Quand le rideau était tombé sur les jeunes acteurs, j’avais enfin pu les applaudir comme il se devait ! J’y avais de nouveau été de quelques coups de sifflets à la fois parce que c’était mérité, mais aussi, un peu, pour faire enrager Kate… J’avoue… Mais après tout, elle avait cru que j’étais mort. Alors à moi de lui montrer maintenant que j’étais bien vivant !

Puis ça faisait rire Natacha…

Quand les applaudissements cessèrent, je pris la main de ma petite-amie et la portai à mes lèvres tout en plongeant mes grands yeux dans les siens.

-Faut qu’on aille près des chips… J’ai donné rendez-vous à Jess là-bas.

On se leva et on sortit de la salle en suivant le mouvement de la foule. Oh… J’espérais quand même qu’ils n’allaient pas tous se jeter sur les chips parce qu’après un rapide calcul dans ma tête, je me disait que ça allait faire court, tout ce que j’avais vu sur la table avant d’entrer et le monde qu’il y avait là… Fallait pas avoir fait le MTI… Heu… MIT.

Je m’étais tourné vers Nat et lui avait souris.

-Et peut-être qu’on verra ton frère aussi… On le déridera un peu…

Ouais parce que le petit Perry, il avait l’air tout tendu dans le public. Même s’il était pas habillé en costume cravate comme Natacha le décrivait tout le temps, il avait quand même l’air tiré à quatre épingles… C’était dingue ça… Le genre de gars, tu peux lui mettre un foutu training, il le porterait comme un trois-pièces… Un costume trois-pièces, hein, je veux dire…

On arriva de nouveau dans le grand hall de l’école où se donnait, ou se prenait ou je sais pas comment on dit, leur fameux verre de l’amitié. Je cherchai le blondinet Perry du regard mais il avait pas l’air d’être dans le coin… Si je le voyais pas, c’était qu’il était pas là, d’ailleurs. Parce que j’étais peut-être sourd comme un pot mais moi, au moins, j’y voyais quelque chose.

D’ailleurs, je repérai le plat de nachos sur une table un peu plus loin.

-Aaaaah ! Viens, Nat’ !

Il y avait là des nachos et du guacamole ! Tout ce qu’il me fallait pour être définitivement heureux… Ah non… Après avoir trempé un chips dans le guacamole et avoir commencé à le manger, je me rendis compte qu’il manquait le coca.

-Mais qu’est-ce que… ?

Je tournai mon regard partout à la recherche du coca… Bon, ok, j’arrête les frais, j’étais surexcité et réfléchissais comme un imbécile uniquement parce que je savais que Jess allait débarquer d’une seconde à l’autre et que je n’y tenais plus.

N’empêche que je repérai le coca qui était à une autre table, à l’opposé du hall !!! J’exprimai donc en renversant ma tête en arrière, mes déboires, tout haut, à Natacha.

-Pourquoi ?? Pourquoi ? Où est la logique là-dedans ?! Si je quitte les chips ici, les gens vont se ruer dessus pour les manger pendant que je serai parti là-bas me servir un verre ! Encore une organisation de profs ça !

Natacha affirma que ça allait aller et que plutôt que de se déplacer ensemble vers le coca, elle allait m’en ramener. Ravi, je l’embrassai en lui disant que tant qu’à faire, qu’elle ramène carrément une bouteille… ou deux… jusqu’ici… C’est ce qu’on aurait fait avec Daniele…

Natacha était à peine partie qu’un gros poids lourd me sauta sur le dos, vidant l’air de mes poumons d’un seul coup.

-Aaaahaaaa ! Jess !

Elle descendit de mon dos et vint se jeter dans mes bras. Je la serrai fort contre moi parce que même si je l’avais fait plus tôt dans la soirée, je m’en lasserais jamais.

-T’es la meilleure, tu sais ça ?

Et ma fille de jubiler en s’écartant de moi.

-C’est trop cool ! Maintenant, tu sais à quoi ressemblent Olivia et Julian et Tyler et Arthur et…

Je rigolai…

-Ah non non… Je sais pas… Moi, j’ai vu que toi sur la scène…

Elle fit la moue… Et j’avais aucune putain d’idée de combien elle me ressemblait.

-Tu rigoles là, Sniper !

J’éclatai de rire.

-Bah ouais ! Hey… Mais tu restais ma cible préférée, ma grande !

J’avais demandé à Sonne à ce qu’on reste encore quelques minutes le temps de proposer une interview à Evan et de prendre quelques photos vendables à Sørensen. Je sais que je lui en demandais beaucoup elle qui devait être fatigué et, surtout, qui était morte de faim. Mais je lui avais dit que je ne serais pas long.

C’est ainsi qu’on était sorti de la salle. J’avais jeté un rapide coup d’œil avant de sortie du théâtre et j’avais repéré, de loin, Apolline McLagan qui était accompagné d’un inconnu. Hé bien ! Il y en avait des célébrités présentes, ce soir ! De quoi faire de très bonne photo. J’eus un sourire en coin rien que d’y penser…

Une fois hors de la salle, on se dirigea vers le hall, Sonne et moi. Je n’avais plus qu’à attendre Sniper ! Celui-ci ne tarda pas à arriver en compagnie de la très belle Natacha Perry, l’ex d’Howard Stone. Les rumeurs de L.A.People m’étaient, donc, bien confirmées, ce soir. Evan et Natacha étaient bien en couple comme le montrait leur complicité. Quand Sonne s’éclipsa pour aller aux toilettes et que Natacha Perry s’éloigna de Kurtz, je me dirigeai vers lui. Sa fille avait déjà fait de même et, lorsque j’arrivai à leur hauteur, ils discutaient tous les deux. La ressemblance entre le père et la fille était frappante. Leurs yeux étaient identiques. Ça vaudra bien une petite photo !

