Sujet: The Die Are Cast [PV Rafaela Torres][TERMINE] Lun 3 Juin - 22:59
The Die is Cast ft. Rafaela Torres
Nous serions en droit d’espérer un peu de répit côté température, juillet et aout ayant été plus que généreux niveau chaleur mais il semblerait que Dame Nature n’ait pas dit son dernier mot et que septembre a encore en réserve quelques bouffées de chaleur bien sentie. Je n’en peux tout simplement plus d’alterner entre des heures de plaisirs dans une baignoire d’eau froide ou des heures de plaisir à faire l’étoile sous le ventilateur plafonnier de ma chambre.
Je suis grosse au point où, couchée, je ne vois plus mes orteils ! La déprime totale !
Je n’ai pas eu de nouvelles d’Eddy ces derniers temps mais avec le décalage qui complique plus que jamais, je me dis que c’est normal et je me concentre sur la fin de cette tournée qui le fera sous peu rentrer. Qui plus est, mon médecin se dit satisfait que je sois rendu à un peu plus de 7 mois et que, sauf pour quelques ‘’fausses’’ contractions, mon travail ne semble pas vouloir se déclencher hâtivement. Il me fait toujours rire quand il me parle de fausses contractions. Je n’ai pourtant pas de fausses douleurs !
Eddy sera donc là pour la naissance de notre fils et c’est tout ce qui compte !
En plus, j’ai eu un échographie et j’ai trop hâte de lui montrer une prise sur laquelle on voit notre fils tenir ses doigts de façon à faire ‘’ Rock n Roll’’, je me suis marré en voyant la photo et je me suis promis de la mettre dans un cadre parce que c’est tout simplement épic et digne du fils d’Eddy Cort, ça ne fait aucun doute !
Bon, bien entendu il fallait qu’une infirmière un petit peu trop terre à terre me dise que ce n’est que le fruit du hasard, qu’à se stade le bébé découvre beaucoup de son corps à l’intérieur de mon ventre et que donc, il n’y avait rien de volontaire mais, je m’en fou ! Moi, j’y vois un signe et je me plais à y croire.
J’ai le droit, non ? Et puis ça fait de mal à personne d’y croire !
Ce matin, je me sens particulièrement en forme et j’ai hâte de me rendre à mon rendez-vous hebdomadaire pour entendre à nouveau le cœur de Lucky battre. C’est le seul prénom auquel Eddy et moi semblions accrocher tous les deux et je me suis spontanément mise à l’appeler ainsi après la fameuse échographie.
J’enfile une paire de short en jeans, oui, oui, en jeans ! Bella les a trouvé dans une friperie pas très loin de chez nous et elles sont faite sans bouton et fermeture éclaire. Il y a une bande élastique au niveau du ventre ce qui fait que je ne me sens jamais comprimé dans mon vêtement ! Je me sens revivre, c’est fou ce qu’un vêtement peu faire comme effet pour le moral, surtout agencé à un t-shirt sur lequel il est inscrit ‘’ Bébé en Construction’’. Celui là, c’est moi qui l’aie vu dans une vitrine et je me suis permis de me gâter. Je place un bandana dans mes cheveux puis je chausse mes converses et, mon sac et mes clés en mains, je descends lentement mais surement l’escalier de mon building jusqu’à la dernière marche puis je sors à l’extérieur.
Je pense aux étudiants qui ont dû reprendre le chemin des classes ! Ils doivent manquer de motivation par une si belle journée ! Peut-être qu’après mon rendez-vous, si je ne suis pas trop fatiguée, je pourrais me permettre de manger une glace au parc ou bien peut-être même d’aller faire un petit tour dans les boutiques, acheter les derniers trucs qui manque encore pour bébé.
J’ai pleins de projets et l’énergie pour le faire !
Pourquoi je m’en priverais ?
Peut-être parce que je ne marche pas assez rapidement ? Je rate de peu le bus et je dois attendre le prochain. Ce n’est pas génial comme situation, surtout que Lucky me comprime la vessie et qu’il s’amuse depuis 5 minutes à me boxer le foie. En regardant ma montre, je me dis que j’ai le temps de me rendre à l’arrêt suivant pour prendre le prochain bus et que ça serait mieux que de faire du sur place.
Sauf que…
Je n’ai même pas fais 10mètres que je me rends compte que ma vessie n’a plus de retenue et que je viens de m’échapper, là, sur le trottoir ! J’ai la honte, j’ai envie de pleurer puis, je ne réalise qu’ensuite que ce n’est pas de l’urine, mais mes eaux que je viens de perdre.
- Oh ! Merde ! Non, merde !
Il faut que je reste calme. Si je m’affole, ce sera pire ! Je dois trouver une cabine et appeler une ambulance. Arrêter un passant, héler un taxi, n’importe quoi, mais je ne dois surtout pas paniquer. Dans mon porte monnaie, je n’ai que des billets et je ne vois aucun taxi à proximité. Bien sûr, il fallait que j’ai choisi de marcher plutôt que d’attendre à l’arrêt près de chez moi.
Je dois me parler, m’ordonner de rester calme ce qui est beaucoup plus facile à dire qu’à faire, surtout que j’ai déjà des crampes très douloureuses qui me vrillent le ventre et le dos. Je prends appuis contre le building, mes bras en extension, mon dos courbé, puis je souffle une fois, deux fois, j’inspire puis souffle à nouveau avant de me redresser, passer une main sur mon visage puis, j’aperçois enfin une première âme depuis mon départ de chez moi.
Ou une ambulance. Ou une voiture de course, tant que ça va vite et que je me retrouve rapidement sous la supervision d’un médecin !
@ Billy Lighter
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Sujet: Re: The Die Are Cast [PV Rafaela Torres][TERMINE] Mar 4 Juin - 20:06
The Die Are Cast ft. Carolyn Adam
Ryan m’avait appelé, en panique, pour dire qu’il souhaitait me voir de toute urgence et je savais que mon petit frère n’employait pas le mot « urgence » à la légère. Au téléphone, sa voix trahissait son angoisse et il donnait l’impression qu’il allait pleurer – alors je me suis décidé à aller le voir. Par chance, aujourd’hui je ne travaille que de nuit alors j’ai toute la journée à lui consacrer, si cela s’avère nécessaire. Mais je ne m’en fais pas trop ; j’imagine qu’il veut simplement m’emprunter de l’argent, une fois de plus – il a bien de la chance que je ne l’oblige pas encore à me payer tout ce qu’il me doit. J’attends qu’il soit revenu sur le droit chemin, qu’il ait un boulot et une situation stable pour ça … il n’empêche qu’il a bien plus de dettes que n’importe quel gamin de dix-sept ans et que ça m’inquiète.
- Ryan ? Qu’est-ce qu’il y a ? Pourquoi tu m’as appelée ? lui demande-je un peu inquiète alors qu’il vient de poser le pied sur le lieu de rendez-vous.
Bon sang, il n’a vraiment pas bonne mine. Il porte les mêmes vêtements que la veille, ses yeux sont affreusement cernés comme s’il n’avait pas dormi depuis des jours et il tremble comme une feuille en marmonnant des choses incompréhensibles. Merde … qu’est-ce qu’on a raté dans son éducation pour en arriver là ? C’était un garçon tout à fait normal et charmant quand il était plus jeune ; et puis évidemment notre père est mort et il a … basculé. Ouais, c’est le terme qui convient le mieux, « basculé ».
- Ryan ? Qu’est-ce que tu veux ? je répète ma question d’une voix plus forte.
Il lève enfin les yeux vers moi et me fait une espèce de sourire qui ressemble à une grimace. Bordel, ses yeux … pourquoi ils sont comme ça ? Aussi dilatés, injectés de sang ? Tellement différents des miens alors qu’ils sont si semblables en temps normal, similaires … qu’est-ce qu’il a prit cette fois ? Ca y est, il a décidé de ne plus s’en tenir à l’herbe, sa descente aux enfers à commencé ? Ou n’est-ce que de la fatigue … je ne sais pas. Mais je vais vite le savoir. J’ai beaucoup de questions à lui poser.
- Ryan Luis Torres, je t’ordonne de me dire ce qu’il y a. Et de me dire ce que tu as pris comme merde.
Cette fois, mon petit frère se décide à parler ; il sait très bien que si je l’appelle par son nom complet, y compris son deuxième prénom dont personne ne se sert jamais, c’est que ça va mal se passer pour lui. Je lui ai déjà mit mon poing dans la gueule alors ça ne me gêne pas de le refaire. Ce n’est pas très pédagogique, je sais, mais parfois il n’y a que comme cela que j’arrive à me faire comprendre.
