Le voyage en voiture de l’église à la villa Ricci se fit sous les klaxons des personnes nous suivant. Je n’avais rien dit à Sonne pendant le petit trajet qui nous séparait de la villa de l’Italien. Je faisais mine de profiter du paysage et des bruits qui célébraient notre union.

Tout ça aurait pu être bien mieux si j’avais été plus prudent et que Sonne n’aurait pas découvert mes infidélités. La fête avait moins de saveur en sachant que ce mariage était construit sur des bases bancales.

On arriva à la villa Ricci. La dernière fois que j’y avais mis les pieds c’était pour venir recherche Sonne après que River soit entré dans ma maison sans y avoir été invité. C’était un mauvais souvenir.

Je pris le bras de mon épouse pour arriver à l’entrée de la villa où nous attendait le majordome de Ricci. Il nous indiqua le chemin de la terrasse pour la forme parce qu’on savait tous les deux où elle se trouvait. On y alla suivit des premiers invités arrivés.

La décoration de la terrasse était sobre mais très belle. C’était Sonne qui s’était chargée de choisir. Le buffet était sous des tonnelles et à l’intérieur pour convenir à ceux qui préférait la douce fraicheur de ce mois d’octobre ou aux plus frileux. Les invités commencèrent à investir l’endroit (intérieur comme extérieur). Il y avait quelques serveurs bien habillés qui tournaient, déjà, autour de nous. On avait commandé des serveurs ? Pas que je sache. Encore une touche de Ricci.

Plusieurs personnes virent nous dire des félicitations avant de se ruer sur la nourriture ou les boissons. Ma mère discutaient avec sa soeur au bord de la piscine. Et mon père, lui, discutait avec Erik qu'il connaissait bien. Mon père avait déjà participé à des fêtes de la villa Ricci dans les années 60. Il connaissait l'endroit comme sa poche.

Je me tournai vers Sonne. Le malaise de l’attente avant la cérémonie me restait un peu au travers de la gorge. Mais, ce que je voulais vraiment savoir, c’était ce qu’elle pensait. On ne s’était plus vu depuis des jours. Et je ne savais pas ce qu’elle avait derrière la tête. Est-ce qu’elle se mariait juste pour la forme ? Est-ce qu’elle me pardonnait ? Il y avait trop d’inconnue que pour éviter la discussion.

-Viens ! On va discuter à l’intérieur. Je pense qu’on en a besoin, toi comme moi.

Je souriais. Mais c’étais juste pour que les gens pensent que tout allait bien. J’entrainai Sonne à l’intérieur. Je la tenais par le bras pour l’illusion, toujours. Et on monta à l’étage j’ouvris une porte… Mais elle était fermée à clé.

-Il verrouille ses portes, maintenant, ton patron ?

Je n’attendis pas vraiment de réponse et passai à la pièce suivante qui, elle, était ouverte. C’était une chambre de la villa. Spacieuse et luxueuse comme toutes les autres.

Une fois à l’intérieur, je fermai à clé derrière nous. Je ne voulais pas être dérangé en pleine discussion avec ma femme. Je la regardai. Mais avec aucune colère dans le regard. C’était plutôt de la reconnaissance.

-Sonne… Je voulais te remercier d’être venue à l’autel malgré tout… Tu m’as évité une humiliation en règle.

Je commençai par ça. C’était la moindre des choses.

@ Billy Lighter

Nous voilà enfin mariés.  J’ai de la difficulté à croire qu’après tout ce temps à préparer l’évènement, nous venions déjà de passer par la case cérémonie et qu’il ne nous restait qu’à prendre par à la fête avec nos proches, du moins ceux d’Axel car les miens peuvent se compter sur les doigts d’une main.

Enfin, une main plus 1.

La terrasse de la Villa est encore plus somptueuse que ce à quoi j’avais rêvé.  J’avais eu raison de faire confiance à Daniele qui avait prit en charge  le montage final de la décoration puisque, c’est lui qui avait eu à vivre avec les vas et viens des différents organisateurs et donc, aussi, endurés les boîtes, les rouleaux de tulles, les plateaux de services et les outils et matériaux visant à tout mettre en place.

