White Room.

Je vais...

…me reposer un peu…

C’est…

Ok…

…pas sursauter…

Pas bloquer.

Howard est là… si jamais…

Tu es débile, David…

Ok…

Non.

Timmy a dit….

…pas de crise…

Complètement attardé…

Tu as envie de moi ?

Quoi ?!

Juste me reposer…

Dormir.

Idiot.

Il faut….

Combien de temps avant que tu ne fasses une fausse note ?

…que je trouve la porte…

Combien de temps avant que tu ne t’arrêtes de jouer en plein concert ?

C’est…

Ils te détestent tous.

Non…

J’ai laissé…

Surtout Howard.

…la porte quelque part.

Et t’es trop con pour t’en rendre compte !

Dormir… Trouver la porte.

White Room.

J’ouvris la porte vivement et la fermai derrière moi.

La porte d’une pièce toute blanche….

Mais pas un blanc qui fait mal aux yeux.

Blanc propre.

Blanc sain.

Ici, je peux dormir…

Je fermai les yeux et repris mon souffle.

Dos contre la porte….

Quand je fus plus calme, la lumière fut plus tamisée.

Comme plus calme aussi.

Je me décollai de la porte pour avancer vers le grand lit.

Penchant la tête d’un côté.

Levant les sourcils.

Il y a…

Il y a quelqu’un dans le lit.

Il…

Pas possible.

Non.

Si.

Oh oh…

Non.

Je… j’avais verrouillé…

Avant de partir la dernière fois.

Et si c’est le monstre ?

Ma main qui s’était approchée s’arrêta net.

Non.

Je peux pas regarder !

Couillon…

Je gémis…

Fermai les yeux.

Et tirai sur la couverture en tremblant…

J’ouvris un œil…

Puis l’autre…

C’est… heu…

C’est pas trop un monstre…

C’est Syd…

Ma bouche s’entrouvrit.

-Syd…

J’approchai doucement la main encore…

Je m’agenouillai à côté du lit...

Et bougeai, doucement, du bout des doigts, une mèche de cheveux blonds qui barrait la joue de la jeune femme endormie.

@ Billy Lighter

Rare sont les soirs où je regrette d’être seule à la maison mais quand un orage violent éclate, je  ne peux faire autrement  que de rester scotchée dans mon fauteuil de salon, genoux contre ma poitrine et ma veste du Hollywood Mental Health Center pour me recouvrir.

Cette veste est tout ce qu’il me reste… tout ce qui est réel.

Je passe les manches contre ma joue en fixant par la grande vitrine, les éclairs qui illuminent le ciel et le vent qui secoue les arbres.  Les alertes météo  promettaient un orage digne de ce nom, suggérant même de demeurer à la maison et d’éviter de se déplacer à cause des vents.

Le bruit de la pluie contre mes immenses fenêtres ont tôt fait de m’apaiser et même le grondement effrayant du tonnerre ne parvient plus à me garder éveillée.  Ma tête dodeline jusqu’à finir contre l’appuie tête du fauteuil et je m’endors, quelque part près de minuit.

Bien vite, je n’entends plus la pluie mes les notes  qu’on frappe sur un clavier. Une mélodie que je connais, que je fredonne et qui me fait sourire.

David.

’’ C’est toi qui joue ? ’’

La même mélodie qui revient encore et encore.

C’est si beau. Je l’entends de plus en plus fort.  Elle m’en fait même vibrer le corps depuis mon fauteuil. Elle entre en moi et me donne des ailes.  Puis, tout cesse et j’ai froid. Vraiment très froid. Un grondement effrayant me fait sursauter et de l’eau qui m’éclabousse m’empêche de respirer, comme si je me trouvais sous le jet de la douche.

Les portes vitrées de ma terrasse se sont ouvertes sous la force du vent et mon appartement est inondé.

Je marche dans l’eau, bravant le vent qui pénètre ma demeure et je force pour fermer les portes. J’ai de l’eau jusqu’au cheville, la lumière du plafonnier vacille.  Je  pousse plus fort, jusqu’à parvenir à fermer les portes et mettre le verrou.

‘’ J’ai trop froid ! J’ai besoin de toi !’’

Je titube jusqu’à entrer dans ma chambre.

Plus rien n’est pareil.

Tout est blanc. Très blanc.

Il y a un lit, tout blanc aussi et j’ai envie de m’y réfugié.

Je m’y allonge, ramenant mes bras contre moi, mes mains cachées dans les manches de ma veste.  Je finis par m’endormir.

‘’ David…’’

Je sais que je ne dois pas… je n’ai pas le droit.  Pourtant je continu de l’appeler, même en dormant. On ne peut pas empêcher un cœur d’aimer, encore moins d’espérer.

Sa présence m’enveloppe, je le sens si près de moi. Si près qu’il replace même une mèche de mes cheveux.

‘’ Je suis là David !’’

- Je suis là, David. Je suis réelle, David !

Quand j’ouvre les yeux, David est là, lui aussi. Il a eu peur de l’orage ? Il s’est réfugié ici ?

- Tu m’attendais ?

’’ Moi, je t’attends depuis longtemps !’’

@ Billy Lighter

David… C’est toi qui joue ?

Je regardai autour de moi…

Une mèche des cheveux blonds de Syd entre mes doigts.

Dans la White Room…

Je peux les entendre aussi…

Les notes…

David ?... C’est toi qui joue ?

Daaaaaaaavid…

-N-non…

Je ne crois pas…

Je suis en plein concert ?

