J’étais libéré… Après des longues audiences, le verdict avait été rendu. J’avais obtenu mon émancipation. J’étais soulagé même si voir ma mère traité comme une criminelle pendant toute cette période avait été difficile. Surtout qu’elle ne me regardait plus, elle ne me parlait plus, elle était froid et distante… Et ça me brisait le cœur… Parce que je l’aimais toujours… Et que la seule angoisse que j’avais encore était celle qu’elle fasse de la prison. Son procès se déroulera plus tard et j’avais un peu de temps pour décompresser avant cette seconde vague de stress.

Mon père aussi avait perdu ma garde. Mais ça ne changera rien à notre lien qui demeura intacte. J’allais continuer à le voir et il m’a déjà dit qu’il allait me soutenir financièrement pour tous mes projets avec Livia dont, le premier, celui de trouver une villa à Santa Monica où on pourra s’installer à la fin de la tournée. Impatient, j’avais déjà été me renseigné un peu sur les villas à vendre dans les différentes agences immobilières et j’en avais quelques-unes à montrer à Livia. On avait le temps pour choisir mais autant s’y prendre tôt pour prendre la bonne décision.

Je repensais à tout ça dans l’avion qui me conduisait en Belgique où m’attendait Livia. La voyage était long mais en valait le coup surtout que j’avais des bonnes nouvelles à lui annoncer. Ce n’était pas mon premier voyage en Europe. J’avais déjà été en vacances là-bas quand j’étais petit. Mais c’était la première fois que j’y allais seul. Mais les avions me rassuraient… J’aimais entendre les bruits des moteurs et les quelques turbulences qui faisaient paniquer tout le monde m’apaisaient.

C’est pour ça que j’ai réussi à dormir pendant une partie du voyage jusqu’à mon arrivée sur le sol belge. Il faisait froid dans cette partie du monde mais j’avais prévu le coup en prenant quelques couches en plus. Je n’avais pas de bagage, juste mon sac à dos ce qui m’éviter de devoir attendre un temps interminable pour récupérer une valise. Je ne restais que pour le concert en Belgique car je devais retourner à Fairfax… Le mois de mai et juin allaient être déterminants pour la suite de mes études. Je devrais brillamment réussir mes examens pour pallier à mes absences répétées de l’année. Du coup, je ne pouvais plus tant m’absenter. Pourtant, j’aurais voulu pouvoir rester à plus de dates…

Je suivais les indications de sortie dans cet aéroport que je ne connaissais pas. Il était plus petit que l’aéroport de Los Angeles. Tout était toujours plus petit en Europe.

Je finis par trouver Livia qui m’attendait. Elle était en Belgique depuis hier soir, elle. Un grand sourire s’afficha sur mon visage et je m’approchai d’elle pour l’enlacer avant de l’embrasser tendrement. Elle m’avait manqué depuis son départ pour l’Europe dans une tournée qui n’en finissait pas.

Le baiser dura et je m’en fichais si quelqu’un rapportait que Julian Hughes de MTI sortait avec Olivia Cortez de BSC. Ça n’avait plus d’importance à présent que tout soit rendu public.

Parce que j’étais libre.

Je souris à Livia me décollant un peu d’elle.

-Livia… J’ai une bonne nouvelle à t’annoncer. J’ai réussi à avoir mon émancipation. Maintenant, ma vie n’appartient plus qu’à moi.

J’étais heureux de lui annoncer ça.

@ Billy Lighter

Je trépigne littéralement d’impatience en attendant que l’avion de Julian arrive enfin.  Il me semble que cela fait une éternité que nous sommes séparés. De se parler plusieurs fois par jour au téléphone ne met qu’un tout petit baume sur mon cœur d’épouse qui se languit de son mari.

Il n’y a pas que ça.

J’ai hâte de savoir.

Julian a passé par des moments pas très joyeux et il a dû affronter tout ça sans m’avoir a ses côtés pour lui tenir la main, le réconforter. Seul nos conversation téléphoniques ont pu atténuer son angoisse mais à mon humble avis, ça eu l’effet d’une goutte d’eau dans l’océan de sa tourmente.

Je sais que le verdict est tombé mais avec les préparatifs et l’avion à prendre, je n’ai su l’avoir au bout du fil, rien pour arranger mon impatience de le revoir.

Quand on annonce qu’enfin, l’avion en provenance de Los Angeles est atterrit, je bondi de mon siège, faisant se lever Peter, le roadie qui m’accompagne. Je serais bien venue toute seule mais Jack n’a rien voulu entendre et, puisqu’il est occupé à tout planifier, vérifier et contre vérifier, le compromis était Peter.

Les passagers commencent à entrer dans l’aéroport  et je suis là, debout, à scruter chacun d’eux jusqu’à voir enfin Julian apparaitre dans mon champ de vision. J’accours jusqu’à lui tomber dans les bras alors même qu’il se dirigeait vers moi.

Je l’embrasse doucement, comme si c’était la première fois et je le fais même durer, comme si c’était le dernier !

- Tu m’as manqué !

Il le sait mais j’ai besoin de le lui dire avant même qu’il ne m’annonce avoir de bonnes nouvelles pour moi.  Mon visage est déjà illuminé d’un large sourire. J’espère entendre ce que nous avons ardemment souhaité entendre et…

- Oh ! Mon Dieu !! Julian !! Tu as réussis !

Je pleure de joie en le serrant très fort tout contre moi.

Depuis le jour où il m’a confié être victime des excès de rage de sa mère, il n’y a rien que j’ai le plus souhaité que de le voir être libérer de cette violence. Et c’est maintenant chose faites.  Mon amoureux, mon mari, pourra enfin tourner la page sur les gestes horribles que lui faisait subir sa mère.

