Daniele m’avait accompagné pour l’achat de ma première voiture. Je jugeais important qu’il soit avec moi, puisqu’il était mon manager donc en quelques sortes, mon conseiller. J’étais tout de même préparé puisque Julian m’avait dressé une liste de voiture parfaite pour moi. Je ne cherchais pas une voiture qui allait en jeter, qui allait battre des records de vitesse mais bien une voiture économique et qui allait me mener du point A au point B et rien de plus. De toute manière, je n’avais pas encore mon permis alors il serait ridicule de jeter mon argent par les fenêtres avec une voiture de luxe que je ne pourrais pas conduire tout de suite.

Ce fut donc sur une Toyota Celica noire que je jetais mon dévolu et l’affaire vu rapidement conclus. J’étais fière et satisfaite et je voulais la mettre à mon goût en achetant des couvre siège noir orné de fleurs ou encore des dés pour accrocher au rétroviseur. Je m’assurais aussi d’avoir un lecteur cassette dernier cri pour pouvoir rouler tout en écoutant mes chansons préférées.

Dès qu’on m’eu remis les clés, je compris l’effet que ça faisait que d’avoir SA propre voiture! Je l’aimais d’amour et j’allais en prendre soin ! Je la laverais toutes les semaines, non mieux ! Je la ferais laver par des professionnels aussi souvent que possible !

- J’ai tellement hâte d’aller me promener avec Jess dans MA voiture !

Je ne cessais de rabâcher les oreilles de Daniele avec mes projets en voiture. Il prenait un air blasé comme il le faisait tout le temps mais au fond, je suis certaine que ça l’amusait de me voir autant heureuse et peut-être même que cela lui rappelait le jour où il avait eu le volant de sa première voiture entre les mains.

Mais d’abord et avant tout, il fallait apprendre !

Ma seule et unique leçon avait été sur les genoux d’Howard Stone, je n’avais même pas touché aux pédales, je n’avais pas fait grand-chose, en fait et puis je m’étais tellement bourrée ensuite que je n’en ai pas vraiment gardé de souvenir très précis. Mais si mamita savait conduire, je pouvais apprendre ! Ça ne devait pas être très difficile !

- Je suis prête ! On peut y aller ?

J’avais dû passer en revu le manuel du conducteur et souscrire aux assurances, ça, c’était tout de même normal mais j’avais l’impression que Lele retardait le moment de me laisser m’élancer sur la route de la gloire automobile. Il avait peut-être peur parce que j’avais écrasé l’accélérateur alors que j’étais encore sur le ‘’P’’ du bras de vitesse. Ça m’avait fait vraiment rigoler d’entendre le moteur gronder.

- Je n’écraserai pas l’accélérateur quand je serai en marche, promis ! Tu es rassuré, mon gentil petit Lele adoré qui a bien accepté de me montrer à conduire ? Hein ?

Je m’étais tournée vers lui, les mains en prière et je lui faisais des yeux de biche suppliante. Il m’avait tout dit et redit de ce que je devais savoir sur ce que je devais faire avant de mettre la voiture en marche.

- La ceinture, le rétroviseur, les miroirs latéraux. C’est fait, au moins six fois. Je peux tourner la clé, maintenant ?

@ Billy Lighter

La petite Cortez avait - enfin - sa première voiture. Je l'avais conseillé en la matière bien que son héritier de mari lui avait fait une listes des voitures parfaites pour elle. Elles étaient bien moins tape à l'œil que celles que j'avais en tête mais la gamine ne semblait pas avoir les mêmes goûts que moi pour me clinquant.

Quoi qu'il en soit, l'affaire avait été rapidement dans le sac. La gamine s'était déjà attelé à décorer les sièges et le rétroviseur à sa manière ce qui avait fait que sa voiture ressemblait maintenant à une voiture d'adolescente - heureusement que ce n'était pas moi qui allait devoir la conduire !

Elle était toute enjouée et toute heureuse... Je n'avais qu'acheter des voitures que pour moi - jusqu'ici - et j'en avais tellement que l'idée d’en avoir une nouvelle me rendait - certes - content mais pas heureux comme l'était Olivia Cortez.

J'espérais que ça allait lui faire sortir l'idée du studio mobile de la tête - cela dit...

Elle avait hâte de faire des tours avec Jess Kurtz. Je n'avais pas vraiment envie d'être là quand la fille de Jim et d’Evan seraient ensemble à bord - ça devait faire des étincelles.

