Après-demain, on allait repartir pour la tournée et une première date en Europe ! Je n’avais jamais mis les pieds en Europe et ça allait vraiment être nouveau pour moi. J’étais tout excité ! Découvrir de nouvelles villes, un nouveau public, ça allait être génial !

La tournée américaine s’était bien passée. J’ai vécu un rêve de plusieurs mois à faire ce que j’aimais. Parce qu’en dehors des heures d’avions, on n’avait fait que de la musique. La tournée nous a même donnée l’idée de nouveaux titres, de nouvelles compositions. C’était très inspirant comme nouvelle vie. Bref, tout ça pour dire que je ne me suis jamais autant éclaté de ma vie ! Pourtant, on était qu’en première partie d’une des groupes les plus connu au monde. On n’était pas encore les stars du truc. Je n’osais pas imaginer ce que ça pouvait être que d’être en tête d’affiche.

On le saura peut-être un jour.

En attendant, je profitais des quelques jours que j’avais à L.A. Je vivais toujours chez mon frère même si notre compte en banque avait franchement changé. Mais je n’avais pas vraiment le temps de trouver un appartement qui me plairait. Surtout que je n’étais pas encore sûr de vouloir vivre tout seul… J’étais sûr que de vivre avec tous les membres du groupes nous aidait à être plus performant… On pourra, peut-être, envisagé de se prendre une maison pour nous tous et laisser Jordan tranquille pour qu’il puisse vivre sa vie avec la belle Alexie.

Il en avait de la chance.

Moi j’avais rencontré des filles pendant la tournée. Des groupies… Je m’étais laissé tenter plusieurs fois… J’ai goûté aux coups d’un soir. Je n’étais pas autant demandé que Stone qui avait toujours six ou sept groupies devant sa loge depuis qu’il s’est séparé d’Apolline mais il y en avait une ou l’autre qui arrivait, parfois, à se faufiler dans la loge de BleedingHeart. Drake avait beaucoup plus de succès que moi… Mais quelques-uns étaient intéressée par « le chanteur de BleedingHeart ». C’est comme ça qu’elles m’appelaient au départ parce qu’on n’était pas encore assez connu. C’était drôle, je trouvais. Mais ces groupies ne faisaient que passer un soir… J’en ai vu une avec qui j’avais passé une très bonne soirée au concert de L.A. et qui, quatre concerts plus tard étaient dans la loge de Stone. Des coups d’un soir, donc… Mais j’expérimentais tout ce qu’il y avait expérimenté dans ce nouveau monde. Et j’adorais ça !

Mais même si j’avais aimé cette première partie de tournée, j’étais quand même content de pouvoir souffler un peu à L.A. et de revoir mon frère qui avait repris le travail entre temps. Il semblait moins déprimé depuis qu’il retravaillait. Puis, les bars de L.A. m’avaient manqué eux aussi et, dès mon retour, j’avais été salué mes amis au Dizzy Warhol. Certains étaient venus me voir en concert et étaient émerveillés par ce qu’on avait fait.

Aujourd’hui, c’est au Crazy Ginger que j’avais été. Seul, cette fois. Les autres avaient préférés se reposer avant de repartir après-demain. Moi, j’avais envie de boire quelques bières et de discuter avec des gens de musique ou d’autres sujets. Et je savais qu’au Crazy Ginger, il y avait des gens sympas même si ce n’était pas la même ambiance que le Dizzy où on connaissait tout le monde.

J’entrai dans le bar et souris à tout le monde. Certains me félicitèrent pour ce qu’on avait fait en tournée. Et je les remerciai avec un grand sourire. Je finis par arriver au comptoire où je trouvais Leia. Je venais de temps en temps au Crazy Ginger et c’était souvent elle la barmaid. Elle était vraiment sympa. Je lui souris.

-Salut Leia ! Comment tu vas ? Je voudrais bien une bière, s’il te plait.

Elle était toujours rayonnante.

-Il n’y a pas encore eu des bagarres aujourd’hui ?

Je disais ça sur le ton de la blague. Il y avait souvent des bagarres au Crazy Ginger et, parfois, c’était folklorique. Mais il était sûrement un peu tôt pour ce genre de choses.

@ Billy Lighter

C’est un soir plutôt calme, pour un jeudi c’est étonnant. Je ne me plaindrai pas de pouvoir profiter d’une soirée plus tranquille même si côté pourboire, ça risque d’être moins amusant. Il y a toutefois  ceux que j’appel les habitués de la place. Ils viennent à peine d’encaisser leur paie qu’ils viennent en boire une partie avant de rentrer. Ils n’ont même plus à préciser ce qu’ils veulent; un simple salut de la tête quand ils viennent s’échouer au comptoir de mon bar suffit pour leur servir leur bière température pièce, tablette qu’ils disent.

Vers 23h, l’ambiance devient plus festive. Les jeunes universitaires viennent célébrer un examen qu’ils ont échoués ou  qu’importe, même une victoire contre l’acné suffit à fête à cet âge là. Tant qu’ils ont l’âge pour boire, je leurs sers leurs consommations avec le sourire.

Étrangement, chaque fois que la porte s’ouvre, je reste avec ce petit je ne sais quoi au cœur, comme si je m’attendais à voir Sonny entrer au Crazy Ginger, comme dans le bon vieux temps . Cette époque pas si lointaine semble quand même appartenir à une autre vie.  J’ai fait mon deuil de notre relation de laquelle je suis l’instigatrice de la rupture. C’est l’amitié qui nous a fait nous lié à la base qui me manque.

J’essuie un verre, je le range, je sors une bière, je la décapsule, la vide dans le verre, la sers au client, encaisse l’argent. Encore. Et encore.  Rare sont les soirées où je fais autre chose que de servir de la bière ou le surévalué vodka-jus d’orange. Bière, vodka, quelques shots de tequila, des whisky on the rock .

