Je venais de perdre aux cartes contre une de mes collègues. C’était notre pose et on avait décidé de la passer à l’extérieur des studios en fumant une cigarette. J’étais venu aujourd’hui pour réviser le matériel. Ce n’était pas parce que c’était congé pour les artistes engagés pour la tournée que c’était congé pour nous, roadies. On avait du travail en studio comme ranger le matériel et voir ce qu’il y a à remplacer.

Ma défaite me faisait en même temps perdre mon pari. Celui qui perdait la partie de carte devait aller chercher le petit ampli qui avait été transféré dans le studio qu’occupait maintenant Peyton Davis. Il appartenait à The Burning Fire et avait été transféré là par mégarde. Je n’avais pas fort envie de me risquer à aller dans ce studio car la réputation de Peyton était vraie d’après les roadies que j’avais vus et qui s’occupaient d’elle. Je savais qu’elle était sur les lieux aujourd’hui car je l’avais vue tout à l’heure de loin.

Seulement, un pari était un pari et comme j’avais perdu je devais aller chercher cet ampli égaré. J’avais abandonné mon ami pour remplir cette mission dangereuse. J’y étais allé mais j’étais stressé. Mon stress avait disparu quand j’étais arrivé devant la porte du studio de Peyton où la lumière rouge était éteinte. Elle n’enregistrait pas et c’était l’occasion de pouvoir rentrer sans avoir à croiser Peyton.

J’étais entré dans le studio mais quel n’avait pas été ma stupéfaction quand j’avais découvert Peyton à terre du sang qui coulait de sa tête. Ça m’avait figé sur place. Elle était inconsciente et ce n’était pas rassurant. J’avais retrouvé ma mobilité assez vite. Il fallait que je garde mon sang froid comme j’avais eu l’habitude de le garder après des années dans l’Eastside aux milieux des guerres de gangs. J’avais cherché des signes vitaux chez Peyton et elle vivait toujours. Elle respirait et son cœur battait mais sa blessure à la tête et le sang n’avait rien de rassurant. Je n’osais pas la bouger car ça pouvait être dangereux. Je me demandais comment elle avait pu se retrouver dans cet état ! Elle était tombée et s’était cognée ? Quelqu’un avait tenté de la tuée ? Je ne saurais le dire mais ce n’était pas la priorité.

J’étais sorti du studio pour interpeller un autre roadie.

-Appelle vite une ambulance ! Peyton est gravement blessée ! Vite !!

J’étais quand même affolé. J’avais déjà retrouvé une star inconsciente et c’était Cash Izbel quand il avait fait une crise cardiaque chez moi. J’avais le sentiment que je portais malheurs aux stars ou que c’était moi qui était maudit à me trouver chaque fois au mauvais endroit au mauvais moment.

J’étais revenu près de Peyton après avoir envoyé le roadie. Je savais que parler à quelqu’un d’inconscient ne servait à rien mais je le faisais quand même on ne sait jamais.

-Tenez bon ! Une ambulance arrive !

J’avais continué à prendre son pouls et à essayer de la réconforter. D’autres roadies curieux était venu me prêter main forte en se posant les mêmes questions que moi. Qu’était-il arrivé ?

C’était moi, le premier arrivé, qui continuais de lui tenir la main. Les secours étaient arrivés très vite sur les lieux et étaient prêt à intervenir pour prendre en charge la blessée. S’il fallait quelqu’un pour la suivre, j’étais prêt à endosser ce rôle.

@ Billy Lighter

‘’Putain ! C’que j’ai mal à la tête !  J’ai fait la fête ?  Faut croire que oui.  Y’avait une fête ? Chez moi ? Non c’était… chez Ricci ! Il y a toujours des fêtes chez Daniele Ricci. Si je suis à Los Angeles, j’ai forcément été faire la fête chez l’enculé de manager de merde.  Je ne serais pas invité chez lui alors non ce ne devait pas être là.  Je suis étourdie.  Et j’ai vraiment mal.  J’arrive pas à bouger le reste de mon corps.

Et j’ai froid !

Je grelotte !

Qu’on m’apporte une couverture !  Bordel, ils font chier les roadies ici il faut toujours tout leur expliquer pourtant je grelotte il me semble que ça se voir que je crève de froid !

Ma tête va exploser apportez moi aussi de l’acétaminophène et faites arrêter cette putain de musique de merde !! Ça vient du studio de The Burning Fire !

Hey !! Ho !! Mais tu es qui toi ? Pourquoi tu me touche ?  De QUEL DROIT tu me touche. Je suis Lola, ducon ! Interdiction de me toucher si tu en as pas l’autorisation et je ne te l’ai pas donnée alors…  pas touche !

Tu entends, quand je te cause ?

Je suis blessée ?

Hey ! Je t’ai posé une question, tu me réponds ok ?

Et pourquoi j’arrive pas à bouger ? Pourquoi je ne te vois pas ?  Tu m’entends ?
Il ne m’entend pas…  

HEYYYYYYY HO !!!!!!

Une ambulance ?  Mais pourquoi une ambulance je vais bien !  Qu’est-ce que…  qu’est-ce qui ce passe ?  Où suis-je d’abord ?  

Ah oui ! Chez MTI… et je… Howard Stone… je n’ai pas fait la fête j’ai couché avec un déchet humain !  Ensuite…

Réfléchis Peyton ! L’autre il veut t’amener en ambulance ! Tu dois lui dire que tu vas bien !  

Howard Stone… Howard Stone… Howard Stone… Howard Stone…

Rien… Pas étonnant quand on pense à lui n’importe qui voit son cerveau s’éteindre ! On a baisé. Il est partit. Il est partit avant ou après mon mal de tête ? Et pourquoi j’ai aussi mal que ça à la tête ?

Il y a d’autres mains qui me touchent.  Pleins de voix qui parlent.  Mais qu’est-ce qu’ils disent ?

AÏE !!! MA TÊTE VA EXPLOSER !

Je bouge ? Non ! On me bouge…  

Où allons-nous ? Où m’amenez-vous ?  Y’a comme un son…  Faites que ça cesse !

C’est une sirène ? ‘’

@ Billy Lighter

C’est un bien étrange coup de fils que je venais de recevoir au moment même où j’avais décidé de me rendre chez Amon afin de le saluer. Un roadie affolé m’avait téléphoné pour me faire part d’un évènement tragique. Peyton Davis, ma nouvelle protégée, venait d’être emmenée d’urgence à l’hôpital après avoir été retrouvée blessée dans sa salle de studio. Il semblerait, d’après le roadie, qu’elle ait reçu un choc à la tête bien qu’il ne sache point comment Davis s’était fait cela.

Le son de sa voix n’était point rassurant ainsi que la description qu’il me faisait de l’état dans lequel ils avaient retrouvé Davis. Il me fallait me rendre à l’hôpital afin d’obtenir plus d’informations et m’assurer de l’évolution des choses. Il ne fallait point, entre temps, que ceci se sache dans les médias bien que je comptais sur l’habituelle discrétion des médecins pour cela. Du reste, j’allais m’occuper de museler les médias si jamais la situation n’était point à l’avantage de ma jeune protégée.

Je m’étais rendu à l’hôpital. J’étais préoccupé et me devais de trouver des informations au plus vite. La visite chez Amon attendra. L’urgence était ailleurs aujourd’hui. Il me fallait me rassurer directement et je m’étais rendu à l’accueil afin d’obtenir ce que je désirais. La jeune femme de l’accueil m’avait confirmé que Peyton Davis avait été admise il y a peu mais que, pour le moment, elle ne disposait point d’informations à son sujet. Je l’avais foudroyé de mon regard bleu de glace et lui avais demandé de vérifier si elle n’avait vraiment aucune information. Elle avait vérifié à nouveau afin de satisfaire ma demande mais était revenue avec, à nouveau, aucune information et que je devrais attendre afin d’en obtenir. Elle s’était excusée de ne point pouvoir m’en dire plus.