Je sortis mon sourire mielleux. Je ne savais pas si Evan Kurtz me connaissait ou avait déjà lu certains de mes articles. J’étais devenu journaliste bien après que Sniper soit sorti des radars. Et, d’après l’article d’Amon qui relatait la vie tragique de Kurtz, il était mentionné qu’il vivait reclus dans l’Eastside vivant comme un pauvre. Je doutais qu’un homme sans revenu soit capable de s’acheter des numéros de Guitar&Pen. Mais, entre-temps, qui sait, il s’était petit remis à la lecture. La musique était sa passion après tout et, d’après sa petite sortie ou gala des Sherman, ça l’était toujours.

-Bonsoir, Monsieur Kurtz. Je suis heureux de vous rencontrer.

Je souris. Je n’avais, évidemment, jamais rencontré l’ancien artiste. J’étais bien trop jeune à l’époque de The Army. Seul mon père avait déjà eu la chance de le côtoyer lors de quelques fêtes à la villa Ricci.

Je lui tendis la main pour serrer la sienne.

-Je m’appelle Axel Moriarty. Je suis journaliste pour Guitar&Pen.

Mon sourire était toujours accroché à mon visage et je posais mes yeux sur la jeune Kurtz.

-Tu as été super sur scène, Jess. Félicitation. C’est vraiment une réussite.

Elle sourit et me remercia comme un gamine adolescente de son âge pouvait le faire.

-Merci M’sieur ! Mais la meilleure, c’était Livia !

Olivia Cortez… Décidément, c’était devenu, en l’espace de quelques mois, la coqueluche de L.A. J’ignorais les nouveaux éloges à l’égard de la gamine Cortez et je reposai mon regard sur Evan.

-Est-ce que je peux vous prendre en photo tous les deux ? Votre fille vous ressemble beaucoup et ça plairait aux lecteurs de certains magazines d’avoir une photo récente de vous ensemble.

Je jouais franc-jeu. C’était parfois la meilleure tactique.

J’aurais bien passé la main dans les magnifiques cheveux de ma fille, mais j’avais les mains trop grasses de chips alors je m’abstins. Jess était comme moi sur bien des points, mais sa beauté naturelle, elle la tenait de sa mère à n’en pas douter ! D’ailleurs, en parlant de ça, je ne pus m’empêcher de lui demander, un peu déçu pour elle :

-Ça m’étonne que ta mère est pas là. Elle a raté quelque chose.

Moi, fallait l’avouer, ça m’arrangeait bien. J’aurais été beaucoup moins à l’aise si Barbara avait été là. On avait certes aplani les choses entre nous, et Natacha y était pour beaucoup, mais… Ouais, je m’en voulais, maintenant que j’étais sobre et que je me rendais un peu mieux compte des choses, d’avoir été un sacré boulet pendant la majorité du peu de temps qu’avait duré notre mariage.

Jess haussa les épaules en souriant et en prenant une poignée de nachos qu’elle commença à grignoter.

-Il y avait la présentation de sa ligne de printemps aujourd’hui… Elle pouvait pas être là, mais t’inquiète ! Elle est venue assister à la répétition générale à la place. Donc elle a rien raté.

J’étais content pour Jess, puisque Barbara l’avait quand même vue sur scène. J’allais le lui dire quand un gars se présenta à moi. Pris de court, je serrai sans réfléchir la main qu’il me tendait sans plus faire attention que j’avais les mains grasses.

-Heu… Moi aussi.

Mais vous êtes qui, putain ?

-Evan… Appelez-moi Evan…

Et j’eus la réponse à ma question : il s’appelait Axel Moriarty. Ah, ben je savais toujours pas qui c’était. Il était journaliste chez Guitar&Pen.

-Ah… ouais…

« Et vous voulez quoi ? » disait mon regard aux sourcils légèrement froncés d’incompréhension. Bon, ok, il m’avait reconnu et il était journaliste, je le voyais venir à dix kilomètres… Mais je savais pas si je devais m’en réjouir ou aller me réfugier près de Nat’ pour le coup… D’ailleurs, sans m’en rendre vraiment compte, je m’étais mis à chercher après elle du regard pendant que l’homme félicitait Jess. Je ne reportai mon attention sur eux que quand Jess affirma que la meilleure, c’était Olivia Cortez.

-Heu… Non… non, moi, je suis pas d’accord avec ça.

C’était ma fille la meilleure.

J’avais cru un instant que c’était après Jess que le journaliste en voulait. Mais non, ce fut bien sur moi qu’il reporta son regard, au final. Il joua la partie cash, en demandant s’il pouvait prendre une photo de Jess et moi qui pourrait intéresser certains magazines. Je le regardai, bouche bée… J’en avais un peu envie… Et un peu pas envie.

-Heu… Je sais p…

Jess attrapa ma main à deux mains et trépigna à côté de moi, ses grands yeux levés vers les miens.

-Oh ouais ! Ouais ouais ! Faut que les gens te voient comme tu es sexy maintenant ! T’étais gros sur le dernier article !

Je pouffai de rire…

-Sérieux…

Je relevai mon regard sur le journaliste…

-Ok, c’est bon… Si vous voulez…

Jess sauta de joie avant de tirer sur ma main et en s’adressant au journaliste.

-Attendez, faut qu’on trouve un beau mur pas trop crado pour avoir un bel arrière-plan !

Je me laissai entrainer par ma fille jusqu’à un mur qui lui convenait tout en lui lançant :

-T’es presque pas habituée aux shootings photos, toi !

Elle se plaça et commença à poser alors que je m’adressai à Axel Moriarty…

-Quel magazine encore, vous avez dit ? L.A.People ?

Mon approche d’Evan Kurt fut plus ou moins réussie. Il ne s’était pas enfui en courant, donc, j’avais encore la chance d’obtenir les deux choses que je voulais. Je le saluai en serrant sa main qui, je m’en rendis vite compte, était grasse à cause des chips qu’il venait de manger. Je me retins de faire une grimace alors qu’il voulait que je l’appelle Evan et non Monsieur Kurtz. Il était de ces gens qui préféraient le langage familier au langage maniéré. Pas étonnant venant d’une ex-rockstar.