Avec ce que  mon patron et sa petite amie avaient en plus eu à faire ce matin même, je lui étais encore plus reconnaissante.

Le jeu en valait la candle puisque  tout était parfait en tous points. Et que dire des serveurs engagés à la dernière minute ?  Ça ajoutait un petit glam supplémentaire. Pendant les longues heures à cogités sur les infidélités d’Axel, j’avoue avoir eu quelques idées compulsive concernant la réception. Une sculpture de glace, des serveurs, une fontaine de champagne et un bar à bonbons pour les touts petits.

Les invités commençaient à arriver.  J’aperçue entre autre Sélène, ma demoiselle d’honneur, splendide comme jamais dans sa robe qui lui allait à merveille, au bras de son amoureux. Je n’avais pas non plus reparlé à mon amie depuis ce soir fatidique, m’étant complètement repliée sue moi-même ne gardant en tête que mon travail et ma grossesse.
Dans cet ordre.

J’allais fausser compagnie à mon mari quand ce dernier me demanda de le suivre à l’intérieur  pour discuter. J’aurais préférée ne pas avoir ce genre de discussion dont je savais  qu’elle allait être autant désagréable que douloureuse.  Mais il avait raison. Valait mieux crever l’abcès.

Je le suivis donc à l’intérieur, grimpant l’escalier de mon mieux avec ma robe plus ou moins encombrante et, Axel, qui  se buta à la première porte barrée, ne pu s’empêcher un commentaire qui me fit sourciller.

- Peut-être qu’il a simplement pas envie que tout le monde, se permettent d’entrer n’importe où …

Je savais cette pièce être la chambre du petit Tony et il était évident que mon patron n’allait pas laisser un libre accès à cette pièce.  Il tenta une seconde porte qui elle, s’ouvra et c’est à l’intérieur de celle-ci que nous sommes entrés.

- Tu viens toi-même de verrouiller à clé ? , dis-je, autant surprise que pour lui noter le même reproche qu’il venait d’avoir envers Daniele.

Axel pose son regard sur moi. Un regard  tendre, empreint de reconnaissance et il commença par me remercier de lui avoir épargné l’humiliation totale devant la foule réunis pour notre mariage.
Que pouvais-je répondre à cela ? « Le plaisir est pour moi ? »

J’hochais de la tête d’un air entendu mais puisqu’il m’ouvrait la porte, je n’allais pas simplement faire la petite femme docile et amoureuse.

- Je ne l’ai pas fait pour toi.  Je l’ai fais pour eux,dis-je en posant une main sur mon ventre. Ils n’ont pas à payer parce que leur père est un être égoïste dépourvu de moral.  Mais puisque tu parle d’humiliation, t’en fais pas. Je souffre encore trop  de celle que tu m’as fait subir l’autre soir pour songer un seul instant à faire la même chose à quelqu’un délibérément.

J’avais des mots durs et s’il n’avait pas forcé la discussion, j’aurais fait de mon mieux pour passer une soirée normal, jouant mon rôle à la perfection.

- Je ne sais pas ce que tu attends de moi. Mais tu as ce que tu voulais. Une petite femme et une descendance assurée. Personne ici ne doutera de ce que tu fais dans les hôtels de Los Angeles. À moins que Sélène ne se soit confié à Amon…

Parce que je n’avais strictement rien dit à Sélène depuis ce soir là. Pas un seul mot, ni même dans la voiture au retour, ni les jours qui s’en étaient suivis. Les seules personnes ayant recueillis ma confession furent mon patron et sa fiancée.  Mais, encore, ils ne savaient qu’une partie de la vérité.

- Tu compte acheter son silence ?

Des rires me parvinrent depuis le premier étage  me laissant comprendre que la majorité les invités étaient maintenant arrivé et qu’il nous faudrait aller les rejoindre. Je ne pouvais pas laisser Daniele et maria  tenir à bout de bras ma soirée de mariage, ils en avaient bien assez fait tous les deux.

