Je devais aller voir Liam Taylor dans sa chambre, c’était ce que Howard m’avait dit de faire.

Alors je l’avais fait, parce que Howard était sympa avec moi et puis parce qu’il me croyait pas fou. Enfin pas tout le temps. Il m’avait dit que Liam était son garde du corps et que je pouvais aller faire connaissance avec lui, pendant qu’il allait courir.

Je savais pas qu’Howard faisait du sport.

Avant il faisait que du sport en chambre.

Ouais mais courir il aime pas ça…

Alors pourquoi il fait un truc qu’il aime pas ?

Il va faire une connerie, David !

Ouais… ben nous aussi, probablement…

Tant qu’il prévient s’il meurt…

La chambre de Liam était à l’étage en dessous. Je n’avais encore jamais vu Liam parce qu’il ne travaillait pas avec The Burning Fire quand Kayden était en vie. Je n’avais vu que Scott qui avait pris l’avion avec moi.

J’avais bien dormi dans l’avion.

Shooté à mort que j’étais.

T’as même bavé !

Mais ça allait mieux maintenant.

Je vais bien.

Liam allait sortir de sa chambre pour aller voir Howard quand j’étais tombé nez à nez avec lui et il m’avait regardé avec de grands yeux écarquillés. J’avais fait un peu pareil, pour me foutre de sa gueule… Parce que toutes les personnes que je croisais dans ce foutu hôtel tiraient cette tronche-là en me voyant… Comme si j’étais un putain de fantôme.

Y a de l’évolution, David !

Avant personne te voyait…

Les mêmes questions revinrent : Où tu étais ? Qu’est-ce que tu fous là ? Mes réponses étaient les mêmes aussi : A Hollywood. Je viens jouer du clavier pour The Burning Fire.

Ce à quoi Liam répondit gentiment, calmement et avec pas mal d’incompréhension que The Burning Fire avait déjà Dwayne comme claviériste. Je secouai la tête.

Ah non.

Non, c’est moi le claviériste.

Howard l’a dit.

Puis je suis aussi Dan Edward.

Guitariste de Fireworks.

Mais c’est un secret ça.

Shhh David !

J’avais mis ma main sur ma bouche pour pas que ça sorte tout seul. Liam, lui, avait demandé comment j’étais arrivé ici.

-J’ai pris l’avion. Je me téléporte pas encore.

Enfin si, des fois, mais on va encore dire que je suis cinglé si je dis ça.

Puis c’est crevant, la téléportation.

C’est juste des absences, David !

Tu perds le contrôle des fois.

-On va… Tu viens avec moi ? On va aller voir Timmy… Parce que je suis pas sûr qu’il est au courant de tout votre bordel avec Howard.

Mais c’est le but…

Enfin maintenant Howard est parti courir…

-Je… ok…

Il va te ramener à Hollywood !

Non ! Non… Howard le laissera pas faire !

Puis je veux bien y retourner.

Non… Non, j’ai pas envie, la bouffe est dégueulasse.

Tu veux jouer de la musique, David ?

ALORS RETOURNE PAS A HOLLYWOOD !

Je suivis Liam avec un regard complètement absent, je savais pas si c’était ou non une bonne idée d’aller voir Timmy Evans…

Mais Liam me fit entrer dans sa chambre et nous enferma. Je reculai jusqu’à ce que mon dos cogne contre la porte.  

@ Billy Lighter

Nous avions embarqué pour la tournée européenne. J’étais impatient de pouvoir profiter de Londres, ma ville natale. Cela faisait plusieurs années que je n’y avais plus mis les pieds et que je n’avais plus vu mes parents en chair et en os. Ma mère me téléphonait de temps à autre ou m’envoyait des lettres mais je n’avais point fait le déplacement depuis la dernière tournée de The Burning Fire. J’avais bien trop à faire à Los Angeles que pour m’accorder un voyage vers Londres sans autre but que de voir ma famille.