Je me présentai et je n’avais pas l’impression qu’Evan sache qui il avait en face de lui. C’était un avantage, pour moi, en quelque sorte. Evan n’aurait, donc, pas de préjugé vu qu’il n’avait aucune idée de qui j’étais. Je souris me tournant vers sa fille pour la féliciter pour son interprétation dans la pièce de ce soir. Mais, tout de suite, elle vanta les exploits de son amie, Olivia Cortez. Son père, lui, préférait largement sa fille. Ce qui était normal, bien sûr. J’esquissai un sourire mais ne dit rien de plus sur les déclarations de Jess. Je n’étais pas ici pour parler de Cortez.

Je lançai ma première demande à Kurtz. Je voulais une photo de lui en compagnie de sa fille. Rien que cette photo me rapportera de l’argent. Si pas d’Amon, d’autres journalistes people. Je ne cachai, d’ailleurs, pas à Evan que ma photo servira à ça. Il sembla bouche bée et hésita. Heureusement, sa fille, elle accepta avec enthousiasme. Elle voulait que son père se prête au jeu. Je ne cachai pas mon sourire. La gamine venait de me mâcher le travail. Les jeunes pouvaient, souvent, être très utiles.

Je rigolai un peu à la réflexion de Jess sur le poids de son père qui sembla amusé par cette réflexion. Il finit par accepter ma proposition et mon sourire s’élargit.

-Merci beaucoup.

Jess se mis en recherche d’un beau mur. Elle avait un bon sens artistique de l’image qu’elle devait tenir de sa mère créatrice de mode. Jess avait grandi là-dedans, donc, ce n’était pas vraiment étonnant. Evan se fit, d’ailleurs, tout haut, la même réflexion que moi.

-C’est une vrai petite artiste, votre fille.

Je souris laissant Jess commencer à poser avant qu’Evan ne me demande pour quel magazine je travaillais en supposant que c’était L.A.People. Mon sourire devint jaune. Je lui avais dit, il y a quelques secondes, que je travaillais pour Guitar&Pen. Qu’il confonde avec L.A.People me vexait un peu.

-Non, Guitar&Pen. Le magazine spécialisé en musique. Je ne fais pas partie des rapaces de L.A.People mais certains de mes amis en font partie alors je leur donne un petit coup de main.

J’illustrai ça en montrant mon appareil photo.

Evan avait une mémoire de poisson mais je le lui pardonnai. Il avait vécu 10 ans loin de toute civilisation d’après Amon.

Quand le père et la fille se mirent en position pour la photo, je capturai l’instant. Pour être certain que c’était bien d’en la boîte j’en fis trois presque identique en espérant qu’elles seront belles. Je n’étais pas un photographe, donc, on verra bien ce que ça donnera.

-Merci beaucoup. Vous étiez parfait !

Je souris et Jess sembla très contente. Je m’adressai, ensuite, à nouveau à Evan.

-Oh… J’ai encore une petite demande à vous faire, Evan. Est-ce que ça vous intéresserait de venir chez Guitar&Pen pour une interview ? Les fans de The Army sont très nostalgiques et vous lire à nouveau leur fera très plaisir. Qu’est-ce que vous en dites ?

Je sortis, à nouveau, mon sourire mielleux.

Le type, Axel, était journaliste. C’était dingue ce que je pouvais les attirer. Y avait presque pas eu une fois depuis que j’étais sorti de mon appartement miteux de l’Eastside où j’avais pas fini dans L.A.People. Le premier article avait fait mal parce que ça montrait une photo de moi à une époque, pas si lointaine, où la dernière chose dont j’avais envie, c’était qu’on me voit… Pourquoi je me terrais dans l’Eastside, selon vous ?!

Puis les articles s’étaient améliorés, en même temps que mon état, en fait. D’un autre côté, à partir d’un moment, c’était difficile de faire pire que ce que j’avais déjà vécu. Alors même les journaux, histoire de raconter autre chose, avait bien du dire que j’avais l’air mieux. Puis ce qui avait aussi attiré les objectif, ça avait été la présence de Nat’ à mes côtés, puisqu’elle était connue elle aussi.

Mais aujourd’hui, c’était un peu différent. Le type, Axel, venait carrément demander s’il pouvait prendre une photo alors que s’il voulait, il aurait très bien pu le faire sans que je le remarque parce que j’étais beaucoup trop focalisé sur Jess pour faire attention à quoi que ce soit d’autre…

Alors j’hésitais un peu, surtout parce que j’en avais envie mais aussi parce que je savais pas si c’était une très bonne idée. La photo était une chose mais ils allaient dire quoi, dans l’article ?

C’est Jess qui m’aida à prendre une décision. Elle voulait faire la photo, elle disait qu’il fallait montrer comme j’étais sexy maintenant parce que, selon elle, sur le dernier article qui était paru, j’étais gros… Bon… Ben… Allons redorer mon blason et prouver que j’avais toujours la ligne même si j’approchais de plus en plus dangereusement de mes 40 ans.

Jess me tira par la main pour nous placer en expliquant qu’il nous fallait un mur pas trop crado en arrière-plan et je souris à Axel quand ce dernier remarqua que ma fille avait une vraie âme d’artiste.

-Le contraire m’aurait un peu inquiété quand même…

Jess se mit à poser, tout à fait à l’aise devant l’objectif alors que le journaliste nous cadrait. Moi… Ben je restais moi parce que je devais dire que les shootings photos, ça faisait un peu longtemps, si on avait pu réellement appeler ça des shootings photos. Enfin soit, je me tenais juste à côté de Jess avec un air un peu perplexe parce que je me rappelais déjà plus trop pour quel magazine Axel travaillait.

Et vu sa tronche, je pensais bien m’être gouré en citant L.A.People… Il me dit que c’était pour Guitar&Pen qu’il travaillait, en m’en faisant une brève description.

