Peyton tacla Howard à nouveau en tapa là où ça faisait mal, physiquement et psychologiquement : dans son genou. Enfin, elle parla de son genou. Je crois qu’elle aurait vraiment tapé dedans, au sens propre, elle aurait subi le même sort qu’Apolline Mclagan. J’avais jeté un œil vers mon ami qui se défendit à la Howard Stone. C’est-à-dire que Lola se prit plus ou moins un mur de nonchalance qui laissait penser que la question ne l’avait pas dérangé le moins du monde. Pas plus que ça ne semblait le déranger de dire que ce qui lui avait valu ça était une histoire de drogue. Mais il passa sa dette sous silence.

La chanteuse n’en rajouta donc pas sur le sujet puisqu’elle se rendit compte qu’elle ne pouvait plus rien en tirer. Je commençais à me rendre compte, lentement mais sûrement, de ce que Howard voyait de détestable en elle.

Ouais… Seulement, faudrait mettre le reste de mon corps au courant de la chose parce qu’il avait suffi que la fille se lève et vienne se coucher entre nous deux pour m’exciter. Je voulais pas croire mon frère quand il insinuait que j’avais « peut-être » un problème à ce niveau-là, que je devrais « peut-être » demander l’avis d’un médecin ou d’un psy là-dessus. Mouais… Je préférais penser que j’aimais juste vraiment ça… « Peut-être » un tout petit peu plus que les autres. C’était tout.

Ça donne mieux que de me dire que j’étais un pervers ou un obsédé…

Peyton me donna l’impression de vouloir évincer Howard, en lui disant d’aller dormir, pour mieux se focaliser sur moi.

Ooooh non ! J’allais me marier moi ! Et dans quelques jours seulement ! Hors de question que je déconne maintenant. J’aimais Bailey, aucune autre ! Même si mon corps laissait penser le contraire. Comme ne manqua pas évidemment de le faire remarquer tout haut la chanteuse quand j’essayai de l’éloigner de moi, et accessoirement de Howard, en lui demandant d’aller rechercher la bouteille de l’autre côté du jacuzzi.

Je soupirai et renversai ma tête en arrière quand je compris qu’elle ne bougerait pas. Si j’avais été plus fort, je l’aurais menée au bord de l’orgasme et puis l’aurais plantée là ! Sauf que je savais que si j’essayais de jouer à ce jeu-là, j’étais foutu. C’était couru d’avance !

-T’es vraiment pas cool, comme fille. Et puis le corps, c’est mécanique… Ça agit par réflexe…

Toutes les excuses… sont bonnes.

Et pendant que j’étais aux prises avec mes propres pulsions, Lola et Howard continuaient à se lancer des piques. J’avais l’impression que j’allais devenir cinglé et ça n’allait pas tarder à me mettre à cran. Juste au moment où j’allais repousser Peyton et m’éloigner pour aller chercher la bouteille, magnifique prétexte qui me tendait les bras, la chanteuse se mit à me caresser d’une main. Mes yeux s’écarquillèrent, dans un premier temps à cause de la surprise parce que je ne m’y attendais pas… Mais ensuite, parce que Lola savait clairement y faire…

Je soufflai, mes muscles se contractant à la fois de stress et de plaisir. Je secouai négativement la tête quand Peyton me demanda si j’avais des projets dans l’immédiat, mais ce que je dis ensuite n’avait rien à voir avec sa question. Je n’avais pas compris sa question, de toute façon.

-Non… non… non…

Mais alors que je murmurais mon refus répétitif, la chanteuse se redressa vers moi et m’embrassa. Je soupirai… Et le baiser ne dura que le temps de mon soupire parce que je le brisai juste après, dans un bref accès de lucidité.

Et là, je la repoussai.

-Arrête.

Je la repoussai, pas brusquement, mais fermement quand même, l’éloignant de moi et puis prenant mes distances en allant rejoindre la bouteille de champagne à l’opposé du jacuzzi par rapport à la chanteuse et Howard.

