Pourquoi est-ce que quelque chose d’indispensable à vie et au bonheur, qui apporte énergie et vitamine D, peut faire autant de mal ? Il fait toujours chaud à Los Angeles mais nous avons largement dépassé la température moyenne d’un été californien, je crois – c’est difficile de réfléchir alors que l’eau glaciale qui coule sur moi me donne mal à la tête à cause de la trop grande différence de température. Et ce n’est même pas efficace – mon corps est tellement brûlant que j’ai l’impression qu’il réchauffe immédiatement l’eau de la douche qui rentre en contact avec lui, sans exagérer.
Notre petit appartement est plongé dans le noir, les volets sont fermés et toutes les fenêtres sont grandes ouvertes pour faire circuler un maximum d’air, mais cela ne suffit guère alors je me suis résolue à me mettre en maillot de bain et à aller me rafraîchir toutes les cinq minutes avec une bonne douche glacée. Désolée, chère planète Terre pour toute l’eau gaspillée mais entre ma survie et la tienne, j’ai choisi la mienne dans l’immédiat. Je te promets de me racheter en ne laissant plus le robinet ouvert pendant que je me brosse les dents pendant les deux semaines suivantes, ça te va ?
J’aurais aimé profiter de mes quelques jours de congé autrement qu’à rester chez moi à mourir de chaud ; cette situation n’est que provisoire, ceci dit. A un moment où à un autre, Angela et moi trouverons l’énergie et le courage pour sortir un peu dehors. J’espère, en tout cas. Je rêve d’aller à la plage pour me baigner, même si je sais qu’elle sera bondée et qu’on aura du mal à trouver ne serait-ce qu’un petit carré de sable vide de gens pour mettre nos affaires et s’allonger – Angela préférera bronzer plutôt que d’aller dans l’eau, je la connait par cœur. Et comme à chaque fois qu’elle veut bronzer, elle attrapera un coup de soleil parce qu’elle est blonde aux yeux bleus et que sa peau est trop sensible. Puis elle voudra rentrer et ira s’endormir dans le canapé en maudissant le soleil.
- Mon cœur ? Ça te dirait qu’on sorte un peu ?
J’ai trouvé le courage et suis revenue dans le salon où Angela est occupée sur sa toile ; elle est dans sa période peinture en ce moment, elle ne consacre qu’à cela depuis quelques mois. Elle a du talent, je crois – elle a du talent pour tout. Peinture, dessin, photographie, c’est une artiste complète. Elle est aussi mannequin et elle fait du théâtre. Ça ne m’étonnerait pas qu’un jour elle décide de se tourner vers le cinéma, qu’elle aille passer un casting et qu’on puisse la voir, ne serait-ce que quelques secondes, dans le prochain succès d’Hollywood. C’est une bonne actrice – n’y voyez pas de sous-entendus, elle n’a jamais eu à simuler ou à jouer quoi que ce soit avec moi. Enfin je crois.
- Oui pourquoi pas, ça commence à me prendre la tête, me répond-elle.
J’acquiesce d’un signe de tête, sans savoir si elle parle de son portrait ou de la chaleur. Sans doute un peu des deux. Ça fait des jours qu’elle s’acharne sur les plis de la robe que porte la femme sur la peinture, qu’elle fait et refait les ombres parce que la couleur ne lui convient pas ou je ne sais quoi (je n’y connais rien). Je pense qu’elle a bien besoin de s’aérer l’esprit, de penser à autre chose.
- Il faut que j’aille m’habiller, dis-je avant de me mettre en marche vers la chambre histoire de mettre quelque chose par-dessus mon bikini noir qui ne constitue pas vraiment une tenue correcte et appropriée tant que nous ne serons pas sur la plage elle-même. Je le sais très bien, j’ai tellement fait des rappels à l’ordre sur ce sujet même si les décrets ne sont pas toujours clairs et qu’il est rare de réellement sanctionner les gens sur ça – sauf s’ils poussent le vice en allant jusqu’à se promener dans le centre-ville en maillot de bain. Sans rire, j’ai déjà vu ce cas plusieurs fois et à chaque fois cela s’accompagnait en sus d’une amende pour ivresse sur la voie publique. Les joies de L.A la nuit …
Peu importe, je n’ai pas envie de penser au boulot pour le moment. Je suis en congés et je compte bien en profiter. On va aller à la plage, je vais nager un moment et peut-être courir un peu même si c’est une très mauvaise idée sous ce soleil de plomb. Voilà mes plans pour le reste de la journée.
Parvenue dans la chambre, j’enfile une jupe couleur crème, un tee-shirt blanc et reviens dans le salon dire à Angela que je suis prête à y aller.
***
Il fait meilleur dehors qu’à l’intérieur grâce à un léger vent qui à défaut d’être frais dissipe un peu la chaleur autour de nous alors qu’Angela et moi marchons sur la promenade qui longe la plage – à une distance respectable l’une de l’autre car en public nous ne sommes que des amies, chose à laquelle elle s’est habituée depuis le temps que nous sommes ensemble même si elle le supporte de moins en moins et que j’arrive à ressentir son envie de me prendre la main et de se coller à moi. D’ailleurs …
- Je te propose un truc, Lala, vient-elle me dire en se mettant devant moi avec un sourire jusqu’aux oreilles.
Je lève un sourcil, circonspecte. Que veut-elle donc me « proposer » ? Ce n’est pas si souvent que je vois un tel air malicieux sur son visage – et pourtant Dieu sait que j’aime le regarder son visage, avec ses taches de rousseur irrésistibles et sa fossette sur le menton qui me fait craquer. Et le bleu de ses yeux … un bleu très clair, presque surnaturel qui a toujours été un mystère pour moi. Je veux dire, comment est-t-il possible pour un attribut humain d’être aussi beau ? Je n’ai jamais vu d’yeux plus beaux que ceux d’Angela mais je sais qu’ils sont d’une telle beauté parce que c’est avec de l’amour qu’ils me regardent et que l’amour a le don de tout rendre beau. Parce que l’amour en lui-même c’est beau. Mais assez de romantisme et de médiocre poésie.
- Euh … un truc ? réponds-je à la fois inquiète et amusée.
Elle me désigne le stand d’un vendeur ambulant un peu plus loin sur la promenade, puis déclare :
- Je veux que tu me tiennes la main jusque là-bas. - Je … pourquoi ?
Elle met ses deux mains dans les siennes et poursuit, toujours en souriant :
- Parce que je veux savoir si tu peux le faire et pour que tu comprennes que les gens s’en foutent.
Je comprends ce qu’elle veut me dire – elle essaie de me prouver que j’ai tort de ne pas vouloir nous afficher au grand jour, que se préoccuper du regard des autres est inutile, qu’il y a des chances que les gens « s’en foutent », comme elle dit, du sexe de la personne à laquelle je tiens la main. Elle a probablement raison, mais ça ne veut rien dire ; on est dans un quartier sympa et branché, les gens sont ouverts d’esprit ici et … et de toute façon il y a probablement trop de monde pour qu’on fasse attention à nous. Je peux faire ce qu’elle me demande, mais ça ne prouve rien car ce n’est pas ça le problème. Le problème c’est que je ne veux pas que certaines personnes en particulier aient vent de mes préférences amoureuses, parce que … parce que c’est comme ça. Les gens en général, je m’en moque. Certains se livrent probablement à des activités bien pires que de simples lesbienneries.
- Il y a au moins cent mètres à faire ! dis-je pour essayer de me défiler malgré tout. Peine perdue. - N’exagère pas, ce n’est qu’à quelques mètres … tu viens ?
Elle s’accroche à mon bras et se met en marche, me faisant comprendre que je n’ai plus le choix. Eh bien marchons donc ! Ce ne sera sans doute pas si terrible, on ne fait que se tenir la main et c’est un acte qui assez innocent en soi – quoique si elle n’arrête pas de sourire comme ça on va commencer à se douter qu’il y a anguille sous roche et que … vous savez quoi ? Aujourd’hui je n’en ai rien à faire. J’espère juste ne pas croiser le regard d’un collègue ou de mon frère s’il passe par là.
Angela et moi parcourons donc la cinquantaine de mètres main dans la main, jusqu’au chariot du vendeur de glaces et d’un petit chemin de sable damé qui mène jusqu’à la plage – noire de monde, comme je l’avais pensé. On aura du mal à trouver une place pour s’allonger ; même si je rêve plutôt de plonger tête la première dans l’océan qui s’attend à perte de vue devant nous et de nager jusqu’à ce que sois assez éloignée des gens pour pouvoir faire la planche et me laisser ballotter doucement par les flots. Je suis bonne nageuse, mais aujourd’hui il fait bien trop chaud pour faire du sport.
- On va être bien ici, dis-je avant de lâcher la main d’Angela et de la suivre sur la plage.
