Le « Howardchnikov » n’est pas un cocktail qui révolutionnera l’histoire des cocktails au travers le monde mais en ce qui concerne mon mariage, je le trouve parfaitement dosé et à l’image du couple que Hank et moi formons. Il est corsé, velouté, sucré et avec une petit pointe explosive  quand on ne s’y attend pas.

Je me faufile au travers de nos invités, m’arrêtant de temps en temps pour faire la connaissance de certains, enfin presque tout le monde puisque  je ne connais pas la moitié des gens qui sont venus célébrer notre mariage.  

Cependant, je suis un peu comme Hank et j’ai besoin d’avoir autour de nous que des gens dignes de notre amitié. Ce qui fait que je ne me sens pas mal vis-à-vis des nouveaux visages, sachant que s’ils sont là, c’est que mon mari se sent bien en leur présence et ça me suffit.

Je rencontre  un oncle et une tante avec qui je dois bavarder un bon 15 minutes avant de repartir à la recherche de Hank qui doit, en principe, être entrain de discuter boulot avec son frère et le petit bout d’homme, tout en buvant un coup. C’est quand même chouette que de faire connaissance de tous ces gens qui ont tous un truc marrant ou un bon souvenir à me partager au sujet de mon mari.

Ça me fait tout drôle.

J’ai l’impression de le redécouvrir au travers de regards de gens qui l’aiment.

Je me sers sur un plateau au passage, quelques boulettes de viandes sauces épicées puis quand j’aperçois Apolline, je la serre contre moi en rigolant.

Mon bonheur me sort par tous les pores de ma peau. Je flotte, c’est aussi simple que ça. Rien ni personne ne saurait assombrir cette journée plus que parfaite.

Le temps avance bien et on me demande si je juge le moment opportun pour qu’on amène le gâteau. Dans l’immédiat,  ce qui me vient en tête c’est la bataille entre Hank et moi à savoir le quel de nous deux écrasera le plus de crème au beurre sur le visage de l’autre avant de s’embrasser avec appétit. Le serveur fronce des sourcils voyant que je ne suis plus tout à fait avec li, perdues dans mes rêveries.

- Heu… Bien oui je crois que c’est un bon moment et les invités voudront peut-être porter des toasts, nous faire part de leur vœux en allant au micro avant que mes amis montent sur scène…

J’ai si hâte que Hank entende lui aussi  la magnifique chanson composé par notre duo préféré et qui m’a fait pleurer de joie. Je sais que ce soir aussi, en l’écoutant de nouveau, j’en aurai la chair de poule et que je deviendrai émotive.

Mais je l’assume !

Je suis heureuse !

Je trouve enfin Hank, qui était bien caché, en retrait avec ses complices dans le crime cinématographique. Je me presse contre lui par derrière en l’enlaçant.

- Mon mari voudrait-il m’accompagner quelques instants ?

C’est une question que je li soumet mais qui s’adresse subtilement à Stopher et Turner à comprendre  « désolée de vous interrompre mais j’ai besoin de l’homme de ma vie quelques instants! » Ce à quoi ils ne s’opposent pas.

Mais avant de dire à Hank quoi que ce soit, je l’embrasse tendrement une fois passer devant lui, l’enlaçant toujours et, le baiser terminé, je reste un moment a le regarder dans les yeux faisant nos corps balancer doucement.

- Tu sais que tu es très beau, chéri ?

Je pourrais e regarder comme ça des heures de temps. Sans jamais  m’en lasser.  Seulement, nous ne sommes pas seuls au monde et la question du gâteau nous rattrape alors qu’on vient nous trouver pour nous dire que, quand nous sommes prêts, nous pourrons commencer.

- Après le gâteau, que dirais-tu si nous allions explorer notre chambre. 20 minutes, chrono, ça devrait être jouable ?

Je rigole mais… Ça  devient de plus en plus difficile de résister à la tentation. Encore un peu de retenu, certains ont commencé à s’emparer du micro pour nous  offrir leurs vœux.  Je soupçonne Howard et Jordan d’avoir distribué un petit peu trop de « Howardchnikov » vu l’état d’ébriété de deux des derniers orateurs.  N’empêche, tout demeure charmant et chaque fois, je ne peux m’empêcher d’embrasser Hank comme si, sans un baiser, les souhaits n’avaient pas la même profondeur.

@ Billy Lighter

On pouvait pas s’empêcher de parler boulot, Stopher, Dylan et moi… Mais il fallait dire que pour nous, c’était plus une passion qu’un boulot et comme tout passionnés, on parlait cinéma, acting, réalisation à longueur de temps. C’était plus fort que nous ! Et on adorait ça !

