Il me semble que j’attends depuis des heures au International Airport of Los Angeles.  Je trépigne d’impatience quand l’avion ramenant au pays quelqu’un qui m’a grandement manqué, beaucoup plus que je ne l’aurais cru au moment de son départ.  Il faut encore attendre un long mo ment pour que tout le monde débarque et que je puisse apercevoir  son visage au travers de tous les autres qui avance pour récupérer leurs bagages. C’est un peu la cohue et difficile de s’approcher parce que, dans cet avion, il n’y avait pas  que de simples voyageurs, pas que les gens sont moins important mais, quand un avion contient les groupes de l’heure, il faut s’attendre à ce que la sécurité soit omniprésente.

Alors je me fais toute petite en attendant qu’on se retrouve, parce qu’avec Duncan, lors d’un bref appel il y a deux soirs de cela pendant mon quart de travail au bar, nous avons convenu que j’irais l’attendre à l’aéroport.

Je me revois, me front contre le corps du téléphone accroché au mur, tenant le cornet contre mon oreille et me bouchant l’autre de ma main libre. La ligne était mauvaise mais ça n’a même pas retiré de charme à sa voix. Et quand j’ai raccroché,  un sourire rêveur sur les lèvres, j’ai eu peine à regarder directement dans les yeux Maysie, la nouvelle barmaid embauchée et qui me permets de faire moins d’heures… autrement dit de faire le nombre d’heure respectable pendant une semaine.

- Ton amoureux ? , qu’elle m’a demandé.

Très bonne question…

Mon amoureux… disons que nous n’avons pas encore assez vécu pour prétendre en être amoureuse mais… c’est quand même lui qui occupe toutes mes pensées en ce moment et de qui j’ai rêvé soir après soir depuis son départ.

Je ne regrette pas qu’il ne se soit rien passé le soir de notre première et seule vraie sortie. Ça a rendu l’attente encore plus excitante et avec son retour, les idées plus… diversifiées, disons-le ainsi.  

En tous les cas, ça fait en sorte que j’ai de plus en plus de difficulté à me contenir en sachant que l’attente qui nous sépare se compte maintenant en minutes plutôt qu’en semaines.

L’effervescence dans l’aéroport est à son comble alors que des groupies en délires hurlent d’impatience quand les premiers passagers  entrent  enfin.  Personne que je connais ou reconnait il doit s’agir des gens employés pour la tournée ou  je ne sais pas. En fait, je ne sais pas si Dynamite tour avait son propre vol… je me suis contenté de noter le jour et l’heure…

Enfin, après un défiler de visages qui me semblaient interminable, je le vois.
Il n’a pas changé, quoi que je ne m’attendais pas à ce que l’Europe le change.  Il y a tellement de gens devant moi qui me barre la route que  je crains que, même en sautillant, même en l’appelant et même en agitant les mains, il ne me voit pas. J’ai l’impression d’être une petite groupie de 15 ans prête à tout pour attirer le regard de son idole. C’est un petit peu ça quand même…

À force, et parce que la foule se disperse pour suivre le mouvement, je parviens à m’avancer assez que pour être tout prêt de la barrière et capter le regarde de Duncan quand il s’approche plus près.

S’il n’y avait pas cette barrière entre nous deux, je serais déjà suspendu à son cou et je l’embrasserais aussi passionnément que je l’ai imaginé.

- Tu m’as manqué !

C’est ce que je parviens à lui dire parmi toutes les choses que j’ai imaginé pouvoir lui dire, pas aussi poétique que j’aurais voulu l’être mais ça résume les semaines d’attente… Il m’a manqué, énormément manqué !

@ Billy Lighter

La tournée européenne avait été plus fatiguante que je ne le pensais… Déjà à cause du décalage horaire auquel il avait fallu se faire mais aussi avec l’intensité de chaque concert. On n’était pas habitué à ça mon groupe et moi parce que c’était notre toute première tournée mondiale. Même notre toute première tournée tout court.

Mais on avait tenu le choc. Je n’étais pas spécialement content de toutes nos prestations. Si notre concert avait fait fureur à Londres, ça avait été un peu moins le cas en Belgique… Il y avait des publics plus réceptifs que d’autres à notre musique en Europe alors qu’aux Etats-Unis chaque public réagissait plutôt bien à ce qu’on faisait. Mais je gardais mon optimisme et j’étais sûr qu’on s’améliorerait et que tous les publics commenceront à apprécier BleedingHeart d’une certaine façon. Je savais que le punk rock était quelque chose de moins grand public que le rock plus classique. Puis, on n’était qu’une première partie… Les gens venaient, avant tout, pour voir The Burning Fire. Ça sera sûrement différent quand on sera la tête d’affiche. Là, ça sera notre public qui viendra nous voir.

Bref, je ne changeais pas. Je cherchais toujours à voir le bon côté des choses. Et puis, en dehors de ça, l’expérience de la tournée était toujours exceptionnelle et les gens qui nous entouraient étaient vraiment génaux. Je m’éclatais même s’il m’avait manquait quelque chose de très important pendant cette tournée européenne. C’était Leia. Les premiers jours loin d’elle n’avaient pas été trop durs… Mais après un moment, elle a sérieusement commencé à me manquer. Notre petite soirée au bowling me semblait tellement loin et les sensations que j’avais vécu avec elles aussi… Et ça me manquait vraiment. Je remarquai que ce que je ressentais pour elle n’était pas passager. C’était bien là, bien réel et persistant.

Et, comme j’avais le temps long, je le comblais en écrivant des chansons qui parlaient d’elle et de temps que je passais loin d’elle. Ça m’attira les gentilles moqueries de Faith qui constata que j’étais vraiment atteint. Moi, je les aimais bien mes chansons même si elles n’étaient pas toutes destinées à être mise en musique. Pas dans l’immédiat… Parce que ce n’était pas facile de créer alors qu’on avait du mal à suivre le rythme de la tournée. Mais, une fois à L.A., on pourra retourner un peu en studio avant de reprendre la route pour l’Asie.

Et la tournée européenne finit par prendre fin. J’étais tout excité à l’idée de revoir Leia qui m’avait téléphoné pour me dire qu’elle m’attendrait à l’aéroport. J’avais un grand sourire aux lèvres pendant le trajet qui nous ramenait à L.A. Un long trajet mais en compagnie de gens géniaux. BleedingHeart voyageait avec The Burning Fire et c’était toujours très amusant. Nathan racontait un tas d’histoires farfelues mais amusantes… Il n’y avait que Stone qui passait la plupart des temps de vol à boire ou dormir. Je trouvais, d’ailleurs, qu’il avait très mauvaise mine sur le trajet retour. Mais ça devait être à cause de la fatigue qu’on ressentait tous.

Et je me suis endormis sur la fin du trajet jusqu’à notre atterrissage à L.A. Je souris en descendant de l’avion. J’étais vraiment pressé de revoir Leia.