Elle m’avait invité à attendre dans la salle d’attente… Les médecins seront prévenus de mon arrivée et reviendront vers moi afin de me dire ce qu’il s’est passé ainsi que me donner des informations sur l’état de Davis. Avant de rejoindre la salle, j’avais expressément demandé qu’aucune information concernant l’admission de Davis ne devait être rendue publique. J’avais précisé que c’était une demande de Davis et qu’elle devait être respectée au risque de représailles qui se compteront en milliers de dollars. La jeune secrétaire semblait avoir tout noté et m’avait certifié que personne ne serait au courant de cette admission.

Ceci étant fait, j’avais rejoint la salle d’attente. La tournée aux USA s’étaient bien passée mais il semblerait que, cette fois-ci, mon problème n’allait point venir de The Burning Fire.

@ Billy Lighter

J’avais entendu l’ambulance arriver. J’étais toujours au chevet de Peyton dont la blessure était inquiétante. Je tentais de la rassurer et d’autres roadies curieux étaient venus voir pour constater que la situation était grave.

Les infirmiers n’avaient pas tardé à arriver à toute vitesse avec tout leur matériel et la civière. Ils avaient procédé aux premiers secours en nous demandant de sortir du studio pour avoir de la place pour évacuer Peyton. Je les entendais parler, se donner des ordres entre eux et des indications. Ce qu’ils disaient était effrayant. Apparemment, la blessure de Peyton était grave et demandait à ce qu’elle soit transférée d’extrême urgence à l’hôpital.

Je savais que quand ils parlaient de cette manière, c’était mauvais et je pensais de plus en plus être maudit. L’un des roadies nous avais quitté à toute vitesse en disant qu’il allait prévenir Timmy Evans de ce qu’il s’était passé. C’était le nouveau manager de Peyton et il était normal qu’il soit tenu au courant. On n’avait pas le numéro de la famille de Peyton mais bien celui d’Evans. Il allait sûrement tenir au courant les proches de Peyton de ce qui était arrivé à l’artiste.

Je m’étais chargé, moi, d’accompagner Peyton à l’hôpital après avoir demandé l’autorisation à un intervenant. Il avait accepté avec réticence mais j’avais suffisamment insisté pour qu’il me prenne avec.

Le trajet avait été rapide et les infirmiers continuaient leur soin autour de Peyton. Je ne comprenais pas grand-chose à leur charabia médical mais je pouvais voir que leurs expressions et la façon dont ils parlaient n’était pas rassurante. La pauvre Peyton ne se réveillait pas et j’étais inquiet pour elle. Elle avait beau avoir une réputation de diva, ça n’en restait pas moins un être humain et je ne souhaitais jamais la mort de quelqu’un même de mes pires ennemis.

Je regrettais déjà un peu d’avoir pris part à l’aventure. Je ne connaissais pas Peyton et je n’avais, en quelque sorte, rien à faire ici. J’avais eu envie de la suivre par simple compassion et aussi pour m’assurer que tout allait bien et que je n’étais pas intervenu trop tard.

On était arrivé et tout s’est passé très vite. Peyton était entrée sur une civière aux urgences. J’avais suivi le mouvement mais alors qu’on l’emportait plus loin, j’avais été arrêté par des infirmiers qui m’avaient prié de rejoindre la salle d’attente pour patienter. Je n’avais aucune information sur l’état de Peyton.

Je n’avais pas insisté et j’avais rejoint la salle d’attente. Timmy Evans était déjà là, seul dans la salle. Je me voyais mal rester silencieux.

-Monsieur Evans… Je suis vraiment désolé. Je ne sais pas ce qui est arrivé. Je l’ai retrouvé inconsciente dans le studio. Les médecins ne m’ont rien dit sur son état. Elle est blessée à la tête. Elle saignait et ne réagissait plus.

J’étais déprimé par les évènements. Cash s’en était sorti quand il avait fait une crise cardiaque chez moi. Je voulais que pour Peyton ça soit la même chose.

@ Billy Lighter

‘’ Hey !! Vous m’entendez quand je parle ?  Je n’irai nulle part sauf dans ma limousine c’est compris ? Et arrêtez moi cette sirène  je ne m’entends plus penser !

Ma tête va exploser !

J’ai la nausée aussi ! Si vous continuez de me  secouer de la sorte, je vais vomir partout !

On va où ?

Qu’est-ce qui ce passe ?

Où est Timmy ?  Je veux voir Timmy Evans immédiatement vous entendez ? Qu’on appel mon manager enfin ! Quoi ? ! C’est inacceptable ! Vous savez à qui vous avez à faire au  moins ?

JE SUIS LOLA !

JE SUIS LOLA !!

Je suis… fatiguée…   ‘’

Un homme vêtu d’une chemise blanche s’approche de qui il croit être un proche ami de la jeune femme qui lui fut amenée un peu plus tôt. Une jeune femme dans la fleur de l’âge, connue mondialement mais qui, pour des raisons évidentes de sécurité, a été enregistré sous un nom d’emprunt.

Cet homme donc, un médecin du Good Samaritan Hospital, se trouve désormais face à un latino inquiet et un homme en costard un peu trop chic pour n’être qu’un simple ouvrier.  Deux hommes diamétralement opposés qui attendent les premières nouvelles de la jeune femme.

- Je suis le Docteur Ross.  Sachez d’abord que pour le moment, rien ne nous laisse croire que la vie de Mademoiselle Da… Smith soit en danger. Le coup qu’elle a reçu l’a sévèrement sonné et nous devrons attendre qu’elle se réveille pour mieux évaluer son état et… comprendre comment elle s’est retrouvée dans cette fâcheuse situation.

Le docteur serra la main des deux hommes sans s’attarder d’avantage. L’essentiel avait été dit et l’avenir apporterait les réponses que seul le réveil de la jeune chanteuse apporterait.

Il avait fallu encore quelques heures avant qu’elle n’ouvre les yeux, confuse et apeurée.

Sa voix n’étant qu’un faible murmure, elle avait quand même exprimé le désir de voir l’homme qui lui avait porté secours. Elle disait ne pas savoir de qui il s’agissait mais avoir sentit sa présence tout au long du trajet.

- Lui… et mon manager, et personne d’autre, s’il-vous-plait !

@ Billy Lighter

J’avais pris place dans la salle d’attente. J’avais dans l’espoir d’avoir des nouvelles sur l’état de Davis très rapidement. J’espérais que tout ceci n’était point aussi grave que le roadie au téléphone me l’avait laissé entendre. Davis était une artiste dont la carrière pouvait être encore longue. Je n’avais point envie qu’un malheureux évènement vienne couper court à ceci.

Je m’étais à peine installé que Delfino Alvarez était entrée en scène. Je connaissais ce roadie pour l’avoir personnellement engagé sous les bons conseils de son ami, Abel Hudson. Delfino faisait du très bon travail pour The Burning Fire avec des effets pyrotechniques qui devait certainement faire pâlir Ricci et sa clique.

Alvarez s’était avancé pour s’excuser de ce qui était arrivé. Il n’avait point beaucoup plus d’informations sur Davis que moi mais me semblait fortement pessimiste et affolé. Je n’avais point vu Davis de mes propres yeux mais les propos des deux seuls roadies que j’avais entendus n’étaient point pour me rassurer.