Alors, fatalement, ça ne me dérangeait pas d’en parler à mon mariage… Et puis il fallait dire que le compte à rebours était lancé et que le tournage n’allait pas tarder à démarrer. Alors avec Dylan et Stopher, on parlait de notre vision du film, essayant de voir si ce ne serait pas possible de concilier toutes nos idées et tirer le meilleur de chacun.

Puis il y avait les éternelles inquiétudes des deux autres au sujet de nous avoir ensemble dans un studio, le petit Ian Hunter et moi. Mais j’étais sûr qu’on s’en tirerait. Ce n’était pas comme si je ne m’entendais pas avec le gamin. J’avais plutôt l’impression que c’était avec Anatola Kay que ça allait merder et ça, j’avais vraiment du mal à en démordre.

Pourtant, les deux autres étaient persuadés que ça irait, au final. Parce que Anatola était une femme et que, selon eux, elle arriverait à me gérer… Buvant mon verre, je n’avais rien ajouté. Mais ce n’était pas l’envie qui manquait de leur dire d’aller demander à la petite Lola, si elle avait géré à Vegas…

Bailey arriva alors dans la cuisine où on s’était réfugié pour que des informations sur notre futur projet ne filtrent pas. Mais je ne l’avais remarquée que lorsqu’elle avait enlacé ma taille, me faisant légèrement sursauter (et fit de ce fait rigoler Dylan et Stopher), avant de me faire sourire en comprenant que c’était mon épouse qui réclamait mon attention.

Et Madame North mit gentiment tout le monde dehors pour se retrouver seule avec moi. Elle se retrouva face à moi, son visage radieux de jeune mariée levé vers moi…

-Je croyais que c’était dans la chambre qu’on devait se retrouver.

Je rigolai.

-C’est un coup à ce que le plan foire encore que de venir me retrouver maintenant.

Je posai mon verre sur la table pour prendre son visage entre mes mains pour lui répondre à son baiser. On resta ensuite comme ça, quelques secondes à se regarder je savais qu’elle avait un truc à me demander, mais je ne savais pas quoi…

-Qu’est-ce qu’il y a ?

Et je souris quand elle me posa cette question qu’elle adorait me poser et à laquelle je répondis par un hochement de tête.

Elle me parla ensuite du gâteau et puis projeta qu’on s’éclipse juste après… 20 minutes chrono.

-Ok… Si j’ai envie de plus de temps, t’inquiète pas, je le prendrai sans trop me soucier du reste.

Je rigolai encore, l’embrassai et repris sa main pour retourner avec elle dans le jardin où, vu le beau temps, tout le monde était, gravitant autour de la piscine ou du bar un peu plus loin.

Le gâteau arrivé, les discours commencèrent à s’enchaîner, avec parfois un moment de battement le temps que l’un ou l’autre se décide à se présenter au micro, attirant l’attention pour être écouté. Il n’y avait pas vraiment de planning établi, si même à minuit quelqu’un voulait encore dire un mot, il n’y avait pas de problème. Et chaque fois qu’un beau mot était dit, Bailey m’attirait à elle pour un baiser. Elle aimait ça, les discours, les grandes phrases et tout. Mais de la part de tous ceux qui était là, personnellement, je trouvais bien plus important le fait qu’ils soient là au jour le jour… Et même pas tous les jours... Il y avait dans les invités des gens que j’appréciais beaucoup, mais que je pouvais passer un an ou deux sans voir et avec lesquels, quand on se retrouvait, c’était comme si on s’était vus la veille.

Entre deux discours, j’étais prêt à me lever pour aller rechercher une part du gâteau préparé par Holly Bones et qui était vraiment bon. Mais un jeune garçon de la boîte de production de nos studios, qui jouait gentiment les serveurs aujourd’hui, vint me trouver et se pencher vers moi pour me dire qu’il y avait une cinglée bourrée dehors qui était en train de taper sur les bagnoles des invités garés devant la villa.

Je fis signe de la tête que j’avais compris puis me penchai vers Bailey qui était toujours assise installée à table.

-Faut que j’aille voir un truc dehors, j’arrive.

Je sentais déjà… Que j’allais m’emballer. Je savais pas qui était cette tarée dehors, mais ça allait être très vite réglé, avec moi. Le sang me battait aux tempes et mon cœur menaçait encore de battre tellement vite et tellement fort de rage que j’avais encore l’impression qu’il allait arriver à son point de rupture.