Oui … même s’il y a pas mal de bruit malgré tout, des enfants qui courent, des gens qui jouent de la musique, des bandes de jeunes qui gueulent. Au bout d’un moment, on finira par ne plus les entendre – et de toute façon j’ai emporté mon Walkman et la cassette du dernier album de The Burning Fire. D’ailleurs, maintenant que j’y pense, j’ai envie de l’écouter tout de suite. J’irai nager plus tard. Mais d’abord, il faut trouver un endroit où s’installer.
Nous finissons par trouver un coin un peu à l’écart où nous pouvons étendre nos serviettes de plage et enfin nous détendre un peu. J’en profite pour me remettre en maillot, pour mettre le casque du Walkman sur mes oreilles et m’allonger en profitant de la musique. Ah, quel plaisir … il fait beau, la température est torride mais le vent est agréable, j’écoute de la bonne musique en prenant le soleil. ♪ Check yes Juliet, are you with me ? / Rain is falling down on the sidewalk / I won't go until you come outside ♪
Au fait … quelle heure est-il ? Maintenant que je peux enfin réfléchir à autre chose que l’accablante chaleur du soleil, je me rends compte à quel point je suis fatiguée … comment de temps ai-je dormi cette nuit ? Cinq heures ? Six heures peut-être … pas assez en tout cas. Je dors comme si je travaillais le lendemain alors que je suis en congés depuis deux jours, ça risque de me jouer des tours à un moment, il faut que je prenne le temps de me reposer …
♪ Check yes Juliet, kill the limbo / I'll keep tossing rocks at your window / There's no turning back for us tonight ♪
… ça va me jouer des tours sinon. Je travaille déjà dix ou douze heures par jour, si je ne profite pas de mes jours de repos pour dormir, au bout d’un moment … bon sang elle est nulle cette chanson, frappe à la porte de chez la fille, parle à ses parents et expliques-leur que tu l’aimes au lieu d’envoyer des cailloux sur sa fenêtre ! imagine que ça traverse la vitre et qu’elle s’en prenne un dans l’œil …
Hum, je commence à ne plus avoir les idées claires je crois … c’est à cause de ce soleil à la con. Le soleil, il est pas sympa, il brûle les gens et … euh … putain je commence à dire des conneries, faut que je dorme et que …
***
Je me suis endormie, évidemment. Combien de temps ? Je ne sais pas, mais sans doute pas plus d’une demi-heure. Bon, c’était prévisible. Même en congés j’ai tendance à trop en faire et comme je n’ai jamais été une grande dormeuse il peut m’arriver de tomber à court d’énergie – ce que j’arrive à gérer habituellement, mais avec cette chaleur … même si j’ai un peu réduit mes efforts physiques et que je m’économise, ce n’est pas simple. Bah, ce n’est pas grave. Au moins je suis en pleine forme maintenant. Je vais pouvoir demander à Angela si elle veut aller dans l’eau avec moi et …
- Angie ? T’es où ?
Je pose la question car je viens de voir qu’elle n’est plus à côté de moi, ni dans les environs proches de là nous nous sommes posées. Elle n’est pas dans l’eau non plus ; si elle y était, elle m’aurait fait un signe pour que je la vois et que je commence pas à m’inquiéter. Pas que je m’inquiète, hein ! c’est une grande fille, elle a vingt-cinq ans. Et elle connaît mieux le coin que moi. Elle est peut-être juste partie acheter un truc à manger, ou même juste allée aux toilettes. Ouais, ça doit être ça.
Ses affaires sont encore là, de surcroît, alors n’est forcément pas partie loin. Mon Walkman par contre a disparu – je me suis endormie avec le casque sur les oreilles alors je l’ai vite remarqué. J’espère que c’est elle qui l’a pris avec elle pour éviter que quelqu’un ne me vole, parce que je l’ai acheté 150$ et que c’est une somme, mine de rien. Bon … au pire je pourrais m’en racheter un, je n’ai pas trop à me plaindre de mon salaire, mais c’est pour le principe. On ne me vole rien à moi. La seule chose qu’on m’ait jamais volée c’est ma virginité quand j’avais quatorze ans et j’étais consentante - ce qui légalement fait que ce n'est pas même pas un vol.
Mais sinon … Angela ? J’aimerais savoir où elle est passée tout de même. J’imagine qu’elle compte revenir ici parce que ces affaires sont toujours là et qu’elle m’aurait réveillée si elle voulait rentrer à l’appartement – d’autant plus qu’on est venues avec ma voiture et que c’est moi qui ai les clés. A moins qu’elle ne les ait pris aussi ? Je n’ai pas vérifié mais de toute façon pourquoi ce serait-elle tirée sans rien me dire ? Ce n’est pas son genre et … faut que j’arrête de me poser des questions stupides.
- Excusez-moi …
Je m’adresse à la première personne que je vois. J’ai le soleil dans les yeux donc impossible de voir s’il s’agit d’un homme ou d’une femme mais cet individu pourrait avoir aperçu Angie, on ne sait jamais.
- Je cherche mon amie, vous ne l’auriez pas vue ? C’est une grande blonde aux yeux bleus, avec des taches de rousseur et elle portait un bikini bleu.
@ Billy Lighter
Dernière édition par Rafaela Torres le Lun 19 Aoû 2019 - 22:35, édité 4 fois
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Sujet: Re: Warm Summer Day [PV Julie G. Bouchard] [TERMINE] Jeu 16 Mai 2019 - 16:12
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Warm Summer Day
Le temps à Los Angeles est vraiment différent de celui de Montréal. Chez nous, au Canada durant l'été il fait 18°C en moyenne, ici c'est 24 mais en beaucoup plus sec que chez les caribous. Et là je ne sais pas ce qu'il se passe mais nous sommes vraiment très proches des 30° et je n'ai pas encore de climatisation dans mon appartement. Je fonds littéralement. Si j'étais une glace à l'eau, je ne serais plus qu'eau en ce moment. Je regarde la météo et ils annoncent un petit vent du nord. Un petit vent frais, voilà qui va nous faire du bien. Je continue ma petite fin de matinée, je mange, je me douche, c'est une petite routine habituelle qui s'est installée depuis que j'ai été mutée. Vu que je ne commence pas en tant que professeur avant quelques semaines, autant profiter de mon après-midi. Vu le temps, il semble logique d'aller à la plage.
Une fois préparée je sors de mon appartement. Le vent frais annoncé n'est pas aussi frais que celui auquel je suis habituée. Heureusement que je me suis habillée légèrement avec une robe fine par dessus mon maillot de bain une pièce. J'étouffe! Premier problème, la plage est loin d'Hollywood et je n'ai pas encore de voiture. Solution, les transports en communs. J'arrive enfin à la plage, je me trouve un petit spot sympathique près de l'eau. Je compte bien me rafraichir dans l'eau, pour une fois que je ne risque pas d'attraper une pneumonie en allant me baigner dans l'océan, j'en profite. L'eau est vraiment bonne, je regarde de temps à autres mes affaires, mais les gens ont l'air d'être de confiance ici. Je remarque quelques familles aussi et sourit en me disant que j'aurai peut-être leurs enfants en cours dans quelques années. Je repère quelques adolescents aussi et soudainement j'ai vraiment hâte de reprendre le travail et de voir tous ces petits cerveaux avides de savoir.
Il est temps de sortir, ma peau est fripée comme celle d'une grand-mère. Je regarde l'heure et il est temps pour moi de rentrer chez moi. Je me sèche rapidement, remet ma robe et tout le reste et m'en vais en direction de la sortie. Soudainement, je m'arrête, une jeune femme m'interpelle. - Excusez-moi … Elle semble déboussolée et inquiète. Je m'arrête. Je retire mes lunettes de soleil pour mieux la voir et par respect.
- Je cherche mon amie, vous ne l’auriez pas vue ? C’est une grande blonde aux yeux bleus, avec des taches de rousseur et elle portait un bikini bleu.
Je fais une moue désolée.
-J'ai bien peur que non, je viens à l'instant de sortir de l'eau. Et, elle n'y était pas quand je suis sortie de ce que me souvienne.
La jeune femme apparait encore plus inquiète. Je ne sais pas trop quoi faire, je suis un peu embarrassée car je n'ai pas été très utile…
-Voulez vous que je vous aide à la retrouver? Deux paires d'yeux valent mieux qu'une.
Billy Lighter
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Sujet: Re: Warm Summer Day [PV Julie G. Bouchard] [TERMINE] Sam 18 Mai 2019 - 16:52
Angela est une grande fille et mon instinct me dit qu’elle va bien alors je ne devrais peut-être pas m’inquiéter, mais en même temps ce n’est pas son genre de partir sans rien dire, même cinq minutes. Trente minutes encore moins ; alors j’ai peut-être raison d’être inquiétée au final.