La gamine ne faisait que parler de voiture et le fameux jour de la leçon avait fini par arriver un peu trop vite à mon goût. Le matin même, je m'étais dit à moi-même que ce n’était - finalement - pas une si bonne idée que d'être celui qui allait enseigner la conduite à Livia en échange d'une possible future faveur... Et si on finissait dans un putain de mur ? C'était tout à fait possible et c'est ça qui me faisait flipper !

J'avais pourtant pris place dans la voiture de la gamine qui était on ne pouvait plus prête.

-Tu es sûre ? Tu as bien lu tous le manuel ?, dis-je légèrement inquiet.

Moui - je n'avais aucune confiance !!! Preuve étant, elle avait appuyé sur l'accélérateur alors qu'elle était toujours sur le « P » !!! Ça l'avait fait rire !!!

-Mamma mia, soufflais-je à voix basse - de moins en moins rassuré.

Elle m'avait promis qu’elle n’appuierais pas comme une forcené sur l'accélérateur en route... Moui - j'étais toujours extrêmement inquiet, malgré tout !!!

-J’espère que ce n’est pas une promesse de Stone, dis-je avec un sourire jaune.

Je lui avais répète ce qu'elle devait faire avant de démarrer pour la cinquantième fois... En fait, plus je parlais plus je retardais le moment fatidique...

Elle avait tout vérifié plusieurs fois - je ne pouvais plus gagner de temps..

-D’accord, dis-je en soufflant. Démarre.... Mais doucement ! On commence tout doucement ! Ok ?

Je l'avais laisser démarrer non sans me cramponner au petit harnais au-dessus de ma tête...

-Bien... On va aller vers le skate-park... Ça sera déjà une première étape ?, dis-je toujours pas rassuré.

On allait mourir avant - j'en étais sûr !!

-Ne ça pas trop vite..., dis-je, toujours cramponné. Et fait attention aux autres voitures…

Mamma mia - quelle horreur…

@ Billy Lighter

J’étais prête à me lancer sur les routes mais Lele ne cessait de me demander et redemander si j’avais bien lu le manuel si je connaissais toutes les manœuvres. Je les connaissais par cœur à force de les avoir lus et relus ! Ça devenait redondant, à force ! J’était tellement excitée que j’écrasais l’accélérateur au lieu du frein alors que j’étais encore en arrêt ce qui fit gronder le moteur. Si moi, ça m’avait fait rigoler, il en était tout autre de Daniele.

- Oopsie…Pardon !

Daniele soufflait entre ses lèvres pincées et je tentais de rester sérieuse tout en lui promettant de faire très attention quand nous serions sur la route. J’éteignis donc le moteur, j’allais avoir droit à des remontrances, je voyais ça venir de loin ! Bien sûr, Daniele ramena la réputation de Stone sur le tapis. Décidément, il ne ratait jamais une occasion.

- Non, c’est une promesse de Reed !

C’était bien plus sérieux, bien plus solennel, bien plus important qu’une promesse de Stone. Bref, Daniele me répétait les mêmes consignes encore et encore, comme s’il retardait le moment de me remettre sa vie entre mes mains. Nous n’allions pas prendre l’autoroute tout de suite, il pouvait quand même me faire confiance dans les petites rues peu achalandées, non ?

J’énumérais les consignes pour lui montrer que je les avais bien comprises et assimilées et qu’il était temps qu’il me donne sa bénédiction pour que nous puissions enfin cesser de faire du surplace.

- Amen !

Je démarrais et le son du moteur me fis sourire.

- C’est un si beau son ! Ça te fait ça aussi quand tu démarre ta voiture ?

Il en possédait plusieurs, je le savais. Je ne comprenais pas vraiment pourquoi d’ailleurs mais à chacun son truc. Moi, je ne ratais jamais une occasion de m’acheter une nouvelle doudouce ! J’adorais les belles couvertures chaudes et réconfortantes et je n’en avais jamais assez !

J’esquissais un petit sourire parce que du coin de l’œil, je remarquais que Daniele s’était accroché au harnais au-dessus de sa tête.

- Le skate-park…  C’est à gauche ou à droite ?