Sans attendre la réponse, l’approbation ou quoi que ce soit de Bailey, je me dirigeai vers l’extérieur, espérant croiser Stopher sur ma route pour que… je sais pas… Qu’il me voit et m’arrête ? Pour qu’il vienne avec moi ? Un truc comme ça. Pas de chance pour moi, ce ne fut pas le cas et je déverrouillai la porte d’entrée de la villa avant de sortir sur l’allée devant…

Pour trouver Kate Julian en train de faire sa fête à la Mustang de Howard Stone. Elle lui avait déjà démoli un rétroviseur et fait des griffes sur le flanc… avec une putain de batte de baseball ! Pour l’instant, le reste de bagnoles semblait indemne et j’allais sûrement pas lui laisser l’occasion de s’amuser.

-KATE ! MAIS T’ES CINGLEE OU QUOI ?!

J’avais vraiment posé cette bête question ? Et c’était d’autant plus bête que je venais d’attirer l’attention d’une folle furieuse armée d’une batte de baseball sur moi.

Elle s’avança vers moi, le visage déformé par la rage, d’un pas qui se voulait décidé mais qui était juste titubant.

-Où est ta petite pute ?! Hein Hank ?! Où est cette insignifiante petite pute ?!

Ah ouais ? Elle le prenait comme ça ?! Ok, je m’avançai vers elle aussi puisqu’elle ne semblait pas capable de venir me buter à coups de batte plus vite…

Si personne ne m’arrêtait, soit Kate allait me donner un putain de gros coup de batte en plein tronche.

Soit c’était moi qui allais la massacrer.  

@ Billy Lighter

Je ne sais pas ce que je donnerais pour me retrouver seule avec Hank, ne serait-ce que 20 petites minutes. Ça devient de plus en plus difficile que de lui résister, ou plutôt de me contrôler, mes mains lui parcourant le torse jusqu’à… ce glisse la sienne dans la mienne et nous entraîne à l’extérieur, là où les festivités  se déroulaient.

L’heure est aux discours et chaque fois que quelque chose me touche ou que je trouve tout simplement mignon, je ne peux m’empêcher d’embrasser Hank ou de l’enlacer.  C’est quand même un sentiment plutôt agréable que de se faire souhaiter autant de bonheur par des gens qui le pensent vraiment. Il n’y a pas d’hypocrisie ici, de bien paraitre. Tout vient du cœur voilà pourquoi ça me touche vraiment.

Puis, un serveur s’approche de nous et murmure quelque chose à l’oreille de mon mari. Je n’entends pas mais  je sens immédiatement Hank se raidir et je sais que quelque chose ne va pas.  J’en ai la confirmation quand il se penche vers moi et me dit qu’il doit aller voir un truc.

Je le regarde se lever et s’éloigner et… je me lève à mon tour et emprunte le même chemin.
Mon instinct le me trompe pas souvent; je n’aime pas ce que je ressens.

Hank est sortit par la porte avant de notre villa et  je l’entends jurer, s’exclamer d’une voix forte contre quelqu’un ou quelque chose. J’ai peur de découvrir ce qui est à l’origine de la colère de mon mari. Surtout un jour comme aujourd’hui.

Je reste figé sur le seuil de la porte quand je découvre Kate Julian, l’ex femme de Hank, en personne, brandissant une batte de baseball et soulageant sa rage contre la voiture de Howard.

Décidément, il n’a pas de chance avec ses bagnoles !

- Où est ta petite pute ?! Hein Hank ?! Où est cette insignifiante petite pute ?!

Est-ce que j’assiste à une scène de jalousie ?  Le mannequin titube en brandissant sa batte et c’est à ce moment que Hank s’avance d’un pas décidé vers elle. J’en ai le sang qui se glace; je ne peux pas laisser faire ça.

- Je suis là !

Je m’avance et devance Hank et, une fois devant lui, appuie ma main à plat contre son torse pour qu’il cesse d’avancer vers Kate. Je ne saurai pas le retenir si l’autre folle furieuse décidait de foncer mais au moins,  je me dis que ça passerait pour de la légitime défense si elle nous attaquait en premier.

- Je suis là, Kate.  Tu me veux quoi, hein ?

Elle me fixe de ses yeux exorbités.  Elle a beaucoup trop bu, ça se voix et se sent d’ici. Kate fait balancer sa batte  puis la lève et me pointe.

