La tournée en Asie approchait à très grands pas. Putain – pourtant – j’avais encore besoin de deux bonnes semaines de repos. Le manque me fatiguait et je n’avais pas envie de subir – encore – des heures et des heures d’avion.

Seulement, pour être sûr que le voyage ne soit pas plus difficile qu’il n’allait déjà l’être, il fallait que je prévienne Brooke Watson de la proposition que j’avais à lui faire. Pour éviter un refus catégorique, j’avais dit à la petite amie de Perry – et cousine de mon ex – que j’avais besoin de la voir au plus vite pour lui parler de quelque chose qui serait susceptible de l’intéresser sans entrer dans les détails.

Le rendez-vous était aujourd’hui dans mon bureau du BSC. Le plus beau bureau de la tour – si on exclut l’appartement de Jim à l’étage au-dessus. Le whisky trainait sur la table ainsi qu’un verre à moitié vide – ou à moitié plein, c’est selon. Brooke savait parfaitement où était situé mon bureau étant donné que celui de son petit amie était juste à côté.

Pendant que je l’attendais, j’avais ouvert les derniers numéros de Guitar&Pen. Ça faisait bien longtemps que je n’avais plus ouvert un magazine – excepté L.A.People que je lisais le matin – et j’avais de la lecture à rattraper même si j’étais souvent au courant de ce qu’il y avait dans Guitar&Pen avant Guitar&Pen. C’était l’un des nombreux privilèges qu’on avait quand on était Daniele Ricci !

J’avais lu attentivement les résultats du concours de l’année sur les meilleurs musiciens et chanteurs. Putain, je m’étais chopé la dernière place des deux concours ?! Putain – les gens n’avaient aucun goût ! Surtout que le classement personnel de Cort n’était pas extraordinaire non plus. Seul Sniper s’en sortait très bien. J’avais bien fait de l’encourager à reprendre la musique. Il allait me permettre de faire un trait – public… - sur les déboires qui avaient conduit à la chute de The Army…

J’avais fermé les deux magazines sur les concours où on ne faisait que glorifier Stone et la petite Cortez. Si j’avais encore l’espoir de faire signer la gamine, j’avais bien peur que Stone ne commence à faire de l’ombre à mes poulains avec ses coups d’éclat... Le seul avantage c’est que c’était Stone – il finira bien par se tirer une balle dans le pied tout seul.

Brooke n’était pas encore arrivée et j’avais ouvert un numéro plus ancien. Lighter était en première page. Je savais que Knowles les avait repris – il s’était allié avec un autre manager de MTI, d’après mes sources.

J’avais ouvert le magazine à l’article cité en première page pour me retrouver avec une révélation que mes sources ne m’avaient pas donnée – sûrement parce qu’elles la jugeaient peu importante…

-Mamma mia, Samantha !, dis-je abasourdi en lisant l’article.

Samantha Mancini – c’était le nom écrit en toutes lettres dans l’article. C’était elle le manager qui épaulait Knowles ? Que faisait-elle à L.A. ? Que faisait-elle chez MTI ? J’étais bouche bée. Samantha était un nom qui revenait de – très ! – loin. Elle était – à l’heure actuelle – celle avait qui j’avais vécu ma plus longue relation amoureuse.

Elle n’avait pas beaucoup changé – elle était toujours aussi belle. L’âge avait renforcé ses traits qui la rendaient plus sublime. Putain – m’aurait-elle suivi jusqu’ici ? Si oui, pourquoi ?

Je n’avais pas le temps de me poser plus de questions. Ni même de prendre le téléphone pour me renseigner sur Sammy. Brooke venait de toquer à la porte.

-Putain, dis-je pas trop fort. Entrez !, rajoutais-je assez fort cette fois pour que Brooke m’entende de l’autre côté de la porte.

J’avais fermé le magazine et je l’avais lancé sur le bureau. Mes jambes étaient croisées et étendues sur ce même bureau.

-Bonjour Mademoiselle Watson, dis-je en affichant un sourire.

Putain, ce n’était pas facile de passer du choc au sourire en deux secondes chronos. C’était – aussi – très bizarre d’appeler, à nouveau, ma future secrétaire par intérim « Mademoiselle Watson ».