J’ai regardé rapidement si elle n’est pas tout simplement en train de se baigner, mais aucun signe d’elle. Bon … ça ne veut rien dire. Elle est peut-être simplement allée marcher un peu, afin de se dégourdir les jambes, de réfléchir un peu ou que sais-je – mais elle m’aurait prévenue, non ? Cela ne l’aurait pas gênée de me réveiller et j’aurais préféré ça plutôt qu’elle ne disparaisse purement et simplement. Je … bon, en fait ça commence vraiment à m’inquiéter, cette histoire. Ses affaires sont encore là, enfin je crois, alors ça veut dire que son absence était censée n’être que temporaire et qu’elle aurait déjà dû revenir. Or ce n’est pas le cas – est-ce qu’il lui est arrivé quelque chose ? Bon sang, j’espère que non ; parce que si c’est le cas je ne suis pas là pour l’aider et ... pourquoi est-ce que je pense à ça ? Ce quartier n’est pas du tout dangereux, encore moins en pleine journée.
Elle va bien, alors. Probablement. Il faut que je la trouve pour en avoir le cœur net. La voix un peu chevrotante, que j’essaie de dissimuler tant bien que mal, je demande à la première personne que je vois si elle n’aurait pas vu Angela, par pur hasard. On ne sait jamais – Angie est assez remarquable, elle n’est pas vraiment du type californien, quoique le blond soit à la mode (pour mon plus grand plaisir). Mais non, peine perdue, la jeune femme à qui je viens de poser la question ne l’a pas vue.
- J'ai bien peur que non, m’a-t-elle répondu, je viens à l'instant de sortir de l'eau. Et, elle n'y était pas quand je suis sortie de ce que me souvienne.
Je ne suis pas vraiment surprise de sa réponse, mais je n’en suis pas moins inquiète.
- Voulez-vous que je vous aide à la retrouver ? Deux paires d'yeux valent mieux qu'une, reprend la jeune femme. - Je … j’imagine que oui. Elle ne doit pas être bien loin mais ce n’est pas son genre de partir sans rien dire comme ça.
J’ai profité de ma réponse pour regarder mon interlocutrice d’un peu plus près ; c’est une petite brune, plutôt jolie bien qu’elle ne soit pas mon type de femme et que je n’ai pas la tête à penser à ça. Elle a l’air sincèrement désolée de ne pas avoir pu m’aider plus que cela, mais ce n’est pas grave – je ne m’attendais pas vraiment à une autre réponse, c’était plus un acte désespéré ; quoique le mot « désespéré » est sans doute un peu fort. La situation n’est pas désespérée ; tout au plus légèrement angoissante. Angoisse qui commence à me faire transpirer presque plus que cette foutue chaleur.
- Elle s’appelle Angela, je précise à la jeune femme.
Je n’ai pas envie que nous nous mettions à crier son prénom partout comme si nous cherchions un petit enfant perdu, ce serait embarrassant pour tout le monde et surtout pour elle, mais tant pis. Et tant qu’à faire, je me présente aussi :
- Et moi, c’est Rafaela.
J’imagine que ça lui fait une belle jambe de savoir mon nom. Elle n’en a pas besoin et elle ne me l’a pas vraiment demandé, mais maintenant que les présentations sont faites on peut passer au plus important, se mettre à la recherche d’Angela. Je décide de refaire un dernier tour sur la plage, par acquis de conscience, en l’appelant sans trop élever la voix – deux Angela se retournent vers moi, mais aucune n’est celle que je recherche ; l’une est une gamine de treize ou quatorze ans et l’autre est brune – cette dernière me regarde bizarrement puis s’éloigne en riant. Ouais, bah excuse-moi … tu te marrerais pas autant si tu étais à ma place, angoissée et craignant le pire même si au fond de moi je suis persuadée qu’il ne lui est rien arrivé de grave et que je vais bientôt la retrouver.
Bon, elle n’est définitivement pas ici. Mais où est-elle partie, alors ? Elle pourrait être n’importe où. Je jette un regard inquiet à la jeune femme brune qui s’est proposé de m’aider à retrouver Angie. Comment s’appelle-t-elle, déjà ? Je ne sais même pas si elle m’a donné son nom, ni même si je lui ai demandée – mais ce n’est pas grave. Elle a dit qu’elle m’aiderait à la retrouver, c’est le principal. Si on y arrive … je veux dire quand on y arrivera, je trouverai un truc pour la remercier ; pour me faire pardonner de la situation dans laquelle je la mets – je veux dire, elle était sans doute venue profiter de la plage à cause de la canicule et rien d’autre, comme tout le monde et elle se retrouve à chercher une inconnue avec moi qui, je le sens, tire une gueule pas possible, angoissée comme je suis.
- Elle doit être partie plus loin, dis-je, résignée.
Parce que c’est clair qu’elle n’est plus ici. Merde … je suis inquiète pour de bon cette fois ; je sens cette nervosité, cette boule dans mon estomac, la gorge qui se serre. Elle pourrait être n’importe où … il a pu lui arriver quelque chose. Une mauvaise rencontre … et en même temps je refuse de le croire. Ça ne craint pas trop, ici, et de toute façon elle sait se défendre – c’est moi qui le lui ai appris. Si jamais quelqu’un l’emmerdait, un bon coup de pied entre les jambes neutraliserait l’agresseur et lui laisserait le temps de s’enfuir ; à moins qu’elle n’ait pas le temps et qu’il la blesse, et que … je ne veux pas y penser. C’est peu probable. S’il s’était passé quelque chose, je le verrais. Il y aurait des gens qui crient, d’autres qui s’enfuient, les sirènes des secouristes. Or rien de tout ça. Alors tout va bien pour elle, non ?
J’ai ramassé toutes nos affaires, laissées sur le sable, à la vue de tous, et j’ai convaincu la brunette de venir avec moi chercher Angela le long de la promenade qui borde la plage. Quoi qu’il se passe, la pause est finie … même si je retrouve Angie, je n’aurai plus le cœur à retourner dormir sur la plage comme si de rien n’était. Trop d’émotions pour aujourd’hui … l’inquiétude, toujours, et la culpabilité aussi ; ouais, si je ne m’étais pas endormie, je n’aurais pas perdu Angie de vue et je n’aurais pas eu à la chercher partout en embarquant avec moi une inconnue qui n’était venue ici que pour se détendre, sans doute assommée par la chaleur intense, comme tout le monde. Si je dormais plus, rien de tout cela ne serait arrivé et … et je ne sais pas, je ne sais plus ! ce que je dis n’a aucun sens, n’est-ce pas ? Ça n’a rien à voir avec moi. Angela s’est sans doute absentée pour quelques minutes et n’a pas pris la peine de me réveiller, mais quelque chose l’a retenue, ou je ne sais pas quoi.
Qu’est-ce qu’on fait maintenant ? Je suis là avec cette inconnue au milieu de la promenade bétonnée qui borde la plage, avec un sac de plage rempli à la va-vite à attendre je ne sais pas trop quoi … j’imagine que je reste immobile pour qu’Angela puisse me repérer facilement si elle me cherche elle aussi. Ou bien c’est l’angoisse qui me paralyse, je ne sais pas … en tout cas je n’arrive pas à faire un pas de plus.
- Je … suis sûre qu’elle va bien, dis-je à la femme qui m’accompagne, je vais juste attendre ici quelques temps pour voir si elle revient et sinon, euh … j’irai voir au poste de secours s’ils ne l’ont pas vu.
On ne sait jamais. En tout cas, ça me semble cohérent, comme plan.
@ Billy Lighter
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Sujet: Re: Warm Summer Day [PV Julie G. Bouchard] [TERMINE] Mer 29 Mai 2019 - 15:14
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Warm Summer Day
Je suis donc avec cette jeune femme qui a l'air sympathique mais complètement paniquée. Et je la comprend, si j'avais perdue une de mes amies je serai en panique totale! Je n'ai pas vu la personne qu'elle cherche et ça me désole. J'aurai tant aimé lui être utile. Du coup, je propose de l'aider à chercher. Ca augmente les chances de retrouver la jeune femme blonde qui s'est égarée.
- Je … j’imagine que oui. Elle ne doit pas être bien loin mais ce n’est pas son genre de partir sans rien dire comme ça.
Je souris lorsque la jeune brune accepte mon offre. J'adore aider les autres et j'aime beaucoup les petits challenges comme ça. En plus je suis pas si mal aux jeux du genre Cluedo et autres énigmes.
- Elle s’appelle Angela … Et moi, c’est Rafaela.
-Enchantée, moi c'est Julie, euh Julie.
Je me suis aperçue de mon erreur de l'avoir dit en Québécois alors je me rattrape en le disant en anglais.
On se met à cherche la fameuse Angela. On reste près du bord de la plage néanmoins. Je dis le nom de la jeune femme à plusieurs reprises. Personne ne se retourne, un moment je dérange une jeune femme blonde qui semblait distraite mais son nom n'était pas celui de la disparue. Entre Angela et Elisabeth c'est différent. Je continue ma recherche mais sans vraiment avoir de succès. Je suis toute déçue, je voulais vraiment retrouver Angela pour que Rafaela soit contente et ait le sourire.
- Elle doit être partie plus loin.
Rafaela me semblait aller pire qu'avant. Je lui fais une petite tape amicale sur l'épaule. Généralement j'ai les mots pour sortir une blague qui détend l'atmosphère mais là, ça ne vient pas. Rafaela récupère ses affaires et on avance un peu, puis, elle reste immobile. Cela m'inquiète vraiment.
