Je ne venais point souvent à Malibu. Parfois, en été, quand je prenais quelques vacances, il m’arrivait de me promener sur les plages de cet endroit où les riches aimaient résider. Je n’avais pas les moyens d’habiter ici mais, même si je les avais, je n’en aurais point l’envie.

Si j’étais venu jusqu’à Malibu en ce jour, ce n’était point pour une promenade mais bien pour un rendez-vous au Los Robles Hospital. Je n’y allais point pour un quelconque visite médicale mais bien pour un rendez-vous d’affaire.

En effet, je devais me montrer prévoyant et avoir quelques coups d’avances. Or, The Burning Fire sera amené, dans le futur, à faire des tournées. Cependant, l’état de Stone et sa maladie incurable faisait que je devais faire quelques ajustements afin de ne pas reproduire les mêmes erreurs que lors de la tournée précédente. C’est pour cela qu’embarquer un médecin pour nous suivre afin de surveiller l’état de Stone et intervenir en cas de besoin. Car je savais bien que le batteur attendait toujours la dernière minute avant de prévenir d’un état préoccupant.

Ainsi, j’avais cherché le médecin en question et je m’étais tourné vers le Los Robles Hospital car il a très bonne réputation. Là-bas on m’avait conseillé un nouveau médecin pour ma demande : le Docteur Elizabeth Spencer. J’avais contacté celle-ci apprenant, de ce fait, que nous venions du même pays. J’avais brièvement parlé de ma proposition et nous avions convié d’un rendez-vous.

Après m’être garé au Los Robles Hospital, je m’étais dirigé vers le cabinet du Docteur Spencer. J’avais toqué à la porte et était entré quand elle m’en avait donné l’autorisation.

-Bonjour Docteur Spencer.

Je m’étais installer face à elle. Je pouvais, maintenant, mettre un visage sur la voix de Spencer. Elle était jeune et avait un regard vif et intelligent.

-Merci de m’avoir reçu.

Nous avions échangés quelques politesses et je n’avais point trainé avant d’entrer dans le vif du sujet.

-Comme je vous l’ai un peu expliqué au téléphone, je cherche actuellement un médecin qui pourrait suivre The Burning Fire lors d’une futur tournée. Il s’agira, bien sûr, d’un travail saisonnier et à temps plein. D’habitude, je me contente d’appeler un médecin local lorsqu’il y a un problème mais l’état d’Howard Stone me poussa à prendre des précaution supplémentaire. J’imagine que vous avez eu vent, par la presse, de ses soucis de santé. Sauf si la vie people des musiciens de Los Angeles ne vous intéresse guère ce que je peux comprendre.

@ Billy Lighter

J’étais à Los Angeles depuis combien de temps, maintenant ? Déjà huit mois que je me plaisais à exercer mon métier au Los Robles Hospital avec des collègues qui n’en avaient rien à faire que je sois une femme, contrairement de là où je venais et où ma passion pour la médecine semblait déranger toute une cohorte de confrère masculin.

Tout était plus facile à Los Angeles, non pas dans le travail, mais dans le contact humain, du moins c’est ce que je ressentais. Peut-être qu’ici, les gens ont assez confiance en eux pour éviter d’écraser les autres pour se donner un faux sentiment de supériorité. J’étais comblée et je ne regrettais pas cette décision assez drastique de quitter mon pays de naissance pour déménager à l’autre bout du monde.

On m’avait contacté récemment.

Timmy Evans, un manager, désirait me rencontrer, non pas pour mes talents de chanteuses, ils sont inexistants de toute manière, mais pour me parler d’une tournée embryonnaire pour le moment et de son besoin de trouver un médecin qui saurait veiller sur la santé de ses protégés partout au travers le globe.

Si j’avais accepté d’ambler de le rencontrer, j’avais légèrement regretté ensuite, je me sentant pas à la hauteur pour ce genre de mission. En fait, non. Je me savais à la hauteur mais je commençais à peine à établit ma clientèle et à développer de bons liens avec tout le staff du Los Robles, que je doutais que je puisse avoir envie de jouer le médecin de garde pour un groupe de musiciens. Ils devaient être dissipés, des alcooliques et des fumeurs de marijuana niveau expert. J’imaginais diagnostiquer des pharyngites et de gueules de bois. Faire des injections de vitamine ou soigner des migraines.

Je passais près d’annuler ma rencontre mais quelque chose me disait de ne pas le faire, d’au moins laisser sa chance à Timmy Evans de me vendre sa salade et qu’ensuite, j’aurais tout le loisir de prendre ma décision. Il ne venait tout de même pas me demander en mariage, façon de parler, bien entendu !

Timmy Evans était un homme ponctuel, j’aimai les gens ponctuels, surtout quand c’était eux qui demandaient audience.

- Vous pouvez entrer!