Au fond de la salle, un groupe de jeunes adultes joue au billard. Par moment, les esprits s’échauffent et m’est d’avis que ce n’est qu’une question de temps avant que la bagarre éclate, surtout depuis qu’une jolie jeune femme est venu s’installer tout près.

J’en suis à mon je ne sais plus combientième verre  d’essuyer quand on me salut. Duncan Keller est de retour en ville et vient de s’arrêter à mon bar pour boire une bière.

- Hey ! Bonsoir toi!

Je rigole en lui servant sa bière. Duncan est de ce genre de client qu’il est toujours bon de retrouver.  Il y a un moment que je ne l’ai pas vu, sa tournée l’ayant conduit aux 4 coins des USA et, bientôt, en Europe, il me semble.

- C’est un soir tranquille mais, si tu regarde vers le fond, il se pourrait que tu en voies une éclater.

La jolie jeune femme fait de l’œil aux deux hommes sans aucune subtilité. C’est le cliché parfait de la blonde aux gros seins qui s’amène pour foutre la merde entre deux potes. Des histoires comme j’en vois à la pelle depuis que je travail ici. Ça fini en général par une bagarre, un des deux quitte avec la fille et l’autre fini par boire plus que son dû avant d’aller se vomir les tripes dans les toilettes ou dans la ruelle derrière.

- Et voilà ta bière et laisse, c’est moi qui offre !

Je laisse Duncan boire sa bière, le temps de faire signe à mon collègue que les réservent descendent et que je vais manquer de monnaie bientôt. Je range mes derniers verres bien lavés puis comme Duncan est toujours au comptoir, je vais m’installer devant lui.

- Alors ? C’était bien d’accompagner The Burning Fire en tournée ?

Comme introduction, j’ai déjà fait mieux mais… c’est un début qui engagera peut-être la conversation sur autre chose.

@ Billy Lighter

Leia était à son poste entrain d’essuyer des verres. Elle était souriante comme à chaque fois. C’était le genre de fille qui savait vous rendre le sourire en un instant. Aujourd’hui, sa bonne humeur répondait à la mienne.

Elle ma salua et je souris un petit peu plus. Je lui demandai, sur le ton de l’humour, si une bagarre avait déjà éclaté. Et elle me désigna le fond du bar où une bataille était sur le point de commencer. Deux hommes autour d’un billard et une femme juste là pour les chauffer tous les deux, ça ne pouvait que finir mal. Il était si facile de faire démarrer une bagarre. Il suffisait d’un mot de trop ou d’une incompréhension pour ça. Dans le cas ici, il suffisait d’une fille. Le Crazy Ginger était coutumier de ça. Il ne se passait pas un soir sans bagarre… Parfois, ça arrivait même entre des personnalités. Je rigolai.

-En effet, ça ne va pas tarder.

Leia avait l’habitude et ça se voyait. Mais elle prenait ça à la rigolade maintenant. Ça faisait partie de sa routine tout ça. Puis, la réputation du Crazy Ginger ne serait plus la même sans les bagarres. C’est comme si on retirait les néons du Rainbow, les drogués du Dizzy et le décor du Stryge.

Leia me servit ma bière et me l’offris. Mon visage s’illumina encore plus.

-Merci, Leia !

Je commençai à la boire en la dégustant et en regardant les nerfs des deux hommes commencer à s’échauffer un peu. Je me retenais de pouffer de rire tellement ils avaient l’air ridicules.

Leia rangea quelques verres avant de s’assoir devant moi et me questionner sur la tournée. On pouvait voir, d’un coup, mon regard briller de tous les souvenirs que j’avais de la tournée.

-C’était génial ! Tous les membres de The Burning Fire sont très sympas ! Ils ne te mettent pas de côtés parce que tu n’es que la première partie. Au contraire. Ils savent te mettre à l’aise. Nathan est un peu bizarre mais il est drôle. Apolline est vraiment une fille super. Howard est souvent à l’ouest mais c’est un chouette type.

Leia avait démarré la machine et je ne pouvais plus m’arrêter de parler avec enthousiasme.

-Faire les tours des Etats-Unis pour faire de la musique a toujours été mon rêve. J’ai vécu ce rêve pendant plusieurs mois et dans quelque jour, ce rêve va continuer. Je l’ai vécu avec mes meilleurs amis, en plus, alors c’était d’autant mieux.

Ma seule peur, c’était que tout s’arrête du jour au lendemain. Je savais que dans la musique tout pouvait arriver. Le meilleur comme le pire.

-Tu as su venir voir l’un des concerts ? Je sais que ce n’est pas toujours facile de pouvoir trouver le temps et l’argent de se déplacer quand on travail.

On était passé à L.A… Peut-être que Leia avait su venir nous voir. Sinon, je… Pourrais peut-être l’inviter ? Les autres vont encore dire que j’invite tout le monde mais… J’aime tellement faire plaisir…

@ Billy Lighter

C’est toujours agréable d’avoir des clients régulier, ceux qui reviennent quand c’est votre soir de travail pour boire une bière. À force, on devient un peu comme leurs confidents. Pour certains, je connais le nom de leurs épouses, leurs enfants, l’endroit où ils travaillent, leurs petits tracas de la vie. Duncan n’est pas encore un habitué à ce point mais il venait quand même assez souvent pour qu’on puise établir une conversation en partant de choses que nous connaissons l’un de l’autre. C’est superficiel, sans profondeur mais  ça en est pas moins plaisant.

Je lui offre une bière avec grand plaisir avant de lui demander comment c’était de partir en tournée avec son groupe.  Je l’écoute avec plaisir, un sourire aux lèvres, mes coudes appuyés sur le comptoir et mon menton dans mes paumes de mains.  Il a la passion dans les yeux alors qu’il me raconte son rêve.