-Ah ouais… Ouais Guitar&Pen… Je connais.

Les articles étaient plus longs à lire. Mais quand c’était sur un groupe que je connaissais et que j’aimais bien, je lisais l’article en entier… Pour le reste, c’était surtout les posters qui m’intéressaient… Enfin, avant… Y a longtemps quoi…

Il taclait les gars de chez L.A.People, quand même, le journaliste, en disant que c’était des rapaces… Et en même temps, il disait qu’il leur donnait un petit coup de main.

-Vous êtes un agent double, en gros.

Tant qui a des thunes, y a de l’espoir… Mais soit, je le laissai prendre ses photos parce que j’étais sûr que Daniele m’aurait dit de le faire… Puis parce que Jess en avait envie… puis aussi parce que j’en avais définitivement envie. Du genre pour éviter les réflexions du style de Kate qui s’était étonnée en me lançant un : « T’es pas mort, toi ? ».

Non, j’étais pas mort. Et je comptais bien le prouver.

Le journaliste prit plusieurs photo pour le plus grand plaisir de ma fille qui, ravie, enlaça ma taille de ses deux bras. Une main sur son épaule, c’était Axel que je regardais, les sourcils légèrement froncés alors qu’il disait avoir une autre petite demande à me faire… Et j’eus un petit ricanement cynique.

-Heu… me lire ? Je crois qu’ils préfèreraient surtout m’entendre… En vrai… non ?

Puis, souriant gentiment et haussant les épaules.

-Je sais pas trop… C’est le genre de truc pour lequel faudrait que je demande à mon manager avant.

J’avais pas fait attention en disant ça… Mais en gros, je venais de me griller en disant que j’avais de nouveau un manager…

Je regardai à nouveau aux alentours et vis Nat un peu plus loin qui discutait avec quelqu’un.

-Et peut-être à Natacha aussi…

Jess souris en me regardant.

-Moi, suis pour ! Pourquoi faut demander à Lele ?

Le spectacle s'était achevé sous les applaudissement de tout le monde, Nat' s'était carrément levé pour les félicité, oui , elle faisait jamais comme tout le monde ,mais, d'un côté; ça avait permit à d'autre de se lever et , pour finir, que beaucoup de personne une bonne partie de la salle- ne se lève aussi. Le fait de faire un boucan d'enfer dérangeait la femme à côté d'elle mais elle s'en fichait royalement, en plus, les enfants avaient été tous super!

A peine les lumières s'étaient rallumés qu'Evan avait prit la main de la jeune femme et s'était diriger vers le pot prévu pour les rencontres. Evan avait prévu de rejoindre Jess là-bas mais Natacha était persuadé qu'il avait surtout envie de chips. Toujours aussi souriante, elle l'avait suivit avant de rire à sa remarque sur Jack. "Ah! Toi aussi tu trouves qu'il a un balais dans le cul!" avait-elle dit alors que des parents l'a regardait d'un oeil noir après l'avoir entendu.

Une fois dans la salle, planté devant le guacamole, la jeune femme voyait son petit -ami être surexcité de voir sa fille et ça lui faisait vraiment plaisir. Il entama un monologue digne de Roméo & Juliette au sujet du coca. Elle se mit à rire un peu. "Je crois que la pièce t'es monté un peu trop à la tête, je vais te chercher ça, bouge pas!" Elle lui avait laisser un baiser sur les lèvres avant de partir pour aller chercher le coca. Elle prit son temps et, une fois avoir prit une bouteille, elle un des enfants s'approcher d'elle, lui demandant si elle était bien Natacha Perry, pipelette, Natacha était partie pour lui parler. Elle avait tellement peu de gens qui venait lui parler de son métier qu'elle était toujours heureuse de voir quelqu'un venir à elle.

La conversation dura un petit moment et quand l'enfant avec ses parents dû partir, elle se demanda si Evan n'était pas parti chercher une bouteille tout seul car il n'était plus à l'endroit indiquer. Elle le chercha du regard et vit sa fille près d'Axel Moriarty. Elle se mit à sourire un peu avant de retourner à table ,remplir plusieurs verres, prendre un plateau piquer d'un serveur qui commença seulement à le chercher quand elle était près du groupe où elle allait aller. "Bonjour!" avait-elle à Jess qui lui fit un grand sourire et à Axel. "Désolé pour l'attente, j'ai été alpaguer! Mais le coca et les chips au guacamole aussi!"

Grâce à Jess Kurt, j’allais obtenir la photo que je voulais. La première d’une petite série, je l’espérais. Il y avait assez de personnalité, ici, que pour faire des articles bien intéressant pour L.A.People…

Je crois que si j’avais choisi d’être journaliste people, j’aurais été encore plus redoutable que ce pauvre Amon.

Je caressais Evan et sa fille dans le sens du poil, notamment en complimentant la fibre artistique de la jeune Kurtz. Il déclara que le contraire l’aurait inquiété. Je souris de mon petit sourire. C’est vrai qu’avec deux parents artistes, c’était dur de ne pas l’être.

Alors qu’ils se mettaient à poser (surtout Jess), Evan ne se rappelait déjà plus pour quel magazine je travaillais. Il me fit l’insulte de dire que c’était pour L.A.People avant que je ne le reprenne. Il ajouta qu’il connaissait Guitar&Pen, ce qui était normal vu que le magazine existait déjà avant The Army. Ile ma qualifia alors d’agent double vu que je venais à la fois de dire que j’allais « aider » mes collègues journalistes people tout en les qualifiant de requin.

-En quelque sorte. La presse est un monde à part.

Un monde qu’une ancienne star comme lui avait déjà goûté pour le meilleur et pour le pire. Et j’avais bien envie qu’il y goûte à nouveau pour le meilleur et pour le pire, encore une fois.

Je pris quelques photo du père et de la fille avant de faire part, à Evan, de me demande d’interview. Il ricana cyniquement avant de me dire que les fans préféraient sûrement l’entendre plutôt que le lire. C’était certain. Je souris à mon tour répondant à son cynisme par mon petit sourire.