Je fixai alors Peyton… La transpiration dégoulinait de mon front tellement ça me demandait un effort surhumain de ne pas craquer. Je grognai :

-Je suis en couple. Je vais me marier avec une femme qui en vaut la peine, pas une petite prétentieuse comme toi. Et pour ton info, petite garce, mon meilleur pote est en couple aussi et je te garantis que si sa copine l’apprend, elle va te découper en rondelles.

Spoiler:

@ Billy Lighter

La première tentative d’Hank pour éloigner Peyton de lui avait échoué. La p’tite Lola préférait carrément l’chauffer plutôt que d’aller chercher la bouteille de champagne déposée un peu plus loin. J’savais où Peyton voulait en venir. Son regard sur moi laissait pas beaucoup place à l’imagination.

Moi, j’décidai d’y aller à contre-pieds en commençant des caresses affirmées sur ses jambes. Mais elle continuait à se centrer que mon pauvre pote en disant que si Hank l’était pas bien, son corps, lui, il l’était. Peyton savait qu’Hank allait s’marier. On le lui avait pas caché. Et elle essayait quand même de le faire craquer.

Mais bon… Lola était une p’tite garce… Sa réputation était plus vraiment à faire.

Hank grinçait des dents et se défendit en disant que son corps, c’était mécanique. J’crois qu’il commençait, maintenant, à se rendre compte de qui était Lola. Et qu’il allait pas tarder à salement la détester. Lui avait fallu le temps… L’avait pris moins de temps à détester Apolline qui était, pourtant, ma p’tite-amie.

De mon côté, j’essayais toujours de sauver mon pote du craquage en caressant Peyton tout en lui envoyant des piques rien que pour que son attention soit toute à moi. Mais je déchantai assez vite quand elle posa son talon juste à l’endroit où il ne fallait pas le poser. Je laissai échapper une soupire me mordant la langue pour essayer de réfréner mes pulsions.

Mais Peyton savait y faire pour me donner envie…

Et elle se défendit sur ce que je venais de lui dire. Pour ça elle m’attaque sur mon « inactivité » avec mon groupe. J’fis la moue.

-J’fous des trucs. Mon groupe a sorti un album et j’pars bientôt en tournée à travers le monde…

J’réussi à dire ça avant de laisser tomber ma tête en arrière à cause du massage de Peyton. J’me retenais de manifester mon plaisir…

Mais alors que j’me défendais, Lola se recentra sur Hank et lui demanda s’il avait des projets, là tout de suite. Elle essayait, absolument, de l’avoir… Jusqu’à pousser le vice jusqu’à l’embrasser. Je redressai la tête. Oh ben merde… Je marmonnai :

-Oh merde !

Et j’crus bien qu’Hank était cuit, là. J’savais qu’il savait pas se retenir et vu comme Lola insistait, ça allait pas tarder à arriver le dérapage.

Pourtant, ça arriva pas… Hank mis fin au baiser et demanda à Lola d’arrêter avant de la repousser et d’aller près de la bouteille de champagne.

Lola était toujours trop près de moi et pour oublier ce qu’elle venait de faire à mon corps, j’pris ma bouteille de vodka et en bus quelques gorgées. P’tain, j’étais pas encore assez bourré que pour en plus avoir de tension dans mon boxer. L’alcool, c’est pas miraculeux. Même si j’sentais bien que ma vision commençait à se troubler vraiment beaucoup.

J’regardai Hank qui déclara qu’il était en couple avec une femme qui en valait la peine. Il traita Peyton de garce et parla aussi d’Apolline. Un sourire s’afficha sur mon visage. L’avait fait fort, là, le Hank. J’regardai Peyton.

-Mange ça, p’tite conne.

C’est vrai que si Apolline apprenait ce que Peyton venait de faire, elle la tuerais. Et… J’dois avouer que j’voudrais bien voir ça.

-Il t’as dit qu’il était en couple… T’as quand même essayé de le chauffer. C’est pas cool, Lola.

J’buvais toujours pour essayer d’oublier l’envie que j’avais tout en regardant Peyton. J’aimais bien la voir quand elle pétait des câble alors j’voulais voir en péter un à cause d’Hank. J’la regardai avec un sourire en coin… C’était p’tètre présomptueux mais j’me sentais protéger par la réplique d’Hank… Comme si Lola allait être refroidie après ça.