- Je n’ai pas su venir… mais j’ai mon billet pour votre dernière date, à votre retour et je compte bien y être !

J’aurais vraiment voulu y aller, quand ils ont lancés leur tournée en commençant ça ici même à Los Angeles mais j’ai dû travailler, la barmaid qui assurait ce soir là s’étant déclarée malade. J’ai parfois l’impression d’être mariée à ce bar. Je réalise seulement maintenant que c’est probablement mon job qui a mené à la fin de mon couple. Je ne voyais pas le temps passé ici à travailler comme une barrière à mon bonheur.  Je commence à croire que ce ne serais pas la fin du monde si je disais non, moi aussi, de temps en temps.

Il n’aura fallu que le temps que Duncan me raconte son début de tournée pour faire éclater la bagarre entre les deux copains, ou ex copain et faire reculer la grande blonde, peut-être pour mieux attendre et voir avec lequel des deux elle repartira.

C’est vite réglé quand Michel le doorman s’en mêle et sépare les deux pseudos pugilistes, les invitant gentiment à sortir du Crazy Ginger et de poursuivre, si le cœur leur en dit, leur échange tendre tant que c’est à l’extérieur.

Je laisse Duncan le temps d’aller ramasser les verres abandonné là-bas et je remercie le ciel qu’ils n’aient pas eu le temps de faire plus de dégâts que ça. Y’a des fois où les échauffements sont catastrophique pour le mobilier et les verres.

Mon plateau  plein de verre, je reviens derrière mon comptoir en rigolant. Parfois, j’ai l’impression de diriger une garderie.  Il suffit de troquer le sucre pour la bière dans l’histoire et le résultat demeure le même.  

- T’as dû en voir aussi en tournée.  Des esprits qui se chauffent en avant scène ou des groupies entreprenantes.

Je pourrais l’écouter toute la soirée me raconter comment c’était pour lui, en voyage sur les routes. Je l’aime bien Duncan. Il parle avec passion  au point où je peux ressentir le plaisir qu’il a eu à vivre tout ça. Et ça fait un peu changement avec la routine redondante et endormante qui constitue mon quotidien.

Sa bière terminée, je lui en sers une nouvelle, un petit clin d’œil en prime. J’ai  bien le droit de dorloter mes clients préférés, non ?

@ Billy Lighter

Raconter mes anecdotes de tournées, j’adorais ça. Jordan en avait mangé quand j’étais revenu il y a peu. Je crois qu’il n’en pouvait plus d’entendre toujours les mêmes anecdotes. Et voir que Leia s’intéressait à ce que j’avais vécu en tournée me faisait chaud au cœur.

Je lui racontai, donc, comment on s’était entendu avec The Burning Fire avant de demander à la barmaid si elle avait vu l’un des concerts. On avait démarré à L.A. et je savais que beaucoup de gens que je connaissais étaient venu me voir. Mais Leia n’avait pas eu le temps ce que je pouvais comprendre. Son travail était un travail à temps plein et il n’était pas toujours facile de pouvoir se libérer. Mais elle comptait voir le second concert à L.A. en fin de tournée. Mon visage s’illumina.

-Super ! On s’y verra sûrement ! Je te ferais visiter les coulisses.

J’ai déjà fait visiter les coulisses à ma mère et mes frères quand ils sont venus me voir à Las Vegas. C’était plus accessible que L.A. pour eux qui habitaient à Carson City, ma ville natale. C’était moi qui leur avais offert des billets VIP pour qu’il puisse vraiment bien profiter de tout. Ma mère était fière et heureuse pour moi. Ça m’avait vraiment ému de la voir comme ça. La vie n’avait pas toujours été facile avec elle… J’aimais pouvoir lui rendre ce qu’elle m’avait donné tout au long de ma vie en m’élevant comme elle m’avait élevé.

Alors que je venais de finir ma phrase, la bagarre entre les deux hommes près du billard éclata. Je levai un sourcil me disant que, parfois, les gens pouvaient être stupides. Tout ça pour une fille qui n’en valait peut-être pas la peine… Le sorteur ne tarda pas à intervenir pour séparer les deux hommes sous le sourire mutin et à peine caché de la blonde qui regardait la scène. Les deux hommes furent contraints de sortir. Bien fait pour la blonde… Elle ne repartira avec personne. J’esquissai un sourire.

-On voit que ce n’est pas le premier rodéo du sorteur.

Je disais ça en souriant alors que Leia s’excusa pour aller ramasser les verres abandonnés par les deux bagarreurs. Pour une fois qu’une bagarre ne faisait pas un seul verre cassé, ça devait faire des vacances à Leia dont le métier ne devait pas être facile tous les jours.

Elle revint avec un plateau rempli de verres. Leia rigolait. Elle était vraiment toujours de bonne humeur en toutes circonstances. Pas étonnant qu’elle soit tellement appréciée de tout le monde ici. Elle déclara que j’avais dû en voir, aussi, en tournée, des bagarres du genre. Je rigolai avant de la remercier sincèrement quand elle m’offrit une autre bière.

-Oui, j’en ai vu. Pas forcément au concert de BleedingHeart parce que les gens sont encore plus ou moins sobre pendant les premières parties. Mais pendant les concerts de The Burning Fire, il y a eu quelques bagarres. Rien de grave parce que la sécurité intervenait chaque fois rapidement mais il y en avait. Mais, pour avoir été dans le public pendant des concerts de The Lightening, ici c’était encore calme.

Il n’y a pas eu d’incident majeur mais des petites bagarres. Comme à presque chaque concert, finalement. Quant aux groupies, je ne pus m’empêcher de rougir un peu.

