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Downtown.

SydG vivait à Downtown.

Près de la station radio.

Je m’arrêtai une seconde.

-Ok… Ça fait sens…

Syd travaillait à la radio.

Et vivait tout près.

Bravo David !

Les neurones repoussent ?

Imbécile.

Je ne voulais pas retourner à Hollywood.

Enfin…

Au Hollywood Mental Health Center

Je ne pouvais jouer qu’une heure de piano là-bas.

Avec The Burning Fire.

Et Fireworks.

Je pouvais jouer plus.

Quoi ?  Non, non jamais David je ferai ça !

Elle ment !

David !

Tu ne dois pas la croire !

Tout le monde te ment, David.

Je me retournai vers Syd.

Lui souris.

J’ai mal au crâne.

Et je suis crevé.

-Ok… S-super parce que… tu sais… ils m’ont… ils m’ont laissé sortir… vu que j’allais bien… a-alors… Je dois juste aller… Chez le… Chez le Dr. Storm… Heu… de temps en temps… Pour les ordonnances…

On a raté le dernier rendez-vous, non ?

Non.

Si.

Je sais plus.

C’était quand ?

Merde…

Je me mordis la lèvre.

-Oh oh…

Mais fis comme si de rien était.

Ramassant encore quelques vêtements.

La prise de sang on a oublié aussi.

Merde !

Je portai la main à mon front.

La ferme !

-Non… Non la prise de sang on l’a fait. On a été avec Scott.

Ah ouais.

Ouf…

Je m’en souviens.

Je déteste ça.

C’est sur Downtown David. Tout ira bien.

Je suivis Syd à la cuisine.

Mes vêtements en vrac dans mes bras.

Oh et peut-être quelques-uns à Howard aussi.

Elle déchira le calendrier.

Et je me penchai au-dessus de son épaule…

Pour lire ce qu’elle écrivait.

Tu vois?  J’ai écrit à Howard donc il saura que tu es avec moi et comme ça, il pourra me dire aussi quand tu dois te présenter à l’aéroport.

Je hochai la tête.

-Ouais… ok… J’aime pas trop l’aéroport…

J’aime pas l’avion.

Pas grave, Davey.

Tu prendras l’avion avec Mr. Xanax.

Je ne vais pas te laisser tomber David. Chez moi c’est… c’est comme être dans la White Room… sans dormir.

Je pris la main de Syd.

On mit les trucs dans la voiture.

Je m’assis devant.

Côté passager.

Je sais pas conduire.

J’ai jamais appris.

Et Syd me donna une bouteille d’eau.

Je la pris en tremblant.

Fouillai frénétiquement dans mes poches.

Enfournai mes médocs dans ma bouche.

Et bus toute la bouteille…

Les larmes aux yeux parce que ça faisait du bien.

Pas les médocs.

Ils avaient pas encore eu le temps d’agir.

Mais l’eau faisait du bien.

J’avais pas su boire depuis…

Oh je sais plus.

Depuis que Howard était parti ?

Je savais pas où il était.

Il me l’avait peut-être dit.

Mais t’as oublié comme un imbécile encore, David.

La soif m’avait poussé à sortir.

Et c’était là que je m’étais perdu…

Mais j’avais trouvé Syd.

La bouteille d’eau vide.

Je posai mon front contre la vitre de la voiture.

Et me calmai un peu.

Les voix finirent par devenir un bruit de fond.

Et je déglutissais souvent.

Pour pas baver.

Le regard un peu endormi.

Mais j’osais pas m’endormir vraiment.

Mais on allait chez Syd.

A Downtown.

Comme dans la White Room.

Sans dormir.

Elle te prend pour un attardé, Davey…

MOUHAHAHA…

Elle pouvait aussi juste te dire que…

Que t’y serais en sécurité…

A moins que ce qu’elle veuille dire, c’est…

-Oh bon sang… est-ce que vous allez la boucler ?

J’avais dit ça mollement…

Cognant un peu exprès ma tête contre la vitre.

Le Leponex me faisait un peu somnoler.