J’allais prendre le temps de leur rendre visite la matinée avant le concert. Ma mère et mon père n’étaient point friand de The Burning Fire alors ils ne viendront point au concert mais je pourrais passer quelques heures chez eux pour prendre des nouvelles.

Je ne voyais point ce qui pourrait entacher cette tournée qui avait été un succès aux Etats-Unis. La rupture de Stone avec Mclagan n’avait point eu d’impact sur les concerts bien qu’ils ne semblaient plus se parler en dehors. Ceci n’était point mon problème tant que la qualité demeurait.

Le vol vers Londres s’était bien passé. Nous avions eu un seul accro qui résidait en la non-présence de notre claviériste sur le vol. Stone avait affirmé qu’il prenait le vol suivant ce qui me semblait très suspect. Notre claviériste était un homme très professionnel qui était toujours à l’heure. Cependant, j’avais laissé le bénéfice du doute à Stone.

Je n’aurais point dû le faire car quelques heures après notre arrivée à Londres, il n’y avait toujours aucune trace de notre claviériste. Stone n’étant point une source fiable, je m’étais renseigné auprès de Scott qui m’avait affirmé que l’avion de Dwayne avait pris de retard et qu’il arriverait pendant la nuit. Notre ingénieur du son était un homme en qui j’avais entièrement confiance.

Je m’étais vu rassuré et j’étais allé dormir de bonne heure afin d’être en forme demain pour le concert et la visite chez mes parents. Cependant, au beau milieu de la nuit, quelqu’un avait toqué à ma chambre d’hôtel. Cela m’avait réveillé brusquement.

Je m’étais levé pour ouvrir la porte simplement vêtu d’un short et d’un tee-shirt. Liam Taylor était là mais avec lui se tenait David McAvoy. J’étais souvent maitre de mes expressions mais aujourd’hui et devant cette apparition inattendue de l’ancien claviériste du groupe, il m’était impossible de cacher ma surprise.

Taylor m’avait expliqué avoir vu McAvoy débarquer dans sa chambre il y a quelques minutes et qu’il était ici pour jouer du clavier avec The Burning Fire. Ceci était insensé mais quand le mot « Howard » était entré dans l’histoire, tout semblait plus clair. Stone avait été recherché David et l’avait emmené sur la tournée. Ceci expliquait la non-présence de Dwayne. Il me faudra avoir une conversation avec Scott et elle n’allait point être agréable pour l’ingénieur du son.

J’avais congédié Taylor et m’étais retrouvé avec McAvoy. Je m’étais débarrassé de lui peu après l’engagement de Jerry The Kid et après le départ de plusieurs membres cadres du groupe. Je savais McAvoy en proie à des délires depuis des années mais cela s’était aggravé avec le temps. Un jour, il a fait une crise devant moi alors que je venais lui rendre visite pour parler du jeune Williams et de ses compétences. A mon arrivée, il était déjà en proie à diverses hallucinations violente et tentait de mettre fin à ses jours sans s’en rendre compte. J’avais trouvé en cette crise le moyen d’éjecter McAvoy en l’envoyant dans un hôpital psychiatrique et ainsi engager un membre plus sain et moins susceptible de mettre en péril de groupe. J’avais profité du départ de certains cadres du groupe pour que cela passe inaperçu et que les journalistes pensent que McAvoy était parti avec Nathan Williams et les autres.

Je ne pensais point revoir McAvoy un jour mais je m’étais trompé. Il était là et nous devions faire avec pour l’instant. Il m’était impossible de faire venir Dwayne à temps pour le concert de demain surtout que je ne savais point comment Stone l’avait congédié. Tout ceci me mettait d’une bien mauvaise humeur.

-Bonsoir, David.

Je l’avais invité à prendre place sur le lit et je m’étais installé sur un siège face au lit. Il me semblait effrayé. Son corps semblait vouloir fusionner avec la porte.

