire, et John, mon majordome, à avoir connaissance de ce numéro.
-Dignity Health-California Hospital Medical Center, Janet à l'écoute, quelle est votre urgence ?
Une entrée en matière standard, comme si j'avais appelé sur la ligne normale. Mon sourire s'allongea et je pris un ton aussi avenant que le sien.
-Bonsoir, Janet. Quelle voix agréable vous avez ! J'en regretterais presque d'être en excellente santé.
Rire flatté à l'autre bout du fil.
-Oh, Monsieur Reed, me voilà rassurée. Que puis-je faire pour vous?
Je n'avais jamais vu Janet et elle ne devait m'avoir vu que sur le papier glacé de L.A.People. Et ce ne serait pas encore ce soir qu'elle aurait l'honneur de me rencontrer en chair et en os.
-Activez le protocole 24112 au cas où Daniele Ricci pointerait son nez dans vos services. Le docteur Richard Hart, si vous voulez bien, ma chère.
Richard Hart était un cardiologue réputé de L.A. Un ton plus sérieux à l'autre bout du fil, maintenant.
-Ce sera fait, Monsieur Reed. Je vous souhaite une excellente soirée.
-Moi de même.
Je raccrochai, repris place à ma table et mon cocktail fut servi.
Le protocole 24112 était, en apparence, un caprice d'homme riche comme bien des hommes riches en ont. C'était probablement ce que pensaient les médecins spécialistes, chirurgiens et autres infirmières qui recevaient de ma part une double prime « contactable-rappelable » ainsi que la promesse d'un beau pactole en cas d'activation ET de réussite du protocole en question.
En apparence, donc, c'était le caprice d'un homme riche qui souhaitait bénéficier, en cas de problème de santé, urgent ou non, des meilleurs soins, d'une tranquillité et intimité hors du commun. En effet, une fois le protocole activé, un couloir de l’hôpital m'était réservé avec une chambre spacieuse, luxueuse, mais surtout, selon la description donnée par Frances ou John (qui seraient les premières personnes au courant en cas de problème) de la pathologie, le meilleur spécialiste en la matière de L.A. était rappelé en urgence, de même qu'un staff était reconstitué (infirmières et autres). Le tout était fait pour qu'aucune information à ce sujet ne sorte de cette partie de l’hôpital qui, aux yeux du public, allait être placé sous quarantaine, prétextant une contamination virale. Et ce serait la seule information que la presse obtiendrait.
Mais c'était bien plus qu'un caprice. J'étais le chef d'un gang, d'un cartel de stupéfiant. Et j'étais extrêmement conscient des risques que cela pouvait engendrer, que je pouvais, si des informations allaient là où elles ne devaient pas aller, devenir une cible.
J'avais donc, avec du temps, l'argent et de l'influence, mis en place le protocole 24112.
La crise cardiaque de Daniele allait me permettre de tester celui-ci, car personnellement, jusque-là, je n'en avais jamais eu besoin.
Mon plat de fruits de mer me fut servi et c'est dans l'expectative que j'entamai mon repas, essayant d'imaginer la tête de Daniele et celle de Maria quand ils allaient de rendre compte qu'ils allaient être traités comme des VIP sans que jamais mon nom ne leur soit cité.
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Jimmy Reed
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Sujet: Re: Jimmy's protocols [Solo] Dim 23 Avr - 13:39
Jimmy's Protocols Lie Down, You're Dead
Je serrai brusquement les dents et attrapai violemment le poignet de Frances qui était en train de barbouiller mon visage de crème solaire alors que nous nous trouvions en plein soleil sur la terrasse de la villa.
J'avais entre les mains le tout dernier numéro de L.A.People. Considéré par beaucoup d’hypocrites lecteurs comme le pire torchon de Los Angeles, il était pour moi une source d'informations, vraies comme fausses, incontournable. Le tout n'était pas de savoir ce qui était vrai et ce qui était faux. Le tout était de savoir comment se servir de ces informations.
J'étais dans les meilleurs pour ce qui était de rendre certains mensonges du magazine réels... Aussi sûrement que je blanchissais l'argent du cartel Los Diablos en finançant les albums et les tournées des groupes de BSC.
Mais si les mots écrits dans les articles de L.A.People pouvaient mentir, il y avait une chose qui ne pouvait pas le faire : les photos.
D'accord, certains comme Sørensen avaient l'art de trouver les photos qu'il fallait pour appuyer ce qu'ils disaient ensuite dans la rubrique. Mais là, la base, c'était la photo, pas l'inverse.
Et sur la photo, je n'eus aucun mal à reconnaître Olivia Cortez, couchée sur l'une des magnifiques plages de L.A.... Avec Howard Stone en train de lui grimper dessus.
Mon sang n'avait fait qu'un tour et j'avais attrapé la première chose que j'avais eu sous la main pour serrer comme s'il s'était agit du cou du batteur de The Burning Fire. Et Frances ne bronchait pas, même si son visage se déformait dans une grimace douloureuse. Elle ne comprenait probablement pas pourquoi j'étais en train de lui faire mal. Pourquoi, d'un coup, le sang me battait aux tempes.
J'avais très rarement des réactions à chaud, mais là, je ne pouvais rien faire contre.
Elle finit par murmurer dans un souffle étranglé :
-Jimmy...
Et je la lâchai instantanément, me rendant compte seulement à ce moment-là de ce que je faisais. Mes yeux restaient rivés sur la photo alors que Frances, perplexe mais s'abstenant de faire un quelconque commentaire, massait son poignet en me regardant.
J'avais besoin d'un téléphone. Je n'avais jamais eu autant besoin d'un téléphone.
Je refermai le magazine, me levai du transat' et frottai mon visage à deux mains pour faire disparaître les traces de crème solaire que Frances n'avait pas encore eu le temps d'étaler.
-Je vais faire un tour.
Elle hocha la tête et n'en demanda pas plus. Quant à moi, je traversai la villa, les mâchoires bloquées, les mains enfoncées dans les poches. Je pris au passage, sur un meuble, mes clés de voiture et mon paquet de cigarette et démarrai ensuite la bagnole en trombe, envoyant des projections de graviers dans tous les sens.
Filant sur les routes sinueuses de Malibu, la colère me faisant déraper au moins deux fois dans des tournants, m'envoyant des doses d'adrénaline en plus du reste, je fumais clope sur clope, me débarrassant des mégots par la fenêtre.
Mais j'avais beau rouler, impossible de me calmer, de retrouver mon sang froid. Et pourtant, je savais que ce genre de colère était dangereuse, que je risquais de faire de bêtes erreurs, dans cet état-là.
Je ne me rappelais plus la dernière fois que je m'étais mis en rogne à ce point-là... Et la réponse à cette question était loin de me plaire, parce que je pensais bien que c'était : « Jamais ».
Ce qui impliquait une autre question à laquelle je n'avais aucune envie de répondre : « Pourquoi ? ».
Il fallut du temps. Je roulais depuis deux heures quand la nicotine, l'adrénaline et la colère elle-même, eurent raison de mon énervement et l'aiguille du compteur de vitesse commença à redescendre. Mon cerveau se remit normalement en route, comme si un engrenage était parti en roue libre pendant deux heures et que, soudain, quelque chose s'était de nouveau imbriqué dedans pour le freiner et le faire à nouveau tourner convenablement.
Je recommençais à réfléchir, devenant moins dangereux pour moi-même.
Et beaucoup plus pour les autres.
Arrivant dans une zone habitée, avec quelques magasins de proximités et autres, je parquai ma voiture tout près de la première cabine téléphonique que je trouvai. Je ne pouvais pas appeler de chez moi, pour ce genre d'affaire et je ne le faisais jamais. Tout comme je n'avais pas lancé le protocole 24112 au profit de Daniele depuis la villa.
Je décrochai le combiné, une nouvelle cigarette entre les lèvres, insérai de la monnaie et tapai un numéro, encore une fois de mémoire. Quelques tonalités, puis un déclic au bout du fil.
-Allô?
-Alonso... J'espère que tu n'es pas un fan de The Burning Fire.
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Sujet: Re: Jimmy's protocols [Solo] Mar 20 Juin - 17:26
Jimmy's Protocols Mission Accomplished
C'était par L.A.People que j'avais appris que Howard Stone avait mis le grappin sur Olivia Cortez.
Aujourd'hui, c'était par L.A.People que j'apprenais que mon dernier protocole activé avait été mené à bien. Alonso avait accompli sa mission avec brio, comme à chaque fois.