@ Billy Lighter

Je savais  qu’il se passerait quelque chose de marrant ce soir mais je ne m’attendais âs à ce que ça le soit doublement. Non seulement Hank, après que je l’ai embrassé, pète un câble mais Howard en ajoute en me traitant de petite conne alors qu’il me caressait sans gêne sous l’eau.

J’écoute attentivement la remontrance de l’acteur,  ramenant mes jambes devant moi puis j’allonge mes bras  sur les rebords du spa, de chaque côté. Je fais mine d’être attentive à tout ce qu’il me dit en hochant vigoureusement de la tête et quand c’est Howard qui  ajoute son grain de merde, je tourne vers lui un regard faussement affecté.

Puis, j’éclate de rire.

- Alors petit a)  vous m’avez suivis ici et petit b) vous avez demandé pour du fun sans spécifier quel fun! Alors faites votre propre analyse de confiance les mecs !

Ils ne manquent franchement pas d’air. Dès l’entrée dans la chambre j’ai envoyé des signaux clairs. Je me suis balader à poil après que North m’ait aidé à me débarrassé de ma robe et ils m’ont rejoins dans le jacuzzi, en toute connaissance de cause.

Mais c’est moi la p’tite garce, la p’tite conne.

Si ça leur plaît.

Sauf que eux, deux grands connard qui n’écoutent rien de plus que leur queue.

- La porte est par là !, dis-je en pointant derrière moi sans regarder. Je ne vous ai rien demandé, moi, au contraire c’est vous qui vouliez venir squatter ma chambre.

Mais bien entendu, c’est de ma faute, Si ça peut flatter leur conscience, alors ainsi soit-il.

- Vous ne voulez pas que ça aille plus loin, parfait !Mais avant de me tenir pour la seule responsable de ce qui ne s’est pas vraiment passé, regardez votre nombril, messieurs !

Le mien, il est clean.

Je me lève et je sors du jacuzzi, prenant ma serviette dans laquelle je m’enroule et, sans un dernier regard sur mes sans abris préférés  je me dirige dans ma chambre, refermant la porte derrière moi.
Qu’ils profitent du jacuzzi tant qu’ils veulent, Qu’ils vident le bar à sombrer dans le coma si ça leur fait envie ! Qu’ils en vomissent sur la moquette, j’en ai rien à faire. Les mecs, sont tous pareil. Ils veulent se faire chauffer, ils font en sortent qu’on croit que c’est ce qu’ils veulent et quand on se lance, ils reculent pour nous en tenir responsable.

Tout fini toujours par se savoir.

Je plains leurs copines…  

@ Billy Lighter

Ok, Howard avait raison.

Lola était détestable et juste détestable. Il n’y avait rien de bon à tirer de cette fille et elle le prouva en éclatant de rire avec ses grands airs de pimbêche, ses jambes repliées contre elle pendant que je lui disais, en gros, qu’on avait aucune envie (et encore moins le droit) de la baiser.

Je grommelai dans ma barbe quand elle répliqua que c’était nous qui l’avions suivie et que c’était nous a qui avions demandé du fun.

-Petit a), pétasse, te suivre n’est pas un crime. Petit b) il y a d’autres formes de fun que la baise, d’autant que je t’ai dit d’entrée de jeu que j’allais me marier.

Et ce n’était pas parce qu’elle se baladait à poil qu’on devait forcément lui sauter dessus.

D’autant que, je l’ai déjà dit, et je le maintiens, cette fille avait vraiment une drôle de tête… Pour ne pas dire qu’elle avait tout simplement une sale gueule.

Elle ajouta que la porte était là en nous désignant la sortie et qu’elle n’avait rien demandé, que c’était nous qui voulions squatter sa chambre.

Je haussai les épaules avant de prendre la bouteille de champagne dans une main.

-Ouais… la chambre. Pas ton corps. On est pas des animaux.