Il avait fière allure, le manager mais rien de bien surprenant pour un anglai, le contraire m’aurait grandement surprise et fort probablement déstabilisé.

- C’est avec plaisir. Vous avez piqué ma curiosité, je me dois d’être honnête.

Je me versais un thé, un vrai Hornimans et non pas l’une de ces horribles thés en sachet bon marché que l’on retrouvait ici. Je m’assurais de toujours en avoir à mon cabinet ce qui me permis d’en offrir une tasse à mon homonyme anglais.

Je l’écoutais attentivement, ensuite, me parler de ce qu’il avait à me proposer. J’aimais qu’il ne tourne pas autour du pot inutilement, c’était toujours une perte de temps que de mettre de la broderie inutile autour d’un col de chemise.

- J’ai eu vent de la presse, oui, mais la presse a différente sources selon qui signe l’article. Si vous m’en disiez plus sur l’état de santé d’Howard Stone ?

Je voulais un portrait précis de l’affaire et ensuite, un de l’homme pour savoir à quel genre de spécimen j’aurais à faire. Je n’avais pas envie de perdre mon temps avec un être dissipé et devoir faire des miracles au nom de Dieu chaque soir après un concert. Il me faudrait le rencontrer, seul ou avec son manager. Avec son manager, de préférence ainsi tous auraient la même chanson en tête.    
 
- Je vais vous posez une question franche et je n’attends qu’une réponse honnête. Cherchez vous en fait une babysitter pour votre grand malade et de la déguiser sous un uniforme de médecin allait aider à faire passer la pilule ? À quoi dois-je m’attendre du personnage ?

@ Billy Lighter

Nous étions passés par les politesses de base avec le Docteur Spencer dont l’accent me prouvait que nous avions les mêmes origines. Ça expliquait certainement sa grande classe. Il n’y avait rien n’à faire, les Américains avaient un tout autre style que les Anglais. Ils étaient moins raffinés.

J’avais piqué la curiosité de Spencer. J’imagine que ce n’est pas tous les jours qu’un manager rencontre un Docteur afin de discuter d’une tournée. Pourtant, la situation actuelle de The Burning Fire et, particulièrement, de Stone ne me laissait guère le choix.

Le Docteur Spencer s’était versée un thé et m’en avais servi un aussi. Cela m’avait arraché un sourire et Dieu sait combien il est difficile de m’en arracher un. C’était rare que je me fasse servir un thé lors d’un entretien.

-Merci beaucoup. Ça fait plaisir de voir des personnes qui ont du goût pour le thé. Le vrai thé.

Parce que Spencer n’avait point choisi les thés qu’on trouvait dans les grandes surfaces. Ici, c’était du vrai thé. Ce qui était d’autant plus appréciable.

J’avais laissé le thé infuser tout en entrant dans le vif du sujet. Il était inutile de laisser planner le suspens. Ainsi, j’avais parlé de la condition de Stone qui avait été succinctement rapportée par la presse. C’est tout naturellement que Spencer voulait en savoir plus.

-Stone souffre d’une bronchopneumopathie chronique obstructive. Il suit un traitement journalier et est suivi par divers médecins. Seulement, il n’est pas à l’abri des bronchites qui peuvent facilement s’aggraver dans son cas. C’est ce qu’il s’est passé à la dernière tournée avant que le diagnostique de sa maladie ne soit posé. Bien entendu, s’il n’est pas suivi en tournée, les risques augmente ce qui mettrait en péril toute la tournée. J’aimerais, en vous engageant, diminuer ces risques au maximum.

Cependant, Spencer n’était point dupe. Elle voulait savoir si je l’engageait en tant que médecin ou comme baby-sitter. Ainsi, elle voulait un portrait de Stone lui-même. Je ne pouvais point lui cacher la vérité. Pas si on devait instaurer une relation de confiance.

-Stone est inconscient et immature. Je ne vais pas vous le cacher. C’est un alcoolique. La seule amélioration est qu’il semble avoir définitivement arrêté toute drogue ainsi que la cigarette. Mais je ne crois pas aux miracles… Il ne faut pas écarter la possibilité qu’il replonge.

J’avais bu une gorgée de thé.

-Je ne vous demande pas de le surveiller. Je ne vous demande pas de lui faire la morale, ni de le suivre à la trace. Je sais que tout ça serait impossible et que ça serait une totale perte de temps. Stone est une cause perdue mais il est important au fonctionnement actuel de The Burning Fire et je dois, ainsi, composer avec. Ce que je vous demande, c’est simplement de surveiller son état de santé au quotidien et faire en sorte qu’il soit suffisamment en forme pour assurer un concert. Et que si son état se dégrade, me prévenir afin que je fasse monter un remplaçant sur la tournée.