Il me semblait qu’il était sur la gauche mais je n’y étais jamais vraiment allé alors je n’étais plus certaine de quel côté tourner. Je levais le pied du frein après être passé en marche avant et la voiture se mis à avancer. J’appuyais un peu sur l’accélérateur parce que sinon, ça irait plus vite à pied. Je faisais route vers la sortir du parking où nous étions et déjà, Daniele m’implorait de ne pas aller trop vite et de surtout faire attention aux autres voitures.

- Elles sont toutes stationnées ! Je ne vais quand même pas faire un virage à 180 degrés pour aller en emboutir une.

J’appuyais un petit peu trop promptement sur le frein alors que je devais m’arrêter pour vérifier la circulation a gauche et à droite avant d’emprunter la route. Il n’y avait pas de voiture allant et venant d’un sens comme de l’autre alors j’amorçais mon virage, beaucoup trop large et zigzaguais avant de reprendre ma voie et de prendre en vitesse, raisonnablement et de tenir ma file bien droite.

- Je me débrouille bien ?

Moi je trouvais que ça allait plutôt bien, jusqu’au premier stop que je rencontrais et que je vis à la dernière seconde. J’écrasais alors les freins ce qui fit crisser mes pneus.

- Oopsie…

@ Billy Lighter

Mamma mia – je n’étais pas sauvé ! C’est ce dont je m’étais rendu compte quand la petite Cortez avait appuyé sur l’accélérateur alors qu’elle était toujours en stationnement ! Elle s’était excusée promettant qu’elle ne le ferait plus mais j’avais l’impression que c’était une parole de Stone. Elle – elle disait que c’était une parole de Reed !

-Je ne sais pas si c’est mieux, dis-je sur un ton ironique.

C’est plus vicieux, une parole de Reed ! Parce que quand Jim donnait sa parole, il y avait toujours quelque chose derrière bien que – en général – ça me favorisait aussi parce que Jim était mon meilleur ami. Seulement, quand il faisait ça avec les autres, je voyais bien que c’était toujours dans son propre intérêt.

J’avais longuement retardé l’échéance – seulement, j’avais fini par être à court de conversation et je lui avais donné l’autorisation de démarrer.

Nous allions mourir – c’est l’idée qui m’est venu en tête quand j’avais entendu le moteur se mettre en marche… La gamine, elle, était toute excitée et trouvait ça beau.

-Non… Quand je démarre ma voiture, je ne pense pas que c’est beau. Je ne pense rien, d’ailleurs, dis-je avec un sourire forcé. Ça fait des années que je conduis…

Je m’étais accroché au harnais alors que la petite Cortez me demandait par où était le skate-park… Mamma mia – c’est une vrai question ça ???

-A gauche, dis-je pas à l’aise du tout. Tu vis dans ce quartier ou non ? Tu ne te promène jamais aux alentours ?

Ça faisait – pourtant – un moment quel vivait dans cette villa du bord de mer…

Elle s’était – alors – mise en marche. Ça y est ! J’allais mourir… Adieu Sammy… C’était ma pensée quand elle s’était mise à avancer et à accélérer.

Je l’avais prévenu de faire attention aux voitures mais elle disait qu’elles étaient toutes stationnées… Je sais ! Seulement, même stationnées, c’était dangereux ! Je n’avais – définitivement – pas confiance !

-Je sais !, dis-je en me cramponnant toujours. Mais quand tu seras sur la route, il ne faudra foncer dans rien !

Puis, elle avait appuyé fort sur le frein… J’avais eu le souffle coupé et j’avais bien montré à Livia d’un regard qu’elle y était allé trop fort.

-Attention… Pas trop fort sur le frein, grommelais-je toujours pas rassuré.

Elle avait redémarré et son virage était – vraiment !! – trop large !

-Mamma mia, soufflais-je en serrant les dents.

Elle disait qu’elle se débrouillait bien ! Bordel de merde, elle va nous tuer !!!

-Tu as eu de la chance que personne ne venait en sens inverse, dis-je inquiet. Tu a pris ce tournant comme un type bourré !

Ce que j’aurais dû faire avant de venir d’ailleurs – me bourrer le gueule ! Ça m’aurait permis de me détendre !!!

Elle roulait à vitesse raisonnable mais elle ne ralentissait pas alors que – à quelque mètre – se trouvait un stop ! Du coup, quand on arriva à la hauteur du panneau, elle avait freiné brutalement à la dernière seconde…

-PUTAIN, dis-je en me tenant plus fort au harnais. Fais attention ! Tu dois les voir à l’avance, les panneaux ! Bien à l’avance ! Il te faut des lunettes ?