@ Billy Lighter

Ce matin, je le suis levée du bon pied, mais du mauvais côté du lit. L’appel de l’ex petit ami de ma cousine, tard hier soir m’a torturé l’esprit une bonne partie de la nuit. Il avait apparemment besoin de me dire quelque chose qui allait m’intéresser. Je redoutais plus que tout qu’il tente de passer par moi pour passer un message à ma cousine. Leurs histoires de cœur ne me regarde aucunement et, pour savoir a quel point Maria souffre de cette séparation, je ne désire aucunement jouer les entremetteuses et risquer de blesser d’avantage ma cousine.

Je crois que c’est pour ça que j’ai si mal dormis.  

Jesse est déjà réveillé et installé devant le téléviseur, je veux dire, pratiquement collé dessus ! Je dois donc le reculer jusqu’à le faire assoir sur le fauteuil et lui expliquer qu’il va abîmer ses yeux à force de regarde de si près l’écran.  Il ronchonne bien un peu mais il est tellement adorable ! Après lui avoir préparé un bol de céréales, je le laisse avec Jack le temps d’aller me préparer pour ma rencontre. Je sais que je suis quand même tôt mais je préfère tirer ça au clair rapidement plutôt que de faire durer inutilement le suspense.

Je me mets en route pour la tour BSC passé 10h.

Quand j’arrive devant l’édifice de BSC, je dois tourner en rond pour me trouver un stationnement. Les deux tournées sont de retours à la maison, tout le staff papillonne chez MTI comme chez BSC si j’en juge par le manque de stationnement à proximité et, comme je n’ai pas de passe, je ne peux pas emprunter le stationnement sous terrain. Par chance, il y en a un qui se libère presque devant la porte quand je repasse pour une cinquième fois !  Je m’y engage, presque trop joyeusement et manque de heurté la pancarte mentionnant que les espaces sont réservés pour les visiteurs de BSC.

Heureusement, personne ne m’a vu !

J’entre donc dans la tour, prends l’ascenseur et me laisse porter jusqu’à l’étage du bureau de Daniele Ricci et, aussi celui de mon petit ami. Je m’attendais à voir Madame Moriarty installé à son bureau devant la porte du célèbre manager mais la place est vacante. Peut-être n’avait-il pas besoin d’elle aujourd’hui ou, plus sagement, lui a-t-il offert de prendre quelques journées pour elle et sa famille avant le départ pour l’Asie.

Avant de frapper à la porte, je dois prendre quelques instants pour me parler. J’ai imaginé tellement de raisons qui expliquerait pourquoi Daniele Ricci voulait me voir et, toutes me ramenaient à sa rupture avec ma cousine.  Je ne veux pour rien au monde m’en mêler et j’ai bien l’intention de mettre ça au clair dès le début.

Je prends donc une grande inspiration puis je toque à la porte.

Il me semble l’entendre jurer mais je ne suis pas assez certaine. Puis, ensuite, je l’entends mieux m’inviter à entrer.

- Bonjour Monsieur Ricci !

Je trouve étrange de l’appeler de façon aussi formelle alors que, pendant une très brève période, je l’ai appelé par son prénom. J’évite toutefois cette familiarité puisque lui-même y va ainsi.

J’avance jusqu’à me retrouver devant son bureau et,  sans vraiment  y songer, m’installe dans l’un des sièges placés devant. Je n’ai aucune idée de si la conversation durera assez longtemps pour que ça vaille la peine d’y prendre place. Je remarque aussi un verre de whisky déjà à moitié bu. Il est tôt, il me semble pour flirter avec l’ivresse.

- Votre appel a piqué ma curiosité, je crois que c’était aussi le but. Mais j’aimerais avant tout mettre une chose au clair. Je ne désire par jouer un rôle entre vous et ma cousine. J’observe un grand respect pour vous en tant que collègue de Jack mais comprenez que ma cousine est aussi très importante pour moi.

@ Billy Lighter

Il fallait que je me remette les idées en place après ce que je venais de lire dans le Guitar&Pen. Savoir Samantha à L.A. – comme manager ! – m’avait fait comme un choc et me laissait avec bien trop de questions sans réponses que pour pouvoir rester facilement concentré sur le rendez-vous que j’avais maintenant.