Mais je butais moins sur les mots.

Et Syd arrêta la voiture…

Devant un grand immeuble.

Je levai les yeux vers le sommet…

Toujours assis dans la voiture.

Avant de sortir pour la suivre.

On prit l’ascenseur.

Je me regardai de travers dans le miroir.

Puis la suivit encore.

Jusqu’à un petit appartement.

Syd me fit entrer.

Alors que je portais mes vêtements dans mes bras.

-C’est sympa comme endroit…

Je me tournai vers elle.

Souris.

Mais je regardais le sol.

-Je pourrais avoir encore un verre d’eau ? S’il te plait… enfin… en bouteille… je peux pas boire celle du robinet… Y a trop de…m… Putain…

Je fermai les yeux.

Pris une bonne inspiration.

Les rouvris.

-Il y a trop de microbes dans l’eau du robinet et je ne peux pas tomber malade…

@ Billy Lighter

Le trajet en voiture depuis la Villa de Howard Stone jusqu’à chez moi ce fit dans un espèce de demi silence entre les murmures de David, ses étranges soupires et mes propres toussotements nerveux.  Je ne suis pas nerveuse  de me retrouver avec David, au contraire je crois que c’est exactement ce dont j’avais besoin. Si je suis nerveuse c’est plutôt à l’idée de ne pas être à la hauteur, pour lui.

Parfois, il levait un peu le ton, comme s’il parlait à des gens qui ne sont pas là. Enfin, si pour lui ils sont là, du moins il les entend mais pour moi, c’est un peu, beaucoup, troublant et chaque fois je me demande si je vois me ranger sur le bas côté ou si je continu de rouler comme si de rien était.

Une fois stationné devant l’immeuble où je vis, je l’aide à ramasser le peu qu’il a mis dans ma voiture puis nous entrons, grimpons dans l’ascenseur et enfin,  je le laisse passer devant quand j’ouvre la porte de chez moi.

Ce n’est pas une villa, ce n’est qu’un appartement, plutôt grand quand on y vit seul mais c’est chez moi et je crois qu’ici, David y sera en sécurité et qu’il pourra se reposer, aussi. Je n’ai pas de beau piano mais un synthétiseur, dernier cri que j’ai remporté dans un concours chez Sunrise Reccord. Je n’ai fait que remplir un petit coupon, même pas de question mathématique à remplir ou quoi que ce soit. J’ai dû que mettre mon nom et mon numéro de téléphone et on m’a contacté.

David pourra s’en servir… s’il en a envie.

Moi, ça me plairait de jouer avec lui.

Je sais très bien jouer du piano mais… lui, quand il joue, il fait l’amour à la musique c’est si beau et poétique.

- Merci.

Davis aime bien  mon chez moi. Son nouveau chez lui. S’il en a envie.

Il me demande encore de l’eau et je me trouve idiote de ne pas lui en avoir proposé avant. Il a vraiment très soif, les médicaments, dans doute, alors je secoue la tête, comme l’étourdie que je suis, peut-être parce que j’arrive pas trop à savoir si je rêve, si c’est vrai ou si on se situe quelque part entre les deux.

- Oui, bien sûr. Je… attends… J’ai pleins de bouteilles, j’en ai plusieurs aussi au frigo… Je… tu… te sers autant que tu veux.

Dis-je en lui ramenant une bouteille froide que je lui tends mais comme il a les bras chargés de ses vêtements, le transfert est un peu n’importe comment. Je prends ses choses en lui offrant la bouteille, il prend la bouteille en me laissant prendre ses choses, une chaussette tombe sur le sol.

- Je n’en bois pas non plus… c’est pour ça que j’ai autant de bouteille… il y a toujours des avis d’ébullition d’eau par la ville… David…je peux voir tes flacons de médicaments ?

Il faut que je sache a quelle fréquence il doit les prendre, combien de fois par jour. Et aussi, il doit y avoir l’inscription de son médecin dessus les flacons et je pourrai me renseigner sur ses rendez-vous.