- Lala, commence-t-il d’une voix plaintive, j’ai déconné cette fois … je le sais … pour de bon. Je ne sais pas quoi faire … j’ai besoin de toi …
Les bras croisés, je le regarde fixement attendant la suite de sa phrase. Il ne m’a pas appelée en panique de bon matin pour ne me dire que ça.
- … je … je devais intimider un type qui devait de l’argent aux Los Diablos et ça s’est … ça s’est très mal passé. Il ne s’est pas laissé faire, on s’est battus et … et … et il est mort putain. Mais c’était un accident ! C’était un accident, je te le jure !
Q-Quoi … qu’est-ce qu’il vient de putain de dire ?! Non seulement il travaille pour les Los Diablos, ce que je craignais, mais en plus il a buté un type ?! Putain dites-moi que je rêve … pourquoi est-ce que j’ai un abruti pareil en guise de petit frère ? Merde, merde. Mon frère est un meurtrier et il vient de me l’annoncer comme ça, presque comme si de rien n’était. Putain de merde … qu’est-ce qu’on va faire ? Qu’est-ce qu’il va faire ? Qu’est-ce que je vais faire ? Si ça se sait, non seulement lui est dans une merde pas possible mais moi aussi … je suis flic, merde ! Ca la foutrait mal pour moi d’avoir un frère qui est un criminel.
- Et tu comptes sur moi pour te couvrir, c’est ça ? C’est mort, je lui réponds.
Ryan s’est effondré en larmes mais j’ai envie de tout sauf de le prendre dans mes bras pour le consoler.
- Je devrais même t’arrêter tout de suite et te jeter en taule avec ce que tu viens de me dire. Ou bien je peux faire comme si je n’avais rien entendu … c’est à toi de choisir si tu veux gâcher ta vie ou pas. Quoi que tu choisisses, je ne t’aiderais pas avec ça. C’est une trop grosse connerie pour que j’essaie encore de sauver ta gueule comme d’habitude. Et tu le sais très bien.
Mes mots sont durs, acides, brutaux, mais la situation ne se prête pas à autre chose. Jusqu’à présent, j’ai essayé de protéger mon petit frère, de le couvrir parfois même, mais là c’est trop. C’est au-delà de ce que je peux faire pour lui. Un homicide, même involontaire, c’est autre chose qu’errer en pleine rue sous l’emprise de drogues ou de se faire tabasser. Il a franchi les limites.
- S’il te plaît … ça s’est passé il y a une heure à peine. Tu es la seule … au courant, et … tu es la seule qui peut m’aider, me supplie Ryan, à genoux. - Non. Je ne peux rien faire pour toi. Tu as tué un type, tu as pris des amphet’ ou je ne sais quoi encore pour tenter d’oublier et de te calmer, et maintenant tu espères que je t’aide avec ça. C’est non.
Il s’apprête à répondre quelque chose, mais je lui coupe la parole :
- Va voir ton boss et dis-lui ce que tu as fait. C’est à lui que tu dois rendre des comptes, pas à moi. Moi, le mieux que je puisse faire c’est d’être ton témoin de moralité à ton procès. C’est tout …
Je fais quelques pas pour m’éloigner, laissant là un Ryan effondré et tous ses problèmes, puis je me retourne une dernière fois vers lui pour répliquer :
- Quoi que tu fasses, ne parle pas de moi, comme d’habitude. Et … Ryan … je t’aime et tu sais que ce sera toujours le cas, mais tu n’es qu’un petit con.
Puis je me dirige vers la sortie de la ruelle en laissant mon petit frère à son sort. Ce qu’il compte faire après, je n’en ai rien à foutre. Il a franchit les limites acceptables et je ne peux plus rien pour lui. Evidemment que je ne veux pas le voir aller en taule, cela tuerait ma mère de chagrin, mais en même temps il ne peut pas et ne doit pas échapper à la justice. Je lui ai dit ce que je pensais de tout ça, je lui ai dit ce qu’il devrait faire, maintenant c’est à lui de prendre ses foutues responsabilités.
Bordel, que d’émotions … je ne m’étais pas du tout attendue à cela. Et maintenant, il va falloir que je fasse comme si cette discussion avec mon frère n’avait jamais eu lieu, que je pense à autre chose. Il faut que je mange un truc ! Un petit-déjeuner copieux me changera les idées et on ne réfléchit jamais mieux qu’avec le ventre bien plein – en tout cas cela fonctionne sur moi. Bon … je ne sais pas vraiment où aller mais nul doute qu’il y a des endroits sympas dans le coin. Il faut juste que je –
- Mademoiselle ! Mademoiselle ! J’ai besoin d’un … Vous sauriez m’appeler un taxi, crie soudain une voix qui m’interrompt dans mes pensées.
Je tourne la tête – c’est une jeune femme, enceinte jusqu’aux yeux, limite en train d’accoucher sur le trottoir ; d’ailleurs, je crois que c’est réellement ce qui se passe en fait. Entre ses gémissements de douleur, ses supplications et cette flaque suspecte par terre, je comprends que le travail a déjà commencé. Merde, il manquait plus que ça ! Le coup de la femme qui accouche juste sous mes yeux, on ne me l’a encore jamais fait. Mais je sais qu’il faut agir et vite !
- Je peux vous emmener à l’hôpital, ma voiture est juste là !
Il y a un peu de panique dans ma voix, forcément. Je n’ai jamais été confrontée à ce genre de situation même si j’ai connu quelques femmes enceintes – ma mère notamment, et quelques amies. Mais un accouchement en pleine rue, comme ça, c’est la première fois et je ne sais pas trop quoi faire … mais ma Buick est garée juste devant et cette future maman doit se rendre le plus rapidement possible à l’hôpital si elle ne veut pas que son nouveau-né vive les premiers instants de son existence sur le béton alors je fais ce que mon instinct me pousse à faire.
J’indique à la femme ma voiture, garée à quelques pas à peine juste devant l’entrée de la ruelle, et je recule le siège passager au maximum pour qu’elle et son énorme ventre aient de la place – elle ne sera pas aussi à l’aise qu’à l’arrière d’une ambulance certes, mais nous n’avons pas vraiment le choix. L’hôpital n’est pas si loin mais les secours pourraient prendre du temps à venir et nous ne nous pouvons pas vraiment nous le permettre … je pense. En vrai, je n’en sais rien ? Peut-être que ce n’est pas la chose à faire et que je cherche simplement à jouer les héroïnes ? Bah, même si c’est le cas je m’en fous. J’agis par instinct, par impulsion, je ne cherche pas plus que ça à faire ma bonne action.
- Montez ! dis-je à la jeune femme en l’aidant à rentrer dans la voiture.
Je ne dis rien d’autre, je ne lui demande même pas son nom, nous n’avons pas le temps pour cela. Il faut que je l’emmène aux urgences et rapidement – autant que faire se peut en respectant les limites de vitesse et le code de la route.
Je démarre et nous partons en direction de l’hôpital le plus proche. Par chance, il n’est pas si loin que ça et le quartier est moins embouteillé qu’à l’ordinaire. Je me concentre sur la route comme je peux ; à côté de moi la jeune femme crie, hurle même, pousse des gémissements et se tord de douleur. Je ne peux rien faire d’autre que de la rassurer comme je peux, en lui disant que ça va aller, qu’on arrive bientôt, que les médecins et les infirmiers vont bien s’occuper d’elle … je la plains, la pauvre. Non seulement donner la vie fait partie des moments les plus douloureux de la vie d’une femme, et pourtant nous sommes habituées à la douleur, mais en plus elle doit lutter contre les contractions mal installée sur le siège passager de ma voiture qui ne se prête pas vraiment à ce genre d’exercice. Mais bon, elle devra s’en contenter encore quelques minutes. J’espère juste qu’elle ne va pas trop me salir les sièges … désolée, je ne devrais pas penser cela, mais j’aime beaucoup ma voiture et je n’ai pas envie de galérer comme un chien pour la nettoyer. Elle risque de sentir bizarre, en plus.
- Excusez-moi de ne pas rouler à fond, mais je dois montrer l’exemple, dis-je à la jeune femme alors que nous entrons sur une longue ligne droite.
De toute façon, mieux vaut ça que finir écrasées contre un camion qui viendrait d’en face ou se prendre une voiture parce qu’on ne respecte pas les priorités. Ce qui compte, c’est qu’on arrive à l’hôpital en un seul morceau et c’est ce qu’on va faire.