J’étais plus stressé qu’agacé. J’avais repris mon souffle.

-Ok… Regarde bien et redémarre…, dis-je en essayant de me calmer. Et arrête de taper si fort sur le frein, ok ? Sinon, tu iras apprendre la conduite avec Stone ! Lui, il risque de mourir en voiture tous les jours alors ça ne lui changera pas !

Moui, j’avais décidé que – dès que Livia faisait quelque chose qui ne me plaisait pas – j’allais tout ramener à Stone. Certainement une façon de me venger de la chanson…

@ Billy Lighter

Daniele avait eu un peu peur quand j’avais appuyé sur l’accélérateur alors que j’étais encore en position de stationnement. Moi, ça m’avait fait rire autant par sa réaction que par le grondement du moteur mais j’avais dû le couper pour revoir encore les consignes derrière le volant.  Je lui donnais ma parole de Reed que je ne le referais plus mais pour lui, une parole de Reed n’était peut-être pas mieux qu’une promesse de Stone.

- Jimmy adorerait savoir ton opinion là-dessus !

Ce n’est pas moi qui ira lui bavasser ça, j’avais bien mieux à faire que de protéger l’égo démesuré de mon petit papa!

Je pus enfin démarrer ma voiture et je m’extasiais à nouveau sur le son du moteur qui gronda. Lele, bien sûr, était blasé, puisque cela faisait des années qu’il conduisait.

- De longues, longues, looooongues années, bien sûr ! Suis-je bête !

Donc, après avoir démarré, j’enclenchais la marche avant et commençais à avancer. Lele voulait que nous allions vers le skate-park cet j’eu une hésitation. Je n’étais plus certaine si je devais prendre à droite ou à gauche et je roulais des yeux quand, après lui avoir demandé la direction, Daniele ronchonna que pourtant, je devrais connaître ce coin.

- Désolée ! Je ne fais pas de skateboard moi !

Je dirigeais donc la voiture pour sortir du stationnement et Daniele m’ordonna de faire attention aux voitures. Nous étions encore dans un stationnement dans lequel se trouvait tout aux plus quatre voitures, dont la mienne. Il disait que c’était pour que je me souvienne que, sur la route, je ne devais emboutir personne.

- Heureusement que tu es plus détendu avec mes talents de chanteuse que de conductrice !

Ça serait épuisant de l’avoir en régit agir de la même manière qu’il ne le faisait dans la voiture en ce moment.  N’y avait-il pas de bouton pour éjecter le siège passager ? Ce serait vraiment utile en ce moment ! Je restais tout de même de bonne humeur alors que j’amorçais un virage, beaucoup trop large au goût de mon manager et que je m’engageais sur la voie.

- Désolée ! C’est la première fois que je fais ça ! Un peu d’indulgence, s’il-te-plait ? Et puis j’avais vérifié dans les deux directions avant de m’engager. Il n’y avait aucune voiture qui venait dans un sens comme de l’autre.

Je me servais de mes miroirs latéraux pour juger de mon alignement sur ma voie. Je ne croyais pas mentir en disant que je me débrouillais assez bien mais quand j’arrivais à une intersection, je ne vis le panneau d’arrêt qu’à la dernière minute et j’écrasais le frein.

- Oui mais cet arbre le cachait de loin ! Je ne l’ai vu que maintenant… désolée !

Il commençait à me rendre nerveuse à force de me crier dessus et à se retenir au harnais comme s’il était sur le point de tomber au fond d’un ravin dans une ellipse de sa vie.

- Je ne veux pas apprendre avec Stone ! C’est à toi que j’ai demandé parce que j’ai cru que tu étais le meilleur mais je me suis trompé, je pense. Je vais entré dans une cours et nous changerons de place, comme ça tu pourras me ramener et de mon côté, je continuerai de travailler sur mon idée de studio mobile !

@ Billy Lighter

La petite Cortez m'avait fait une promesse mais j'avais critiqué autant les promesses de Stone que les promesses de Reed. Elle devait être certaine que Jim n'avait aucune idée de ce que je pensais de ses promesses pour qu’elle me fasse ce genre de réflexion...

-Jim sait exactement ce que je pense de ses promesse, dis-je avec un petit sourire en coin. Je le connais par cœur et il en va de même pour lui avec moi.

Donc, il faut se méfier des promesses de Reed quand elle ne sont pas faites à ses proches ou par rapport au cours de la bourse.