Je ne voulais point sauver Stone, je voulais simplement que la prochaine tournée soit mieux préparée que la précédente. D’ailleurs, j’avais déjà des remplaçants potentiels au cas où Stone viendrait à ne pas pouvoir assurer un concert au l’autre.

-Je ne vous demande pas un travail de baby-sitter mais bien de médecin. Pour le reste, j’estime qu’il est un adulte même s’il ne l’est pas dans sa tête. Sur papier il l’est, alors je considère qu’il en est ainsi. Votre travail sera, donc, de remplir votre rôle de médecin au cas où Stone présenteraient des signes de faiblesse.

Restait à voir ce qu’elle en pensait.

@ Billy Lighter

Timmy Evans était entré dans mon bureau et j’avais tout de suite noté le charme naturel qu’il dégageait alors même qu’il n’avait encore rien dit. Nous pouvions dire qu’il avait dès lors toute mon attention. Si je m’étais rapidement familiarisé avec l’Amérique, j’appréciais encore les mœurs de l’Angleterre et les bonnes manières. L’approche des hommes ici était plus cavalière ou alors mes standards étaient trop élevés.

J’avais offert une tasse de thé à mon invité, question de bien commencer l’entretient. Il avait tout de suite remarqué la qualité de mon thé et cela m’avait fait sourire.

- Ne me parlez pas de l’eau de vaisselle que l’on nous sert ici et qu’ils osent appelé thé.

Mais nous n’étions pas ici pour dresser la liste des comparatifs de notre breuvage de prédilection. Monsieur Evans avait tout autre chose en tête et cela concernait Howard Stone, le batteur entre autres choses, de The Burning Fire.  Ce dernier était atteint d’une bronchopneumopathie chronique obstructive nécessitant un traitement journalier et tout un tas de complications pouvaient surgirent.

- Je vois…

Je voyais mais je ne comprenais pas ce que je venais faire dans le portrait. Il venait de me dire que son protégé était suivi déjà par un tas de spécialiste… Mais il m’éclaira rapidement en parlant de la tournée et, de ce que j’en déduisais, il n’était pas facile d’avoir un médecin en changeant tout le temps d’emplacement et donc, cela compliquait le suivit du traitement.

Je serais donc, si j’acceptais, le médecin charger de le suivre l’homme, ou l’éternel adolescent selon les termes de son manager.  Je tenais ma tasse de thé d’une main en l’écoutant me peindre une image peu élogieuse d’Howard Stone puis, je bus une gorgée pour faire passer la pilule. Il voudrait me faire fuir qu’il ne s’y prendrait pas mieux que cela.

Une question me brûlait les lèvres… Pourquoi ne pas tout simplement le remplacer par un musicien sérieux et discipliné et ainsi se débarrassé d’une perpétuelle source d’inquiétude ? En fait, Monsieur Evans avait déjà répondu à cette question en expliquant qu’il était essentiel au bon fonctionnement du groupe mais… L’était-il vraiment où préférait-il el croire ? Après tout, je ne connaissais personne de véritablement irremplaçable.

- Je peux m’assurer qu’il suivre son traitement, lui faire prendre des traitements d’inhalothérapie avant de monter sur scène, faire une consultation après  une prestation mais le reste, il devra le faire par lui-même.

Je n’allais pas le suivre à la trace et le supplier de bien vouloir être gentil et prendre soin de sa santé. S’il ne se présentait pas pour ses traitements, j’en informerais son manager mais sans plus.

- Quel drôle de spécimen cet homme semble-t-il être !  Cela représente tout un défi ce qui est une bonne chose car j’adore relever de nouveaux défis.

Oh, je ne disais pas officiellement oui, il me faudrait prendre le temps d’y réfléchir et de discuter avec mon employeur actuel, afin de conserver mon poste après coup. Je n’avais pas traversé l’océan pour me faire jeter à la première vague.

- J’aimerais avoir les noms de ses médecins actuels afin de consulter son dossier et une rencontre avec l’individu en question ne serait pas un luxe. J’aime toujours savoir à qui j’ai à faire. Et cela me permettra de bien me préparer.

@ Billy Lighter

Nous avions entièrement la même position sur la qualité du thé qu'on vendait dans les commerce ici. Elle semblait ravie de voir quelqu'un apprécier le bon thé.

-Personnellement, le thé que je bois chez moi m'est directement envoyé d’Angleterre par ma mère.

Mes parents ne manquaient point de m'écrire souvent bien que cela faisait un long moment que nous nous étions plus vus en face à face.

Cependant, nous n'étions point ici pour parler de thé et j’avais bien vite expliqué au Docteur Spencer ce qu'il en était de la santé de Stone. Sa maladie était incurable et pouvait être handicapante lors d'une longue tournée. Nous avions bien vu lors de la précédente tournée bien que Stone, à l'époque, n'avait point encore été diagnostiqué.