Et dans la White Room en même temps ?

Non…

Peut-être…

MOUHAHAH ! Ça c’est dangereux, Dave !

Combien de temps avant que tu ne t’arrêtes de jouer ?

En plein concert…

Je fermai fort les yeux…

J’ai trop froid, j’ai besoin de toi !

Je clignai des yeux, caressai la joue de Syd…

-Je… je suis là…

Je suis là David !

-Juste… Ouvre les yeux.

Elle ouvrit ses yeux bleus, presque comme les miens.

Au loin, on entendait l’orage…

Mais c’était dehors…

Loin…

Très très loin…

A Los Angeles.

Tu n’es pas à Los Angeles, David…

C’est pour ça que c’est loin.

Je souris à SydG…

-Non… Je… Il n’y a pas d’orage où je suis…

Enfin, je crois pas…

-Et il n’y a pas d’orage ici… Juste… Toi et puis moi…

Je regardai autour de moi…

Tu m’attendais ?

Tu l’attendais, David ?

On l’attendait…

Je…

-Je crois… Je crois, oui… Heu…

J’écartai les mains, désignant la pièce…

-C’est juste… un endroit pour se sentir en sécurité… Je… j’ai créé ça…

Je pencha la tête sur le côté, l’interrogeant du regard.

-Comment… Comment tu es entrée ? Tu… C’est juste… quand on a très peur qu’on peut venir ici…

Je pinçai mes lèvres et caressai à nouveau sa joue, un peu hésitant.

Tu aimes la toucher, hein !

C’est plus fort que toi…

Sale petit pervers…

-Shhh…

Je fermai les yeux, soufflai, puis les rouvris…

-Tu as peur de l’orage ? Syd ?

@ Billy Lighter

Mes yeux se révulsent sous mes paupières closent alors que je sens les doigts de David sur ma joue qui replacent une mèche de mes cheveux.  Le grondement de l’orage a laissé place à une mélodie que je connais dont les notes flottent en l’air tout autour de moi.

’’ Que j’ouvre les yeux ? ‘’

Mais si je les ouvre, seras tu encore là ?

- David !J’ai peur, David !

J’ai peur de te voir disparaître de nouveau.

Quelque chose me fait comprendre que je peux avoir confiance.  Je ne sais pas ce que c’est, ni c’est réel ou si ça ne l’est pas mais, moi, je suis bel et bien là et la voix de David résonne à mes oreilles.
Alors j’ouvre les yeux et je le regarde.

Il est là aussi à cause de l’orage ? Il a eu peur lui aussi ? Les vents étaient violents. Il y avait de l’eau partout et je…

‘’ J’ai froid, vraiment froid !’’

En relevant la tête, je regarde autour de nous, médusé par la beauté réconfortante de la pièce qu’a créé David.

Je dois rêver, ça ne peut être qu’un rêve ! Un très beau rêve dont j’espère ne jamais sortir.  David est si beau, il semble serein et calme. Et ses doigts, sur ma joue, sont le réconfort dont j’avais grand besoin.

Je lève une main pour venir chercher la sienne, celle qui n’est pas sur ma joue et entrelace nos doigts.

‘’ Je t’en supplies, ne te sauve pas…’’

- Par la porte. Je suis entrée par la porte.  Et… j’étais fatiguée.  Et tu es apparu.

L’orage.

- Oui, j’ai peur des orages.

Je me redresse sur mes coudes, gardant nos doigts entrelacés tout en approchant mon visage du sien.  Je peux sentir son souffle sur mon visage, presque deviner le goût de ses lèvres. Je voudrais y déposer les miennes, mêler nos souffles.

- Peut-être que j’avais autant besoin de toi que tu as besoin de moi.

Parce que tous les deux sommes ici, et en même temps. J’ai trouvé le calme dans cette pièce.
- Et tu avais peur de quoi, David ?

Il n’y a pas que de l’orage que j’ai peur.

‘’ J’ai peur de te perdre encore, David !’’

@ Billy Lighter

David ! J’ai peur, David !

David !

Daaaaaviiiiiiiiid !!

L’écoute pas.

Regarde par ici !

A gauche !

L’autre gauche, idiot !

Non.

Syd.

Je dois…

J’ai peur de te voir disparaître de nouveau.

…la rassurer.

Elle n’est pas réelle imbécile !

Tu rêves !

Je fermai fort les yeux.

Vous n’êtes pas autorisés à entrer ici.

Ah ?

Et elle ?

Elle est avec moi.

Je décide.

Ouvre les yeux.

Syd, ouvre les yeux.

Elle le fit.

Je souris, à genoux à côté du lit.

Bienvenue dans le White Room, Syd.

J’ai froid, vraiment froid.

Je suivis son regard à travers la pièce.

Avant de poser les yeux sur nos mains qui s’enlaçaient.

Un regard fasciné.

-Tu ressens ça ?

Je t’en supplie, ne te sauve pas…

Je fis « non » de la tête.

Je pouvais entendre l’orage qui s’éloignait.

L’orage.

La porte.

Je regardai la porte avec une moue de réflexion.

-Alors tu as la clé…

La clé pour venir à moi.

Distraitement

Sans y penser

Mon pouce caressait sa main.

Et mon autre main caressait sa joue.

Jusqu’à ce qu’elle se redresse.

Son visage tout près du mien.

Je peux…

Je peux sentir son souffle sur mon visage.

Mes yeux ouverts, surpris.

Sourcils levés, amusé.

-L’orage est parti…

Et tu avais peur de quoi, David ?