On arrive enfin, après quelques minutes de trajets supplémentaires. La vie n’est pas si merdique puisqu’on a eu la chance de ne pas être pris dans un embouteillage. Maintenant, c’est au tour du personnel médical. J’accélère un peu pour me mettre à la hauteur d’un petit groupe de types en blouses sur le parvis de l’hôpital et je leur crie, après avoir baissé ma fenêtre :
- Il y a une femme qui est en train d’accoucher dans ma voiture, elle a besoin d’aide, vite !
Deux types en blouses vertes se sont approchés de nous et, en voyant la femme, ordonnent aux autres d’aller chercher un médecin. A leur regard interrogateur, je réponds :
- Non je ne la connais pas. Elle a perdu les eaux en pleine rue et je n’étais pas loin. Faites quelque chose ! - On s’occupe d’elle.
Bon, ok. Des types vont revenir avec un brancard et emmener l’inconnue dans une salle où le miracle de la vie pourra se dérouler dans de bonnes situations et en sécurité. Tout ira bien, j’imagine.
- Je … je suis là si vous avez besoin de quoi que ce soit, dis-je à la jeune inconnue après avoir posé une main sur son épaule.
Enfin, je dis ça mais comme je ne la connais pas du tout je n’aurais pas le droit d’être avec elle et c’est bien normal, et de toute façon le père du bébé sera prévenu et viendra, mais je me sens particulièrement empathique aujourd’hui – comme si je me sentais obligée d’aider l’humanité, en l’occurrence d’aider une femme à créer la vie après que mon frère en ait prit une.
@ Billy Lighter
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Sujet: Re: The Die Are Cast [PV Rafaela Torres][TERMINE] Mar 4 Juin - 21:54
The Die is Cast ft. Rafaela Torres
D’habitude, je ne suis pas le genre de fille à voir des signes là où il y en a pas… bon ok oui quand même un peu, je l’admets et ce matin, j’avais envie d’un gros bol de corn flakes. Jamais je ne mange des corn flakes je trouve ça insipide alors il me semble que j’aurais dû y voir comme si que quelque chose n’allait pas ! Jusqu’à présent je n’avais pas eu vraiment d’envie étrange comme le veux les légendes urbaines sur les femmes enceinte donc il me semble évident là que je patauge dans mon liquide amniotique en pleine rue que mon bébé tentait de me faire passer un message ce matin !
C’est quand même une chance qu’une jeune femme s’est adonnée à passer par là parce que les gens se font plutôt rares en ce moment. Soit ils sont tous encabanés pour éviter la chaleur persistante de septembre, soit il y avait un évènement à ne pas manquer en ville et ils y sont tous.
Tous sauf moi et cette fille et c’est tout ce qui compte !
Surtout qu’elle semble calme, en tous les cas, si j’oublie la petite pointe de panique dans sa voix et vitalité qu’elle démontre en me pointant l’endroit où est garée sa voiture. Entre deux contractions, je souffle puis prends sur moi le peu de contrôle qu’il me reste pour marcher jusqu’à la voiture, une belle Buick.
- Vous êtes mon sauveur, mademoiselle !
Pourquoi dans tous ces livres et magasines de merde que j’ai dévoré d’une couverture à l’autre, il n’était pas mentionné que ça pouvait faire aussi mal, aussi rapidement ! Ça devait être dans les chapitres que je ne voulais pas lire par peur de me créer plus de peur que j’en aie déjà. Quoi qu’il en soit, ça fait mal de chez mal ! Encore plus mal que la fois où je suis tombé de vélo et que je me suis égratigné les genoux sur des cailloux. Encore plus mal que la fois où j’ai raté la première marche de l’escalier au lycée et que je l’ai descendu sur le cul tout le long. Encore plus mal que la première fois où j’ai voulu enfilé un jeans trop moulant et que je me suis zippée la peau du ventre en remontant la fermeture éclair. Je pourrais en nommer encore beaucoup des comme ça et aucune d’elles, ni même mises toutes ensembles ne pourraient rivaliser avec ce que je ressens, là, tout de suite.
J’apprécie que la jeune femme ait songé à reculé le banc parce qu’à chaque fois que j’ai une contraction, ça me permet d’allonger mes jambes au maximum tout en m’accrochant à la poignée de la portière et de refouler tous les jurons qui me viennent en tête. Je refuse que mon bébé naisse en m’entendant jurer ! Son père aura tout le loisir de lui apprendre ce genre de chose, plus tard.
Beaucoup plus tard.
Je suis à ce point concentrée à être concentrée (!) que je ne remarque pas la vitesse à laquelle nous roulons. À vrai dire, je suis simplement soulagée de ne pas être encore sur le coin de la rue à attendre un bus qui n’est jamais à l’heure pour me plaindre de sa façon de conduire.
- Montrer l’exemple ? À mon bébé ?
J’ai du mal à suivre parce que j’ai mal, tout court.
Elle est peut-être monitrice d’auto-école.
Je souffle tout en contorsionnant mon visage joyeusement selon comment j’ai mal puis, quand nous arrivons, je bondis de la voiture, enfin, façon de parler mais j’en sors aussi rapidement que je le peux parce que je n’en peux tout simplement plus d’être assise. Lucky presse à ce point contre le fond de mon utérus que j’ai l’impression de tenir un melon entre mes cuisses et que si je tente de marcher normalement, je vais le laisser tomber.
La démarche sexy, on repassera !
Ma bonne samaritaine est déjà allée quérir de l’aide et on ne tarde pas à me rejoindre pour m’amener sur un brancard. Si je n’aurais pas souffert autant, j’aurais envoyé la main en mode Queen Elizabeth, juste parce que ça aurait été drôle mais au lieu de ça, je m’allonge en me tenant le ventre. Je n’ai que le temps d’entendre la jeune femme me dire qu’elle est là si j’ai besoin d’elle ce à quoi je réponds avec le pouce en l’air pour qu’elle comprenne que je n’ai pas envie qu’elle parte. J’imagine qu’à un moment, je pourrai être accompagné et qu’elle pourra me rejoindre et alors là, je pourrai lui demander d’aller Bella qui elle, sait comment contacter Eddy.
Sauf que le temps passe et je crains de finir ici toute seule.
Le monitoring du bébé n’est pas satisfaisant au goût des médecins qui m’ont branchée à un soluté avec un médicament visant à ralentir les effets des contractions puisque mon travail n’avance pas contrairement aux douleurs des contractions qui deviennent vite insupportable.
Quand il est question d’une césarienne d’urgence, je m’agite en m’objectant. En fait, je ne m’objecte pas à l’intervention puisque je suis prête à tout, même à mourir pour sauver mon fils mais je voudrais au moins que quelqu’un qui me soit proche soit mis au courant.
- Il y avait ne femme avec moi, est-ce qu’elle est encore là ? S’il-vous-plait ! Il faut que je la voie !
Chaque secondes semblent être des minutes et les minutes des heures, pourtant, tout va beaucoup trop vite. N’est-ce pas un joli contraste ? Une infirmière entre dans ma chambre suivit de, Dieu merci!, la jeune femme qui m’a conduite ici.
- J’ai encore besoin de vous. Il faut appeler au Canter’S Deli, ma meilleure amie y travail et elle sait comment rejoindre mon petit ami. Et si… vous pouviez rester ensuite avec moi… j’ai la trouille. Je ne veux pas mourir !
Je ne peux pas croire que je peux mourir aujourd'hui et que la dernière chose que j'aurai dit à Eddy est ''tâche de ne pas vomir sur scène'' et à Bella '' N'oublie pas de rapporter des donuts !''... rien à voir avec les envies de femmes enceintes, je vous le jure !
@ Billy Lighter
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Sujet: Re: The Die Are Cast [PV Rafaela Torres][TERMINE] Mer 5 Juin - 22:52
The Die Are Cast ft. Carolyn Adam
Pas de temps à perdre. Il faut emmener cette jeune femme à l’hôpital de toute urgence et c’est ce que je vais faire, dans le respect de la loi et du code de la route malgré tout – bien sûr, il s’agit d’un cas d’urgence et en théorie je suis libre de rouler à la vitesse que je veux mais les autres n’ont aucun moyen de le savoir, et dans le pire des cas ils n’en auraient rien à foutre. J’aurais un gyrophare, une sirène ou quoi que ce soit d’autre je n’hésiterais pas, mais là à part sortir mon insigne et la plaquer contre le pare-brise en espérant que les voitures qui me croisent la voient je ne peux rien faire. Alors je n’ai pas d’autre choix que de respecter les limites si je veux qu’on arrive à destination indemnes.