Pourtant, je devais me concentrer parce que Brooke était là. Ravissante – comme à son habitude – elle m’avait saluée dans les formes. On s’était appelé par nos prénoms pendant toute la tournée mais si elle venait à être ma secrétaire, j’allais commencer à l’appeler comme ça. C’était une habitude que j’aimais – sûrement parce qu’Erik m’avait appris les choses de la sorte.

-Installez-vous, dis-je en souriant et en lui montrant le siège face à mon bureau sans enlever mes pieds de ce dernier.

Brooke avait tout de suite mis les deux pieds dans la conversation avec une spontanéité que j’avais déjà remarquée chez elle. Elle me rappelait Maria mais elle avait quelque chose de différent de sa cousine. Personne n’est vraiment pareil – me direz-vous.

Elle n’avait pas envie de devenir l’intermédiaire entre moi et Maria. Putain, je ne m’attendais pas à ce que Brooke pense une chose pareille. Maria était partie pour le Texas – je n’avais aucune envie de me remettre avec elle étant donné comme s’était passé notre rupture.

-Euh…, dis-je avec un air un peu étonné – je ne m’attendais pas à ça. Non… Je ne vous demanderais jamais de jouer un quelconque rôle entre moi et votre cousine. Ça ne serait pas constructif et ça ne serait pas agréable ni pour vous, ni pour moi… De toute façon, j’ai tourné la page. Mon mantra c’est d’aller de l’avant quoi qu’il arrive, rajoutais-je avec un petit sourire.

Surtout que j’avais en tête cet article et Samantha… Ce qui – en soi – contredisait mon mantra d’aller de l’avant. Samantha c’était un retour en arrière de 20 putains d’années !

-Non, si je vous ai appelé c’est pour vous demander un petit service qui n’a rien à voir avec Maria, dis-je en m’essayant – enfin – comme il faut et en prenant mon verre de whisky. Ma secrétaire, Sonne, ne pourra malheureusement pas m’accompagner en Asie parce qu’elle doit s’occuper de son fils. J’aimerais que vous la remplaciez le temps de la tournée, dis-je sur un ton plus sérieux. Vous me semblez être la personne parfaite pour ce rôle et ça me ferait plaisir que vous acceptiez.

Qui refuserait une offre pareille ?

@ Billy Lighter

Je croyais essentiel de mettre cartes sur table dès le début de notre entretiens puisqu’il .tait superflue en mon sens, de s’embourber dans un torrent de mots inutile si je déclinais tout de suite toute proposition se rattachant à ma cousine. Respecter le collègue de Jack oui, joué dans le dos de Maria, jamais !

Sauf que…

Ben Daniele ne voulait pas me parler de Maria. Ni même effleurer le sujet du coup, je me sens un peu stupide d’avoir pu prétendre connaître ses intentions avant même qu’il n’aborde lui-même le sujet. Mais… ça me semblait si logique, autrement, pourquoi voudrait-il me parler à moi?  C’est à peine si nous avons eu de vraies discussions en tournées alors que les occasions ne manquaient pas. La familiarité y était, même, et ça me soulageait qu’il n’y ait pas de malaise, suite à sa rupture avec Maria.

C’est dire que ma curiosité est gravement piquée là qu’il a rayé mon sujet « mission pigeon voyageur ».

- C’est bien, aller de l’avant…

Quoi que je me dis que son histoire aurait mérité une toute autre fin. Je ne m’autoriserai pas à commenter puisque je viens de lui dire que je ne veux pas m’en mêler. Je dois tout de même m’en mordre l’intérieur de la joue pour éviter de succomber à la tentation.

Et heureusement, il ne me fait pas trop languir pour la suite des choses. Cependant, je me mords tout de même la chair de la joue, de surprise.

- Que…moi… je remplace… Sonne ?

Mais Pourquoi ? Je veux dire…  comment est-ce qu’il en est venu à croire que je pourrais remplacer Madame Moriarty ? Ce n’est pas mon domaine, je n’ai jamais fait ça !  Quoi que planifier des cours, tenir des horaires, penser au-delà, je sais faire. Ce n,est peut-être pas si différent, au final. N’empêche que…

Que pensera Jack de ça ?