- Je … suis sûre qu’elle va bien, je vais juste attendre ici quelques temps pour voir si elle revient et sinon, euh … j’irai voir au poste de secours s’ils ne l’ont pas vu.
- Je vais rester et attendre avec vous. Si elle ne revient pas bientôt, je pense qu'il faudrait reprendre un peu les recherches.
Je m'assied sur une espèce de plot qui n'était pas loin et regarde la jeune Rafaela. Si j'avais des pouvoirs magiques je ramènerai cette femme disparue illico presto! Mais je ne suis qu'un être humain. Je croise les doigts pour voir la jeune disparue apparaître.
- Est-ce qu'il y a des endroits où Angela va souvent? On pourrait chercher là aussi.
Billy Lighter
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Sujet: Re: Warm Summer Day [PV Julie G. Bouchard] [TERMINE] Lun 3 Juin 2019 - 22:36
Bon, c’est du sérieux cette fois – j’angoisse pour de bon et ça commence à se voir physiquement. Cette grosse goutte de sueur qui perle sur mon front, là, est moins à cause de la chaleur que de mon inquiétude croissante. Ok, ok ; calme-toi Lala. Pense à des choses positives pour une fois. Arrête de penser au pire, dis-toi que tout va bien pour Angie et qu’elle va revenir. Car c’est le cas, n’est-ce pas ? Elle n’a aucune raison de t’abandonner ainsi du jour au lendemain. Elle t’aime, tellement, au moins aussi fort que toi tu l’aimes. Elle te le dit très souvent ; tout va bien entre vous deux. Alors ressaisis toi, Rafaela, et pense à autre chose – à ce que lui dira lorsque que tu la reverras, car tu la reverras.
- Tout va bien se passer, me dis-je à moi-même pour tenter de me calmer et de me reconcentrer.
Je regarde à nouveau autour de moi, par acquis de conscience. Il y a cette femme, là, une jolie brune, non loin de moi l’air inquiet. Elle s’est proposée pour chercher Angela avec moi – elle s’appelle Julie, je crois. Un truc comme ça – à vrai dire je ne l’ai pas vraiment écoutée lorsqu’elle m’a dit son nom, j’avais autre chose en tête. Mais ce n’est pas grave. Elle a prénom qui sonne français en tout cas, ce qui ne me plaît pas beaucoup parce que je n’aime pas trop les français ; chaque fois que j’en croise, c’est pendant mon boulot et en train de créer des problèmes à cause de malentendus dus à leur mauvaise connaissance de la langue, à leur mauvaise foi légendaire ou à cause de leur propension à gueuler pour un rien. On ne comprend rien quand ils essaient de parler anglais en plus, parce qu’ils ont un accent de merde et que … mais on s’en fout. Que cette « Julie » soit française, guatémaltèque, japonaise ou je ne sais quoi encore, ça n’a aucune importance. Elle aide la parfaite inconnue que je suis pour elle et c’est tout ce qui compte. Et en plus, elle parle bien l’anglais, alors ce n’est pas mal.
Bref … qu’est-ce qu’on fait ? J’ai décidé d’attendre quelques minutes sur place, au cas où, moins parce que je suis persuadée que ça va faire revenir Angela que parce que je suis comme pétrifiée par l’angoisse. Allez … reprends-toi, Rafaela Torres ! Tu n’as plus pleuré depuis la mort de ton père et tu ne vas pas recommencer maintenant – le jour de l’enterrement tu t’es promis de ne plus jamais pleurer, et tu ne mens jamais. Alors … retiens tes foutues larmes. Et arrête de te parler à toi-même même si ce n’est que dans ta tête.
- Je vais rester et attendre avec vous. Si elle ne revient pas bientôt, je pense qu'il faudrait reprendre un peu les recherches, dit alors Julie.
Ah, merci. C’est vraiment gentil de sa part de rester avec moi alors qu’Angela et moi ne sommes que de parfaites inconnues pour elle … j’imagine que c’est juste naturel pour elle d’aider les autres. Tout comme cela l’est pour moi, finalement, même si c’est un peu différent puisque moi j’en ai fait un métier. Après c’est peut-être le cas aussi pour elle, je ne la connais pas. Tout ce que je sais d’elle, c’est son prénom, qu’elle a beaucoup d’empathie et qu’elle est plutôt jolie aussi – je prends une seconde pour regarder ses formes, discrètement, alors qu’elle s’assoit sur une bitte – euh, un plot. Un … comment ça s’appelle ces trucs ? En tout cas elle s’est assise sur l’un deux et a reprit la parole :
- Est-ce qu'il y a des endroits où Angela va souvent ? On pourrait chercher là aussi.
Je lui fais un sourire, bien malgré moi parce que j’ai surtout envie de me frapper – pourquoi je n’y ai pas pensé plus tôt, merde ?! Angela adore ce quartier, elle le connaît bien et elle y a pas mal d’endroits fétiches. Putain, qu’est-ce que je suis conne … c’est cette question-là que j’aurais dû me poser en premier ! C’est ce qu’on fait dans cette situation là, lorsqu’on enquête sur une disparition mystérieuse : demander aux proches si la personne disparue aime des endroits en particulier où elle aurait pu se rendre – je la connais bien la théorie. Merde … en plus d’avoir un peu honte j’ai l’impression plus que jamais que je ne suis pas encore prête pour devenir enquêtrice … bon sang.
- Euh … oui, maintenant que vous le dites ! Plus loin il y a une espèce de jetée avec beaucoup de rochers où elle aime bien aller de temps en temps pour peindre ou prendre des photos.
Je ne laisse rien paraître mais je suis en colère, envers moi-même. Si ça se trouve elle est là depuis le début et elle va très bien, elle aurait juste oublié de me le dire ! Mais en même temps, je trouve cela trop simple … même si c’est relativement loin à pied, elle serait déjà revenue – ses outils de peintre sont à l’appartement et il me semble pas qu’elle soit venue avec son appareil photo. Bon … je regarde une dernière fois les seins de Julie (discrètement) histoire de me redonner un peu de courage et je décide qu’il est temps de se remettre en route.
- Je crois savoir où c’est, mais c’est un peu loin à pied. Vous me suivez ?
Quelques pas – fait avec plus d’entrain qu’il y a quelques minutes encore, je m’arrête à nouveau pour m’adresser à Julie :
- Désolée de vous embêter avec tout ça, au fait. Vous étiez sans doute en train de passer une super journée et je suis venue vous déranger avec mes problèmes.
Je ponctue ma phrase d’un petit sourire désolé – décidément, je souris beaucoup ces derniers temps. Ce n’est pas dans mon habitude, mais au final ce n’est pas si mal. Je dis souvent que ça ne sert rien de montrer ses dents comme une conne, mais il semblerait que ce ne soit pas si mal de ne pas tout le temps tirer la gueule. Bon … il faudra que j’y réfléchisse. En attendant –
- Lala ! Je suis ici !crie soudain une voix que je reconnaîtrais entre mille.
C’est Angela, je le sais ! Elle est revenue ! Je regarde en direction de là où Julie nous dirigions – bon sang, elle est là, ma divine blonde, qui marche rapidement vers moi en me faisant de grands signes de la main. Oh … il semblerait qu’elle était là je pensais finalement, sur la jetée non loin … ou pas. Je ne sais pas mais je vais m’empresser de le lui demander. Putain que je suis contente de la revoir !
Elle est à ma hauteur à présent, et bonne nouvelle elle a l’air d’aller bien. Tant mieux, je commençais sérieusement à penser qu’elle avait fait une mauvaise rencontre et qu’elle s’était faite assassinée, ou pire … bon, d’accord je n’en étais pas encore à ce niveau de désespoir. Mais ça me fait plaisir de la revoir ! Toute mon angoisse, mon inquiétude, ma pression redescendent d’un seul coup. Angie n’a disparu que quelques minutes mais pourtant la revoir fait de moi la plus heureuse des femmes.
- Angie ! T’étais passée où ? On t’a cherchée partout !
Je suis trop soulagée pour être en colère, mais je trouve qu’elle mériterait bien une fessée (pardon) pour s’être volatilisée comme ça. Mais plutôt que de la baffer, je me contente de l’embrasser sur la joue, très près de sa bouche, oubliant presque que Julie n’est pas loin derrière moi et que je ne veux pas qu’elle se doute de quelque chose. Bah, peu m’importe au final. Tant qu’on ne se met pas à faire les ciseaux en pleine rue, on ne risque rien.
Angela me fait un sourire gênée avant de me répondre qu’elle comptait revenir rapidement et que c’est pour ça qu’elle ne m’a pas prévenue de sa petite escapade, mais qu’elle a croisé un autre photographe et qu’ils se sont mis à discuter sans voir le temps passer. Hum, ok … je ne sais pas pourquoi, mais je ne suis pas totalement convaincue par ses dires. Mais elle n’a aucune raison de me mentir – je vois qu’elle a son appareil photo à la main (et mon walkman avec son casque aussi ! je l’avais presque oublié) et elle est facilement distraite en réalité.