- Viens, on va aller à l’hôtel. Ce sera plus discret pour discuter et Jack et Brooke seront heureux de te revoir.

Je n’ai pas mentionné ‘’ Mon  père et ma mère ‘’, eux, ils n’ont même pas effleurés mon esprit.  Depuis la rencontre un peu décevante avec mon père, durant laquelle j’ai eu l’impression de passer un examen plutôt que de s’apprivoiser, j’ai tout fait pour éviter de recroiser le petit couple, préférant mettre mes énergies sur la tournée et partager des activités avec Jack et Brooke comme… comme une famille normal le ferait.

@ Billy Lighter

Ça faisait un bien fou de retrouver Livia et de pouvoir l’embrasser. Je n’avais pensé qu’à elle pendant toute la procédure qui avait mené à mon émancipation. Je n’avais pensé qu’à elle et à nos projets. C’était le seul truc qui m’avait empêché de sombrer.

Et quand elle me déclara que je lui avais manqué, je lui souris.

-Tu m’as manqué aussi.

Je remis ses mèches de cheveux en place avant de lui annoncer la bonne nouvelle. Elle pleura de joie et se serra à moi. Je l’entourai de mes bras content de son bonheur et du mien par la même occasion.

-On a réussi.

Car sans elle, je n’aurais pas pu faire tout ça. Tout seul, sans son soutien, je n’aurais pas réussi à avouer ce qui m’arrivait. On avait réussi ensemble et, maintenant, on allait vivre ensemble le bonheur qu’on c’était créé tous les deux et pour nous deux. Loin des autres adultes qui pensaient pouvoir contrôler nos vies.

Je laissai Livia se remettre de ses émotions en souriant et en le serrant contre moi avant qu’elle ne me proposer d’aller à l’hôtel. Jack et Brooke allaient être contents de me revoir. De l’entourage de Livia, c’était eux dont j’étais le plus proche. Surtout que Brooke était aussi mon ancien professeur d’Histoire.

-D’accord, on y va.

C’’est main dans la main qu’on rejoignit la voiture qui nous mena à l’hôtel où résidait Livia le temps du festival. Il ne faisait pas très beau dans ce pays. Il faisait gris et froid et ça menaçait de pleuvoir. J’espérais qu’il ne pleuvra pas lors du concert de Livia qui aura lieu demain. Le concert étant en plein air, c’était toujours mieux.

On entra dans l’hôtel après un petit voyage en voiture au milieu des embouteillages. Je n’avais pas envie de voir Jack et Brooke tout de suite. J’avais tellement à dire à Livia avant et Jack devait sûrement être très occupé… Alors, c’est dans la chambre de Livia qu’on entra dès notre arrivée dans cet hôtel assez prestigieux et bien plus beau à l’intérieur qu’à l’extérieur.

La chambre de Livia était magnifique et je déposai mon sac sur le fauteuil en souriant.

-Ces deux jours ici vont être exceptionnels, j’en suis sûr.

J’étais souriant… D’autant plus de voir que l’endroit était parfaitement propre. Je vins embrasser Livia souriant contre ses lèvres avant de prendre mon sac.

-Après avoir obtenu mon émancipation, je n’ai pas attendu avant de chercher après des villas à Santa Monica. J’en ai trouvé quelques-uns… Deux en bord de mer et une un peu plus loin mais avec vue sur mer. J’ai choisi les endroits les plus calmes.

Je sortis les photos que je déposai sur le bureau pour que Livia puisse voir. Je la laissai regarder les différentes villas. L’une était à rénover mais qu’importe… Elles avaient toutes un énorme garage et une piscine. Ce n’était pas des énormes villas mais c’était bien assez grand pour nous deux.

-On pourra les visiter quand tu reviendras d’Europe… On a le temps pour faire notre choix, je sais, mais j’avais envie de prendre les devants.

Je regardai Livia.

-Même si… On s’installera uniquement quand tu seras prête… Je ne veux pas te forcer la main.

Surtout si elle n’avait encore rien dit à Jack chez qui elle vivait encore.

@ Billy Lighter

Il n’y a pas de mot assez fort pour exprimer le bonheur que je ressens de pouvoir serrer Julian dans mes bras. J’ai rêvé de nos retrouvailles tant de fois que j’ai l’impression que ça fait un siècle qu’on ne s’est pas vu.  

Mon bonheur n’en est que plus fort encore quand j’apprends qu’enfin, Julian a traversé le long tunnel sombre dans lequel il s’était engouffré. Il pourra enfin guérir et, avec le temps, renouer petit à petit avec sa mère si cette dernière aura trouvé la force de se soigner. Mais au moins, elle n’aura plus le pouvoir de le blesser.

J’ai droit d’avoir ma propre chambre, maintenant.

Je ne sais pas cependant si c’est parce que Brooke et  Jack ont à ce point besoin d’inimitié, ce que je trouverais très normal, ou bien parce qu’ils (Jack, mon père, ma mère) ont décidés qu’il était plus sage que j’ai ma chambre à moi plutôt que de continuer de partager celle de Roadtramp et de faire la fête toutes les nuits…

Quoi qu’il en soit, je ne me suis pas opposée à avoir mon intimité surtout qu’à force de passer de villes en villes, j’ai besoin de me retrouver toute seule. Ça fait du bien d’être dans ma tête et dans mes affaires.

Pour deux jours, ma bulle va abriter mon mari, je ne m’habitue pas encore à le désigner comme ça !