- Tu te crois forte, intouchable ! Mais t’es qu’une pute qui pique les maris des autres !

- Et si je l’étais, intouchable ?  Tu ferais quoi, hein ? Je ne t’ai rien volé, moi ! T’as pas assuré, t’as perdu et aujourd’hui tu viens de perdre le peu de crédibilité qu’il te restais !

À ce moment là, si ses yeux étaient des poignards, je serais morte sur place, transpercé par ses lames. Au lieu de ça, elle se met à rire. Un truc à glacer le sang. Pas étonnant que Hank ait des troubles du sommeil si elle se mettait à rire comme ça quand elle lui tapait dessus.

- Je suis peut-être une pute comme tu te plais à le rappeler. Mais je ne vais pas pleurer des conneries dans les médias. Pourquoi tu ne le dirais pas, là ? Pourquoi tu ne lâcherais pas le morceau, t’as encore quelque chose à perdre peut-être ? T’as mentis ! Je le sais, tu le sais, tout le monde le sait !

@ Billy Lighter

Ok… J’en étais à…Une bouteille de vodka entière ? Nan… J’avais juste bus mes nouveaux cocktails les uns à la suite des autres. Et j’étais toujours au bar à servir le cocktail « jeune marié » aux invités qui en voulait. Et même à ceux qui n’en voulaient pas en fait…

Comme quand Grace est venue près de moi et m’a commandé un Campari et que j’lui ai fait mon cocktail à moi. Elle a rigolé et a fait elle-même son Campari… Et, du coup, j’ai bu le cocktail à sa place.

J’crois que Jordy était déjà parti depuis un moment quand j’avais causé avec Grace. J’sais plus… Pas à cause de l’alcool que j’savais plus mais parce que j’étais ultra concentré sur mon rôle de barman. Quand j’me perdais pas à regarder fixement et avec un sourire béat Apolline un peu plus loin qui parlait aux autres invités.

C’est ce que je fis un moment, j’me figeai et j’regardai Apolline… Jusqu’à ce que quelqu’un passa sa main devant mes yeux.

-Howard… Tu es avec nous ?

Je relevai le regard et vis la radieuse mère d’Hank, Diana. Elle avait un grand sourire aux lèvres.

-Hein ? Heu… Ouais, j’suis là.

Je me regardais et lui sourit un peu.

-J’vous sers quoi Madame North?

Elle rigola un peu et regarda tous les alcools posés sur le bar. Ouais, j’étais pas un pro du rangement et tout trainait là comme ça j’avais pas besoin de chaque fois aller rechercher les trucs. Ils étaient à portée de main.

-On à le cocktail « jeune couple marié ». L’est très bon. J’l’ai inventé. L’a été testé et approuvé par Bailey.

Diana rigola.

-Fait-moi ça alors, Howard.

J’m’attelai à la tâche mais je renversai la vodka à côté du shaker sans vraiment y prêter attention. Diana rigola et vint de mon côté du bar.

-Je vais t’aider.

Elle prit le shaker et j’lui dictai la recette avec ma voix de bourré très bien entamé. Ça la faisait rire mais elle réussit à faire le cocktail quand même. Elle le goûta ensuite.

-C’est très bon. Un peu fort mais très bon.

J’souris content que la mère d’Hank soit satisfaite. Moi, j’ai toujours voulu avoir une mère comme celle d’Hank. L’était toujours gentille avec moi.

Diana regarda vers la scène où les gens passaient de temps en temps faire un p’tit discours pour les mariés. Elle se tourna, ensuite, vers moi.

-Tu vas faire un discours ?

J’en avais pas prévu… Mais j’improviserais.

-Non… J’suis meilleur en improvisation…

Elle rigola et montra mon verre.

-Alors tu devrais un peu ralentir là-dessus si tu veux pouvoir monter sur la scène sans tomber.

Elle me fit un clin d’œil et s’en alla avec son cocktail qu’elle aimait bien. J’souris… Elle avait raison. J’devais ralentir sur les cocktails ! C’est pour ça que je me remis à la vodka en prenant une bouteille en main.

Mon regard voyagea alors de la scène à Hank et Bailey qui regardaient la scène installé à table. J’voulais aller les rejoindre pour leur causer un peu. J’avais pas encore eu l’occasion de le faire. Mais, un moment y’a un type qui est venu parler à Hank et ce dernier s’est levé. Bailey finit par le suivre un tout p’tit peu après. J’levai un sourcil. Vu la tête qu’Hank tirait, c’était pas bon.