- David…

Je reste là, arrêté dans mon propre élan en me demandant si je dois continuer à en vouloir à la grande Irma, ou à moi-même pour Evan ou … si tout ce temps là, j’ai été la seule à m’y accrocher, à David et moi, je veux dire.

- Est-ce que nous… est-ce que tu m’aimes ?

@ Billy Lighter

C’était joli chez Syd.

Plus petit que chez Howard.

Mieux.

C’était mieux.

Parce que c’était pas trop petit non plus.

Et les…

Les choses…

N’avaient pas plein d’endroits d’où…

D’où elles pouvaient surgir.

Puis c’était propre aussi.

Donc…

Mieux que chez Howard.

On était dans le salon.

J’avais soif…

Parce que ça faisait longtemps qu’il…

Qu’il n’y avait plus d’eau chez Howard.

Sue de la vodka.

Mais c’est déconseillé pour les médicaments.

Enfin pour moi qui prend…

Des médocs.

Je me comprends.

Ah ben heureusement, Davey…

Syd disparut dans une autre pièce.

Je la suivis des yeux.

Oui, bien sûr. Je… attends… J’ai pleins de bouteilles, j’en ai plusieurs aussi au frigo… Je… tu… te sers autant que tu veux.

Elle ramena une bouteille d’eau.

Je souris.

-Merci… Heu…

Puis il fallut qu’elle m’aide.

Avec les vêtements.

Puis je pris la bouteille.

Puis une chaussette tomba à terre.

Et ça me fit rire.

-Ok on est pas doués… C’est pas grave.

Ma bouteille en main.

Je me penchai.

Pour reprendre les chaussettes.

Et les poser sur le tas que portait Syd.

-C’est à… Howard en plus… je crois…

J’ouvris la bouteille.

Bus un coup.

David…je peux voir tes flacons de médicaments ?

Je hochai la tête.

Fouillai dans ma poche.

Sortis les deux flacons.

-Heu… les ronds plats jaunes c’est le Leponex. Je suis au…

Je regardai la posologie…

Scott barrait au fur et à mesure.

Pour que je sache toujours où j’en étais.

-J’en suis au 4ième mois… 450mg/jour… 1 le matin. 1 à midi. 1 au souper et 1 et ½ le soir. On peut les couper en deux, tu vois… ?

Je lui posai le premier flacon.

Sur le tas d’habits.

Et secouai l’autre près de mon oreille.

C’était rassurant comme bruit.

-L’autre, les ovales blancs, c’est les Xanax… C’est que pour quand je suis vraiment vraiment stressé… Le Dr. Storm dit que le mieux c’est de vraiment pas en prendre de trop parce qu’avec le Leponex ça me donne la tête qui t-tourne… Et mon cœur qui… qui se met à faire un peu n’importe quoi…

C’est pharmacien que tu dois être, David.

-Je peux aller jusqu’à 3 par jour…

Pas pianiste.

N’importe quoi…

Je fais que dire ce que Storm à dit.

Sinon moi je fais un peu au feeling…

♫

David…

Je relevai les yeux sur Syd.

-Mm ?

Je haussai les sourcils.

Interrogateur…

Est-ce que nous… est-ce que tu m’aimes ?

Ma bouche s’entrouvrit.

-Bien sûr… Je…

Je souris…

-J’embrasse pas n’importe qui…

Et Peyton ?

Heu… C’était l’idée d’Howard…

C’était y a un bail !

Et Bailey ?

J’étais… C’était…

Il y avait de la coke dans les deux cas !

Là je suis clean.

MOUAHAHAH…

Avec les doses de Clozapine que tu prends…

T’es tout sauf clean.

J’étais resté incertain.

Bouche ouverte.

Le regard ailleurs.

Mais me repris.

-Est-ce que tu…

Je fis la moue…

Haussai les épaules.

Souris…

-Est-ce que tu veux être ma petite-amie ?

@ Billy Lighter

Nous sommes maladroits.