-Pour les groupies… Oui, il y en avait beaucoup qui faisaient tout ce qu’elles pouvaient pour arriver à leur fin… Et leur fin, c’était souvent de finir dans la loge de Stone, si tu vois ce que je veux dire.

Je rigolai en me souvent de la fois où il y avait littéralement 10 groupes devant la loge du batteur. C’était un peu après l’officialisation de sa rupture avec Apolline.

-Ça a empiré quand il a rompu avec Apolline… C’est dommage. Il faisait un beau couple tous les deux.

Je bus une gorgée de bière souriant toujours.

-Moi, je suis sorti avec l’une ou l’autre groupie. Elles étaient sympathiques mais c’était des histoires d’un soir. Personnellement, ce n’est pas ce que je préfère. Moi, je rêve de trouver une femme qui me comprenne et avec qui je pourrais partager ma vie… Puis, j’ai un bassiste qui a une degré de succès auprès des filles supérieur au mien.

Je souris et regardais Leia.

-Je suis peut-être un type trop simple pour la vie de rockstar... Enfin, pour tout ce qui est des aspects extérieurs à la musique.

Je parlais beaucoup et avec le sourire.

@ Billy Lighter

Duncan parle avec passion de son expérience en tournée et c’est à ce point contagieux que je voudrais qu’il continu de m’en dire d’avantage jusqu’au bout de la nuit. Je ne saurais me lasser d’entendre parler avec autant d’enthousiasme de quelque chose qui lui tient à cœur.  Comme Sonny quand il me racontait encore et encore la même course, le même bout d’histoire avec des yeux brillants.

Peut-être est-ce pour ça que je ressens un léger pincement au cœur quand il me demande si j’ai pu les voir lors du lancement de leur tournée ici même à Los Angeles et que je dois répondre par la négative.  Sauf que je saurai me reprendre à la toute fin de la tournée puisque j’ai mon billet déjà en poche, enfin, rangé chez moi et que cette fois rien ne m’empêchera d’y assister.

- J’adorerais ça !

Visiter les coulisses serait un privilège et je serais vraiment heureuse de pouvoir aller voir ce qui se cache en arrière scène. Sauf que les histoires de Duncan avec les groupies en chaleurs, je ne préfère pas trop les voir. Je trouve ça triste, ce genre de filles prêtent à tout pour coucher un soir avec une personne connue uniquement parce que justement, elle st connue. Et l’amour là dedans ?

Comme je l’ai prédis, la bagarre éclate et Michel, le doorman ne mets pas longtemps pour sortir tout ce petit monde hors du bar et intimé par sa présence, un minimum de retenu de la part de quiconque voudrait récidiver.  Je vais chercher les verres laissé au billard puis je reviens pour ranger tout ça avant d’offrir une seconde consommation à Duncan et servir quelques autres clients.

Lui aussi, tient, doit en avoir vu de toutes les couleurs  en tournées. Des esprits qui s’échauffent, l’alcool aidant la cause, ça doit faire des flammèches de temps en temps.  J’éclate de rire quand il me dit qu’effectivement, il en a vu mais ça se résumait surtout à des groupies faisant le pied de grue devant la porte de la loge d’Howard Stone et que c’était pire depuis qu’il avait rompu avec sa petite amie.

- Ils ont rompus ? J’ai du rattrapage à faire côté potin ! Je les savais en couple mais j’ai raté cet épisode !

Duncan continu son récit de tournée en disant que de son côté, il avait bien eu quelques petites histoires mais qu’il préférait vivre de vraies histoires, espérer trouver la bonne fille ce qui pouvait peut-être sembler contradictoire avec son statut de rock star.

Je me surprends à le regarder. D’une façon… différente. Je trouve ça beau, un homme qui n’a pas peur de vouloir la bonne fille plutôt que de cumuler les conquêtes.  C’est attirant, selon moi, de sentir qu’un homme comme Duncan observe un certains respect aux vraies valeurs et que même s’il a la possibilité de ramasser des filles à la pelle, il ne profite pas de son statut pour accumuler les conquêtes d’un soir.

Le bar est subitement plongé dans le noir et on comprend vite qu’une panne de courant vient d’interrompre la fête.  Selon Michel,  tout le quartier est plongé dans le noir. Ce serait un accident de voiture, non loin d’ici qui est à l’origine de la panne.  La bagnole doit avoir percuté un poteau électrique sinon, je ne vois pas trop comment elle a fait son compte.

- Ils vont encore dire que c’est un ivrogne tout droit sortit d’ici, je te gage ce que tu veux !

Tranquillement, l’endroit se vide et je me retrouve avec une fin de soirée de congé.

- Je vais souvent manger un truc en sortant du bar, tu veux venir partager une pizza avec moi ?

Je tente ma chance. Je n’ai pas envie de rentrée trop tôt, ni de finir la soirée seule et peut-être que Duncan  voudra lui aussi continuer la discussion avec moi.

Je l’espère…

@ Billy Lighter

Leia était enthousiaste à visiter les coulisses quand elle viendra nous voir en concert. Moi, j’étais enthousiaste à lui faire visiter l’envers du décor. En parlant d’envers du décor, j’avais raconté comment se déroulait ma tournée. Après que le sorteur ait fait son travail au sein du bar, j’avais aussi parlé des bagarres qu’il y avait lors des concerts mais, aussi, des groupies qui cherchaient à passer du bon temps avec leur artiste préféré à la fin des concerts. Certaines avaient une imagination sans borne pour arriver à leurs fins. C’était presque un sport pour certaines.