Tout

Rien

Des gens

Mon visage s’éloigna de celui de Syd…

Des monstres

Pervers !

Peyton

-Je…

…pour suivre des yeux…

Hollywood

Du bruit

Des visions

Timmy

…les voix qui venaient de partout…

Connard !

…et de nulle part….

Débile !

Je fermai les yeux.

Posai mon front contre celui de Syd.

Les voix se turent.

Je soupirai.

Portait la main de Syd à ma tempe.

J’ai peur de te perdre encore, David !

-J’ai peur… de me perdre encore…

Je rouvris les yeux.

Eloignai mon front de celui de Syd.

Et arrivai à la regarder dans les yeux pour la première fois.

-Tu… tu me fais une petite place ?

@ Billy Lighter

Est-ce que je rêve ?  

Est-ce que tout ceci est réel ?

Comment est-ce possible ? Je me souviens… l’orage… les éclairs… J’étais installée au salon… mon salon ! Je portais la veste de David, installée dans mon fauteuil et je somnolais avant de me lever et fermer les fenêtres par lesquelles l’eau entrait en ma demeure jusqu’à me faire patauger.
Puis  je entrée dans ma chambre et…

‘’ Je suis entrée par la porte !’’

Ça je m’en souviens.  

Mais ce n’était pas ma chambre c’était… rassurant et tout blanc et j’ai grimpée sur le lit pour m’y allonger et m’y suis endormis. Et quand j’ai ouvert les yeux…

- David… je…non… je n’ai pas eu besoin de clé.

Il est venu me rejoindre ? Est-ce qu’il sait ? Toutes les nuits où j’ai rêvé de lui ? Les a-t-il rêvés aussi ?  Sa main sur ma joue,  nos doigts entrelacés, je me rapproche de lui assez pour avoir nos visages tout près l’un de l’autre et sentir son souffle se mêler au mien.

- Oui, je le ressens… et toi ?

Rien n’est normal !

Je frissonne, mon front contre le sien, cherchant à le regarder mais je n’y arrive pas, son regard se dérobe au mien.

Je tends l’oreille.

- Tu as raison… l’orage est partit.

Il n’y a que lui et moi.

Que moi et lui.

- David, j’ai gardé ta veste.

J’ai perdu sa veste.

Je ne porte plus sa veste.

Je porte une robe de nuit, longue, vaporeuse et toute blanche.  

Mais pourquoi David est-il venu me rejoindre ici ? Il avait peur ? De quoi avait-il peur ? David prend ma main et la porte à sa tempe.  Je m’en mords la lèvre, anxieuse, nerveuse.

‘’ Je t’aime, David. Je suis là, David !’’

Ses yeux fermés, mes doigts sur sa tempe, je le masse doucement puis glisse un peu plus mes doigts dans ses cheveux.

Il est beau, si beau !

Mon cœur fait un bon et se met à accélérer quand il ouvre les yeux et me regarde, dans les miens. Ce n’est pas que nos regards que je sens s’encrer l’un à l’autre mais une partie de nos âmes.

- Tant que nous sommes ensemble, jamais tu ne te perdras, David !

Parce que je suis son phare.

Il est le miens.

Je ne brise aucuns de nos liens en me reculant un peu sur le lit pour lui faire de la place et, quand il est installé, je m’approche pour que nos corps se retrouvent blottis l’un contre l’autre.

- Tu sens mon cœur ?

Mon cœur contre son cœur, mes  yeux plongés dans les siens et nos doigts toujours entrelacés.

- Je t’aime, David.

Est-ce que tout ceci est réel ? Je veux dire… lui, moi, la White Room ?

Qu’importe.

Mes sentiments le sont, bien que je ne le les comprenne pas.

Mes doigts sur sa tempe, à l’orée de ses cheveux massent  en de petits mouvements circulaire alors que naît un sourire sur mes lèvres pendant que je détails son visage comme pour l’imprimer dans ma tête.

- Quand j’ai peur, tu joues du piano pour moi.

@ Billy Lighter

David… je…non… je n’ai pas eu besoin de clé.

Je souris…

Fermai les yeux.

Je pouvais sentir son souffle.

Chaud…

Tout près…

-Ce n’est pas… Parce que tu ne vois pas…

Comma la clé.

Elle ne la pas vue.

Mais elle l’a.

-Que ça n’existe pas.

Elle a la clé.

Elle ne le sait juste pas.

Tu racontes vraiment…

…n’importe quoi, David.

Et je vous ai pas sonné.

Son front se posa contre le mien.

Je soupirai.

-Je le ressens…

L’orage était parti.

Les voix aussi… presque.

David, j’ai gardé ta veste.

Je baissai les yeux sur elle…

Et rigolai…

-Ça… C’est… pas ma veste…

Je levai la main doucement…

Pour effleurer la soie blanche de sa robe de nuit.

Je la sentais…

Toute chaude juste en dessous.

Je t’aime, David. Je suis là, David !

Je relevai les yeux.

Pour regarder les siens.

Gardant ses doigts sur mes tempes.

Je ne sais faire ça que dans la White Room.

Regarder dans les yeux.

J’ai peur de me perdre aussi.

Tant que nous sommes ensemble…

Je suis là…

Syd est là.

Elle bougea mais…

Sans nous séparer.

Jamais tu ne te perdras, David !

Je suivis le mouvement.

M’allongeant en soupirant…

Elle vint tout contre moi…

Tu sens mon cœur ?

Je hochai la tête.

Je n’entendais plus les voix.