- C’est flatteur comme proposition.  Mais je ne peux vous répondre comme ça. J’ai besoin d’y réfléchir et surtout, de savoir tout ce que j’aurai à faire. Il faut que je pense à Jesse, je ne peux le laisser à Jack tout le temps, vous comprenez ?  Il doit s’occuper d’Olivia, des aspects techniques.

Je suis consciente cependant que cette offre est une magnifique opportunité. Et qui sait si ça ne pourrait pas ajouter une corde à mon arc et me permettre un jour  de faire ce même travail avec Jack ? Le coup de pouce que ça lui offrirait pour gérer ses poulains qui, il faut le dire, grandit de jour en jour depuis quelques semaines…

- Vous attendez quoi exactement de moi ? Je ne compte pas vous suivre à la trace comme le fait Madame Moriarty.  Il faudra ajuster mon travail pour que je puisse le faire de mon mieux en tenant compte de Jesse.

On dirait que plus j’en parle, plus l’idée de séduit et que je trouve une forme d’excitation à l’idée de jouer un tout autre rôle pendant le reste de la tournée. En Asie, du moins.  

@ Billy Lighter

Brooke avait cru que je l’avais appelé pour jouer les intermédiaires entre moi et Maria – ce qui était loin d’être mes intentions. Je faisais – doucement – le deuil de ma relation avec mon ancienne secrétaire. La façon dont ça s’était fini avait été brutale et mon ego avait été trop blessé que pour que je puisse faire le moindre pas en avant vers elle. Je l’avais soutenue pendant sa maladie mais dès qu’il a fallu que ça soit moi le problème, alors elle est partie – elle avait eu peur de mon addiction aussi sûrement qu’un gosse a peur du croque-mitaine. Je n’avais pas compris son choix surtout après tout ce qu’on avait traversé en 10 putains d’années.

J’avais mis les choses au clair et j’avais – je l’espère… - rassuré Brooke. Je voulais simplement lui demander si elle voulait prendre l’intérim de Sonne pour le reste de la tournée. J’avais vaguement évoqué ce qui tiendra Sonne loin de la tournée – sans entrer dans les détails parce que là n’était pas le sujet. Ma proposition avait étonné la petite amie de Perry. C’est vrai qu’elle ne s’attendait peut-être pas à ça.

-Oui, que vous la remplaciez, dis-je en souriant un peu. Seulement le temps de la tournée. Ce n’est qu’un intérim.

Beaucoup de femmes auraient accepté sans aucune condition et sans aucune question. Brooke avait des questions et des – semblant – de conditions même si elle était flattée. Elle ne voulait pas laisser Jack et le gamin de côté pendant la tournée parce que Jack devait s’occuper de la petite Cortez. En gros mon problème était encore issu d’une ville créature de l’Enfer… Je ne pouvais pas me permettre de lui demander qu’elle me suive à la trace comme l’aurait fait Sonne. Je devais m’adapter – d’habitude, c’est les gens qui s’adaptent à Daniele Ricci et pas l’inverse. Seulement, si je voulais avoir une secrétaire pour la tournée, je devais accepter des concessions.

-Ne vous en faites pas. Sonne a déjà mis à l’agenda les rendez-vous les plus important. Votre travail consistera à me les rappeler et à rajouter des possibles rendez-vous qui pourraient s’ajouter au fur et à mesure de la tournée, dis-je en buvant mon whisky. Vous n’aurez pas à me suivre partout. Vous aurez tout le temps de vous occuper du petit Stark.

Si c’est du temps qu’il lui fallait, elle en aura.

-Nos chambres d’hôtel auront à maximum un couloir d’écart. Cela vous facilitera la tâche. Vous n’aurez qu’à me faire passer les informations. Vous verrez. Vous ne sentirez presque pas la différence, dis-je avec le sourire. Et vous aurez, bien sûr, un salaire à la hauteur de tout ça. En tout cas, vous me semblez être une femme qui dispose de toutes les compétences possibles pour mener à bien cette mission.