-C’est vrai. Mais vous lire est une première bonne étape.

Pour d’autres étapes ? Je ne savais pas. Evan était sourd depuis plus de 10 ans. Je ne savais pas s’il serait possible pour lui d’un jour chanter à nouveau.

Son sourire devint plus gentil et il déclara ne pas savoir s’il devait accepter ou non… parce qu’il devrait, d’abord, demander à son manager. La surprise se marque sur mon visage mais je la fis vite disparaitre. Evan venait de me lâcher qu’il avait un manager. Ça ouvrait l’hypothèse qu’il comptait reprendre la musique. Ça signifiait, donc, que mon interview aura, donc, encore beaucoup plus d’intérêt.

Je ne pouvais pas le laisser me dire « non ».

Je ne laissai rien transparaitre alors qu’Evan ajouta qu’il devait aussi demander à Natacha. Natacha qui était sa petite-amie d’après la presse.

J’allais répondre quand Jess m’anticipa en me révélant, aussi maladroitement que son père, l’identité du manager en question. Lele. C’était Daniele Ricci. Evan avait renoué avec son ancien manager. C’était une aubaine, cette information, pour Guitar&Pen.

Mon sourire s’élargit encore. Je venais de tomber sur une mine d’or mais je ne devais pas trop le montrer.

C’est ce moment-là que trouva Natacha pour entrer en scène avec des verres de coca mis sur un plateau. Le petite-amie d’Evan était sublime et était revenue une coqueluche des photographes people depuis qu’on l’avait trouvé en compagnie de Kurtz. Elle qui n’était que doubleuse de dessin animé, elle avait su s’entourer, au cours de sa vie, de nombreuses personnalité comme Howard Stone et, maintenant, Evan Kurtz.

Je répondis à son salut avec un très grand sourire.

-Bonsoir, Mademoiselle Perry.

Elle s’excusa de l’attente. Je lui souris.

-Ne vous en faites pas. Je les ai un peu occupés en attendant.

Je regardais toujours Natacha.

-J’étais entrain de demander à Evan s’il voulait participer à une interview pour Guitar&Pen. Beaucoup d’ancien fans de The Army aimerait lire, à nouveau, Evan parler de musique que ce soit celle de The Army ou celle que font d’autres groupes maintenant. Je pense que ça peut être intéressant d’avoir son point de vue sur l’évolution des styles et, aussi, d’écouter d’entendre des anecdotes d’antan.

Mon sourire s’élargit.

-Seulement, il voulait votre autorisation.

Je me tournai vers Evan.

-Je pense que vous méritez d’être montré dans la presse tel que vous êtes aujourd’hui. C’est-à-dire plein de vie et sincère.

Je lui montrais que c’était pour le montrer sous un bon jour. Et ce n’était pas un mensonge étant donné qu’il venait de me lâcher être à nouveau sous la coupelle de Ricci, le grand ami de Jimmy.

J’avais donc devant moi un agent double de la presse qui ne s’en cachait pas et qui allait vendre les photos qu’il était en train de prendre à ses ennemis… Mouais… Heureusement que j’avais l’habitude de ce genre de plan foireux avec Daniele et que ça ne me choquait plus depuis bien longtemps. Selon Axel, la presse était un monde à part et je penchai la tête sur le côté, souriant en fronçant les sourcils…

-Sans déconner…

Comme s’il m’apprenait quelque chose…

Après avoir pris quelques photos de Jess et moi, le journaliste enchaîna avec une nouvelle demande : il me proposait une interview en affirmant que ça ferait plaisir aux fans de The Army de me lire à nouveau. Et même si j’étais sûr que les vrais fans préfèreraient m’entendre chanter plutôt que de déblatérer des conneries en interview, c’était tentant quand même.

Le journaliste de Guitar&Pen déclara même, puisqu’il était aussi probablement psychologue, que me lire serait déjà une première bonne étape. Je ricanai…

-Ah ouais ? Vous croyez ?

C’était pas comme si j’en avais pas déjà franchi au moins une bonne dizaine, ces temps-ci, des étapes… Et une interview avait été bien loin d’être la première.

Mais, j’arrêtai quand même le cynisme et aussi de me foutre gentiment de sa gueule. Parce que j’étais quand même définitivement tenté.

Sauf que… Sauf que je n’avais pas l’habitude de prendre ce genre de décision tout seul. Depuis le début de ma carrière (et de celle de The Army mais, vu que tout le monde était mort, je pensais bien que je pouvais essayer d’arrêter de parler en « nous » ou en « on »), c’était Daniele qui arrangeait les interviews, qui les planifiait… Enfin, lui et sa secrétaire de l’époque, quoi…

Et ce fut donc ce que je dis à Axel : je ne pouvais pas lui donner de réponse maintenant sans avoir l’autorisation de Daniele. Je ne voulais pas faire d’erreur, pas même des erreurs marketing… Parce que j’avais beau être un artiste et ne pas y connaître grand-chose dans le domaine, je n’étais quand même pas de ceux qui se voilaient la face en se disant que l’art devait être complètement indépendant du marketing. Ce n’était pas vrai et ça ne l’avait jamais été. Enfin, pas si on voulait pas faire de l’art dans le caniveau quoi…

Je déclarai également qu’il fallait que j’en parle à Natacha… Pourquoi ? Heu… Parce que je disais tout à Natacha… Non, plus sérieusement, je voulais surtout avoir son avis quant à savoir si, en dehors du marketing et autres conneries, elle pensait que c’était une bonne chose que je fasse cette interview ou si elle ne me pensait pas prêt. Moi, je me sentais prêt mais je me sentais aussi prêt à aller au studio maintenant et à aller enregistrer l’entièreté de l’album que je voulais enregistrer d’un seul coup… En une nuit… Alors… J’étais pas sûr que je savais vraiment ce qui était bon ou pas pour moi-même.