Juste le boum boum de son cœur.

Je soulevai nos mains pour regarder nos doigts entrelacés…

Souris encore.

Je t’aime, David.

Je pinçai mes lèvres.

Rougis…

Et enlevai une mèche de cheveux blonds qui barrait son visage…

Et ses lèvres.

Mes doigts les effleurèrent.

-Je… joue toujours du piano pour toi…

J’approchai doucement…

Vraiment doucement…

Mon visage du sien…

M’arrêtai…

Hésitai une seconde…

Alors que nos lèvres se touchaient presque…

Puis fermai les yeux…

Et posai mes lèvres sur les siennes.

@ Billy Lighter

Aurais-je forcé la porte sans m’en rendre compte ?  Non, elle s’est ouvert d’elle-même et j’y suis entré. Je m’y suis tout de suite sentie en sécurité. Il y a ici un calme apaisant que je ne retrouve nulle part ailleurs.

Si dans ma tête.

Ni même dans mon cœur.

Nos doigts entrelacés, tout ceci est réel. Je peux sentir la chaleur de son corps, le son de sa respiration. Mon cœur battre dans mes tempes. Je peux presque sentir mo n sang couler dans mes veines.

Mes sens sont décuplés ?

Je lui souris, hochant lentement de la tête.

- Il bat pour toi.

Mon cœur ne bar que pour lui.

Et puis tout s’éclaire dans ma tête.  L’orage est partie parce que David est là. L’orage représente ma vie, le chaos du quotidien, et David le calme vitale à ma santé mentale.  David est mon phare dans la tempête.

Et puis je pense à sa veste que je ne lui ai jamais rendue.

Sauf que… je ne porte plus sa veste mais une délicate robe de nuit en soie blanche qu’il effleure du bout des doigts, là, juste là, sur ma poitrine qui se gonfle au rythme de ma respiration. J’en suis gênée… comment se fait-il que j’ai pu oublier ce que je portais ?

Je bouge, sans briser notre contact, lui laissant assez de place pour qu’il puisse s’allonger sur le lit avec moi et moi, de me blottir contre lui.

Y’a comme un moment où j’ai l’impression que les battements de mon cœur se répercutent en lui comme une onde aphrodisiaque  voyageant de moi a lui, de lui a moi. Quelque chose de merveilleux, un transfert amoureux.

Puis ces mots m’échappent…

Ces mots que je ne pensais jamais dire à personne après ce baiser furtivement échangé ou imaginé, je ne sais plus, je ne le saurai jamais probablement.  Je lis dans les yeux de David, l’échange qui s’opère, ses joues qui rougissent et du bout des doigts, il effleure mes lèvres en retirant une mèche de mes cheveux. C’est aussi doux et bon que s’il venait de m’embrasser.

- Je ne perds jamais une seule de tes notes.

Je les entends, toutes et tout le temps.

Ses notes qui composent notre mélodie, forment la trame sonore de ma vie et celle de notre histoire, forcément.  Des notes que je peux voir s’élever et me transporter avec elles.

Il s’approche de moi, lentement.

Tellement lentement que j’ai l’impression qu’il n’avance que d’un demi millimètre par minute.
C’est excitant !

Ça fait durer le suspens plus longtemps.

Il est tout près, de plus en plus près et, alors que je crois qu’il va enfin m’embrasser, je le vois s’arrêter.  

Non.

En fait, c’est le temps qui vient de s’arrêter.

Puis ses lèvres touchent les miennes et les miennes, les siennes.  Mes doigts sur sa tempe glisse jusqu’à sa joue sur laquelle ma main se dépose délicatement. J’appuie un peu plus mes lèvres sur les siennes, guidant l’une de ses mains au creux de mes reins.  

Le temps vient de redémarrer.

Et on cœur cesse de battre.

Je recule mon visage du sien pour le regarder sans cesser de caresser sa joue. J’ai peur de le voir partir et de ne jamais le retrouver comme maintenant.  Je suis terrifiée à l’idée de le voir encore prisonnier  de lui-même.

- David…

‘’ Je rêve de cet instant, seulement pour exister’’

J’approche à mon tour mon visage pour poser mes lèvres sur les siennes, délaissant sa joue pour découvrir son torse.

@ Billy Lighter

Mes sens sont décuplés ?

Je souris.

-Non… C’est juste heu…

Je rigolai, laissant ma tête tomber vers l’avant.

En rigolant…

-Je ne sais pas ce que c’est.

Le cœur de SydG battait fort.

Le mien aussi.

Pas en même temps.

Comme imbriqués l’un dans l’autre.

Elle était toute chaude.

Sous le tissu de sa robe de nuit blanche.

Le monde bascula.

Non.

C’était nous.

On s’allongea sur le lit.

Changeant la perception qu’on avait de la White Room.

Et doucement.

Très doucement.

Après qu’elle ait dit des mots que je n’étais pas autorisé à entendre…

Je posai mes lèvres sur les siennes.

Elles étaient douce…

Et ma main caressa le bas de son dos.

Je rouvris un œil.

Regardait autour.

Pas de voix.

Pas de montres.

Pas ici.

Alors je le refermai.

Et sentis la main de Syd sur ma joue.

Je pris une grande inspiration quand elle appuya le baiser.

Je n’ai pas le droit de faire ça.

Je…je ne peux pas.

Si.

Ici, je peux.

Mes grands yeux bleus fixèrent plus ou moins ceux de Syd…

…quand le baiser prit fin.