- Ne me fais plus jamais peur comme ça, je lui réponds un peu plus sèchement. - Ne t’inquiète pas, je saurais me faire pardonner … susurre-t-elle coquinement à mon oreille en posant sa main libre sur ma cuisse.
Je la repousse gentiment, d’une voix assez faible pour qu’il n’y ait qu’elle qui m’entende :
- Arrête, pas ici.
Sa proposition est alléchante mais nous attendrons d’être rentrées chez nous pour ça – mais c’est vrai que j’ai bien envie de faire l’amour. On ne s’est quittées qu’une quarantaine de minutes, peut-être une heure au plus, mais c’est suffisant pour que j’éprouve l’envie de lui sauter dessus tellement je suis soulagée et heureuse de la revoir … mais bien sûr, ça attendra. C’est quand même un peu bizarre, non ? Peut-être bien que la luxure est mon pêché capital … ou c’est juste la chaleur qui fait ça. Ouais, c’est probablement ça. L’été, quand il fait chaud, c’est le moment où on a le plus envie sexuellement. Mais pour le moment, on a autre chose à faire … j’avais presque oublié Julie, il faut que je la remercie de son aide ! Je me tourne vers elle. Angela lui fait un signe de main amical et un grand sourire :
- Je … merci pour votre aide, Julie. Au final j’ai sans doute paniqué pour rien mais … - … merci d’avoir pris le temps d’aider une parfaite inconnue, Angela poursuit à ma place.
Deux secondes silencieuses et un peu gênantes se passent avant que ma petite amie ne reprenne :
- En fait, j’aimerais vous remercier. Vous ne me connaissez pas mais j’ai un peu gâché votre journée, et euh … je suis désolée pour ça. Ça vous dirait qu’on aille boire un verre toutes les trois, histoire de nous remettre de nos émotions ?
Oh, on fait ça ? Moi je comptais retourner tout de suite à la voiture et rentrer à l’appartement, mais ma petite amie avait autre chose en tête, apparemment. Bon, moi ça me va, alors je me contente d’écouter la conversation en faisant des signes de tête.
- Il y a un café pas loin que j’aime bien, si ça vous dit.
@ Billy Lighter
Dernière édition par Rafaela Torres le Dim 23 Juin 2019 - 11:35, édité 2 fois
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Sujet: Re: Warm Summer Day [PV Julie G. Bouchard] [TERMINE] Lun 10 Juin 2019 - 18:07
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Warm Summer Day
Après avoir passé un long moment à chercher l'amie de la jeune femme sur la plage. On revient vers l'endroit où l'on s'est rencontré. Sur la plage cela a été un énorme échec, quelques Angela se sont retournées parfois mais sans que ce soit la bonne personne… Je m'assieds sur une sorte de plot, ou autre énorme cylindre en béton en attendant.
Rafaela souhaite attendre et j'insiste pour rester avec elle. C'est toujours mieux d'être accompagnée et d'avoir un support émotionnel dans ces moments là. Mais bon, à défaut d'améliorer l'ambiance, je lui demande les lieux ou son amie à l'habitude d'aller. Ca peut nous aider, peut-être que des personnes l'ont vu. Je vois un sourire s'afficher sur son visage et ça, ça fait plaisir!
- Euh … oui, maintenant que vous le dites ! Plus loin il y a une espèce de jetée avec beaucoup de rochers où elle aime bien aller de temps en temps pour peindre ou prendre des photos. … Je crois savoir où c’est, mais c’est un peu loin à pied. Vous me suivez ?
- Super ! Oui bien entendu essayons ça !
On se dirige vers la fameuse jetée et Rafaela a l'air vraiment de meilleure humeur, c'est comme si l'espoir était revenu en elle.
- Désolée de vous embêter avec tout ça, au fait. Vous étiez sans doute en train de passer une super journée et je suis venue vous déranger avec mes problèmes.
- Oh ne vous en faite pas, ça me fait plaisir d'aider les autres ! C'est un peu une habitude pour moi.
A peine ma phrase terminée, nous entendons une voix au loin et il se trouve que l'amie de Rafaela, Angela était là depuis le début. Elle se retrouve et s'enlacent. J'attends un peu et profite du beau paysage. Un beau ciel dégagé, une mer assez calme et bleue, franchement le Pacifique c'est superbe!
- Je … merci pour votre aide, Julie. Au final j’ai sans doute paniqué pour rien mais …
- … merci d’avoir pris le temps d’aider une parfaite inconnue.
- … Oh euh … De rien voyons! C'est normal.
Je souris, j'ai eu le temps de me perdre dans mes pensées pendant leurs retrouvailles.
- En fait, j’aimerais vous remercier. Vous ne me connaissez pas mais j’ai un peu gâché votre journée, et euh … je suis désolée pour ça. Ça vous dirait qu’on aille boire un verre toutes les trois, histoire de nous remettre de nos émotions ? … Il y a un café pas loin que j’aime bien, si ça vous dit.
Je les regarde. Je n'ai pas envie qu'elles se sentent obligées de me remercier. Mais bon, j'esquisse un petit sourire.
- Je n'ai rien de prévu après tout, alors oui pourquoi pas.
Billy Lighter
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Sujet: Re: Warm Summer Day [PV Julie G. Bouchard] [TERMINE] Dim 23 Juin 2019 - 15:54
Ça y est, on a retrouvé Angela. Elle n’était pas vraiment loin, pas perdue non plus et maintenant que j’y pense j’ai un peu honte d’avoir paniqué pour rien mais ce qui est fait est fait alors je crois que je vais me contenter de la prendre dans mes bras et d’arrêter d’imaginer le pire. Bon sang, elle n’a pas disparu longtemps mais je suis tellement heureuse de la revoir ! Et partagée, aussi, entre l’envie de lui gueuler dessus et celle de la baiser – je sais déjà quoi choisir entre les deux mais on attendra d’être rentrées chez nous pour cela. C’était sans doute ce qu’on aurait fait après de toute façon.
Julie, elle, semble heureuse de voir que nous nous sommes retrouvées. Oh, je l’avais presque oubliée ! Et pourtant c’est en grande partie grâce à elle qu’on est là, que tout va bien et que j’ai le cœur bien plus léger. J’ai vraiment envie de la remercier d’avoir pris un peu de temps pour m’aider, sans compter que je me sens un peu coupable d’avoir gâché sa journée en allant l’embêter avec tout ça … même si je sais que je ne devrais pas, qu’elle va me dire que ce n’est pas grave, que m’aider était tout naturel, ce genre de choses – je le sais bien, je pense comme cela aussi. C’est en partie pour cela que je suis devenue flic d’ailleurs, pour aider les gens … pour ça, et pour mon sens de la justice aussi, et pour un tas d’autres choses finalement. Mais je ne veux pas penser à tout ça aujourd’hui, je suis en congé merde. Je préfère penser à ce que j’ai envie de faire du reste de ma journée ; et pour être honnête, ce qui me vient en premier, c’est d’aller manger un truc.
C’est sans doute ce qu’on va aller faire d’ailleurs, toutes les trois. Ma petite amie vient de proposer à Julie d’aller tous ensemble boire un verre dans un café pas loin, histoire de la remercier de son aide et d’apprendre à se connaître. Moi, je n’y vois aucune objection ! Ce n’est pas mal de sortir avec de nouvelles personnes de temps à autre et puis j’ai envie de mieux connaître Julie.
- Je n'ai rien de prévu après tout, alors oui pourquoi pas, répond Julie.
Très bien, elle est d’accord, alors on fait comme ça ! Je n’ai aucune idée de l’endroit où Angie veut nous emmener mais je lui fais confiance, elle connaît les bonnes adresses du quartier, elle y va souvent. J’espère juste qu’on ne va pas se retrouver devant un bar minable, moi j’aime bien les endroits un peu classe. Enfin, je ne vais pas faire la fine bouche non plus, ce qui compte c’est de passer un bon moment.
- Ok, reprend Angela, alors on y va ! Ce n’est pas très loin.
Alors nous nous mettons en route. Angela ouvre la marche, logiquement, Julie et moi la suivons de près. Nous ne marchons pas plus de quelques minutes, pour arriver devant un tout petit café qui fait l’angle d’un bâtiment blanc, vaguement de style européen – d’après ce que je connais de l’Europe. C’est minuscule, mais c’est propre, bien rangé et tout à fait charmant. Cela conviendra tout à fait.
- Je meurs de faim, dis-je en me laissant tomber sur une chaise.
Nous nous sommes installées sur une table sur la terrasse, étonnant vide malgré la chaleur. Ce n’est pas un mal, ça change de la plage bondée de tout à l’heure. On pourra bien s’entendre discuter.
- Ca n’a pas l’air de grand-chose, mais c’est un endroit sympa, explique Angela, assise à côté de moi. Je connais bien le gérant, je suis sûr qu’il nous fera une ristourne. - De toute façon c’est toi qui paye ! je lui réponds en riant.