Mais à notre entrée dans l’aéroport, il y avait un tas de monde. Des groupies et des fans venus en masse pour nous accueillir. On avait vécu la même chose en revenant de notre tournée américaine mais j’avais l’impression qu’il y avait encore plus de monde aujourd’hui. Howard Stone et sa tête de zombie était entouré de ses gardes du corps mais se prêtait aux jeux des autographes. Moi, tout ce que je cherchais, c’était Leia.

Je la cherchai des yeux dans toute cette foule et quand tout le monde se dispersa un peu pour suivre The Burning Fire qui avançait lentement, je finis par la retrouver. Un grand sourire s’afficha sur mon visage. Je m’approchais de la barrière qui nous séparait des fans et Leia sauta à mon cou pour m’embrasser. J’étais si heureux de la revoir. Elle déclara que je l’avais manqué.

-Tu m’as manqué aussi. J’ai pensé à toi pendant toute cette tournée.

J’aidai Leia à passer de l’autre côté de la barrière ce qui provoqua l’indignation de certaines groupies. Je comprenais leur sentiment d’injustice mais je n’avais qu’une seule petite-amie et c’était Leia.

Je la pris par la main et on commença à marcher le long de l’allée entourer de barrière et créer spécialement pour notre retour. Stone s’était encore arrêté pour signer des autographes si bien qu’on le dépassa facilement.

-Le temps m’a semblé si long… Pourtant, on s’est bien amusé même si enchainer tout c’est concert, c’était un peu fatiguant.

Mais j’étais quand même fier de ce qu’on avait réalisé.

-J’ai plein de choses à te raconter. Mais avant, comment est-ce que tu vas ? Ça a été au bar ? Les clients n’ont pas été trop ennuyants ?

Les roadies s’occupaient de nos valises alors je n’avais pas à m’en inquiéter. C’était d’ailleurs bizarre de se faire servir. Mais ça me permettait de me concentrer sur Leia. Je comptais la ramener chez moi comme je lui avais proposé au téléphone. Qu’elle voit où je vis… Chez mon frère. Oui, ça faisait bizarre de ramener sa petite-amie chez mon frère. Mais je vivais là depuis que j’étais à Los Angeles. Il faudra peut-être que je me trouve un appartement… J’en avais les moyens maintenant.

@ Billy Lighter

Je retrouve enfin mon Duncan après une trop longue séparation.  Dès le premier baiser échangé, il m’aide à passer par-dessus la barrière pour que nous puissions être du même côté et qu’on se retrouve enfin. J’entends les protestations de certaines groupies mais je m’en fou !  Rien  ne peut gâcher mon plaisir de le retrouver.

Main dans la main, nous avançons vers la sortie mais la progression est plutôt lente. Tant mieux, en un sens. Ça nous permet de mieux profiter du moment, même sous les cris d’hystérie des fans qui se pâment d’amour devant Howard Stone qui s’arrête toutes les 2 secondes pour signer des autographes.

 Nous le dépassons d’ailleurs rapidement et c’est tant mieux car nous laissons l’hystérie collective derrière nous et ça nous permet de parler sans devoir lever le ton. Il n’aurait fallu que de mettre de la musique en fond et je me serais cru au travail !

- Donner un concert soir après soir en plus de changer de ville à tout bout de champ, tu m’étonne que ce fut fatiguant !

J’avais levé ma main libre pour caresser sa joue tout en parlant. Il a effectivement les traits tirés mais il demeure tout de même  mignon comme pas possible.

Duncan affirme avoir pleins de trucs à me raconter mais il préfère me bombarder de questions avant. Je trouve ça très attentionné de sa part. Il aurait pu jugé que, comme sa vie fut  assurément plus trépidante que la mienne ces dernières semaines, il pouvait centre l’attention sur lui. À dire vrai, c’est ce que j’avais l’intention de faire.  Les trop rares fois où nous nous sommes parlé au téléphone n’ont pas suffit à nourrir ma curiosité et mon besoin grandissant d’en savoir plus sur lui.

J’aurais aimé l’accompagner physiquement plutôt qu’en pensées.

- Oh, eh… bien. Toujours la même routine mais le bar a embauché une nouvelle barmaid pour que je puisse réduire un peu mes heures ce qui me donne un peu plus de temps libre.

Je pensais que nous arrêterions de marcher le temps de récupérer ses bagages mais je comprends sans explication que des gens sont mandatés pour ça et nous pouvons nous rendre directement, tout en suivant les gens de la sécurité de l’aéroport, vers une sortie un peu plus privée, là où plusieurs voitures nous attendent.

- Où allons nous ?

Nous venons de prendre place dans l’une des voitures, que moi et Duncan et elle vient de se mettre en marche.

Je me sens… un peu comme dans un rêve. Comme si je vivais la vie de super star par procuration.  

Je me calle plus sur mon siège pour me blottir dans les bras de Duncan et l’embrasser passionnément.

- À ton tour maintenant ! Je veux tout savoir sur ton expérience européenne !

@ Billy Lighter

On s’entendait mieux après avoir dépassé Stone que la foule suivait comme son ombre. Et ça me permis de mieux entendre Leia qui constata que ça devait être fatiguant de faire des concerts tous les soirs et de changer tout le temps de ville. J’approuvai de la tête. Le pire, c’était les voyages et les décalages horaires. Sans compter qu’on faisait souvent la fête.

Je souris quand elle caressa ma joue. J’étais un peu moins fatigué maintenant que j’avais retrouvé Leia. Sa présence était comme un shot bourré de vitamines. Et, sur le chemin vers la voiture qui nous attendait dehors, je demandai à Leia comment ça avait été pour elle de son côté avant de parler de moi et de la tournée. Elle déclara que c’était toujours pareil mais qu’elle avait l’occasion de faire moins d’heures parce que son bar avait engagé quelqu’un d’autre. Je souris.

-Tant mieux. On va pouvoir en profiter tout le temps que je serais à L.A.

Et peut-être plus ? En fait, j’aimerais beaucoup que Leia m’accompagne en Asie… Ou au moins sur l’une ou l’autre date. Financièrement ça ne poserait pas problème, MTI s’en occupera. Mais je ne savais pas si Leia avait l’occasion de prendre tant de congés. Je ne voulais pas qu’elle perde son travail à cause de moi. Alors je gardai, pour le moment, cette idée pour moi. Je lui en parlerais quand on sera à l’aise chez mon frère.

On suivit la sécurité vers une sortie de l’aéroport et Leia demanda où on allait vu qu’on n’avait pas pris la sortie principale. Moi-même cette nouvelle routine me troublait. C’était comme si j’étais entré dans un autre monde.

-On va à la voiture… Pas le mienne, une de MTI. On va repasser à aux studios chercher ma voiture et ma valise et, ensuite, on ira chez moi.

Je souris alors qu’on prit place dans la voiture qui ne tarda pas à démarrer alors que Leia s’était blottie contre moi. Je l’entourai d’un bras la regardant elle et non le paysage par la fenêtre. Elle voulait tout savoir sur la tournée européenne et ça me fit sourire.

-C’était magique. Je n’avais jamais été en Europe avant et c’est vraiment un endroit spécial. Chaque pays est très différent les uns des autres.

