Who Am I? Age: 40 Date de naissance: 25/05/46 Localisation: Malibu Birth place: Los Angeles Je suis: épicurien Song: The Man Who Sold The World - David Bowie
La nuit était magnifique et à cette heure-ci, tout le monde était dans un état d’ébriété bien avancé… Même moi, j’étais légèrement saoul.
Il était près de trois heures du matin alors que je traversais la terrasse de la villa, bras dessus, bras dessous avec Daniele qui, en plus d’être bourré, avait pris assez de cocaïne pour tuer un rhinocéros, voire le troupeau entier. C’était une fête monumentale qui marquait une pause au milieu de la tournée de The Army…
Sur un divan, Sniper était déjà bien profondément dans le coma… un drôle de coma d’ailleurs et je me serais peut-être inquiété si j’avais eu un peu plus les yeux en face des trous. La musique allait à fond mais il n’avait même pas l’air de l’entendre. Ce n’était pas le plus bizarre cependant : son visage était complètement rouge de fièvre et il dégoulinait de sueur au point que ses vêtements étaient trempés comme s’il avait plongé tout habillé dans la piscine avant de se coucher là…
A vrai dire, il avait été un véritable zombie toute la soirée et n’arrêtait pas de tousser, mais autant Daniele que moi, on avait mis ça sur le compte de la fatigue accumulée pendant la tournée et on se disait que justement, cette fête ne pouvait que lui faire du bien. Demain après-midi, il serait comme neuf !
Puis Sherman, lui, semblait s’assurer, du bout d’une queue de billard, que son meilleur ami était toujours en vie. Alors tant qu’il ne se mettait pas à hurler qu’il était mort…
Captain dansait langoureusement avec Jessica Hill et Nuts faisait un dernier concours de shots avec Kate Julian. Ne manquait que la belle Victoria Hunter pour compléter le tableau…
Mais voilà, Vicky, ça faisait un bail qu’on ne l’avait pas vue…
J’avais été obligé de faire une conférence de presse la concernant quand ses fans et la presse avaient commencé à poser des questions. J’avais essayé de l’appeler au téléphone, pas de réponse… J’étais allé jusque chez elle mais elle ne m’avait pas ouvert, m’affirmant à travers la porte qu’elle n’allait pas bien, qu’elle ne voulait pas qu’on la voit et qu’elle ferait signe quand elle irait mieux.
Elle avait trois albums à son actif à ce moment-là, elle était une véritable rockstar… Elle pouvait donc vivre sur ses rentes pendant un moment. Mais ce ne serait pas éternel… Ni pour elle, ni pour BSC et c’était ce dernier point qui m’avait le plus dérangé.
Mais soit… Au moins, elle vivait toujours… J’avais donc annoncé que notre Victoria nous faisait une petite dépression, ayant un discours optimiste auquel moi-même je ne croyais pas… On ne sait jamais où peut mener ce genre de caprice de star… Et Victoria, qui était bien gentille, n’était pas sur un caprice de temps à autre.
Daniele, lui, m’expliquait d’une voix inégale que Sniper avait (encore) chopé un rhume et qu’il espérait qu’il allait être remis pour le prochain concert en Australie.
C’est là que Frances fit son apparition avec un magazine en main. Oh c’est vrai, à cette heure-ci, les premiers exemplaires de L.A.People et autres sortaient de chez les imprimeurs et j’étais dans les premiers à les recevoir, puisque je versais une petite contribution à l’imprimeur en question… En général, ça ne servait pas à grand-chose parce que je me réveillais au moment où la majorité de L.A. l’avait déjà lu… Mais quand mes fêtes duraient jusqu’au bout de la nuit comme celle-ci, je le lisais le premier.
-Merci Frances… Allez-vous coucher, vous commencez à devenir hideuse de fatigue.
Je baissai les yeux sur la couverture du magazine et devins blême…
-Dépression… ? Ce n’est pas une dépression ça... !
Je regardai Daniele… Puis lui tendis le magazine.
-Dis-moi que c’est ta faute.
@ Billy Lighter
_________________
Daniele Ricci
Date d'inscription : 28/09/2013
Messages : 2187
Who Am I? Age: 43 ans Date de naissance: 24 juillet 1942 Localisation: Villa Ricci Birth place: Rome en Italie Je suis: le meilleur Song: Back In Black - AC/DC
C’était la débauche totale. Fait habituel – cependant – vu qu’on était à une fête. Que serait une fête chez Jim sans les excès d’alcool, de drogues et de musique ? Je ne sais pas – je n’avais jamais vécu de fêtes sans excès.