Moi, j’avais pu goûter à tout ça sans trouver que c’était forcément mon truc. J’étais peut-être trop simple pour être un womanizer… Ou c’est mon éducation qui fait ça… J’avais été élevé par ma mère et j’avais un profond respect pour les femmes. C’est peut-être pour ça que je désirais plutôt chercher la bonne au lieu de multiplier les conquêtes comme les rockstars en général. Je laissais ça à Stone qui, lui, c’était donné à cœur joie au point que sa copine avait rompu. C’était dommage parce qu’ils formaient un beau couple… Mais Howard avait trompé Apolline à au moins deux reprises. Apolline n’était au courant que de la seconde fois, je pense, mais moi, j’avais vu une fille sortir de la loge de Stone quelques dates avant leur rupture…

Leia n’était pas au courant de leur rupture.

-Oui, ils ont rompus au milieu de la tournée américaine… Stone a trompé Apolline… Depuis, ils ne se parlent plus.

Je fis une petite moue. Ça n’avait pas entaché leurs concerts mais, en dehors, on sentait bien la tension entre les deux. J’espérais que ça irait mieux au fur et à mesure.

J’achève mon récit avec reparlant de mon point de vue sur tout ça et le fait que j’étais, peut-être, trop simple pour vivre une vie comme les autres rockstars. Moi, ce que j’aimais, c’était faire de la musique et transmettre ma rage et mes idées au travers de mes paroles. Je n’aimais pas forcément le business, ni les excès qu’il y avait autour. Ça me correspondait moins.

Soudain, alors qu’on discutait toujours, le bar se retrouva dans le noir. On nous expliqua que c’était une panne de courant à cause d’un accident qui avait eu lieu pas loin d’ici. Ça écourtait la soirée de tout le monde car le bar, ainsi plongé dans le noir, ne pouvait pas continuer son activité. Je fis un peu la moue avant de faire une moue plus triste quand Leia se résigna à dire que les gens trouveront le moyen de remettre la faute sur le bar en disant que le fautif était un ivrogne tout droit sorti d’ici. Le Crazy Ginger avait une mauvaise réputation à causes des bagarres qu’il y avait et du public qui fréquentait le bar. Des préjugés venant de gens qui se croient parfait et sans histoire.

-Ouais… Les gens ont l’habitude de juger avant de vérifier et sans connaitre. Le Crazy Ginger est pourtant un super endroit.

Les gens sortirent du bar et Leia avait, par la force des choses, fini journée. J’allais lui demander si elle voulait que je la raccompagne chez elle mais elle me devança à disant qu’après journée elle allait toujours manger une pizza. Elle me demandait si je voulais l’accompagner. Un grand sourire s’afficha sur mon visage.

-Oui ! Ça serait vraiment super !

On quitta le bar ensemble. La rue était plongée dans le noir mais il suffisait d’aller quelques rues plus loin pour revoir la lumière. On trouva là-bas, une pizzeria assez accueillante et encore ouverte. On y entra pour s’assoir l’un en face de l’autre. Le serveur ne tarda pas à nous donner les menus alors que je ne faisais que regarder Leia. Avec la lumière du restaurant, je pouvais voir un peu mieux ses traits qu’au Crazy Ginger. Je me plaisais à remarquer qu’elle était vraiment jolie.

-Ça sera la première fois que je verrais un serveur te servir.

Je rigolai un peu. Je n’avais pas besoin de lire le menu, je savais déjà ce que je voulais.

-Tu sais… Quand je te disais que je n’étais pas un coureur de jupons… Je remarque qu’en fait, je n’ai jamais eu de relation du tout… Pas à long terme, en tout cas. J’ai tellement vécu pour la musique pendant des années que je n’ai pas trouvé le temps de trouver l’âme sœur.

Contrairement à mon frère qui avait eu la chance de trouver Alexie… Mon frère qui, côté cœur, n’avait pas toujours eu de la chance non plus surtout avec le suicide de Roxxy.

Je ne savais pas pourquoi je repartais sur cette conversation avec Leia… Je rougis d’ailleurs un peu en me disant dans ma tête que c’était con.

@ Billy Lighter

La présence de Duncan ce soir change de ma clientèle habituelle. Les barmaids, à force, nous devenons  un peu les confidentes des piliers de tavernes. Ils ont tous leur trucs à raconter, certains l’ont plus facile et intéressante que d’autres. Personne ne vit sa vie de la même façon mais en général, ils ont tous leurs petits bobos dont ils trouvent à venir se plaindre en buvant bière après bière ou alors ils flirtent carrément avec nous.

Je ne suis pas bonne au jeu de la séduction. Des barmaids du Crazy Ginger, je ne suis pas celle qui va porter le décolleté le plus plongeant pour attirer les regards et vendre plus de bières. Je préfère miser sur ma personnalité et, vu mon ancienneté ici et ce que je peux me faire en pourboire en une nuit,  pourquoi  je changerais ma façon de travailler ?

La conversation avec Duncan allait bon train jusqu’à ce que nous soyons plongés dans le noir et que mon patron annonce la fermeture du bar pour le reste de la nuit.  L’endroit se vide plutôt rapidement, non sans un vent de protestation de certains clients. Ils trouveront bien un autre endroit pour continuer la fête.

Sans trop réfléchir, j’invite Duncan à m’accompagner manger un morceau, puisqu’il est encore tôt, enfin, c’est relatif, disons que la nuit est encore jeune et que je n’ai pas envie de rentrer immédiatement dans mon appartement vide.

- Chouette !

Le temps de fermer ma caisse et de prendre mon sac, et nous sortons, remontant la rue vers une petite pizzeria  ou je vais souvent manger. L’endroit est sympa, ouvert tard pour ceux qui auraient une petite fringale en pleine nuit. Nous choisissons une table pour deux et on vient immédiatement nous offrir la carte, puis rigole doucement à la remarque de Duncan.

- Il faut une première fois à tout, non ?