Je lui racontai que j’avais adoré l’Angleterre. Que j’y avais retrouvé un peu de ma philosophie punk là-bas. Je lui avais parlé de l’enthousiasme des Italiens et de l’accueil des Belges. Si je devais, un jour, quitter L.A., c’est en Angleterre que j’irais m’installer malgré le climat. Parce que j’avais beaucoup aimé ce pays.

-Dommage que le rythme des concerts et des voyages ne nous a pas permis de visiter. Notre routine c’était voyage en avion, setting, concert… Et je ne te parle même pas des fêtes. Il y en avait presque tout le temps… The Burning Fire en faisait chaque fois qu’on mettait un pied dans un nouveau pays. Difficile de ne pas se laisser entrainer.

Ça participait aussi à mon niveau de fatigue.

-Les concerts étaient bien… Mais j’ai l’impression qu’on n’a pas su convaincre tous les publics… C’est différent qu’aux Etats-Unis où on nous connaissait déjà un peu. Ici, on était de parfait inconnu et on voyait bien que les gens venaient pour The Burning Fire et pas pour nous…

Mais je souriais quand même. On était en première partie. C’était normal. Il fallait passer par là pour se faire connaitre.

-Mais on c’est bien amusé et c’est tout ce qui compte. Cette expérience à bien renforcé notre groupe. Et…

Je souris à Leia.

-Tu m’as inspirés quelques chansons.

C’était une preuve qu’elle m’avait manqué.

-Je crois que tout ce qu’il me manquait là-bas, c’était toi.

J’aurais voulu vivre cette expérience avec elle. Je crois que ça a été plus facile à vivre dans le sens où aucun membre de BleedingHeart et de The Burning Fire n’était en couple. Ça aurait été le cas, les choses auraient été plus compliquées pour moi.

-Ah et on a rencontré le Sanitarium Tour en Belgique. Roadtramp a vraiment beaucoup de talent. Livia aussi. C’était vraiment sympa de voir des gens de L.A. aussi loin de chez nous.

Je souris à nouveau alors qu’on arrivait aux studios.

@ Billy Lighter

Nous voilà de retour au Bowling. C’est comme ça que je me sens dans ma tête et mon cœur. Les premiers papillons se sentiments qui se développent… Il n’y a pas de mot pour décrire l’effet que cela peut produire. Cependant, ce que je sais, c’est que c’est la seconde fois que je partage ce genre de feeling en la présence de Duncan et que ça me suffit pour être certaine de mes sentiments pour lui.

Maintenant que nous sommes installés dans une voiture nous ramenant chez MTI, je peux profiter d’être dans ses bras pour l’écouter me raconter ce voyage dont j’ai imaginé les différentes étapes sans vraiment parvenir à me faire de véritables scènes dans ma tête. En fait, chaque fois que j’essayais, j’en revenais toujours à notre fin de soirée dans le garage ayant vu naître le groupe… la finale différente.

Je ne regrette cependant pas ne pas avoir franchi cette étape ce soir là. L’attente en aura valu la peine et ça nous a permis de chasser tous doutes possibles.

Il y a certaines choses qu’il m’a racontées lors des brefs appels que nous avons eus pendant son absence. Comme le sentiment de ne pas avoir conquis tout le monde. Je sens que, même s’il demeure positif face à tout ça, ça a quand même touché son orgueil… ou alors ce n’est vraiment qu’une pointe de déception.

- En Asie vous allez cartonner ! Ils aiment la nouveauté !

Ils sont toujours les premier à lancer tel ou tel produit, y’a qu’à voir tous les trucs utiles et inutiles avec  ‘’ made in china ‘’ inscrit dessous pour s’en rendre compte.  Je suis certaine qu’ils vont adorer Bleeding Heart justement parce que ce n’est pas un son  commun et ils voudront s’y intéresser.

Bon j’extrapole mais  n’en demeure pas moins que je ne doute pas le moins du monde du talent de mon petit ami et de son groupe !

Mon petit ami…. Oh comme cela sonne doux à mon oreille !

Mais pas autant que lorsqu’il m’avoue candidement m’avoir eu comme muse pour l’écriture de chansons.

- Oh… pour vrai ?

Je suis… sans voix. C’est tellement romantique, magnifique et poétique… J’en ai les yeux qui brillent.

- Je pourrai les entendre ?

Je crois que de l’avoir pour moi en un concert privé le temps qu’il m’interprète des chansons que je lui aurais inspiré, niveau romantique, c’est difficile à battre. On peut dire que Duncan sait exactement comme faire battre mon cœur.

J’approche mon visage du sien pour l’embrasser tendrement.

- Ça me touche beaucoup.

La voiture tourne a une intersection tout comme notre conversation qu’il ramène sur la tournée et le festival de Werchter là ou les deux grandes tournées émanant de Lors Angeles se sont rencontrés.

- Ça été dingue jusqu’ici ! Il y avait pas moyen d’écouter la radio sens en entendre parler. Il y a eu beaucoup d’article d’écrit là-dessus et… j’ai gardé ceux te concernant, enfin toi et ton groupe. Les articles que j’ai vus en tous les cas.

J’ai joué la groupie assidument pendant son absence.

Chaque fois qu’on parlait de Bleeding Heart à la radio je stoppais tout ce que je faisais que pour pouvoir entendre. Chaque fois que je voyais un article ou un magazine je me devais de l’acheter et de le lire attentivement jusqu’au point final. La terre aurait tremblée que je n’aurais pas cillé.

Le trajet ne fut pas tellement long ou c’est le fait de pouvoir discuter avec Duncan qui fait filler le temps à vive allure mais l’a voiture s’immobilise et nous pouvons en sortir pour récupérer la sienne et se rendre jusque chez le frère de Duncan, là où nous serons enfin seul.

Je le sens quand même fatigué. Le décalage horaire, ou plutôt l’accumulation de décalage horaire, le voyage, le rythme de vie complètement disjoncté. N’importe qui serait crevé après tout ça.  Je laisse Duncan passer devant, et je l’aide a ramené ses bagages quoi que étonnement, il n’en a pas tant que ça. Je reviendrais d’Europe j’aurais  au moins 3 valises ! Si ce n’est pas plus !

La maison est silencieuse sauf pour le plancher de bois qui craque sous nos pieds.

- Alors… c’est ici que tu habites…

Je suis heureuse de découvrir son petit univers, un jour à la fois. Le garage le premier soir, sa maison ensuite. Une étape à la fois, quoi.

- Tu veux que je t’aide à quelque chose ? Ou tu voudrais peut-être te reposer ?  Tu dois être épuisé après tout ça.

@ Billy Lighter

Je ne cachai pas à Leia que conquérir le public européen avait été très difficile. Mais j’essayais de rester optimiste et Leia déclara qu’en Asie on allait cartonner. Je lui souris.

-Oui tu as sûrement raison.

Ma déception s’envola très vite avec les mots de Leia. Sa présence effaçait même un peu la fatigue accumulée pendant tous ses nombreux voyages. Mais elle avait raison, l’Asie, ça sera encore différent de l’Europe ou des Etats-Unis. Il parait que le public, là-bas, est souvent très enthousiaste. J’avais hâte d’y aller et, en même temps, j’avais aussi envie de rester un moment à L.A. pour profiter de la présence de Leia. Même si, j’avais dans l’idée de lui proposer de venir en Asie avec moi.