Aujourd’hui, j’avais décidé de me mettre une grosse mine. On était revenu à L.A. entre deux continents – les prochains concerts de The Army se passant en Australie – et j’avais bien besoin de me lâcher un peu. Les tournées mondiales apportaient leur dose d’argent et de notoriété mais ce n’était pas de tout repos.
Je marchais au travers de la terrasse bras dessus, bras dessous avec amico mio. Je ne voyais plus très clair – mais l’énergie y était ! Je pourrais encore faire la fête deux jours à ce train-là – même si mon nez commençait à être sérieusement irrité à cause de toute la cocaïne que j’avais sniffé en quelques heures. Nuts – en début de soirée – m’avait proposé un concours de celui qui en sniffera le plus. Je crois être le gagnant aujourd’hui – grâce à Kate Julian qui l’avait fait abandonner notre concours pour un concours de shots. De toute façon, même sans son forfait, j’aurais gagné – car je suis Daniele Ricci.
C’est en me frottant le nez – toutes les trois secondes – que je regardais tout ce petit monde décliner doucement. Captain dansait de moins en moins bien – et je ne vous parle même pas de Jessica… -, quant à Nuts et Kate, ils n’arrivaient même plus à enchainer deux shots d’affilés sans se perdre dans une conversation qui n’avait ni queue ni tête. Tous des petites natures – de mon avis. Il n’y avait que Jim et moi – en empereur de ce monde que nous étions – qui étaient encore fit. Du moins, c’est ce que je voyais de mon point de vue.
Le seul truc qui m’inquiétait, c’était Evan. Il comatait depuis un moment – alors que d’habitude, il est dans les derniers debout – et semblait malade comme un chien. J’avais, d’ailleurs, évité de trop l’approcher parce qu’il puait la fièvre à dix kilomètres – je ne voulais pas me choper la crève !
-J’espère vraiment… Vraiment… Vraiment… Que Sniper sera rétabli pour les concerts en Australie. Je crois qu’il a chopé un rhume ou quelque chose comme ça… Mais je suppose que la chaleur de l’Australie lui fera beaucoup de bien, dis-je d’une voix enrouée et inégale – et en me frottant, à nouveau, le nez. Je pense que, rajoutais-je avant d’être interrompu par Frances qui amenait les L.A.People tout chaud sortit de l’imprimerie.
Je n’aimais pas qu’on me coupe – mais Frances était une jolie femme alors elle était toute pardonnée. Amico mio l’avait remerciée – en lui envoyant une remarque assez désobligeante.
-Oublie ce qu’il dit, Frances, dis-je en regardant la secrétaire de Jim. Tu es superbe à n’importe quelle heure de la journée, rajoutais-je en bon Italien charmeur que j’étais.
Frances m’avait souri et s’était éclipsée. Jim – lui – avait les yeux rivés sur la couverture du L.A.People. Il était devenu blême s’écriant que ce n’était pas une dépression – ça y est, amico mio devenait fou.
Il m’avait tendu le magazine – sachez qu’avec autant de coke dans le nez même moi je ne me rappelle plus de la règle numéro 5 – et je l’avais pris pour découvrir Victoria Hunter en compagnie d’un bébé. Un très beau tableau avec une magnifique lumière qui faisait que la photo était très belle – je ne sais pas qui a fait cette couverture mais il est doué.
Attendez… Victoria et un bébé ????!!!!!
-Ah non, non, non et non, dis-je soudainement affolé. Non ! Ce n’est pas ma faute ! Non, non, non, dis-je catégorique. Non, je te le jure sur la tête de ma mère, ce n’est pas moi !
Ça faisait un peu moins d’un an que Victoria s’était terrée dans sa villa. J’avais pensé que c’était un caprice de star – plus qu’une dépression – mais en fait, Victoria était en train de nous pondre une vile créature du l’Enfer !
-Non, les Ricci n’ont pas de bâtards ! Ce gosse est à toi, dis-je en lançant le magazine à Jim – comme si le lui lancer pourrait me protéger de ce qu’il contient.
J’étais complètement affolé – et je respirais très fort. Je n’avais même pas eu la présence d’esprit de lire l’article enfui au milieu de ce magazine. Pourtant, la réponse à notre stress y était peut-être.