J’titubais alors pour sortir du bar armé de ma bouteille de vodka. C’était pas simple de suivre Bailey de loin… J’avais du mal à pas m’planter parce la méchante Terre tournait. Elle devrait arrêter de boire la Terre… C’est pas sympa de tourner comme ça.

J’finis par arriver dehors près des voitures où… Bailey causait à Kate Julian qui avait une batte de baseball en main. Kate semblait vraiment furax par rapport à ce que venait de dire Bailey.

-Je n’ai pas menti, petite pute ! Tout ce que j’ai dit est vrai ! Tu verras assez vite quel homme est Hank North! Mais quelque part, c'est tout ce que tu mérites!

Et elle allait continuer à déblatéré des conneries de sa voix de bourrée. Mais ce qui attira mon regard c’est…

-WOW ! PUTAIN DE SALOPE ! MA MUSTANG !

J’me tenais les cheveux à une main me les arrachant presque en voyant les dégâts que Kate avait fait à ma bagnole. Kate se tourna vers moi surprise. Elle finit par rigoler d’un rire démoniaque.

-C’est tout ce que tu mérites, Stone !

P’tttaaaaaaaaaaain ! J’avais jamais rien fait à cette connasse ! Et elle agressait ma Mustang sans raison. J’fronçais les sourcils et d’un geste totalement impulsif, j’lançai ma bouteille de vodka à moitié pleine en pleine tronche de Kate. Elle réussit pas à éviter. La bouteille lancée tellement fort pas que j’sentais pas ma force, bourré comme j’étais, éclata quand elle atteignit la tête de Kate. Elle tomba à la renverse sonnée et complètement désorientée.

J’étais furax et j’approchais de Kate lui volant sa batte de baseball. J’sentais plus ce que j’faisais. J’réfléchissais plus à ce que j’faisais. Cette femme venait de dépasser les bornes après tout ce qu’elle avait fait à Hank et ce qu’elle venait de dire à Bailey.

-C’est toi la pute, Kate ! Pas Bailey !

Je levai la batte prêt à la frapper à nouveau… J’étais trop bourré pour voir à quel point ce que j’faisais était con. Surtout que j’suis même pas sûr d’arriver vraiment à la frapper parce que c’était pas mon style. J’frappais personne, moi… Mais elle venait de me foutre la haine en trois secondes. Et j’avais fait des mélanges pas catholiques aussi…

@ Billy Lighter

J’étais furieux et prêt à foncer sur Kate pour la dégommer une bonne fois pour toute. Mais ce qui m’arrêta dans ma progression, ce fut la main de Bailey plaquée sur mon torse. J’aurais pu l’écarter et continuer sans aucun effort, si j’avais voulu. Mais l’irruption de Bailey avait brusquement fait changer l’ordre de mes priorités.

Kate était armée d’une batte de baseball et si ça ne me faisait ni chaud ni froid de prendre un coup, je n’avais aucune envie que Bailey soit blessée. Du coup j’étais passé de :

1.Tuer Kate Julian.

…à…

1.Protéger Bailey.
2.Tuer Kate Julian.

Le seul pas que j’avais encore fait en avant fut pour garder Bailey contre moi et qu’ELLE n’approche pas plus de Kate. Tant qu’on restait hors de portée de la batte, c’était bon.

J’étais tellement haut dans les tours que je ne parlai même pas, que je ne hurlai même pas sur Kate.

Il y eut un échange entre les deux femmes, par contre. Et pendant ce temps-là, moi, je me retrouvai dans une espèce de no man’s land psychique où j’étais en train de me demander : « Et qu’est-ce que je fais, maintenant ? ».

Fallait que j’appelle les flics, ce serait le bon plan. Mais je pouvais pas laisser Bailey là, seule face à Kate.

Ce fut Howard qui débloqua la situation, en arrivant à notre hauteur et en hurlant à son tour à l’encontre de Kate et à raison : elle venait de dégommer sa voiture gratuitement. Je vis Howard faire comme un moulinet du bras avec sa bouteille de vodka en main, mais je n’eus le temps de dire que :

-Howard ! Non !

Mais en vain parce que la bouteille fit un vol plané pour atterrir en plein sur la tête de Kate ! Les journalistes autour de la villa s’en donnèrent à cœur joie, évidemment et j’arrêtais pas de voir des flashes venant de partout et de nulle part.