Dans mon récit, je n’oubliai pas de lui dire à quel point elle m’avait manqué et qu’elle m’avait, aussi, inspiré des chansons. Si Faith n’avait pas arrêté de m’ennuyer avec ça, voir le visage de Leia s’illuminer quand je lui révélai ça me faisait chaud au cœur.

-Oui, pour vrai.

J’étais vraiment content de ces chansons parce qu’elles venaient du cœur. C’était très loin de mes autres chansons qui parlent plus de la société et qui sont plus un cri d’alarme ou une critique qu’autre chose. Celles-ci étaient beaucoup plus romantiques et toutes destinées à Leia.

Elle demanda si elle pourra les entendre. Je lui souris.

-Bien sûr. Je te les chanterais.

J’avais déjà la mélodie en tête. Une mélodie faite à la guitare. Je ne savais pas si elles allaient être un jour sur un album. On décidera avec le groupe mais, au pire, je les enregistrerais pour Leia. Ça sera des gens d’inédit rien que pour elle.

Leia était touchée et m’embrassa. Je fermai les yeux pour en profiter. J’étais content que ça lui plaise.

Après mon récit, Leia déclara qu’on entendait vraiment beaucoup parler de la tournée. Je souris. Je n’arrivais pas à imaginer ça. Je vivais dans un rêve depuis que j’avais pris la route mais je n’arrivais pas encore à prendre bien conscience de l’impact de tout ça. Leia ajouta qu’elle avait gardé les articles qui concernaient BleedingHeart. J’en avais déjà lu mais je n’arrivais toujours pas à prendre conscience de l’ampleur de la chose.

-C’est vrai ? Je n’arrive pas à imaginer l’ampleur de tout ça. Je croyais que, dans cette tournée, on allait surtout parler de The Burning Fire mais je remarque de plus en plus que beaucoup de monde nous connait. C’est dingue ! Il faudra que je voie tous ces articles.

Je dis ça en lui volant un autre baiser. Je souriais. J’étais vraiment heureux. Même si tous les concerts n’avaient pas été bon ou que le public n’avait pas été réceptif, je savais qu’on avait quand mêmes des fans, notamment à L.A.

Et ça me faisait tout drôle que Leia ait conservé des articles sur nous. C’était vraiment la preuve qu’elle avait pensé beaucoup à moi aussi.

La voiture finit par arriver à destination. On en sortit et je récupérai assez vite mes bagages avec l’aide de Leia. Les autres n’étaient pas encore là mais ce n’était pas grave. Ils savaient que je devais retrouver Leia. Mes bagages en mains, on prit la direction de ma voiture. A peine embarqué, je démarrai et on arriva assez vite chez mon frère.

On entra dans la maison. Il n’y avait personne. Jordan travaillait et les autres membres de mon groupe n’allaient pas rentrer de sitôt. Howard avait prévu d’inviter tout le monde au bar et BleedingHeart avait répondu présent. Sauf moi, évidemment.

Leia constata que j’habitais ici.

-Oui. Pour le moment. Je réfléchis à m’installer ailleurs… Même si j’adore vivre avec tout mon groupe et mon frère… Mais ça va devenir étroit si chacun finit par revenir avec sa petite-amie.

Je rigolai. Jordan sortait avec Alexie et j’étais sûr que les autres membres de mon groupe ne tarderont pas à trouver des compagnons ou des compagnes.

Je posai mes bagages dans un coin du salon. Je n’avais pas envie de ranger tout de suite. Leia proposait son aide.

-Non, ça va, je ne suis pas trop fatigué. Et ne t’en fais pas, je rangerais mes valises plus tard.

Je me laissai tomber dans le fauteuil et j’invitai Leia à faire de même.

-On sera tranquille. Mon frère travaille et les autres ne rentreront pas avant le milieu de la nuit ou demain à mon avis. Stone a prévu quelque chose pour fêter la fin de la tournée européenne.

Je souris. Moi, je préférais largement rester avec Leia.

-Tu veux commencer par quoi ? Que je te montrer les chansons ?

Je souris. J’avais une guitare qui trainait dans le salon et je connaissais déjà les paroles de certaines par cœur. Je plongeai mon regard dans celui de Leia. Chaque fois que je faisais ça, j’avais envie de l’embrasser. Et c’est ce que je fis avant qu’elle n’ait eu le temps de me répondre. Tout ça me rappelait la soirée après le bowling. Je retrouvais toutes les sensations de ce soir-là.

@ Billy Lighter

À l’interne, j’imagine bien que The Bleeding Heart n’ont pas pu  prendre le pouls réel de leur popularité grandissante et même si l’étape de l’Europe fut plus difficile, ici, ils ne cessent de gagner des fans. Et moi, et bien, en petite amie fière mais surtout heureuse de pouvoir vivre ça avec lui, j’ai collectionné tout ce que j’ai pu trouver qui parlait de son groupe.

Duncan est, en tous les cas, heureux de son expérience et a hâte de pouvoir lire tous ces articles. Je les lui montrerai mais  uniquement lorsque nous aurons passé un peu de temps seuls tous les deux. Pour le moment, j’ai vraiment envie de le sortir de sa bulle de tournée et d’en créer une toute nouvelle que pour nous deux.

Être seul au monde, le temps que ça dure !

Quand nous entrons chez lui, ça me fait un peu étrange de découvrir son univers. Déjà, je savais qu’il ne vivait pas seul mais disons que je ne m’attendais pas à apprendre qu’il vivait avec autant de monde. Ça doit faire une dynamique différente que la mienne puisque je suis toujours toute seule chez moi.

Je cherche désespérément à louer la chambre libre mais pour le moment, les demandes ne se bousculent pas à ma porte.

Duncan n’est pas fatigué et ses bagages peuvent attendre à plus tard.

Il s’installe dans le fauteuil et moi, à ses côtés pour me blottir tout contre lui. Quelque part, je suis flattée qu’il ait préféré passer du temps avec moi plutôt que d’aller faire la fête avec Stone et les autres. J’espère simplement que ses copains ne croiront pas que je cherche à l’isoler. J’aurais pu l’accompagner ou le laisser y aller et le rejoindre plus tard ici ou lui chez moi.

Dans mon ventre, je sens les battements d’ailes des papillons  d’excitations. C’est comme la veille de Noël en cent fois mieux !

- Je voudrais bien entendre les chansons…

Je lui réponds d’une toute petite voix, un mélange de bonheur trop grand pour être contenu en moi et d’allégresse. C’est un moment magique que je désir imprégner dans ma mémoire dans les moindres détails. Le genre de truc que je voudrais me rappeler quand je serai toute vieille et fripée et que je me bercerai sur ma chaise dans ma maison de retraite.

Duncan se lève pour aller chercher sa guitare.