Pour toute réponse, elle me fait un sourire craquant qui me fait rougir et je décide de regarder ailleurs pour ne pas que Julie ne comprenne qu’il y a autre chose que de l’amitié entre Angela et moi. Je sais, c’est ridicule … je n’arrive pas à comprendre que ça n’a aucune importance. Que même si Julie découvre la vraie nature de ma relation avec Angela, elle va dans le pire des cas s’en foutre – parce que ça m’étonnerait qu’elle soit du genre à trouver ça dégueu, à se lever et à partir scandalisée sans demander son reste en nous traitant de sales gouines. Je … dois arrêter de penser à ce genre de choses putain, c’est quoi mon problème ? Nous sommes là pour passer un bon moment, alors c’est ce qu’on va faire. Je n’ai pas envie de réfléchir à ce genre de choses – je n’ai pas envie de réfléchir à quoi que ce soit en vérité. Je décide d’engager la conversation avec Julie alors qu’Angela s’est levée pour aller à l’intérieur du café faire je ne sais quoi – parler au gérant sans doute, et chercher les cartes des consommations parce qu’il n’y a pas l’air d’avoir de serveur. Ça ne m’étonnerait même pas, en fait, que le fameux gérant soit le seul à travailler ici et qu’il fasse tout tout seul – l’établissement est vraiment minuscule. Bah, on verra bien.
- J’ai remarqué que vous aviez un accent, dis-je à Julie, d'où venez-vous ? Vous êtes venue ici en vacances ?
Elle n’est pas d’ici, pour sûr. En plus de son accent qui trahit ce fait, c’est mon instinct qui me le dit et instinct ne se trompe pas souvent. Au début, je pensais qu’elle était française ou je ne sais quoi mais c’est bien connu que les français ne parlent pas bien l’anglais (certains même ne parlent pas bien le français alors bon …) alors je pense que non. J’avoue que je suis assez curieuse, j’aime bien échanger avec des gens d’autres cultures, d’autres pays – même si je sais que je vis dans le meilleur de tous. Ça me permets d’en apprendre plus sur le monde, d’autres modes de pensées, tout ça … ça ne vaut pas des voyages évidemment, mais voyager n’est pas trop mon truc – j’ai passé une bonne partie de ma vie sur les routes sans trop l’avoir choisi, à changer de ville, de pays même, alors il n’y a rien que j’aime le plus au monde que la stabilité.
- Moi je suis d’ici, reprends-je, enfin je suis née au Mexique mais je n’aime pas trop en parler.
J’omets volontairement de parler d’El Paso, de Phoenix, du fait que ma famille et moi avons traversé la moitié du continent pour échapper à des tueurs envoyés par des cartels de la drogue et des flics ripoux à cause des actions de mon père – un vrai scénario de film. Je n’aime pas parler de toute cette histoire et très peu nombreux sont les gens qui la connaissent, alors on va se contenter du minimum.
- Vous faites quoi dans la vie sinon ?
J’ai un peu l’impression d’être à un rencart, là, c’est un peu gênant … mais heureusement Angela revient, avec la carte et viens se rasseoir entre nous deux.
- Le patron est un peu sur les nerfs parce que son serveur n’est pas venu bosser et qu’il ne répond pas au téléphone. Il s’excuse de, euh, la lenteur du service. - On a tout notre temps.
Angela et Julie commencent à discuter entre elles et j’en profite pour jeter un œil à la carte. Bon sang, il y a tellement de choses qui me font envie … je ne sais pas pourquoi, mais je suis affamée. Je ne sais pas trop quoi choisir, mais y a plein de trucs au chocolat que je peux d’ores et déjà oublier à cause de mon allergie alors la liste se réduit peu à peu. Hum, un bon gros beignet à la fraise, ça me semble bien. Je vais peut-même en prendre deux - c’est les vacances après tout. Ce n’est pas forcément raisonnable mais j’en ai rien à foutre, ce n’est pas ça qui va me faire du mal.
- Je vais prendre deux beignets à la fraise, j’ai super faim. Et un verre de lait.
Entre temps, le gérant du café, un grand type moustachu, est venu prendre nos commandes. Comme l’a dit Angela, il a l’air un peu agacé mais il se montre tout à fait sympathique. Nos commandes prises, il repart aussitôt à l’intérieur du café et je m’assure qu’il ne puisse plus nous entendre afin de demander à Angela, changeant complètement de sujet :
- Ce photographe que tu as croisé à la jetée, c’est qui ? - Euh … pourquoi tu me demandes ça, me réponds-t-elle en haussant les épaules.
A vrai dire, je ne le sais pas moi-même.
- Il s’appelle James Goldstein, un truc comme ça. Pourquoi ? Tu es jalouse ? Tu sais que je n’ai d’yeux que pour toi, reprend Angela avec un sourire charmeur.
Putain ta gueule. Dévoile tout tant qu’on y est. Merde … bon, je peux m’en sortir. Je me tourne vers Julie et je lui explique, dévoilant toute l’étendue de mes talents d’actrice alors que je ne savais pas moi-même si j’en avais :
- Angela est amoureuse de moi et crois que quelque chose va se passer entre elle moi, mais on est juste colocataires, haha ! Et puis j’aime les hommes moi.
J’aurais pu omettre le faux rire mais je pense que c’est crédible. Et si ça ne l’est pas, ce n’est pas si grave, hein ? Je pense même que ça rendrait tout beaucoup plus simple, mais … comme d’habitude, mes incertitudes et mes insécurités m’empêchent de vraiment y croire.
- Et vous, vous avez quelqu’un dans votre vie ? je demande à Julie histoire de focaliser la conversation sur elle. Vous me le dites si je suis indiscrète.
@ Billy Lighter
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Sujet: Re: Warm Summer Day [PV Julie G. Bouchard] [TERMINE] Lun 24 Juin 2019 - 18:33
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Warm Summer Day
Nous venions d'avoir retrouver Angela, l'amie de Rafaela, qui se trouvait être dans un des endroits qu'elle fréquentait régulièrement. Je vais devenir la Sherlock québécoise de Los Angeles, ça fait beaucoup d'origines différentes pour un seul titre.
Une fois les retrouvailles terminées, Angela me proposa de les accompagner dans un café et j'ai accepté bien sûr. J'ai pas mal de temps libre. Une fois ceci réglé nous nous dirigeons
- Ok, alors on y va ! Ce n’est pas très loin.
Je suis les deux amies et ensemble nous arrivons face à un café qui ne fait pas très américain je trouve, ni Américain avec un grand a en fait. Au moins c'est dépaysant j'aime beaucoup.
- Je meurs de faim
- J'ai un petit creux aussi !
On s'assoit à une table en terrasse et j'adore ça. Les terrasses ça me fait penser à Paris. Vous savez le stéréotype de la française en terrasse bien habillée avec son verre de vin. Je me sens un peu comme ça en ce moment même.
- Ca n’a pas l’air de grand-chose, mais c’est un endroit sympa. Je connais bien le gérant, je suis sûr qu’il nous fera une ristourne.
- De toute façon c’est toi qui paye !
- Je trouve que le cadre est sympa en effet !
Je souris aux deux amies. Il fait beau, l'ambiance est sympa, alors moi, ça me rend toute heureuse et j'ai un grand sourire. La belle vie ! Angela s'en va à l'intérieur pour parler au responsable de l'établissement sûrement. Du coup, Rafaela en profite pour faire la conversation.
- J’ai remarqué que vous aviez un accent, d'où venez-vous ? Vous êtes venue ici en vacances ?
- Oh je viens du Canada, du Québec précisément et non, j'ai été mutée ici. Un grand changement !
Je ris. En effet passer de Montréal à Los Angeles c'est différent, le climat, la culture, les gens tout simplement qui y vivent. Parler tout le temps en anglais aussi, non pas qu'on ne parle pas anglais au Québec, mais le français reste la première langue. J'apprends ensuite que Rafaela est née au Mexique mais vient d'ici.
- Moi je suis d’ici, enfin je suis née au Mexique mais je n’aime pas trop en parler.
- Pas de problème, je comprends.
Je respecte les choix de Rafaela. C'est toujours très difficile pour les personnes d'origine latine aux Etats-Unis, je ne comprends pas vraiment pourquoi, selon moi ils sont comme tout le monde avec un nez, une bouche, deux yeux etc… Et j'adore les cheveux des femmes latines toujours soyeux je les envie, mais ça, ce n'est pas important.
- Vous faites quoi dans la vie sinon ?
- Je suis professeur de français au lycée et vous ?
Entre temps, Angela revient et justifie la lenteur du service.
- Le patron est un peu sur les nerfs parce que son serveur n’est pas venu bosser et qu’il ne répond pas au téléphone. Il s’excuse de, euh, la lenteur du service.
- On a tout notre temps.
- Je ne suis pas pressée alors aucun soucis.
Je regarde le menu tout en parlant avec Angela, je lui demande aussi quelques conseils par rapport aux menus, il y a quelques trucs que je ne connais pas et finalement, je vais rester sur ce que je connais plus ou moins. L'expérience sera pour une autre fois.