Natacha était un excellent repère pour ça, de même qu’Andrew et Dan… Non… Pas Daniele…

Et comme, quand on parle du loup, on en voit la queue, Natacha réapparut avec un grand plateau de serveur plein de verres de coca. Mon visage s’illumina de la voir arriver juste au moment où j’avais besoin d’elle. Même s’il se serait probablement illuminé de toute façon, peu importe où, quand, comment…

-Oh yeah ! Nat !

-Oh yeah ! Nat !

Jess et moi, on s’empressa de prendre chacun un grand verre de coca sur le plateau alors que ma petite-amie s’excusait pour le retard en disant qu’elle avait été interrompue dans sa progression en chemin. Je lui souris.

-Hey… Dur dur la vie de star, chérie !

Je repris une gorgée de coca, enserrant toujours ma fille contre moi d’un bras autour de ses épaules avant de désigner Moriarty de la main qui tenait mon verre, puisque celui-ci affirma à Nat’ qu’il nous avait un peu occupés en l’attendant.

-Monsieur Moriarty a pris des photos de Jess et moi.

Qu’il va vendre à prix fort à des magazines people, mais soit… Ce fut plutôt Jess que je regardai en rigolant.

-Puisque ma petite Jess trouvais que j’étais gros sur le dernière article de L.A.People…

Et le journaliste d’expliquer en long et en large à Natacha le comment du pourquoi de l’interview… Parler de The Army et de vieilles anecdotes, ça, je pouvais faire… Je passais plus ou moins mes journées à radoter comme un vieux con sur de vieux trucs… mais pour ce qui était de parler de l’évolution des styles et de mon point de vue là-dessus… heu… ça faisait un peu trop sujet de dissertation pour moi, non ?

Puis, alors que je buvais à nouveau et que Jess suivait silencieusement mais avidement notre conversation, ce fut à nouveau vers moi qu'Axel se tourna pour me dire qu’il pensait que je méritais d’être montré dans la presse tel que j’étais aujourd’hui. Je pouffai de rire.

-Ouais… Et je pense aussi que ça vous fera un peu gagner le pactole aussi.

Mais, plus sérieux, je me tournai vers Natacha.

-Qu’est-ce que t’en pense, toi ? C’est ça que je veux savoir.

Je la fais, ou je la fais pas, cette interview ?

Prendre le plateau de coca avait été tout une aventure, elle avait eu la bonne surprise de voir quelqu'un reconnaître sa voix et elle avait donc parler un peu avec elle du projet qu'elle avait en cours ou de ce qui allait arriver bientôt en salle de cinéma. En tous cas, quand elle était arrivé vers Evan et Jess, une autre personne l'attendait.

Natacha n'était pas du genre à haïrles journaliste, au contraire, elle savait qu'ils faisaient leur travail et qu'ils fallait bien qu'ils gagnent leurs vies, elle ne connaissait que de nom et de visage Axel, en même temps, elle n'apparaîtrait jamais dans Guitar & Pen, elle qui chantait que dans des dessins-animés et le moins possible. Cependant, qu'il est "occupé" Evan et Jess ne l'enchantait pas vraiment, la dernière fois qu'elle avait vu un article d'Evan, ça n'avait pas été vraiment glorieux, elle voulait le protégé un peu de ses rapaces mais,Evan avait peut-être envie de parler avec ce Moriarty..."Si vous les avez occuper, c'est le principal!" avait-elle dit en souriant tout en servant les verres.  

La jeune femme fut surprise de savoir que des photos avaient déjà été faite, et son visage ne cachait pas cela. "oh" avait-elle lâcher. "Si cela n'a pas déranger Jess, tant mieux" avait-elle dit en ébouriffant les cheveux de sa belle-fille alors qu'elle lâchait en grognement amusée. Elle se tourna vers Axel en souriant. "J'imagine que cette photo n'aurait aucune valeur dans Guitar & Pen, faites en bonne usage." Elle se mit à rire un peu à la réflexion qu'avait faite Jess à son père. "Je dirais surtout que tu as maigris depuis la dernière fois que tu es sortie dans un lieu public" avait-elle dit amusée en regardant Jess. "Je n'irais pas dire qu'il était gros, il y a pire quand même!"

Puis la demande fut lâcher, Natacha écouta les arguments du journaliste avec intérêt. Il souhaitait juste avoir son avis sur les styles qu'ils se font en ce moment, sur les anciennes anecdotes de son groupe. Elle leva un sourcil en le regardant. "Je pense qu'il ne faut pas ressasser le passé, il y bien loin l'époque de The Army et je pense qu'on connaît déjà tout du groupe. Pour ce qui est des styles d'aujourd'hui, j'ai pas encore refait toute son éducation musicale" avait-elle dit avec amusement en regardant son petit-ami.

Puis Evan lui demanda son avis, son aval, est ce qu'il devait le faire. Elle réfléchissait un instant, buvant une gorgée de coca. Que pouvait-il bien raconter au magasine lors de cette interview? C'était surtout ça le problème. Elle regarda son petit-ami en haussant les épaule. "Tout fan de The Army adorerait entendre parler de toi dans une interview, mais ce qui me pose soucis, c'est , comme déjà dis, tu vas encore parler d'histoires que tout le monde connait. Je pense que seule la photo que tu as prise avec Jess convient. Tu ne peux pas encore parler dans une interview de projets neufs, moi-même je n'ai pas ses informations!" avait-elle dit avant de conclure. "Pour moi, tu devrais attendre quelques mois, mais si tu souhaites la faire, fais là."

Ma demande était simple et mes arguments étaient solides. Je mettais en avait que les fans seront déjà heureux de lire une interview d’Evan. Que ça serait une très bonne première étape. Ce à quoi l’ancien chanteur ricana sans que je comprenne vraiment sa réflexion. A part que c’était particulièrement cynique. Alors, je le pris au premier degré avec toujours le même sourire.

-J’en suis même sûr.