Le genre de truc qui traîne dans la maison d’un musicien. Quoi de plus normal alors que moi… j’ai-je ne sais plus combien d’ouvre bouteille parce que sans m’en rendre compte, je fini toujours par en rapporter dur travail.

Avant qu’il ne s’installe, je lui vole un long et langoureux baiser.

- C’est pour marquer le moment.

Je me replace, m’assoyant un peu plus loin sur le fauteuil pour lui laisser l’espace de s’installer avec sa guitare et je croise mes jambes vers lui de façon à être bien en face. Mon cœur bat déjà très vite et mon ventre chatouille encore plus alors même qu’il n’a gratté aucune notre.

@ Billy Lighter

La durée du voyage et la fatigue accumulée s’envolait déjà au contact de Leia. On s’installa dans le divan de la maison de Jordan qui était aussi la mienne en quelque sorte. Il faisait bien ranger… C’était la preuve qu’on avait plus mis les pieds ici depuis un moment.

Ça allait changer  maintenant qu’on revenait pour quelques jours le temps de se remettre sur pied pour partir en Asie. Jordan allait sentir la différence. Même s’il devait passer souvent du temps chez Alexie.

Leia se blottit contre moi. J’expliquai où étaient les autres pour signaler qu’on allait être tranquille un long moment. C’était tant mieux. J’avais envie de passer du temps seul avec Leia.

Mais je lui laissai le choix de ce qu’on allait faire. Je lui proposai de lui faire écouter les chansons que j’avais écrites pour elle et elle accepta.

-Ok.

Je souris et me levai pour aller cherche la guitare acoustique qui trainait dans un coin. Elle n’avait pas bougé depuis mon départ. Je la pris et revint près de Leia qui se leva pour m’embrasser d’un long baiser. Je le prolongeai avant de sourire contre ses lèvres sur la fin du baiser. Elle déclara que c’était pour marquer le moment et ça me fit sourire. C’était vraiment agréable d’être avec elle.

Je m’installai dans le fauteuil en même temps que Leia et commençai à accorder ma guitare qui était désaccordée vu depuis le temps que je n’y avais plus toucher.

-J’ai écrit celle-ci quand tu me manquais vraiment beaucoup vers la fin de la tournée.

Je souris avant de me mettre à gratter sur mes cordes et à chanter :


Je regardai ma guitare en chantant fermant parfois les yeux ou croisant, de temps en temps, le regard de Leia. Je lui souriais chaque fois que je voyais ses yeux croiser les miens. Cette chanson était une capture d’un moment. D’un soir où Leia m’avait particulièrement manqué mais que la distance nous empêchait de nous voir ou nous entendre hormis par téléphone. C’était celle dont j’étais le plus fier de toutes celles que j’avais écrite pour elle.

J’égrainai la dernière note avant d’arrêter définitivement de gratter ma guitare à la fin de la chanson. Je me tournai vers Leia.

-Si tu veux, je l’enregistrerais avant de partir à nouveau pour l’Asie… Ainsi tu pourras l’écouter pendant mon absence.

Je me mordis la lèvre… J’avais une petite demande… Et je pensais que c’était, peut-être, le moment de la faire.

-D’ailleurs… Parlant d’Asie… Ça te dirait de m’accompagner? Peut-être pour une date ou deux. Je sais que tu ne peux pas trop t’absenter à cause du bar mais…

Mais je tente quand même.  

@ Billy Lighter

C’est excitant d’apprendre que Duncan a composé des chansons en s’inspirant de moi, de nous, pendant qu’il se trouvait en Europe.  Je n’ai pas, de mon côté, de chanson pour lui mais j’ai gardé tous les articles que j’ai pu voir se rapportant à son groupe, même si ce n’était qu’une simple phrase. C’est dire que, chacun à notre manière, nous pensions à l’autre si fort que nous voulions garder une trace de notre ennuie.

Je n’ai jamais eu droit à un concert intime alors aussi bien sire que je suis autant excitée qu’heureuse. Et puis… Duncan est si mignon avec son air un peu timide du mec qui  est capable de chanter devant des foules mais qui a besoin de bien s’ajuster avant de le faire pour sa petite amie.

Puis quand il se lance, je suis littéralement hypnotisé par son interprétation. Les paroles sont justes. Je me suis souvent demandé, à différents moments de mes journées, quelle heure il pouvait être pour lui et ce qu’il faisait.  Parfois même, j’ai eu l’impression que nous vivions à l’envers.

Quand la chanson se termine, je laisse quelques instants à la dernière note de s’évanouir complètement avant  de m’avancer vers Duncan puis de me pencher pour l’embrasser.

- Elle est parfaite cette chanson ! Je l’adore !

Je suis encore plus charmée quand il propose de l’enregistrer que pour moi avant de repartir en tournée afin que je puisse l’écouter autant de fois que j’en ai envie.

- Je ne ferai que ça, alors !

Parce que oui, je me connais.

Je passerai la chanson en boucle sans cesse à en savoir toutes les paroles par cœur, à pouvoir la chanter à l’envers, si l’envie m’en prenait.

Et puis…

J’ouvre grand les yeux quand Duncan me fait une demande que je n’avais pas vu venir. Ce serait mentir de prétendre ne pas y avoir songé mais de l’entendre de sa bouche  me laisse moi, sans voix.  Bien sûr que je meurs d’envie de partir avec lui. J’aurais même supplié qu’il me fasse une petite place dans ses bagages en promettant d’être toute sage.

Mais…

Il y a un mais.

- Je dois m’assurer que c’est possible avec mon patron avant. Ce que je peux te promettre, cependant, c’est que si c’est possible, je pars sans hésiter !

Mon cœur bat très vite maintenant. C’est comme si je flottais sur un nuage.  

Tout en douceur, je prends la guitare des mains de Duncan pour la déposer plus loin et je m’installe sur ses cuisses, lui faisant face et en frottant le bout de mon nez au sien.

- Merci, pour la chanson.

Un remerciement qui tient dans un murmure et qui se perd rapidement au travers un baiser langoureux.

@ Billy Lighter

Je mis tout ce que j’avais en moi dans l’interprétation de la chanson. La faire devant Leia me donnait plus de pression que de la faire devant un public entier. C’était assez bizarre. Mais j’avais chaque fois cette sensation que je devais faire une chanson devant quelqu’un que j’estimais beaucoup. Mais ça me permis de donner le meilleur de moi-même et de faire passer le sentiment que je voulais faire passer par cette chanson. Et montrer à Leia, à travers elle, qu’elle m’avait manqué pendant tout le temps où on était séparé.

Je me concentrai jusqu’à la dernière note qui fut suivie d’un petit silence. Leia se pencha alors vers moi pour m’embrasser. Ses lèvres contre les miennes me permettaient de savoir combien elle avait aimé cette chanson qui lui était toute dédiée. Quand le baiser se brisa, elle déclara avec des mots qu’elle adorait. C’était le meilleur compliment qui soit. La personne que je voulais toucher avec cette chanson l’adorait. C’était en partie en ça que j’adorais la musique. Je souris.

-C’est tout ce qui compte pour moi.