-Vous n’avez pas à vous excusez. Nous verrons ce que les médecins auront à dire. Je vous remercie d’avoir fait le déplacement avec Davis jusqu’ici.

Je ne laissais transparaitre aucun sentiment. J’avais un peu d’appréhension mais je mettais déjà en branle, dans ma tête, plusieurs plans pour toutes les issues possibles à ce drame. La presse était, pour le moment, ce qui me préoccupait le plus.

Nous n’avions point attendu éternellement avant qu’un médecin ne vienne nous donner les premières informations sur l’état de Davis. Ils avaient eu la judicieuse idée de lui donner un nom d’emprunt afin de ne point avoir la presse à leur porte ou des fans en quête de sensations et de premières nouvelles. Nous savions déjà que la vie de Davis n’était point en danger ce qui relevait de la bonne nouvelle. Cependant, l’état de la jeune femme sera à évaluer à son réveille.

-Je comprends, Monsieur. Je vous remercie pour ces informations.

J’étais poli et neutre. Il n’y avait point d’explosion de joie de ma part. Juste de la retenue et un certain soulagement contenu.

Nous n’avions point beaucoup échangé avec Alvarez pendant les heures qui ont suivies. Je n’étais sorti de la salle que quelques fois pour aller me chercher un thé. Le thé de cet hôpital était infect mais je ne pouvais point partir avant que Davis ne se réveille et que nous soyons fixés sur son état.

C’est après de longues heures que nous avons été appelés afin de rejoindre Peyton Davis dans sa chambre. Elle nous demandait. C’était une preuve qu’elle avait retrouvé certaines de ses facultés comme la parole et ses exigences. C’était un bon signe.

Nous étions allés dans la chambre de Davis qui était allongée dans son lit d’hôpital. Elle n’avait point fort bonne mine. Je m’étais avancé vers elle pour pouvoir la regarder un air de compassion dans le regard.

-Je suis heureux de te voir réveillée, Peyton. Tu nous as tous fait une très grosse frayeur.

Maintenant qu’elle était réveillée nous allions peut-être pouvoir éclaircir toute cette histoire.

-Que s’est-il passé ? Te rappelles-tu de quelque chose ?

Je ne voulais pas l’assaillir de questions d’entrée de jeu mais j’avais envie de savoir ce qui l’avait mis dans un état pareil.

@ Billy Lighter

Je ne savais pas comment allait Lola et je me sentais un peu bête de n’avoir aucune nouvelle à donner à son manager qui avait fait le déplacement jusqu’à l’hôpital. Timmy était un homme calme et me paraissait sympathique. Je ne lui avais parlé qu’une seule fois en présence d’Abel pour mon engagement mais il m’avait toujours fait bonne impression. Aujourd’hui, il semblait être plutôt content que je sois resté près de Peyton pendant le trajet.

-C’est normal… Je ne pouvais pas la laisser seule.

J’avais confiance au service médicale mais je me voyais mal ne pas suivre Lola alors que j’avais été le premier à la découvrir. Je me donnais peut-être un rôle que je ne méritais pas d’avoir mais je me voyais vraiment mal rester aux studios à attendre des nouvelles avec les autres sans apporter de soutien à la chanteuse.

Un médecin nous avait apporté des nouvelles vraiment rassurantes sur Lola. Sa blessure m’avait parue tellement impressionnante que j’étais soulagé par le diagnostic. Je ne pouvais pas aider le médecin à trouver les causes. Je ne savais pas ce qu’il s’était passé. Je l’avais juste retrouvée inconsciente dans son studio. Il n’y avait personne d’autre qu’elle.

J’admirais la façon dont Timmy gérait les choses avec calme. Sa réputation n’était pas fausse. Il était un exemple de self-control. Il ne pressait pas les médecins et ne s’énervait jamais.

Il est resté très calme même après alors qu’on avait dû attendre des heures dans la salle d’attente. Je ne pouvais pas me résoudre à rentrer chez moi sans savoir. Je ne tenais pas fort en place contrairement à Timmy. Je voyageais dans la salle d’attente et j’allais souvent me chercher à boire pour décompresser. Je n’osais pas parler à Timmy, non plus. Je ne voyais pas trop ce que je pourrais lui dire. Je n’avais que des questions sans réponses.

L’attente avait pris fin quand un médecin est venu nous voir. Peyton voulait voir Timmy mais moi aussi. J’étais étonné qu’elle demande à me voir. Je ne savais mais pas qu’elle m’avait vu ou entendu. Peut-être que les médecins lui avaient expliqués que j’avais pris l’initiative de la suivre.

J’avais suivi le manager jusqu’à la chambre de Peyton. Ça faisait plaisir de la voir réveillée. Je ne savais pas vraiment bien où me mettre. Timmy Evans était plus proche d’elle que je ne l’étais et je ne voulais pas interférer dans les questions que lui posait son manager. J’étais resté debout un peu en retrait.

@ Billy Lighter

Jamais de ma vie je n’ai eu aussi mal à la tête. Jamais non plus j’ai porté un truc aussi laid que cette chemise d’hôpital mais j’imagine que je n’ai pas le choix.  J’ai eu droit aux prises de sangs, aux lumières dans les yeux, aux comprimés illimités.  Les junkies ne devraient pas être dans les rues mais à ma place, vu le buffet à volonté qu’on sert ici !

Quand enfin on me lâche un peu, je n’ai qu’une seule et unique demande. Je veux voir mon manager mais surtout, l’homme qui me parlait mais ne semblait pas m’entendre. Savoir qui est-il, pourquoi il a fait ça pour moi ? Je veux regarder mon ange gardien dans les yeux et le remercier !

Je ne pensais pas cependant que Timmy serait déjà ici.

Sa présence rapide démontre le grand professionnel qu’est Timmy Evans !  Il ne s’est pas contenté d’avoir des nouvelles par téléphone. Il est là et il entre dans ma chambre suivis d’un latino plutôt quelconque, à l’allure déglingué.  Un roadie illettré de MTI sans doute. Y’a que ça dans nos studios.

Eux et… Howard Stone !

STONE !!!

Mon manager ne cache pas avoir eu peur pour moi. Ça me touche.

À sa question,  j’hoche de la tête mais le mouvement me rappel que je ne devrais pas trop la bouger.

- Si ! Je me rappel de tout !  J'étais avec Howard Stone !

Mais est-ce vraiment important ?

- Timmy, il y avait quelqu’un qui me parlait.  Je ne savais pas, ou je ne comprenais pas que j’étais inconsciente.

Je ne raconte pas n’importe quoi même si ça peut sembler l’être. Mais je me souviens très clairement avoir entendu un homme me rassurer et me toucher.  Cet homme là est maintenant mon ange gardien et je lui serai éternellement reconnaissante ! Je veux parler a cet homme, le récompenser, le couvrir de ma gratitude et que son geste soit souligner comme un acte héroïque !

- Il faut le trouver !  

J’ai soudainement très froid au point où je me sens trembler de la tête aux pieds.  Dans mes oreilles, bourdonnent des acouphènes étourdissant. Je m’empoigne la tête à deux mains en hurlant presque de douleur.

- MA TÊTE VA ÉCLATER EN DEUX TIMMY !!!

@ Billy Lighter

Ma protégée était réveillée mais je ne m’étais point exclamé devant cette bonne et heureuse nouvelle. Il me fallait voir comment se portait Davis désormais. Il me fallait savoir si ses blessures allaient être contraignantes pour sa carrière ou bien si un temps de repos suffira à la remettre sur pied. Les médecins, pour l’instant, ne semblaient pas savoir les conséquences à long terme de ce coup reçut à la tête.