Il fallait qu’elle accepte. Je voulais bien faire de grosses concessions sur le salaire si elle le souhaitait mais je ne voulais pas partir sans la certitude d’avoir quelqu’un de confiance pour tenir le putain d’agenda.

@ Billy Lighter

Tu parles d’une surprise !

En mettant de côté le scénario que je me suis monté de toute pièce selon lequel Daniele me faisait venir pour me demander un petit coup de main pour ses histoires de cœur avec ma cousine, sa proposition de remplacement de Madame Moriarty ne m’aurait jamais effleuré l’esprit. J’aurais misé sur une tentative de flirt bien avant, je crois.

Parce que…  

Et bien, il a quand même une réputation de Don Juan qu’il assume plutôt bien, même une autruche s’en rendrait compte. Donc là que je sais pourquoi il m’a fait venir, je me sens hautement ridicule d’avoir pris les devant en amorçant la conversation avec un refus d’implication envers lui et ma cousine, surtout qu’il précise avoir tournée la page.

Une partie de moi a envie de répondre oui immédiatement alors que l’autre plus sage me retient et m’oblige à jouer de prudence. Il a malmené la première remplaçante, forçant Madame Moriarty a écouter son congé de maternité pour venir cajoler Daniele. Ce n’est pas quelque chose dont j’ai envie.

Alors, pourquoi voulais-je dire oui ?

Parce qu’en tournée, parfois, je m’ennuie. J’aime être occupée par autant de projets que je peux en prendre. Être active et m’accomplir. Sauf que maintenant, il y a la carte Jesse, qui vient tout changer et changera le rythme des prochains voyages. Peut-être que Jack aurai envisagé que le petit et moi restions à Los Angeles pendant qu’il se trouverait en Asie avec Olivia. Ce n’est pas impossible. Enfin, je n’ai pas abordé la question avec lui parce qu’il me semblait évident que nous partions tous mais peut-être que pour mon petit ami, il était tout aussi évident que Jesse et moi demeurions à la maison.

Peu importe les plans,  en formant un couple avec Jack, je me dois de lui parler de ce qui m’arrive avant de prendre des décisions. C’est comme cela que je vois la vie de couple. Pas de cachoterie, pas de mensonges par omissions.

C’est ma première condition à Daniele Ricci.

Ensuite, je veux savoir ce qu’il attend de moi précisément. Parce que, je ne compte pas délaisser Jesse, ni même Jack pour ses beaux yeux dès qu’il claquera des doigts. La façon dont il expose mon travail rend ma tâche insignifiante… tellement insignifiante que je me demande pourquoi il ne se passerait pas tout simplement d’une secrétaire pour quelques semaines, ça ne serait pas la fin du monde que de regarder lui-même dans son agenda pour connaître son planning de la journée…

Mais qui suis-je pour juger ? S’il demande mes services, ce doit être parce que forcément il a besoin d’un coup de main. Je suis prête à accepter mais...

- Je veux bien remplacer Madame Moriarty pendant un petit bout de temps, mais avant d’officialiser la chose, je préfère en discuter avec Jack cela dit, je ne crois pas qu’il s’opposera à ce que je vous donne un coup de main. Et comme vous le dites, il n’est question que de gérer votre horaire le reste, vous saurez vous débrouiller.

Le salaire ne m’importe peu. Je l’aurais fait gratuitement. Ce n’est donc pas un point important sur lequel je désire négocier. S’il y tient, il n’aura qu’à me donner ce qu’il donnait à l’autre, Mademoiselle Crane.

- J’aurai parlé avec Jack ce soir et vous aurez la confirmation officielle  avant demain, est-ce que ça vous va ?

@ Billy Lighter

La tâche de Brooke sera simplement de me rappeler mes rendez-vous et de tenir à jour l’agenda si jamais quelqu’un souhaiterait y rajouter quelque chose. Je n’allais pas lui demander de me suivre partout comme l’aurait fait Sonne puisqu’elle devait s’occuper du gamin Stark – que Jack et Brooke semblaient avoir adoptés... A se demander si Jim ne pourrait pas ouvrir un centre de famille d’accueil tellement il était bon pour caser les gosses paumés – comme il l’avait fait, en quelque sorte, avec sa propre fille…

Seulement, je n’avais pas envie de chercher après une autre secrétaire pour un intérim – Brooke, même à mi-temps, c’était beaucoup mieux qu’une autre Mademoiselle Crane. J’étais traumatisé par la nouveauté depuis que Crane était passée par là.