- Je vais prendre deux beignets à la fraise, j’ai super faim. Et un verre de lait.
- Je vais prendre une gaufre au sirop d'érable avec un thé glacé s'il vous plait … Merci
La commande est passée et l'homme repart à l'intérieur. Ensuite Angela et Rafaela parlent, un jeune homme qui s'avère être photographe se trouvait sur la jetée aussi
- Il s’appelle James Goldstein, un truc comme ça. Pourquoi ? Tu es jalouse ? Tu sais que je n’ai d’yeux que pour toi.
- Angela est amoureuse de moi et crois que quelque chose va se passer entre elle moi, mais on est juste colocataires, haha ! Et puis j’aime les hommes moi.
- Dommage pour vous Angela. En tout cas si vous changez d'avis Rafaela, je pense que vous iriez bien ensemble.
Je comprends mieux les petits sourires d'Angela et c'est vrai que je trouve qu'elles vont bien ensemble. Une blonde et une brune, une un peu extravertie artiste et l'autre plus réservée. Du coup je souris et répond à la question qui m'est adressée. D'habitude je n'aime pas me livrer mais Rafaela met à l'aise.
- Et vous, vous avez quelqu’un dans votre vie ? Vous me le dites si je suis indiscrète.
- Je suis arrivée ici seule, mais je ne suis plus accompagnée un petit peu moins d'un an maintenant.
J'esquisse un petit sourire. La vie sans Tyler, c'est différent… Il était si gentil, intelligent, calme. J'aimerai retrouver quelqu'un comme lui, mais je ne sais pas si c'est possible, ni si je suis en état. On verra bien de quoi l'avenir sera fait.
Billy Lighter
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Sujet: Re: Warm Summer Day [PV Julie G. Bouchard] [TERMINE] Dim 30 Juin 2019 - 21:01
Sortir, rencontrer des inconnus, boire un verre et faire connaissance en profitant du soleil … ça fait combien de temps que je n’ai pas fait ça ? Ca fait combien de temps que je n’ai pas été une femme normale, comme les autres, que j’ai arrêté de penser à mon boulot, à mes responsabilités, à mes problèmes ? Je ne sais pas, mais ça fait du bien de se détendre, de prendre un peu de temps pour soi, de penser à autre chose … surtout en passant du temps avec quelqu’un comme Julie. Je ne la connais encore que peu, mais je l’apprécie déjà beaucoup. Elle est gentille, sensible et en plus elle est super jolie - bah oui, c’est important aussi. Mais je ne me fais pas d’idées pour autant ; s’il doit y avoir quelque chose entre nous, ça ne sera que de l’amitié - parce que je suis en couple, que je suis fidèle et qu’elle n’est probablement pas … comme moi. Il n’empêche que je me sens bien avec elle, et que j’ai envie de mieux la connaître.
- J’ai remarqué que vous aviez un accent, d'où venez-vous ? Vous êtes venue ici en vacances ? - Oh je viens du Canada, du Québec précisément et non, j'ai été mutée ici. Un grand changement, me répond-elle avec un petit rire.
Ah, nos voisins du Nord ! Oui, j’imagine qu’elle doit avoir du mal à s’acclimater - littéralement. La Californie et le Canada ont un climat et une météorologie complètement différents, je crois. Ici, il fait bon tout le temps, même l’hiver - d’ailleurs peut-on vraiment parler d’hiver, en Californie ? Parce qu’à quelques choses près c’est la même chose que l’été, mais avec des températures plus douces, un peu plus de pluie et moins de touristes - enfin, c’est comme ça à Los Angeles. C’est peut-être différent plus au nord, vers San Francisco et tout ça, mais je m’en fiche un peu. Comme je l’ai dit, je ne suis pas une grande voyageuse - je ne connais pas beaucoup la Californie en-dehors de L.A. Bah, ça ne change rien au fait que Julie a été assez courageuse pour tout quitter et débarquer dans un pays qu’elle ne connaît pas, à la fois si proche et si loin du sien, géographiquement et culturellement parlant. Et elle arrive en pleine canicule en plus, la pauvre !
- J’imagine ! je lui réponds avec un sourire, et vous n’avez pas de chance en plus, vous arrivez en pleine canicule. Il ne fait pas aussi chaud d’habitude.
Je lui explique ensuite que je suis née au Mexique, mais que je ne souhaite pas m’étendre sur le sujet, ce qui ne semble pas la gêner - non pas qu’elle ait le choix. Et de toute façon, qu’est-ce qu’elle en aurait à faire, de mon histoire ? De l’engagement en politique de mon père, des représailles qui s’en sont suivies, de notre fuite, de la peur, des errances ? Tout ça c’est du passé, et le passé n’a plus d’importance. Maintenant, je suis une citoyenne américaine, j’ai une vie stable et je suis heureuse. C’est ça qui est important.
- Vous faites quoi dans la vie sinon, reprends-je.
Ca ne m’étonnerait pas qu’elle soit infirmière, ou médecin - c’est l’impression qu’elle me donne, mais elle pourrait être n’importe quoi. La seule profession que je peux éliminer, c’est flic - parce que je le saurais forcément. Nous sommes au courant à l’avance des mutations, des changements de service, des départs à la retraite etc. parce qu’un poste, même administratif, ne doit jamais rester vacant pour ne pas nuire à l’organisation et à l’efficacité des services, tout ça … mais c’est des conneries parce que même avec un effectif complet, on est souvent débordés. Enfin bon … c’est le boulot qui veut ça. Le crime ne s’arrête jamais à L.A.
- Je suis professeur de français au lycée et vous ? - Je suis policière, je lui réponds, je pense que nous allons nous revoir … professionnellement, je veux dire. Nous faisons régulièrement des interventions auprès des collèges et lycées pour faire de la prévention sur différents sujets, informer les jeunes sur les différents corps de métier dans la police, etc … enfin j’imagine que vous connaissez.
Elle est professeur, donc … à Fairfax j’imagine ? Je n’ai pas besoin de lui demander pour le savoir, c’est un lycée assez réputé, tout le monde veut y travailler - pour avoir l’opportunité d’enseigner à des enfants de célébrités, à des gosses de bonne famille, aux futures célébrités de la ville, voire du pays - ou pour la qualité des infrastructures, du personnel administratif, peut-être, qu’est-ce que j’en sais ? Moi, je n’y suis pas allée à Fairfax, mes parents trouvaient que c’était un lycée de bourges, et je m’en suis bien sortie malgré tout. Quant à Ryan, ben … de toute façon il a raté tellement de journées de cours que c’est un miracle qu’il y existe encore en ville des lycées qui veulent de lui. Mais le pire, c’est que je n’arrive même plus à être en colère contre lui …
Angela revient et avec elle le gérant du café. Il prend nos commandes - deux beignets à la fraise et un verre de lait pour moi, une gaufre au sirop d’érable (forcément) et un thé glacé pour Julie, un muffin au chocolat et une bière pour Angela. Je souris - moi aussi j’ai bien envie d’une bière maintenant que j’y pense. Ou d’un petit verre de tequila, même - je m’en fiche que ce soit traditionnellement une boisson d’homme, je ne suis plus au pays. Il faut que j’en rachète, je crois qu’il n’y en a plus à l’appartement - de toute façon je n’en bois pas très souvent. Un petit verre de temps en temps. L’alcool, ce n’est pas trop mon truc.
Nous devons attendre un peu de temps pour que le gérant revienne avec nos commandes alors j’en profite pour demander à Angie plus de précisions sur ce qu’elle a fait pendant sa “disparition”, à commencer par le nom du photographe qu’elle a croisé. Pourquoi ? Je n’en sais rien à vrai dire, mais il n’y a aucune malveillance ; je ne suis pas du tout jalouse ni possessive, je suis juste curieuse. Ma question la surprend en tout cas, presque autant que sa réponse - elle n’a d’yeux que pour moi … merde, tais-toi ! Tu veux nous griller auprès de Julie ? Je ne m’attends pas à ce qu’elle soit homophobe, mais je ne la connais pas non plus … heureusement, je trouve rapidement une parade. Officiellement, pour Julie, je suis tout à fait hétéro et Angela est simplement amoureuse de moi, mais je ne cède pas. Ca me semble crédible, même si je me sens un peu coupable de mentir à quelqu’un comme Julie.
- Dommage pour vous Angela. En tout cas si vous changez d'avis Rafaela, je pense que vous iriez bien ensemble, répond la jeune femme.