Parce que c’était bien là que le bât blessait ! Elle ne nous avait pas eus, on n’avait pas voulu la sauter et du coup, ça ne lui plaisait pas. En gros, on aurait pu rester dans sa chambre, à condition de la baiser, y aurait pas eu de problème… Mais on avait dit « non »…

Peyton affirma qu’avant de la tenir responsable de ce qui ne s’était pas passé on devait se regarder dans une glace… Je secouai la tête d’incompréhension.

-Heu… Hein ? Quoi ? Comment tu veux qu’on te tienne responsable de quoi que ce soit puisqu’y a rien eu ?

Si on donnait un mode d’emploi pour comprendre les gonzesses, j’avais du loupé le jour de la distribution…

On ne voulait pas que ça aille plus loin, de fait. Il ne s’était rien passé, de fait. On était pas non plus entrés dans sa chambre par effraction puisque c’était elle qui nous avait fait entrer dans le but commun de nous amuser.

Après, on avait pas la même vision de ce qu’était « s’amuser », et ça s’arrêtait là.

Bon… Ok… les insultes avaient peut-être, à la limite, été de trop de notre part. Et encore parce que j’avais prévenu AVANT que j’étais pris. Deux fois.

La chanteuse se leva, sortit du jacuzzi et s’enroula dans un drap. Moi, je la regardai même pas. S’il y avait à un moment eu une chance que je craque, là, il y avait autant de chance que je dérape qu’avec Jessica Hill.

Je terminai la bouteille de champagne en quelques gorgées et quand elle fut vide, je la balançai contre la porte que Peyton venait de refermer derrière elle et celle-ci se brisa en mille morceau. Si la chanteuse décidait de sortir de sa chambre à pieds nus, à coup sûr elle allait se couper. Et j’en avais rien à foutre.

Je regardai Howard et portai un véritable toast :

-A toutes ces gonzesses qui jouent les salopes et jouent les victimes après !

Et Dieu sait ! Dieu sait qu’il en a créé toute une flopée !

-L’aurait mieux fait d’éjaculer dans un mouchoir ce jour-là…

J’étais plein… Ça se voyait ? Je glissai à nouveau vers Howard et lui prit sa bouteille de vodka pour en boire un coup.

-Tu sais quoi ? On devrait piéger toute sa suite.

@ Billy Lighter

Hank venait de violemment rejeter Peyton et j’en avais rajouté une p’tite couche par après… Tout ça parce que j’trouvais jouissif de la voir se faire reprendre de volée. Parce que j’aimais bien que Lola s’prenne un mur. Parce que c’était toujours comme ça quand on était ensemble : ça merdait.

Et ça merda encore aujourd’hui. Encore plus vite parce qu’Hank était là.

Lola éclata d’un rire clairement sarcastique et balança des arguments qui nous accablaient. Ouais, on l’avait suivi. Et ouais, on n’avait pas spécifié quel fun. J’fis la moue. Lola, elle avait des arguments pour tout.

Mais Hank aussi…

Et il balança les siens sous la même forme. Et l’avait raison aussi. Suivre Lola dans sa chambre, c’était pas un crime. Et on avait jamais dit qu’on voulait baiser. Mais j’supposais que l’faite qu’on la rejette violemment lui avait pas trop plu.

J’regardai l’échange en m’noyant dans la vodka.

-Ouais… Il l’a dit qu’il allait se marier.

Mais j’devais avouer que moi j’avais attendu d’être ici pour dire à Peyton qu’on était en couple. Parce que j’me disais bien qu’elle nous aurait jamais invités si elle n’y avait pas eu une opportunité de nous avoir dans son lit.

J’connaissais Peyton.

Et j’me connaissais.

Ça pouvait finir que comme ça… Pas au lit… Mais en dispute et en haine.

Hank balançait les insultes aussi sûrement que j’le faisais et que Peyton balançait ses piques.

Lola montra alors la porte de sortie de la suite et se défendit encore que c’était nous qui voulions venir ici. Et Hank répliqua que c’était la chambre qu’on voulait pas son corps. Ouais, c’était pas faux ça…

Hank en balançait assez pour que j’aie pas à renchérir. Mais Peyton se défendait bien en disant qu’on ne devrais pas le tenir responsable de… De quoi ? Y’avait rien eu… C’est d’ailleurs ce que lui dit Hank. Même Peyton, dans sa phrase, avait dit qu’il y avait rien eu. Bref, personne était responsable de rien sauf d’avoir blessé l’orgueil de chacun.