Je rêve de cet instant, seulement pour exister

-On rêve…

Je haussai les épaules et souris.

-Mais ça m’a l’air plus réel que la réalité.

Elle s’approcha et j’entrouvris légèrement la bouche…

Pour accueillir son baiser.

Sa main glissa sur mon torse couvert d’une chemise blanche.

Je frissonnai.

Tremblai fort.

Et imitai son geste, caressant sa poitrine par-dessus sa robe de nuit…

Et ma langue trouva la sienne.

« J-je… j’aime beaucoup ça… »

@ Billy Lighter

Si je rêve, alors que jamais on me réveil !

Qu’on me laisse dans cet endroit où  j’y ai retrouvé l’amour le plus sincère et profond qui puisse exister. J’y suis avec David, le seul qui est, par je ne sais quel tour de force, parvenu à se loger dans mon cœur assez pour y laisser son emprunte comme s’il m’avait marqué au fer rouge.

Il m’est impossible de cesser de lui caresser la joue comme si par ce geste, je tentais de me convaincre autant que je ne suis pas folle et que tout ceci est bien réel.

Mais c’est bien réel !

Même si je devais me réveiller toute seule dans ma chambre, je sais que, d’une façon qu’il me serait impossible d’expliquer, j’aurais vécu ce moment magic avec David.

Mon grand amour.

Lui-même croit que nous sommes au beau milieu d’un rêve mais qui est plus réel que la réalité elle-même.

- Alors qu’on nous laisse dormir !

J’approche mon visage du sien et l’embrasse tout en douceur, quittant sa joue de mes doigts mais sans cesser pour autant de le toucher.

Je ne peux pas briser le contact.

Si je devais le faire, est-ce que ça nous renverrais tous les deux chacun dans notre… dimension ?

Je découvre son torse du bout des doigts alors que lui-même explore ma poitrine par-dessus ma robe de nuit blanche. J’en tremble, d’excitation, de plaisir et de peur.

Mes tremblements cessent quand, au travers toute cette douceur réconfortante, sa langue vient chercher la mienne et  l’invite à mener un tango des plus sensuels. Je ne sais pas si c’est venu de lui ou de moi mais je me retrouve vite sur lui, mes cheveux retombant en cascade sur nos visages, nos corps se pressant l’un à l’autre.  Je parviens, en me redressant légèrement sans briser le baiser, à défaire un a un les boutons de sa chemise.

Son torse est aussi doux que la soie.

Mes doigts le découvrent pour la première fois sans aucune gêne et retenue. Je le caresse avec attention et délicatesse comme si j’effleurais les pétales d’une fleur délicate.

Les bretelles de ma robe de nuits glissent de mes épaules et à force de nous frotter l’un a l’autre, c’est le haut de ma robe qui fini par glisser sur ma poitrine et libère mes seins qui embrassent le torse de David.

‘’ Le lit tourne… ’’

Ou est-ce ma tête qui tourne ?

‘’ Il flotte même !’’

C’est la passion qui nous consume.

- David… j’ai tant envie de toi !

Je réalise à peine que j’ai osé laisser ces mots franchir mes lèvres alors que j’ai brisé le baiser pour le regarder amoureusement.

@ Billy Lighter

Elle était en train de… trembler… ?

Et moi pas ?

Parce qu’ici, les choses sont inversées.

Parce qu’ici, je peux être…

Libéré de tout ce qui m’assaille quand je suis éveillé.

Si je pouvais rester ici.

Si Syd pouvait rester ici.

Je pourrais peut-être…

… vivre…

…aimer…

Je suis pas…

Je crois pas que je suis…

…quelqu’un de mauvais…

Je ne veux pas être mauvais.

C’est juste que…

… je suis malade…

En vrai.

Mais pas ici.

Je sentis ses tremblements cesser…

…quand on s’embrassa plus…

Plus amoureusement encore.

La White Room tourna sur elle-même…

Et Syd se retrouva sur moi.

J’ouvris d’abord des yeux surpris…

Avant de rire.

-Magique…

Et ma tête était entourée de doux rideaux dorés et parfumés.

Les cheveux de Syd.

Mes yeux bleus plongèrent dans les siens…

Plus longtemps que je n’avais osé le faire jusqu’ici.

Je pris une bonne inspiration…

Puis soufflai de plaisir en souriant et en la regardant…

Je mordis ma lèvre…

Entre deux baisers.

Quand ses mains se posèrent sur mon torse…

Et je fermai les yeux…

Je frissonnai sous ses caresses.

Et brisai doucement le baiser pour souffler…

Tout contre ses lèvres…

Dans un baiser qui ne prenait jamais vraiment fin.

-Syd…

Mes mains sur ses épaules.

Non…

Je n’eus qu’à y penser.

Pour que sa robe de nuit glisse sur son corps.

J’ouvris les yeux…

La regardai…

La bas-ventre en feu…

La tête aussi…

Mais pas…

Pas le même feu que d’habitude.

Le lit lévita.

Mes mains partirent de ses hanches

Remontèrent sur ses flancs…

Jusqu’à sa poitrine que je caressai doucement.

David… j’ai tant envie de toi !

Je barrai mes lèvres de mon index.

Un peu brusquement…

Mes yeux balayèrent l’espace…

Puis je souris à Syd.

Les yeux presque brillants de larmes.

-Tu entends ça ?

Il n’y avait rien.

A par le bruit de nos respirations emballées.

Le silence.

-C’est la première fois que j’entends ça.