Je m’étais empressé de rejoindre la chambre de l’artiste. Alvarez m’avait suivi car il avait été demandé par Davis elle-même ainsi que moi. C’est pour ceci que nous étions tous les deux au chevet de Peyton.

Je voulais m’assurer de son état mais aussi découvrir ce qu’il lui était arrivé pour qu’elle reçoive un tel choc dans son studio. Ce n’était pas vraiment courant surtout que Peyton n’était point le genre d’artiste à prendre de la drogue qui pourrait l’avoir mené à chuter et à se cogner sur quelque chose.

Les premières explications de Peyton impliquaient Stone. Je ne savais point que Stone était aux studios. Je croyais qu’il était chez lui à attendre la reprise de la tournée. Cependant, il n’était pas exclu qu’il soit venu répéter ou bien enregistrer quelque chose pour The Burning Fire.

-Stone ? Il était avec toi ? Vous avez discutés ? Il sait ce qu’il t’est arrivé ?

Stone avait peut-être vu ce qu’il s’était passé ou bien était-il parti avant… Une autre possibilité, et celle-ci était beaucoup moins réjouissante, soit que Stone soit responsable de l’état de Peyton. Cependant, ce n’était que des hypothèses, car étant donné l’état de Davis rien n’indiquait que Stone ait été vraiment présent.

Le mystère restait entier mais peut-être que les choses vont revenir à Davis. Bien que le principal soit qu’elle puisse se remettre de ses blessures.

Peyton avait entendu quelqu’un lui parler lorsqu’elle était inconsciente et elle désirait le retrouver. Il se pourrait qu’il s’agisse d’Alvarez. Je m’étais retourné vers lui.

-C’est du lui que tu parles ? Delfino Alvarez t’a accompagné jusqu’ici et t’as soutenu depuis le moment où il t’a retrouvé inconsciente.

Cependant, Davis n’avait point eu le temps de dire quelque chose qu’elle s’était mise à trembler comme une feuille et à crier. Elle était prise d’une énorme douleur.

-Allez chercher un médecin !

Je m’étais adressé à Alvarez afin qu’il prévienne un médecin.

-Calme-toi, Peyton. Un médecin va arriver.

Je ne faisais aucun geste vers elle de peur d’empirer les choses. Cette blessure à la tête devait avoir fait quelques dégâts bien que j’avais l’espoir que tout ceci s’arrange.

@ Billy Lighter

Je restais un peu en retrait parce que je ne voulais pas interférer dans la conversation entre Peyton et son manager. J’étais content de la voir saine et sauve. Elle était vraiment dans un sale état tout à l’heure et je n’aurais pas imaginé qu’elle puisse se réveiller en quelques heures seulement.

Peyton ne nous avait pas parlé de ce qu’il s’était passé mais elle se rappelait de Stone. A croire qu’il était dans tous les mauvais coups… Je me rappelais de la fois où il avait drogué la jeune Olivia Cortez. Depuis, je n’avais plus vraiment de sympathie envers le batteur même si ça restait un très bon musicien. Ça ne devait pas être ne hasard si Peyton se rappelait de lui.

J’avais laissé Timmy Evans récolter les informations qu’il voulait. C’est après que Peyton avait parlé d’une voix qu’elle avait entendu. J’étais resté longtemps aux côtés de Peyton depuis le moment où je l’avais trouvé inconsciente jusqu’à son entrée aux urgences. Je lui avais parlé pendant tout ce temps… C’était sûrement de moi qu’elle parlait ce que Timmy pensait aussi. Je me sentais concerné et je m’étais approché du lit de Peyton.

-Oui… C’est moi qui vous aie trouvé inconsciente dans votre studio… J’ai appelé les secours et je suis resté près de vous.

Je n’avais rien fait de plus mais je pensais avoir agi de la bonne façon. Peyton avait eu de la chance que je devais aller chercher des objets dans son studio sinon Dieu seul sait ce qu’il serait arrivé à la jeune femme si les choses avaient tourné autrement. La vie des gens tenaient parfois à des tous petits détails et c’était effrayant.

Je pensais me retirer pour laisser Peyton et Timmy discuter… Je ne voulais pas me mêler d’affaires qui ne me regardaient pas mais Peyton s’était mise à crier qu’elle avait mal. Timmy voulait un médecin.

-J’y vais !

J’avais filé hors de la chambre pour interpeller le premier homme en blouse blanche que je croisais.

-Vite ! Mademoiselle D… Smith a un problème !

Je ne voulais pas gâcher l’anonymat de Peyton… Ça aurait été maladroit et pas vraiment malin.

Le médecin m’avait suivi dans la chambre et s’était approché de Peyton. Il lui avait posé des questions et préparait des médicaments. Je ne savais pas ce qui arrivait à Peyton mais ça faisait peur.

@ Billy Lighter

Il y a un homme, quelque part, qui m’a sauvé la vie et qui a fait en sorte que je puisse être rapidement sauvé. Cet homme là, quel qu’il soit, sera à jamais couvert de ma gratitude éternel et je ferai en sorte que sa vie soit pavée d’or, rien de moins !

Quel ne fut pas ma surprise d’apprendre que cet homme est présent dans cette pièce. C’est le roadie que je viens à peine de juger.

- Oh… c’était vous ?

Mon orgueil en prend pour son grade.

Je n’aime pas spécialement… ce genre de personnes !  Pour la plus part, des voleurs, trafiquant de drogue, proxénète !

Il m’a trouvé dans mon studio, inconsciente et est resté auprès de moi après avoir alerté les secours.

C’est un héro et maintenant, mon ange gardien !

C’est comme si tout ceci représentait trop d’information à assimiler en même temps et que mon cerveau ne suivait pas la cadence. Des bruits envahissent mes tympans comme les sifflements de feux d’artifices avant l’explosion qui ne tarde pas et me donner l’impression que ma tête va éclater.

Ça fait tellement mal que je me plis de douleur en tenant ma tête et en hurlant ma douleur à mon manager.

Apres…

Ben après c’est encore le trou noir.

À croire que mon existence des dernières heures se résume à ça ! Maintenant, je sais ce que c’est que d’être Howard Stone et vivre dans la spirale infernal des trous noirs constants !

Quand, à nouveau je me réveil, ignorant toujours combien d’heures se sont écoulées, si nous sommes la même journée… je crois que oui puisque les deux hommes sont toujours là et qu’ils portent les mêmes vêtements.

- J’ai soif !

Ma voix ? Mon dieu… un frêle murmure tout au plus !

Quand j’ai bu, je cherche le latino du regard et quand il me regarde, je lui souris.

- Je ne veux jamais être séparée de vous !

Je suis Lola, j’ai droit de l’exiger, pas vrai ?

- Qui êtes- vous ? Quel est votre nom ?

Je veux tout savoir de cet homme.

@ Billy Lighter

Je n’avais point eu mes réponses sur Stone car Davis voulait savoir qui était l’homme qui lui avais tenu compagnie pendant qu’elle était inconsciente. Le cerveau humain était une chose impressionnante. Davis, même inconsciente, avait pu entendre Alvarez la soutenir.

Cependant, cela était bien beau mais j’avais très envie de savoir ce qui avait provoqué cette chute. Je savais que Peyton n’était point en état pour être assommée par toutes les questions que j’avais en tête et c’est pour cela que j’essayais d’y aller doucement et de ne point la brusquer.

Seulement, la douleur avait provoqué les cris de Davis. J’avais envoyé Alvarez chercher un médecin pendant que je restais au chevet de mon artiste qui semblait souffrir le martyre. Je n’étais point affolé. J’avais confiance envers le personnel de l’hôpital.