Après ça, je reçus une information en or sans même que Jess ou Evan ne s’en rendent compte. Ils venaient de me dire concrètement qu’Evan avait comme actuel manager Daniele Ricci. C’était une information qui en entrainait d’autre dont celle qu’Evan avait repris la musique. A quoi bon avoir un manager, sinon ? Mais je ne m’exclamai pas. Il ne fallait pas que je grille mes possibilités d’obtenir une interview avec Sniper. Tout comme je ne devais pas non plus attirer l’attention des autres personnes présentes ici sur nous. Les murs ont des oreilles et L.A.People a, certainement, dans sa poche, tous les murs de cette ville.

Avant d’accepter l’interview, Evan voulait demander à Daniele et à sa petite-amie. Je connaissais Daniele… Je savais qu’il ne refuserait pas. Je ne savais pas s’il en serait de même pour Perry.

Par chance, la petite-amie de Sniper était présente et ne tarda pas à nous rejoindre avec du ravitaillement. Jess et Evan s’exclamèrent pendant qu’on se salua mutuellement, Natacha et moi. Elle s’excusa, par ailleurs, de son retard ce qui fut entièrement pardonné par Evan qui parlait de la dureté de la vie de star. Natacha Perry était une star du doublage mais elle était, surtout, une star par procuration vu que ses premières apparition dans la presse people était due à sa relation avec le batteur de The Burning Fire, Howard Stone.

Je déclarai avoir occupé Jess et Evan et elle disait que c’était le principal. Evan ajouta que j’avais pris des photos ce qui surpris un peu Natacha qui disait que si ça n’avait pas embêté Jess, c’était le principal. Je vis de la complicité entre les deux filles. La jeune Jess semblait aimer sa nouvelle belle-mère.

Natacha, n’était pas dupe, elle savait que la photo que je venais de prendre n’aurait aucune valeur pour mon magazine mais elle savait, aussi, qu’il me serait facile d’en faire « bonne usage ». Je lui souris.

-Ne vous en faites pas. J’en ferais le meilleur usage qui soit.

La vendre au magazine people était le meilleur usage qui soit.

Evan, Jess et Natacha finirent par rire ensemble des paroles rapportées de Jess sur le poids de son père. Je les regardais interagir ensemble comme une petite famille. Evan avait changé du tout au tout depuis l’article sorti par Amon plus tôt dans l’année.

Bref, ceci étant dit, je finis par lâcher ma demande à Natacha puisque Evan voulait son autorisation. Je déballai mes arguments en détaillant un petit peu, ce qui sera évoqué pendant ladite interview. Après mon argumentaire, Evan pouffa de rire pour dire que ça allait, aussi, me faire gagner le pactole. Il n’était pas dupe. Il savait comment ça marchait. Je lui souris sans répondre à sa réflexion. Mon sourire en lui-même voulait dire que, oui, ça allait aussi me faire remporter le pactole mais que c’est un peu mon métier de sauter sur les opportunités quand elles se présentent.

Je reposai mon regard sur Natacha quand elle prit la parole pour dire qu’il ne fallait pas ressasser le passer et que, pour ce qui était de l’éducation musicale de Sniper, elle était encore à refaire. Un sourire en coin s’afficha sur mon visage. Je sentais, déjà, des réticences dans la voix de la petite-amie de Kurtz. Celles-ci se confirmèrent quand Evan demanda son avis à Natacha et qu’elle déclara que raconter des histoires déjà entendu ne servaient à rien et que, pour les projets en cours, personne n’avait encore le fin mot de l’histoire même pas elle. Je me retins d’afficher un sourire plus large. Il y avait, donc, bien des projets en cours. C’était maintenant confirmé par la petite-amie d’Evan. Mais ceux-ci étaient encore secrets même pour les proches d’Evan.

Bref, pour elle, il fallait encore attendre quelque mois mais elle précisa que s’il avait envie de la faire, il pouvait. Je souris. Je devais sortir des arguments pour essayer que faire pencher la balance dans mon camp parce que la petite-amie d’Evan venait de me compliquer la tâche.

-Beaucoup d’anecdotes du temps de The Army ont été rapporté par des médias. C’est bien d’avoir l’avis du dernier membre encore en vie en personne. C’est bien pour éclairer des parties de l’histoire encore floue ou fausse. Les fans sont friands de tout ça. Je pense que c’est bien plus utile qu’on ne le croit.

Je me tournai vers Evan.

-Puis, j’imagine que vous avez entendu quelques musiques actuelles, Evan. Même si vous n’avez pas encore tout entendu, votre avis intéressera les fans.

Je n’avais pas vraiment d’autres arguments mais ils me semblaient bons. Je ne pouvais qu’ajouter :

-Puis, ça vous remettra dans le bain pour vos… Futures projets secrets ?

Il fallait toujours une « première interview » et je voulais qu’elle me revienne.

-Si vous hésitez, vous n’êtes pas obligé de me donner une réponse tout de suite. Je peux vous laisser mon numéro et vous n’aurez cas me donner une réponse par téléphone.

Je lui souris toujours aussi conciliant.

Natacha, quand je lui appris que Moriarty avait pris des photos de Jess et moi, sembla à la fois surprise et légèrement réticente à cette idée. Elle ne partageait pas l’enthousiasme de ma fille qui, elle, avait trouvé que ce serait une bonne idée de me montrer sous un jour un peu plus glorieux que la dernière fois, ce qui n’était pas forcément difficile même si, si je me rappelais bien, j’étais en plein phase montante quand j’avais été pris avec Natacha par un paparazzi.

Evidemment, la jeune femme connaissait le système à peu près aussi bien que moi et il ne fallait pas lui faire un dessin pour qu’elle sache que ces photos allaient se retrouver partout… sauf dans Guitar&Pen. Mais bon, je tins quand même à lui dire que, d’après Jess, j’étais gros sur la dernière photo en date alors si je pouvais donner une un peu meilleure image, j’étais pas vraiment contre.