@ Billy Lighter
_________________
You're never gonna die, you're gonna make it if you try, they gonna love you - Pink Floyd
Jimmy Reed
Date d'inscription : 12/08/2016
Messages : 1321
Who Am I? Age: 40 Date de naissance: 25/05/46 Localisation: Malibu Birth place: Los Angeles Je suis: épicurien Song: The Man Who Sold The World - David Bowie
Daniele et son foutu tic de junkie de se frotter le nez toutes les cinq secondes, semblait réellement inquiet pour le chanteur de son groupe. Et en y regardant de plus près, en voyant que Sniper n’avait aucune réaction même quand Sherman appuyait sur lui du bout de la queue de billard comme si lui-même n’osait pas l’approcher, je fronçai les sourcils.
Mais Frances eut bien vite fait de détourner notre attention du chanteur de The Army qui ronflait bruyamment dans le divan. On l’entendait même malgré la musique, c’était dire ! J’avais pris le tout nouveau numéro de L.A.People, et fus pris d’une gueule de bois fulgurante.
Daniele m’avait regardé comme si j’étais bon à enfermer et, faisant totalement abstraction de la règle numéro 5 étant donné la gravité de la situation, je lui avais plaqué le magazine contre le torse pour qu’il le prenne.
C’était sa faute ! Ça ne pouvait être que de sa faute ! Pas de la mienne ! J’avais trop bu pour, dans un premier temps, penser qu’il pouvait s’agir de plein d’autres représentants de la gente masculine, parce que dans mon monde, seuls Daniele et moi existions vraiment. Comme si, fierté virile et mal placée oblige, je pensais que comme nous étions les maîtres du monde, nous étions également les seuls à pouvoir nous reproduire.
Et si je ne voulais pas que ce soit moi, alors ça ne pouvait être que Daniele.
Moi, j’avais déjà donné.
Mais Dan protesta vivement, avec toute la comédie que lui valaient ses origines italiennes mélangées à quelques rails de coke. Il me lança même le magazine en retour, je réceptionnai par réflexe. Je m’approchai alors vivement de lui et lui plaquai ma main sur la bouche en le plaquant lui-même contre le mur.
-Shh ! Shhht ! Dany arrête de hurler !
Surtout quand il disait que ce gosse était à moi. Il fallait qu’on se calme, il fallait qu’on réfléchisse et si je paniquais, avec la dope que Daniele avait dans le sang, il n’allait sûrement pas se calmer.
Je n’enlevai ma main de sa bouche que quand il hocha la tête pour me signifier qu’il avait compris. Ensuite, sans mot dire mais en lui faisant signe de me suivre, je me dirigeai vers le petit bureau adjacent à la pièce où The Army achevait sa nuit de débauche pour qu’on soit un peu plus au calme. Là, je fermai la porte derrière Daniele avant de m’exclamer :
-Bien sûr que c’est toi ! Qui d’autre ?!
Dos contre la porte, j’ouvris alors ce foutu magazine, cherchant frénétiquement après l’article. Peut-être que la chanteuse y révélait qui était le père du gosse, ce qui mettrait fin au suspense… Quand je le trouvai, je le lis tout haut à mon ami, le découvrant donc en même temps que lui. Le petit, puisque c’était un garçon, se nommait Ian Victor… Hunter… Et la fin de l’article disait que la chanteuse n’avait pas voulu révéler aux journalistes qui était le père de l’enfant. Je soupirai en répétant ses mots :
-Ça n’a pas d’importance…
Bien sûr que ça en avait !
Un peu soulagé de savoir que le nom du géniteur ne figurait pas dans le magazine et que donc, demain, je ne trouverais pas une horde de journalistes devant ma villa, je laissai ma tête se renverser vers l’arrière.
-On est pas plus avancés.
Je balançai le L.A.People à terre…
Je me tournai vers Daniele.
-Soyons pragmatiques… On était où il y a 9 mois ?
@ Billy Lighter
_________________
Daniele Ricci
Date d'inscription : 28/09/2013
Messages : 2187
Who Am I? Age: 43 ans Date de naissance: 24 juillet 1942 Localisation: Villa Ricci Birth place: Rome en Italie Je suis: le meilleur Song: Back In Black - AC/DC
Non ! Ce n’était pas ma faute ! Il n’était aucunement question que ça soit ma faute ! J’étais innocent ! Je n’avais pas mis Victoria Hunter enceinte !