La petite Cortez s'était extasiée sur un bon nombre de choses qui - après tant d'années de conduite - ne me faisait plus ni chaud, ni froid. Je crois que ça lui avait permis d’insinuer que je suis vieux...

-Moui…, dis-je en faisant la moue. Pas longtemps à ce point...

Je voulais qu'on se dirige au skate-park parce que je savais que ce n'était pas loin mais la gamine avait un doute sur la destination parce qu'elle ne faisait pas de skateboard. Moui, ça se tient... Mais fallait-il vraiment faire du skateboard pour savoir où était le skate-park ? Ça voulait dire qu’elle ne se promenait pas dans le coin très souvent.

Ça n'empêchait que je n'avais vraiment pas la conscience tranquille au point que je disais à Livia d'éviter les autres voitures... De quoi encore arracher une réflexion à la fille de Jim.

-Il faut dire que tes talents de chanteuses ne me font pas risquer ma vie, dis-je toujours crispé.

Je n'allais pas mourir sur place si elle ratait un concert ! Quoi que...

Seulement, le cauchemar avait assez vite commencé avec un tournant pris bien trop large. Et la gamine de dire qu'elle débutait et qu'elle avait bien regardé.

-Oui et ben fait attention, dis-je alors que mon cœur battait plus vite.

Je n'avais vraiment pas confiance et ma confiance s'était encore effritée quand elle s'était arrêtée in-extremis devant un stop.

Mamma mia- on va tous les deux mourir !

Seulement, la petite Cortez avait encore une excuse.

-On le voyait très bien ce stop !, dis-je toujours stressé.

Et pour quelle me sorte une meilleure conduite j’avais titillé son ego en parlant - à nouveau - de Stone. Seulement, la gamine avait elle-même du répondant et avait titillé le mien, d'ego...

Sans compter qu'elle avait remis le studio mobile sur le tapis.

-J’en avais presque oublié ton petit caprice de star, dis-je avec un sourire en coin. Tu as déjà parlé aux roadies de cette idée ? Pas sûr qu’ils apprécient...

J'avais ensuite soupiré.

-Et Daniele Ricci n'abandonne jamais. Je vais finir par te faire entre dans ta tête comment conduire, dis-je en faisant la moue. Redémarre et concentre-toi.... Si tu te concentres, on ne devrait pas mourir...

Moui - là c'était pour me rassurer moi-même...

-Le skate-park n'est plus très loin. Tu vire à droite et puis à gauche. Attention aux passages pour piétons..  Ah et une fois là-bas, il faudra essayer de te garer, dis-je me disant que, là, seule la voiture risquait quelque chose mais ce n'était pas la mienne...

@ Billy Lighter

Je roulais des yeux en soupirant alors que Daniele me rabâchait les oreilles avec les promesses à la Stone et celles que pouvaient lui faire mon père et que d’un cas comme de l’autre, il n’était pas certains que c’était le mieux. Tout ce que je voulais, c’était un cours de conduite et non pas une leçon de vie mais tenté de faire taire Daniele c’était un peu une mission impossible.

- D’ailleurs ? Vous êtes amis depuis combien de temps, mon père et toi?

Il venait de dire qu’ils se connaissaient tous les deux comme le fond de leurs poches. À leurs âges, ça voulait dire qu’ils avaient certainement plusieurs décennies d’amitié. Genre que la télé était encore en noir et blanc ! En tous les cas, j’étais presque certaine qu’ils se connaissaient quand mon père fréquentait ma mère la première fois, vous vous en souvenez ? Avant qu’il ne l’expédie avec une brioche au four, au Mexique. Oui, il m’arrive encore de lui en vouloir.

Laissons-le passé là où il est le mieux et revenons à mes leçons de conduites. C’était tout nouveau pour moi et d’entendre le moteur gronder m’extasiais chaque fois alors que Daniele lui, ne l’entendait même pas. Ma voiture ne devait pas être assez luxueuse pour lui, alors le son qu’elle faisait ne devait pas lui chatouiller les tympans mais, moi, ça me rendait heureuse.

C’était normal après autant d’année à conduire, ça devenait un automatisme !

- Il y avait encore des voitures tirées par des cheveux dans ton temps ?

J’ignorais par où passer pour aller au skate-park parce que Julian et mi n’y allions pas. Nous n’en faisions pas et avec nos amis, nous préférions faire du patin à roulettes sur la piste longeant la plage. C’était magnifique et tout à côté de chez moi.