J’avais, ainsi, besoin d'un médecin pour suivre Stone. C'est ainsi que j’avais présenté les choses bien que j’étais, au passage, passé par me moment où j'expliquais à quel point Stone était autant inconscient qu’immature sans oublier ses problèmes d’addiction. Je savais que tout ceci pouvait faire en sorte que Spencer refuse. Mais je préférais qu'elle refuse avant qu'en court de route parce que j'aurais édulcoré les événements et la personnalité de Stone.

Ainsi Spencer avait dit qu'elle pourrait faire en sorte que Stone suive son traitement et qu'il reçoive des soins de sa part mais le reste sera de sa responsabilité.

-Je ne vous demande rien de plus. Le reste, je considère aussi qu'il doit le faire par lui-même. Je ne désire plus courir après sans avoir d’efforts de sa part.

Si Stone voulait se tuer à petit feu, qu'il en soit ainsi. Moi je voulais juste que les concerts soient fait avec ou sans lui. Et avec lui autant que possible.

Pour Spencer tout ceci représentait un défi et elle semblait apprécier cela. Ceci m'avait fait sourire.

-Et bien si les défis ne vous fait pas peur alors je pense que vous êtes la personne toute désignée pour ça.

Elle n'avait point encore accepté, cela dit. Elle voulait d'abord la liste des médecins et rencontrer Stone, ce qui était normal.

-Je vous fournirais la liste. Il s'agit de médecins du Good Samaritan. Quant à une rencontre avec Stone, je vous organiserait cela au plus vite. Vous pourrez lui poser toutes les questions que vous voudrez.

J’avais encore bu une gorgée de thé.

-Après cela vous me ferez part de votre décision. Une tournée n'est point encore prévue. j'ai pris les devants alors vous avez le temps d’y réfléchir.

Je devais bien avouer que j'espérais qu'elle accepte. J'appréciais fortement les manières du Docteur spencer.

-Mais dites-moi… Cela fait longtemps que vous avez débarqué à Los Angeles ?

Si Spencer venait à être engager autant en savoir plus sur elle. Sans compter qu’il s’agissait d’une compatriote.

@ Billy Lighter

Evans me fit sourire en me parlant du thé qu’il se faisait envoyer d’Angleterre par sa mère. Tout comme moi, il ne faisait aucune concession sur la qualité de ce qu’il mettait dans sa tasse.  Je retenais ce détail qui me laissais croire qu’il était très proche de sa mère, c’était bien, tant que la maman en question laissait respirer le fils.

- Je commande le miens directement à la boutique, ainsi je suis certaine d’avoir ce que je veux.

Ma phrase sonnait un rien ’’je suis indépendant et je désire le rester, même pour l’achat de mon thé’’ mais elle n’en était rien. Ma mère pourrait très bien me faire ce genre de commission, je ne le lui demandais pas parce que j’avais toujours préféré me débrouiller par moi-même plutôt que demander un service aussi minime fusse-t-il.

Timmy Evans n’était pas ici pour me parler de thé mais bien pour me proposer un job, ni plus ni moins. Il avait besoin de mes compétences pour veiller sur la santé d’un être qui lui était bien précieux, non pas personnellement mais d’une toute autre façon. Howard Stone, le batteur de The Burning Fire entre autres choses, allait partir incessamment en tournée avec son groupe et son mode de vie n’était pas favorable au maintient de sa bonne santé, c’était en tous les cas ce que j’en déduisais.

Je pouvais bien prendre par à l’aventure et montrer à bord du bateau mais qu’il ne s’attende pas à ce que je materne Stone. Il allait devoir faire preuve de discipline faute de quoi, je ne lui serais d’aucune aide réelle.

- On s’entend là-dessus c’est déjà bien. Je n’aime pas qu’on me fasse perdre mon temps, si je dis oui, Howard Stone l’apprendra très rapidement et peut-être pas de la manière la plus délicate.

C’était un défi intéressant qui commençait lentement à me séduire, cependant, je jouais de prudence. Je ne voulais pas partir avec l’équipe d’Evans pour revenir ici et me retrouver le bec à l’eau et perdre tout ce que j’étais venu trouver ici au Los Robles Hospital.

J’avais besoin de plus d’information pour bien connaitre l’enjeu, le dossier médical complet de Stone, je pourrais prendre contact avec ses spécialistes, avec le musicien aussi, c’était très important pour me faire une bonne idée de la situation exacte cela dit, j’appréciais de la part de Timmy sa franchise. Il ne tentait pas de me faire avaler une couleuvre pour ensuite me mettre devant un fait accompli.

- Sage mouvement. Prévenir avant de guérir. Quand vous aurez une idée de dates possibles, j’apprécierais de les avoir bien à l’avance afin que je puisse prévenir mon employeur de mon absence.