Complètement affolé, j’avais remis la faute sur Jim – car, si ce n’était pas moi, c’était lui. Je l’avais clamé haut et fort – et aux oreilles de tous. Je voulais que tout le monde sache que le coupable n’était autre que Jim – et pas moi ! J’avais envie de croire à cette version que je criais au monde - avec tous les gestes possibles pour appuyer ces faits.
Jim avait posé sa main sur ma bouche – me faisant sursauter et arrêter de parler. Il ne voulait pas que je hurle. J’étais essoufflé sous les doigts de Jim – et mon cœur courrait le marathon dans ma poitrine au point que ça me faisait mal. Il ne voulait pas ébruiter ce qu’on venait de lire – c’est vrai que c’était peut-être mieux… J’avais hoché la tête pour que Jim dégage sa main de ma bouche.
Je l’avais suivi jusqu’à son bureau – endroit où je pourrais l’accuser haut et fort sans qu’il me demande de me taire. La porte fermée, c’est Jim qui avait recommencé à m’accuser – avant que je n’aie eu le temps d’ouvrir la bouche.
-Qui d’autre ? Toi, bien sûr !, dis-je sans cligner des yeux – et en pointant Jim du doigt.
Jim avait entrepris de lire l’article. Mon cœur battait la chamade à chaque mot qui sortait de la bouche d’amico mio – si bien que je m’étais assis dans le siège de Jim derrière le bureau. Sa lecture m’avait parue tellement longue – et, en fin de compte, c’était pour ne rien savoir !!!
-Pas d’importance ?!!!, dis-je en tapant un grand coup sur le bureau – ne sentant pas que je m’étais fait bien mal. Mais ! Putain ! Si, ça a une putain de grosse importance !!!, rajoutais-je affolé.
Jim avait dit qu’on était pas plus avancé – sans blague… Il s’était débarrassé du magazine – et avait posé la question cruciale.
Où étais-je il y a 9 mois ? Putain, mais… Je n’en sais rien…
-Euh…, dis-je en décomptant sur mes doigts – dont les phalanges étaient, maintenant, légèrement ouvertes, sans que je n’y prête aucune attention. J’étais… En tournée ! J’en suis certain ! J’étais en Europe !, rajoutais-je fier.
En réalité, la tournée européenne venait de se terminer – et elle avait commencée il y a 5 mois. Je n’avais plus aucune foutre idée d’où j’étais il y a 9 mois.
-Et toi, tu étais où, amico mio ?, dis-je avec un grand sourire – certain, qu’il y a 9 mois, il était ici avec Victoria.
@ Billy Lighter
_________________
You're never gonna die, you're gonna make it if you try, they gonna love you - Pink Floyd
Jimmy Reed
Date d'inscription : 12/08/2016
Messages : 1321
Who Am I? Age: 40 Date de naissance: 25/05/46 Localisation: Malibu Birth place: Los Angeles Je suis: épicurien Song: The Man Who Sold The World - David Bowie
Une fois dans le bureau, le dos plaqué contre la porte, je m’étais empressé d’accuser encore une fois mon meilleur ami d’avoir semé là où il ne fallait pas. Puis, j’avais quand même eu la présence d’esprit de me mettre à lire l’article qui figurait dans L.A.People et où apparaissait peut-être la réponse à nos interrogations. En vain, puisque selon Victoria Hunter, cela n’avait pas d’importance !
Daniele fut aussi outré que moi. Il frappa sur le bureau assez fort pour se faire mal. Bureau où il avait d’ailleurs posé son cul sur mon siège à moi. Mais soit.
Puisque la nouvelle de cette naissance était sérieusement en train de me faire dessaouler, je pus réfléchir de façon un peu plus claire et demandai alors à Daniele, tout en me rapprochant du bureau jusqu’à y poser mes deux mains à plat, me penchant vers lui, où il était neuf mois plus tôt.
Il compta sur ses doigts. Il compta mal sur ses doigts, avant d’affirmer qu’il était en Europe avec un air triomphal.
Ce fut à moi d’écraser mon poing sur le bureau pour faire sursauter Daniele.
-Menteur !
Je tournai la lampe de bureau pour qu’il ait le faisceau en plein dans la tronche, comme s’il était en plein interrogatoire. Rectification : il était en plein interrogatoire !
-9 mois de moins nous mène en juillet 1970 ! The Army et toi êtes partis en Europe en octobre 1970 !
Moi, je savais compter ! Et pour cause : 9 mois à rebours, c’était pas la première fois que je faisais le calcul !