Mais ce n'était pas la seule bonne nouvelle : le numéro précédent du magazine avait annoncé la mort d'Atticus Fetch, preuve que je surfais toujours sur une vague de chance inouïe que j'espérais ne pas payer trop cher. C'était d'ailleurs dans cette optique-là que, loin de compter uniquement sur cette chance, je réfléchissais deux fois plus avant d'agir. C'était peut-être un peu superstitieux, mais ça ne coûtait rien de rester prudent.
Et j'aimais à penser que c'était pour cette raison que j'hésitais autant à rendre officielle cette idée de fête à ma villa alors que, pourtant, Holly Bones avait de sacrés arguments !
En réalité, j'attendais quelque chose, sans savoir consciemment quoi. Mais je savais que j'étais dans l'attente du déclic qui me déciderait pour de bon.
J'avais à faire, en attendant. Deux protocoles lancés pouvaient désormais être clôturés.
Howard Stone avait eu sa dose au point que le numéro de L.A.People que j'avais en main mentionnait que « les jours de Howard Stone ne sont officiellement plus en danger ». Aucun indice, par contre, ne filtrait pour ce qui était des agresseurs du batteur. Alonso avait fait du beau boulot.
Quant à Delfino, l'une de ses missions pouvait désormais être annulée puisque Atticus Fetch avait fait les choses tout seul comme le grand garçon qu'il était. La chose ne m'étonnait qu'à moitié : un dépressif accro à l'alcool et à la drogue ne pouvait pas faire long feu dans le coin.
Et tout ça laissait flotter un sourire satisfait sur mon visage alors que le magazine était posé sur mes jambes croisées...
-Vous avez choisi, Monsieur?
Je relevai le regard sur une latina d'une trentaine d'années, qui aurait été vraiment jolie si elle avait su s'arranger un peu. Je n'avais même pas ouvert la carte du restaurant. Je la connaissais par cœur. Je souris à la serveuse qui m'avait, un peu plus tôt, conduit sans poser de questions et sans que je ne lui demande, à ma table préférée : dans un coin de la salle, avec un mur dans le dos et vue sur la porte d'entrée.
Cette même table où Maritza était venue me servir un nombre incalculable de fois.
-Oui. Je prendrai des enchilladas de bœuf. Et un supplément de guacamole et aussi ces merveilleuses frites mexicaines, j'adore ça, s'il vous plaît.
Elle sourit à son tour.
-Je vous apporte ça tout de suite!
Je rigolai.
-Ne vous pressez pas, Dolores... J'ai quelques coups de fils à passer.
Elle s'en alla d'un pas léger et j'emportai avec moi mon mojito jusqu'au poste téléphonique mis à disposition des clients.
Une fois le premier numéro encodé, je m'appuyai contre le mur. Une seule sonnerie, puis la voix et l'accent hispanique prononcé d'Alonso.
-Ouais?
Je souris et pris ma plus belle voix comblée.
-Alonso... Je te téléphone pour te témoigner toute ma sympathie et ma reconnaissance. Je crois savoir que tes filles ont besoin de soins dentaires, ne t'en fais pas pour ça. Va voir, avec elles, le docteur Gardner sur Downtown. Et remercie aussi les autres de ma part. Quelques bouteilles d'un merveilleux cépage mexicain sont réservées à ton nom chez Huston Wine.
Souffle à l'autre bout du fil. Alonso est en train de fumer. Derrière lui, sa marmaille criaille.
-Merci, M'sieur.
Fin de la communication.
D'un deuxième coup de fil, j'annonçai à Deflino que, par la force des choses, il pouvait se débarrasser de la mauvaise dose qu'il devait porter sur lui comme un boulet au pied... Puis, se passa un blanc de quelques secondes...
Où j'hésitai à demander comment allait Olivia... Ce qu'elle faisait... Ce qu'elle pensait de Stone.
Mais je finis par raccrocher..
Ce que je devais savoir, je le savais. Le reste relevait de sentiments que je n'étais pas prêt à gérer.
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Jimmy Reed
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Sujet: Re: Jimmy's protocols [Solo] Ven 8 Sep - 11:25
Jimmy’s Protocols Romeo y Julieta
-Monsieur Reed ? J’ai Elizabeth Hunt en ligne…
J’avais levé mon regard du L.A.People que j’étais en train de lire et qui parlait de la débâcle de Hank North. L’acteur n’avait jamais été un ange dans la vie de tous les jours, à en croire la presse… Mais là, il battait tous les records, bien qu’il ait clamé son innocence tout au long du procès, si je comprenais bien.
Je trouvais ça dommage pour North, car j’aimais beaucoup les rôles de connards cyniques et colériques bardés d’humour noir que les réalisateurs aimaient lui donner et qu’il jouait à la perfection. Et ça me désolerait vraiment de le voir dans moins de film à cause d’une femme qui venait de gagner le pactole.
Mais je ne pouvais pas être l’ange-gardien de tout le monde. Et en l’occurrence, pour le moment, j’avais du pain sur la planche.
Car Maritza me faisait confiance.
-Faites-la patienter une minute, Frances, je vous prie.
Elle disparut à nouveau dans son bureau de la villa Reed et moi, je me levai de mon fauteuil, prenant le temps de m’étirer et de m’allumer une cigarette avant de la rejoindre.
Je lui fis signe de se lever pour m’asseoir à sa place, ce qu’elle fit en souriant et je pris le cornet du téléphone que je plaquai contre mon oreille. Frances, elle, se plaça debout derrière moi, son bas-ventre contre ma tête et entreprit de me masser doucement les épaules.
-Elizabeth ! Comment allez-vous ?
Elizabeth Hunt, proviseur de Fairfax High School. Depuis que j’étais à la tête de BSC, je faisais régulièrement des dons, chaque année, à cette école, pour la simple et bonne raison que mon père le faisait et que la place de mécène me plaisait particulièrement. Après tout, Fairfax High School avait vu naître et évoluer bien des talents qui avaient ensuite rapporté beaucoup à BSC. Il s’agissait donc, en réalité, plus d’un investissement que de dons.
Mais depuis le début de cette année scolaire, la somme de ce don annuel avait considérablement augmenté. J’avais dit à Frances de l’augmenter de 30%, un chiffre qui me semblait raisonnable : conséquent, mais pas suffisant pour être suspect. Après tout, BSC se portait particulièrement bien, contrairement à MTI dont les deux groupes phares, The Lightening et The Burning Fire, faisaient n’importe quoi, l’un ayant carrément déserté et l’autre étant temporairement hors service.
-Et bien Monsieur Reed, personnellement, je vais bien, j’espère qu’il en va de même pour vous.
Je souris, laissant tomber ma tête en arrière et croisant du même coup le regard de ma secrétaire qui redoubla de sensualité dans ses gestes lents… Je passai la langue sur mes lèvres :
-On ne peut mieux… Qu’est-ce qui vous turlupine, Elizabeth ?
Je n’étais pas assez bête que pour penser qu’il s’agissait d’un appel de courtoisie. Si Hunt appelait, c’était qu’elle avait besoin de quelque chose.
-Et bien, cette année, nous planifions de jouer Romeo et Juliette, mais les costumes et les décors dont nous disposons se font vieux. Nous avons investi, grâce à votre générosité, dans des instruments de musique pour la section artistique et nous pensons faire jouer carrément un petit orchestre formé de nos étudiants…
Je ne savais pas si j’avais envie qu’elle abrège ou pas… Parce que j’avais envie qu’elle en vienne au fait d’un côté et de l’autre, Frances profitait de ce coup de fil pour laisser descendre ses caresses le long de mon torse, puis de mon ventre, par-dessus ma chemise et j’adorais ça…
-Mais du coup, impossible de renouveler le reste du matériel…
Je repris la parole, laissant la fumée de ma cigarette sortir doucement par mes narines, la nuque maintenant confortablement installée contre la poitrine de Frances.
-Lizzie, Lizzie, Lizzie… Vous êtes bien une femme ! Je viens d’ailleurs de lire un article à ce propos… Il vous en faut toujours plus…
Je fis pivoter mon siège et attrapai Frances par la taille pour la faire tomber sur mes genoux, lui faisant signe de mon index barré entre les lèvres de ne pas rire trop fort, un grand sourire plaqué sur mon propre visage.
-Quelles sont les prétendantes au rôle de Juliette ?
Bref silence surpris à l’autre bout de fil puis bruissement de papier….