Julian n’a pas perdu de temps. Aussitôt son émancipation en poche, il a cherché le meilleur endroit pour que nous puissions  construire notre petit nid.  Il sort des photos et je les regarde toutes attentivement. Elles ont chacun leur trucs qui me plaît et le choix ne sera pas facile, cependant, je tiens particulièrement  à être le plus près possible de la mer ce qui fait que j’élimine celle qui est plus loin de la plage.

- Nous visiterons ces deux là, alors. Je veux pouvoir avoir la place comme cours arrière.  

Il est encore loin mon retour d’Europe.

J’adore la vie que je mène actuellement. Pouvoir faire ce que j’ai toujours voulu faire, en retirer une satisfaction incroyable sous les acclamations du public. Rigoler avec Eddy et compagnie en dégustant des trucs typique de la place, sans trop savoir si ça sera bon ou pas. Faire des paris sur la combientième bière qui fera Clepto s’endormir, ivre.

Puis Julian me sort de mes rêveries en me disant qu’il ne veut pas me forcer.

- Tu ne me forces pas, Julian.  Je suis prête maintenant. Je veux qu’on s’installe ensemble dès que je serai de retour.  C’est que… je ne sais pas comment le dire à Jack. Je me disais qu’au début, ça pourrait passer comme si j’étais simplement en visite, dormir plusieurs nuits et qu’à force, il en viendrait à la même constatation que moi, que je suis toujours chez toi et que je peux y rester.

Un plan merdique qui ne risque pas de fonctionner.

Jack ne se ferra pas facilement berner. Ce qui lui faudrait, c’est presqu’une bonne raison de gentiment me pousser hors de son nid. Comme si, disons, Brooke était enceinte et qu’ils voudraient faire de ma chambre celle du bébé ce qui serait logique puisqu’il n’y a pas d’autres chambres chez nous.

- C’est avec eux que je veux prendre mon temps, pas avec toi, tu comprends ?

@ Billy Lighter

Préparer notre avenir me permettait de m’occuper en l’absence de Livia. Ça me permettait de penser à elle et à nous projeter dans le futur. Un futur qui ne pourra qu’être meilleur que mon passé. Parce qu’on aura toutes les cartes en mains et qu’on fera ce qu’on voudra sans avoir à rendre des comptes.

Et je suis heureux, une fois arrivé dans la chambre de Livia, de pouvoir lui montrer les photos des villas que j’avais vues avec l’agence. J’en avais trois qui me plaisaient beaucoup. Elles étaient moins grandes que toutes les villas qu’on pourrait trouver à Beverly Hills ou Malibu mais on n’avait pas besoin de quelque chose de trop grand pour nous deux. Je pensais déjà à engager une femme de ménage capable de venir tous les jours… Je ne m’en faisais pas pour l’argent. A vrai dire, ça n’entrait pas du tout en ligne de compte. De l’argent, j’en avais. Mon père avait dit qu’il paierait tout. Etant donné qu’il est milliardaire, on n’avait pas du tout à s’en faire pour ça surtout que c’est de bons investissements.

Livia regardait les photos et moi je regardais Livia en souriant. Elle élimina directement la villa qui ne se trouvait pas en bord de mer. Livia précisa qu’elle voulait la plage comme cour arrière. Je lui souris.

-D’accord. On visitera les deux villas à ton retour à L.A.

Je savais que ce n’était pas pour demain mais j’avais déjà hâte de les visiter avec Livia et de me projeter un peu plus dans un futur pas si lointain. Mais je ne voulais pas non plus forcer la main à Livia et la faire s’installer trop vite. Moi, j’en avais envie mais je savais qu’elle était très liée à Jack et à la vie qu’elle vivait avec lui. Mais Livia déclara qu’elle était prête et mon sourire revint. La seule problème, c’est qu’elle ne savait pas comment l’avouer à Jack. Elle voulait faire passer les choses doucement au lieu de lui dire franchement. Elle voulait prendre le temps avec Jack, pas avec moi. Je posai un baiser sur son front.

-Peu importe comment tu voudras t’y prendre pour lui dire, je te soutiendrais. Si tu veux lui dire franchement, je veux même bien t’accompagner. Je suis sûr que Jack sera content de voir que tu prends ta vie en main.

Je passai une main dans ses cheveux avant de l’embrasser sur les lèvres. Je passai mes mains autour de sa taille.

-Il y a The Burning Fire et BleedingHeart qui jouent aujourd’hui. J’imagine qu’on se rendra au festival pour les voir ?

Je souris. Je ne savais pas si Livia avait envie de ça ou d’autre chose. Mais voir un concert autre que Roadtramp avec elle, ça pouvait être bien. Puis, j’imagine qu’elle voulait s’imprégner de l’ambiance du festival.

Je me serrai un peu plus à elle. J’étais sûr que, demain, elle allait encore faire parler d’elle.

-Tu sais qu’à L.A., tu deviens une vraie petite star. Beaucoup de gens parlent de toi. Les radios parlent de toi. J’ai entendu l’émission de SydG sur L.A.Rocks. Elle a interviewé Ricci et ils n’ont pas arrêté de te complimenté tous les deux.

Je posai un baiser sur son front.

-Je suis fier de toi.

Livia accomplissait de grande chose et je trouvais ça beau.

@ Billy Lighter

J’arrive mal à expliquer comment je me sens dans la situation actuelle. C’est comme si j’étais en conflit de loyauté entre mon mari et mon manager bien que ce ne soit pas le cas. En tous les cas, ce ne sont ni Julian et encore moins Jack, au courant de rien, qui m’ont placés dans cette situation inconfortable.