C’était la moindre des choses.

J’allais tout de même devancer Evans et parler avec le directeur de l’hôpital de cette opportunité hypothétique qui m’est offerte.

- Sachez que j’apprécie votre démarche.

L’entretiens aurait pu se terminer ici mais Evans me questionna sur mon arrivée à Los Angeles et puis nos tasses n’étaient pas encore vides. Cela aurait été sacrilège que de les abandonner.

- Je suis arrivée il y a un peu plus de huit mois maintenant. Je cherchais un endroit pour pratiquer la médecine généraliste sans contrainte, ce que, malheureusement fait grandement défaut dans notre mère patrie. Je le déplore.

Je le déplore et j’en avais conservé un goût amer.

- L’expatriation n’a pas été si difficile. Je m’attendais à un plus gros choc culturel quoi que leur conduite automobile et leur connaissances presque inexistante pour le thé m’ont perturbé au premier regard.

Je me plaisais bien en ma nouvelle terre d’adoption. Ma grande facilité d’adaptation m’y aidait, certainement.

- Vous avez très bien assimilé l’accent américain ce qui me laisse croire que vous êtes ici depuis de nombreuses années.

Il ne portait pas de bague à l’annulaire gauche, ce qui ne voulait pas dire qu’il ne fréquentait personne. Son costard est agencé à sa chemise et même a ses chaussettes, je l’ai remarqué quand il s’est assit sur la chaise devant mon bureau.  Il était bien renseigné sur moi, c’est ce qui l’a poussé à demander une rencontre et j’avoue avoir fait mes petites recherches. Je sais donc qu’il est l’un des manager de tête de chez MTI, qu’il a même remporté le prix du manager de l’année. Il doit donc avoir cumulé quelques années pour forger sa carrière et donc, être en Amérique depuis, je dirais au minimum une dizaine d’année, là arrêtait mes observations.

- C’est agréable que de pouvoir discuter avec quelqu’un qui vient du même coin du monde. C’est peut-être ce qui me manquait le plus.

@ Billy Lighter

Nous avions les mêmes goûts en matière de thé mais aussi la même rigueur. C’est ce que je compris des quelques interventions qu’elle avait fait lorsque que je lui avais expliqué le « cas Stone ». Tout comme moi, elle ne voulait pas perdre son temps à materner un éternel enfant. Car, nous devions voir les choses en face, Stone était un éternel enfant. Il n’allait point grandir du jour en lendemain. Il allait resté fidèle à lui-même jusqu’à son dernier souffle.

Ainsi, le Docteur Spencer m’avait bien faire comprendre qu’elle ne sera là que pour faire son travail de médecin et non celui d’être la mère de substitution ou la gardienne de Stone. Nous étions d’accord sur ce fait. Elle avait dit que si elle acceptait, Stone apprendra rapidement que Spencer n’aimait pas perdre son temps.

-Vous avez raison. Y aller en douceur serait, de toute façon, inutile.

Je me sentais moins seul avec le discours de Spencer. L’entourage de Stone, Amon compris, était toujours très indulgent avec le batteur. Pour eux, il était ainsi… Seulement, j’avais certaines limites et je détestais quand Stone les dépassaient. Il semblerait que Spencer pense de la même façon et j’appréciais cela.

Cependant, je ne m’attendais point à ce qu’elle me donne sa décision aujourd’hui. Elle voulait récolter encore des informations et rencontrer le batteur avant de se fixer. Je ne pouvais qu’approuver ce genre de tactique. Ensuite, elle m’avait semblé aimé ma franchise.

-Je vous ferez part de toutes les informations bien à l’avance. Ne vous inquiétez pas pour cela.

Nous nous étions mis d’accord et j’aurais pu arrêter la conversation sur cela mais j’avais préféré en apprendre plus sur Spencer. Nous avions des origines communes et j’avais amorcé là-dessus. Contrairement à moi, cela faisait peu de temps qu’elle était à Los Angeles.

-C’est déplorable, en effet. Notre pays a, pourtant, grandement besoin de médecins aussi professionnels que vous.

Car, oui, en si peu de temps j’avais décelé chez Spencer beaucoup de professionnalisme.

Cependant, elle n’avait pas eu de mal à s’adapter à Los Angeles. Elle s’attendait à pire.

-En effet, je n’ai pas eu de mal non plus… Hormis que je trouve les gens bien plus exubérant ici que chez nous. Le flegme anglais me manque parfois.

En plus d’être professionnelle, Spencer était observatrice. Ainsi, elle avait remarqué qu’avec le temps mon accent anglais s’était atténué.