-Tu as eu ton autorisation de sortir ? Serais-tu guéri David ? Est-ce Stone qui t’as sorti de l’hôpital ?

Il me fallait tirer au clair cette histoire avant de prendre la moindre décision. Cependant, Stone allait m’entendre, c’était certain.

@ Billy Lighter

Je ne voulais pas voir Timmy…

Timmy allait me ramener à Hollywood.

Non non non non…

Ça veut dire que tu pourras pas jouer !

Tu vas retourner dans ta chambre et nous avec !

Non non non non…

La porte était froide, comme les yeux de Timmy qui étaient braqués sur moi.

Première fois que je le vois en short et en t-shirt.

Où est ta cravate, Timmy ?

Que tu t’étrangles avec.

-Bonsoir…

Où est Howard ?

Où est Kayden ?

Ils sont morts ! Il n’y a plus que Timmy !

Je fermai fort les yeux. Timmy m’avait fait signe de m’asseoir sur le lit, mais je ne voulais pas m’asseoir avec lui.

Le manager posa des questions… plusieurs, l’une à la suite de l’autre. Je n’aimais pas, je préférais traiter les questions une par une.

-Je…

Ahaha ! T’as déjà oublié ce que c’était la première.

Oh ben c’est paaas de chaaaaance…

Je fermai les yeux encore.

-Concentre-toi.

Je tremblais un peu, parce que j’avais toute la bonne volonté du monde, comme pour enregistrer la chanson avec Howard. Mais je ne pouvais pas parler de la chanson parce qu’on allait enculer Timmy avec.

Et ce sera bien fait pour lui.

Qu’il s’étrangle avec.

-Je…

Tu as eu ton autorisation de sortir ?

Je hochai la tête.

-Ouais… Je n’ai plus de troubles de l’attention.

Mes yeux étaient bordés de larmes ma gorge était serrée.

C’est foutu, David.

T’aurais dû rester avec Howard !

-Je voulais pas tout casser dans… dans le salon. Je… Tout a explosé… je… le contrôle pas.

Tu t’égares, David !

Stone allait l’entendre, c’était certain !

Et ce sera de ta faute.

-Faut pas engueuler Howard… C’est moi qui… suis allé chez lui parce que Kayden est mort. Tu savais, ça, que Kayden est mort ? J’avais faim… Les enfants m’avaient volé mes médicaments et… la villa d’Howard brûlait…

Non !

Ta gueule, David !

-Non… Elle brûlait pas mais elle a brûlé… un jour…

Je souris… je-vais-bien.

Mais mes yeux étaient quand même pleins de larmes. Et j’arrivais pas à passer à travers la porte. Je fermai encore les yeux, les larmes coulèrent sur mes joues, mais j’arrivais pas à me téléporter.

Chaque fois que j’ouvrais les yeux, Timmy était là, dans son fauteuil.

@ Billy Lighter

Je devais faire passer ma surprise afin de reprendre le contrôle et de juger au mieux de cette situation insolite dans laquelle nous avait plongés Stone. Je devais éclaircir cette histoire et voir ce que je pouvais faire de cette apparition inattendue de l’homme que j’avais envoyé à l’hôpital psychiatrie il y a de cela quelques années.

Je l’avais invité à s’assoir mais il ne l’avait point fait. Il semblait effrayé et ses gestes ainsi que son regard me prouvaient déjà qu’il n’était point guéri. Il n’agissait en rien comme un homme qui avait tout sa tête.

Cependant, je ne l’avais point jugé verbalement du premier regard. Il me fallait mieux comprendre la situation pour me décider sur le sort de David McAvoy. Je n’avais que des questions pour le moment. Il ne me semblait point remis de sa maladie mentale et l’une de mes questions était inutile mais cela n’était qu’une marque d’ironie. Cependant, la question sur Stone, elle, méritait une réponse afin que je sache quel avait été l’ampleur du rôle du batteur dans cette histoire.