Je m’y suis mise toute seule, comme une grande fille.

Le fait est qu’il me semble logique de m’installer avec Julian, puisque nous sommes secrètement mariés mais que je ne veux pas que Jack croit que je l’abandonne même si se raisonnement n’a pas lieu d’être.  Il a investit beaucoup pour moi, et je ne parle pas d’argent même si c’est le cas. Il n’y a qu’à pensé à la chambre qu’il m’a installé puis tout ce qu’au quotidien il me fallait. Puis de son temps, et bien au-delà de ce qu’un manager aurait fait. Il m’a offert le lien dont j’ai rêvé toute ma vie et…

Et je réalise que j’ai peur de briser notre relation en quittant notre petite vie telle que nous l’avons construite.  Ce qui me frappe aussi, c’est que jamais la réaction de ma mère et Jimmy ne m’effleure l’esprit. Probablement parce que la première n’a plus vraiment son mot à dire depuis qu’elle a fait de Jack mon tuteur légal et qu’à mes yeux c’est à lui que je dois rendre des comptes et que le second n’a jamais signifié l’intention de vouloir revendiquer ce droit et que notre rencontre n’a rien changer dans la distance que toute mon existence à créé entre nous deux.

Je cafouille un peu,  du moins j’en ai l’impression en expliquant à Julian comment je voudrais m’y prendre pour faire passer la couleuvre à Jack en ajoutant que c’est avec lui et Brooke que je désire prendre mon temps, non pas avec lui.

- Ouais, j’aimerais que tu sois là mais, Julian… je ne compte pas mentir à Jack et je crois que de lui dire toute la vérité serait la chose à faire. Ce n’est pas lui de toute façon qui vendrait notre secret.

Il pourrait être contre, nous faire un sermon de douze heures, nous expliquer les enjeux de notre relation, nous mettre devant une liste infinie de raisons contre , Jack ne ferait jamais en sorte de nous exposé au grand jour.

J’apprécie la proposition de Julian.  Nous rendre au festival ce soir pour voir le spectacle de Bleeding Heart et The Burning Fire me fait envie et avec un peu de chance, je pourrai voir Apolline Mclagan et lui parler. Je ne l’ai pas vraiment revue depuis l’enregistrement de notre single et, même s’il n’a pas être hyper bien accueillit, moi je l’aime quand même notre duo.

- Ça serait chouette, oui ! Et ça sera l’occasion d’étrenner mon nouveau manteau !

J’ai fait beaucoup de shopping et on nous avait grandement suggérer de nous prendre des vêtements chauds pour Werchter.  Et puis faire du shopping dans des villes où nous passons incognito c’est toujours amusant. J’ai aussi découvert que Mademoiselle Watson aime beaucoup faire les boutiques !

- Pour vrai ? Tant que ça ?

Je n’entends ni ne lis rien de ce qui se dit sur moi. Je n’ai pas le temps et de toute façon, je préfère ne pas m’arrêter à tout cela pour éviter de me distraire et rester concentrée sur la tournée.  Puis de toute façon je me dis que s’il y avait quelque chose à en dire et modifier, Jack m’en ferait par pendant nos débriefing après les concerts.

Mais de savoir que même Daniele Ricci a parlé de moi à la radio…

- Wow… je ne sais pas quoi dire !

Faudrait que je songe à aller le voir et lui parler. Le célèbre manager m’intimide et en plus, il semble malade ou je ne sais pas trop mais il agit bizarrement depuis un moment.

- En attendant, tu dirais quoi qu’on s’installe dans le grand fauteuil, devant la télé et qu’on regarde ce que la télé Belge à de meilleur à nous offrir ?

@ Billy Lighter

Dire qu’elle voulait s’installer avec moi à son manager semblait une épreuve difficile pour Livia. Je pouvais le comprendre… Elle était très liée à Jack et elle avait sûrement peur de sa réaction. Mais j’étais prêt à soutenir Livia jusqu’au bout et dans toutes ses démarches. Elle déclara qu’elle ne voulait pas mentir à Jack et que lui dire la vérité était sûrement la meilleure chose à faire. Je souris approuvant de la tête.

-Non, il ne nous vendra pas… On lui dira la vérité quand tu seras prête.

Il faudra bien que ça arrive, de toute façon, si elle voulait s’installer avec moi. Maintenant, je laissais à Livia le soin de choisir le bon moment. Ou celui qu’elle qualifierait comme étant le bon moment. Parce que je n’étais pas sûr qu’il y avait spécialement un moment propice pour ce genre d’annonce…

Après cette discussion, je proposai à Livia d’aller voir les concerts du festival. Il y avait, au programme, notamment BleedingHeart et The Burning Fire. C’était l’occasion de profiter d’une journée musique ensemble. Et puis, il y aura beaucoup d’artiste et de monde à ce festival. Il y aura de quoi s’amuser. Livia accueillit l’idée en enthousiasme. Je souris.

-Génial ! Oui, il fait froid. J’ai pris de quoi bien m’habiller aussi…

Je finis par dire à Livia que sa notoriété devenait de plus en plus grande à L.A.. Beaucoup d’émission de radio de notre ville parlait d’elle et de ce qu’elle faisait en tournée. Même Daniele Ricci avait parlé d’elle ne bien. Elle était étonnée de ça.

-Oui tant que ça !

Je rigolai devant l’émotion évidente de Livia. Elle ne savait pas quoi dire. En vrai, elle ne se rendait pas compte que sa notoriété augmentait très vite.

-Il n’y a rien à dire. Juste à profiter.