@ Billy Lighter

Ce n’était pas habituel de tomber sur une porte fermée à clé dans la villa Ricci. Mais ça n’étonnait pas Sonne qui disait que c’était normal que Ricci ne veuille pas que ses invités entre n’importe où. Ça ne le dérange pas d’habitude… Quand il fait des fêtes, tout est toujours ouverts et mis à disposition de tout le monde sauf sa chambre personnelle. Enfin quand il FAISAIT des fêtes, parce que ce n’était plus le cas… Peut-être à cause du bébé que j’avais vu quand j’étais revenu chercher Sonne.

-Peut-être… Mais ce n’est vraiment pas dans ses habitudes.

On entra dans la pièce juste à côté. C’était une chambre comme il y en avait des tonnes ici. Je verrouillai derrière nous. Sonne fit une réflexion qui me fit soupirer.

-Un peu d’intimité ne nous fera pas de mal… Et je ne critiquais pas ton patron. Je trouvais juste ça inhabituel.

Je n’avais pas envie de me battre avec Sonne. J’avais envie de m’expliquer et de savoir où on en était. Et je commençai par la remercier d’être venue à la cérémonie et de m’avoir évité l’humiliation devant toute ma famille. Elle rétorqua en disant qu’elle l’avait fait pour les bébés. Je baissai les yeux vers son ventre arrondi. Et l’humiliation, si je ne l’avais pas subi, c’était pour eux et aussi parce que Sonne ne voulait pas me faire le mal que je lui avais fait.

-Je sais. Je suis sincèrement désolé.

Etre traité d’égoïste sans moral ne me dérangeait pas. J’avais toujours assumé ma position d’être abjecte… Mais l'entendre de la bouche de ma femme, c’était autre chose que dans celle d’un collègue de travail, par exemple. J’allais vivre avec Sonne jusqu’à la fin de nos vies… Je ne voulais pas que ça ressemble à un mariage forcé moi qui avait évité le mien en quittant Chicago.

Sonne déclara que j’avais eu ce que je voulais. Et que personne ne saura pour ce qu’il s’était passé à l’hôtel à moins que Sélène n’en ait parlé à Amon. Je soupirai en entendant la question de ma femme.

-Acheter le silence d’Amon ou de Sélène ? Amon ne dira rien. Je sais trop de choses sur son propre passé pour qu’il ne révèle quoi que ce soit sur moi. Je n’ai pas besoin d’acheter son silence…

Et il n’en aurait aucun intérêt.

On entendait du bruit qui provenait de la fête. Je savais qu’on ne pourrait pas rester éternellement ici sans éveiller les doutes.

-Pour Sélène… Non, je ne vais pas acheter son silence… Je n’ai pas vraiment envie de parler de ça avec elle…

Je comptais, en fait, sur son amitié avec Sonne. Si Sélène ne voulait pas mettre Sonne dans l’embarras, je supposais qu’elle n’allait pas en parler à tout le monde.

Je soupirai à nouveau en m’asseyant sur le lit.

-Je n’attends rien de toi. Je ne suis pas en position d’attendre quoi que ce soit de toi… Je vais travailler sur mes pulsions pour ne plus que ça arrive. Je tiens vraiment à ce que ça n’arrive plus. Je t’aime vraiment, Sonne. Et je ne veux que ton bonheur et celui de nos enfants…

Je savais que j’aimais vraiment Sonne. Mais mes pulsions étaient, parfois, tellement fortes que je ne pouvais m’empêcher d’y succomber. Et, surtout, je ne voulais pas subir une humiliation après le mariage. Car un divorce serait aussi vu comme une humiliation par ma famille.

@ Billy Lighter

Il me semblait surréaliste d’avoir ce genre de discussion avec Axel le jour même de notre mariage, bien qu’il avait raison sur  le fait que nous avions besoin d’un peu d’intimité. Et ce n’est certainement pas avec tous les gens qui arrivent pour célébrer notre amour, ou devrais-je dire notre mascarade que nous pouvions parler.