Je me redressai pour aller chercher un baiser à ses lèvres, l’enlaçant vraiment, mes mains parcourant son corps parfait. Ses fesses, ses cuisses, encore couverte par sa robe blanche qui avait glissé… puis remontèrent sur sa poitrine et je souris contre ses lèvres.

Je la laissai faire glisser ma chemise, je fis glisser sa robe le long de ses jambes et découvris son corps nu…

-Tu es belle, Syd…

Tellement pure que je me demandais s’il était prudent de la toucher… Sauf que je ne pouvais pas m’en empêcher. Sans les voix pour me juger, l’occasion était trop belle. Jusqu’à ce que l’un de mes main se fit plus aventureuse, caressant doucement, timidement, sa féminité.

-Et j’en ai vraiment envie…

Même en rêve… Syd devait le sentir de toutes les façons possibles et imaginables.

@ Billy Lighter

Mon corps contre le sien alors que je suis allongée sur lui, fait palpiter mon cœur  d’émois difficiles à contenir. J’ai si souvent rêvé de me retrouver ainsi dans ses bras, de sentir à nouveau ses lèvres contre les mienne que ça en devient presque comme un plaisir interdit. Comme si nous outrepassions une limite défendue ici, dans un rêve plus réel que la réalité elle-même.

J’ai le droit de découvrir son corps autant que j’en ai envie, même si, je commence mon exploration timidement en caressant son torse d’abord.  Tout ici semble plus facile et bien plus intense. Un simple toucher provoque des ondes de plaisir qi se répercutent en moi comme des échos chatoyantes.

- David…

Combien de nuit ai-je murmuré son nom, alors que seule, dans l’intimité de ma chambre, je me donnais à lui en rêve ?

Sans effort, ma robe de nuit glisse sur mon corps, comme une vague se retirant du rivage.
Yeux dans les yeux, David pose son index sur ses lèvres, ça en est presque sensuel, pour me faire écouter… le silence. C’est vrai qu’il n’y a aucun son qui nous entoure.

Comme si nous étions seuls au monde.

Parce que nous sommes seuls au monde.

- C’est la première fois qu’il ne me fait pas peur.

Je ne cherche pas à le combler par de la musique.

Je n’ai pas besoin de chercher David au travers les pièces sur lesquelles il a joué…  la mélodie émane de lui, de ses caresses et me comble au-delà de mes fantasmes.

Je le déleste de sa chemise, je joue avec l’attache de son pantalon que je fini par entrouvrir, rougissant de son compliment… tout est parfait ici dans la White Room.

C’est la White Room qui fait ça.

C’est lui maintenant qui part à la découverte de mon corps, ses mains d’abord caressant mes flancs, puis vers mes fesses. Il me fait onduler sur lui, me frotter à lui tant  c’est bon et doux. Il va même jusqu’à s’abandonner entre mes cuisses, là où toute ma sensibilité est à l’affût. J’en ferme les yeux, je mords ma lèvre et je soupire en riant tout doucement.

- Alors ne t’en prive pas…

Pourquoi s’en priver alors que nous en avons le droit ?

Je me redresse sur lui que pour mieux faire descendre son pantalon, blanc et retirer ma robe de nuit en la faisant remonté le long de mon corps puis l’abandonne sur le lit, quelque part.
Mes seins pointent d’excitation.

Mon intimité trésaille, chatouille, palpite.

Assise sur ses cuisses, je lui tends les mains pour qu’il se redresse et le serre tout contre moi.  Je respire au creux de son cou puis mes lèvres traces jusqu’aux siennes et doucement, en me frottant à lui, je le fais entrer en moi, sans jamais cesser de le regarder dans les yeux.

@ Billy Lighter

David…

« David… »

Juste « David… »

Pas…

David !

David ?

Daaaaaaaaaaaaaaviiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiid !

DAVID !

Divad ?!

…prononcé par des voix…

Démoniques…

Déformées…

Agressives…

Moqueuses…

Hilares…

Juste « David… »

Soufflé par la voix douce de SydG.

SydG qui s’adressait à moi parfois.

Le midi à la radio.

Quand j’étais encore à Hollywood…

David… dis-moi que ce n’était pas que dans ma tête…

Et maintenant, You’re The Truth Not I de The Burning Fire pour vous accompagner jusqu’à la maison !

Est-ce qu’elle était revenue me voir ?

A Hollywood ?

Je me souviens de la crise, mais…

C’est la première fois qu’il ne me fait pas peur.

Le silence.

Syd.

Moi.

La White Room.

Je peux penser. Je peux penser et aimer comme si le contact de la peau de Syd complétait… comblait cette part de moi-même aux abonnés absents depuis longtemps.

Je peux la regarder dans les yeux, la toucher, sans que rien ne change si ce n’est la température de nos corps qui augmente. Son sexe qui se mouille au contact du mien qui se dresse pour aller à sa rencontre et la caresser doucement. Ses seins qui pointent… Les cheveux dans ma nuque qui se hérissent.

Je frissonne et soupire… me détends. Je devrais être terrifié. Mais ce n’est pas le cas. J’en veux plus. J’en veux encore.

Je rigole quand Syd m’attire contre elle et m’enlace. Je passe une main dans ses cheveux, l’autre caressant sa fesse pour l’inviter à continuer à me procurer ses attentions chaudes et humides.

Je murmure son nom au moment où ses lèvres viennent le cueillir doucement à même ma bouche.

Nos regards se croisent, je gémis de plaisir, resserre l’étreinte de mes mains sur le corps de Syd. Je soutiens son regard alors qu’elle-même me fait sensuellement glisser en elle.