Mais Daniele ne comptait pas me laisser m’en tirer comme ça et me retourna ma question. Je me redressai, croisai les bras et pris le temps de réfléchir.
-En juillet 1970, j’étais au même endroit que toi, cher ami : aux studios à essayer de rassembler les neurones de Sniper !
Un Sniper qui essayait de se remettre comme il pouvait de son divorce encore beaucoup trop récent et du fait que Barbara « Ex-Kurtz » Mitchell réclamait la garde totale et exclusive de leur fille… Pas moyen, à ce moment-là, de lui faire pondre quelque chose de correct parce que soit il était trop mort bourré pour produire quoi que ce soit, soit il était trop pris aux tripes par ce qu’il écrivait pour pouvoir les chanter.
Et à force d’efforts vains, voyant que ça ne tournait à rien, j’avais alors conseillé à Daniele d’emmener The Army sur les routes à nouveau. Les fans seraient contents de pouvoir les voir en concert même sans nouvel album sorti et on ferait donc des rentrées d’argent quand même et considérables en plus !
Et puis peut-être que Sniper allait pouvoir respirer un peu mieux hors de L.A. Bien que vu l’état dans lequel il était ce soir, ça n’avait pas vraiment l’air de lui faire du bien.
Je me dirigeai vers une étagère de mon bureau et sorti un 33 tours de ma collection.
Un album de Victoria Hunter. Le dernier album de Victoria Hunter. Sorti en août 1970. Que je mis sous le nez de Daniele.
-Et devine qui était dans le studio juste à côté, Dany…
Je me focalisais sur Daniele, mais ça pouvait vraiment être tout un tas de foutu monde ! Jusqu’à un roadie ou un musicien de session !
Tout comme il pouvait s’agir de chacun des membres de The Army. On ne pouvait pas dire que Vicky était une fille difficile.
Je claquai des doigts.
-J’ai une idée !
Je me rapprochai de mon bureau, m’y assis d’une seule fesse et attrapai le téléphone, composant le numéro de téléphone de Victoria Hunter. Je désignai à Daniele un deuxième téléphone. S’il le décrochait et portait le cornet à son oreille, il pourrait suivre et participer à la conversation parce que les deux téléphones étaient sur la même ligne. Je serrais le poing et faisais la moue en fronçant les sourcils alors que les tonalités se succédaient.
-Allez… réponds… Vicky, réponds…
Ce fut une voix faible et exténuée qui parla à l’autre bout du fil, un peu effacée par des hurlements de porcelet qu’on égorge en arrière-plan…
-Allô ?
Je répondis, d’un ton enjoué.
-Toutes mes félicitations, Victoria… Est-ce là ce qu’on appelle une dépression ?
La jeune femme soupira, mais je ne ressentis foutrement aucun scrupule. Je devais froncer les sourcils pour l’entendre tellement le môme tout chaud sorti du four hurlait.
-Jimmy… Bon sang, il est 3 :30 du matin…
Je souris à Daniele…
-Et Daniele et moi, on vient de lire L.A.People, Vicky. Mais ça n’aurait été pas le cas, je me serais quand même posé des questions et notamment celle-ci : qu’est-ce que tu es en train de faire à cet enfant pour qu’il beugle de la sorte ?
@ Billy Lighter
_________________
Daniele Ricci
Date d'inscription : 28/09/2013
Messages : 2187
Who Am I? Age: 43 ans Date de naissance: 24 juillet 1942 Localisation: Villa Ricci Birth place: Rome en Italie Je suis: le meilleur Song: Back In Black - AC/DC
Putain, Victoria n’avait laissé transparaitre aucun nom – aucun indice ! Elle gardait pour elle – et elle seule – l’identité du père de la vile créature de l’Enfer à peine née ! C’était ignoble !!!
Moi et Jim, on stressait – et c’était un euphémisme ! Amico mio, plus pragmatique – moins drogué ? – avait demandé, tout haut, où on était il y a exactement 9 mois. Je n’en avais plus aucune idée – mais mon instinct de survie m’avait dit que j’étais en tournée en Europe. Ce qui me disculpait totalement – Victoria n’ayant pas été en Europe ces derniers temps.
Jim s’était approché du bureau et avait frappé un bon coup dessus avec son poing – me traitant de menteur. J’avais fait un bond sur ma chaise – et mon cœur avait fait un bond douloureux dans ma poitrine. Putain, amico mio – clame-toi !