Et je proposai à Leia d’enregistrer la chanson rien que pour elle. Comme ça, si elle ne finit pas sur un album de BleedingHeart, elle l’aura quand même pour elle. Et elle pourra l’écouter pendant mon absence. Elle était contente et ça me fit sourire.

Mais je venais à peine de rentrer d’Europe que je savais que l’Asie n’était pas loin. Et même si j’avais un peu le temps pour profiter de Leia d’ici là, j’avais vraiment envie qu’elle m’accompagne au moins pour quelques dates. Mais je savais qu’il y avait un obstacle : son travail. A ma demande, elle ouvrit de grands yeux. Je ne savais pas ce que ça voulait dire jusqu’à ce qu’elle ouvre la bouche pour déclarer que si ça ne tenait qu’à elle, elle partirait sans hésiter. Rien que ça, ça me fit chaud au coeur. Surtout qu’il y avait une note d’espoir dans ce que disait Leia. Il lui faudra en parler à son patron. Je priais pour qu’il lui octroie quelques vacances.

-Ok, super ! J’espère que ton patron fera une concession… Ça serait tellement bien d’aller en Asie ensemble. Surtout que je ne suis encore jamais allé en Asie. Je suis sûr que c’est un continent magnifique.

J’avais vu de beaux paysages en Europe mais je savais que l’Asie était très différente. J’avais hâte de voir à quoi ça ressemblait et le voir avec Leia serait encore plus magique.

Leia prit doucement ma guitare pour la mettre sur le côté. Je lui souris alors qu’elle s’installa sur mes cuisses. Je l’enlaçai alors quelle frotta son nez au sien me faisant rire. Leia était vraiment une fille douce. Et j’étais content d’avoir pu la rencontrer en dehors de son travail.

D’avoir pu la rencontrer tout court.

Elle me remercia encore pour la chanson et ses remerciements se perdirent dans un baiser. Je le prolongeai fermant les yeux. Ces retrouvailles étaient encore mieux que je ne les avais imaginés. Et je n’avais plus aucun doute sur le fait que j’aimais Leia plus que tout. Il y avait quelque chose de spécial en elle qui me rendait fou d’elle.

On s’embrassait comme on l’avait fait après notre partie de bowling il y a quelques semaines. Mais cette fois, il n’y avait plus d’hésitation de ma part. Je le fis s’allonger sur le fauteuil pour profiter de ses lèvres encore. Je me laissai emporter par le moment sans penser que le fauteuil allait très vite devenir inconfortable. Mais je ne voulais rien briser. Je posai des baisers sur son visage et sur son cou. Et des caresses sur son ventre et ses seins d’abord au-dessus de ses vêtements et, puis, assez vite en dessous. Je lui enlevai son haut pour laisser plus de place à mes caresses et je brisai un baiser pour la regarder avec un sourire malicieux. J’embrassai ses lèvres mais pas longtemps… Puis le haut de sa poitrine... Et puis, je décalai son soutien-gorge pour embrasser ses seins.

Les sensations étaient fortes et l’enthousiasme des retrouvailles se retrouvait dans mes caresses.

@ Billy Lighter

Même si nos retrouvailles sont à la hauteur de la longue attente vécue pendant qu’il se trouvait en Europe, je ne suis pas certaine d’avoir envie de revivre cela une seconde fois en le laissant partir en Asie pendant que je reste ici. C’est pourtant un truc dont je dois être consciente puis que le succès de The Bleeding Heart n’a pas fini de grandir et ils vivront d’autres tournées dans un futur pas si lointain, j’en suis certaine.

Un jour, je m’y ferai peut-être mais là que je me trouve dans ses bras, c’est la dernière chose à laquelle j’ai envie de songer. C’est pourquoi quand il me propose de partir avec lui, mon envie de dire oui et de plier bagage est bien là… tout comme ma raison qui me dit que, je dois être raisonnable et commencer par prendre un arrangement avec mon travail avant d’aller chercher mon passeport.

Je n’ai jamais pris de vacances, ni demandé de congés. Je crois avoir manqué un seul soir de travail pour soigner une grippe et le lendemain, j’étais au poste, même avec les sinus bien bloqués et un mal de tête dément.

Duncan réussit à me faire rêver en me parlant de l’Asie. Je nous imagine, sous un cerisier, devant un magnifique couché de soleil.

L’amour me rend un petit peu trop romantique, je crois !

Installée sur ses genoux, je l’embrasse, autant parce que j’en ai très, très envie que pour le remercier de la magnifique chanson qu’il m’a offert.  Existe-t-il plus belle preuve d’amour ? Je ne crois pas ! Notre baiser fait vite grimper nos thermomètres internes et nos caresses d’abord timides deviennent plus assumées. Il ne faut pas beaucoup pour dépasser le niveau amorcé lors de notre soirée bowling qui s’était terminé dans le garage ayant vu naître Bleeding Heart. C’est moi qui avais fait avorter nos élans passionnels de peur de ne pas connaître de suite. Je voulais être certaine que nous allions passer au travers l’étape de l’Europe avec l’envie de nous revoir et non pas comme une simple amitié platonique.  Parfois la distance change beaucoup de choses entre les gens. Il me fallait être certaine que pour nous deux, elle allait nous rapprocher.

Aujourd’hui, je suis certaine plus que jamais  de mes sentiments pour Duncan et je ne freinerai rien de ce que nous pouvons avoir envie de faire. Au contraire ! Je crois en avoir encore plus envie que lui !

Alors que ses mains s’attardent magnifiquement bien sur ma poitrine, les miennes, découvrent son torse jusqu’à descendre sur son ventre et finir par défaire l’attache de son pantalon sans jamais déceler nos lèvres. Notre baiser est plus enflammé et nos corps, à l’affût l’un de l’autre au point que j’en frissonne d’excitation.

Quand les lèvres de Duncan quittent les miennes pour venir embrasser mes seins je le fais patienter que le temps de retirer on haut et mon soutien-gorge qu’il a décalé pour libérer mes seins.  Nos vêtements deviennent de plus en plus barrières à nos caresses, aussi bien s’en libérer au plus vite !

Je sursaute quand j’entends quelqu’un que je crois sur le point d’entrer dans la maison mais ce n’est que le facteur qui glisse le courrier par la trappe de la porte.

- Bon sang !  J’ai cru que c’était ton frère ou je ne sais pas qui, qui entrait !

J’en ai le cœur qui bat vite mais je ne sais pas arrêter de rire.

- Si nous allions dans ta chambre ?  Tu en dis quoi ?

@ Billy Lighter

C’est certain de l’amour que je portais à Leia que je commençai à la caresser et à l’embrasser. La dernière fois, on s’était coupés tout seul dans notre élan mais, aujourd’hui, il n’y avait plus aucune barrière mentale pour nous empêcher de nous aimer jusqu’au bout et de toutes les façons possibles.

Je fis la découverte de sa poitrine. Mais Leia me couvrait aussi de caresses. C’était bon de ressentir autant de frissons de la part de la femme que j’aimais. Ça aurait été encore mieux avec un fond de musique pour donner une ambiance mais on s’était précipité un peu et il était, maintenant, difficile de nous décoller. On s’embrassait. Leia trouva le chemin vers la boucle de mon pantalon qu’elle détacha. Moi, j’embrassai, ensuite, ses seins que je découvrais pour la première fois dénudés. On n’allait pas tellement vite. On suivait juste notre instinct.