Là-dessus, Peyton se leva et enfila un essuie autour d’elle avant de s’barrer dans sa chambre. Bon, au moins, on risquait plus de déraper… Mais j’savais que Peyton en resterait pas là. Elle avait pas aimé ce qu’on avait fait et j’savais qu’elle pouvait nous le faire payer. J’étais pas encore assez bourré que pour la croire inoffensive.

Hank acheva la bouteille de champagne super rapidement et balança la bouteille sur la porte de la chambre de Peyton. J’écarquillai les yeux.

-P’taiiin.

Y’avait du verre partout maintenant… Et nos chaussures étaient dans la suite… Nous dans l’jacuzzi sur la terrasse.

-Y’a du verre partout…

Hank porta alors un toast. L’était désabusé par le comportement de Peyton. Ouais, c’est sûr que Peyton montrait pas les meilleurs côtés de la gente féminine.

Je levai ma bouteille de vodka.

-Amen à ça !

Je bus un coup en écoutant Hank continuer à se plaindre des femmes. Moi, j’aimais bien les femmes. Elles étaient pas toutes comme Peyton.

Mon pote s’approcha de moi et prit ma bouteille de vodka. J’fis la moue mais l’idée qu’il balança par après me fit oublier que mon pote venait de me priver d’alcool pour s’garder tout pour lui.

-Ouaaais. Bonne idée.

L’allait falloir passer par le verre avant ça… J’fis la moue. Peyton était dans sa chambre. Elle ruminait sûrement ce qu’il venait de se passer et elle allait sûrement préparer sa vengeance. L’allait falloir l’occuper et couvrir nos arrières pour piéger sa suite (ouais, j’sais, ça a rien de logique).

Je regardai vers Hank.

-Mais Peyton est toujours dans la suite… J’sais ! Je vais aller l’occuper pendant que tu t’occupes de foutre la merde.

Inconsciemment, je m’assurais, en allant voir Peyton, qu’elle ne fera pas de conneries ou qu’elle ne prépare pas une connerie et, aussi, je m’assurais qu’Hank ne s’enfonce pas en s’confrontant à elle. Parce que j’savais qu’il était en sursit… L’était plus entamé par l’alcool que moi et j’savais qu’il pouvait déraper et inconsciemment j’voulais pas que ça arrive.

Pas quand j’étais là en tout cas…

-C’est parti !

J’me levai du jacuzzi et en sorti. J’essayai d’éviter les verres qui étaient éparpillés partout devant la porte de la chambre de Lola. Mais j’titubais et certains morceau était tout p’tits… Alors je me coupai plusieurs fois.

-Aïe ! Putain !

Mes pieds morflaient mais j’étais un peu anesthésié par l’alcool alors c’était vivable. Je toquai à la porte de Peyton avant de rentrer et de fermer la porte derrière moi laissant Hank à son travail.

J’regardai vers Lola.

-Lola… Désolé d’pas avoir craqué. Mais j’aime Apolline… T’sais, Apolline Mclagan… La guitariste de mon groupe.

Super l’entrée en matière… On voit à peine pas que tu veux gagner du temps, Stone…

Pourquoi j’étais ici encore ?

@ Billy Lighter

Je croyais franchement avoir la paix de ces deux là, qu’ils allaient se noyer dans le jacuzzi ou, plus sagement, tout simplement déguerpir.  Puisque «  Monsieur Je-Vais-Me-Marier » joue les vierges offensées et que son petit chien de poche apparemment lui aussi en couple refuse je jouer à un jeu auquel je les croyais consentant.

Avec Stone, ça toujours été que pour ça. S’envoyer des piques, se descendre mutuellement pour finir au lit. Et l’autre, que je ne connais pas, ne semblait pas vouloir fuir en m’aidant avec ma robe et lorgnant sur mon cul alors que je me dirigeais vers la terrasse. Non plus qu’il s’est privé de me rejoindre, me sachant nue.