Je sens venir une remarque de la jeune femme sur ma conduite, alors je me justifie d’avance en disant que je ne vais pas vite pour « montrer l’exemple » - et je le regrette immédiatement parce que cela ne veut rien dire. Bien joué, Rafaela ! je sais que tu as dis ça sans réfléchir mais dans ce cas-là autant fermer ta gueule, c’est quelque chose que tu sais très bien faire. Ou trouve un prétexte censé, genre « je préfère éviter qu’on ait accident » ou « je ne veux pas qu’on se retrouve dans une ambulance pour autre chose qu’un accouchement ». Bon … ce ne sont que des mots, au pire.
- Montrer l’exemple ? À mon bébé ? demande la future mère.
Question légitime.
- Euh … non. Je me suis mal exprimée. Je voulais dire que je suis flic et que du coup je dois respecter le code de la route, mais c’est con parce que c’est un cas d’urgence et que, euh … je pourrais m’en passer en théorie même si, comment dire, j’ai aucun moyen de signaler que c’en est une et, hum … écoutez, le principal c’est que vous arriviez à l’hôpital.
C’est confus, mais je pense qu’elle m’a compris. Je sais que dans ce genre de situation chaque minute compte mais je préfère conduire prudemment plutôt que de risquer de ne pas arriver à destination du tout. Ce qui compte, c’est qu’elle puisse accoucher dans de bonnes conditions, pour son bien et celui de son bébé. D’ailleurs, on arrive. Il ne nous aura pas fallu plus d’une dizaine de minutes.
L’inconnue est rapidement prise en charge et je regarde un peu inquiète le personnel médical l’emmener à l’intérieur – je ne peux m’empêcher de me demander si j’ai fait correctement les choses, si je n’ai pas aggravé la situation de quelque manière que ce soit. Je n’en sais rien, c’est possible après tout ! Je n’ai fais que la faire monter dans ma voiture et la conduire jusqu’ici mais on ne sait jamais, hein ? Peut-être … je ne sais pas. Je crois que je panique juste, pourtant j’ai l’habitude des situations stressantes ; mais un accouchement, c’est tout autre chose ! Il n’y a que pour la naissance de mon frère que je me suis retrouvée autant impliquée … et l’accouchement de Marylin, l’une de mes amies (d’ailleurs je suis la marraine de sa fille et maintenant que j’y pense elle va avoir deux ans dans une semaine) ; et puis maintenant, celui de cette inconnue. Je dois avouer que je ne sais pas trop quoi faire, mais j’ai promis à la jeune femme que j’étais là si elle avait besoin de quoi que ce soit alors je ne vais pas me défiler.
Adossée à ma voiture, les bras croisés, j’attends la suite des évènements. Je m’inquiète pour cette jeune femme et pour son bébé ; solidarité féminine je suppose, et un brin d’instinct maternel. L’empathie et la compassion aussi, car si j’étais à sa place j’aimerais qu’on m’aide et qu’on soit là pour moi tout comme je suis là pour elle. Même si je ne serais jamais à sa place parce que je me consacre à ma carrière, qu’il faudrait que je couche avec un type pour cela et que je n’en ai pas envie et que je ne veux pas non plus me faire inséminer en laboratoire, je ne suis pas une foutue vache. Remarquez, je pourrais simplement trouver un mec avec de bons gènes, le séduire, le ramener chez moi, écarter les cuisses et le laisser faire sa petite affaire en espérant que je sois fécondée. Ca durerait, quoi, cinq minutes ? Mais de toute façon, ce n’est pas à l’ordre du jour. J’aime bien les enfants, mais loin de moi l’idée d’en avoir. Bref, changeons de sujet.
- Excusez-moi mademoiselle, mademoiselle Adam veut vous voir, vient de me dire une infirmière.
Adam, c’est probablement le nom de famille de l’inconnue. C’est vrai que je ne lui ai jamais demandé comment elle s’appelait, mais j’avais d’autres priorités.
- Bien sûr, j’arrive tout de suite.
J’emboîte le pas à l’infirmière et la suit jusque la chambre où le personnel médical s’occupe de l’inconnue. Leurs visages sont songeurs, inquiets même, je comprends rapidement qu’il y a quelque chose qui ne va pas … ou bien c’est normal, parce qu’un accouchement c’est quand même un acte médical important avant d’être un heureux évènement ? Je l’ignore. Je préfère ne pas y penser, ce n’est pas mon rôle, moi je suis là pour … pour quoi déjà ? L’aider comme je peux et la soutenir émotionnellement. Voilà, c’est ça. Faire en sorte qu’elle ne se sente pas trop mal et qu’elle n’ait pas à se soucier d’autre chose que de son accouchement. Je lui ai dit que j’étais là si elle avait besoin de quoi que ce soit, non ? Et comme je ne trahis jamais une promesse, je ferai ce qu’elle me demande.
- J’ai encore besoin de vous. Il faut appeler au Canter’s Deli, ma meilleure amie y travaille et elle sait comment rejoindre mon petit ami. Et si … vous pouviez rester ensuite avec moi … j’ai la trouille. Je ne veux pas mourir ! - Mourir ? Mais vous n’allez pas mourir, je la rassure comme je peux.
Enfin, je ne pense pas. On ne meurt plus lors d’un accouchement de nos jours, si ? C’est rare, en tout cas. Je crois. J’imagine … je n’ai pas les chiffres. Et pas le temps d’y réfléchir.
- J’ai besoin de votre nom, reprends-je. Et du nom de votre amie.
Elle me donne les informations entre deux gémissements de douleur et je me précipite en-dehors de la salle. Bon, trouver un téléphone, appeler le Canter’s Deli, demander à parler à Bella et lui faire part de la situation. Ok … ce n’est pas compliqué. Le plus dur dans tout ça, c’est de savoir comment dire les choses – être suffisamment concise pour ne pas perdre de temps et en même temps être suffisamment exhaustive et claire. Ok, ok, j’ai le temps de penser à tout ça alors que je cherche un téléphone. Et un annuaire aussi, je ne connais pas le numéro. Ils ont sûrement les deux à l’accueil.
J’y vais en courant, c’est plus rapide et chaque seconde compte. Carolyn peut très bien mourir d’un instant à l’autre, même si je ne comprends pas vraiment pourquoi et que je n’ai pas vraiment envie de lui demander. J’espère juste que cela n’arrivera pas … je me sentirais responsable même si ce n’est probablement pas le cas, du moins pas totalement – mais tout va bien se passer, non ? Tout va bien aller, son bébé va naître en bonne santé, son petit-ami va être contacté et la rejoindra quand il le pourra et ils seront heureux. Tout ira bien pour eux, j’en suis persuadée.
- Bonjourvousconnaissezlnumeroducantersdelisilvousplait, demandé-je à toute vitesse à la secrétaire alors que j’arrive à l’accueil en manquant de glisser sur le parquet. - Bonjour … vous dites ? - Est-ce que vous connaissez le numéro du Canter’s Deli s’il vous plaît, je reprends plus calmement, c’est assez urgent.
La femme me fait un signe de tête, se lève de son siège pour aller prendre un gros livre sur l’étagère derrière elle et revient pour me le donner. Je la remercie d’un signe de tête avant de me diriger d’un pas pressé vers le téléphone le plus proche. La secrétaire doit se dire que je suis en train de mourir de faim pour demander le numéro du Canter’s Deli avec tant de véhémence mais j’ignore son sourire en coin.
- Bonjour, je suis bien au Canter’s Deli ? J’aimerais parler à Bella s’il vous plaît. - C’est moi. Bonjour, vous êtes ? répond une voix à l’autre bout du fil. - Je m’appelle Rafaela, c’est Carolyn qui m’a dit de vous appeler. Elle a perdu les eaux en pleine rue, je n’étais pas loin alors je l’ai emmenée à l’hôpital et elle m’a dit que vous saviez comment contacter son petit-ami. - Oh mon dieu, déjà ? Je ... est-ce qu’elle va bien ? - Les médecins s’occupent d’elle, mais on dirait que quelque chose ne va pas … elle dit qu’elle ne veut pas mourir. - Oui, sa grossesse a été … compliquée, pour ne pas rentrer dans les détails. Sinon oui, je sais où contacter son petit-ami, mais il est en Australie en ce moment …
En Australie ? C’est là qu’est le groupe Roadtramp en ce moment. C’est un hasard ou bien est-ce que le petit-ami de Carolyn fait partie de l’entourage du groupe ? C’est probablement un membre du staff, ou un fan qui les suit à chaque date … peu importe.