Je n’étais cependant pas prête à entendre tout ce qu’il avait à me dire. J’avais fait le choix de me rendre à l’église parce que Maria Watson était parvenu à me faire comprendre que mon amour pour Axel était encore bel et bien là. Et si, en quittant avec elle et mon patron  pour me rendre à l’église j’étais certaine de faire le bon choix, maintenant que j’étais seule avec Axel, je ne savais plus.

Je vivais un cauchemar éveillé. Tout n’allait plus bien depuis la nuit ou River s’était introduit chez nous. Nous vivions une véritable descente dans un torrent fou. Et sans pagaie.  Une véritable balade à l’aveugle en eaux troubles et tourmentés.

Et quand je supposais que Sélène pouvait s’être confié à Amon, et qu’il me répondit qu’il n’avait pas d’inquiétude pour ce dernier puisque lui-même détenait des informations sur le passé du journaliste people que je réalisais à quel point je venais de m’enfoncer dans un insidieux nid de vipères.

- Réalises-tu à quel point tout ce que tu tiens pour acquis ne dépend que  de ce que tu crois savoir sur les gens ?  Je pensais te connaître et tu ne fais que me prouver le contraire…

Je savais mon mari et mon patron ne pas être spécifiquement dans les bonnes grâces l’un de l’autre. Devais-je comprendre que j’avais eu ce job – et le conservais – uniquement parce qu’Axel détenait de quoi faire mal au manager ?  Et moi qui avais marchandé le secret du petit Tony pour servir les intérêts d’Axel… Je ne valais pas mieux au final.

C’était un soulagement total de n’avoir pratiquement rien eu à offrir à Axel et qu’il n’a jamais eu le réflexe de recourir à cette faveur. Il n’en avait clairement pas besoin de toute façon.

Il s’asseyait sur le lit en soupirant. Je l’aurais bien rejoins, puisque les pieds me faisaient mourir. C’est bien la première fois que je regrettais de porter des talons hauts. Je devais me rendre à l’évidence que grossesse, stress et talons n’avaient rien pour aller ensemble.

Axel repris sensiblement le même discours qu’à l’hôtel à savoir qu’il travaillerait sur ses pulsions et ferait en sorte que cela n’arrive plus et, pour couronner son affirmation de sincérité, ajouta qu’il m’aimait vraiment.

- Quand Atticus me trompait,  ça faisait mal et parce qu’il le faisait tout le temps, j’étais parvenu à me convaincre que c’était normal. Il faut que tu me laisse le temps d’assimiler que ce sera « normal » avec toi aussi.

Je ne le croyais pas quand il me disait pouvoir repousser son attirance envers les hommes comme il ne saurait pas non plus cesser de consommer. Axel ne songe qu’à Axel. Je ne suis qu’une donnée « x » dans son petit univers, une carte à jouer au bon moment.  

- Ne me promet rien que tu ne saurais faire, Axel.  Dès le moment où tu as voulu de moi dans ta vie. Dès la première seconde où tu m’as dit m’aimer, tu aurais déjà dû stopper à ce moment là.  

Les prochains mois, voir prochaines années ne seront pas de tout repos. 3 bébés sans oublier Alan vont drainer toute source d’énergie subsistante et nous transformer en parent plutôt qu’en renforcissant notre couple. Et déjà il quittait le navire de temps en temps parce que ma grossesse est une « épreuve ».

- Pour le moment,  je vais m’accrocher un sourire sur le visage. Je vais être à tes côtés et  transpirer un bonheur illimité en face de tous ces gens qui nous croient heureux. C’est tout ce que je peux faire pour le moment.

@ Billy Lighter

Sonne avait bien compris ma façon de fonctionner. Elle savait que mon pouvoir sur les gens venait des informations que je détenais sur eux ou que je leur disais avoir sur eux. C’était efficace… Mais ça faisait se poser beaucoup de question à Sonne. Elle disait qu’elle croyait me connaitre mais qu’elle se rendait compte que non. Je soupirai. Est-ce que je pouvais, moi, dire que je connaissais Sonne ? Oui, je la connaissais en partie. Mais aujourd’hui, j’avais eu la preuve que je ne la connaissais pas par cœur. La preuve, c’était que je ne savais pas si elle allait venir à l’autel ou non.