Mon mec irait rejoindre une fille à poil dans un jacuzzi à Vegas, je pèterais un câble monumental. Qu’il soit resté bien sagement assit de son côté ou non, ce serait exactement la même chose.

Et puis quand on est sur le point de se marier – ou non – quand on est heureux en couple, on ne suit pas une nana dans sa chambre d’hôtel en prétextant vouloir avoir du fun. Et encore moins dans le jacuzzi. Le message était ambigu et parce que je suis celle qui a lancé l’opération, je suis la p’tite garce de l’histoire.

Ça aurait été à ce point difficile que de dire en entrant dans la chambre quelque chose du genre «  ouais merci de l’hospitalité, nous pourrions se faire un Monopoly ? «  Il n’y a pas plus clair comme message.

Putain je rage ! J’assume pleinement de passer pour la salope en général : j’en suis une ! Mais pas quand c’est pour méprise dont je ne suis pas responsable.

Et pas moyen de décanter tranquille qu’il faut qu’Howard entre dans ma chambre sans attendre que je ne l’invite.

- Tu as trente seconde pour vomir ta merde puis foutre le camp, pigé ?

Je le regarde, fronçant les sourcils, mes deux mains levées devant moi paume vers le plafond en l’écoutant me débiter une absurdité complètement inutile, l’air de lui dire «  t’as bientôt fini? »

- Ok ? Et ? Tu est venu me dire quoi en clair, Stone ?

Parce que j’en ai rien a foutre qu’il soit en couple avec Analine  ou Amandine, j’sais plus qui ! Il pourrait l’être avec son copain l’acteur que j’en aurais  rien à foutre !

- Quand on est en couple, et minimalement, quand on est heureux, on ne suit pas une gonzesse dans sa chambre d’hôtel surtout pas quand on a une histoire comme là notre, connard et on de la caresse pas sous l’eau non plus ! Tu crois qu’elle serait heureuse de savoir comment tes mains se baladaient aux limites de l’acceptable, Amandine ?

Et elle n’aimerait pas savoir qu’en plus, il me relance dans la chambre. J’suis nue sous les draps, je lui dis ou pas ? Parce que, franchement, je n’attendais pas de visiteur alors pourquoi m’encombrer de vêtements ? Alors si je me levais de mon lit, il ne pourrait absolument pas me le reprocher, mais il le fera. Parce que c’est Stone et que ce genre de type pathétique comme pas possible ne savent absolument rien faire d’autre que de rejeter la faute sur les autres dans le but unique de se soulager la conscience.

Sa mère aurait mieux fait d’avaler cette nuit là!

- Sois mignon… rejoins ton macaque et foutez moi la paix ! Trouvez vous une autre suite, ailleurs, mariez-vous dans la première chapelle que vous croiserez, j’en sais rien mais je vous donne 4 minutes pour  dégagez.

@ Billy Lighter

Je commençais à en avoir plein le cul de me faire arnaquer par des gonzesses, au cas où ça aurait pas été clair jusque-là ! Et ça, le petit discours outré d’une des Reines des Salopes, plus l’alcool que j’avais dans le sang donna ce que ça donna : des bons arguments bien sentis et bien saupoudrés des pires insultes que je pouvais trouver et une bouteille de champagne éclatée sur la porte de la chambre de la chanteuse une fois qu’elle se fut retirée toutes son arsenal à nouveau drapés dans un draps brodé des lettres d’or du Bellagio.

Résultat… Résultat, je n’avais plus qu’à reporter mes pulsions sur Howard.

Non. Je déconne.

N’empêche qu’après mon petit discours sur les femmes que le batteur ponctua d’un religieux et traditionnel « Amen à ça ! », j’ajoutai, plus sombre.

-Y a vraiment des jours où je regrette de pas être né tarlouze. C’est Bob Marley qu’avait raison, Dieu ait son âme.

Je m’étais rapproché de Howard, mais sans aucune intention de me le faire. C’était la bouteille de vodka que je voulais, pas lui.