Et ben pour la première fois de ma vie, j’étais bien content qu’ils soient là. Parce qu’il y aurait pas 50 000 versions de l’histoire à raconter. Certes, Stone venait de merder… Mais Kate, elle, n’avait rien à foutre là. J’avais une ordonnance restrictive du juge qui m’interdisait formellement de l’approcher à 100 mètres, de même que son fils, mais là, en l’occurrence, elle allait avoir du mal à justifier sa présence dans l’allée de ma villa.

Et le temps que je pense à tout ça, ce qui avait pris en réalité une seconde, Kate s’était écroulée et Howard s’était approché d’elle en lui volant sa batte de baseball, prêt à la frapper encore… Bon, mon nouvel ordre de priorité était donc :

1.Empêcher Stone de tuer Kate.
2.Protéger Bailey.
3.Tuer Kate moi-même.

Je lâchai Bailey pour courir vers Howard et attraper son poignet d’une main, enserrant sa taille de mon autre bras pour le faire reculer.

-Bailey, occupe-toi d’Howard !

Grace était sortie, probablement alertée par les cris de Kate et avait plaqué ses deux mains sur sa bouche en voyant mon ex-femme allongée à terre, le front en sang. Quand je la remarquai, alors que je passais le relais « Stone » à mon épouse actuelle, je lui lançai.

-Appelle une putain d’ambulance !

Je m’agenouillai près de Kate, qui roulait des yeux, mais plus à cause de l’alcool que du coup qu’elle avait pris, même si le verre avait entaillé son front.

-Ça, tu l’as cherché. J’arrive même pas à te plaindre. Et tu sais quoi ?

Je parcourus les alentours du regard et ce que je vis acheva de me faire reprendre pied et mon cœur ne battait plus de peur ou de stress… Mais presque de jubilation.

-Tout le monde t’as vu, ce coup-ci. J’appelle pas les flics, juste l’ambulance. Mais les médias vont te bouffer toute crue, ma vieille.

Elle serait punie par là où elle avait péché. J’avais aucune idée de si elle captait ce que je lui disais ou pas. Je me redressai, sans plus lui accorder aucune attention, même si elle était allongée à côté de la Mustang de Howard, vu qu’elle n’était pas non plus à l’agonie mais qu’elle était neutralisée. Et je me rapprochai de Bailey et Howard…

@ Billy Lighter

Kate ne me fait pas peur. Des coups, j’en ai eu plus souvent qu’autres choses et ce n’est pas sa batte de baseball qui va me ficher la trouille. Surtout vu comment elle la tient, elle risque de frapper dans le beurre plutôt que de vraiment m’atteindre, ou plus drôle encore, de se l’échapper sur la tête et perdre le reste du peu de crédibilité qu’il peu subsister en elle.

Ce n’est pas non plus pour jouer les braves que je passe devant Hank et pose ma main contre son torse comme pour le freiner. De toute façon, jamais ce simple geste ne suffirait à l’empêcher d’avancer s’il avait en tête de se ruer sur son ex femme.  Mais elle me cherche moi et je ne compte pas me défiler. Si j’avais voulu le faire,  jamais je n’aurais envoyé ma lettre ouverte à Amon Sorensen en réponse à l’attaque de Jessica Hill.

Ce qui risque surtout de m’aider, ce sont les journalistes devant notre demeure à l’affût du moindre petit truc intéressant à mettre sur papier ou a croquer de leurs appareils photos. Jamais ils n’auraient cru que le scandale viendrait de Kate Julian en personne.

Je réponds quand elle demande où je suis. Je rétorque quand elle dit que je lui ai volé son mec et je veux la pousser à avouer qu’elle a mentit, je veux que ça vienne d’elle-même, mais même saoule, elle s’enfonce dans le mensonge.  Seulement, ça sonne terriblement faux puisque c’est elle qui brandit le bâton envers nous.

J’allais faire un pas, malgré que mon mari me tienne contre lui mais mon attention se tourne vers un Howard tout aussi imbibé qui  réalise que le mannequin a non seulement troublée la fête mais s’en soit aussi donné à cœur joie sur sa bagnole.

Et puis tout alla très vite. La bouteille que tenait mon ami traversa la distance entre lui et Kate en moins de temps qu’il ne lui en faut pour en vider une, et Kate se retrouva au sol. Hank me laissa, paralysée sur place alors que je réalise ce qui vient vraiment de se produire. Grâce apparait derrière nous, choquée, elle aussi.

Je mets une seconde a décrypté ce que me dis Hank en poussant Howard en ma direction.

Quand je retrouve la faculté de penser, j’avance et enlace Howard et nous fait reculer jusqu’à la porte de la villa, aux côtés de Grâce qui revient d’appeler l’ambulance.