Nous ne formons plus qu’un et un plaisir immense et intense m’envahit. J’ondule doucement, presque timidement des hanches sous elle.

Est-ce que je peux lui donner autant de plaisir qu’elle ne m’en donne ? Est-ce qu’elle aime me regarder autant que j’aime la regarder ?

Je suis trempé de sueur. Mon sexe palpite en elle au rythme de mon cœur qui bat fort et vite.

Mes mains remontent le long de son dos et doucement, dans un mouvement ralenti par la magie des rêves, j’échange nos places pour me retrouver au-dessus d’elle, rêvant que je lui fais l’amour sensuellement, rêvant que je l’embrasse fougueusement, rêvant que je l’aime sincèrement.

Rêvant que je suis sain d’esprit.

@ Billy Lighter

C’est bon.

Intensément bon.

À peine nous fûmes unis que les sensations sont décuplées.  Elles passent par nos regards amoureux, nos caresses soyeuses et mes mouvements de nos corps qui n’ont rien de brusques sans pour autant être retenus.

C’est…

- C’est bon David…

Ma voix n’est qu’un souffle qui semble se perdre quelque part entre mes lèvres semi closent et son oreille que j’effleure de ma bouche.  Je suis envahit par un frisson infini qui  prend naissance entre mes cuisses, par David, et qui me vrille laissant partout en moi, des centaines pour ne pas dire des milliers de chatouillements qui explosent comme de délicieuses petites décharges.

De ses mains, David fait naître de nouvelles sensation en parcourant mon dos depuis mes fesses jusqu’à mes épaules jusqu’à ce que, dans un élan passionnel, il nous fasse rouler et se retrouve au dessus de moi.

Jamais je ne l’ai vu aussi beau qu’en ce moment.

Tous les démons du monde ne semblent plus vivres dans son regard où je vois mon reflet, celui de mon âme et me confirme que, au-delà de tout sens raisonnable, je suis éperdument amoureuse de lui.

Nos corps s’enlacent, s’emmêlent et s’embrasent.

Nous sommes passion et émotion.

Je prends le temps, mes yeux dans les siens,  de caresser son visage, de lui sourire et de l’embrasser avec douceur et tendresse.

Je prends le temps de lui dire que je l’aime, pas des gestes et des soupirs. Lui faire découvrir l’oasis de paix qu’il peut retrouver en moi, avec moi.

S’il suffisait que d’un rêve pour nous retrouver…

David se fait passionné, plus rapide et intense pourtant, tout semble quand même ralentis ou est-ce le temps qui tourne à l’envers ?

Moi, pour lui, je virerais bien ce moment sans dessus dessous…

- David… oh ! David !

Mon corps tremble plus fortement, secoué d’un plaisir que je ne pensais jamais connaître. Celui qui est créé que par deux êtres amoureux. C’est un plaisir qui ne goûte jamais pareil mais qui est tellement plus raffiné et divin, quand on aime.

Mes hanches ondulent, mon dos s’arque. Je serre David un peu plus fort quand je ne sais plus contenir le plaisir qu’il me donne et qu’il devient simplement trop bon et intense pour moi toute seule.

Je ne sais pas crier.

Pas ici

Pas dans la White Room ou tout est calme.

Pourtant ma voix s’élance et résonne. Mais ce n’est pas un cri c’est… une ode à l’amour peut-être bien.

Je ferme les yeux, dans un moment de faiblesse, pour imprégner ce moment à jamais dans ma tête… jusqu’à ce que… le froid m’envahisse et que la crainte d’ouvrir les yeux pour me découvrir toute seule, dans un lit trop grand pour moi ne soit plus qu’une crainte mais une réalité.

Je peux de nouveau entendre la pluie mais l’orage n’est plus.

- David… Tu reviendras ?

Mes yeux sont toujours clos.

J’ai espoir de l’entendre encore.

Lui… et pas la pluie.

@ Billy Lighter

♫

Je frissonne plus fort quand Syd me murmure que c’est bon. Je souris dans le creux de son cou, embrasse sa peau douce, tendre et brûlante, puis ses lèvres… Nos langues valsent un peu. Tant de plaisirs, d’attentions, de contacts que…

Qui me sont interdits… Qui m’étaient interdits ?

Que je ne peux vivre qu’ici, dans la White Room que je ne veux vivre qu’avec Syd… Ici, je peux…  

Je préfère qu’elle me voie comme je suis ici… Pas comme je suis dehors… Terrifié, suicidaire, angoissé, solitaire, en colère un jour sur deux, camé au Leponex au point que je ne suis plus qu’un zombie baveux… Je ne veux pas qu’elle voit les crises.

Je ne veux pas qu’elle voit David.

Elle l’a déjà vu une fois… Elle l’a déjà vu et ce que je me rappelle, c’est de l’avoir vue blessée, effrayée, rien qu’à son regard…

Je préfère la projection de David dans cette pièce qui m’a l’air plus réelle que la réalité elle-même. Être celui qui pourra la protéger, lui donner du plaisir, être celui qu’elle pourra regarder sans crainte dans les yeux… Celui qui pourra soutenir son regard et pas le fuir.

Nos corps brûlaient de passion, ondulaient de concert, parfaitement synchronisé.

J’étais elle.

Elle était moi.

Nous étions nous.

Je me donnai plus fort, la regardant dans les yeux à chaque mouvement… Jusqu’à ce que je la sente se resserrer autour de moi et que je ne puisse plus garder les yeux ouverts, envahi que j’étais par le plaisir.