- En Australie ? Mais vous savez comment le prévenir ? - Oui. Je vais le faire de ce pas. Merci de m’avoir appelée. - De rien, dis-je avant de dire au revoir et de raccrocher.
Le type est en Australie. Bon, ok … j’imagine qu’ils ne s’attendaient pas à ce que l’accouchement survienne si tôt, sinon il ne serait pas parti, n’est-ce pas ? Quoi qu’il en soit, il ne pourra pas revenir ici de sitôt et le nouvel être humain devra passer ses premiers jours de vie sans son père. C’est un peu triste … mais on ne peut rien y faire et il ne faut pas oublier que, fondamentalement, la vie c’est de la merde.
- J’ai fait ce que vous m’avez dit, mais votre petit-ami est à l’étranger, il est en Australie. J’imagine que vous le saviez ?
Je suis revenue auprès de Carolyn, un peu désolée et dépitée. S’il y avait bien un moment où elle avait besoin du soutien de son copain, c’était là ! Mais elle allait devoir faire sans lui … et se contenter de moi. Je vais l’aider du mieux que je pourrai. Euh … qu’est-ce que je dois faire ?
- Entrez ou sortez mais décidez-vous, me crie une des infirmières. - Hein ?
Elle me tend un masque et une espèce de filet qu’on met sur la tête, un truc assez moche dont j’ai oublié le nom.
- Euh … attendez … je ne la connais pas, je l’ai juste amenée ici. Je ne vais pas … - Elle veut que vous restiez avec elle, non ? Alors vous allez rester et nous aider si besoin.
Bon, euh … d’accord. Je n’ai pas le choix on dirait. J’ai dit à Carolyn que je l’aiderait alors je ne vais me défiler de toute façon. Très bien … si elle a besoin de moi, je suis là. Tout cela me rend un peu mal à l’aise, mais je vais faire avec. Qu’est-ce que je vais devoir faire ? Couper le cordon ombilical ? J’aimerais autant ne pas le faire, ce n’est pas quelque chose que l’on confie à la première personne venue. C’est un symbole autant qu’un acte médical et, hum … ah, on verra bien. De toute façon, quoiqu’il se passe je ne me défilerai pas.
@ Billy Lighter
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Sujet: Re: The Die Are Cast [PV Rafaela Torres][TERMINE] Ven 7 Juin - 21:50
The Die is Cast ft. Rafaela Torres
Mon niveau de stress ne pourrait être plus élevé et ce n’est certainement pas à cause de la façon plutôt prudente de conduire de la jeune femme qui m’a porté secours. J’ai plusieurs raisons de m’en faire, entre autre chose, le fait que je ne sois qu’à 7 mois de grossesse pourra entraîner de gros ennuies de santé à ce petit être pour qui je me suis tant battue. Et puis, il y a tout le reste qui pèse au dessus de nos têtes.
Je suis dévorée par la peur et, quand la jeune femme entre dans ma chambre, je ne peux faire autrement que de l’envoyer en mission téléphonique afin que Bella puisse mettre Eddy au courant de la situation. De là où il se trouve, il ne pourra rien faire mais il doit savoir.
- Ben ouais, je savais. C’est qu’il est en tournée en ce moment , lui expliquais-je quand elle revient et semble vouloir m’apprendre qu’Eddy est en ce moment, un petit peu loin. Mais il devait quand même être mis au courant.
Aux contractions qui me martyrisent, s’ajoutent des crampes qui me font l’effet de cisailles à l’intérieur de mes tripes. J’en ai la tête qui tourne et je vois de magnifiques bien qu’inquiétant flocons de neige commencés à danser devant mes yeux.
- Je suis trempée !
Je ne m’en formaliserais pas plus que ça si je n’avais pas déjà perdu mon liquide amniotique et que le souvenir de mon hémorragie ne me hanterait pas encore autant. Les moniteurs auxquels je suis reliée s’emballent et c’est le branle-bas de combat qui s’enclenche.
Je n’ai pas le temps de même pensé aux questions qui pourraient me venir à l’esprit qu’on me prépare pour la suite qui sera vraissemblablement une césarienne. Il y a urgence de mettre mon fils au monde, de ce que je comprends, puisque son petit cœur supporte très mal le choc dans lequel le plonge sa naissance imminente.
Du coin de l’œil, je vois qu’on déguise la jeune femme et c’est là que je réalise que…
- Je ne sais pas votre nom ! Quel est votre nom ?
Je voulais que ce soit Eddy qui soit avec moi pour ce moment important pour nous deux. Ou Bella, pour le représenter, pour me tenir la main et me dire que toit ira bien. Pas une inconnue, aussi gentille puisse t-elle être. Je ne lui en veux pas à elle, mais à la vie qui semble vraiment se jouer de moi et j’en viens à penser que jamais je n’aurais dû aller à ce concert. Je n’aurais pas rencontré intimement Eddy et je ne serais pas tombé enceinte de lui. Je ne serais pas tombé enceinte tout court !
- Je n’ai même pas fait la valise du bébé !
Ni la mienne d’ailleurs !
Qu’est-ce que je suis supposé avoir pour le bébé ? Des petits pyjamas, et des bonnets. Ouais, j’en ai un super chouette sur lequel j’ai fait broder ‘’ Roadtramp’’ et puis des couches aussi, et des petites couvertures toutes douces. J’ai tout ça, chez moi, dans des tiroirs ou des sacs parce que je n’ai pas eu le temps de rien laver, je n’étais pas prête.
On peut recommencer ?
La panique, ça fait vraiment des ravages dans la tête et dans le corps. Les nerfs me lâchent et je tremble, mes pensées sont confuses et vont en tous les sens. J’en perds même le fil des évènements.
Je vois les lumières défiler au dessus de ma tête alors qu’on me roule dans le corridor puis, au travers des portes battantes jusque dans une salle où sont déjà postés des médecins masqués et gantés. Et avant même que je ne puisse m’objecter à quoi que ce soit, on me place un masque sur le visage et celui qui se tient au dessus de ma tête me dit ‘’ J’ai toujours la bonne dose !
La bonne dose de quoi ?
Cette réponse là, je ne l’aurai pas. Du moins, pas tout de suite. Et peut-être même jamais...
@ Billy Lighter
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Sujet: Re: The Die Are Cast [PV Rafaela Torres][TERMINE] Jeu 20 Juin - 19:08
The Die Are Cast ft. Carolyn Adam
Bon. Le petit-ami de Carolyn est en Australie, à des milliers de kilomètres d’elle, alors il va falloir que je le remplace ; euh, c’est une étrange manière de dire les choses – je veux plutôt dire que c’est à moi qu’échoit le rôle de la soutenir comme je le peux pendant qu’elle met au monde, avec une joie certaine mais aussi j’imagine beaucoup de souffrance, son bébé. Ça ne veut pas dire que je vais lui tenir la main et l’embrasser sur le front non plus, ça serait un peu bizarre surtout pour elle, mais que, comme je lui ai dit plus tôt dans ma voiture alors qu’on la mettait sur un brancard, que j’étais là si elle avait besoin de moi. Et ça veut dire aussi … que si quelque chose se passe mal, j’en serais en partie responsable. Vraiment ? Sûrement que non … mais je ne peux pas m’empêcher d’y penser.
Carolyn n’est pas du tout surprise quand je lui annonce que son petit-ami est en Australie. Et moi, je ne suis pas non plus surprise qu’elle le soit – mais j’imagine qu’elle aurait voulu qu’elle perde les eaux juste un peu plus tard, quelques jours, quelques semaines, quand il aurait été là. A ma place. Mais bon, ce n’est pas vraiment à elle de décider, hein ? C’est juste que le bambin a décidé qu’il était suffisamment fort pour sortir de son logement tout frais payés et affronter le monde.
- Ce qui compte, c’est qu’il sache, et qu’il pense à vous et à votre enfant, je réponds à Carolyn, peu importe la distance qui vous sépare.
C’est un peu fleur bleue comme discours, et ce n’est pas du tout mon genre, mais c’est comme ça.