Après en avoir bu quelques gorgées, j’avais eu une idée de génie digne de mon meilleur ami ! Ouais, ce meilleur ami là, qui offrait des furets à ma future épouse et qui s’accouplait avec des jeunes filles de 16 ans.

Je proposai de piéger la suite de Lola. Il approuva l’idée à 200% et on sortit du jacuzzi.

Howard se coupa, mais pas moi. J’avais de la chance… un peu trop… Est-ce que ça voulait dire que j’étais cocu ? Peut-être… Mais bon, c’était pas comme si ce serait la première fois.

Howard entra dans la chambre de la fille et moi, je me retrouvai en slip en plein milieu de la suite à regarder autour de moi en cherchant après une mauvaise idée.

Je trouvai du sel, et j’en mis dans les bouteilles d’alcool du bar. Puis il me fallut une autre idée.

Mais comme j’en trouvais pas… Je commençai juste mollement et méthodiquement à tout détruire : déchirer les coussins des fauteuils, mettre du coca partout, vider les bouteilles de Perrier à terre, casser les lampes, le tout en faisant un minimum de bruit pour pas alerter la chanteuse.

Elle payait pas les boissons, mais elle allait devoir payer les dégâts…

Quant à nous ben… ni vu, ni connu.

Je ramassai nos vêtements que je gardai en boule dans mes bras.

-Howard ! On y va ! On a pas que ça à faire !

Je trouvai un bibelot plutôt lourd, un presse-papier en métal et le lançai plusieurs fois vaguement en l’air, pour le rattraper dans la même main, tout en gardant nos vêtements sous mon autre bras.

-Y a sûrement plein d’autres filles qui, en plus d’être beaucoup plus jolies, seront beaucoup plus sympa que Lola ! Allez ! On s’en va !

Et je balançai le bibelot en plein dans la baie vitrée qui éclata. Le bruit m’impressionna moi-même, comme si j’avais aucune idée qu’en toute logique, mon geste aurait pour conséquence de faire éclater la vitre. Je portai ma main à ma bouche et étouffai un :

-Oh merde !

Les yeux écarquillés.

@ Billy Lighter

L’allait loin Hank… Il s’énervait tellement qu’il en venait à s’dire qu’il valait mieux qu’il change de bord. Moi, les filles pouvaient toutes être comme Lola, j’changerais de bord pour rien au monde.

J’haussai les épaules à la réflexion d’Hank qui était une réflexion d’homme désespéré. Et j’avais de la compassion pour lui jusqu’à ce qu’il me vole ma pauvre bouteille de vodka qui avait pas trop envie de se faire vider par un type aussi morose. Mais il la but quand même sous mon regard un peu triste.

Enfin, ça dura pas longtemps. Juste le temps qu’Hank balance son idée de piéger la suite de Lola. Une idée qui m’intéressa tout de suite parce que c’était amusant.

Mais fallait faire diversion. Et j’me dévouai pour ça. Parce qu’Hank, l’allait déconner s’il allait dans la chambre de Lola. Alors, c’est moi qui y allai en m’coupant au passage dans ces fichus morceaux de verres qu’Hank avait foutu partout pour rien.

J’finis par entre dans la chambre de Peyton sans vraiment attendre son accord. J’avais pas le temps pour ça. Je devais faire diversion. J’vis bien que Peyton était pas contente du tout de me voir… Elle me laissait que trente seconde pour causer.

Et c’est ce que j’fis en moins de temps que trente secondes. J’lui parlai d’Apolline et du fait que j’étais en couple. Ok, ça voulait pas dire grand-chose… Mais j’m’étais quand même excusé, non ? Ça faisait toujours bien de s’excuser.

Mais ça semblait pas clair pour Peyton… J’fis la moue en m’adossant contre la porte les bras croisé et toujours en boxer.

-Bah que j’suis en couple et que c’est pour ça que j’ai pas craqué dans le jacuzzi.

En d’autre terme, ça voulait dire que j’aurais craqué si j’avais pas été avec Apolline. Mais j’aurais craqué avec n’importe quelle fille qu’elle s’appelle Lola ou non.