David avait beaucoup de mal à répondre. Il était en proie à des tremblements et se demandait à lui-même de se concentrer. Avant son internement, il était incapable de se concentrer plus de deux minutes d’affilées. Ceci ne semblait point être réglé à l’heure d’aujourd’hui.

Je ne l’avais point lâché du regard. Je le sondais. Maintenant que je l’avais devant moi, je voulais des réponses et son comportement étaient déjà une réponse.

McAvoy avait bien eu son autorisation de sortie. L’hôpital où je l’avais laissé devait être rempli d’incompétents. Il n’avait plus de troubles de l’attention d’après lui mais venait de me montrer le contraire.

-Je n’ai pas de doute là-dessus.

Ceci était ironique. Je n’avais pas de doute sur l’incompétence des médecins qui avaient donné une autorisation de sortie à David point sur le fait qu’il n’avait plus de troubles de l’attention.

J’avais croisé les jambes et j’avais encore mieux appuyé mon regard sur le claviériste qui me paraissait bien à fleur de peau. Son discours était devenu incohérent. Il me parlait de choses qui s’étaient passées avant son internement. Il me fallait rester calme, neutre et placide. Ce que je savais très bien faire même face à un homme comme David qui m’avait montré qu’il pouvait être en proie à des crises impressionnantes et dangereuses pour lui et pour les autres.

-Je sais que tu ne voulais pas tout casser, David.

Cependant, il l’avait fait et l’internement était la solution la plus logique face à ce cas. Cela m’arrangeait aussi.

McAvoy allait pleurer mais ceci ne me faisait ni chaud, ni froid. Il ne voulait point que Stone reçoive mes foudres. C’était David qui avait rendu visite à Stone étant donné que Kayden était décédé. Cependant, son discours était devenu moins logique sur la fin. Nous n’étions point sauvés avec lui. Stone ne savait pas dans quels ennuis il me mettait en ramenant McAvoy dans le groupe. Cet acte était d’une inconscience sans nom.

Je ne devais point me centrer sur les délires de McAvoy mais sur les informations importantes.

-Je sais que Kayden est décédé. C’est arrivé l’année dernière. Je suis désolé qu’aucun médecin ne t’ai prévenu de son décès.

Ce n’était que des platitudes. Que David l’ai su hier ou il y a un an n’avait guère d’intérêt pour moi.

-Tu n’as pas à être tendu comme cela, David. Je ne vais pas te manger.

Bien que mon regard puisse supposer l’inverse. Je n’avais plus Dwayne et David, bien qu’il soit fou à lier, était un très bon musicien. Il l’était, en tout cas, avant que je ne le conduise à l’hôpital psychiatrique.

-Nous n’avons plus Dwayne à cause des manigances de Stone. Nous avons un concert demain et sans claviériste nous ne pourrons l’assurer.

Ceci était mon ennui principal et je me devais de le dire tout haut afin que McAvoy en prenne bien conscience. Cependant, je devais avoir certaines assurances avant de m’avancer et de dire à David qu’il devra assurer demain en remplacement de Dwayne.

-Prends-tu encore ton traitement, David ? Tu as dit que des enfants t’ont volé tes médicaments. Les as-tu récupérés ? Si oui, sais-tu encore jouer du clavier ?

Si l’une ou l’autre des réponses étaient négatives, il me faudra congédier McAvoy et le mettre sur le prochain vol direction Los Angeles.

@ Billy Lighter

Je veux pas bouger de la porte.

Les yeux bleus clairs de Timmy étaient sur moi.

Ils sont collés à moi !

Je peux aller où je veux dans la pièce, ils me suivront.

Ma gorge se serrait, c’était pas facile d’expliquer déjà mais en plus, je savais que Timmy ne m’aimait pas.

Il aimait pas ce que j’étais.