Je le trouvais vraiment très stressé mon manager adoré ! Heureusement qu’il était plus détendu quand je lui parlais de mes projets d’albums ou quand je lui présentais de nouvelles chansons.

- On sait jamais hein ! Une fausse note au mauvais moment et Bam ! Tu perds ton investissement dans ma carrière, c’est triiiiiiiste !

Je pu enfin démarrer et commencer à avancer. Tout de suite, Daniele critiqua le fait que j’avais prit ma sortie du parking trop largement. Jen avais conscience mais c’était mon tout premier ! Et puis j’avais pris la peine de regarder comme il faut s’il venait une voiture. Si tel avait été le cas, je l’aurais laissé passer avant de m’engager justement parce que je ne voulais pas rencontrer ma première voiture sur la route dans un tournant.  Ensuite, ce fut le stop que je passais près de ne pas faire ! Pour ma défense, je ne l’avais pas vu ! Il y avait un arbre qui le cachait mais Daniele disait lui qu’on l’avait très bien vu, le panneau !

Son attitude commençait à vraiment me rendre nerveuse et quand il menaça de me laisser entre les mains d’Howard Stone pour m’apprendre à conduire, il parvenu à faire fléchir ma confiance en moi. J’étais si mauvaise que ça ? Je me défendis néanmoins en arguant que ce n’était pas à Stone que j’avais demandé mais à lui car pour moi, il devait être le meilleur et que s’il n’avait pas la patience de m’aider, nous étions mieux de changer de place et je reconsidérerais mon idée de studio mobile !
Aussi simple que ça !

J’étais vraiment découragée et prête à l’abandon mais ça sembla fouetter mon manager qui répliqua qu’il n’abandonnait jamais. Je redémarrais à sa demande non sans rouler des yeux parce qu’il semblait croire que je n’étais pas concentrée alors qu’au contraire, je prenais l’expérience le plus sérieusement du monde. Puis je suivis ses indications. Le skate-park n’était plus très loin, je le voyais droit devant. Je n’avais qu’un autre arrête à faire puis quelques dizaines de mètres à rouler. Je regardais à gauche puis à droite à mon arrêt et comme il n’y avait pas de voiture, j’avançais mais c’est à ce moment qu’un gros camion sortit d’une allée sur ma gauche, prit son tournant trop large et arracha mon rétroviseur au passage.

Je hurlais de peur parce que cela fit un son épouvantable mais je ne lâchais pas le volant ! Je ne sais pas comment, mais je regardais toujours droit devant et j’avançais pur ensuite arrêter la voiture plus loin sur le chemin, pour ne pas entraver la circulation.

Ensuite, comme un automate, je coupais le contact et je laissais mes mains tomber mollement sur mes cuisses et après avoir pris une grande inspiration, je tournais lentement la tête vers Daniele. Je m’attendais à le voir accroché au harnais en haut de la portière, tétanisé ou pire! Mort !

- Je…pense… que je… m’en…suis bien…tiré, non ?

On ne pouvait pas en dire autant de mon miroir !

- PUTARD DE CHAUFFEUR DE MERDE !!!!

@ Billy Lighter

Moi et Jim étions amis depuis longtemps – Livia n’était même pas encore née !

-Depuis un peu après mon arrivée à L.A.. En 1964… Donc depuis 20 ans, dis-je en faisant la moue en remarquant que ça faisait quand même un bon paquet d’années…

Seulement, cette conversation n’allait pas apprendre à Livia comment conduire – elle qui s’extasiait devant le moindre petit bruit que faisait sa nouvelle voiture… Toute mes réflexions avaient – finalement – comme conséquences que la petite Cortez me ramenait toujours au fait que j’étais plus vieux qu’elle.

Je déteste les ados !

Ainsi, quand elle avait parlé de voiture tirée par des chevaux, je n’avais pu me retenir d’afficher un air cynique.

-Très drôle, gamine, dis-je avant qu’elle ne me démontre qu’elle ne connaissait pas totalement le quartier où elle vivait…

Je n’étais pas à l’aise mais la petite Cortez cherchait à trouver de quoi me faire rire – apparemment – en se disant que ses talents de chanteuses pourraient tout aussi bien me faire pousser des cheveux blancs ! Mamma mia – ce n’est pas rassurant du tout !

-Heureusement que tout ne se joue pas à une fausse note près, dis-je avec un sourire jaune.

