La radio venait de mettre mon flegme anglais à rude épreuve. J’avais entendu cette après-midi le premier single du nouveau groupe de BSC nommé Fireworks. Avant même que l’animateur radio ne dise de qui était composé ce groupe, j’avais déjà tout compris rien qu’au son de la batterie et à la voix du chanteur dont j’avais reconnu le ton et la couleur. Il s’agissait d’Howard Stone qui avait embarqué l’influençable David McAvoy dans son petit manège bien stupide et teinté de trahison. Je n’étais point au courant de toute cette mascarade, bien entendu. Il avait fallu que je l’entende à la radio pour comprendre que Stone avait fait une erreur monumentale bien que j’étais plus que certain qu’il l’avait fait exprès.

Je ne savais point ce qu’il lui était passé par la tête mais après je n’avais point attendu des heures avant de téléphoner à la secrétaire de chez MTI pour qu’elle m’organise un rendez-vous avec Stone dans les délais les plus brefs. Je n’allais point le prendre avec des pincettes et s’il croyait pouvoir me trouver avec son single et bien il allait me trouver.

Il me faudra savoir ce qu’il lui a pris et lui faire une telle frousse qu’il ne récidivera plus. J’allais même me risquer à mener ceci plus loin en retournant dans les bars chercher un possible batteur remplaçant pour The Burning Fire. Il me fallait prendre les devants en cas de rupture totale de notre relation.

C’est pour ceci que le soir même je m’étais retrouvé au Crazy Ginger. Le Rainbow était plus approprié pour trouver des batteurs dans la veine de The Burning Fire mais aujourd’hui le Crazy Ginger proposait plus de groupe sur la soirée. Cependant, malgré ceci, il n’y avait point de monde. Ce mois de juin était chaud et la plupart des gens étaient dehors. Cela était tant mieux. Je préférais apprécier la musique dans un environnement plus respirable.

J’étais focalisé sur le groupe qui avait pris place sur scène. Il s’était présenté comme un petit groupe local passionné de musique. Il me tardait d’entendre de quoi ils étaient capables. J’étais attentif et je m’étais concentré sur le batteur. Cependant, après deux chansons, j’avais bien compris que je n’avais pas trouvé l’artiste que je cherchais. Il avait un bon niveau… Cependant, Stone était bien meilleur. Sur ma carrière de manager, je n’avais point encore trouvé quelqu’un qui était aussi doué que lui. J’ai toujours trouvé tellement dommage qu’il soit à ce point irresponsable.

J’étais venu ici sur le coup de la colère mais je savais que je ne trouverais point ce que je cherchais.

C’est une femme qui m’avait sorti de mes réflexions musicales. Elle était assise au comptoir à quelques mètres de la table où j’avais pris place. Il s’agissait de Maria Watson. Il m’avait été aisé de la reconnaitre. Je l’avais déjà vue à des réceptions mais aussi dans des magazines. Amon avait écrit qu’elle était retournée au Texas après s’être débarrassé de Ricci mais elle était revenue.

Voici peut-être un moyen d’évacuer ma frustration. Je m’étais installé au comptoire près de Watson.

-Tout dépend. Vous trouverez moins de bons groupes au Texas. Tous ceux qui veulent percer viennent ici.

J’avais demandé au barman de me servir un verre du même vin que buvait Watson.

-Timmy Evans.

Nous nous connaissions de loin mais c’était une façon de se présenter plus formellement.

-C’est agréable de retrouver une collègue ici… Surtout après tout ce que la presse a dit sur vous.

Amon avait pris soin de descendre Watson. Il avait le devoir de descendre tous ceux qui étaient proches de Ricci afin d’affaiblir l’Italien.

@ Billy Lighter