Un peu de temps passe. Je sens la nervosité de Carolyn qui augmente, je sens l’inquiétude du personnel médical, je sens mon propre stress monter. J’entends les médecins parler entre eux de césarienne – c’est ça la suite du programme ? Si oui, je ne vois pas vraiment à quoi je pourrais bien servir, mais j’ai fait une promesse alors je vais rester là. De toute façon, j’ai déjà tout l’accoutrement – le masque, l’espèce de bonnet moche, on me tend même une blouse semblable à celle que les médecins et autres infirmiers portent. C’est la procédure standard j’imagine, ils connaissent leur boulot. En tout cas, je …
- Je ne sais pas votre nom ! Quel est votre nom, s’écrie soudain Carolyn. - Rafaela Torres.
Voilà, ça suffit comme réponse. Pas besoin de rajouter « enchantée », ni « agent de police de rang 3 au LAPD, peut-être bientôt sergent » ou je ne sais quelle connerie – parce que j’ai la sensation désagréable d’en avoir dit alors que ce n’est vraiment pas mon genre.
- J’imagine que vous auriez préféré que ce soit quelqu’un d’autre à ma place, hein ? Mais vous n’avez pas vraiment pu décider …
… et voilà, j’ai pas pu m’empêcher d’en rajouter. Cette fois j’ai tenté un peu d’humour mais je ne suis pas certaine que cela fasse mouche, parce que je suis vraiment nulle à ça et que Carolyn n’est pas d’humeur à rire je présume. On a autre chose à faire qu’écouter des blagues (surtout merdiques) lorsqu’on s’apprête à éjecter quelque chose de la taille d’une pastèque par son vagin. Hum, pardon. De toute façon, elle n’a pas l’air de ne serait-ce qu’avoir entendu, plutôt préoccupée par le fait qu’elle n’ait pas eu le temps de faire la valise de son bébé. Hum … peut-être que le bébé a décidé de naître plus tôt que prévu ? Je ne me suis pas posée la question, et je ne l’ai pas posée non plus à Carolyn parce que je n’osais pas, mais il semblerait que ce soit le cas. C’est sans doute pour cela que tout le monde a l’air si préoccupé et inquiet … une grossesse qui se termine avant la date prévue, ce n’est jamais bon signe. Je n’ai pas assez de connaissances en obstétrique pour en être certaine, et je n’aurai jamais besoin de me renseigner vraiment sur le sujet à moins peut-être qu’on trouve d’ici quelques années un moyen de défier les lois de la nature en permettant à deux gamètes femelle de créer un embryon, ce qui … pourquoi je parle de ça, putain ? Je ne veux même pas d’enfant en plus.
- Je suis sûr qu’ils pourront vous prêter des affaires ici, en attendant, réponds-je à Carolyn. Puis plus tard votre copain ou votre amie Bella pourront vous apporter ce qu’il vous faut, j’imagine.
Ouais … même si son copain est à l’étranger et que lorsqu’il reviendra il aura sûrement plus envie de voir Carolyn et leur enfant que de s’occuper de la layette. Tant qu’elle ne me demande pas à moi de l faire … parce que ce serait placer une bien trop grande confiance en l’inconnue que je suis pour elle et qu’aller chez elle en son absence, même avec son accord, ne me mets pas à l’aise. Mais il y a plus important dans l’immédiat, de toute façon, hein ? Il faut d’abord que ce gamin naisse et aille bien avant de l’habiller. Et les premiers jours, il ne fera que dormir emmitouflé dans une couverture, non ? C’est l’image que je me fais d’un nourrisson en tout cas – une toute petite chose fragile et délicate, qui dort, puis mange, puis dort, puis mange, puis fait caca et re-mange, puis re-dort, et … bref.
Que va-t-il se passer maintenant ? Une césarienne, comme je le pensais. Un médecin vient de me le confirmer et alors que je m’apprête à lui demander comment je pourrais me montrer utile, quelqu’un fait un signe en s’écriant que le bloc est prêt et qu’on peut y aller. Bon … alors allons-y. Je rassure comme je peux Carolyn alors qu’on se dirige vers une nouvelle salle au bout d’un couloir qui me semble infini – j’imagine qu’il l’est encore plus pour la pauvre parturiente. Bordel, il est grand cet hôpital. Je tiens le bras de Carolyn en lui disant que tout va bien se passer, que son bébé va être grand, fort et en pleine santé, qu’ils iront bien tous les deux. Je ne me sens pas très à l’aise, j’ai l’impression que j’ai pris le rôle de quelqu’un d’autre et dans les faits c’est le cas, mais je le fais quand même. Parce qu’elle a besoin qu’on la rassure, elle a besoin d’optimisme, de pensées heureuses et de promesses d’un bel avenir. Et je m’efforce à sourire pour qu’elle se dise que tout va bien et que malgré la douleur elle ne doit pas oublier d’être heureuse – c’est une naissance, celle de son fils ou sa fille après tout ! Même si elle a plutôt mal commencé, tout ira bien. Je l’espère …
Les médecins s’affairent et je me mets un peu en retrait, regardant ce spectacle à la fois chaotique et parfaitement calculé, procédurier, protocolaire. Je ne touche à rien, je ne dis rien non plus par peur de les déranger dans leur boulot, je me contente d’un sourire à Carolyn alors que l’anesthésiste se penche vers elle pour lui injecter je ne sais pas quoi. Anesthésie générale ? Péridurale ? Autre chose ? Je ne sais pas, je ne vois pas si Carolyn est encore bien réveillée mais ce qui est certain c’est que son cœur qui battait si fort dans sa poitrine s’est calmé et que je ne ressens presque plus son angoisse.
- Tout va bien se passer ! je m’écrie sans être certaine qu’elle m’entende, entre l’anesthésie et le brouhaha des médecins en pleine action.
J’ai envie de dire que le plus dur est fait, mais dans les faits je ne sais pas si c’est le cas. Le plus gros de la douleur est derrière elle, mais je ne suis pas certaine que la césarienne soit totalement sans douleur non plus. Je sais que ce n’est pas vraiment comparable, mais lorsque qu’on m’a suturé le bras après qu’un connard de chien m’ait mordu quand j’avais seize ans même sous anesthésie je sentais parfaitement les allers et retours de l’aiguille, les fils que l’on posait … bon, je ne dirais pas que je souffrais vraiment, en fait ça me chatouillait plus qu’autre chose, mais … Carolyn ressent peut-être la même chose, même si les deux opérations n’ont pas grand-chose en commun ?
Je n’ai pas envie de le savoir, en fait. Pas plus que je n’ai envie de m’approcher pour observer l’opération plus en détail. Parce que ça reste un peu dégueu hein, la chirurgie c’est pas quelque chose de beau même si le sang ne me gêne pas, et puis parce que ce serait un peu traumatisant et gênant de voir une inconnue se faire inciser au niveau de son, euh … temple de la vie. Et puis je gênerais les médecins plus qu’autre chose … alors je vais me contenter d’attendre.
De longues minutes passent. J’observe le visage en partie masqué du chirurgien, de l’anesthésiste, des sages-femmes. Ils ont tous l’air concentré, ce qui est une bonne nouvelle car ils n’ont plus l’air préoccupé et inquiet comme il y a encore peu de temps. Alors tout va bien, n’est-ce pas ? J’ose faire quelques pas vers eux. En fait, j’aimerais juste savoir si Carolyn va bien, si elle est consciente ou non, sous l’effet de l’anesthésie ou pas … si elle est vivante. Parce qu’elle était plutôt pessimiste à ce niveau-là, et que maintenant que je comprends à peu près pourquoi, je suis inquiète moi aussi. Parce que j’aurais sa mort sur ma conscience, inévitablement. Et peut-être celle de son enfant si les choses tournent vraiment mal – mais j’aime à penser que tout ira bien. Carolyn va bien aller, son bébé aussi, et je trouverais le moyen de me rendre utile à l’une ou à l’autre parce que depuis que je suis entrée dans le bloc opératoire je n’ai fait grand-chose. Bon, je l’ai conduite jusqu’ici, c’est vrai, j’imagine que c’est déjà bien. Je ne cherche aucune satisfaction personnelle, de toute façon. J’ai juste eu l’impression … que je devais le faire.
Un cri interrompt mes pensées, suivi de pleurs. Bon sang, j’espère que tout va bien. Que ce cri et ces pleurs sont ceux d’un nouveau-né, que je vais voir le bonheur irradier le visage de Carolyn, un tout petit humain posé sur elle. Sinon, on vit vraiment dans un monde de merde …
… mais en même temps, je sais déjà que c’est le cas. Mais je sais aussi que de magnifiques plantes peuvent pousser sur de la merde, alors je garde espoir. Tout ira bien.