Le cauchemar avait commencé au moment où elle avait démarré… D’abord le tournant trop long et puis le stop ! J’avais commencé à balancer mes critiques mais la petite Cortez y allait de son répondant habituel, de quoi me faire argumenter encore !

Elle avait reparlé de son studio mobile mais c’était surtout mon ego qui m’avait conduit à persévérer et à garder la place côté passager – autrement dit, la place du mort !

Je lui avais donné des indications pour arriver au skate-park – en vie, si possible… Elle allait redémarrer et j’avais remis ma main sur le harnais… Il fallait que je survivre jusqu’au skate-park – je pouvais y arriver !

Livia regarda alors à droite et à gauche avant de s’engager… Seulement, un camion prit son tournant bien trop large. J’avais écarquillé les yeux et mon cœur avec eu une raté alors que j’avais fermé les yeux entendant le bruit de carrosserie qu’on arrache.

La petite Cortez avait hurlé et j’avais rouvert les yeux me croyant déjà mort – alors que le choc n’avait été que léger, finalement. Seulement, j’entendais mon cœur battre dans mes oreilles et j’avais légèrement mal à la poitrine.

-Putain !!, dis-je sous le choc avant de remarquer avant la gamine que son rétroviseur avait été arraché. Le camion – lui – s’en était déjà allé comme si de rien n’était alors que Livia avait garé la voiture sur le côté.

Elle semblait choquée ! Je l’étais aussi mais j’arrivais à relativiser plus vite apparemment.

Elle avait dit s’en être bien tirée – toujours sous le choc qu’elle était.

-Nous ne sommes pas mort alors j’imagine que oui, dis-je avec un sourire un peu jaune.

La gamine s’était alors rendue compte qu’il lui manquait un rétroviseur et elle n’avait pas manqué d’insulter le camionneur qui n’était pas là pour entendre l’insulte.

-Moui, c’était un connard, dis-je en reprenant mon souffle. Je crois que ton petit ami est bon pour réparer ta voiture… Il faudra te commander un nouveau rétroviseur. Pour le reste, retrouver ce camion ne va pas être une mince affaire… Je n’ai même pas regardé la plaque…

J’avais porté la main à ma poitrine en grimaçant un peu avant de me reprendre.

-Bien… Je vais reprendre le volant, dis-je en reprenant du poil de la bête. Sans ton rétroviseur, c’est mieux que je conduise. Je te ramène chez toi…

Moui – j’aimerais éviter la crise cardiaque pour aujourd’hui.

@ Billy Lighter

Je taquinais Daniele sur toutes ses années d’aptitudes de conducteur en lui demandant si, quand il avait commencé à conduire à peu près à mon âge, s’il y avait encore des voitures tirées par les cheveux. Je le regardais avec un petit sourire moqueur avant de me concentrer sur ce que je devais faire !

Et de la concentration, je n’en avais pas de trop pour endurer Daniele qui frôlait la crise cardiaque moindrement que j’appuyais sur l’accélérateur pour avancer, ou que je prenais un premier virage à vie, beaucoup trop large au goût de monsieur ou bien que j’écrasasse le frein trop abruptement parce que j’avais vu le stop à la dernière minute.

Je ne voulais pas apprendre avec Howard Stone ! De toute façon, je n’étais pas assez amie avec lui pur lui demander ce genre de service et puis c’était Daniele, le spécialiste de la voiture, après Julian, bien sûr, dans mon entourage. Et parce que justement mon mari n’était pas plus patient que ça pour m’enseigner à conduire, je ne voyais personne d’autre vers qui me tourner que mon manager ! Mon père, si je le lui avais demandé, aurait engagé un instructeur, rendant à chose beaucoup moins fun et beaucoup trop sérieuse. Oui, apprendre à conduire c’est sérieux mais je ne me sentais pas à l’aise pour apprendre avec un inconnu.

Daniele se reprit ensuite et me permit de continuer ma leçon.

Il ne pouvait pas me faire plus plaisir !

Alors, j’avais rassemblé le reste de ma confiance et j’avais repris ma route. Je ne dépassais pas la limite, je m’assurais de rester le plus droit possible dans ma voie et je fis correctement mon arrêt. Le hic, ensuite, ne vînt pas de moi mais d’un gros camion qui fit à peine son arrêt et qui tourna en prenant tout l’espace. Je hurlais de peur parce que je cru d’abord qu’il allait nous tuer mais non, il avait à peine touché ma voiture, mais quand même assez pour partir avec mon rétroviseur. Je tremblais de peur mais je continuais d’avancer car autrement, je bloquerais la circulation et Daniele trouverait une raison supplémentaire de critiquer ma conduite.