Et Livia proposa, en attendant, qu’on se pose devant la télé. J’approuvai de la tête en souriant la prenant par la main pour qu’on se pose dans le fauteuil.

-Avec plaisir. Même si j’imagine qu’on ne comprendra pas grand-chose.

J’allumai la télévision à l’aide de la télécommande. Il n’y avait pas beaucoup de chaine de télé… Et toutes dans des langues que je ne comprenais pas. Du Français… De Néerlandais… Il y avait même des chaînes où il ne diffusait que la mire… En gros il n’y avait pas grand-chose.

-Waw… Ils doivent vraiment s’ennuyer dans ce pays… En plus je ne comprends absolument rien…

Je finis par m’arrêter sur une chaîne où il y avait la mire mais un fond de musique. C’était Roadtramp, la chanson Never Cared. Je souris et fixai Livia.

-Je préfère ta reprise. Elle est plus douce. Tu as vu, bientôt c’est toi qui passeras sur les radios belges. Après ton passage ici, ils seront fous de toi.

Je rigolai et vint embrasser tendrement et longtemps Livia passant mes mains sous son t-shirt.

@ Billy Lighter

Julian n’est pas contre mon intention de mettre Jack au courant de notre nouvelle situation de couple. Ça me rassure parce que je ne veux pas mentir à mon manage, non plus que je voudrais aller contre l’opinion de Julian.

Je crois que c’est un peu mon devoir d’épouse que de me ranger derrière l’avis de mon mari. En tous les cas c’est ce que je crois être juste.  C’est lui le chef de notre famille.

Pour commencer son court séjour ici, Julian propose que nous allions ce soir voir la prestation de Bleeding Heart et de The Burning Fire et l’idée me séduit. Faire une sortie en couple, ça sera chouette et mieux que de rester enfermé dans notre chambre d’hôtel.

C’est un peu le côté sombre de la tournée. Nous voyageons beaucoup et nos moments de libertés sont rare ou alors bien assez court pour que nous n’ayons pas le temps de visiter la ville et prétendre y avoir que mis les pieds.

C’est moche tout de même.

J’ai cependant eu le temps de magasiner a quelques reprises. C’était aussi une nécessité quand on sait qu’on change de climat et qu’on risque de geler tout rond !

Ma nouvelle popularité ne s’étend pas encore jusqu’ici ou alors nous sommes tellement dans un environnement aseptisé qu’il m’est difficile d’en prendre conscience. Cela dit, il m’a semblé évidant quand Roadtramp c’est vu consacré a son nouveau statut de super star, tant la foule a scandé fort leur nom.

Ça serait mentir aussi que de dire que ça ne me fait rien de savoir que même Daniele Ricci parle de moi en bien.

La télévision d’ici est… différente.

Décevante serait probablement le mot le plus juste.

Julian cesse son balayage des chaînes sur une mire qui diffuse de la musique et on reconnait Never Cared, et je souris.

- Tu crois ? Ça serait tellement incroyable d’entendre l’une de mes compositions passer à la radio ou sur une chaîne musicale d’un autre pays !

Même chez moi, ça serait un truc complètement hallucinant. Quand l’une des chansons de mon single joue, je me pince encore, je rigole en rougissant, bref c’est toujours un peu un choc.
Julian glisse ses mains sous mon t-shirt et je me redresse pour le regarder.

- Julian…

Je crois que c’est la première fois que je n’ai ’’pas envie ‘’, non pas que je ne me suis pas ennuyée de lui mais, moi aussi j’ai vécu des trucs, avec mon père et j’aimerais lui en parler.

- J’ai eu un tête à tête avec Jimmy et… je vis mal avec ça. J’crois que j’ai rêvé pour rien et ça me fait vraiment mal. J’dois faire un deuil de tous mes espoirs que j’ai pu fonder pour lui. Je me sens conne d’y avoir cru.

@ Billy Lighter

La télévision de l’hôtel ne diffusait rien de bien intéressant. La plupart des temps, les programmes n’avaient même pas encore commencé et une mire avec fond musical était la seule chose que diffusaient certaines chaines. Je m’arrêtai sur l’une d’entre elle où on pouvait entendre mon titre préféré de Roadtramp. C’était sûrement mon préféré parce que j’avais pu entendre Livia la reprendre sur scène.

Je disais à Livia que ça sera bientôt sa chanson qui passera à la radio dans les autres pays que le nôtre où c’était déjà le cas. Je savais qu’elle allait faire une grande carrière. Tout le monde l’aimait déjà à L.A. et elle commençait à percer dans le reste des Etats-Unis. Bientôt, ça sera les autres continents. Rien ne pourra l’arrêter.

Livia s’exclama et trouverais ça génial que ses chansons passent sur les radios des autres pays. Je souris.

-Oui ça sera génial ! Et je suis sûr que ça arrivera. Tu as le talent pour ça.

Je suis sûr que ça sera déjà le cas très bientôt. Mon père dirigeait une maison de disques et je savais à peu près comment tout fonctionnait. Certains artistes perçaient plus vite et Livia faisait partie de ceux qui peuvent traverser toutes les frontières et se faire aimer par tous.

Je souris glissant mes mains sous son t-shirt. Mais Livia se redressa et mon sourire disparu. Quelque chose semblait ne pas aller tout d’un coup. Je la regardais avec un regard interrogateur. Peut-être que Livia n’avait pas envie. C’est normal, elle était peut-être fatiguée ou elle n’avait tout simplement pas envie de ça maintenant.

Mais non, ça venait d’autre chose. Et Livia se remis à parler. Elle parla de Jimmy Reed, son père biologique. Elle avait eu une tête à tête avec lui. Apparemment, ça ne s’était pas passé comme prévu.

-Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Qu’est-ce qu’il t’a dit ?

Je n’ai jamais vraiment su ce que Livia attendait de son père biologique. Je n’en avais jamais vraiment discuté avec elle. Tant qu’elle ne m’en parlait pas spontanément, c’était un sujet que je n’amenais pas sur le tapis. J’avais toujours une admiration pour Jimmy Reed en tant comme d’affaire… Un peu moins en tant qu’homme depuis que j’avais appris que Livia était sa fille. Une fille qu’il n’avait jamais reconnu.

Je retirais mes mains dessus son t-shirt pour la regarder dans les yeux essayant de comprendre ce qui n’avait pas fonctionné et essayer de la réconforter. Je lui laissai le temps de tout me raconter.

@ Billy Lighter

Je sais qu’après une aussi longue séparation, Julian a des envies et je les partages mais tout de suite, j’ai besoin moi aussi de lui parler de mes propres ennuis avec mes parents même si pour ça, je dois lui refuser ce qu’il a amorcé en glissant ses mains sous mon chandail.

Alors je lâche le morceau, maladroitement, en envoyant des informations en vrac pour me rendre compte que je n’ai pas dit grand-chose en même temps de tout dire.

- J’ai pris le petit déjeuné avec mes parents au lendemain de mon premier concert de la tournée. En fait, je les ai surpris ensemble au restaurant de l’hôtel.  C’était…

Je tente de me remémorer fidèlement tout ce que j’ai pu ressentir à cette période mais je crains que ce que je ressens présentement pour Jimmy déforme un peu mon souvenir.

- C’était un peu maladroit je crois. J’sais pas.  De les voir eux en tête à tête amoureux je me suis un peu attendu à avoir moi aussi ma part d’affection paternel, tu vois ? Mais il m’a recadré et c’est correct.

Ça, je peux le comprendre et probablement pas pour les mêmes raisons que mon père veut lui, ralentir la cadence.  J’ai aimé mon père, qu’importe qui il était, pendant 16 années. Quand j’ai  enfin pu mettre un visage sur le nom, je crois que je l’ai aimé encore plus même si un doute s’est installé.

C’est complexe.

Je le sais.

Moi-même je me perds dans mes sentiments.

- Je lui ai dit, que je voulais apprendre à le connaître en prenant un peu de temps pour nous deux. Rien que lui et moi, de temps en temps. Ça quand même été à Rome avant qu’il se décide… Rome, Julian !  Presque la moitié de la tournée !

Je suis quoi en fait ? Une cause pro Bono à mettre à l’agenda de Monsieur Reed ?

- À Rome, il est venu me réveillé… j’te jure ! J’ai cru rêver ! Mon père était là au moment ou j’ai ouvert les yeux, il me jouait dans les cheveux !

Et là j’éclate.

Je pleure. Je l’ai souhaité toute ma vie ce geste là !

- On s’est retrouvé dans un petit café, j’étais excitée et là… le test a commencé ! Il me posait des questions et j’ai vu à la première que c’était sérieux comme truc. Pas droit à l’erreur. Y’a eu un moment de silence ou je l’entendais presque se dire dans sa tête : ‘’ Mais qu’est-ce que je fou ici !’’ … j’étais nerveuse ! C’était mon premier tête à tête avec mon père. MON père !  

Et je m’emporte.

Pas contre Julian mais contre la situation. J’ai horriblement mal en dedans. Je me pose pleins de questions, je cherche à comprendre ce que j’ai pu faire de mal pour que mon père puisse avoir le dédain de moi. Parce que c’est exactement ce que j’ai ressentis.

Quelque part, j’espère encore me tromper.

- Il y a eu quelques échanges de questions, ça semblait aller jusqu’à ce qu’il me demande qu’elle ville ou quel pays je rêve de visiter !  Tu parles, Charles ! Y’a pas un endroit au monde que je rêve de visiter comme l’Afrique et c’est ce que j’ai répondu et ça m’a valu un espèce de rictus du genre ‘’ Ma fille est une imbécile !’’ et il a fallu qu’il me précise l’évidence : ‘’ Ce n’est ni une ville, ni un pays, mais un continent !’’.

Je me vois comme la plus ridicule au monde. J’ai échouée vis-à-vis de mon père, je lui ai foutu la honte, c’est clair, non ?

- On est rentré après ça, faut croire qu’il en avait assez de m’entendre ! Je lui ai remis un dessin de lui qu’il a plié et  après ça été chacun pour soit, merci et au revoir ! Depuis, plus rien ! Même pas un  semblant de sourire quand on se croise, pour les peux de fois où s’est arrivé !  Genre, silence radio.

Au travers de mes larmes, je regarde Julian qui doit être étourdi par mon débit de mot et mon ton qui n’avait plus rien d’américain. Quand je m’énerve, je sais que je tiens de ma mère, plus qu’autre chose.

- Je voudrais me teindre en brune pour moins lui ressembler. J’ai même pensé manquer toutes mes chansons sur scène pour lui faire honte le truc c’est que c’est sur Jack que ça retomberait le plus et  il est la dernière personne au monde que j’ai envie de blesser. Et pourquoi ma mère m’a pas fait avec lui plutôt qu’avec Reed hein !?

Parce que ce n’est pas comme ça que ça s’est passé, tout simplement…

De nouveau je regarde Julian avant de revenir m’effondrer dans ses bras.  C’est lui ma famille maintenant. Lui, Jack et Brooke, les deux autres, ils peuvent aller voir ailleurs si j’y suis. Ils n’ont qu’à s’en faire d’autres des bébés et  puis voilà ! On verra comment ils gèrent la nouvelle descendance Reed !