@ Billy Lighter
Spoiler:
Evidemment, je suis désolé du délai de ma réponse :S J'espère qu'elle te plaira malgré tout !
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Sujet: Re: The Die Are Cast [PV Rafaela Torres][TERMINE] Ven 21 Juin - 3:17
The Die is Cast ft. Rafaela Torres
- Tu t’appelles comment ?
- Carolyn. Alors ? On t’a déjà dit que tu étais mignon en sueur ?
- Et non, on m’a jamais dit que j’étais mignon en sueur. On me dit plutôt d’aller prendre un douche en générale quand c’est comme ça ! T’as pensé quoi du concert ? Tant qu’on peut avoir un avis en direct de fans, autant en profiter.
- C’était génial ! La pyrotechnie digne des plus grands ! J’ai trouvé l’enchaînement parfait, tu sais, bien dosé avec vos chansons déjà connues et celles du nouvel album et… je crois que tout le monde est tombé sur le cul avec Never Cared.
- Combien de temps avant que la loge se transforme en baisodrome, d’après toi, Carolyn ?
- Je dirais 10 minutes, pas plus et ça c’est en étant généreuse.
- Heu… Si ça te gêne, on pourrait les laisser et allez discuter ailleurs où on sera plus tranquilles ? Qu’est-ce que t’en pense ? Fait meilleur, dans le désert, à cette heure-ci.
Le temps aurait dû s’arrêter à ce moment précis. Au moment où j’ai pris la décision de suivre Eddy sur à l’extérieur des coulisses de fortunes aménagés dans tes conteneurs surdimensionnés. Nous aurions dû rester avec les autres, bien que je ne voulais pas vraiment tenir la chandelle à Clepto et alimenter le malaise avec Eddy en se regardant de temps en temps, souriant de gêne quand, pas très loin de nous, la température aurait continué de grimper.
Rien n’a été planifié de ma part, sauf peut-être de tout faire pour essayer de les voir, eux, Roadtramp, d’un peu plus proche. C’est ce que je faisais de mieux, avant. Quand j’étais une groupie à temps plein et que je n’avais rien de plus à penser que le prochain concert sur la longue liste. Tout a basculé, sur le toit d’une fourgonnette, avec un couché de soleil spectaculaire, tout était parfait, tout était fait pour.
Ou pas, parce qu’il était en couple.
- Salut ! Je…heu… ne sais pas si tu te souviens de moi… Death Valley, sur le toit de la camionnette…
- Pourquoi je me rappellerais pas ? Tu veux qu’on prenne une bière et qu’on aille la boire dehors ?
- Eddy je… En fait, j’ai un truc vraiment important à te dire !
- Hum… heu… vas-y… Important comment ?
- Je suis enceinte.
Je lui ai pourtant dis, que j ‘avais la trouille, que ce bébé là, il était loin d’être planifié et… pourtant ! Ma première idée était-elle vraiment la bonne ? Je voulais me faire avorter, mettre ça derrière moi, ou plutôt derrière nous et le laisser libre de faire ses propres choix. Je n’aurais pas dû écouter Bella qui me répétait que c’était aussi ses responsabilités, que je n’avais pas à traverser ça toute seule et qu’il avait le droit de savoir. Combien d’hommes ont des enfants sans le savoir et ils vivent très bien avec ça… bon ok c’est facile de bien vivre quand on sait pas ce qui nous pèse au dessus de la tête. Ce que je veux dire c’est que c’était mon oublie, ma putain de pilule que je n’ai pas prise, une fois, une seule fois depuis la toute première fois où j’ai commencer à prendre ce genre de contraception et il a fallu que cette seule et unique fois nous conduise, Eddy et moi, dans une sphère d’épouvante beaucoup trop grosse pour nos frêles épaules, même si les siennes, elle sont beaucoup plus balèzes que les miennes, en réalité.
Toute la ribambelle de question. S’il est bien de lui, ça, y’a aucun doute ou alors je suis la nouvelle Sainte-Pas-Tout-A-Fait-Vierge. Puis, qu’est-ce qu’on fait ? J’avorte ou non, pile ou face ? L’adoption ? Il n’en est pas question ! J’avais mes raisons ! Porter un enfant, l’aimer, parce que je l’aimais déjà, même morte de trouille, je n’aurais pas eu la force de le donner, ensuite… L’élever ? Ensemble, vraiment ensemble ou ensemble mais chacun chez soi ?
Ensemble, vraiment ensemble qui a fini par être ensemble mais un petit peu moins ensemble parce qu’Eddy se devait de reprendre le chemin de la tournée et moi, mal en point avec une ordonnance de garder le lit. Une occasion en or de multiplier les questions, de me forger de nouvelles inquiétude et…
- C’est un garçon ! Allez mon bonhomme, respire.... respire, allez…. Voilà ! Amenez-le en néo-natalité pendant qu’on s’occupe de la mère.
Je tremble tellement, attachée sur la table d’opération, parce que les femmes enceintes ont pour réflexe de toujours se caresser le ventre, m’as t’on un jour expliqué, à moitié éveillée, sentant mon ventre se faire tirer d’un côté puis de l’autre, j’ai mal, mais genre, vraiment très, très mal. Et puis je me sens horriblement vide
Il s’est écoulé combien de temps, depuis le moment où j’ai cru entendre le premier cri de mon fils et maintenant, quand j’ouvre les yeux, dans une chambre impersonnelle, beige et déprimante ?
- Vous êtes encore là ? Wow… vous avez vraiment le cœur grand pour rester tout ce temps avec une parfaite inconnu qui doit avoir l’air d’un zombie.
Oui, c’est un semblant d’humour. En fait, je meurs d’impatience et de trouille, de savoir si mon fils est vivant et s’il va bien. Je redoute une mauvaise nouvelle mais j’ai la certitude de l’avoir entendu pleurer, malgré l’anesthésie, malgré le brouillard.
- Savez-vous si… l’avez-vous vu ?
Puis il faudra prévenir Eddy. Si j’ai le droit de faire un appel engendrant ce genre de frais depuis ma chambre d’hôpital, je dois impérativement appeler Eddy et lui dire ce qu’il en est, qu’importe si c’est une bonne ou une mauvaise nouvelle.
Alors je regarde Rafaela, oui il me semble bien que ce soit son prénom, c’est ce qu’elle m’a dit, essayant de décoder sur son visage, un indice de réponse.
@ Billy Lighter
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Sujet: Re: The Die Are Cast [PV Rafaela Torres][TERMINE] Mar 25 Juin - 21:45
The Die Are Cast ft. Carolyn Adam
Ca y est, le bébé est né. Je suis restée en retrait durant toute la procédure mais lorsque ces pleurs qu’il m’a semblé avoir entendus ont retenti à nouveau, j’en ai eu la certitude. Maintenant, ce qui m’inquiète, c’est Carolyn. Elle craignait de ne pas survivre à l’accouchement, et je sais qu’elle ne disait pas cela uniquement sous le coup de la panique de l’accouchement, de l’angoisse de l’avant-terme … non, c’était une véritable peur, une crainte profonde. Je ne sais pas d’où elle vient, pour être honnête, et de toute façon cela ne me regarde pas ; mais je sais que je ne veux pas que son enfant vive ses premiers instants dans un monde sans elle. Perdre un parent, c’est quelque chose de terrible – je suis bien placée pour le savoir – même si le bébé est bien trop jeune pour en être affecté ou même simplement le comprendre. Mais Carolyn est en vie, de toute façon, hein ? J’en suis certaine.
- Vous êtes toujours là ? s’amuse une sage-femme.
D’autres personnes en blouse passent devant moi – on transporte la jeune mère toujours endormie dans une nouvelle salle. Encore une fois ; et son bébé, où est-il passé ? Je n’ai pas vraiment eu le temps de voir mais il me semblait qu’elle n’était pas avec elle. Bon … je m’en inquiéterai plus tard.
- Je ne pouvais juste pas partir, réponds-je.