Il t’as vu ! Il a vu qui tu es vraiment, David.

Non ! Non c’était juste… tout a explosé !

Je le contrôle pas !

J’avais envie de porter mes mains à mes tempes mais je me retenais parce que les gens croient que je suis fou quand je fais ça.

Mais j’arrivais pas à me retenir de fermer les yeux.

J’avais plus de trouble de l’attention

Timmy n’avait pas de doute là-dessus…

Je me forçai à ouvrir les yeux et à le regarder.

-Je vais bien…

Une larme déborda de mon œil et coula sur ma joue.

Kayden était mort.

Timmy savait ça. Il était désolé qu’on m’ait pas prévenu.

-Ouais… c'est pas grave.

Où sont mes affaires, enculé !

Sssshhhhhhhhhh ! Shhhh !

-Shhh !...

Je frottai la larme qui coulait sur ma joue du revers de ma manche. Il fallait que j’essaye de ne pas pleurer mais parfois j’avais du mal à contrôler mes émotions. Souvent, en fait.

Timmy disait qu’il n’allait pas me manger.

C’est un piège, David !

Il va te bouffer !

Il va surtout te ramener là d’où tu viens…

Je soufflai pour essayer de me détendre, fronçant les sourcils en le regardant pour essayer de ne pas détourner le regard.

-Je… Je veux pas retourner à Hollywood. La bou… Le… Le poulet est pas bon.

Je veux plus aller en thérapie.

Ça mène à rien.

C’est de la merde.

-Je suis pas fou, déjà.

Je pinçai mes lèvres et écoutai Timmy et son pyjama qui parlaient… Enfin ils parlaient pas entre eux.

Ouais, on se comprend…

-Je suis là, moi… Pour jouer du clavier. Je… suis venu pour ça.

Timmy posa encore plein de questions l’une à la suite de l’autre et je hochai la tête à chacune d’entre elle, même si c’était pas spécialement ma réponse. C’était pour dire que je l’entendais.

Je reniflai en réfléchissant…

-Je… prends tous mes médicaments. Je suis retourné voir le psy après avoir dormi avec… chez… Howard. Il m’a donné les papiers et tout… Scott sait aussi pour pas que j’oublie…

Je hochai la tête, regardant Timmy…

-Ouais je sais encore jouer… Pourquoi je saurais plus ? Du clavier… Et de la guitare aussi.

Je suis le guitariste de Fireworks.

Je suis Dan Edwards.

Et j’enverrais bien David McAvoy retrouver Kayden.

@ Billy Lighter

David n’était point prêt à revenir dans notre monde. Il devait demeurer en hôpital psychiatrique. Les problèmes qu’il avait à l’époque étaient encore présents. Il ne m’avait point fallu plus de deux minutes en sa compagnie pour le remarquer. Pourtant, McAvoy se disait aller bien. Cependant, il n’avait en rien l’air d’un homme qui allait bien.

Il pleurait mais ceci ne me touchait point. Il n’avait point été prévenu de la mort de Kayden James. Ceci était arrivé il y a plusieurs mois désormais. Les médecins de l’hôpital n’avait point prévenus David McAvoy de ce fait. J’en étais désolé pour la forme mais en réalité cela ne me touchait guère. McAvoy était, pour moi, un sujet classé avant aujourd’hui. Cependant, lui et sa folie étaient revenus à cause de Stone.

McAvoy était toujours malade. Les preuves étaient devant mes yeux et le fait qu’il dise des choses incohérentes ou se demande à lui-même ou à moi de se taire n’était rien d’autre qu’une preuve de ceci. Je me devais de réfléchir aux bonnes solutions pendant que David s’exprimait. Il ne semblait point apprécier la nourriture servie à l’hôpital où il a résidé pendant un temps.

-Ais-je dis que j’allais te renvoyer là-bas ?