Moi, je suis une Hughes maintenant !

@ Billy Lighter

Livia avait rencontré son père biologique. Le grand Jimmy Reed… Mais ça ne s’était, apparemment, pas passé comme prévu. J’ouvris la conversation pour que Livia puisse m’en parler parce que ça avait l’air de lui faire vraiment mal. Alors elle commença à me raconter.

Elle me parla du premier déjeuner qu’elle avait partagé avec ses parents. Et, déjà là, ça ne s’était pas passé comme prévu. Reed l’avait recadré sans lui montrer l’affection que Livia cherchait. Je la regardai évitant de la couper pour qu’elle puisse s’exprimer. Elle voulait connaitre son père ce qui était logique. Et elle a réussi à avoir un peu de son attention à Rome… Bien après leur premier déjeuner ensemble. Et la première approche de Reed était remplie d’affection. Mais je savais que la suite ne serait pas pareil vu l’état dans lequel était Livia quand elle parlait de tout ça.

Et elle se mit à pleurer. Alors je caressai ses cheveux écoutant la suite de l’histoire tout en essayant de la réconforter. Sa première rencontre avec Reed était plus une sorte d’interrogatoire qu’autre chose… Je fronçai les sourcils ma main toujours dans les cheveux de Livia. Là encore, Jimmy Reed l’avait recadré sur une question et ça avait blessé Livia. Pourquoi ? Parce qu’elle voyait grand ? Je ne comprenais pas la réaction de Jimmy. Je l’avais toujours idolâtré mais il ne semblait pas être si intéressant que ça en privé. Il l’était juste en public et dans les affaires… Mon père avait des défauts même en tant que père mais Jimmy Reed en avait d’autre. J’idolâtrais un type qui ne valait pas mieux qu’un autre et qui semblait n’en avoir rien à faire de sa fille. Maintenant, je savais que je ne devais pas être comme lui mais être bien meilleure.

J’arrêtai de caresser les cheveux de Livia pour écouter la fin de son histoire. Du dessin jusqu’aux envies de Livia de se « venger » de son père en changeant sa couleur de cheveux ou en balançant ses concerts. Mais elle avait peur que ça n’ait des répercussions sur Jack. Elle aurait préféré avoir Jack comme père plutôt que Reed.

Livia s’effondra alors dans mes bras. Je la serrai contre moi caressant son dos et ses cheveux pour la réconforter.

-On ne choisit pas ses parents… Toi et moi, on n’a pas eu de chance à ce niveau-là… Mon père n’est pas comme Reed… Mais il a ses défauts. Il est trop gentil et il se couche devant tout le monde. Je pensais que Reed serait différent, plus sûr de lui. Mais il n’a pas de cœur. Ce n’est pas beaucoup mieux.

Je voyais deux extrêmes. D’un côté mon père trop gentil… De l’autre le père de Livia trop dur… MTI et BSC… Deux extrêmes. Et les extrêmes, quelles qu’elles soient ne sont jamais bonnes.

Je redressai Livia prenant sa figure entre mes mains séchant ses larmes avec mes pouces.

-Je ne sais pas ce que Reed veut de toi… Mais s’il ne te montre pas d’affection, c’est qu’il n’en vaut pas la peine. Une fille ne devrait pas avoir à prouver quelque chose à son père. Tu ne lui dois rien.

On ne devait rien à personne.

-Maintenant, il y a nous deux… On forme une famille. Et il y a Jack et Brooke pour te soutenir. Ce ne sont pas tes parents… Mais, avoir le même sang ne veut rien dire. C’est les personnes qui nous soutienne qui comptent. Peu importe le lien.

J’avais appris ça d’Hank… Il n’était pas mon père mais, pendant 7 ans, il a plus été mon père que Don. Parce qu’il faisait tout ce que mon père ne faisait pas : me protéger. Pourtant, je n’avais aucun lien de sang avec lui.

Jack, c’était pareil pour Livia.

-Tu verras. Quand ton père te verra heureuse avec d’autre, il regrettera de ne pas t’avoir donné une place dans sa vie. Ça sera ça ta vengeance.

Je souris essuyant ses dernières larmes.

@ Billy Lighter

Le soulagement de pouvoir déballer toute l’affaire à la seule et unique personne sur cette putain de planète qui puisse réellement me comprendre me fait un bien inestimable.  Julian sait trop ce que ça fait de ne pas trouver en ses parents, l’affection minimal à laquelle un enfant peut être en mesure d’espérer.

Pourtant, tout avait si bien commencé. Si on oubli les quelques maladresse au petit déjeuner dans la Death Valley, parce que ça n’avait pas été  un désastre total non plus, la façon dont il m’a réveillé à Rome était plus belle que tout ce à quoi j’ai pu rêver.  Mon cœur s’est alors gonflé d’un bonheur  immense, probablement même plus grand encore que celui que j’ai ressentis le jour de mon mariage, sans vouloir enlever à cette journée de rêve.

D’ouvrir les yeux et réaliser que la caresse que je sentais dans mes cheveux venait de la main de mon père. De voir ses yeux sur moi et son sourire, comme s’il… comme s’il m’aimait et prenait plaisir à agir comme un père, MON père ! Jamais je ne saurais décrire parfaitement ce que j’ai ressentis.