L’alcool commençait sérieusement à montrer ses effets. J’savais les cacher pendant un temps mais là, j’avais p’trère un p’tit peu abusé de la vodka. Du coup, j’savais plus pourquoi j’étais dans la chambre de Peyton et j’savais plus vraiment quoi dire…

Mais c’est pas grave… Peyton parla à ma place en me faisant la morale. Enfin, c’était pas vraiment une « morale »… C’était juste la vérité. Peyton avait raison et j’crois que ça faisait plus mal que si elle m’avait insulté ou m’avait envoyé une pique comme elle le faisait d’habitude. Non… Là, elle avait raison. On aurait pas dû la suivre. J’savais que venir ici, c’était pour se faire tenter. J’savais que ça allait tourné mal dès que la réceptionniste a dit que c’était Lola qui avait la présidentielle.

Parce que quand j’étais avec Lola, ça finissait toujours mal.

J’fis la moue baissant un peu la tête comme un gosse qui venait de se faire engueuler par sa mère.

-Elle s’appelle Apolline… Mais, t’as raison… J’aurais p’tètre pas dû faire ça.

J’aurais dû rester sagement au casino à boire de la vodka. Mais j’savais pas rester sage. C’était impossible pour moi.

J’regardais plus le sol que Peyton qui semblait pas très habillée sous ses draps. J’commençai à entendre Hank foutre le bordel quand Lola m’demanda, à sa manière à elle, de foutre le camp. Avec plein de piques et d’insultes… Mais c’était comme ça qu’on se parlait toujours.

Et on entendait encore plus de bordel dehors. Hank quand il disait qu’il allait foutre le bordel, il le foutait. Mais j’restais contre la porte au cas où Lola voudrait sortir.

-J’me demanda si on pourra un jour se faire une conversation sans que ça finisse au lit ou que ça finisse en insultes… J’pense pas que ça soit possible. C’est nul quand même…

Ok, j’étais bourré… Et je disais vraiment n’importe quoi… Ou alors, j’disais ce que je pensais pour une fois. J’aimais pas détester les gens et j’aimais pas que les gens me détestent. Mais y’avait quelque chose chez Peyton qui me faisait la détester et quelque chose chez moi qui la faisait me détester.

Alors que j’allais encore philosopher, Hank m’appela en disant qu’on devait se barrer. Hank, il était comme ça. Quand il en avait marre, il se barrait sans demander l’avis des autres. Il envoya une pique à Lola en gueulant qu’il y aurait sûrement des filles plus sympas et plus jolies que Peyton dehors.

Je regardais Peyton.

-J’dois y aller.

Et je sortis de la chambre en laissant la porte ouverte et en évitant, cette fois-ci avec succès, les morceaux de verres au sol. Je ne m’arrêtai que quand Hank balança un truc sur la baie vitrée.

Qui éclata…

Ça fit un boucan de malade et je me bouchai les oreilles. Oh meeeerde…

Ma pensée, Hank la dit tout haut. Là, on était vraiment mal. Ça puait les frais… Et pas que ça… J’entrouvris la bouche en évitant de me retourner vers Peyton. J’voulais pas voir sa tête. J’voulais pas voir ses expressions et j’voulais pas l’entendre nous gueuler dessus.

Alors, j’fis la meilleure des choses à faire dans ce cas-là.

Je regardai brièvement les débris de fenêtres. Puis, Hank.

-Viens ! On s’casse !

Et sans attendre sa réponse, j’me mis à courir en boxer vers la sortie sans prêter attention au sang que j’foutais partout parce que j’avais un coupure au pied. Je ne regardais même pas derrière moi voir si Hank suivait. J’me dirigeai dehors puis vers l’ascenseur que j’appelai en appuyant plusieurs fois sur le bouton d’appel.

-Allez viens ! Dépêche-toi !

Ok, j’étais bourré… Mais j’voyais pas comment on pouvait s’en sortir autrement qu’en fuyant. Peyton pouvait très bien appelé les flics et j’avais pas envie de finir mon p’tit jour à Vegas en cellule…

@ Billy Lighter