-Non ! Je dis la vérité !, dis-je outré – et avec une pointe d’innocence dans la voix.
Jim m’avait envoyé la lampe en pleine figure et je m’étais protégé avec mes bras, ébloui que j’étais par la lumière – et non par amico mio. -Aïe mes yeux… Ça fait mal!, dis-je en forçant mon mal et en essayant de me dérober à la lumière en plissant les yeux et en me protégeant avec mes bras.
Jim avait fait les calculs à ma place - je n’étais pas en tournée quand Victoria avait été mise enceinte. -C’est peut-être un prématuré, amico mio !, dis-je pour faire tenir – tant bien que mal – mon alibi sur pied.
Je ne voulais pas être coupable – alors j’avais renvoyé la question à Jim. Parce qu’il pouvait bien faire le malin en détruisant mon alibi – il n’en était pas moins tiré d’affaire.
Il avait réfléchi et avait constaté que – lui comme moi –, il y a 9 mois, on était au studio en train d’essayer de faire pondre un album à The Army.
-Doooooonc… Tu es potentiellement aussi coupable que moi, dis-je en pointant mon doigt légèrement ensanglanté vers lui.
On n’était pas tiré d’affaire – pas du tout… Jim avait même montré – à coup de vinyle d’Hunter – qu’on était au même endroit que Vicky, il y a 9 mois. Presque dans la même pièce même !
-Mamma mia, dis-je effondré. Nun è possibile, rajoutais-je en mettant ma main devant mes yeux.
J’étais potentiellement coupable – et tout ça sentait le roussi…
Seulement, Jim avait une idée ! Il allait téléphoner à Victoria pour réduire à néant ce suspense impossible. J’avais pris l’autre téléphone – que m’avait désigné Jim – pour pouvoir suivre de près la conversation.
Je pense que nos têtes – en entendant les tonalités et en attendant que Victoria décroche – devaient être mémorable. Jim appelait à ce qu’elle décroche – ce qu’elle avait fini par faire, gloire à Dieu !
La voix de Victoria – fatiguée ? – nous était arrivée avec, en bruit de fond, une ignoble bruit de petit braillard qui m’avait glacé le sang.
Jim avait félicité Victoria – putain, la félicité pour ça, sérieusement, amico mio ? Victoria s’était plaint de l’heure et – moi – j’avais mis le cornet un peu plus loin de mon oreille pour ne plus entendre les bruits horribles que j’entendais en fond.
Jim avait posé une question – mais ce n’était pas celle qu’on voulait poser au départ. Je lui avais fait un regard indigné – viens-en au fait, amico mio !!!
-Rien, Jimmy ! Je venais, enfin, de réussir à l’endormir quand tu as téléphoné ! C’est ta faute s’il crie comme ça, avait rétorqué Victoria – visiblement énervée et exténuée.
Putain mais, il est 3h30 du matin – et il dormait seulement maintenant ???!
-Dio mio, lâchais-je. C’est un monstre…, rajoutais-je choqué.
-Comme je vois, Jimmy, tu n’es pas le seul en ligne…,dit-elle en soupirant.Qu’est-ce que vous voulez, tous les deux ?,demanda-t-elle.
Comment pouvait-elle poser la question ? Ça me semble pourtant bien clair !!!
-On veut savoir qui est le père de ce monstre braillard, tiens, dis-je outré qu’elle ose même poser la question.
Victoria avait grommelé à l’autre bout du fil et n’avait pas répondu tout de suite – parce qu’elle essayait désespérément et avec une voix toute douce de rendormir son horrible monstre, en vain. C’est avec une toute autre voix qu’elle en était revenue à notre conversation.
-Ce n’est pas un monstre, Dany !, dit-elle fâchée. C’est un magnifique petit bébé. Le nom du père n’a pas d’importance mais, si vous tenez tant à être rassurés, sachez que ce n’est aucun de vous deux !, dit-elle sèchement.
Ouf – c’était déjà une grande nouvelle !
@ Billy Lighter
_________________
You're never gonna die, you're gonna make it if you try, they gonna love you - Pink Floyd
Jimmy Reed
Date d'inscription : 12/08/2016
Messages : 1321
Who Am I? Age: 40 Date de naissance: 25/05/46 Localisation: Malibu Birth place: Los Angeles Je suis: épicurien Song: The Man Who Sold The World - David Bowie
Si mon ami italien s’était protégé avec ses bras de la lumière que j’avais odieusement envoyée dans ses yeux, ses pupilles, elles, imbibées de cocaïne, n’avait pas rétréci d’un poil. Mais j’avais autre chose de bien plus préoccupant sur le feu pour me soucier de l’état du cerveau de Daniele. Il fallait que je sache. Il fallait que je sois sûr que Vicky n’allait pas, au final se décider à clamer haut et fort que j’étais le père de la vile créature en une de L.A.People.