Je ne pouvais point le faire en toute discrétion, cette fois-ci. Point avec Stone au courant de tout. Nous n’étions point en très bon terme le batteur et moi, ce qui me compliquait la tâche. Cependant la folie de David était manifeste bien qu’il n’en soit point convaincu lui-même. Il est dommage que les médecins aient décidé de le relâcher si tôt.

-La folie est une notion subjective, David.

Bien que sa folie à lui soit objectivement certaine.

Toute cette conversation ne réglait point mon problème. Il m’était impossible de rappeler Dwayne mais je devais savoir si McAvoy était prêt à pouvoir jouer du clavier demain. Après, il me faudra aviser pour la suite.

-Tu es venus pour jouer du clavier ou parce qu’Howard Stone t’a demandé de venir en jouer ?

Je n’avais point besoin de réponse. Je savais que Stone avait une grande part de responsabilité dans la présence de McAvoy sur cette tournée.

J’avais trouvé quelques réponses à mes questions. McAvoy était toujours suivi par un psychiatre et suivait son traitement. Scott, notre ingénieur du son, l’y aidait. Bien, si jamais David McAvoy faisait une crise, je savais qui se ferait virer sur le champ.

McAvoy n’avait point perdu ses capacités à jouer du clavier et savait aussi jouer de la guitare ce qui m’était inutile nous disposition déjà de guitaristes. Je n’avais rien dit me faisant cruel en ne disant rien et en regardant simplement David droit dans les yeux. Je testais sa patience et ses angoisses. Cependant, je n’avais guère le choix… Il me fallait faire avec lui.

-Bien, je n’ai guère le choix. Tu seras le claviériste du groupe pour le concert de demain.

Sa réapparition allait entrainer une petite tempête dans la presse et il me faudra affronter cela. Cela n’allait point être agréable…

-Cependant, il ne te faudra pas faire la moindre crise. Il faudra que tu suives à la lettre ton traitement, sinon je n’hésiterais pas à te renvoyer à Hollywood. Je ne veux pas que tu tues quelqu’un par inadvertance ou bien avoir un suicide sur les bras… Suis-je bien clair ?

Je ne pouvais point être plus clair que cela. En cas de vague, c’est McAvoy, Scott et Stone qui allaient payer les pots cassés, c’était une certitude.

@ Billy Lighter

-N-Non…

Les larmes coulaient sur mes joues et je n’arrivais pas à m’en aller d’ici.

Timmy n’avait pas dit qu’il allait me renvoyer à Hollywood.

Peut-être que tu ferais mieux d’y aller.

C’était plus facile là-bas.

La vie était nulle là-bas.

Mais il va me ramener là-bas.

J’essuyai mes larmes du revers de ma manche. Avant de désigner mes joues mouillées d’une main.

-C’est les m-médicaments qui f-f…

Je serrai les dents et grommelai.

-Putain !

J’avais peur, je bégayais plus.

Je soufflai un bon coup.

-C’est… les… médicaments qui font ça.

Je ne pleure pas.

C’est un effet secondaire.

C’est n’iiiiiiimporte quoi, David.

Les excuses sont faites pour s’en servir.

Mes yeux se perdirent sur le plafond.

-Howard dit ça aussi.

Pour les excuses…

Timmy, lui…

Timmy disait quoi, encore ?

La folie est une notion subjective.

Je pinçai les lèvres.

-Pas quand on vit à Hollywood.

Rien n’est subjectif.

Il n’y a que deux choses là-bas.

Ce qui est réel.

Et ce qui ne l’est pas.

La question suivante était plus difficile.

-Je suis revenu pour… jouer du clavier… Parce que j’ai été autorisé à sortir de l’hôpital.

Je haussai les épaules.

-Je veux… être comme avant.

Parce que s’ils m’ont laissé sortir…

-… c’est que je suis guéri…

Howard Stone m’a demandé d’enregistrer une chanson.

Mais pour Fireworks.

Ça, je ne peux en parler qu’à Jack Perry.