Je regarde le menu, machinalement puisque je commande toujours la même chose : une pizza, spécial du chef.  La pizza ici, est délicieuse qu’importe les ingrédients qui la composent.  Giovanni, le chef,  fait lui-même sa pâte et la sauce, avec de vraies tomates, rien d’acheter en grande surface. Ce genre de petit restaurant ce fait de plus en plus rare et c’est bien dommage.

Duncan revient sur ce qu’il m’a dit au bar, un peu plutôt et je le regarde dans les yeux, sourire aux lèvres.  Sa vie amoureuse ressemble à la mienne.  Je n’ai eu qu’une seule relation sérieuse, avec un mec que j’ai sincèrement aimé mais qui n’était tout simplement pas  ‘’ le mien’’. On peut donc dire que, lui comme moi, n’avons pas forcément une grande expérience des relations amoureuses, pas que ça me gêne, je crois encore au coup de foudre, à l’amour avec un grand ‘’A’’ et tout ce qui vient avec.

- Je n’ai été amoureuse qu’une seule fois. Ça duré un bon moment, puis on a rompu… j’ai rompu. Pas par manque d’amour, mais parce que justement, je l’aimais trop pour l’empêcher d’avancer dans la vie. C’est… compliqué à expliquer…

Je baisse les yeux, un peu gênée. Raconter comme ça, ça peu sembler étrange mais fallait le vivre pour le comprendre. Sonny… je l’aimerai toujours, c’est un  type bien et il méritait de vivre une histoire avec quelqu’un qui pouvait l’encourager dans ses projets.

- Il n’y a pas de mode d’emplois pour les relations entre hommes et femmes… pourtant, ça se vendrait plutôt bien j’crois !

J’en aurais un exemplaire, ça c’est certains !

@ Billy Lighter

J’avais accepté la proposition de Leia d’aller, ensemble, manger une pizza. J’avais envie de continuer notre conversation sympathique. C’était la première fois que je parlais autant à la barmaid. En tout cas, ça m’avait donné envie de revenir plus souvent au Crazy Ginger.

On se dirigea vers une pizzeria toute proche. Elle avait l’air pas mal cette pizzeria et, à cette heure-ci, il n’y avait pas foule ce qui était encore plus agréable. On s’installa et on ne tarda pas à être servi en menu. D’où ma remarque que ça serait la première fois que je verrais la barmaid se faire servir. Ça la fit rire ce qui me fit sourire.

-Oui, il faut une première fois à tout.

Les gens étaient toujours différents en dehors de leur contexte de travail. Et c’était souvent plus agréable de leur parler quand ils ne sont pas occupés à travailler. Le travail de barman était plus éprouvant qu’il en ait l’air. C’était servir les gens mais aussi les écouter et entendre leurs histoires parfois tristes. J’étais certain que certains barman, rien qu’avec leur sens de l’écoute, avait déjà sauvé des âmes en peine.

J’analysais la carte me disant que j’allais prendre une pizza quatre fromages pour changer un peu de mes habitudes. J’étais d’une humeur à tester de nouvelles choses, c’était donc le moment d’opter pour une pizza que je ne prenais jamais.

Je repris la conversation là où on l’avait laissée au bar. Je déclarai, donc, que je n’avais jamais vraiment eu de relation de couple avec une fille. Je m’étais tellement centré sur le fait de percer avec BleedingHeart que je n’avais pas eu le temps pour ça. Maintenant que mon groupe avait percé et que j’avais goûté à la vie de rockstar pendant quelques mois, je me rendais compte que j’avais peut-être besoin de ça : d’une fille avec qui partager tout ça. Mon frère avait trouvé une petite-amie et je voyais à quel point ils étaient heureux. Je souhaitais pouvoir vivre la même chose que lui un jour.

Leia aussi n’avait pas eu beaucoup d’expérience de couple. Juste une mais elle a rompu. Elle avait rompu pour des bonnes raisons. Pour permettre à son petit-ami d’avancer parce qu’apparemment, les choses n’avançaient plus. Je pouvais comprendre la démarche mais ça n’empêchait pas Leia de paraitre gênée de ça.

-Je comprends… Quand les choses n’avancent pas, il vaut mieux prendre du recul et partir chacun de son côté. Si tout le monde est malheureux dans une relation, ça ne sert à rien de continuer. Parfois, rompre est la meilleure preuve d’amour.

Je souris alors que Leia disait qu’il n’y avait pas de monde d’emploi pour les relations homme-femme. J’hochais la tête en souriant.

-Oui, il m’en faudrait un exemplaire, je crois… Je n’ai jamais vécu en couple mais je pense qu’il me faudrait aussi un bouquin pour savoir comment draguer les femmes. Je ne crois pas être très doué pour ça.

Je rigolai à cette réflexion de ma part. J’avais déjà essayé pendant mon adolescence sans aucun succès.

-Et ton ex-petit copain… Vous êtes restés amis ? Ou il n’a pas compris que tu le quittais pour votre bien à tous les deux ?

J’étais curieux de nature… C’était peut-être pour ça que mes plans dragues d’ado ne fonctionnaient jamais…

@ Billy Lighter

Cette petite pizzeria est l’un des endroits où je préfère aller d’abord, et surtout, parce que la pizza est succulente mais aussi parce que c’est toujours tranquille, aussi tard la nuit. C’est la première fois depuis longtemps que je viens y manger avec quelqu’un, la dernière personne avec qui je suis venue ici c’était… Sonny.  Est-ce que inconsciemment je suis entrain de reproduire des schémas dans lesquels je me sentais confortable ?  

Non, en fait je crois que j’avais simplement très faim et que Duncan était heureux de m’accompagner dans mon délire gastronomique.