Je préférais que ce soit Daniele. J’avais mes raisons de vouloir que ce soit Daniele.
Pragmatique, je m’étais forcé à réfléchir, à calculer. Je demandai à Daniele où il était 9 mois plus tôt et il mentit honteusement ! Puis, il chercha même encore à se justifier en affirmant qu’il pouvait s’agir d’un prématuré.
-Un prématuré ?! Victoria s’est retirée pour dépression en septembre ! Tu n’étais quand même pas encore parti en tournée !
Je le fusillai du regard.
-Et puis tu ressens le besoin de mentir. Tu es donc le suspect numéro 1 !
C’était limite si je ne commençais pas à penser que mon ami avait versé un dédommagement à Vicky en échange de son silence !
N’empêche que, si on oubliait cette horrible théorie du complot, nous étions tous les deux suspects, tout comme The Army car, et je le prouvai grâce à l’album d’Hunter, nous étions tous dans les mêmes studios à cette époque !
Et je ne pouvais faire mieux que la conclusion en italien de Daniele.
Ne nous restait donc qu’une seule chose à faire : poser la question à la principale intéressée et tout de suite avant que ça ne nous revienne en pleine tronche !
Sans aucun scrupule, ni aucun égard quant à l’heure tardive ou matinale, c’était selon, j’avais pris le téléphone et contacté Victoria Hunter.
Quand elle décrocha, ce qui me sauta à l’oreille, littéralement, ce fut les décibels qu’était capable de produire ce sale petit bâtard ! Et même si Victoria avait l’air exténuée, ce qui lui était bon, je la félicitai avant de lui demander d’une façon détournée si elle était maintenant consciente de l’erreur qu’elle avait commise en pondant et essayait désespérément de se débarrasser du fruit de ses entrailles.
Mais apparemment, « non » était la réponse elle allait même jusqu’à dire que c’était ma faute s’il pleurait. Ah non ! Non ! Rien dans toute cette histoire n’était ma faute !
-Ce n’est pas moi qui l’ai pondu Victoria.
Quant à Daniele, il ne put s’empêcher de s’exclamer que le môme était un monstre, idée à laquelle j’adhérais totalement, grillant de ce fait sa présence… Vicky demanda alors dans un soupir mi-fatigué, mi-exaspéré, ce qu’on voulait et Daniele de lui poser LA question. Mais la chanteuse fit odieusement durer le suspense, essayant de rassurer l’ignoble bâtard qu’elle avait engendré.
Enfin, elle reprit la parole, affirmant à Daniele que ce n’était pas un monstre… Oh si, c’en était un ! Un être aussi petit que celui que montrait la photo de L.A.People ne pouvait pas crier de la sorte, c’était physiquement impossible ! D’ailleurs, c’était maintenant à mon tour d’écarter un peu le cornet du téléphone de mon oreille parce qu’il me vrillait les tympans !
Et ce fut alors sèchement qu’elle affirma que le nom du père n’avait aucune importance et que ce n’était aucun de nous deux. Je fis une moue entre le soulagement et la vexation… Je n’étais pas sûr de croire les dires de Vicky… Mais Daniele, lui qui fondit d’un coup comme un flan sur le siège de mon bureau, sembla lui, totalement comblé par cette nouvelle.
Je repris la parole sur un ton cynique :
-Je suis prêt à parier $2 000 que tu n’as en réalité aucune idée de qui est le père, Victoria.
Le monstre braillait et Victoria me répondit du tac au tac.
-Et bien tu connais mon numéro de compte, Jimmy Reed.
Et elle raccrocha, sans aucune formule de politesse. Je raccrochai à mon tour brutalement et me levai en croisant les bras et en tournant dans mon bureau. Puis, je m’arrêtai et pointai Daniele du doigt.
-Si personne ne sait qui est le père. J’imagine qu’il y a non-lieu.
Je réfléchis à mes propres mots… Et mordillai ma lèvre. Victoria semblait ne rien vouloir réclamer à personne, mais la vile créature, elle, allait grandir et se poser des questions… Et aussi, peut-être, vouloir sa part éventuelle de mon héritage. Je ne voulais pas vivre ça.