Peut-être parce que nous sommes quelque part, tous les deux un peu nerveux.  Mais bon ce n’est pas si grave qu’une chaussette se retrouve au sol dans l’échange, puis ce n’est même pas celle de David mais celle d’Howard, je ne crois pas qu’elle va lui manquer tant que ça.

David, ça le fait marrer et moi, je me marre parce que lui-même rigole. C’est quand même chouette de l’entendre rigoler. En plus, c’est tout aussi magnifique comme son que les mélodies qu’il peut jouer au piano.

Je suis amoureuse de son rire, définitivement !

Après ça, je demande à voir ses flacons parce que pour moi, c’est important d’être bien ordonné et de pas oublié ses doses, aux bons moments. Pour éviter qu’il ne s’enfonce, qu’il panique, qu’il entre en crise et que je ne sache pas gérer. Même si, je crois, avoir quand même un peu géré plutôt dans la rue alors qu’il était perdu.

Puis David, il connait bien les instructions alors ça va faciliter tout le procéder.

- Ok… ok c’est… ok je vais tout écrire ça et… déjà, tu en as pris combien de xanas aujourd’hui ?

Au moins un.

- Au moins un…  

Peut-être que d’ici à ce qu’il aille dormir, il n’en aura pas besoin d’un autre.  Ou pas. Ou si. Peut-être pas. Sauf si je le stress.

‘’ Je suis stressante ?  Ouais, quand je pose trop de question ! J’arrête de lui poser des questions !’’

Après la prochaine, j’arrête !

J’en aurai d’autres mais… je ne suis pas obligé de tout demander en vrac non plus… si ?

Mais celle là, elle ne peut plus attendre.

Et quand je l’ai lâché, j’ai l’impression de la voir voyager entre moi et David, comme une espèce de… de bande sonore, une bulle qui part de moi et qui flotte jusqu’à David… mes mots sont comme matérialisés en molécules verbales qui finissent par atteindre  mon compagnon  et l’intégrer et le fait sourire alors qu’il affirme que, ouais, il m’aime.

‘’ Moi j’ai couché avec Evan… mais je ne l’aime pas… enfin non j’crois pas c’était…  il n’est pas… toi !’’

- Ok !

Ok ?

Ok !

- J’veux dire…

Je m’avance en laissant tomber les vêtements sur le sol puis, quand mon corps se presse au sien, je l’embrasse, goûtant le goût ferreux qu’on laissé les comprimés dans sa bouche.

- J’ai cru que je l’étais déjà.

Parce que… je n’embrasse pas n’importe qui ! Sauf Evan… mais lui c’était… pour savoir si j’étais normale. Pour savoir si je ressentais aussi les choses… Et on l’a fait qu’une fois, 7 fois qu’une fois mais c’était la même journée donc… c’est qu’une fois.

Je sais compter.

@ Billy Lighter

Ok… ok c’est… ok je vais tout écrire ça et… déjà, tu en as pris combien de Xanax aujourd’hui ?

Bien joué, Davey !

Tu t’es trouvé une infirmière à domicile !

Je levai les sourcils.

Mmm….

Non.

Non Syd n’est pas…

Je ne veux pas qu’elle soit…

Je ne veux pas qu’elle soit mon infirmière.

Merde…

Au moins un…

Je passai une main dans mes cheveux.

-Mmm… Ouais…

Je hochai la tête…

-Au moins un… Que un… Parce qu’il n’y avait plus d’eau…

Arrête de lui poser des questions !

Je ne…

Je ne pose pas de questions…

Syd en avait une…

De question…

C’était une question facile.

La réponse était facile.

Ouais…

L’exécution va l’être beaucoup moins…

Pauvre petit attardé que tu es.

Pas sûr que tu saches mêmes de quoi tu parles.

Je sais de quoi je parle !

Je suis malade mais ça veut pas dire…

Que je ne peux pas aimer quelqu’un.

Mouais…

A un moment donné, David.

Ça va être très très drôle.

Enfin tout est relatif…

-Shhh ! Oh !

J’avais regardé vers le plafond.