Et puis, peut-être qu’on a besoin de parler tous les deux.  Ça fait du bien, pas toujours, pas tout le temps mais parfois, de s’ouvrir a des gens qu’on ne connait pas tant que ça dans le fond. Avoir une vision différente sur une même situation.  Ce que vie Duncan, du moins ce qu’il m’en dit, n’est pas si différent de mon propre parcours.  Son amour, sa passion c’est sa musique et moi, je suis marié avec le Crazy Ginger. Même si pourtant j’ai d’autres aspirations, d’autres projets. Je stagne, j’ai l’impression que je ne sortirai jamais de ma zone de confort. Aller voir ailleurs si ça brille aussi pour moi.

Duncan c’est dans sa vie amoureuse qu’il fait du surplace.  Moi, ce que j’en pense, c’est que ce n’est pas plus mal de prendre son temps, de ne pas courir plusieurs lièvres en même temps, au moins Duncan n’aura pas la réputation d’être un salaud, briseur de cœur.

Moi  j’en ai brisé un cœur. Par amour, c’est bien ça le pire.

- J’aimerais qu’avec le recul, il en soit venu a cette conclusion là. Je l’espère en tous les cas.

Ce n’est pas expliqué à l’école comment se comporter en amour. Quand est-ce qu’il faut se retrousser les manches et continuer d’avancer ou quand c’est mieux de lancer la serviette.  

Duncan me fait sourire quand il ajoute qu’il n’y en a pas non plus sur la drague.

- Oh, non, détrompe toi…  Tu es très doué.

Son naturel, sa timidité bien canalisée, il dégage quelque chose de vraiment attirant, qui donne envie  de passer une main dans ses cheveux, sur sa nuque puis…

Sa question me sort de ma rêverie juste à temps.

- Oui, non. Je ne sais pas.  On ne s’est pas vraiment revu depuis.  Il me manque. Pas comme petit copain mais comme ami, parce qu’à la base, c’était ce que nous étions, les meilleurs amis.  La complicité que nous avions quand nous étions que des amis s’est dissipée après avoir formé un couple.  C’est de ça que je m’ennuie. Notre amitié.

Penser à Sonny me rend toujours triste.

Y’a des jours où je regrette notre rupture et que je me dis que nous aurions dû persister pour au minimum s’enfouir la tête dans le sable à se prétendre heureux et amoureux tout en bénéficiant d’une amitié qui elle, allait parfaitement bien.

- Ça non plus, ce n’est pas dans les livres.

Et puis bon, il vaut mieux avancer plutôt que de regretter le passer.

- Tu repars dans combien de temps ? Demain c’est mon jour de congé, tu aurais envie de faire quelque chose ?  Un bowling, ça serait rigolo qu’est-ce que tu en penses ?

@ Billy Lighter

Leia venait de me raconter sa dernière et seule relation. Celle avec un homme dont elle a décidé de se séparer pour l’aider à avancer. Elle l’avait quitté par amour pour lui en quelque sorte et je trouvais ça beau. Triste mais beau. Et Leia, encore touchée par cette partie de sa vie, disait qu’elle espérait qu’avec le temps, son ex en viendra à cette conclusion-là. Je lui souris.

-Je suis sûr qu’il y viendra. Je suis sûr qu’un jour il se dira que cette rupture était une preuve que tu l’aimais vraiment.

Parfois, quand on aime, il fallait savoir laisser l’autre partir. L’amour, c’est avant tout penser à l’autre et non à soi. C’est faire passer l’autre avant ses besoins. C’est l’aimer sans condition avec ses qualités et ses défauts. C’est, en tout cas, ma vision des choses. Une vision peut-être un peu idyllique mais à laquelle je m’accrochais…

Même si… Je n’avais aucune expérience en tant que couple. Faire percer mon groupe avait toujours été ma priorité et j’en avais un peu oublié ma vie privée pendant toutes ses années.

Leia regrettais que les modes d’emploi sur les relations amoureuses n’existaient pas et moi, je regrettais que ceux sur la drague n’existaient pas. A cette déclaration, Leia disait que j’étais très doué. Je me mordis la lèvre rougissant un peu. Est-ce que ça signifiait qu’elle croyait que je la draguais et que, pour cause, ça fonctionnait ? Je rougis d’autant plus en me faisant cette réflexion. Leia était une fille sympathique que j’appréciais… Peut-être que je la draguais sans m’en rendre compte et que c’était pour ça que ça fonctionnait. Je souris.

-Merci.

Leia me regardait et semblait comme rêver et ça me permis de retomber sur mes pattes après avoir autant rougi. Je revins alors sur la conversation sur son ex. Elle déclara qu’elle ne l’avait pas revu depuis et je pris un air un peu triste. Elle aurait voulu le revoir parce qu’elle l’aimait toujours en tant qu’ami. C’était dommage de voir une amitié s’effilocher à cause d’une rupture.

-Oui je comprends… C’est tout le problème de se mettre en couple avec son meilleur ami. Les choses changent quand on devient un couple qu’on le veuille ou non. J’ai des amis qui ont vécu la même chose que toi. Et, comme le disait Leia, ça non plus ça ne se trouvait pas dans les livres.

Mon sourire revint tout de même.

-Mais, qui sait, la prochaine fois que tu le verras, vous pourrez à nouveau rebâtir votre amitié et repartir sur cette relation d’amitié que vous avez perdu en chemin.

J’étais un éternel optimiste qui voulait toujours le bien pour tout le monde. Leia méritait de retrouver son ami et de pouvoir retrouver leur complicité détruite par une relation de couple.

Elle nous sortit alors de notre conversation qui semblait la toucher pour parler de mon départ avant de m’inviter, demain, à une partie de bowling. Mon visage s’illumina.