- Tu… tu… tu crois qu’ils t’ont vu lancer la bouteille ?

Bien sûr qu’ils l’ont vu !

Et je vous paris que ce sera partout dans les kiosques à journaux  d’ici un jour ou deux.  Je glisse ma main dans celle de mon ami, par solidarité. Hank se relève et vient nous rejoindre. Mon regard veut tout dire. Je sais que le vent va tourner pour lui à partir d’aujourd’hui.  Howard à peut-être lancé cette fichu bouteille mais elle, elle est venu de son propre chef chez nous sachant que Hank n’a pas le droit de l’approcher. Et non seulement ça, mais elle nous a menacé et je crois qu’en forçant, ça pourrait presque passer pour de la légitime défense.

Elle risque  un très gros mal de tête, quelques points de sutures et, avec de la chance, souhaitons lui une amnésie totale !

Grâce prend le relai avec Howard et moi, je me blottis dans les bras de Hank, mon visage contre son torse.

- C’est fini maintenant… elle vient de tout perdre !

@ Billy Lighter

Y’avait du sang… Y’avait du verre partout… Y’avait les flashs des photographes… Mais je n’en avais rien n’à faire. Tout ce que j’voyais c’était ma Mustang ravagée et cette salope de Kate qui était venue rien que pour foutre la fête en l’air. Ma colère atteignait rarement ce niveau mais j’étais un peu aidé par les mélanges douteux d’alcool que j’avais fait.

J’étais devant Kate prêt à lui retourner la batte en pleine figure alors qu’elle était à terre et désorientée. Mais je sentis, d’un coup, qu’on serra mon poignet… Puis ma taille… C’était Hank.

-Maaaaaais !

Je me débattais mais pas avec la plus grande des convictions vu que j’étais un p’tit peu dans le cirage et que le monde tournait… J’avais toujours la batte en main mais je la brandissais plus… Je la tenais juste. Et Hank me recula vers Bailey qui m’enlaça à son tour. J’regardais toujours vers Kate alors j’avais pas bien vu Grace venir. Ce n’est que quand Hank lui avait crié qu’il fallait une ambulance que j’compris qu’elle était là… Et plus là parce qu’elle rentra tout de suite appeler l’ambulance. Moi j’voyais flou. C’était encore pire avec les flashs des photographes… J’avais, maintenant qu’on avait reculé, l’impression d’être à des années lumières de la fille que j’voulais taper y’a deux minutes.

Bailey réussi à me ramener vers Grace qui revenait d’appeler l’ambulance. Hank, lui, causait à Kate mais c’est sur Bailey que je me centrai tant bien que mal parce qu’elle demanda si les journalistes m’avaient vu lancer la bouteille. Je regardai autour de nous clinquant des yeux à chaque flash qui sortait de leurs appareils photos. Le monde tournait déjà mais avec ça en plus, c’était pas facile.

-J’sais pas… J’crois pas…

J’aurais pas été bourré, j’crois que j’aurais dit : « ouais mais c’est pas grave, j’connais Amon… ». Mais là, j’savais vraiment pas parce que j’étais pas sûr d’avoir bien les pieds sur terre. Et j’étais pas sûr, non plus, que tout ça soit vraiment super réel. C’était pas réel, hein ? Ma Mustang à rien, hein ?

J’étais pas non plus vraiment assez « là » que pour me dire que Kate avait tellement bien merdé qu’elle s’était foutue dedans toute seul et que ma bouteille lancée ne sera pas grand-chose comparé à ce qu’avais fait Kate…

J’étais quand même encore énervé (énervé comme un bourré pouvait l’être) et je serrai, maintenant, fort la batte alors qu’Hank revenait vers nous. Je sentais légèrement Grace me prendre par le bras pour me ramener tout près d’elle et, encore une fois, j’me laissais faire. Bailey, elle, se blottit contre Hank pour lui dire que Kate venait de tout perdre…

Moi, j’trouvais qu’elle avait pas encore perdu et quand Grace senti que je tenais la batte comme si ma vie en dépendait en regardant Kate, elle vint se mettre devant moi pour me faire la regarder dans les yeux.

-Howard, elle a eu son compte. C’est bon… Détends-toi, ok.

Elle glissa sa main jusqu’à la mienne pour me faire lâcher la batte délicatement. Je la lachai.