Le médecin était arrivé avec le roadie. Il s’était avancé vers Peyton mais celle-ci semblait avoir perdu connaissance à nouveau. L’inquiétude m’avait gagné mais je n’en laissais rien transparaitre. Je venais de l’engager il y a peu et je ne voulais point avoir encore à devoir subir un coma comme ça avait été le cas pour Kayden. Pour lui, cela s’était d’ailleurs conclu par un décès. Je risquerais d’avoir l’étiquète du manager maudit si Davis suivait le même chemin.

Le médecin nous demanda de sortir quelques instants et je m’étais exécuté. J’avais pris place avec Alvarez sur des sièges à l’entrée de la chambre de Davis. Encore une fois, je n’avais rien échangé avec le roadie. J’espérais que nous n’aurions point à attendre d’autres longues heures ici. Le temps passait et nous étions déjà en soirée. Seul le médecin était venu nous voir pour nous dire que ce genre de traumatisme pourrait avoir des conséquences à long terme et avoir des répercussions sur l’humeur et la mémoire de Davis mais qu’à l’heure actuelle il était très difficile d’en être certain.

Nous n’avions eu qu’à attendre une petite heure avant de pouvoir regagner la chambre de mon artiste. Elle se trouvait encore endormie.

Davis s’était éveillé quelques instants après et avait soif. La voir exiger des choses de la sorte me rassurait. Je m’étais avancé vers la table et lui avais servi un verre d’eau. Je m’étais avancé vers elle afin de l’aider à boire.

Cependant, c’est Alvarez qui l’intéressait. Bien que cela ne fasse qu’une petite heure que je lui avais présenté le roadie, elle ne se rappelait déjà plus de son nom. Ceci n’était pas rassurant. J’avais laissé Alvarez s’occuper de rafraichir la mémoire de l’artiste et je m’étais mis à poser, moi aussi, une question.

-Tu ne te rappelles de rien de ta chute, Peyton ?

C’est cette partie de l’histoire qui m’intéressait ainsi que de voir Peyton rétablie au plus vite.

@ Billy Lighter

Peyton semblait être étonnée que c’était moi qui était celui qui était resté à ses côtés pendant l’intervention des secours. Je n’avais fait que confirmer avant que Peyton ne crie à s’en arracher les cordes vocales. J’avais appelé un médecin mais Peyton, à notre arrivée, était à nouveau tombée dans les pommes.

J’avais un mauvais pressentiment. Je ne voulais que le bien de Peyton. Ce n’était pas parce que tout le monde la décrivait comme quelqu’un de pas sympathique qu’il fallait lui souhaiter du mal. Chacun faisait des erreurs mais personne ne méritait de souffrir.

On avait été envoyé à l’extérieur par le médecin pour qu’il puisse s’occuper de Peyton sans être dérangé. J’avais suivi Timmy Evans et m’étais assis à côté de lui sans pour autant le regarder. Il me semblait très froid depuis le début des évènements. Il ne m’avait pas paru comme ça à notre première rencontre. Je l’avais plutôt trouvé sympathique mais c’était peut-être parce qu’aujourd’hui, il était inquiet ce que je pouvais vraiment comprendre.

Je n’osais pas lui parler alors j’avais attendu en silence. J’aurais pu m’excuser et partir mais je ne savais pas comment amener les choses sans que ça se ressente comme un désintérêt pour Peyton. Je ne voulais pas qu’elle pense que j’avais fait ma BA et qu’ensuite je n’en avais plus rien à faire de ce qu’il lui arrivait parce que c’était faux.

Le médecin était venu avant que je n’arrive à me décider à partir ou non alors j’avais suivi Evans dans la chambre de Peyton qui était à nouveau éveillée. Elle voulait à boire et son manager lui avait donné de l’eau.

Peyton était vraiment fatigué mais elle m’avait troublé avec ce qu’elle venait de dire.

-Vous ne voulez pas être séparée de moi ? Je… Vous remercie.

Je ne savais que dire face à ça. Je ne savais pas dans quel sens Peyton voyait sa phrase. Elle allait peut-être exigé que je travaille exclusivement pour elle. Je ne me voyais pas la force de refuser même si j’aimais travailler pour The Burning Fire.

Peyton ne savait plus mon nom. C’était trouble ça aussi. Evans m’avait présenté un peu avant qu’elle ne soit tordue de douleur.

-Je m’appelle Delfino Alvarez. Je suis un roadie pour The Burning Fire. On vient de se voir il y a une heure d’ici.

Elle avait eu une perte de mémoire. Ce n’était pas courant de devoir se présenter deux fois à la même personne en l’espace d’une heure.

Evans était moins patient que tout à l’heure. Ça faisait des heures qu’on était ici et je pouvais comprendre le manager. Il voulait en apprendre plus.

@ Billy Lighter

Mon cerveau se prend littéralement une balade en montagnes russes.  Dans ma tête, c’est tantôt éclairé, tantôt sombre mais la plupart du temps, complètement embrumé et j’ai beau chercher et creuser, dans ma tête,  toutes les idées se mélangent et partent en tous les sens.

Y’ que la voix de cet homme, qui reste clair, comme un phare dans la tempête. Je ne veux jamais qu’il cesse de me parler. Il doit m’accompagner car sans lui, je suis perdu.

Un latino, comme tant d’autre.  Pas mignon, pas laid, juste… banale. Je ne l’aurais même pas regardé avant aujourd’hui.  Mais c’est lui mon ange gardien dorénavant.

- Delfino… Delfino… Delfino…

Je dois m’en souvenir.

Le répéter encore et encore.

Timmy et ses yeux clairs, magnifiques et envoutants.

Il veut savoir pour ma chute.

- Quelle chute ?

Je n’ai pas fait de chute ! Ça je m’en souviens.  Je me souviens de tout jusqu’à la voix de Delfino et puis ensuite… Plus rien. Ou je crois qu’il n’y a plus rien ?  Ma tête me fait horriblement mal avec tout ça et je porte une main à ma tempe pour toucher et découvrir un énorme bandage.

-  Je … Howard…

J’ai mal !

Ça fait vraiment trop mal. Ma conscience me fait mal et bat dans ma tête à m’en faire fendre les tempes.

- Nous… nous avons fait l’amour dans mon studio et j’ai…

Je l’ai insulté, blessé à le rendre fou de rage.

- Il est partit puis quelqu’un est entré, je ne l’ai pas vu, je ne m’en souviens plus. Howard va bien ?

Ma tête va exploser.

- J’aimerais pouvoir le voir pour être certaine qu’il va bien !

Jamais je ne dirai ce qu’il s’est vraiment passé dans mon studio, en tous les cas, pas plus que ce que je viens de dire.  Jamais non plus je ne mettrai la culpabilité sur Howard Stone parce que s’il m’a frappé, c’est uniquement par ma faute.

Mon unique faute.

- Delfino, je veux rentrer à la maison.

Hors de question que je reste ici. On paiera des infirmières compétentes que je ferai venir de New York s’il le faut mais je ne veux pas demeurer dans cet hôpital bas de gamme de Los Angeles.

- Timmy, sors moi d’ici, s’il te plait !

@ Billy Lighter

Nous constations, ensemble, Alvarez et moi que Peyton souffrait de quelques petits trous de mémoire. Elle avait oublié le nom du roadie alors que cela ne faisait qu’une petite heure que nous nous étions quittés. Le roadie avait eu la patiente de tout rappeler à l’artiste qui ne cessait de répéter le nom de Delfino.

Cependant, après ce petit rafraichissement de mémoire, j’avais envie d’obtenir des réponses sur les évènements qui avaient conduit à la blessure à la tête de Peyton. Elle ne semblait point avoir fait de chute.

-Tu n’as pas fait de chute ?