Pas deux fois…
Je me tournai une nouvelle fois vers Dany en affirmant comme si c’était une idée de génie.
-Sniper ! Disons que c’est Sniper !
Il avait, de toute façon, une bonne tête de bouc émissaire.
@ Billy Lighter
_________________
Daniele Ricci
Date d'inscription : 28/09/2013
Messages : 2187
Who Am I? Age: 43 ans Date de naissance: 24 juillet 1942 Localisation: Villa Ricci Birth place: Rome en Italie Je suis: le meilleur Song: Back In Black - AC/DC
Jim s’efforçait de détruire mes mensonges – ce n’était pas gentil, amico mio ! Il ne croyait pas à mon histoire de prématuré et avait dit que le mensonge – lui-même – me donnait la place de suspect numéro 1.
-Non ! Je refuse d’être suspect !, dis-je outré.
Je ne voulais pas de gosse – point ! Surtout pas un bâtard ! Pourtant, les faits étaient là et je n’avais eu d’autre réaction que de m’exprimer en Italien sur l’horrible – et la fatalité fatale – de la chose. Victoria Hunter avec pondu une vile créature et il était – peut-être – de moi…
Dans l’optique de nous rassurer – ou pas – Jim avait téléphoné à Victoria. Amico mio pouvait avoir de très bonnes idées, parfois.
Seulement, quand Victoria avait décroché, s’était pour nous faire entendre l’horrible cri du môme qu’elle avait engendré – horreur… On aurait dit un animal dont le moyen de défense résidait dans ses cordes vocales – un peu comme Vicky, en fait… Il détruisait mes pauvres tympans – au point que j’avais dû éloigner le cornet de téléphone de mon oreille.
Victoria avait remis la faute des cris de son monstre sur Jim et son coup de fil. Seulement – et je rejoignais Jim là-dessus -, si elle ne l’avait pas pondu, elle n’en serait pas là !!! C’était mathématique !
J’avais les yeux grands ouverts – et ils ne clignaient pas. J’avais grillé ma présence – et posé la question ultime à Vicky. Je n’étais pas comme Jim – j’allais droit au but, moi !!! Victoria avait dit que ce n’était aucun de nous deux – gloire à Dieu. J’avais cru fondre sur mon siège – pendant deux secondes – tellement j’étais soulagé. Mon cœur avait dit « merci » à cette révélation de Victoria. Si elle disait que ce n’était pas moi, alors ça n’était pas moi – point à la ligne, on n’en parle plus.
Jim n’en avait pas terminé – lui… Il avait parié – une somme dérisoire… - que Victoria n’avait aucune idée de qui était le père. Je serais Jim, je ne sous-estimerais pas les savoirs d’une femme – elles savaient tout !!! Effectivement, la façon dont Vicky avait répondu à Jim prouvait qu’elle savait. Elle nous avait – après ça –, violemment et sans aucune forme de respect, raccroché au nez.
-Dio mio, dis-je en raccrochant le téléphone. Heureusement que tu n’as pas parié plus...
Jim s’était levé et avait déclaré qu’il y avait non-lieu. Ses connaissances en justice m’étonnaient toujours – presque autant que les miennes.
-Je dirais plutôt qu’il y a doute raisonnable. Mais non-lieu, c’est bien aussi, rajoutais-je soulagé.
Dans tous les cas, Victoria ne semblait pas déterminée à dire qui était le père – ni à réclamer quoi que ce soit. Je ne pensais même pas à l’avenir – je n’osais pas y penser. De toute façon, mon cerveau qui nageait dans le coke était incapable de penser au futur.
Jim avait – alors – eu une idée de génie. On n’avait qu’à dire que c’était Sniper ! Oh mais oui !!!!
-Très bonne idée !, dis-je avec un sourire jusqu’aux oreilles. On va penser très fort que c’est lui ! Comme ça, ça sera lui !, dis-je en me levant de mon siège.
Je m’étais avancé vers Jim et j’avais tapé amicalement sur son épaule – assez fort à cause de la drogue que j’avais dans le sang.
-C’est la meilleure idée qu’on ait eu aujourd’hui. On est les meilleurs, amico mio !, dis-je avec un grand sourire – et m’attribuant pour moitié l’idée qu’il venait de donner.
@ Billy Lighter
_________________
You're never gonna die, you're gonna make it if you try, they gonna love you - Pink Floyd