Natacha rigola et je lui souris quand elle dit que je n’étais pas gros, que j’avais plutôt maigri depuis ma dernière sortie. Mais… Si j’avais maigri… C’était que j’avais eu quelque chose à perdre, non ? Et donc que j’étais gros, en toute logique. Mais bon, c’était gentil quand même. D’autant que ma petite-amie s’adressa à ma fille en disant que je n’avais pas été si gros que ça (et donc, un peu gros quand même). Je tirai la langue à Jess en souriant, mais ma fille eut quand même le dernier mot.

-Si. Il était gros. C’est l’amour qui te rend aveugle, Natacha.

Je haussai les épaules et jouai un air faussement boudeur.

-Pouah… N’importe quoi.

Natacha à mes côtés, la conversation revint sur des sujets plus sérieux avec Axel qui argumenta à l’attention de Nat’ sur l’intérêt que je fasse une interview pour Guitar&Pen. Pendant ce temps-là, je tâtais distraitement le dessus de mes hanches sous le regard amusé de Jess qui articulait silencieusement à mon attention : « Gros ! ».

Mais bien vite, je repris le fil de la conversation entre adultes qui se déroulait entre ma petite-amie et Axel. Puis, j’affirmai vouloir savoir ce que Natacha pensait de cette idée.

La réponse… ne fut pas forcément celle que j’aurais voulu entendre… Mais il fallait bien se rendre à l’évidence que Natacha avait raison. Les histoires de The Army, tout le monde les connaissaient quant à mes projets… Nat ne voulait pas que j’en parle à la presse sans lui avoir parlé avant à elle de ce que j’étais en train de manigancer avec Dany… Mouais… C’était légitime, en plus…

Natacha préférait que j’attende encore quelques mois mais elle ne m’interdisait pas non plus de faire l’interview si j’en avais envie… Je pinçai mes lèvres :

-J’ai un « pour » de Jess et un « contre » de toi… Va falloir départager tout ça.

Et j’avais un peu ma petite idée sur qui allait faire pencher la balance. Moriarty, lui, balança quelques arguments en plus et il n’avait pas tort sur un point : beaucoup d’histoires de The Army étaient fausses, parce que rapportées par les médias… Mais aussi et peut-être plus souvent encore, parce qu’on avait menti… ou embelli les choses… ou fait en sorte de ne pas se retrouver derrière les barreaux.

Je ne pus m’empêcher de ricaner quand le journaliste parla « d’éclairer des périodes de l’histoire encore floues ou fausses »… Et je faillis me retourner vers Natacha pour lui demander quel était le délai de prescription pour « incendie volontaire d’un bâtiment semi-public »… Mais je me retins… Finalement…

Je pourrais aussi raconter à la presse que, pendant que Daniele était en tournée avec The Lightening, j’avais été saccager sa villa alors que j’étais en pleine crise de boisson…

Je m’étais un peu perdu dans mes pensées, avec tout ça et ne revins sur terre que lorsque Moriarty affirma que je n’étais pas obligé de lui donner une réponse direct.

-Heu… Ouais… Ouais donnez-moi votre numéro que je puisse réfléchir à ça…

Je me tournai vers Natacha :

-Hein, c’est mieux comme ça… Je vais pas faire ça sur un coup de tête.

Même si j’en crevais d’envie…

Natacha n'aimait pas vraiment les médias, enfin, en soit, elle s'en fichait un peu quand il s'agissait d'elle, mais ici, Evan était le sujet et elle ne voulait pas qu'on déplume le bel oiseau qu'il commençait à redevenir. Elle avait donc été un peu réticente à l'idée de voir ce journaliste avec Jess et son petit-ami. Les photos qu'il avait dû prendre et les informations dont ils avaient pu parler n'étaient sans doute pas tomber dans l'oreille d'un sourd, Moriarty allait très certainement vendre les photos, ce qui ne plaisait pas du tout à la doubleuse. Elle n'avait jamais aimer cet homme, l'image qu'il donnait de lui n'était pas belle selon elle.

Evan voulait cette photo pour se montrer dans son meilleur jour. Sa fille annonça qu'il avait été gros. Natacha préférait largement dire qu'il avait maigrit, elle était dans l'optique de détourner les mots pour les rendre les plus sympathiques possible. Un peu comme la vision d'un verre à moitié plein plutôt que vide. Elle se mit à rire un peu face à une Jess qui lui indiquait qu'elle était aveugle à cause de l'amour. "Tu verras ça quand tu seras plus grande" avait-elle dit en faisant un clin d'oeil.

Puis, Axel l'a fit entré directement dans le sujet de sa venue aux côtés d'Evan. Elle l'écouta attentivement et réfléchisse un instant sur sa demande. Elle n'était pas pour que son petit amis fasse une interview maintenant, cependant, il était libre de faire ce qu'il voulait. Elle tenta de rester sérieuse tandis que son petit-ami et sa fille étaient acteurs d'un film muet qu'elle regardait parfois du coin de l'oeil et qui l'amusait beaucoup. Elle lui avait alors indiqué la raison de sa réticence, bien sûre, le journaliste allait argumenté et elle n'attendait que cela de l'entendre.

Elle croisa les bras, réfléchissant tout de même un peu pour ne pas froisser l'homme qui était en fasse d'elle. "Bien sûre, ce que vous dîtes là semble donner un bon papier mais une seule page...Quand on peut en avoir deux ou trois d'ici deux mois...Je pense qu'il vaudrait attendre un peu pour ses fameux projets secret." avait-elle dit en souriant un peu.  Evan indiqua que Jess était pour et elle haussa les épaules. "Après, si tu veux la faire, tu peux, tu es libre de l'a faire."

Axel donna son numéros à Evan pour ne pas qu'il donne de suite une réponse, c'était la meilleure chose à faire, au moins, il pourra y réfléchir plus posément et ne pas accepter dans l’effervescence du moment. Elle regarda Evan en souriant, lui prenant la main doucement. "C'est la meilleure chose à faire chéri..."