Il s’agissait d’autre chose. Le nom de Stone était revenu comme tout à l’heure. Howard était impliqué dans l’histoire mais Davis avait difficile de se remémorer les évènements clairement. Si Stone était responsable de quelque chose, ça allait mal se passer pour lui. Cette fois-ci, je ne le laisserais point s’en sortir à si bon compte.

Cependant, avant de penser au sort que j’allais réserver à Stone, il était important de voir comment il était impliqué dans l’affaire. Davis et Stone avaient couchés ensemble dans le studio. Ceci ne m’étonnait guère. Bien qu’ils se détestaient, je savais que ce n’était pas la première fois qu’ils couchaient ensemble. C’était une relation bien étrange mais ils faisaient ce qu’ils voulaient tant que ça n’entachait par leur travail.

Davis avait raconté qu’une autre personne était entrée une fois Stone hors du studio. Elle ne semblait point savoir qui mais la santé d’Howard semblait la préoccuper. Cela était étrange…

-Je ne sais pas comment il va. Je ne l’ai pas croisé. Je ne savais pas qu’il était au studio. Je lui téléphonerais afin que tu sois rassurée sur son état.

C’est l’autre homme qui m’intéressait bien plus que Stone.

-L’homme qui est entré après Stone, tu le connaissais ? Tu sais en faire une description. T’as-t’il agressé ?

Il restait beaucoup trop de zones d’ombre. Il nous faudra une enquête approfondie pour trouver le coupable de ce qui me paraissait être une agression. Il était plus judicieux de mener cette enquête en interne afin que les médias restent à distance.

Cependant, nous n’en avions point terminé avec Davis. Elle voulait rentrer chez elle. Elle exigeait que je la fasse sortir d’ici. Elle retrouvait doucement sa personnalité et si ceci me rassurait, je ne pouvais point accéder à sa requête.

-Il n’en est aucunement question. Il faut que tu restes en observation jusqu’à-ce que les médecins te donne l’autorisation de sortir. Si tu ne veux pas avoir mal à la tête jusqu’à la fin de ta vie, il va falloir suivre leurs recommandations. C’est pour ton bien, Peyton. Je refuse de te faire sortir d’ici par tous les moyens possibles.

J’étais ferme dans ma décision. Il était trop tôt pour qu’elle sorte. Elle devra certainement passer des examens.

-Tu devrais te reposer. Delfino pourra rester à tes côtés si ceci te fait plaisir.

J’avais envoyé un regard entendu à Delfino. Il est évident qu’il sera payé pour toutes les heures passées aux côtés de Davis.

@ Billy Lighter

Peyton essayait de retenir mon nom en le répétant. La pauvre était vraiment désorientée. Son manager devait avoir le cœur bien accroché pour rester aussi calme et arriver à continuer à poser des questions à Peyton. Il aurait fait un bon enquêteur implacable et serein. Parfois, dans son regard, on dirait même qu’il manquait un peu d’empathie. Ce n’était pas ce que je pensais de lui. J’étais sûr que Timmy Evans était inquiet mais ne le montrait pas pour pouvoir rester calme et efficace dans cette situation.

On avait appris que Peyton n’avait pas fait de chute mais qu’elle avait passé du temps avec Howard Stone avant l’arrivée d’une autre personne dans son studio. Je pouvais me rappeler des autres roadies qui étaient avec moi mais aucun d’eux n’était allé dans le studio de Peyton. Les autres la fuyaient comme la peste mais il n’y avait pas que nous dans les énormes studios de MTI pendant que Peyton était dans son studio. Si c’était une agression, on serait tous montrés du doigt comme suspect. J’avais l’avantage d’avoir été par après voir Peyton et qu’un de mes amis pouvait le confirmer.

C’était la santé d’Howard Stone qui intéressait Peyton mais son manager ne pouvait pas la rassurer car il n’avait pas vu Howard et moi non plus.

-Je ne saurais pas dire s’il va bien. Je ne l’ai pas vu. Désolé.

C’était la deuxième fois que je retrouvais une femme en détresse et qu’elle me parlait d’Howard Stone même si cette fois ce n’était qu’une coïncidence parce que ce n’était pas lui qui avait agressé Peyton sinon elle nous l’aurait dit.

Timmy voulait poursuivre l’interrogatoire. Il aurait vraiment dû faire une carrière d’enquêteur. J’avais vu des flics bien moins futés que lui pendant ma précédente vie de dealer.

Peyton ne voulait pas rester ici, à l’hôpital. Elle voulait déjà partir mais son manager était contre. Ça se voyait qu’elle n’était pas assez en forme pour sortir d’ici. Les médecins ne voudront jamais la laisser partir. Pourtant, j’étais sûr que si Timmy tirait quelques ficelles il pourrait la faire sortie mais ce n’était pas une bonne idée. Elle pouvait faire d’autres malaises et le manager ne paraissait pas vouloir prendre cette responsabilité.

Le manager voulait quand même que je reste au chevet de Peyton. Il ne me laissait pas fort le choix. Je ne pouvais pas dire non à son regard. Il était mon supérieur mais je ne voulais pas qu’il se dise que j’étais serviable à souhait. J’allais rester mais pour Peyton.

-Bien sûr. Je vais rester ici, si vous le souhaitez…

C’était à Peyton de décider. Je ne voulais pas imposer ma présence ou me la faire imposer par le manager de Peyton.

@ Billy Lighter

Delfino.

Je n’oublierai pas ce nom.

C’est par la bouche de cet homme que j’obtiens une réponse sur l’état d’Howard mais malheureusement,  il ne sait pas me dire s’il va bien ou non.

Qu’importe… je sais qu’il n’a pas été agressé… puisque c’est lui l’agresseur mais au moins, il n’a pas fait de conneries suite à notre dispute.

Ça se saurait déjà !

Puis Timmy persiste avec ses questions !

Tant de questions !

Mon manager aurait-il oublié que j’ai très, très mal à la tête et que ses questions ne font rien pour m’aider à me sentir mieux, surtout qu’elles me forcent à imaginer une histoire qui blanchira Howard Stone. Je n’ai pas d’autres choix que de mentionner sa présence, cela dit, puisque n’importe qui pourrait l’avoir aperçu sans même que nous le sachions. Je préfère mettre ce fait en évidence et inventer un intrus.

- Je n’ai pas vu l’homme qui est entré. Il m’a prise par surprise, il m’a secoué et puis… je ne sais pas… il m’a frappé je crois.

Je secoue la tête, massant mes tempes.

- Je… Non…  Je… Grand. Il était plus grand que moi et très fort, de gros bras.  Mais c’est tout je… il sentait la cigarette !

Plus je me force à réfléchir à mon mensonge, plus mes crampes de cerveaux reviennent et avec une intensité inégalée. C’est le stress d’être ici. Je n’ai jamais aimé les hôpitaux, je m’y sens vraiment très mal. Les gens, la maladie, la souffrance… ce n’est pas pour moi.

Tout ce que je veux c’est rentrer chez moi où il me semble évident que je récupèrerai bien plus rapidement qu’en étant ici.  Malheureusement,  mon manager n’est pas de cet avis et refuse de me faire quitte l’hôpital mais propose que Delfino demeure avec moi.

Mais qu’est-ce que cette proposition ? Il est évident qu’il va rester avec moi n’ai-je pas dit que je ne voulais plus être séparée de lui ? Ou…peut-être l’ai-je pensée… je ne sais plus.

- Oui, je veux que vous restiez avec moi. Je ne me sens pas assez forte pour être seule…

J’allonge le bras pour que de ma main, je puisse toucher mon ange gardien.