C’est con et cliché comme tout, cette phrase, mais j’en ai rien à foutre. C’est moi qui ai amené Carolyn ici alors je ne pouvais pas simplement m’en aller en espérant ne pas voir son nom le lendemain dans la rubrique nécrologique d’un journal local … et puis je lui ai dit que je resterai à ses côtés au cas où elle ait besoin de quoi que ce soit, n’est-ce pas ? C’est une idée fixe chez moi, je sais, mais je ne trahis pas les promesses que j’ai fait. J’espère que j’aurais su me rendre utile … que l’aurais rendu un peu heureuse, un peu plus sereine … mais je dois arrêter de parler comme si elle était morte. Elle va bien. Elle va bien, et elle va se réveiller. Elle va bien, elle va se réveiller et elle va pouvoir voir pour la première fois son enfant et vivre le début d’une longue histoire d’amour …
- Le bébé … comment va-t-il ?
Je pose la question dans le vide parce que tout le monde a déjà quitté la salle d’opération. Bon … je vais sortir aussi avant que quelqu’un ne vienne me dire de décamper.
Ça y est, c’est fini, quel soulagement … je n’en suis pas à mon premier accouchement (ça sonne bizarre dit comme ça) mais c’est la première fois que je suis aussi impliquée - je l’ai amenée ici, je lui ai fourni tout le soutien moral dont j’étais capable, j’ai fait en sorte que son copain situé à des milliers de kilomètres de là soit prévenu et je suis restée avec elle jusqu’au bout. Ce fut un début de journée … productif. Et ce n’est pas encore tout à fait terminé. Il faut que je revoie Carolyn et son bébé, m’assurer qu’ils vont bien et qu’ils ne manquent de rien. Je ne sais que ce n’est pas mon rôle, je ne suis pas une infirmière, mais je veux m’assurer que tout va bien avant de rentrer chez moi.
- Et cet accoutrement, je le mets où ? je pense à voix haute.
Parce que je suis toujours vêtue de ma blouse, de mon masque et de mon espèce de bonnet, là. Ils ont l’air à usage unique mais j’imagine que ça ne se jette pas dans la première poubelle venue. Bah, je vais les enlever et les laisser dans la salle, j’imagine que le personnel d’entretien saura quoi en faire. Ensuite, je vais aller prendre un café bien mérité et aller voir Carolyn. Ouais, bonne idée.
***
- Excusez-moi, vous savez dans quelle chambre se trouve Mlle Adam ? Elle a été admise aujourd’hui, et elle vient d’accoucher.
Un bon quart d’heure est passé. Le café m’a revigorée et je suis retournée à l’accueil demander quelques informations.
- Ah, oui. C’est vous qui êtes venue avec elle, non ? me répond l’hôtesse, elle est chambre 57. Ce n’est qu’à quelques couloirs d’ici, vous trouverez rapidement. - Merci. Et son bébé … vous savez quelque chose ? - Il est en néonatalogie. 1er étage, et suivez les panneaux. - Merci beaucoup.
Je la salue d’un signe de tête, prend une gorgée de café et me mets en route vers la chambre 57. Je pourrais aller voir le bébé en premier lieu mais … je ne sais pas si Carolyn a déjà eu l’occasion de le voir et si ce n’est pas le cas je m’en voudrais de découvrir son nouveau-né avant elle. C’est peut-être bizarre comme façon de penser, je ne sais pas … mais je n’ai jamais dit que j’étais toujours censée.
Bon, chambre 51, 53, 55 … ah, voilà, la chambre 57 ! Je frappe doucement à la porte, à trois reprises. Aucune réponse. Bon … j’imagine qu’elle est encore sous le coup de l’anesthésie. Ce n’est grave, je serai là quand elle se réveillera. Elle sera contente de me voir, je pense – qui sait ce qu’il se serait passé si elle ne m’avait pas rencontrée dans cette rue ! Elle aurait croisé quelqu’un d’autre sûrement, mais est-ce qu’elle serait arrivée à temps ? Bah, sans doute que oui, n’importe qui aurait pu être à ma place. Après, est-ce que tout le monde serait restée jusqu’à la toute fin comme je l’ai fait ?
- Vous êtes encore là ? Wow… vous avez vraiment le cœur grand pour rester tout ce temps avec une parfaite inconnu qui doit avoir l’air d’un zombie.
Oh, elle s’est réveillée, très bien ! Je lui souris timidement et pose ma main sur son bras.
- Ca ne me gêne pas. Vous êtes un très joli zombie.
Encore une blague ? Décidément ...
- Savez-vous si… l’avez-vous vu ? me demande Carolyn. - Je ne voulais pas le voir avant que vous ne le voyiez. Mais je crois qu’il va bien.
Je me mordille les lèvres, un peu gênée, et je reprends :
- Pardon. Si vous êtes vraiment inquiète, je peux aller le voir tout de suite.
Hum. C’est un peu gênant …
- Mais vous, comment allez-vous ? J’imagine que ça n’a pas dû être une partie de plaisir.
@ Billy Lighter
Spoiler:
Désolé, c'est un peu plus court que d'habitude.
Carolyn Adam
Invité
Sujet: Re: The Die Are Cast [PV Rafaela Torres][TERMINE] Mer 26 Juin - 23:59
The Die is Cast ft. Rafaela Torres
J’aurais souhaité trouvé Eddy à mon chevet, plutôt que Rafaela, bien que je lui doive beaucoup, pour tout ce qu’elle a fait pour moi. Je lui serai toujours reconnaissante d’ailleurs mais je crois qu’il est normal de vouloir le père de mon bébé près de moi en ce moment, bien que je sache que, même avec toute la volonté du monde, il n’aurait jamais pu être ici à temps. Et ça s’est s’il a eu le message.
Ma bouche est pâteuse et j’ai un arrière goût ferreux dans la gorge, probablement à cause de l’anesthésiant. Ma vision est légèrement trouble mais ce n’est rien à comparer mon ventre qui semble être en feu. Un pansement est fixé à ma peau, assurément pour couvrir la plaie laissé par la césarienne.
La présence de Rafaela est tout de même réconfortante. Je me sens moins seule, surtout que je redoute d’apprendre une mauvaise nouvelle. Pendant 7 mois, j’ai porté une petite boule de vie dont je me suis efforcé de protéger, contre les jugements des gens qui ne comprenaient pas ma décision de mener ma grossesse à terme, Eddy, le premier. J’ai essayé de lui donner le meilleur de moi-même, de construire un bébé en santé, au péril de ma mienne et mon mental, je n’en parle même pas.
J’ai lutté, j’ai prié, j’ai crains et j’ai pleuré, plus que dans toute ma vie. J’ai traversé un véritable calvaire et maintenant, je suis en suspend, espérant que Rafaela me répondra, sans faire perdurer le mystère.
Déjà, je lui suis reconnaissante de minimiser ma tronche qui doit rivaliser avec La Nuit Des Morts Vivants ! Cependant, je fronce des sourcils, ne sachant trop quoi penser quand elle me dit qu’elle croit que mon bébé va bien.
- Oui, j’aimerais vraiment que vous y alliez. J’ai besoin de savoir comment il va.
Il a quitté le nid avant la fin, j’estime la situation plutôt inquiétante, surtout, sachant que nous avions que très peu de chance de s’en sortir tous les deux. Peut-être qu’il est né, respiré puis maintenant… oh, non ! Je refuse d’y penser… bien que ce soit plus fort que moi.
- Moi ? Heu… je n’ai pas vraiment eu conscience de rien mais je n’irai bien que lorsque que j’aurai vu mon bébé.
Je panique un peu, retrouvant petit à petit le contrôle de mes mains, assez pour appuyer sur la petite sonnette reliée au poste de garde et alerter l’infirmière qui arrive presque aussitôt.
- Vous avez demandé, Mademoiselle Adam ?
- Oui, mon bébé … Je veux le voir !
Incapable de marcher, mon corps étant encore ramolli sous le coup de l’anesthésie, c’est en fauteuil roulant, poussé par Rafaela que je me rends à la pouponnière, rencontré le plus beau petit guerrier que la terre ait jamais porté.
- Il est… si minuscule !
Mon regard passe un instant de mon fils à Rafaela quand je découvre avec émotion que même hors de mon ventre dans lequel il était en sécurité, mon fils continu de se battre. Les prochaines heures seront décisives pour lui. Il est au bas de l’Everest et doit le grimper, un jour à la fois.
Ses petits bras, ses petites jambes… il a des aiguilles et des tubes qui passent de partout. C’est un triste spectacle duquel je n’arrive pas à détacher les yeux car, dès la première seconde où je l’ai aperçu, je me suis convaincu que, si je le quitte, ne serait-ce que pour un battement de cils, je risque de manquer un instant précieux de sa vie.
@ Billy Lighter
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The Die Are Cast [PV Rafaela Torres][TERMINE]
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