Grommelant…

Avant de demander à Syd…

Si elle voulait être ma petite-amie.

Ok !

Je souris.

-Ok…

Elle laissa tomber tous les vêtements.

Ceux qu’elle tenait dans ses mains…

Pas le…

Pas ceux qu’elle portait…

Je haussai les sourcils.

Mais j’eus pas le temps de lui demander.

Si elle allait bien…

Parce que je pouvais pas….

Je pouvais pas parler…

Et l’embrasser en même temps.

Je fermai les yeux.

Daaaaaaaaaaaaaaaaaviiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiid !

Tu vas lui faire du mal, David.

Tu vas te faire du mal aussi.

On te regarde, hein…

Mais fait pas attention continue, hein, surtout…

De  sucer ses lèvres comme un gros dégueulasse.

J’aurais dû être tout content.

Mon cœur aurait dû battre très vite…

Mais pas à cause du mélange Xanax/Leponex…

Ou de la peur…

Mais je…

Du coup, je savais pas si j’étais heureux.

Ou si j’avais envie de chialer à cause…

…des commentaires des voix…

LA FERME !

J’appuyai un peu plus le baiser…

Contre les lèvres de Syd…

Ça, c’était réel !

Le reste…

Le reste je m’en fous…

Hésitant un peu…

Je levai une main jusqu’à la poser…

… sur la joue de Syd.

Le baiser prit doucement fin…

Je gardai les yeux fermés encore un peu…

Avant de les baisser vers le sol.

J’ai cru que je l’étais déjà.

Je pinçai les lèvres.

-Et bien tu… Tu l’étais… je veux dire… J’aimais penser que… après ta visite à l’hôpital… Que tu étais venue me voir parce que tu m’aimais… au moins un peu…

J’enfouis à nouveau mes mains…

Jusque dans le fond de mes poches.

Haussai les épaules.

-Et quand… quand j’en ai parlé au Dr. Storm, il a dit… Il a dit que ce n’était pas parce que tu étais venue me voir que ça voulait forcément dire… que tu étais amoureuse de moi… Ouais ben je lui ai dit que ça changeait rien au fait que…

Je relevai timidement le regard…

Vers Syd…

-Au fait que moi je l’étais… Amoureux de toi…

Et après, il a dit quoi ?

Qui ?

Storm.

Il a dit…

-Hey… Tu as un piano…

Je m’écartai un peu de Syd…

Pour aller vers le synthétiseur…

Je frôlai les touches du bout des doigts.

Avant de regarder Syd.

-On peut… Tu veux jouer ? Avec moi ?

@ Billy Lighter

Alors que je vis le moment que j’ai rêvé et idéalisé dans ma tête tant de fois depuis trop longtemps, mes pensées voguent vers quelqu’un d’autre. Suis-je à ce point mal faite que je ne puisse m’empêcher de penser à quelqu’un d’autre quand je suis exactement avec qui j’ai envie d’être ?

Possible.

Pourtant je pense à Evan mais pas pour ce que nous avons fait mais pour ce qu’il m’a dit.

‘’ Fonce, attrape-le et ne le laisse plus partir. ’’

Sans le vouloir, sans le prévoir c’est ce que j’ai fait. Jamais je n’aurais cru être si près de retrouver David au moment où je me trouvais dans les bras d’Evan.  Pourtant j’y suis et pour rien au monde je ne voudrais revenir en arrière.

Finalement, la grande Irma peut garder ses dents.

David me soumet la plus belle question et l’air absolument trop craquant qu’il prend quand il le fait achève de faire fondre mon cœur. Ça peut sembler un peu simple de répondre par un simple ok , mais je crois qu’en fait je n’avais pas meilleur mot pour lui faire comprendre et de toute façon, David avait déjà comprit, j’en suis certaine, avant même que je n’ouvre la bouche.

Je l’embrasse, après avoir laissé tomber sur le sol les vêtements qu’il a ramené de chez Howard.
Un baiser, un vrai, sincère et magnifique.

Puis, j’ai encore une question.