-Et bien… Il y a Melody Summers, Katherina Pavlova, Graziella Gonzalez, Olivia Cortez, Gwendolyn Daine… Ce sont les prétendantes les plus sérieuses pour le rôle. Le choix va être compliqué.
Je ricanai.
-Je ne crois pas, non.
J’avais dit ça sur un ton ferme et entendu et j’avais sentis Frances frissonner rien que pour ça.
Il y eut quelques brèves secondes de réflexion à l’autre bout du fil, le temps que Lizzie Hunt se rende compte que dans sa liste figurait une jeune artiste de BSC.
-En effet ! Vous avez raison, Monsieur Reed ! Le choix est l’évidence même.
Je souris.
-Vous aurez vos costumes et vos décors.
Sans plus rien ajouter, je laissai retomber le cornet du téléphone à sa place et plaçai mes deux mains sur les fesses de Frances maintenant installée à califourchon sur moi… Elle prit ma cigarette entre mes lèvres et l’écrasa dans le cendrier du bureau.
-J’ai envie de vous. Maintenant.
J’eus un sourire en coin.
-Vous êtes bien exigeantes, toutes, aujourd’hui…
…
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Sujet: Re: Jimmy's protocols [Solo] Mer 4 Oct - 12:17
Jimmy’s Protocols If You Need A Friend, Get A Dog
Je serrai les dents, le cornet du téléphone plaqué contre ma joue tellement fort que ça allait y laisser une marque. Debout dans un coin d’un restaurant touristique bruyant de Malibu, j’écoutais la voix éraillée par la nicotine d’Alonso qui me racontait les derniers événements qui s’étaient produits dans l’Eastside : une fusillade avait éclaté au Great Nachos. L’endroit même où j’avais rencontré Maritza en 1964.
J’avais fait du gang des Los Diablos des commerciaux plus qu’une milice armée, trouvant un juste équilibre entre les deux qui les rendait plus subtiles et insaisissables. Et d’après Alonso, les South Panthers, à l’origine de l’attaque, avait voulu faire penser à une attaque des Los Diablos en hurlant à qui mieux mieux en espagnol et avaient d’ailleurs engagé des hispaniques pour tirer dans le tas.
Ils avaient même poussé le vice jusqu’à envoyer l’un d’eux, un South Panthers (soit un afro-américain) manger un bout au Great Nachos et faire un peu d’esbroufe quelque chose comme une heure plus tôt. Ce qui rendrait « crédible » une attaque à l’arme lourde des Los Diablos.
Je ricanai, ironique.
-Mais oui… C’est sûr… Les Los Diablos vont mitrailler sur leur propre territoire.
Même les flics allaient avoir du mal à y croire. Si les Los Diablos avaient une réputation de petits délinquants de par le fait qu’ils dealaient de la drogue, on ne pouvait pas les targuer de grand banditisme, sauf pour ce qui était des quelques plus hauts placés de la hiérarchie. Et s’il y avait quelque chose, également, que les Los Diablos protégeaient comme la prunelle de leurs yeux, c’étaient leur territoire et les endroits sympas qu’ils y connaissaient et le Great Nachos en faisait partie.
Mon cerveau carburait à mille à l’heure alors que je réfléchissais à une contre-attaque.
-Il y a un policier blessé et un assaillant mort, si je t’ai bien compris.
Alonso me confirma ces informations. Je pris un temps de silence que le latino respecta.
Je savais exactement comment on en était arrivé là. Il y avait de ça quelques jours à peine, il y avait eu un changement de main chez les South Panthers. Un jeune mi-latino mi-afro-américain (il parait que c’est viable), du nom de Ricardo, proxénète par excellence (et qui avait la sale habitude de larguer ses putes dans l’Eastside), avait réussi à venir à bout de mon bon vieux rival Big Dom (me demandez pas où ils vont chercher leurs nom débiles).
Et maintenant, il y avait ça. Alonso ne voyait que la démonstration de force destiné à faire peur aux Los Diablos et à signifier que le nouveau chef des South Panthers ne rigolait pas. Moi, j’y voyais aussi autre chose. Dans cette attaque, ciblée sur le Great Nachos qui avait vu naître mon amour pour Maritza, il y avait ce message : « Je sais qui tu es. »
Ce Ricardo faisait donc partie des initiés. Peut-être même était-ce lui, en 1965, qui m’avait écrit avec une orthographe douteuse :
« Tu peut te planqué, tu peut t'entouré, tu peut faire tout ce que tu veut ! On trouvera tout ce que tu aime, tout ce qui est important pour toi, et on le détruira. Parce que t'est pas Ricardo. Un conseil : tire-toi, d'où que tu vienne. Mais l'Eastside est a nous. »
Je repris finalement la parole, après ce long silence respecté par Alonso.
-Nous allons commencer par patienter et compter sur ce policier blessé. Il n’y a pas pire crasse qu’une bande de flics remontés à bloc parce que l’un des leurs a été touché. Et comme il y a un mort parmi les assaillants, ils auront vite fait de remonter jusqu’à ce Ricardo. Et ils l’arrêteront.
Je soufflai la fumée de ma cigarette. Et si Ricardo me balançait ? De deux choses l’une : soit il sera intelligent et ne le fera pas, protégeant son image de gangster qui respecte les règles et donc, ne balance pas. Soit il me balancera et perdra alors toute crédibilité auprès de ses hommes ET de ses « actionnaires » qui ne lui accorderont plus aucune confiance : s’il en balance un, il peut en balancer d’autres.
Et moi, là-dedans ? Et bien, s’il y a enquête, j’accueillerai à bras ouverts les agents chargés de l’enquête dans ma villa de Malibu, en leur souhaitant bien du courage pour trouver la moindre preuve me reliant aux Los Diablos.
-On attend, donc…
Alonso me sortit de mes réflexions et je me repris.
-Oui, on attend. Et une fois Ricardo derrière les barreaux, quand ses hommes et ses actionnaires seront en train de pisser dans leur froc en se demandant quelles solutions de replis s’offre à eux, alors, on sortira du bois pour leur tendre la main.
Alonso sembla interloqué.
-Quoi ?!
Je souris, de mon côté du fil.
-Tu as bien entendu. Une fois les South Panthers décapités, je t’enverrai mes meilleurs hommes : Benjamin Franklin, Ulysses S. Grant et Andrew Jackson. Et avec eux, tu iras voir les fournisseurs et les actionnaires des South Panthers.
Je sentis Alonso jubiler au téléphone.
-On va racheter les South Panthers…
C’était un pari un peu risqué. Mais que serait la vie sans un peu de risques ?
-Oui… On va racheter les South Panthers. A du 110%.
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Sujet: Re: Jimmy's protocols [Solo] Mar 31 Oct - 14:04
Jimmy’s Protocols Business Is Business
La journée avait très bien commencé… C’était le genre de journée où je me sentais en veine et c’était tant mieux car c’était aujourd’hui qu’il était prévu que je prenne quelques nouvelles du fin fond de L.A.
La presse semblait de mon côté, à défaut d’être du côté de mon ami Italien qui s’était fait photographié par des paparazzi en compagnie de son bâtard…
Mais en ce qui me concernait, celui qui prétendait prendre la tête des South Panthers, le fameux Ricardo qui avait commandité l’attaque du Great Nachos dans l’Eastside, avait été arrêté il y avait de ça trois jours. D’après la presse et les dires de la police, l’homme n’avait pas encore pu être interrogé car lors de son arrestation, il était malencontreusement tombé dans les escaliers et y avait laissé quelques dents…
Ses gars avaient tiré sur un flic, il en payait les conséquences… Aucun doute que ceux qui lui avaient mis le grappin dessus l’avaient un peu aidé à trébucher. C’était de bonne guerre.
Quant à moi, j’avais fait un don anonyme au gérant du Great Nachos. Suffisant pour réparer la grande majorité des dégâts engendrés par l’attaque.
J’avais ensuite moi-même convoqué, à la tour BSC, la presse en la personne d’Axel Moriarty, jeune et heureux mari d’une des secrétaires de BSC, puisque j’avais une annonce à faire… une demi-annonce, en réalité. Un teaser. Je voulais dévoiler, mais pas trop, laisser les gens spéculer, se faire des films… Et on parlerait du prochain single d’Olivia Cortez avant même que celui-ci ne soit enregistré.
J’avais donc rencontré brièvement le journaliste ce matin même et lui avait annoncé que la jeune artiste de BSC, Olivia Cortez, travaillait sur un nouveau single, qui serait en réalité un duo. Bien sûr, à Moriarty, à qui j’avais offert une somme considérable comme cadeau de mariage, j’avais signifié que ce duo se ferait avec Apolline Mclagan.
