Sauf que moi, je n'aime pas la solitude.
Quand j'étais petite, je pensais que Hollywood était réservé pour les plus grands artistes, les riches et le cinéma et lorsque ma mère m'avait offert mon premier polaroid, je rêvais de travailler là bas.
Aujourd'hui, j'ai pris l'initiative de m'y rendre grâce à mon minibus en quête d'inspiration. Car si une ville telle que Hollywood inspirait de nombreux réalisateurs au cinéma, pourquoi n'inspirerait-t-elle pas les photographes amateurs tels que moi ? Je scrutais toutes les petites perceptions que je pouvais retirer de la ville, les yeux pleins d'étoiles pareillement à une gamine qui réalise un rêve enfantin. Il fallait l'avouer ça avait un certain charme seulement peut-être pas autant que je l'avais imaginé. Je n'étais pas déçue, j'avais juste grandi et je voyais ce nouvel endroit avec mes yeux de jeune adulte. Tandis que je contemplais tous les coins de rue à la recherche d'un endroit qui éveillerait mon côté artistique, un Parc avait attiré mon attention.
En réalité tous les Parcs attiraient mon attention, c'était ce moment ou j'oubliais que j'étais seule et que je ne faisais plus qu'un avec mon appareil photo. Et quand bien même, une personne seule fait pitié, j'avais eu l'occasion de le voir lorsque j'étais à l'école. Seulement chez les gosses la pitié leur donne envie d'emmerder plus qu'autre chose. Alors que voir quelqu'un qui passe sont temps à prendre des photos suscite l'admiration et la curiosité.
J'avais trouvé le bon plan finalement.
Deux types d'idées s'offraient à moi, la première, faire des portraits des gens qui déambulaient, riaient, couraient, s'embrassaient et toutes sortes de choses éphémères que je me plaisais à rendre éternelles. Et enfin des photos qui captivent alors la nature. Seulement la force d'image ne serait pas la même que l'action humaine figée à jamais, couchée à jamais sur le papier. Il fallait donc se montrer discrète afin de capturer les moments, les instants les plus francs et spontanés qu'il soit.
Pour se faire j'avais opté pour un banc à partir duquel je pouvais discrètement observer les gens sans paraître étrange ou malsaine. Je voyais d'ici un jeune couple s'embrasser goulûment et plein de superficialité. S'en était presque écœurant j'en avais même de légers hauts le cœur. Il était hors de questions que mon appareil capture un tel moment ou alors pour en faire un de ces films d'horreur Hollywoodiens. Non, en réalité mon visage s'était tourné vers une jeune femme, assise sur un banc juste en face de moi. Elle semblait s'égarer dans ses pensées et je trouvais ce point de vue bien plus beau et intéressant. Le plus rapidement possible j'exécutai la photo en prenant bien soin d'obtenir un bon cadrage. J'espérai qu'elle ne m'ais pas vu et dans le cas contraire je prévoirai de lui sourire gentiment pour qu'elle ne se sente pas agressée.