J’enfouis mon visage eau creux de son cou au moment de l’orgasme qui explosa littéralement comme…

Fireworks…

…un feu d’artifice.

Syd chanta presque son plaisir… Ce n’était pas un cri, ni vraiment un gémissement… C’était plus comme un long soupire légèrement teinté de sa voix. C’était doux et vrai.

C’était réel.

Comme elle.

J’étais essoufflé, trempé, mais étrangement calme… Je redressai la tête, voulant venir chercher ses lèvres. Mais ne croisai que son regard semi-absent, alors qu’elle avait la bouche entrouverte pour me dire.

David… Tu reviendras ?

Je clignai des yeux.

J’entendais la pluie au loin.

Et Syd…

Syd devenait transparente.

Mes yeux se mouillèrent…

-Non non non… Ne… te réveille pas. Syd…

Je voulu l’enlacer.

-Je ne sais pas comment… je ne sais pas comment te retrouver… dehors.

Je suis intangible, dehors.

Irréel.

Trop loin…

Et mon étreinte se referma.

Sur les draps encore chaud.

Je pouvais encore sentir son odeur.

-Syd…

J’enfouis ma tête dans mon coussin…

-Syd !

Mais dans le monde réel…

Enfin ce que les autres croyaient être le monde réel…

Je gémissais.

-Syd… Syyyyd !

Je respirais plus fort.

Plus vite.

Mon corps était tendu…

La White Room s’était éteinte.

Et j’étais au milieu de la chambre d’hôtel…

Coincé…

Incapable de lever mes bras qui pesaient une tonne.

Je voulus hurler.

Hurler encore.

Jusqu’à me déchirer les poumons.

Couché sur le dos.

Aucun son.

Aucun.

Ne sortait de ma bouche.

Je n’arrivais pas à appeler à l’aide.

Je pouvais juste haleter.

Et à peine tourner la tête.

Piégé dans mon propre corps.

Terrifié.

Ça arrivait souvent.

Et je détestais ça.

@ Billy Lighter

J’crois que j’ai pris une éternité à m’endormir. Le concert de ce soir avait été cool. Le public avait été content mais, comme après chaque concert qu’on avait bien fêté, c’est pas facile de m’endormir. J’avais mal partout et j’transpirais à cause de toute la vodka que j’avais bue. Puis, la dernière groupie m’avait pas ménagée. Ça m’apprendra à inviter les plus hystériques. Surtout que quand il a fallu la remballée, elle a presque fait un scandale. Bah quoi ? Elle croyait qu’elle allait me suivre jusqu’à l’hôtel ? J’aurais bien voulu mais j’dormais avec David…

Je me retournai dans tous les sens. J’savais pas si David dormais. Il faisait noir et j’avais les yeux fermés pour essayer de m’endormir. J’avais encore les échos du concert qui résonnait dans mes oreilles. Les applaudissements de public, le son de ma batterie… Tout ce pour quoi je vivais. Et c’est en me concentrant là-dessus que je finis par m’endormir tournant le dos à David et un bras pendant dans le vide.

J’sais pas combien de temps j’ai dormi. P’tètre dix minutes ou p’tètre trois heures. Mais à un moment, j’entendis David gémir assez fort. J’ouvris un œil… Puis l’autre.

-Dave ?

J’disais ça d’une voix encore très loin parce que j’émergeais. J’avais mal à la tête et à l’estomac. David me répondit pas. Il faisait que gémir comme s’il avait peur de quelque chose. Je frottai mes yeux. J’crois qu’il dormait. Il devait rêver ou quelque chose comme ça. Il savait pas le temps que ça m’avait pris de m’endormir ? L’avait aucun respect. Je grommelai alors qu’il gémissait encore et j’finis par le secouer sans ménagement.

-Réveille-toi!

Et il se réveilla en poussant un cri et en sursautant. J’levai un sourcil.

-Vieux… J’veux dormir, moi…

J’fis une moue ennuyée avant de prendre la vodka qui était sur la table de nuit. J’en bus un coup avant de reposer la bouteille. J’avais chaud mais pas autant que David qui irradiait à dix kilomètres.

-Faut pas gémir comme ça… Y’a personne qui va te tuer ou quoi. Y’a que moi ici… Alors, dors, s’te plait…

Je lui tournai à nouveau le dos ramenant la couverture sur moi avant de fermer à nouveau les yeux. Sans arriver à me rendormir…

@ Billy Lighter

L’image de la chambre d’hôtel…

…vacilla un peu…

Et ce n’était plus vraiment la même… ;

Moins sombre…

Moins menaçante…

Il y avait Howard.

Et en sursautant…

Le cœur battant très vite….

Je sus que je pouvais à nouveau bouger.

Vieux… J’veux dormir, moi…

J’étais essoufflé…

Regardai Howard…

Et tout le reste autour.

Mes yeux balayant l’espace.

Mes muscles encore raides.

Je cafouillai…

-Je… désolé… je suis resté coincé encore…

Ça arrivait souvent.

Je détestais ça.

-Merci, Howard…

Howard se recoucha.

Et je roulai sur mon flanc.

Me blottissant dans les couvertures.

Je mis longtemps à me rendormir.

Parce que j’avais peur…

Que ça recommence.

Et tout ce temps-là.

J’écoutais les voix murmurer…

…sur un ton hilare…

…qu’un de ces quatre…

J’allais rester coincé.

Entre deux rêves.

Pour toujours.

@ Billy Lighter