Je lui expliquai que, cependant, pour des raisons marketing, il était plus intelligent de laisser planer un certain mystère sur l’identité de la star qui jouerait avec la jeune blonde, plutôt que d’annoncer tout d’un coup. Moriarty m’avait alors demandé si, dans ses spéculations, il pouvait citer Howard Stone, en référence à l’article écrit il y avait quelques mois de cela par L.A.People.
Je m’étais tu, l’avais regardé… et avait réfléchi.
Avant de lui dire que c’était une excellente idée.
Business is business.
Stone était plus connu que Mclagan et les faits évoqués par L.A.People combinés à ce nouvel article, de Guitar&Pen annonçant une hypothétique collaboration entre les deux artistes allait attiser les passions.
Et faire vendre.
C’était mathématique.
Ensuite, j’avais laissé ma voiture chez BSC et pris un taxi jusqu’à l’un de mes restaurants préférés de Downtown. J’avais faim… Et j’avais un coup de fil à passer.
Comme à mon habitude, je commandai poliment un premier cocktail avant de signaler à la serveuse de faire les choses à son aise, que je n’étais pas pressé et que j’avais un coup de fil à passer.
Je m’étais donc levé de ma place et avait été jusqu’au téléphone public, à l’abri des regards, dans le fond de la salle. J’avais composé de mémoire le numéro d’Alonso qui était toujours chez lui quand j’appelais car il savait que je le faisais toujours aux alentours des heures de repas.
-Bonjour, Alonso. Quelles nouvelles ?
J’entendis clairement Alonso souffler la fumée de sa cigarette avant de me répondre. Je pouvais aussi entendre ses hommes discuter joyeusement entre eux en espagnol en bruit de fond.
-Vous êtes l’heureux propriétaire de South L.A., patron.
Un sourire se dessina sur mon visage. Nous avions racheté les South Panthers une fois qu’ils avaient été décapités par l’arrestation de ce fameux Ricardo. Mon empire venait donc de s’étendre et pour ça, il m’avait suffi d’acheter les plus grands actionnaires des South Panthers, mis en insécurité par l’attaque irréfléchie du successeur de ce bon vieux Big Dom, dieu ait son âme.
-Mais c’est toi qui va en tirer gloire dans la rue, Alonso. Félicitation donc à toi aussi. Comment tu gères ça ?
Petite pause à l’autre bout du fil, probablement le temps pour Alonso de se targuer lui aussi d’un sourire.
-Et bien… On fait comme vous avez dit : on les forme à un autre business que celui auquel ils sont habitués pour qu’ils… heu… se conforment aux objectifs de notre entreprise.
Je manifestai mon approbation par un « Mmm-mm ». Ce qu’Alonso essayait de me dire en essayant de se rappeler les mots que j’employais, c’était que les proxénètes étaient recyclés en dealers. Je ne supportais pas le proxénétisme de basse classe… Aucun, d’ailleurs puisque je n’y avais jamais eu recours.
Bref, nous mettions fin au réseau de prostitution à South L.A. et dans l’Eastside. Les flics pouvaient nous dire merci.
Et nous étendions le trafic de stupéfiant. C’était Dominic Brooklier, notre principal fournisseur, qui allait être ravi de voir que nos commandes allaient doubler.
Alonso reprit la parole :
-Bref, tout fonctionne. Je n’ai qu’une seule question : qu’est-ce qu’on fait des gonzesses ?
Je pris le temps de m’allumer une cigarette le temps d’y réfléchir.
-Que celles qui le veulent se mettent à leur propre compte le fassent. Elles ne me dérangent pas tant qu’elles n’enrichissent pas nos ennemis. Pour celles qui voudraient un emploi qui leur permet de rester habillées, mettez-les au même niveau que leurs ex-employeurs.
En gardant quelques prostituées indépendantes, le changement de main et de politique se verrait moins, mais on aurait surtout pas d’augmentation des agressions sexuelles dans l’Eastside et South L.A.
Quant aux autres filles qui en auraient réellement marre de se faire baiser, elle étaient libres de se construire une nouvelle vie sur les ruines de l’ancienne, ou de devenir dealer à l’instar de ceux qui les avaient exploitées jusqu’ici.
Qui a dit que j’étais misogyne ?
-Ok Boss. Merci.
Je souris.
-C’est moi qui te remercie, Alonso. Embrasse tes enfants pour moi.
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Sujet: Re: Jimmy's protocols [Solo] Mer 18 Avr - 14:30
Jimmy’s Protocols Never Ending Story
Mettre en place la protection que m’avait demandée Daniele m’avait demandé réflexion. Pas au sujet de savoir si j’allais le faire ou non. J’avais dit à mon ami italien que je protégerais son fils, je n’allais sûrement pas revenir sur ma parole, ce n’était pas mon genre.
C’était sur la mise en place que j’avais du réfléchir, parce que la menace était quelques crans plus haut qu’un simple gang rival dont les membres n’étaient même pas capable d’écrire une seule phrase sans faute. C’était de la Casa Nuova que nous parlions, de gangsters certes, mais qui menaient leur barque aussi sûrement que je ne gérais BSC.
Des gens intelligents, donc.
J’y avais longuement réfléchis, seul dans le lit de ma villa, au cœur de la nuit, à regarder le plafond. Un exercice difficile quand mes réflexions avaient tendance à se diriger naturellement vers Maritza, sur la seule nuit que nous nous étions accordée depuis nos retrouvailles. Des retrouvailles en demi-teinte car j’avais été incapable de la rassurer complètement ou de lui faire des promesses concrètes.
Est-ce que j’allais encore être capable de la rassurer, dans tous les cas ?
Pour l’instant, la question ne se posait pas. Il fallait que je traite un problème à la fois pour être à 100% sur chacun d’eux. Or, le plus urgent, c’était de faire en sorte que les menaces de la Casa Nuova envers un enfant en bas-âge ne puissent pas être mise en place.
Maritza avait de toute façon sa propre vie à classer de son côté, ce qu’elle était retournée faire à Tijuana.
Je ne lui avais rien demandé de tel. Tout ce que je lui avais dit, c’était que si elle décidait de revenir pour de bon, la maison appartenant à BSC à Beverly Hills serait à elle et payée par mes soins. La prochaine étape, de mon point de vue, à ce sujet-là, consistait à attendre et voir… si elle allait revenir vers moi… ou à la réalité.
J’avais donc tout loisir, si ce n’était l’amour qui parasitait mes pensées, de réfléchir et mettre en place ma stratégie concernant Daniele.
Une protection dans un premier temps ne serait pas très complexe à mettre en place. A savoir si ce serait suffisant, c’était une autre histoire, une inconnue dans l’équation. Une inconnue contre laquelle je ne pouvais rien faire.
Mais sur le long terme, il faudrait qu’on trouve une solution définitive au problème de Daniele. Un moyen que la Casa Nuova ne lui coure plus après. Le tout sans mettre à mal ma propre couverture et surtout sans attirer les foudres de ces mafiosi sur ma propre famille en tentant de protéger celle du manager italien.
Un véritable casse-tête, mais un défi que, ne fut-ce que par orgueil, j’étais prêt à relever.
J’avais commandé un excellent cocktail dans ce tout nouveau restaurant le long de l’océan à Malibu… Et une fois ma commande prise, j’étais parti en quête d’un téléphone mural qui me permettrait de contacter Alonso, la tête des Los Diablos, d’après ce qu’en pensait le tout L.A. Les Los Diablos qui avaient désormais comme succursale South L.A. et ses South Panthers. Plus de moyens, plus de possibilités.
-Fais traîner les gosses du côté de la villa Ricci. Pas de deal, pas de vandalisme. Mon ami a besoin d’une protection.
Je fronçai les sourcils.
-Fais suivre Maria Watson quand elle sort avec le petit Ricci.
Ma voix se fit plus grave.
-Si quelque chose est tenté contre eux… La moindre chose suspecte… Tu as carte blanche.
Au pire, je nettoierais après.
-Le tout jusqu’à nouvel ordre.
Je raccrochai en sachant très bien que je jouais à un jeu dangereux.
Et que ce n’était pas le moment.