-En effet, je suis ici depuis des années. J’avais à peine 18 ans. Je suis venu ici pour mes études. J’ai étudié le droit. Je suis venu ici parce que j’avais envie de voir du pays et Los Angeles avait une chose que Londres avait peu : un très bon climat. Une fois mon diplôme en poche j’ai eu l’opportunité de combiner ma passion pour la musique et mes compétences alors je suis devenu manager. Il est rare quand je rentre à Londres en dehors des tournées.

J’étais un solitaire. J’avais vécu deux histoires d’amour qui avaient été toutes les deux des déceptions et ma vie de loup solitaire ne me déplaisait pas.

Spencer, tout comme moi, aimait parler avec un compatriote. Cela m’avait arraché un sourire.

-Et bien c’est ce qui me manque le plus aussi. J’ai rencontré quelques compatriotes dont une qui a fait partie de mon groupe phare : Apolline Mclagan. Bien qu’elle soit Ecossaise… Vous venez de quel endroit d’Angleterre ?

J’avais dis venir de Londres. Cependant, c’était loin d’être la seule ville d’Angleterre.

@ Billy Lighter

Timmy Evans s’était présenté avec une proposition fort alléchante qui demandait mon attention et de longues heures de réflexions. Je n’étais pas, de toute manière, le genre de femme à prendre une décision sur un coup de tête. Il me faudrait le temps que je jugerais nécessaire pour analyser toutes les données et faire la liste des pours et des contres.

J’appréciais néanmoins le fait qu’Evans ne mette point la pression et joue franc jeu. Il n’essayait pas d’édulcorer le cas d’Howard Stone. Je savais donc déjà à quel genre de personnage j’aurais à faire. Je me faisais déjà le portrait du cas typique ’’Aide toi et le ciel t’aidera’’. Loin de moi l’envie et l’intention de le materner, si j’acceptais la proposition du manager. Stone devra faire preuve de maturité et se présenter lui-même à nos rendez-vous. S’il avait moindrement sa carrière et son avenir à cœur, peut-être se monterait-il assidu.

Je pourrais compter sur la bonne collaboration avec Timmy Evans qui allait me fournir toutes les informations dont j’avais besoin pour avoir les bonnes cartes en mains.  Que demandez de plus ?  Si je décidais de me joindre à l’aventure, c’était un stress en moins dont je n’aurais pas à endosser.

Ce fut ensuite sur moi que bifurqua la conversation. Je ne parlais pas de moi d’emblé mais si on me questionnait, je ne voyais pas le mal de répondre à la question et c’est ce que je fis en lui racontant que j’étais ici à Los Angeles depuis quelques mois et les raisons m’ayant amenées ici.

- Notre pays à aussi besoin d’une bonne prise de conscience dans la lutte pour l’égalité des sexes.

Avais-je un conservateur devant moi? J’en doutais puisqu’il avait dit tout juste avant que cela était dommage puisque mon talent pouvait manquer à notre pays. Tant pis pour eux, ils n’ont pas su me garder et je n’allais pas moucher des nez toute ma vie ! Puis je me plaisais bien à Los Angeles, maintenant que j’avais assimilés les quelques différences entre mon payer d’origine et celui d’adoption.

- Effectivement, il y a une certaine exubérance plus marquée ici. Plus assumée, en fait, serait le terme exact.

Ils avaient des parapluies en moins de coincés dans le cul !

Je redirigerais la conversation sur Timmy qui parlait plus l’anglais d’Amérique que d’Angleterre. Il était arrivé ici depuis plusieurs années, y avait poursuivi ses études de droit avant de se diriger vers le monde des artistes. C’était très intéressant et je l’écoutais en buvant tranquillement ma tasse de thé.  Cependant, j’étais triste de l’entendre dire qu’il retournait que très rarement à la maison.

J’espérais pouvoir y aller aux vacances et aussi souvent que possible.

- Londres ne vous manque pas plus que cela ?

Il admit tout de même que de parler avec quelqu’un aux origines similaires lui manquait bien qu’il avait une connaissance Écossaise.

- Oh ! C’est bien de pouvoir créer des liens de ce genre quand nous sommes loin de la maison.

Je n’en avais pas encore ressenti le besoin, peut-être que cela viendrait à force, quoi que je me rendisse bien compte tout en buvant mon thé en compagnie de Timmy Evans que c’était agréable et que cela donnait un peu l’impression d’être à la maison.

- Je suis née à Liverpool et j’ai grandi à Cambridge. Ma famille y est toujours, d’ailleurs, dans la maison où j’ai grandi. Avez-vous encore votre famille, Monsieur Evans ?

Il avait dit ne pas y retourner souvent. Peut-être n’avait-il plus de famille, où s’était-elle établit ailleurs ce qui expliquerait qu’il n’y va plus si souvent, ou pas autant qu’il le souhaiterait.