Je roulais encore quelques mètres avant de me stationner sur le côté de la route et d’enfin, pouvoir prendre quelques grandes inspirations. Il fallait que je respire et que je me calme, mais j’y arrivais difficilement, J’entendais encore le son du presque impact.

Quand enfin je parvenus à m’exprimer, ce fut pour hurler des bêtises au chauffard qui était de toute façon rendu beaucoup trop loin pour m’entendre. Il ne s’était même pas arrêté pour voir si nous étions ok !

Ensuite, je fus inévitablement triste. Moi qui étais si heureuse de cette première sortie en voiture ! Voilà qu’un imbécile de chauffeur avait bousillé mon miroir ! Comme le disait Daniele, Julian devrait me le réparer après que nous en aurons commandé un nouveau. Je coupais le moteur sans dire un mot et appuyais sur le bouton d’attache de ma ceinture de sécurité.  Mon amanger voulait prendre le volant pour me raccompagner à la maison.

La leçon était terminée et ce, avant même que nous atteignons l’objectif.

- D’accord… c’est mieux comme ça.

En fait, je devais me rendre à l’évidence que la conduite automobile n’était pas pour moi. De toute façon, Julian avait l’habitude de nous conduire et à Los Angeles, les transports en communs étaient omniprésents. J’essuyais donc un échec et pas le moindre !

- Merci d’être venue avec moi, Lele. C’était chouette quand même, enfin, jusqu’à ce que ce camion nous croise. Dis ? Est-ce que tu pourrais ne pas raconter mon exploit à personne, surtout pas à mon père ?

Je le regardais avec un demi sourire triste. Mon père allait tout simplement dire que c’était un truc que les femmes ne savaient pas faire, comme tout le reste et qu’elles devaient laisser le volant à leurs époux.

Une fois chez moi, je remerciais encore Daniele pour son temps. J’avais besoin d’un bon bain pour me relaxer et oublier cet échec cuisant !

@ Billy Lighter

Le camion était passé près !! En vrai, il était passé à ce point près qu’il avait fait s’envoler le rétroviseur de la petite Cortez.

Elle était sous le choc – et c’était mon cas aussi ! Seulement, loin de blâmer la gamine pour un erreur qui ne venait pas d’elle mais de cet enfoiré de conducteur de camion qui avait eu son permis dans une pochette surprise, j’avais dit que le principale – finalement – était qu’on soit toujours en vie ce qui n’était pas plus mal pour une première leçon de conduite.

Elle respirait tout aussi fort que moi mais quand elle s’était reprise c’était pour insulter le chauffard. Moui – il méritait largement ces insultes… Seulement, ça n’allait pas ramener le rétroviseur cassé que son mari de mécanicien – oui c’est le bon mot ! – devra réparer…

Tout ça pour dire que la leçon était terminée… Sans rétroviseurs, on ne pouvait pas continuer… Il lui fallait toute les capacités de sa voiture pour apprendre comme il faut.

Elle avait accepté sans bronché – ce qui était rare chez la fille de Jim…

Je voyais bien qu’elle était fortement déçue et alors que j’avais pris sa place au volant, elle avait baissé les yeux en me remerciant mais en voulant que cette mésaventure reste entre nous et n’arrive surtout pas aux oreilles de Jim…

Moui… Je voyais bien que la gamine vivait ça comme un échec et ne voulait en rien donner des munitions à son père qui pourrait lui permettre de la rabaisser. Elle n’imaginais pas à quel point je pouvais comprendre. J’avais toujours refusé de donner des munitions à mon père pour qu’il me rabaisse aussi.

C’était la première fois que j’arrivais à comprendre complètement la vision de la gamine.

-Je dirais à ton père que tu as assuré, dis-je en lui faisant un petit clin d’œil. Et dès que ton rétroviseur sera réparé, on y retournera et tu pourras montrer toi-même à Jim, à la fin, que tu sais conduire comme une grande.

Ceci étant dit, je l’avais ramener chez elle où elle allait pouvoir encaisser son échec tranquillement avant de – plus tard – pouvoir remonter en scelle.

@ Billy Lighter