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Sujet: Re: Jimmy's protocols [Solo] Ven 27 Juil - 20:07
Jimmy’s Protocols Pearl Into Dirt
A la veille du premier concert de Livia dans la Death Valley, je m’étais endormi dans le canapé du salon de la maison BSC, nu, Maritza dans mes bras. Lui annoncer que dès le lendemain, nous irions voir jouer notre fille sur scène m’avait mis dans les bonnes grâces de la latina qui s’était donnée à moi comme si elle me le devait.
Et je l’avais prise… Amoureusement, certes, mais j’aurais dû dire non, reporter la chose à plus tard. Pas que je n’en avais pas envie, que du contraire. Mais je n’aimais pas cette tendance que prenait Maritza à penser, ou à me laisser penser, que le moindre petit pas en avant que je faisais, je le faisais pour pouvoir lui faire l’amour.
Alors que ce n’était pas vrai.
C’était ça… ou elle pensait que si elle me faisait l’amour à chaque pas en avant, j’en ferais d’autres ? Non. Il n’y avait rien de moins vrai que ça…
Ou je lui prêtais des intentions qu’elle n’avait pas… Et que c’était juste un pur hasard, ou une véritable envie qu’elle avait eu. Qu’on avait eue.
C’était avec ces réflexions hautement dégoûtantes en tête que je m’étais réveillé, la femme que j’aimais dans mes bras, dormant toujours tranquillement. Et ce n’était pas elle qui me dégoûtait, c’était moi. J’aurais dû la repousser, lui parler… Lui demander si elle pensais vraiment devoir faire ça parce que j’avais fait en sorte qu’on aille voir le concert de Livia, que j’avais réellement envie de voir, ou si elle voulait vraiment faire l’amour… par amour, parce qu’elle en avait envie autant que moi… Tout simplement…
Bref, que l’un ne résultait pas de l’autre.
Je passai une main sur mon visage, doucement… puis j’enlaçai Maritza, laissant traîner mes lèvres sur son front, mon cœur battant fort pour elle… Les yeux presque humides de ne plus arriver à savoir si Maritza m’aimait physiquement pour des faveurs… Ou si c’était moi qui faisais l’amalgame entre elle et les autres femmes…
Je ne savais plus… J’étais…
Je fus coupé dans mes réflexions quand j’entendis frapper… Des coups très légers, à la porte. Trois coups… Puis deux coups.
Los Diablos.
Je me levai très doucement pour ne pas réveiller Maritza. Le soleil de l’après-midi essayait de transpercer les rideaux que nous avions tirés à la fois pour ne pas être vu par d’éventuels objectifs performants de paparazzi. J’enfilai rapidement un peignoir et me dirigeai vers la porte d’entrée que j’ouvris pour découvrir l’une des petites mains de Los Diablos… Ils avaient récemment envahi Beverly Hills, traînant du côté de la villa Ricci, signalant à Alonso les moindres faits suspects et/ou menaces pouvant émaner de la Casa Nuova.
-Bonjour, Manuel.
L’enfant me tendit un petit colis. Il ne savait pas que j’étais le chef de Los Diablos… Pour lui, je n’étais qu’un blanc qui leur tournait autour et trafiquait peut-être avec eux… Juste le type dont ils devaient surveiller la voiture de temps à autre. Mais je n’étais pas son patron… Alors que c’était le cas.
-Alonso dit qui faut que vous écoutiez ça.
Je pris le colis, sur lequel il n’y avait aucune inscription. Juste une enveloppe qui contenait plus qu’une lettre. Un objet, plutôt.
En échange, je détachai la Rolex à mon poignet et la donnai à Manuel.
-Merci. File.
Il ne se le fit pas dire deux fois et s’enfuit en courant. J’entrai à nouveau dans la maison, refermant discrètement la porte derrière moi. Dans le salon, Maritza dormait toujours… Et la voir dormir comme ça, paisiblement, belle comme le jour, fit s’envoler mes craintes… Si nous n’avions vraiment fait l’amour que dans une sorte de commerce émotionnel, elle ne dormirait pas comme ça. Alors je me persuadai que ce que je croyais n’étaient que les symptômes d’une paranoïa due à une vie trop longtemps basée sur des échanges commerciaux en tout genre.
J’ouvris le colis d’Alonso et y trouvai une cassette… Le genre de cassette vierge sur laquelle on peut enregistrer ce qu’on veut. Sur la boîte était inscrit au marqueur « Jesse Stark ».
Je mis la cassette dans le lecteur et branchai un casque pour ne pas réveiller Maritza, mais aussi parce que je n’avais aucune idée de ce qu’il y avait sur cette cassette et ne savais donc pas si Maritza pouvait entendre ou pas ce qu’il y avait sur la bande.
Je mis le casque sur ma tête, le câble en étant bien assez long pour que je retourne m’installer près de Maritza, ne la réveillant qu’à moitié pour qu’elle pose son visage sur ma cuisse. J’enfuis une main dans ses cheveux, la caressant tendrement… Jusque-là, tout ce que j’entendais, c’était un brouhaha d’enfant, un son de mauvaise qualité pris avec un enregistreur de radio ou un dictaphone, des expressions en espagnol. Mais ça me suffit à savoir où avait été pris cet enregistrement… Dans l’ancien immeuble où j’avais brièvement vécu avec Maritza, aujourd’hui le foyer des Pequeñas Manos.
Puis, une mélodie… Il m’avait fallu froncer les sourcils pour la reconnaître à cause de la mauvaise qualité du son… Mais il s’agissait de l’intro instrumentale de Loneliest Day Of My Life de The Burning Fire.
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Sujet: Re: Jimmy's protocols [Solo] Sam 25 Mai - 16:15
Jimmy’s Protocols Tear Down The Wall
Je raccrochai le téléphone lentement, les yeux grands ouverts, fixés droit devant moi, dans le vide de mon appartement du sommet de la tour BSC.
La voix de John, paniquée, raisonnait encore dans ma tête.
Elle a été emmenée, Monsieur Reed. Une balle en pleine poitrine. En route pour Los Robles Hospital. Le jardinier du voisin l’a trouvée. A appeler les secours… Est venu prévenir.
Je n’aurais jamais dû quitter la villa.
Heureusement que les enfants n’étaient pas avec elle.
Ward. Je suis sûr que c’est Ward.
Une balle en pleine poitrine.
La voix d’Alonso.
Il ne fera plus de mal à personne, patron. Je lui ai mis une balle en pleine poitrine à cet enfoiré.
Reprends-toi, Jimmy.
Mais ce n’était pas simple. Mon cœur battait à tout rompre. J’aurais dû avoir très chaud, mais j’avais très froid, au contraire. Et mes idées avaient du mal à s’aligner. Je ne voyais pas rouge. Je voyais noir.
Ça aurait dû être moi.
Le noir profond et lourd d’une panique aveuglante.
Ça aurait dû être moi.
Et ça ne pouvait pas être une coïncidence. Cela ne pouvait être qu’un coup de la Casa Nuova. Je savais qu’ils étaient capable de s’en prendre à ceux qui me tenaient le plus à cœur, c’était pour ça que j’avais essayé de garder Maritza entre quatre murs ces derniers temps. Mais je ne pouvais pas non plus m’absenter du monde ad vitam aeternam !
Il avait suffi que je la quitte, une seule fois.
Reprends-toi, Jimmy !
Je secouai la tête, pris une cigarette et puis le cornet du téléphone. Passant une main dans mes cheveux, je réalisai que, comme ma chemise, ils étaient trempés de sueur.
Je composai le numéro que je connaissais de mémoire, celui d’un contact à moi au Los Robles Hospital.
Je réitérai le protocole que j’avais utilisé il y avait une éternité de cela pour Daniele. Mais j’étais beaucoup moins calme et assuré que cette fois-là. Alors dès que cela décrocha, je me mis à parler très vite.
Vite, avant que la panique prenne définitivement le dessus.
-Maritza Cortez arrive chez vous. Activez le protocole 24112. Sauvez-la.
Une voix d’homme me répondit, interloquée.
-Ce sera fait, Monsieur Reed.
Le protocole 24112 signifiait les meilleurs soins, les meilleurs spécialistes, une sécurisation accrue de l’aile de l’hôpital où serait emmenée Maritza, et pas de presse.
C’était un protocole que j’avais créé pour moi. Je ne l’avais jamais utilisé pour moi. Seulement pour Daniele et maintenant Maritza.
Mais il y avait une autre exigence qui allait de pair avec le 24112… Une obligation de réussite.
Car le 24112 ne s’appelait pas comme ça pour rien.
Le 24112, c’était 24 1-12.
Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant? Il n'est pas ici, mais il est ressuscité.
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Sujet: Re: Jimmy's protocols [Solo] Sam 14 Sep - 20:42
Jimmy’s Protocols Poison
Alonso m’avait fait parvenir un message par la jeune Isabel. Celle-ci se débrouillait très bien en tant que femme de chambre et baby-sitter lorsque les enfants de Maritza venaient ici en visite. Mais cela rendait aussi mes communications avec mon homme de main et homme de paille beaucoup plus simple étant donné que nous ne devions plus nous téléphoner. Nos communications, grâce à la petite, n’étaient pas traçables.
Elle m’avait donc fait par du message d’Alonso qui me priait de venir le rencontrer aujourd’hui dans un petit snack au bord de l’océan, un lieu très prisé par les touristes, beaucoup moins par les autochtones. Je fus donc pile à l’heure pour le rendez-vous et pris place face à Alonso qui avait l’air particulièrement nerveux. Je savais de quoi il voulait me parler. Une de nos cargaisons avaient été volée et revendue au profit d’un gang rival se faisant appeler les New Soldados. En fait, il ne s’agissait là que des Los Soldados qui avait changé de nom suite à leur changement de leader qui se faisait appeler, je vous le donne en mille, El Lider.
Parfaitement original, n’est-ce pas ?
Laissant de côté les familiarités et le blabla de base, Alonso entra dans le vif du sujet en se penchant vers moi juste après que la serveuse m’eut servi mon café.
-Ils ont recommencé !
J’allais porter mon café à mes lèvres mais non seulement, j’interrompis le geste, mais en plus, je reposai ma tasse dans la sous-tasse de porcelaine.
-Quand ? Où ?
Alonso pinça les lèvres.
-Avec exactement le même modus operandi que la dernière fois ! Pourtant, on a doublé nos sécurités, nos effectifs pour protéger cette cargaison-là !
Il baissa le ton, exposant une expression endeuillée.
-On a perdu Gustavo et Alejandro…
Je tiquai de l’œil gauche, pinçai les lèvres et annonçai.
-Tu financeras leurs funérailles. Je te donnerai ce qu’il faut pour leurs familles. S’il y a des orphelins, confies-les à Isabel…
Alonso approuva d’un signe de tête. Alors je continuai.
-Et pour ce qui est de ces vols, puisque cela semble être leur nouveau petit hobby. J’ai déjà amorcé les représailles depuis le premier vol. Maintenant qu’on sait qu’ils ne changent pas de modus operandi et en espérant qu’ils le fasse encore, j’ai ma petite idée.
Je baissai moi aussi légèrement le ton.
-Notre fournisseur a malheureusement eu, dans tous ses lots, une cargaison particulièrement… défectueuse, pour ne pas dire carrément de la très mauvaise qualité. Mauvaise au point d’en être dangereuse.
Parmi les toutes premières petites doses vendues par les jeunes italo-américains de Brooklier, 90% avaient provoquées des overdoses mortelles. Les 10% restant, des hospitalisations. Brooklier avait directement ordonné l’arrêt de la vente et était prêt à détruire ce lot pour ne pas que sa clientèle diminue soit par mort par overdose, soit par méfiance suite aux overdoses provoquées par les doses achetées chez des dealers bien précis.
C’était un gros manque à gagner pour Brooklier… Et moi, j’étais arrivé comme un sauveur en lui proposant de racheté ce lot de très mauvaise qualité, ce lot dangereux.
Je regardai Alonso dans les yeux.
-Vas chercher cette cargaison, comme d’habitude. Stocke-la, comme d’habitude, sauf que cette fois-ci, tu triple la sécurité… Faites en sorte que la défense mise en place pour cette cargaison soit crédible, essayez cependant d’éviter les pertes humaines…
Je pris une gorgée du café tellement coupé à l’eau que j’en grimaçai mais était trop occupé à énoncer mon plan que je ne pensais même pas à réclamer. Mes yeux toujours dans ceux d’Alonso, je conclus :
-Et après avoir bien fait semblant de défendre cette saloperie, laissez-les partir avec… Laissez-les la vendre. Il y aura des mots, il y aura des overdoses et des hospitalisations… Et tout ça, ce sera la fautes des New Soldados.
Et mon message à El Lider : on ne rigole pas avec Jimmy Reed.
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Sujet: Re: Jimmy's protocols [Solo] Sam 26 Oct - 17:47
Jimmy’s Protocols A New Move
-On a eu chaud cette fois-ci. Le jeune Manuel est blessé mais ça aurait pu être pire.
C’était ce que m’annonçait Alonso sur un ton inquiet, encore sous le choc de la dernière attaque des New Soldados.
-Oui, bien sûr, je comprends. Et eux ?
J’entendis clairement le souffle du latino qui, à l’autre bout du fil, fumait certainement comme un pompier pour faire passer le choc.
-Ils y en a deux qu’ils ne reverront jamais. J’espère que ce coup-ci, on leur a bien fait comprendre qui on était.
Oui… sauf que d’un autre côté, j’avais aussi appris qui était El Lider. Ou plutôt, quelle était sa façon de fonctionner avec les siens : par la terreur. C’était exactement comme ça que je n’avais pas voulu diriger les Los Diablos mais cet homme, lui, ne se gênait pas…
Non, ce qui le gênait, il l’exécutait. Les New Soldados faisaient limite plus de victimes dans leur propre camp que dans les camps adverses. Des rumeurs couraient aussi sur leur manière de recruter qui était plus une épreuve de force qu’autre chose.
Bizarrement… j’avais devant moi ce que j’avais imaginé qu’allaient devenir les Los Diablos si j’avais laissé Edward Fleming devenir mon second, voir le leader… Je tiquai de l’œil gauche et allumai moi-même une cigarette.
-Toujours pas de visage à mettre sur le nom d’El Lider ?
Alonso soupira à l’autre bout du fil.
-Non, aucun…
Je laissai planer un silence avant de lancer mes directives :
-Disperse les Pequeñas Manos dans les familles de Los Diablos. Celles qui en prendront un ou plusieurs sous leur aile recevront une prime. Mais au moins, ils seront une cible moins facile. Quand Manuel sera rétabli, fais-le jouer dans la cour des grands. Il a mérité ses galons.
Je sentais presque Alonso opiner du chef.
-Et pour El Lider, patron ?
Je souris, mauvais.
-Fais comme si c’était Ward.
Je raccrochai le cornet du téléphone de ce petit restaurant Tex-Mex au bord de l’océan, et donnai triple somme à Madame Pipi pour l’utilisation du téléphone. Puis, je repris ma Cadillac, direction ma villa pour mettre la jeune Isabel au courant, pour qu’elle dorme chez moi, dans les annexes destinées aux domestiques. Là où elle serait intouchable.
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Sujet: Re: Jimmy's protocols [Solo] Jeu 12 Déc - 13:19
Jimmy’s Protocols Tear Down The Wall
C’était à contre cœur que j’avais laissé Maritza seule dans notre chambre après lui avoir annoncé la disparition d’Olivia. J’aurais préféré rester à la villa pour être sûr qu’elle y serait en sécurité. Mais après tout, elle n’était pas seule : il y avait John, mon majordome et lui ne laisserait entrer personne. C’était l’ordre que je lui avais donné avant de partir : personne sauf Julian Hughes et Jack Perry n’avait le droit d’entrer dans la villa Reed.
Et puis, j’avais fait une promesse à Maritza : celle de retrouver notre fille. Maritza m’avait accusé de douter…. De ne pas savoir si c’était une demande de rançon ou autre chose. C’était parce que c’était un fait, même si en mon for intérieur, je savais, viscéralement, que cela avait à voir avec mes problèmes avec les New Soldados et l’anonyme El Lider.
Comme promis à Maritza, j’allais donc agir. C’est pour ça que je sortis pour prendre ma Cadillac et me rendre dans un restaurant de la côte ouvert 24/24 heures. De là, je composai le numéro d’Alonso.
-Alonso… Je suis content de t’avoir au bout du fil malgré l’heure…
Alonso n’avait pas du tout la voix endormie, je l’entendais fumer et cela me fit automatiquement faire la même chose de mon côté. Je sortis nerveusement une cigarette de mon paquet et l’allumai.
-Toujours à votre service, patron.
Je soufflai la première bouffée de fumée…
-Heureux de le savoir. Je vais avoir besoin de toi et de nos meilleurs éléments. Nous aurons aussi besoin d’armes.