@ Billy Lighter

Le Docteur Spencer s’était expatriée loin de l’Angleterre car, là-bas, elle ne pouvait point pratiquer son métier sans contrainte. L’Angleterre avait certaines lacunes et les soins de santé en faisaient partie. C’était déplorable de voir que malgré cet état de fait, l’état n’investissait point plus pour engager des gens compétents comme Spencer. Il semblerait que le problème vient de fait qu’elle était une femme.

-Effectivement. De nombreux pays a besoin de certaines prises de conscience à ce niveau. Nous ne sommes plus au début du siècle, après tout.

Je n’étais point du genre à penser que les femmes étaient inférieurs aux hommes. Je laissais ce genre de pensées rétrogrades à des gens comme Jimmy Reed qui, il me semblait, avait peur des femmes autant que de la peste. C’était mon observation, en tout cas.

J’avais parlé des Américains et de leur tendance à l’exubérance. Spencer avait fait la même observation pensant que les Américains assumaient simplement plus leur exubérance.

-En effet, vous avez raison.

J’avais, ainsi, parlé de moi et de mon arrivée à Los Angeles. Je ne regrettais point ce choix. C’était l’un des choix les plus important de ma vie et qui m’avait apporté le plus. Tout ceci semblait fortement intéresser Spencer qui ne voyait en moi aucune nostalgie de ma ville natale.

-Le climat ne me manque pas. Cependant, l’ambiance me manque parfois, c’est vrai. J’aime y revenir lors des tournées. D’ailleurs, je fais en sorte que chaque tournée mondiale de The Burning Fire passe par Londres.

J’aimais, cependant, parler aux gens de mon origine. Cela avait été le cas avec Apolline bien qu’elle soit Ecossaise. Spencer trouvait cela important de créer des liens lorsque l’ont était loin de sa maison.

-En effet. Cela permet d’avoir moins le mal du pays.

Spencer, elle, était née à Liverpool et avait grandi à Cambridge. Sa famille se trouvait toujours là-bas, ainsi, comme moi, elle avait émigré seule.

-Oui, j’ai encore ma famille. Mes parents vivent à Londres et m’écrivent souvent et j’en fais de même. Je leur rends visite à chaque retour à Londres. Nous sommes proches sans toutefois l’être physiquement. Je suis enfant unique. J’ai été adopté à 7 ans et je n’ai aucune idée de qui sont mes parents biologiques.

Bien que l’idée de faire mon enquête était de plus en plus forte à chaque jour qui passait. Cependant, je savais que le sujet attisait fortement ma mère alors, si un jour je devais faire une enquête, il était certain que je n’allais point la mettre au courant.

-Mes parents sont de la classe moyenne alors j’ai eu une enfance aisée. Et vous ? Avez-vous monté l’échelle sociale ou bien vos parents étaient aussi médecin ? L’envie de faire ce métier doit bien venir de quelque part, je me trompe ?

@ Billy Lighter

Timmy était en accord avec moi concernant la mentalité patriarcale de notre pays de naissance et déplorait ce fait. Il ne pouvait que gagner de ma sympathie en me parlant de la sorte. Je ne cherchais pas de compassion mais il était plaisant de trouver pareil discours chez un compatriote, surtout masculin.

- Nous ne sommes plus au début du siècle mais la pente devant nous, les femmes, est encore longue et abrupte. Mais nous y arriverons.

Petit pas par petit pas, je ne perdais pas espoir.

Mais Timmy Evans ne me rendait pas visite pour me parle du droit des femmes et de l’inégalité des sexes.

Il m’était très agréable de discuter avec le manager d’autant plus qu’il venait du même coin du monde que moi. Il venait de Londres et entretenait une relation postale avec ses parents. Il disait être près d’eux sans vraiment l’être, forcément avec un si grand océan entre eux, les choses devenaient un peu plus compliquées. Je commençais à en faire l’expérience et je devais avouer que ce serait sans aucun doute ce que je trouverais de plus difficile dans mon expatriation. Ne plus aller visiter mes parents aussi souvent, faire les boutiques avec ma mère, ne pas les recevoir à la maison pour diner le samedi soir, nous avions notre petite routine et elle avait volé en éclat au moment de mon départ.

Timmy n’avait pas tord sur un point. Le climat ici était beaucoup plus clément que celui de l’Angleterre. Ici, nul besoin de trainer toujours avec soit son parapluie. Le soleil se pointait le bout du nez plus souvent en un mois ici qu’en un an chez moi. Est-ce que je dramatisais la température ? Mon Dieu ! Je ne me souvenais déjà plus !

- La première chose que je ferai lorsque j’y retournerai, sera de me commander un Fish n’ chips !

J’en salivais presque rien qu’à y penser.