Oui je sais, encore une question. Quoi que… ça n’en est pas vraiment une comme une constatation. Je croyais que j’étais déjà… enfin après ce que nous avons fait, ou plutôt rêvé faire… peut importe ce qui est arrivé, c’était vrai et c’est tout ce qui compte. Voilà. Alors après ça j’ai cru qu’il y avait vraiment quelque chose entre nous.

Pour David, c’était le cas aussi.

Il aimait le penser.

J’aimais le penser.

Moi, ca me faisais un bien fou de le croire ! Quoi que non… parfois ça provoquait en moi des crises de… de questionnements. Trop vouloir comprendre parfois c’est malsain !

Maintenant, je suis troublé. Je suis en colère, un peu, contre le Docteur Storm qui a jugé bon d’interpréter mes intentions auprès de David en faisant complètement fausse route. Bien sûr que je suis venue le voir parce que j’étais amoureuse de lui.

Je le cherchais et je l’ai trouvé !

Mais ce sentiment me quitte très vite quand David ajoute que pour lui, ça ne changeait rien parce que lui, il était amoureux de moi.

- C’est tout ce qui compte, David.

Nos sentiments communs, notre amour.

Et non pas l’opinion des autres, même pas celui du doctor Storm !

- Oui j’ai… enfin ce n’est pas comme les beaux pianos sur lesquels tu joues mais il est plutôt bien tu peux… attends…

Davis s’était déjà écarté de moi pour se rapprocher de mon synthétiseur et je fais pareil pour l’allumer et placer le curseur en mode piano. Parce que… je me suis amusé  une fois et nous pouvons faire tout un tas d’effets étranges.

- Bien sûr ! Et tu peux jouer aussi longtemps et souvent que tu en auras envie.

Je me suis habitué à dormir avec de la musique.

La sienne.

Je le laisse s’installer sur le banc avant de prendre place à côté de lui puis de poser ma tête contre son épaule j’attends qu’il choisisse le morceau qu’il veut que l’on joue ensemble pour lui emboiter le pas, enfin, le doigté, sur le clavier.

- Je n’ai pas ton talent, tu te souviens ?

Mais je me débrouille.

Et puis je sens que je pourrai apprendre de lui dans les jours à venir, ça sera chouette de faire nos récitals à 4 mains.

@ Billy Lighter

J’adore ça.

Vraiment.

Quand elle m’embrasse.

Pervers.

On vous regarde.

On est partout.

Bah, je m’en fous.

J’aimais Syd.

Beaucoup.

Même si le Dr. Storm disait…

Vas-y, David !

Qu’est-ce que Storm disait ?

Je secouai la tête.

-Je… je veux pas en parler.

J’ai le droit de ne pas parler.

Quand j’ai pas envie.

C’est ça, ouais !

Je m’approchai du synthétiseur.

Le caressai du bout des doigts.

Je me demande si…

Si je caressais Syd comme ça.

Ce que ça lui ferait.

Ce que ça me ferait.

Ce n’est pas comme les beaux pianos sur lesquels tu joues mais il est plutôt bien tu peux…

Tu ne penses vraiment qu’à ça, David !

C’est maladif.

Tu devrais prendre des médicaments en plus.

Je fermai les yeux…

Me concentrai…

-Si… c’est un… C’est un très bon piano… J’ai le même… chez BSC.

BSC ?

-MTI…

Ah ouais ?

Je mordis ma lèvre.

Tu n’en as foutrement plus aucune idée, David !

Tu peux jouer aussi longtemps et souvent que tu en auras envie.

Je souris.

-Cool !

M’assis sur le banc.

Puis Syd à côté de moi.

Je n’ai pas ton talent, tu te souviens ?

Je haussai les épaules.

-Je me… Il m’arrive de me tromper aussi… Souvent…

Je posai mes mains sur le clavier.

-Mais je me débrouille…

Je jouai quelques notes…

En regardant Syd.

-Tu connais celle-là.

Ce n’était pas une question.

Je sais qu’elle connait.