-On finira par se connaitre toi et moi.

Et j’ajoutai même, après m’être installé sur le lit que j’allais travailler sur mes pulsions. Mon couple et ma descendance était important pour moi. Et si je devais me freiner pour tenir ça en un seul morceau, j’allais devoir le faire.

Mais Sonne n’avait aucunement envie de croire à mes bonnes intentions. Elle me croyait incapable de ne pas y succomber. Elle déclara qu’il fallait juste que je lui laisse le temps de s’habituer à mon infidélité. Sonne voulait porter le rôle de la victime silencieuse de notre couple. Elle était prête à encaisser ça comme elle l’avait fait avec Atticus. Elle ne voulait pas de mes promesses.

Je la regardai droit dans les yeux. Je n’aimais pas cette position qu’elle prenait de victime qui s’assume comme telle.

-Je ferais quand même ces efforts. Que tu y croies ou non. Je n’ai pas réussi à arrêter tout de suite parce que ce n’est pas aussi simple que ça en a l’air.

Mon visage était fermé. J’avais quand même fait l’effort, depuis la mésaventure avec River, de réduire mes escapades à l’hôtel. Mais je n’avais pas envie que Sonne puisse me reprocher de ne pas essayer lors d’une dispute future ou autre.

Mais, même si j’avais envie de dire à Sonne quelques vérités, je n’en dis pas plus pour le bien de notre couple et des bébés à venir.

Elle déclara que, pour le moment, elle allait jouer la femme heureuse. Elle va faire semblant pour montrer que tout vas bien même si ça n’allait pas bien. Elle allait commencer, comme toute les femmes de la haute, à jouer un personnage en public. Sans s’en rendre compte, elle commençait à ressembler de plus à plus aux femmes de la classe sociale dans laquelle je l’avais emmené.

-Qu’il en soit ainsi…

Je n’allais pas lui dire d’être sincère et entière. De montrer à tous que rien n’allait. Non, je n’avais pas assez de vertu pour ça. Mais je savais qu’il y avait un risque de vivre un Enfer dans notre vie privée. Parce que, dans le privé, Sonne redeviendra Sonne… Elle ne sera plus la femme heureuse qu’elle prétendra être. Et c’est bien ça que je redoutais. Le retour de flamme.

-Merci Sonne…

Je me relevai du lit et m’approchai de ma femme en posant la main sur son ventre rebondi.

-Tu sais que je veux notre bonheur et le leur.

Et ça c’était vrai. J’étais hypocrite et avait, aussi, bien d’autre défauts. Mais j’allais tenir à ma descendance et à ma femme comme mon père tiens à ma mère et à moi. Et ce, malgré les infidélités qu’il y avait entre eux.

-J’espère au moins que tu ne doutes pas de ça…

Parce que Sonne doutait de tout. Elle avait toujours douté depuis le premier jour.

@ Billy Lighter

La conversation devenait lourde et s’engageait de plus en plus sur un chemin sinueux. Je n’étais pas certaine que j’aimais entendre ce qu’Axel avait à me dire du fait que je découvrais des facettes de personnalités que je n’avais pas voulu voir avant aujourd’hui.

Qu’il dise savoir suffisamment sur le petit ami de Sélène  me ramena à notre soirée, ce fameux souper à  4 dont l’ambiance était aussi tendue que le string d’une prostituée.  Je comprenais mieux maintenant d’où venait le malaise et, dommage que je n’ai pas la faculté de la mémoire absolue. Peut-être aurais-je appris d’avantage en me repassant la cassette de la soirée dans leur sous entendu dont je n’avais décodé qu’un malaise dû à leur profession et rien de plus.

Naïve jusqu’au bout des ongles.