Timmy avait parlé plutôt ouvertement en me confiant avoir été adopté alors que moi, j’étais enfant unique et donc, le centre de l’attention de ma famille. Il semblait, néanmoins être en très bon terme avec sa famille, pourquoi en serait-il autrement ? Ce n’est pas parce qu’on est un enfant adopté qu’on a pu manquer de quelque chose. Au contraire, je me disais qu’un couple qui allait jusqu’à adopter un enfant devait être un couple qui avait beaucoup d’amour à offrir à un être qui en a justement bien besoin. Il me retourna ensuite l’ascenseur sur ma propre situation familial.

- Mon père est palefrenier au manoir Barnwell et ma mère était couturière. Je dis était parce qu’elle ne fait de la couture maintenant que pour sa famille. L’âge, vous comprenez ? Nous vivions aisément, pas plus riche ni pauvre que mes camarades de classes ce qui devait être assez pour que mes parents m’aident à financer mes études en médecine.

Je leur en serais toujours éternellement reconnaissante d’avoir cru en moi et d’avoir toujours su m’épauler pour que je suis allé au bout de mon rêve. Mon seul regret, et j’en reviens toujours à cela, c’est d’avoir dû quitter mon pays pour pratiquer mon métier sans restriction patriarcales.

- Je ne sais pas vraiment d’où m’est venu cette passion pour la médecine mais je suis heureuse et fière d’avoir pu compter sur le support de mes parents. Ils m’ont toujours encouragé à me battre pour ce que je voulais vraiment. Voilà probablement pourquoi je n’ai pas hésité à venir ici pour vivre pleinement de ma passion.

Je terminais mon thé après cette belle déclaration à mes parents qu’ils n’entendraient certes pas mais je ne doutais pas un seul instant qu’ils savaient très bien combien je leur étais reconnaissante pour tout ce qu’ils avaient fait pour moi.

- Je serais ravi de bavarder à nouveau avec vous devant une excellente tasse de thé. Je dois mettre un terme à notre entretien, bien malgré moi. J’ai des consultations qui vont bientôt arriver. Contactez-moi dès que vous aurez les informations au sujet de Stone et je me chargerai de le contacter. Souhaitez-vous être présent lors de l’entretient ?

Je me disais que Stone ne jouerait peut-être pas franc jeu avec moi et tenterais de m’embobiner, ce qu’il ne ferait peut-être pas en présence de son manager. En tous les cas, ce serait un réel plaisir que de le revoir.

@ Billy Lighter

Nous avions brièvement parlé de la condition des femmes qui était encore très peu respectée dans certains métiers comme celui que pratiquait Spencer. Pour l'instant, son professionnalisme me prouvait que tous les Jimmy Reed de ce monde se foutaient le doigt dans l’œil. Les femmes peuvent être aussi compétente qu'un homme. Il s'agissait plus d'une question de personnalité et de compétence que de sexe.

De cela, nous étions passé à notre Angleterre natale. Nous avions parlé de notre attachement à ce pays et j’avais dit ce qui me manquait et ce qui ne me manquait point. Je m'étais habitué au climat de la Californie et je ne l'échangerais point contre le temps gris de Londres. Cependant j'étais fort attaché aux manières anglaises. Spencer, quant à elle semblait regretter la nourriture, notamment les fish’n chips.

-En effet, cela fait bien longtemps que je n'ai plus manger un bon fish’n chips.

Ici, ils ne les faisaient pas de la même façon et ça en perdait toute sa saveur. Les Américains n'étaient point doué pour la cuisine.

Je m'étais ouvert sur ma famille. Je n'avais rien à cacher de ce côté pas même le fait que j’avais était adopté. Quant à Spencer, elle venait d'une famille aisée elle aussi. Son  père était même palefrenier pour un manoir royal ce qui n’était point rien quant à sa mère, elle était couturière.

-J'en déduit que nous venons de la même classe sociale. Mes parent n'étaient ni riche, ni pauvre mais comme vous cela avait été suffisant pour financer mes études à Berkeley bien que j’avais un peu mis de côté en travaillant comme étudiant pour financer le voyage et le logement.

C'était à Berkeley que je m'étais lié d'amitié avec Amon. Lui venait d'une famille bien plus riche que la mienne.

Spencer ne savait d'où venait sa passion pour la médecine mais avait reçu le soutien de ses parents.

-Et bien ils peuvent être fier de vous. Vous avez une bonne place ici.

Nous bavardions mais l'heure tournait et Spencer avait des consultation à faire. J’avais achevé mon thé et m'étais levé.

-Bien. Je vous contacterais. Je préfère être présent, en effet. Stone est du genre dissipé et je veux m'assurer que toutes les informations rentrent bien dans sa tête.

Puis, cela me permettra de voir comment me courant passez entre Spencer et Stone.

-Merci pour le thé. Ce fût très agréable.

Je l'avais salué et m'en était allé, espérant que notre prochaine rencontre se passe tout aussi bien.

@ Billy Lighter