-Je repars après-demain mais demain je suis totalement libre ! Ça me ferait vraiment plaisir de sortir avec toi… Enfin de… De sortir faire un bowling avec toi.

Je rougi encore.

-Et, si tu veux, après la partie de bowling, je pourrais te montrer le vieux garage où je m’entrainais avec mon groupe avant qu’on ne signe. Il est encore à nous et encore aménagé. Je suis sûr que ça te plaira.

Ça faisait longtemps que je n’étais plus retourné dans notre petit garage qu’on louait toujours depuis le temps. C’était la première chose qu’on avait loué en arrivant à L.A. il y a trois ans.

@ Billy Lighter

J’ai l’habitude d’écouter les gens mais rarement de m’ouvrir à eux. C’est peut-être pour ça que la conversation avec Duncan coule d’elle-même vers les confidences et, pour une fois, ça fait du bien d’avoir l’opinion d’un mec et de sentir que j’ai fait la chose qu’il fallait faire.  

C’est rassurant, voilà le mot juste.

De plus, Duncan est quelqu’un avec un vocabulaire, qui est capable de faire des phrases intelligibles et composés de plus que d’onomatopées ce qui contraste avec le genre de conversation que j’ai en général  pendant que je travail. Et puis… il n’est pas désagréable à regarder, bien au contraire…

Assez parlé de moi.

Je n’aime pas me mettre en avant plan de toute façon et je doute que ce dont Duncan à le plus envie pendant sa pause de tournée soit d’entendre une barmaid se lamenter sur sa vie amoureuse aussi trépidante qu’une poignée d’asperge dans de l’eau bouillante.  Je change donc de sujet en proposant à Duncan de partagé une activité avec moi demain, puisque je suis en congé, si toute fois il n’a pas trop à faire avant de repartir.

Il part après-demain et, pour mon plus grand bonheur,  accepte de faire un bowling avec moi demain.

- Chouette !  Je ne suis pas très bonne mais j’adore y jouer.

Duncan surenchéri en proposant en plus de me faire visiter le garage où tout a commencé pour lui et son groupe.  La fille en moi ne peut s’empêcher d’être excitée à l’avance de pouvoir visiter un lieu qui deviendra certainement un endroit culte dans  quelques décennies d’ici.

- Bien entendu ! J’a dorerais ça !

Notre commande nous est apportée et nos pizzas respectives ont l’air délicieuses. J’ai un bon appétit, pour un petit gabarit tel que moi.

- Si tu aimes, peut-être que tu reviendras ici essayer différentes sorte de pizza. Ça deviendra peut-être une référence dans ton livre de gastronomie de rock star !

Je suis certaine que Bleeding Heart percera et se taillera une place de choix dans le monde de la musique actuelle.  

J’attends que Duncan savoir sa première bouchée avant de moi-même goûter à ma propre pizza. Depuis le temps que je viens ici après le boulot, j’ai fait le tour de la carte depuis belle lurette et comme je suis une fan inconditionnel de l’endroit, mon opinion n’est plus à faire.

- Alors ?

Je rigole avant d’attaquer moi-même mon repas.

- Je propose de lever mon verre de coca à nous deux, une nouvelle amitié !

C’est un peu, vraiment beaucoup, cucul mais on ne me changera pas.

@ Billy Lighter

Cette conversation tournée sur nos expériences et non-expériences amoureuses était sincère et plus constructive qu’elle n’y paraissait. Leia semblait encore avoir quelques remords par rapport à son ancienne relation. C’était une preuve qu’elle l’avait vécue à fond. C’était, aussi, une preuve qu’elle tenait à l’homme qu’elle avait aimé autrefois.

Je tentais de la rassurer même si ma pauvre expérience ne me permettait pas vraiment de l’aider. Malgré mes trente ans, je n’avais encore jamais été en couple.

Avant que les pizzas n’arrivent, Leia m’avait demandé si je voulais sortir faire un bowling avec elle demain. Je souris très heureux de cette demande que j’acceptai sans condition. Je ne partais qu’après-demain et j’étais heureux de pouvoir passer une partie de ma dernière journée à L.A. en compagnie de Leia. La barmaid était contente et ne me cacha pas ne pas être très douée au bowling. Je rigolai.

-Moi, je suis un as ! J’y jouais souvent pendant mon adolescence avec mes amis. Je t’apprendrais quelques trucs.

Ça sera l’occasion de faire encore plus ample connaissance surtout que j’adorais la compagnie de Leia. Je proposai même de lui montrer le garage où on s’est entrainé sans relâche avec mon groupe à notre arrivée à L.A. C’était un vieux garage mais il représente beaucoup pour moi. Elle accepta ce qui m’arracha un grand sourire.

On nous apporta, ensuite, nos pizzas. Leia disait que si je l’aimais, cet endroit deviendra peut-être une référence dans mon livre de gastronomie de rockstar. Elle croyait fermement que BleedingHeart allait aller loin et ça me faisait vraiment chaud au cœur.

-Avec des gens comme toi autour de moi et des autres, on aura tout le soutien qu’il nous faut pour aller le plus loin possible.

Je souris et commençai à manger ma pizza qui était vraiment délicieuse. Leia me demanda mon avis et après avoir avalé ma troisième bouchée, je souris.

-Elle est vraiment très bonne ! Je n’en ai jamais mangé d’aussi bon qu’ici !

C’était sûr : je reviendrais !

Leia proposa alors de lever notre verre à notre nouvelle amitié. Mon regard brilla et je levai mon verre regardant Leia droit dans les yeux.

-A nous deux et à notre nouvelle amitié.

Nos verres s’entrechoquèrent consacrant comme il le fallait cette nouvelle relation. En espérant qu’elle dur dans les bons comme dans les mauvais moments.

@ Billy Lighter