I’ll go wherever you will go…

-Tu peux… Juste… suivre…

Je baissai les yeux sur le clavier.

Jouai le début.

DAVID !

Puis m’arrêtai net…

Quelques secondes.

Regardant devant moi.

Juste… le mur…

-Heu… On peut… Je peux recommencer, ok ? Si tu peux juste… couper et je…

Ok, David…

La voix de Scott…

Comme si on était en studio…

C’était à lui que je parlais.

-On recommence…

Et je me lançai à nouveau.

Jusqu’à la fin…

Cette fois…

Et Syd suivait…

♫

Et parfois…

Je chantais doucement les paroles.

Presque un murmure…

-I know now, just quite how
My life and love might still go on
In your heart, in your mind, I'll stay with you for all of time…

Puis la chanson prit fin.

Je regardai Syd.

Fermai les yeux…

Et me penchai doucement…

Pour l’embrasser encore.

@ Billy Lighter

Je voudrais que ce baiser dure une éternité. Qu’il nous fasse voyager ou mieux encore, nous amène dans un endroit où nous serions que tous les deux. Parce que même ici, dans mon appartement, nous ne sommes pas intouchables.

Déjà, quand le baiser prend fin, mes questions me torturent l’esprit aussi sûrement qu’il mène son propre combat interne. Il n’est pas seul, là dedans. Parfois, il marmonne des trucs à quelqu’un qui n’est pas ici.

Ça ne m’effraie pas.

Ça ne me rassure pas.

Il ne veut pas en parler… et je ne peux pas l’obliger.

Puis c’est mon synthétiseur qui capte son attention.

Et je souris.

Parce qu’il est magnifique à regarder quand il y a cette lueur dans son regard. Il ne vit que pour ça, la musique. Peut-être est-ce comme ça qu’il réussit à se sécuriser, loin de tous les démons qui l’entourent et le perturbent.

Bien entendu, je veux qu’il joue. Il peut le faire autant de fois qu’il en aura envie, aussi longtemps qu’il en ressentira le besoin. Et moi, je l’écouterai, assise près de lui sur le banc, en l’accompagnant ou simplement en écoutant.

L’écouter.

Est-ce que quelqu’un l’a seulement écouté une seule fois ?

Pour de vrai, je veux dire !

Il me fait sourire en me disant qu’il a le même piano chez… BSC ? Non chez MTI, bien sûr, et mon  sourire s’élargie quand il prend place et caresse les touches. Je me surprends à imaginer ses doigts sur moi, à en ressentir les effets, vibrantes palpitations que je chasse en m’installant près  de lui alors qu’il propose qu’on y joue tous les deux.

Je doute savoir jouer aussi bien que lui.

David amorce son morceau puis s’arrête.

De ma main, j’effleure la sienne puis le laisse se reprendre pour moi aussi, placer mes doigts sur les touches et suivre le mouvement. Je reconnais la chanson, pour l’avoir si souvent fredonné… me demandant si parfois, il pouvait avoir décidé des paroles en pensant à moi. Qui décide des paroles dans son groupe ?

C’est nous… enfin. Lui et moi, c’est ce que qu’elles représentent pour moi.

Et peut-être que pour lui aussi.

J’ai cessé de jouer.

Pour le regarder.

Il est si beau quand il joue !

Puis la chanson prend fin et le silence s’installe. Mais pas un silence pesant comme trop souvent. Celui qui opprime et comprime dans des pensées que nous ne voudrions pas avoir. Non c’est un silence enveloppant, comme si la musique subsistait encore et que nous flottions au dessus de nos propres corps, David et moi, enlacés dans les bras l’un de l’autre.

Puis il se penche vers moi et m’embrasse et je l’enlace.

Je crois que sans nous en rendre compte, nous y sommes parvenus, à se rendre là où tous les deux seront intouchables. Dans cet endroit parfait où il n’y a que nous deux qui existe. Plus personne sauf David et moi. Là où nous sommes libres de nous aimer.

Chaque minute, un peu plus fort.

@ Billy Lighter