Mais Axel demeure Axel. Optimiste jusqu’à la moelle ou alors c’est parce qu’il prêche par excès de confiance néanmoins, mon mari, puisque nous sommes bel et bien unis pour le meilleur et pour le pire,  garde espoir qu’un jour, nous nous connaissions d’avantage.

La vraie question selon moi demeurera toujours «  est-ce que j’ai vraiment envi de te connaître ? ».

Je me contentais de hocher de la tête en son sens. Puisque de toute façon, je ne pouvais pas lire l’avenir, valait mieux essayer d’y croire. J’avais fait le serment, devant Dieu et devant les Hommes que je resterais à ses côtés jusqu’à ce que la mort nous sépare.

Et toujours dans l’optique d’assainir notre relation bien fragile, Axel réitéra son intention de travailler au contrôle de ses pulsions. Et là, aussi, je n’avais d’autres choix que de lui laisser le bénéfice du doute.  Et quand il se leva pour s’approcher de moi et qu’il posa sa main sur mon ventre, je relevais le regard vers lui.

- Je voudrais tellement y croire, Axel. Mais comprends que pour le moment, c’est au dessus de mes forces. J’Imagine qu’il faut laisser le temps au temps. Mais pour le moment, nous avons des invités qui nous attendent et il serait plus avisé de ne pas laissé Daniele et Maria se charger à notre place de faire la conversation à nos invités.

La clé de mon bonheur, de notre bonheur tenait qu’à un fil mais j’avais encore assez d’amour pour Axel pour accepter une seconde chance. Ne l’avais-je pas prouvé en me présentant devant lui et en disant « Oui, je le veux » ?

- Je ne sais pas ce en quoi je doute.  Laisse-moi du temps,  je t’en supplie…

Je ne pouvais malheureusement pas balayer  par une belle phrase de sa part la douleur encaissé lorsque je l’ai découvert en fâcheuse posture à l’hôtel.  Il devait comprendre que j’étais disposer à nous donner cette chance, mais qu’il devait de son côté, se rendre compte que la marche à gravir était de la taille de l’Everest.

- Sommes nous prêt à rejoindre nos invités ?

@ Billy Lighter

Cette conversation n’était pas agréable. Je ne savais même pas si elle allait permettre de résoudre nos problèmes de couple. Elle allait juste nous enfoncer dans une routine de mari et femme marié par obligation parce qu’il y avait la vie de trois enfants en jeu. Quatre si on comptait le petit Alan.

Mais je préférais vivre un mariage semblable à celui de mon père et de ma mère plutôt que de subir un divorce ou autre connerie de ce genre qui me vaudrait une humiliation.

Alors je déclarai à Sonne que, quoi qu’elle pense, j’allais quand même travailler sur mes pulsions même si elle était sceptique. Je posai ma main sur le ventre de ma femme où grandissaient nos enfants. Ma femme voulait croire ça… Mais, pour le moment, elle en était incapable. Et elle détourna la conversation en disant qu’elle ne pouvait pas laisser Maria et Ricci gérer la soirée seuls.

-Ricci est doué pour ça… Il adore mettre l’ambiance surtout quand c’est chez lui.

Sonne revint, ensuite, à notre conversation principale. Elle voulait que je lui laisse le temps. Je n’étais pas en positions de force. Je ne pouvais rien exiger d’elle. Exiger serait marqué l’arrêt de mort de notre tout jeune mariage.

-D’accord… Je te laisse tout le temps qu’il te faudra. Mais n’oublie jamais que je t’aime.

Elle voulait rejoindre les invités maintenant. J’hochai la tête.

-Oui. Allons-y avant qu’ils ne croient qu’on consomme déjà notre mariage.

Je souris et déverrouillait la porte pour laisser sortir Sonne. Je la suivis hors de la chambre et on descendit les escaliers jusqu’à rejoindre nos invités.

Je pris la main de Sonne pour les apparences. Et je souriais à tout le monde avant de chuchoter à l’oreille de Sonne.

-Amusons-nous.

Je crois qu’on pouvait bien faire ça le temps d’une soirée.

@ Billy Lighter