Brooke avait accepté mon offre – c’était déjà ça de gagné ! Seulement, je devais attendre qu’elle en parle avec son petit ami avant d’avoir la réponse officielle.

-Oui, effectivement. Je sais encore me rendre à une interview tout seul, dis-je avec un sourire jaune. Par contre, il est plus difficile de gérer mon horaire et ceux de mes poulains tout en même temps. Pour être le meilleur, il faut être le plus efficace possible d’où votre rôle qui sera bien plus utile qu’il n’y parait.

J’avais besoin d’une secrétaire parce que j’avais pris l’habitude d’en avoir une. J’aimais ne pas avoir à me casser la tête pour caser tous mes rendez-vous – je préférais payer quelqu’un pour le faire à ma place.

Elle avait l’intention de me communiquer sa réponse officielle demain – après en avoir parlé avec Perry.

-Demain, c’est parfait, Mademoiselle Watson, dis-je en souriant avant de boire une gorgée de whisky. Si vous accepter vous pourrez prendre contact avec Mademoiselle Ferguson. Elle vous donnera tous les détails concernant l’agenda et vous dira comment elle s’organisait. Son expérience pourra certainement vous aider.

Sonne saura aiguiller Brooke – surtout que les deux femmes s’entendaient bien, ce qui n’est que du bonus.

-Merci, Mademoiselle Watson, dis-je en souriant. Je ne vais pas vous retenir plus longtemps.

Elle a un gamin à pouponner après tout. Pourquoi est-ce que toutes les jolies femmes ont des gamins à pouponner ? C’est d’un triste…

@ Billy Lighter

Dans la bouche du manager, ça semble être tout simple comme tâche, tellement simple que c’est à ce demandé pourquoi il ne peut pas s’en occuper lui-même puisque si j’ai bien compris, Madame Moriarty s’absente temporairement et reprendra son poste dès la tournée de retour à Los Angeles.  Jack n’a pas de secrétaire, dieu merci, qui le suit à la trace en prenant des notes. En même temps, comme Daniele le mentionne, il y va aussi de l’horaire de Roadtramp et le sien qui est plus chargés que celui de Livia et Jack réunit, du moins, c’est ce que j’en comprends.

Cette proposition demande donc d’être considérée et réfléchie judicieusement.

C’est pour ça que je lui dis oui tout de suite… mais en ajoutant que je veux tout de même en discuter avec Jack. Ça meublera un peu mon temps, parce que parfois, j’avoue que je tourne en rond à chercher quoi faire bien que maintenant j’ai Jesse pour occuper ce temps là.

Je me sens comme une balance qui passe son temps à changer de côté.

D’un côté je vois un certain positif à remplacer Madame Moriarty, avec qui je m’entends plutôt bien, puis ça serait chouette de faire quelque chose de différent et en plus j’adore rendre service… d’un autre, je me dis que je ne servirai pas à grand-chose puisque, comme il l’a lui-même dit, il saura se rendre lui –même à une interview.

L’opportunité est tout de même suffisamment alléchante pour que je prenne le temps d’en  discuter avec mon petit ami et puis, faut bien être honnête, j’en ai vraiment envie.

Donc, avec Daniele, nous convenons que je lui donnerai ma réponse officielle  au plus tard demain mais, je sais qu’il sait qu’il peut déjà prendre ça pour un oui.

Il met fin à notre entretient et je me lève, souriante et bien heureuse de ne pas repartir avec une mission de pigeon voyageur. Ça m’aurait grandement déplu de prendre part à ce genre de petit jeu complètement puéril et enfantin.

- Merci pour cette opportunité, je l’apprécie grandement.

C’est quand même flatteur qu’il ait pu penser à moi.

C’est un homme intelligent ça se voit tout de suite.

Après lui avoir souris une dernière fois, je quitte son bureau. Je dois rentrer, rejoindre Jack et Jesse puisqu’une discussion est à l’ordre du jour.

L’Asie, j’ai hâte d’y être !

@ Billy Lighter