-Mais elle a démoli ma Mustang…

J’disais ça sur un ton très consterné. Grace était toujours devant moi et quand mon regard parti, à nouveau, vers Kate, elle prit ma figure entre ses deux mains et parla d'un voix douce mais quand même affirmée.

-Tu pourras porter plainte. Elle payera les dégâts comme ça. Tu as des témoins en plus.

J’fis une moue triste et le regard qui allait avec même s’il était brillant à cause de l’alcool.

Au loin, on entendit les sirènes de l’ambulance. Ils avaient pas trainés…

@ Billy Lighter

Howard avait pris les devants, balançant une bouteille de vodka qui avait éclaté sur la tête de Kate. Et ça me fit un bien fou de voir ça, malgré les conséquences que ça pourrait éventuellement avoir pour Howard. Bien que… la conclusion, finalement, c’était que Kate Julian n’avait rien à foutre là et qu’elle s’était mise toute seule dans les emmerdes.

Ce serait facile, de plaider la légitime défense, puisqu’elle était venue avec une batte de baseball et avait même fait des dégâts à la bagnole de Stone. Ce serait d’ailleurs tellement facile que, si elle était aussi intelligente et vicieuse que je ne le pensais, Kate ne porterait pas plainte.

Donc, ni Howard, ni moi, n’aurions de problème, officiellement parlant.

Par contre, les médias n’auraient pas besoin d’une plainte pour s’en donner à cœur joie. Et ils avaient tout vu. Le vent tournait et, comme c’était pas le moment d’en rajouter, j’avais éloigné Howard. Pour le protéger lui bien plus que Kate et sans me rendre compte que ce geste plaiderait aussi en ma faveur dans les médias. Si tant était que ces enfoirés décidaient de changer de cible.

Howard avait protesté quand je l’avais passé à Bailey et mon épouse s’était empressée de l’éloigner de cette salope qui avait massacré sa Mustang. J’avais rarement vu Howard se mettre dans un état pareil. Tellement qu’il en avait parasité ma propre capacité à me mettre en colère. Pourtant, ça avait bien failli exploser, au départ.

Sans être sûr qu’elle me comprenait, j’avais dit ce que je pensais à Kate, avant de m’éloigner d’elle à mon tour, la laissant allongée là où elle était. J’en avais rien à foutre.

J’étais retourné près des autres, près de Howard, Bailey et Grace qui me signala qu’elle avait bien appelé l’ambulance et qu’ils étaient en route. Elle tenait la main de Howard et je sentais qu’il fulminait encore. Et mon cœur courrait de nouveau le marathon… Il avait pas cessé de le faire, en fait, c’était juste qu’à un moment, j’étais monté tellement haut que je l’avais plus senti. Mais maintenant que j’étais en train de redescendre, j’avais l’impression qu’il allait me lâcher et ça devait limite se voir, que le sang me battait dans les tempes.

Je pris Bailey contre moi, elle se blottit contre mon torse et affirma que Kate venait de tout perdre. Je caressai son dos pour la rassurer, mais ne dit rien. Faut jamais vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué, surtout quand cet ours s’appelait Kate Julian.

J’embrassai le sommet de la tête de Bailey tandis que Grace s’occupait d’apaiser Howard. Pour une fois que c’était pas moi… Même si je voyais bien qu’elle gardait quand même un œil sur moi.

Christopher sortit à son tour et me tapa gentiment sur l’épaule en disant, alors que l’ambulance arrivait, que je pouvais retourner à l’intérieur avec Howard et Bailey, aller près de nos parents, peut-être… Bref, nous tirer de là, retourner à la fête, qu’il s’occupait du reste.

Je hochai la tête, Bailey toujours contre moi. J’entourai les épaules de mon épouse d’une main et mis l’autre sur a nuque de mon meilleur ami pour qu’il nous suive aussi.

-On rentre. Elle mérite même pas qu’on reste là… Faut qu’on l’oublie.

Elle avait eu son compte, en plus. Je souris à Howard.

-T’inquiète pas pour ta bagnole. Elle payera pour ça aussi.

On revint comme ça jusqu’au jardin et mes parents nous y accueillirent, sachant probablement par Stopher se qui se passait, de façon à nous faire oublier ce qui venait de se passer…

Quant à tous les autres invités qui étaient là… Et bien s’ils étaient là, c’était qu’ils avaient tous leur idée sur Kate Julian. Alors personne ne la plaignit et personne ne nous demanda même les détails de ce qui venait de se passer.

On verrait la version de la presse… Celle qui deviendrait la version officielle dès que ce serait imprimé.

@ Billy Lighter