- Demandez tout ce que vous voudrez, vous l’aurez.

@ Billy Lighter

Nous avancions un peu plus dans notre recherche de ce qu’il était arrivé à Davis. C’était le fait d’un homme. Les seuls à être hors de cause étaient Stone ainsi qu’Alvarez et moi-même pour l’instant. Alvarez ne me semblait point être assez mesquin que pour être à la fois l’agresseur et le sauveur.

Nous avions eu le droit à une description de la part de Peyton de son agresseur. Il s’agissait d’un homme plus grand qu’elle et plus musclé qu’elle. Un fumeur vraisemblablement. Cela était vague mais il était très difficile d’en demander plus à Davis. Des détails lui reviendront certainement plus tard quand sa tête lui fera moins mal et que sa blessure sera guérie. Il ne fallait point lui en demander trop aujourd’hui.

-Je prends note de tout cela. Ne t’en fais pas. Nous trouverons qui est le coupable de ton agression. Il sera puni en conséquence.

Cela n’allait point être facile d’enquêter surtout si ceci se faisait en interne. Cela allait prendre du temps mais nous ferons le nécessaire pour éclaircir cette affaire. S’il y avait quelqu’un qui avait un grief contre Davis et qu’il en venait à réitérer son acte, il fallait qu’il soit arrêté avant de récidiver.

Davis avait l’intention de rentrer immédiatement chez elle. J’avais refusé catégoriquement d’accéder à sa demande car il était bien trop tôt pour penser à un retour. Il fallait qu’elle se soigne afin que sa blessure guérisse au plus vite. Elle n’avait point objecté mais je lui avais laissé Alvarez afin qu’elle ne soit pas seule. Alvarez était d’accord et ceci semblait contenter Davis. Tout me semblait sous contrôle et en ordre pour l’instant. Il me faudra lancer l’enquête et me tenir au courant des avancements pendant la tournée qui va reprendre très bientôt.

-Bien, Peyton. Maintenant que tu es entre de bonnes mains, je ne vais pas rester plus longtemps.

Il me fallait contrôler la presse et être certain que rien n’est sorti de cet hôpital. J’avais du pain sur la planche avec cette nouvelle affaire qui, si je faisais bien mon travail, ne devrait point faire grand bruit sauf au sein de MTI où une partie des employés devaient déjà être au courant de ce qui était arrivé à Peyton.

-Je viendrais te revoir dès demain.

Il s’agira surtout de voir les médecins afin d’avoir des informations sur l’évolution de l’état de Davis.

J’avais souhaité un très bon rétablissement à ma protégée et j’avais salué Alvarez avant de partir de l’établissement.

@ Billy Lighter

C’était effrayant d’entendre qu’un homme qui était au studio avait attaqué Peyton au point de mettre ses jours en danger. Je ne savais pas qui avait fait ça. La description de Peyton était large mais il fallait se mettre à la place de la jeune femme, ça avait dû être traumatisant et elle ne devait pas se rappeler de tout. J’essayais de me rappeler les gens que j’avais croisés au studio mais tous ceux que j’avais rencontrés tout à l’heure était des gens que je connaissais et qui seraient incapable de faire ça.

Timmy Evans allait se charger de trouver le coupable. Il y avait sûrement des témoins mais je n’avais pas vraiment envie de me faire interroger par la police. J’avais des antécédents et un casier bien rempli et même si beaucoup de preuves montraient je n’étais pas coupable, j’avais la tête d’un coupable. J’étais un latino qui avait des antécédents de dealer et de violence. Mon histoire de repenti ne sera pas suffisant pour la police mais il me faudra sûrement passer par là pour trouver le malade qui avait fait du mal à Peyton.

Le manager de Peyton voulait que je reste avec elle si elle en avait envie. Il ne voulait pas qu’elle parte de l’hôpital alors il s’était dit que si je restais avec elle, ça allait aider Peyton à ne pas faire trop de caprice. J’avais l’impression d’être au service d’Evans mais, en soi, c’était le cas vu que j’étais employé par MTI. Je n’allais pas refuser mais je le ferais pour Peyton. Elle m’avait fait part de sa fragilité. Elle n’était pas aussi féroce et ça me fait dire que les gens jugeaient bien trop vite les autres.

-D’accord. Je vais rester autant de temps que vous aurez besoin de moi.

Timmy Evans n’allait pas rester, lui. Je risquais de manquer le départ pour la tournée si Peyton devait rester ici plus longtemps que les jours qui restent avant de partir. C’est dommage mais si mon devoir était ici alors j’assumerais.

Peyton était prête à me faire apporter tout ce que je voulais.

-Merci. Pour l’instant, je n’ai besoin de rien.

Le manager anglais nous avait quittés mais il allait revenir demain. Il m’avait semblé froid et je n’arrivais pas à savoir si c’était juste une façade. En tout cas, il avait ça pour lui qu’il était venu prendre des nouvelles de Peyton et qu’il s’était quand même inquiété de sa santé.

J’avais pris une chaise que j’avais mise au chevet de Peyton. J’allais devoir rester ici et donc je m’étais mis à l’aise. Je n’étais pas prêt de rentrer chez moi mais c’était pour une bonne cause.

@ Billy Lighter

Trouver quelque chose à dire et qui peut être plausible aux yeux de mon manager et à ceux de mon ange gardien n’est pas simple et me donne l’horrible impression que ma tête va exploser encore plus. Trop de questions pour le moment; je voudrais qu’il puisse réaliser que ce n’est pas le moment et que s’il continu, je vais me mettre à hurler mais… je n’ai pas envie de lui hurler dessus. Pourquoi je le ferais ? Il veut simplement être aimable… et il est si mignon en plus avec son air d’homme inquiet sur le visage.

Tout ce dont j’ai envie pour l’instant c’est de dormir.

Dormir

Et dormir encore et ce, aussi longtemps que j’en aurai envie.

Timmy tire sa révérence non sans ajouter qu’il reviendra me voir dès le lendemain matin.

- Merci Timmy. J’ai déjà hâte à demain.

Je peux être tranquille, puisque, comme il le mentionne, il me laisse entre bonnes mains; celles de mon ange gardien. Delfino s’installe d’ailleurs sur une chaise près de moi et je me sens tout de suite plus rassurée.

J’acquiesce d’un signe de la tête quand il me dit qu’il n’a besoin de rien bien que je lui ai mentionné qu’il pouvait avoir tout ce qu’il désirait. Il aura peut-être faim plus tard ou qu’importe, il finira bien par demander quelque chose.

Lentement, parce que le moindrement que je bouge, j’ai très mal à mon cou et la douleur vient se répercuter dans ma tête comme des cymbales sur lesquelles ont tapent,  je me tourne sur le côté et j’allonge le bras sur mon matelas à l’intention de Delfino.

J’éprouve un grand besoin de contact physique.

Je parle du sentiment d’être rassurée et rien de plus.

- Vous êtes un roadie chez MTI ? Je ne me souviens pas vous avoir vu avant… vous y travaillez depuis longtemps ?

Je me rends compte que je ne reconnaîtrais probablement aucun de chez Black Horse à New York pourtant j’y ai été toute ma vie. Ils ne sont rien de plus que des pions, pour moi alors qu’en fait… ils devraient être bien plus que ça.

- Est-ce qu’on a amené mon sac ?

Au même moment, entre une infirmière dans ma chambre venue relever mes signes vitaux et, dans un élan de générosité ou de naïveté exemplaire, me donne mon sac dont elle m’a entendu le réclamer à son entrée dans la pièce.

- Merci !

Difficilement, je me redresse et fouille dedans pour en sortir mon chéquier personnel  puis je regarde Delfino.

- Combien vous voulez ?