Je parlais bas pour que personne aux alentours de puisse suivre ma conversation.
-Ce sera fait, patron. Quelle est la cible ?
Je tirai sur ma cigarette.
-Le QG des New Soldados. Nous allons les décimer de l’intérieur.
Alonso laissa placer un silence. Avant de demander.
-Nous ?
Je soufflai longuement laissant planer un silence avant d’annoncer.
-Oui. Je viendrai avec vous.
Ainsi sera tenue ma promesse à la femme que j’aimais. Ainsi allais-je agir pour Olivia. Car je n’étais pas le genre de père câlin auquel elle rêvait.
J’étais une autre forme de père.
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Sujet: Re: Jimmy's protocols [Solo] Jeu 26 Déc - 13:27
Jimmy’s Protocols Never Give Up
Le temps passait et je ne trouvais aucune trace de Livia. Je partais tôt de la villa et rentrait tard. Et alors que Maritza aurait eu besoin d’un peu de réconfort, je lui parlais à peine. Je ne redeviendrai le Jimmy qu’elle connaissait qu’une fois que j’aurais retrouvé notre fille.
En attendant, je passai le plus clair de mon temps dans l’Eastside, chez Alonso. Je prenais mes repas là, je dirigeais mes opérations de recherche de là… Il n’y avait vraiment que pour dormir que j’allais retrouver Maritza. Et cela lui apprenait aussi que j’étais toujours en vie.
Je savais qu’elle avait peur, tant pour Olivia que pour moi. Je savais qu’elle dormait peu, comme moi. Et pourtant, plutôt que de nous rassurer l’un l’autre, nous restions cois. Un peu comme si le moindre mot pouvait tout faire basculer.
Un peu comme si nous retenions notre souffle. Nous ne recommencerions à respirer que lorsque nous aurions retrouvé notre Olivia.
Je me faisais des promesses, en attendant, que je n’étais pas sûr de pouvoir tenir, même s’il s’agissait de promesse faites à moi-même.
Je me disais que puisque le monde savait, peut-être devrais-je agir comme un père, quand je la retrouverai… Peut-être devrais-je la prendre plus souvent dans mes bras…
C’était la peur et la culpabilité qui me faisait penser ça… C’était la culpabilité qui me dictait que je devrais donner à Olivia ce qu’elle voulait. Mais accepterait-elle que j’agisse comme un père en privé, sans m’épancher dans la presse ? Rien n’était moins sûr. Tout comme Maritza aimerait que je me montre plus humain en public.
Mais cette idée me dégoûtait…
Peut-être que quand je la retrouverai, je prendrai Olivia dans mes bras. Peut-être que je pleurerai de soulagement de l’avoir retrouvée.
Peut-être…
Rien n’était moins sûr.
En attendant, le temps passait et j’avais beau retourné tout Los Angeles, je ne trouvais aucune trace de ma fille. De Livia.
Qui la gardait enfermée sans rien réclamer ? Qui sait ce qu’on lui faisait subir ?
Et penser à ça me mettait dans une colère noire… Une colère qui m’empêchait de parler même à Ritza.
Mais j’allais la retrouver. C’était la seule promesse que je voulais tenir.
Je retrouverais Olivia.
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Sujet: Re: Jimmy's protocols [Solo] Dim 31 Jan - 14:51
Jimmy’s Protocols Saving Fleming
A peine Finan avait-il quitté la villa, que j’étais allé recoucher J.R. contre sa mère… j’avais embrassé celle-ci, lui disant que je revenais dans quelques minutes, le temps de passer un coup de fil… J’étais sorti de la chambre pour me diriger vers mon bureau, toujours en peignoir.
Il était 6 :30 du matin, j’allais peut-être réveiller pas mal de gens sur mon passage, mais je n’en avais cure… J’avais des protocoles, ce n’était pas pour rien.
Je composai donc le numéro du Los Robles Hospital sur Malibu… Sur ma ligne privée.
-Oui, Monsieur Reed ?
Je souris.
-Bonjour, Berta… Activez le protocole 24112… Je veux que le Dr. Floyd s’occupe de quelqu’un au Good Samaritan : Sky Fleming.
Il y eu un court silence avant que Berta ne reprenne.
-Mais… Le Dr. Floyd ne peut s’incruster comme cela au Good Samaritan. Il faudrait faire rapatrier cette Sky Fleming au Los Robles.
Je secouai la tête.
-Berta, Berta, Berta… Je vous assure que le Dr. Floyd n’aura aucun problème pour opérer au Good Samaritan. C’est une question de vie ou de mort comme l’indique le titre du protocole… Et Floyd sait s’imposer.
Je marquai une pause.
-Ce sera lui qui sauvera Sky Fleming. Et personne d’autre.
Il avait sauvé Daniele… il avait sauvé Maritza… Sky n’échapperait pas à la règle.
Je verserais pour ça une somme substantielle au chirurgien actuel de Sky Fleming pour qu’il laisse sa place à Floyd.
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Sujet: Re: Jimmy's protocols [Solo] Lun 7 Juin - 15:17
Envoyé au QG des New Soldados
Ward, ou devrais-je dire El Lider ?
Toutes mes félicitations pour la naissance de ta petite Heaven… Je vois que le Dr. Floyd a bien fait ce pour quoi je l’ai payé.
Nous avons désormais tous les trois beaucoup à perdre et il serait dommage d’en venir à un carnage sans nom et cruel.
Nous pouvons nous rencontrer pour en parler au Polo Lounge, à heure de grande affluence… Dans deux jours à partir de la réception de cette lettre.
A bientôt.
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J’étais revenu de chez Alonso bouleversé… Il fallait que je voie Ward. Il fallait que je mette fin au bain de sang ou tout du moins, que je stoppe les meurtres des enfants des Los Diablos. J’étais prêt à beaucoup de choses, dans cette guerre qui m’opposait à Ward Fleming, mais pas à ce que des enfants soient mutilés puis tué.
J’avais donc laissé un message à… Axel Moriarty.
Jimmy Reed a écrit:
Bonjour Axel… C’est Jimmy Reed… J’aurais besoin que tu donnes une soirée de garde à Sky Fleming. Demain soir. 21 :00… L’addition du restaurant où tu emmèneras ta femme sera pour moi, quel que soit le prix. Mais j’ai vraiment besoin de cette soirée. Merci d’avance. Je te serai à jamais redeveable.
Je raccrochai et rallumai une cigarette, pensant, dans la pénombre de mon salon… Maritza vint me chercher, sentant que j’étais tendu… Et elle s’évertua à me détendre de la plus belle des manières. Mais ça ne suffisait pas à me sortir de la tête ce que j’allais faire.
Demain soir, j’allais affronter Ward Fleming.
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Sujet: Re: Jimmy's protocols [Solo] Jeu 24 Nov - 11:29
Jimmy’s Protocols The End Of An Era ?
Aujourd’hui, comme presque tous les jours, à l’heure du dîner, je m’étais rendu dans l’un de mes restaurants préférés, près de la tour BSC. Parfois j’allais au restaurant sur Malibu, quand je ne travaillais pas mais j’allais plus ou moins une fois par jour au restaurant. Souvent des restaurants mexicains, même si aucun n’arrivait à la cheville des talents culinaires de Maritza qui tenait absolument à faire la cuisine à la maison, reléguant notre cuisinier au rang de simple commis.
Mais j’avais un autre intérêt que la nourriture à aller au restaurant presque tous les jours. En effet, j’utilisais toujours la ligne téléphonique de ces établissements pour contacter Alonso et prendre des nouvelles des Los Diablos. Je voulais savoir comment allaient les affaires, bien sûr, mais aussi, comment allaient les enfants, qui avait été blessé, qui s’était démarqué dans la rue pour envoyer des cadeaux, surtout.
Et donc, aujourd’hui n’était pas coutume, je téléphonai à Alonso. Et il y eut à peine une tonalité que sa voix retentit à l’autre bout du fil.
-Patron ! Bonjour ! J’attendais votre appel…
Je fis la grimace… ça n’annonçait rien de bon… Et pourtant, la voix d’Alonso était toute enthousiaste.
-Bonjour Alonso… Qu’as-tu de si important à me dire ? Je t’écoute.
J’aperçu alors, sur le comptoir devant moi, le dernier Guitar&Pen, avec ma photo en couverture. Je souris. Axel avait vraiment bien fait son travail.
-Ward Fleming a été arrêté hier, patron !
Je lâchai le magazine.
-Quoi ? Pour quel crime ?