Leia se débarrassa de son haut et de son soutien-gorge pour qu’il n’y ait plus aucune barrière. J’enlevai mon t-shirt pour nous mettre dans les mêmes conditions.

Mais un bruit provenant de la porte fit sursauter Leia. Je me tournai vers la porte pour remarquer que ce n’était que le facteur qui apportait le courrier. Je rigolai d’un coup alors que Leia avait cru que c’était mon frère ou quelqu’un d’autre qui arrivait. Leia rigola son rire s’ajoutant au mien.

-Non aucune chance que ça soit mon frère. Il travaille toute la nuit.

Et il n’était pas du genre à renter plus tôt même s’il attrapait la grippe. Alors on n’avait aucune chance d’être surpris par lui… Et les autres étaient tellement motivé à faire la fête qu’on n’allait pas les revoir de sitôt non plus.

La facteur nous avait coupé mais nous avait bien fait rire. Et Leia profita de cette pause inattendue pour proposer d’aller dans ma chambre. Je souris.

-Oui, on sera plus à l’aise dans ma chambre.

Je pris Leia par la main pour la conduire à l’étage où se trouvait ma chambre. J’avais la chance de ne la partager avec personne contrairement aux autres excepté Jordan qui avait aussi sa propre chambre. J’ouvris la porte pour faire entrer Leia dans une chambre qui ressemblait à celle d’un adolescent de 16 ans. Un lit deux personnes, des posters de groupe punk sur le mur et la garde-robe, un ampli et une guitare électrique dans un coin de la pièce.

-Voilà ma chambre.

Je souris. Je n’avais pas honte de la décoration parce que ça me représentait bien. Je souris à Leia l’entrainant sur le lit. Je l’embrassai à nouveau doucement mon torse frottant contre la poitrine. Je repris doucement les choses pour arriver, à nouveau, au point où on était tantôt. Je me sentais à l’étroit mais c’est le pantalon et la culotte de Leia que je fis glisser le long de ses jambes. J’embrassai ses pieds et ses cuisses. Je vins embrasser son intimité avant de remonter jusqu’à ses seins et puis sa bouche. Je crois qu’à un moment on accéléra parce que je me retrouvai nu comme elle et nos sexes se frottèrent l’un à l’autre.

Je frissonnai tout en embrassant Leia.

@ Billy Lighter

Je crois avoir rêvé de ce moment chaque nuit depuis le départ de Duncan et son groupe vers l’Europe. Le soir avant son départ, je nous ai moi-même freiné avec mes questions existentielles et ma peur d’avoir peur. L’attente en aura valu la peine puisque, en ce qui me concerne, ça m’a permis d’être certaine de mes sentiments. Chaque fois que j’ai pu l’avoir au bout du fil, il a fait naître tant de papillon que c’est tout juste si je ne me suis pas envolée pour le rejoindre.

Aujourd’hui, j’ai le bonheur de vivre pleinement tous les frissons que nous pouvons nous procurer par nos baisers et nos caresses de plus en plus assumées.

Il me semble que les choses vont à la fois trop et pas assez rapidement. Je veux me souvenir de ce moment toute ma vie, m’en rappeler quand il me manquera parce qu’il est partit offrir ses compositions aux quatre coins de la planète.  

Je fini par retirer mon haut et mon soutien gorge. Me dévoiler à lui est bon.  Je me sens en parfait contrôle de mon corps et je sais que je peux avoir confiance en lui. Qu’il est digne de ce partage que je considère encore aujourd’hui comme un geste d’amour. Coucher pour le plaisir de s’envoyer en l’air, sans une base d’amour, je ne saurais pas le faire.

Mes mains glissaient vers l’attache de son pantalon quand un bruit provenant de la porte d’entrée me fait sursauter et craindre qu’on puisse être surprit en plein ébauche d’ébats. Le stress passé, je rigole d’avoir crains pour si peu puis propose à Duncan de nous rendre dans sa chambre.

Ce serait quand même plus confortable et, même s’il est certain que personne ne risque d’arriver entre temps,  je me dis que ce serait bien d’avoir cette petite assurance intimité surtout si nous avons l’intention de remettre ça à plus d’une reprise…

Je me sens légère comme une plume alors que je le suis en riant jusque dans sa chambre.
Et cette chambre est juste parfaite. Elle semble figée dans le temps, à l’époque de son adolescence avec ses posters de groupes et son bazar rangé à la va vite. Et le lit semble bien confortable et c’est justement là qu’on s’installe.  Duncan attrape mon pantalon pour le tirer vers le bas, ainsi que ma culotte et m’en débarrasse aussi habilement que sensuellement. Il fait la peau de mon corps se hérisser et mes seins pointer de plaisir.

Je m’en mords le bout de l’index en le regardant jusqu’à ce qu’il s’installe entre mes cuisses le temps d’un baiser brûlant et qu’il ne remonte en laissant sur mon corps tout le long du trajet, autant de baisers qu’il en a envie jusqu’à revenir m’embrasser.

Nous roulons sur le lit, alternant nos positions sans jamais cesser de s’embrasser et de se caresser, même quand je fis glisser son pantalon, puis son boxer, avec autant d’effort de mes bras et de mes jambes. Je ne saurais même pas expliquer ni même dire à quel moment nous nous sommes retrouvés sous les draps mais  je sais par contre que mon cœur s’est emballé quand au travers tous nos baisers, nous avons fini par nous unir.

Il n’y a rien de brusque. Tout est en douceur, nos gestes comme nos regards. Je trouve ses lèvres chaque fois que j’en ai envie, entre deux gémissements, entre deux soupirs de désir. Je capte ton regard quand tout devient plus rapide, plus enflammé. Je cambre des hanches et noues mes jambes autour de ses hanches quand il me donne ses derniers mouvements de bassins.

Mon corps tremble sous le siens, ma main passer derrière sa nuque, je le regarde amoureusement avant de l’embrasser encore et de  le faire se reposer la tête contre ma poitrine.

@ Billy Lighter

L’amour transpirait dans tous nos gestes. Maintenant allongée sur le lit de ma chambre, Leia se laissait faire alors que je repris l’action qu’on avait commencée dans le salon avant de venir ici. C’était bien plus confortable. Le divan, c’était pas confortable mais ça montrait notre impatience après pas mal de semaines séparés l’un de l’autre. On avait besoin de se retrouver de cette façon et d’aller jusqu’au bout des choses, cette fois-ci.

Je débarrassai Leia du reste de ses vêtements. Ça faisait des drôles de sensations de sentir sa peau s’hérisser au passage de ma bouche et de mes doigts. On échangea des baisers sur nos lèvres. On ne calculait rien. On se laissait aller à tous nos désirs.