Je ne fais que le signer avant de l’arracher du carnet et le lui tendre.

- Peu m’importe,  prenez ce que vous voulez, c’est à vous.  Ma vie n’a pas de prix !

@ Billy Lighter

Un contact physique s’était créé entre moi et Peyton après le départ de son manager. Je ne savais pas vraiment comment me comporter. Peyton était très différente de ce que les gens en disaient. C’était peut-être temporaire parce qu’elle avait été secouée et qu’elle était blessée mais elle était plus perdue que terrible pour le moment.

Elle s’intéressait à moi et à ce que je faisais pour MTI. C’était la première fois que je voyais Peyton Davis de si près. Avant aujourd’hui, elle n’était qu’une femme que j’avais vue dans des magazines. Je ne l’avais même pas vu une seule fois en concert parce que je n’en avais pas eu les moyens quand elle était venue, parfois, faire des concerts à Los Angeles.

-Oui, je m’occupe de la pyrotechnie pour The Burning Fire. J’ai été engagé il y a quelques mois déjà. On ne s’est jamais croisé avant aujourd’hui. Avant, j’étais barman.

Je ne voulais pas m’étaler sur ma vie. Ça n’intéressait sûrement pas Peyton. Je ne voulais pas vraiment parler de mon passé de dealer. Je n’en avais pas honte. C’était une partie de ma vie que j’assumais mais ce n’est pas pour ça que j’avais du plaisir à en parler.

Peyton voulait son sac. Je ne savais pas où il était et j’avais regardé autour de nous quand une infirmière était entrée dans la chambre pour vérifier les paramètres de la chanteuse et lui donner son sac. Elle avait reçu des remerciements de Peyton que je trouvais sympathique. Je n’arrivais pas à comprendre les critiques de tout le monde sur le comportement de la chanteuse.

Elle avait sorti son chéquier. Je ne m’attendais pas à ça du tout. Elle voulait me payer mais je n’avais pas envie de recevoir de l’argent pour ce que j’avais fait. Je trouvais normal de venir en aide à quelqu’un et d’avoir appelé les secours. J’aurais été jeune et stupide comme avant j’aurais sauté sur l’occasion pour avoir beaucoup d’argent pour ça mais maintenant ça me mettait mal à l’aise. Beaucoup de chose m’avait fait changer depuis. Peyton insistait. J’avais pris le chèque signé.

-Je ne veux pas d’argent de vous…

Les autres roadies m’avait dit qu’il ne fallait rien refuser à Peyton Davis sinon c’était la crise assurée.

-Mais si vous insistez.

J’avais pris le stylo que Peyton avait utilisé pour signer le chèque et j’avais noté le montant que je désirais. Un seul dollar.

-Votre vie n’a pas de prix et pour moi vous avoir aidé ne demande pas de l’argent en échange. Je l’ai fait parce que vous aviez besoin d’aide et que chaque vie compte. Je l’ai fait de bon cœur tout comme je reste ici pour veiller sur vous de bon cœur.

J’aurais pu prendre le chèque et ne rien dire mais je voulais que Peyton sache que je n’avais pas fait ça pour de l’argent.

J’allais maintenant veiller sur elle, jusqu’au moment où elle se sentira capable de gérer les choses seule.

@ Billy Lighter

Timmy partit, je suis seule avec mon ange gardien de qui je tiens maintenant la main. Ça me fait du bien de sentir la chaleur de sa peau sur mes doigts et de pouvoir me dire que le lien continu de se forger par ce geste et de part une ébauche de conversation que je tente malgré le mal de tête que j’ai toujours et qui ne semble pas prêt de vouloir me lâcher.

J’apprends donc qu’il est un roadie chez MTI depuis quelque mois, en charge de la pyrotechnie pour The Burning Fire.

J’y crois pas !

Encore là, tout me ramène toujours à Howard Stone.

Je ferme les yeux pour pousser un long soupire avant de réclamer mon sac qui m’est rendu par une infirmière, arrivée au même moment dans ma chambre pour prendre mes signes vitaux je crois ou qu’importe, sa présence m’agresse et je voudrais qu’elle quitte ma chambre immédiatement mais… elle doit faire son travail alors je la laisse vérifier ce qu’elle a à vérifier et  quand elle fini par quitter ma chambre, je sors mon chéquier et demande à Delfino combien il veut pour m’avoir sauvé la vie.

Je suis prête à aligner tous les chiffres qu’il voudra, à tout mettre en vente s’il le faut, le couvrir de tout ce qu’il veut, son prix sera le mien.

Mais il n’en veut pas, de mon argent.

Il fini cependant par prendre le chèque et y inscrire la somme significative de 1$.

- Ma vie n’a peut-être pas de prix comme vous le dites mais le geste que vous avez posez mérite récompense.  Si ce n’est pas en argent, alors je trouverai autrement et ferai en sorte que vous ne manquiez jamais de rien.

S’il faut que je lui ouvre une note de crédit à l’épicerie de son quartier que je rembourserai mensuellement, je le ferai. Une nouvelle voiture, il l’aura ! Une grosse maison dans un quartier huppé de Los Angeles, je lui trouverai un agent immobilier dès demain !

- Vous avez un cœur pur. Vous êtes une bonne âme Delfino.

Je suis très fatiguée et j’ai besoin de me reposer.

- Si vous voulez rentrer chez vous, vous pouvez. Mais j’aimerais que vous reveniez souvent, je ne me sens pas en sécurité si vous n’êtes pas près de moi. Mais je crois que je vais surtout dormir pour l’instant.

Il a une vie et très certainement des engagements à respecter.

En le regardant, avec de très petits yeux puisque mon mal de tête me brouille la vue, je lui souris et libère sa main.

@ Billy Lighter

Je ne pouvais pas accepter de l’argent de Peyton en échange de ce que j’avais fait. Pour moi, une vie ne s’échange pas contre de l’argent. C’était un geste normal que j’avais posé pour aider Peyton à être prise en charge et se relever de sa chute.

Cette jeune femme avait un grand cœur. Je voyais ça en elle et pas la garce dont les gens tiraient le portrait. Elle me paraissait être une fille sensible et délicate. Peut-être qu’elle se sentait obligée de jouer un rôle quand elle était avec les journalistes ou les roadies mais ici elle me faisait très bonne impression.

Elle voulait quand même me donner une récompense. Ça me faisait très chaud au cœur qu’elle insiste. Elle était vraiment très reconnaissante de ce que j’avais fait pour elle.

-Merci. Mais vous savoir sur le chemin de la guérison est une récompense en soi.

Peyton m’avait dit quelque chose qui m’avait vraiment touché. J’étais un cœur pur pour elle. J’avais fait des choses dans ma vie qui montrait le contraire mais j’essayais de me racheter chaque jour. Parfois je m’y prenais bien et d’autre fois non. Là, j’avais fait le bon choix en venant en aide à Peyton et elle était reconnaissante.

-Je vous remercie.

Les autres roadies la trouvaient méchantes, je leur dirais qu’il n’en est rien. Peyton est plus complexe et a une sensibilité comme tout le monde.

Je comptais rester ici mais elle voulait me libérer. Elle avait besoin de repos ce qui était tout à fait normal après ce qu’elle avait vécu.

-Je reviendrais demain matin à la première heure. Vous pouvez compter sur moi.

Je n’allais pas faillir à cette promesse. Je viendrais demain pour voir comment elle se porte. Je m’étais levé pour quitter son chevet.

-Reposes-vous bien. Vous en avez besoin.

Les frayeurs d’aujourd’hui s’étaient envolées maintenant que je savais que Peyton était consciente et en vie.

@ Billy Lighter