La suite, je ne peux pas complètement la détester non plus. J’ai essayé, les jours suivant, de me convaincre que nous étions tous deux maladroit le fait est que, j’ai beau tourner la pièce de tous les côtés, mon père a deux visages.  Celui qu’il a dans l’intimité, celui qu’il montre en publique.
Il m’a blessé et il n’en a même pas conscience.

Visiblement, il s’est gratifié lui-même d’une petite tape sur l’épaule : ‘’ Beau travail Jimmy, tu as rattrapé 16 années avec ta fille, tu peux passer à autre chose maintenant’’, et ce fut tout.

Depuis,  même ma mère s’est tenue  plus ou moins à l’écart, se contentant de venir m’embrasser dans ma loge avant chaque concert mais sans plus. Quelques minutes comme pour s’assurer de ne pas avoir le temps d’aborder un sujet épineux.

Dans les bras de Julian, qui me réconforte de caresses dans mes cheveux, je me détends. Il trouve les bons mots pour me faire comprendre qu’au final, la famille, la vraie, est celle qu’on décide de se bâtir. Julian, Jack et Brooke sont ma famille et celle que je prioriserai maintenant.

Julian essuie mes larmes et je replace mes cheveux en m redressant sur le canapé.

- Peut-être, ouais.  Parfois, je me demande si ça ne serait pas plus sage de passer chez MTI. Jack… il comprendrait peut-être et peut-être qu’il me suivrait là-bas. Mais, même sans Jack, m’éloigner de mon père serait peut-être à envisager. Tu sais Timmy Evans, le manager de The Burning Fire, il a recruter Lola c’est pas rien !  C’est qu’il est forcément un sacrément bon manager !

Sauf que…

Je ne suis pas prête mentalement ni émotionnellement à quitter Jack. Le simple fait de lui annoncer que je suis mariée et que je veux emménager avec Julian me fait trembler des genoux, alors, briser notre lien professionnel en plus, c’est au dessus de nos forces.

- Je dis ça mais… c’est avec Jack ou  rien. Si Jack devait me lâcher, je ferais autre chose de ma vie.

M’être emporté et déverser autant de larmes m’a donné mal à la tête.

Le spectacle de ce soir est encore loin et j’ai envie de me reposer.

- J’ai envie de faire une sieste.   Tu  veux bien t’allonger avec moi ?

Rien n’est plus réconfortant que de dormir dans les bras de l’homme que l’on aime !

@ Billy Lighter

Livia était très déçue par son père. Et quand elle me raconta toute l’histoire je compris parfaitement ce qu’elle ressentait. Elle avait cherché une certaine reconnaissance en son père et je l’avais pas trouvé… C’était difficile à vivre… Pourtant, je savais que Jimmy Reed pouvait faire preuve de cœur. Il avait empêché ma mère, un jour, de me frapper. Mais ça ne voulait pas dire qu’il avait toutes les qualités du monde. Au contraire. Et la preuve était là avec ce que me racontait Livia.

J’expliquai qu’une famille on en avait une… Déjà nous deux mais aussi avec Jack et Brooke. Mon père, aussi, était là pour nous soutenir. C’était plus qu’assez et, au moins, c’était sincère. On ne leur devait rien en retour. On ne devait rien leur prouver. Ça sembla rassurer Livia. Je la sentis se détendre doucement sous mes caresses.

Elle déclara qu’elle ferait peut-être mieux de changer de maison de disques. Je comprenais l’idée vu que BSC appartenait à son père biologique. Elle voulait s’en éloigner et trouvait que c’était une bonne solution. Ce n’était pas faux et je savais que ça plairait à mon père que Livia rejoigne MTI. Mais moi, ce que je voulais avant tout, c’était qu’elle soit heureuse et c’est pour ça que je n’allais pas la brusquer dans ses choix avant qu’elle n’en soit vraiment sûre.

-Tu sais… Si tu veux changer de maison de disques, tu sais que je peux t’y aider et faire ça en un claquement de doigt… Timmy Evans est, en effet, un très bon manager. Un des meilleurs de MTI. Mon père n’arrête pas de l’encenser.

Mon père est souvent vite satisfait mais Evans, pour la cause, fait réellement du bon boulot.

Le seul truc c’est que Livia ne voulait pas vraiment se défaire de Jack. Et ça, je pouvais comprendre. Elle disait que c’était avec Jack ou rien et je savais qu’elle espérait qu’il parte vers MTI… Mais ce n’était pas si facile. La rivalité entre les deux maisons de disques étaient énorme et touchait grandement les managers. Et j’étais sûr que de passer d’une maison de disques à l’autre était du domaine de la trahison. Il faudra que Jack se fasse accepter par les employés de MTI tout en ayant la pression de ceux de BSC qui ne vont pas le rater… C’était une rivalité stupide mais elle existait.

-Je comprends… Mais ça ne sera sûrement pas évident pour Jack de changer de maison de disques. Pour un artiste, ça va encore. Pour un manager… Ce n’est pas évident.

Mais je ne pouvais pas m’avancer pour Jack. Ça serait quand même dommage que Livia arrête tout juste parce que son père est dans les parages. Elle a du talent et elle aimait ce qu’elle faisait.

Livia était fatigué. Toutes ses émotions l’avaient vidé et moi j’étais vidé par le voyage et le décalage horaire. Alors l’idée d’une sieste me semblait appropriée.

-Oui. Allons-y.

Je souris et entrainai Livia sur le lit. On s’allongea l’un à côté de l’autre et je l’enlaçai avant de l’embrasser d’abord sur la bouche et puis sur le front.

-Reposes-toi. Tu en as besoin.

Je lui souris et attendit qu’elle s’endorme avant de m’endormir à mon tour.

@ Billy Lighter