Ça ne m’arrangeait pas. Ça ne m’arrangeait vraiment pas. Ward savait des choses et s’il était arrêté pour un fait grave, il pouvait négocier une remise de peine en échange d’informations. Et il n’aurait aucun scrupule à me dénoncer. Bon, après, je laissais très peu de preuves derrière moi, mais je n’avais quand même pas envie d’être jeté malgré moi dans une procédure judiciaire.
-Je ne sais pas, patron. Je ne sais pas pourquoi il a été arrêté, mais les New Soldados sont en déroute ! Certains sont venus chez nous pour implorer de les engager car ils ne savent plus où aller. Des jeunes, le plus souvent, couverts de coups. C’est le moment de reprendre South L.A. !
Je secouai la tête, même si Alonso ne pouvait pas me voir.
-Non.
Alonso fut interloqué.
-Non ?
J’allumai une cigarette.
-D’abord, on attend que les rumeurs se confirment. Ensuite, on reste très prudent. Je veux savoir ce que va faire Fleming avant de bouger le moindre de mes pions. Prudence, Alonso. Prudence. Gardez nos frontières avec South L.A. N’engagez aucun New Soldados tant que je ne saurai pas que la voie est libre.
Alonso marqua une pause pour bien assimiler puis répondis avec conviction :
-Promis, Patron. On fait comme ça.
Je soufflai une bouffée de fumée.
-On fait comme ça. Soyez prudents.
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Jimmy Reed
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Sujet: Re: Jimmy's protocols [Solo] Sam 14 Jan - 13:38
Jimmy’s Protocols Bribe
Le juge Earl Dorsley était énorme, trahissant son amour pour la bonne chère, quand son visage rougeaux, lui, indiquait plus qu’une inclination pour les vins rouges sirupeux. Il engloutissait une énième côte de porc avec ses doigts tandis que je plaignais mentalement la chaise sur laquelle il était assis. Il ressemblait à une baleine échouée à moitié sur la table du SuperGrill où je l’avais invité.
Je le gavais littéralement, mangeant moi aussi ce qui me semblait être une portion minuscule par rapport à ce que mon invité avalait. Je lui parlais courtoisement.
Officiellement, je l’avais invité afin de lui demander des conseils au cas où Howard Stone déciderait de retirer son groupe, Fireworks, de BSC. Il casserait ainsi son contrat et je voulais soi-disant savoir comment réclamer des indemnités, et les gagner.
C’était simple, m’avait répondu le juge Dorsley… Que je lui graissais la patte et il s’arrangerait pour être sur mon affaire et me faire gagner… C’était aussi simple que ça.
Très bien, c’était tout ce que je voulais savoir… Dans un premier temps.
Car mon réel intérêt pour Dorsley ne résidait pas dans un éventuel combat juridique avec Howard Stone. Non. Je n’avais pas peur d’Howard Stone.
En réalité, la presse, qui suivait de près l’affaire Ward Fleming, flairant l’odeur du sang et une éventuelle condamnation à mort (d’ailleurs, les militants anti peine de mort étaient déjà sur le pied de guerre, à manifester devant les grilles de Saint Quentin, alors que le procès de Ward n’avait même pas encore commencé), avait informé la population de L.A. que le juge de l’affaire serait Dorsley.
Comme quoi, c’était quasi du tout cuit.
Et moi seul pouvait changer la donne. Mais comme venait de me l’avouer le juge Dorsley, il était corruptible.
Nous en étions au pousse-café et la tête de mon interlocuteur commençait à s’affaisser sur son gros ventre quand je décidai d’entrer dans le vif du sujet.
-Un cigare, Monsieur le Juge ?
Il redressa brusquement la tête, se rendant compte qu’il s’endormait devant son Amaretto.
-Bien sûr, Jimmy… Bien sûr… hum. Merci…
Je le lui allumai, provoquant chez lui un grognement de contentement qui me sembla capable de faire trembler la terre.
Puis, de but en blanc, j’annonçai, abattant mes cartes.
-Un million de dollars.
Il ouvrit grand ses petits yeux porcins.
-Pour battre Howard Stone ?! Ça vous coûterait plus cher que ce que vous avez à y gagner.
Je secouai négativement et lentement la tête.
-Non. Pour Ward Fleming. Un million de dollars, et vous annulez toutes les charges.
J’avais toute son attention.
-Ward Fleming ? Mais… pourquoi ?
Je le regardai dans les yeux, de ce regard que j’avais qui signifiait que je ne souffrirai aucune autre question.
-Un million de dollars, soit la caution de Ward. Pour vous tout seul. Un million de dollars. Et vous ne posez pas de question.
Il hocha la tête.
Je tirai sur mon cigare.
Il avala son Amaretto.
Le château de cartes ne croulera pas.
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J’étais revenu du Polo Lounge avec, en tête, la requête d’un Victor Hunter complètement terrifié. Il soupçonnait mon ami, Daniele, d’avoir fait fuiter l’information de ses frasques avec Gina Vitali. Je doutais que ce soit lui, cependant. Parce que Daniele connaissait les conséquences d’une telle fuite.
Or, Daniele n’était pas un tueur, même via un intermédiaire.
Ce qui n’était pas mon cas.
J’attendis tranquillement que la nuit tombe, regardant J.R. s’émerveiller des décorations de Noël qui avaient envahi la villa. J.R. était encore à l’âge de l’innocence, qu’il en profite. Parce que ça ne durerait pas. Bientôt, il faudrait que je lui apprenne à tout savoir, à calculer, à jauger la valeur des informations en sa possession et des cartes qu’il avait en main.
Je couchai mon fils avant de redescendre dans mon bureau.
Je décrochai le téléphone et composai le numéro du Wild. Ce fut une voix de jeune femme qui me répondit, ce qui ne m’étonna pas.
-Bonsoir, Jimmy Reed à l’appareil. Dites à Ward qu’il a mon feu vert. Il comprendra. Joyeux Noël.
Je raccrochai le combiné, m’étirai me laissai aller en arrière dans mon fauteuil et m’allumai un cigare.
J’en soufflai une longue bouffée de fumée lascive.
-Joyeux Noël, Ward…
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Sujet: Re: Jimmy's protocols [Solo] Mer 17 Jan - 14:13
Jimmy’s Protocols Relax
Ce matin, je m’étais rendu dans l’Eastside pour rendre visite à Alonso Vega. J’avais été accueilli par les vœux de bonne année de Carlotta et des enfants. J’avais distribué quelques cadeaux et des bonbons avant qu’Alonso et moi ne nous retirions dans le salon pendant que sa femme s’occupait de sa marmaille dans la cuisine.
Les Los Diablos vivaient une belle période de paix, ce qui signifiait que le trafic allait bon train. Pas de cargaison volée ou détruite, pas de guerre des gangs. D’ailleurs, l’assimilation des New Soldados, anciennement sous la coupe de Ward Fleming, semblait se dérouler sans trop de heurts. Au départ, certains avaient voulu prendre leur indépendance, mais ils s’étaient bien vite rendus compte qu’ils avaient bien plus à gagner à être une succursale des Los Diablos que d’essayer de tirer leur plan eux-mêmes.
Nous parlions de tout ça tout en sirotant notre café qui était délicieux. Carlotta était d’origine colombienne et ça aurait été blasphématoire pour elle de nous servir du mauvais café du supermarché. Non… Ils se procuraient les grains directement de chez l’importateur mais…
Je divague.
Le chapitre « Los Diablos » abordé, quelques instructions donnée à ce sujet, j’allais m’en aller non sans souhaiter encore une fois le meilleur à la famille d’Alonso.
Mais mon second me retint par le bras.
A sa grimace, je savais qu’il allait me parler de Ward. Il savait qu’il devait faire avec, désormais. Je savais que ça ne lui plaisait pas, même si Ward était totalement indépendant des Los Diablos.
-Patron… Fleming me fait dire que tout est en ordre. Il a dit que vous comprendriez.
Oui, je comprenais.
Je hochai la tête et tapotai sur la main d’Alonso qui était sur mon bras et il me lâcha.
-Merci, Alonso.
Je quittai la demeure des Vega, le sourire aux lèvres et allai non pas vers ma Cadillac garée deux rues plus loin, mais vers la première cabine téléphonique que je trouvai.
Je composai de mémoire le numéro de mon avocat, Victor Hunter, mais tombai sur le répondeur.
Après le signal sonore, je dis calmement, souriant toujours.
-C’est fait. Tu peux te détendre, Victor.
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