Qui est Jack Perry ?

On s’en fout…

Je prenais mes médicaments et tout.

Je voulais revenir.

Un sourire illumina mon visage quand Timmy dit que je pouvais jouer demain.

-Pour de vrai, de vrai ?!...

C’est Bailey qui dit ça…

Bailey venait plus aux thérapies de groupe, au fait…

Depuis quand ?

On s’en fout…

J’écoutai Timmy, essayant de fixer mon regard sur lui sans y arriver, hochant plus ou moins la tête à chaque recommandation qu’il fit avec un « mm-mm » approbateur.

Pas de crise.

Lysanxia.

Pas de suicide.

Leponex.

Suivre le traitement.

Scott.

Ne tuer personne…

Je fronçai les sourcils et fis la moue en secouant la tête.

-Je n’ai jamais tué personne… je… Je ne veux tuer, personne !

Je suis pas mauvais.

Queee tu crooois….

Non, je le suis pas !

Je portai ma main à mon œil…

-Je… Je suis fatigué est-ce que je peux juste… disparaître… aller dormir… Maintenant ?

@ Billy Lighter

David pleurnichait et ceci était la faute des médicaments. Qu’est-ce qui ne fallait point entendre… Les médicaments n’étaient point le souci. Il pleurait car il était en proie au stress de me voir ainsi le sonder et décider de son avenir parmi nous. Il serait resté bien au chaud à Los Angeles, il ne serait point à stresser devant moi et à pleurer comme un jeune enfant.

Je restais stoïque face à cela. David déviait de temps en temps de notre conversation. Il avait parlé d’Howard mais il m’était impossible de comprendre à quoi cette phrase se rattachait, ni sa pertinence. J’avais devant moi un David inchangé par rapport à celui que j’avais conduit à l’hôpital psychiatrique. Cependant, il ne se croyait point fou. La folie est une notion toute subjectif sauf si l’on vient de l’endroit où il avait croupi pendant plusieurs années. Je ne savais point si c’était une façon de me dire qu’il m’en voulait de l’avoir abandonné bien que ses griefs m’importaient que très peu. Je pensais toujours avoir fait le bon choix en l’envoyant se faire soigner que cela soit pour lui ou pour The Burning Fire.

Débattre de tout ceci ne réglait point les choses. David voulait redevenir claviériste pour mon groupe car il était guéri.

-Je n’ai guère le choix.

Il n’était point guéri mais je n’avais point d’autres options. Je me devais d’accepter de le voir revenir jusqu’au retour de Dwayne. Nous devrons faire avec David en attendant. Ceci le réjouissait.

-Oui, pour de vrai.

Cependant, David devra bien se comporter. Je ne voulais point de scandales sur le dos. J’avais bien assez avec ce qu’il s’était passé à L.A. il y a peu. Je ne voulais point de blessés, de morts ou de suicides. Si David en venait mettre en péril The Burning Fire, je le renverrais de là où il vient sans concession ni remords. Je venais de trouver une stabilité dans le groupe, je ne voulais point qu’elle vole en éclat à cause du retour de David.

David ne voulait point tuer quelqu’un. Je savais qu’il n’était point conscient de ses actes mais sa maladie le rendait dangereux pour lui et pour les autres.

-Je le sais et j’en suis heureux.

J’en étais heureux mais je n’en étais point rassuré. David était imprévisible et Stone ne savait point dans quelle situation il venait de me mettre en le ramenant.

Le claviériste voulait prendre congé car il était fatigué. Je n’avais point d’autres choses à lui dire. Il me restera à attendre et voir l’évolution des choses mais j’allais le garder à l’œil.

-Oui, disparais. Tu devras être en forme demain ! Je ne veux aucune fausse note.

Je l’avais laissé partir pour me retourner dans mon lit sans arriver à trouver le sommeil avec ce retour inattendu.

@ Billy Lighter