On roula sur le lit dans un sens, puis dans l’autre. Je rigolai de temps en temps même si, souvent, ma bouche était prise par ses lèvres ou par d’autres parties de son corps. Elle réussit à m’enlever mon pantalon et mon boxer avec plus de difficulté que moi pour elle. Ça me fit sourire et, dans un geste joueur, je ramenai les draps au-dessus de nous nous cachant la chambre. Je rigolai à nouveau avant de continuer à embrasser Leia. Et ce fut plus intense si bien qu’on ne fit plus qu’un. Je sentis mon cœur faire un bond. Je fis des va-et-vient et je gémis quand mes gémissements n’étaient pas couverts par nos baisers. Je sentis les choses s’accéléré à un moment et le regard de Leia accrocher le mien. Je la regardai mais ça ne faisait que me faire aller plus vite. Je la sentis se cambrer au moment où je vins en elle.

Mon cœur se calma ensuite et on s’embrassa encore pour conclure ce premier moment réservé uniquement aux couples. Et on formait un couple maintenant. Je sentais que c’était plus qu’officiel.

Ma tête reposa un moment sur sa poitrine. J’entendais son cœur battre. En tant que musicien j’y voyais une mélodie. Celle de la passion. Je souris et me remis à sa hauteur pour l’embrasser. Je lui souris.

-On a bien fait d’attendre…

Oui, on avait bien fait. Au moins, aujourd’hui, il n’y avait eu aucun doute et aucune question qui aurait pu nous bloquer ou nous faire regretter. Alors l’attente valait largement le coup.

Je caressai la joue de Leia. Mes yeux brillaient encore de ce moment avec elle. Elle était tellement jolie à mes yeux.

-Tu es la plus belle femme du monde. Et je t’aime.

Je souris pensant chaque mot que je venais de dire.

@ Billy Lighter

L’attente en aura valu la peine ! C’était meilleur que tout c’à quoi j’ai pu penser pendant que Duncan se trouvait en Europe et que je n’avais que mes rêves pour me tenir au chaud. Pour une première fois en tant que couple, je suis comblée !

Alors que tout redeviens plus calme et qu’il pose sa tête sur ma poitrine, j’en profite pour lui caresser la nuque et le haut du dos. Son souffle  chatouille ma peau qui se hérisse chaque fois qu’il expire. Et comme s’il lisait dans mes pensées,  il murmure que nous avons bien fait d’attendre.

- Ça a rendu ce moment magic !

Et il restera imprégné dans ma mémoire pour toujours.

Duncan s’était redressé pour m’embrasser et je fais durer ce baiser aussi longtemps que j’en ai envie, ajoutant des caresses du bout de mes doigts sur ses bras et son torse. S’il y a un seul moyen pour arrêter le temps et nous permettre de vivre cet instant aussi longtemps que nous le voulons, j’aimerais le connaître.

J’ai peu de me réveiller et d’être déjà le jour de son départ pour l’Asie, bien que cette fois, je caresse l’espoir de l’accompagner, pour quelques dates du moins. Ce serait un peu moins pire que d’être séparée de lui pendant des semaines.

Il me fait rougir en disant que je suis la plus belle femme au monde et fondre mon cœur en accompagnant son compliment des plus beaux mots qu’une femme puisse entendre.

- Je t’aime aussi, Duncan !

C’est tout en douceur que je m’extirpe de sous lui mais c’est pour mieux revenir me blottir dans ses bras et lui couvrir le visage de petits baisers, ici et là, aux grés de mes envies, jouer dans ses cheveux et chatouiller son flanc en y faisant courir mes doigts.

Entre deux baisers, je réitère mes mots, les pensant de plus en plus fort à chaque fois que je les prononce.  Je suis amoureuse de lui et je ne veux plus le quitter ! Je crois que jamais je n’ai ressentis ce sentiment aussi fort, malgré tout ce que j’ai pu vivre dans ma relation précédente.

Peut-être est-ce parce que cette fois, j’ai trouvé le bon…

Seul l’avenir nous le dira.

- J’ai envie de dormir ici cette nuit. Je ne me sens pas capable de quitter tes bras de toute façon.

Il faudra de biens bons arguments de toute façon pour me faire quitter son étreinte.

Je lui souris encore avant de l’embrasser puis de ramener les couvertures comme il faut sur nous pour conserver notre chaleur.

- Qu’il soit d’accord ou non, mon patron, je pars avec toi !  C’est aussi simple que ça et complètement fou ! Pour une fois dans ma vie, je ferai passer autre chose que le bar en premier. Je pars avec toi Duncan !

@ Billy Lighter

L’attente avait rendu le moment magique. On ne pouvait pas mieux résumer les choses que comme ça. On s’embrassa encore en profitant de ce moment. J’étais bien contre elle. J’étais bien quand j’étais avec elle. Je ne pensais pas me tromper en disant qu’elle était la femme avec qui j’aimerais vivre. Même si je laissais les choses se faire les unes après les autres pour éviter de se précipiter.

Je lui disais qu’elle était belle et que je l’aimais. Je pensais chacune de mes paroles. Je la caressai tout en parlant et elle faisait de même. Ce moment me donnait vraiment envie de partir avec elle en Asie… Je n’étais pas sûr que j’arrive à tenir aussi longtemps sans elle en tournée. Ça ne sera pas pareil si elle ne vient pas.

Mais je chassai les pensées négatives alors que Leia déclara qu’elle m’aimait aussi. Je lui souris, les yeux brillant d’amour. C’était drôle de sentir un amour pareil. J’étais content de pouvoir vivre ça maintenant et pas plus tard. Parce que je pourrais en profiter longtemps. Leia et moi, on avait la vie devant nous. Et on pourra partager beaucoup de choses à nous deux. Peut-être même fondé une famille même si c’était très loin d’être à l’ordre du jour. La famille est quelque chose d’important pour moi et j’espérais pouvoir avoir la mienne un jour comme mes frères John et Carl.

Leia changea de position me vint à nouveau se blottir contre moi. Je souriais d’aise et on recommença à se caresser, à s’embrasser et à rire. Elle me chatouillait et je la chatouillais en retour comme une petite vengeance.

Elle m’offrit encore un « je t’aime » entre deux baisers et je le lui rendis. Je sentais qu’à chaque fois que je prononçais ces mots, ils avaient encore plus de sens.

Puis, Leia déclara qu’elle avait envie de dormir ici cette nuit. Je rigolai et caressai ses cheveux.

-Je n’aurais pas voulu que tu partes de toute façon.

J’avais envie qu’elle reste. Notre première nuit ensemble… La première d’une longue liste, j’espérais.

Elle s’embrassa encore. Les couvertures nous couvrirent alors que Leia déclara qu’elle allait venir avec moi en Asie quoi que son patron dise. Mon visage s’illumina. J’étais heureux. Très heureux d’entendre ça.

-Merci Leia ! Je ne sais pas quoi dire tellement je suis heureux.

Et comme je ne savais pas quoi dire, je préférai l’embrasser pour lui montrer à quel point sa décision me comblait.

Et on put profiter de toute la nuit pour célébrer cette bonne nouvelle : on allait partir en Asie… Tous les deux.

@ Billy Lighter