Ah … ah d’accord. J’avoue que je ne m’étais pas attendu à cette réponse … je souris, soulagée. Angela, elle, semble à deux doigts d’éclater de rire. Non, mon amour, s’il te plaît, calme-toi, retiens-toi, elle croit à mon petit mensonge ! Je ne veux pas qu’elle pense qu’on fout de sa gueule … je m’en veux déjà de lui avoir menti parce qu’elle a le don de me mettre en confiance, Julie. J’ai l’impression que quoi que je fasse, quoi que je dise elle ne me jugera pas … c’est rare ce genre de personnes, et inestimable. Merde … peut-être aurais-je dû lui dire la vérité ? C’est ce qu’Angela me dirait de faire en tout cas, elle tient tant à ce que j’assume ma sexualité … mais ce qu’elle ne comprends pas, c’est “qu’assumer” ne veut pas dire “avouer à une personne que je viens de rencontrer que je suis lesbienne”. Après … j’ai un peu évoqué le sujet malgré moi, non ? Ouais, mais je m’en fous. Je préfère mon petit mensonge ; pour l’instant tout du moins.
- Je … j’y réfléchirais, je finis par répondre avec un léger rire.
J’ai presque envie de lui demander ce qu’elle ferait, elle, si elle était dans cette situation - si une amie était amoureuse d’elle et qu’on l’encourageait elle, malgré son hétérosexualité, à accepter ses avances … mais c’est un peu trop intime comme question pour une première rencontre. Je ne peux m’empêcher de me demander, cependant, si Julie a déjà une … expérience, goûté à de nouveaux plaisirs … hum, elle a l’air d’avoir à peu près mon âge alors ça ne m’étonnerait pas qu’elle ait essayé une fois ou deux - on ne peut pas dire qu’on n’aime pas avant d’avoir essayé, n’est-ce pas ?
- Fais attention à ce que je ne te sautes pas dessus cette nuit pour te convertir à l’homosexualité ! s’écrie Angela en riant.
J’éclate de rire - ok, c’était drôle, j’avoue ! Sacrée Angela, il faut toujours qu’elle en rajoute … elle a toujours un bon mot en réserve. C’est pour cela que je l’adore, parce qu’elle est tout ce que je ne suis pas : drôle, spontanée, extravertie … c’est vrai que les opposés s’attirent. Le seul point commun entre nous, c’est l’art ; elle peint, dessine, prend des photos, fait du mannequinat et du théâtre, et moi je joue du piano, et je connais le solfège. Même là, on est opposées, et pourtant ça marche entre nous. Ca fait deux ans.
Et Julie, elle ? Est-ce qu’elle a quelqu’un dans sa vie ? C’est peut-être indiscret, mais j’ose lui poser la question - et si elle ne veut pas y répondre, ce n’est pas grave.
- Je suis arrivée ici seule, mais je ne suis plus accompagnée depuis un petit peu moins d'un an maintenant. - Oh, ok.
Je ne suis pas certaine de ce qu’elle veut dire, mais j’imagine qu’elle fait allusion à une rupture récente. C’est toujours un moment difficile … quoi qu’on dise, on a tous le coeur brisé à un moment ou à un autre, et la fin de certaines histoires nous marque plus que d’autres. Moi, c’est ma rupture avec Megan que je n’oublierai jamais. Ce fut la première fille dont je suis tombée amoureuse, celle avec laquelle j’ai tout appris, avec laquelle j’ai vraiment découvert ce qu’était l’amour. J’avais quinze ans et je suis toujours un peu triste lorsque je repense à cette histoire ; c’est normal, non, cette pointe de regret lorsqu’on pense à sa première histoire d’amour ? De regret et de nostalgie … et on ne peut pas s’empêcher de se demander comment serait notre vie si cette histoire s’était poursuivie.
- Je suis sûr que vous retrouverez vite quelqu’un. Il y a beaucoup de mecs bien à L.A.
Je suis sincère. Bon, elle a sans doute autre chose à faire que de se trouver un mec, si elle vient d’arriver, mais j’ai quelques bons partis à lui présenter si ça l’intéresse ! Y a Andy, mon coéquipier, mais il est peut-être un peu jeune pour elle et elle préfère sans doute les hommes plus expérimentés, y a Andreas, que je croise souvent à la salle de sport … je pourrais même essayer de la caser avec Jordan Keller, pour rire. Enfin, dans tous les cas, une belle fille comme elle … elle n’aura pas de mal à trouver chaussure à son pied, j’en suis sûre.
Le gérant revient enfin avec nos commandes et je me jette avec plaisir sur mon premier beignet. Bon sang, du sucre ! Ca fait du bien, même si par cette chaleur ça me donne soif. Hum … il y a de vrai morceaux de fraises en plus ! Et ça se marie tellement bien avec ce bon verre de lait bien frais - les choses les plus simples sont souvent les meilleures.
Je laisse mon regard divaguer alors que je mange tranquillement mon beignet. J’aperçois des bateaux à l’horizon et je souris. Ca me rappelle mon père … il avait un bateau, un petit voilier, rien d’extravagant ; il l’aimait beaucoup. Lorsque nous étions plus jeunes, à la fin de sa journée de travail, il nous emmenait Ryan et moi sur l’eau, pêcher, nager, se détendre … ma mère elle restait à terre car elle n’avait pas le pied marin. Ah, il l’aimait son bateau, mon père … il disait que cela lui permettait de penser à autre chose qu’à son boulot, entre meurtres, vols, histoires sordides … il aimait nous dire que lorsqu’il serait à la retraite il achèterait un bateau beaucoup plus grand pour partir faire le tour du monde … et il est mort avant, bien entendu. Et puis son voilier, nous l’avons vendu. Il nous faisait trop penser à lui.
- Tu veux finir ma bière, Lala ?
Angela m’interrompt. Je la regarde en souriant, toujours un peu dans mes pensées. Ouais, je veux bien … le lait c’est sympa deux secondes mais rien ne vaut une bonne cerveza par cette chaleur. C’est de la Corona en plus, excellent, l’un des seuls bons trucs que le Mexique ait produit.
- Lala, tu ne penses pas que tu devrais lui avouer ? reprends Angela en se penchant vers moi.
Hein ? De quoi elle parle ? Ne me dites pas que …
- Tu devrais lui dire pour nous deux, poursuit-elle en espagnol.
Ah, c’est vrai qu’elle parle cette langue - enfin, elle a quelques notions. C’est moi qui le lui ai appris. Mais à part ça … pourquoi est-ce qu’elle me dit ça ? Je suis parfaitement satisfaite de mon mensonge, moi. Julie n’a pas besoin de savoir pour Angela et moi, vraiment pas … surtout qu’elle a l’air de croire à ma version alors je ne veux pas lui avouer que j’ai menti, je ne veux pas lui faire croire que je ne suis pas fiable, que je suis une menteuse. C’est faux.
- Tu es sûre ?
Elle lève les yeux au ciel, mord dans son muffin et répond, cette fois-ci en anglais : - Oui, je suis sûre. Tu veux peut-être que je lui dises moi-même ?
Wow, c’est quoi ce ton froid tout à coup ? Pourquoi tu niques l’ambiance, chérie ? Pourquoi tu veux tout gâcher ? Ca te faisait marrer, ma petite histoire, il n’y a pas deux minutes, et maintenant … tu me lances un défi, c’est ça ? Bah, très bien. Je vais le faire, ton défi.
- Oh et puis merde.
Je repose ma bière, fixe Julie dans les yeux.
- En fait … je vous ai menti. Angela et moi … on est plus que des colocataires. Ca fait deux ans qu’on est ensemble mais je ne voulais pas l’avouer parce que … parce que j’ai honte, parce que je n’étais pas certaine de qui j’avais à faire, parce que … parce que je ne sais pas. C’est comme ça. Vous ne pouvez pas comprendre.
Bon, ça y est. Suis-je folle ? Je viens de faire mon coming out devant une personne que je connais à peine. Merde, merde … Angela, sa main posée sur ma cuisse, rayonne, mais moi … je suis partagée entre une joie extrême et une envie de vomir.
@ Billy Lighter
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Sujet: Re: Warm Summer Day [PV Julie G. Bouchard] [TERMINE] Lun 1 Juil 2019 - 16:34
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Warm Summer Day
Je passe ma journée, enfin la fin de celle-ci en compagnie de Rafaela et de son amie Angela. Nous commençons à parler d'un petit peu de tout et de rien. Elles m'ont l'air sympathiques et je passe un bon moment avec elles. Après avoir abordé mon origine avec mon accent, Rafaela me parle de la canicule. J'avais vu que le temps était chaud à Los Angeles mais là, c'est plus que ce qui était attendu.
- J’imagine ! Et vous n’avez pas de chance en plus, vous arrivez en pleine canicule. Il ne fait pas aussi chaud d’habitude.
- C'est pas facile tous les jours, je suis une vraie larve qui ne fait que boire.
D'habitude même avec une chaleur, forte pour moi, je suis quand même efficace mais ces jours-ci, cela devient vraiment difficile. Je ne mens pas quand je dis que je suis une larve qui boit de l'eau. Faire un mètre devient une épreuve presque insurmontable pour mon petit corps canadien. Mais bon, ce temps là ne va pas durer dix mois non plus, alors je surmonterai cette épreuve. En espérant qu'on ait un petit vent du Nord bientôt.
On aborde ensuite les carrières. Je lui dis alors que je suis professeur de français et lui renvoie la question, à laquelle elle répond être policière. C'est intéressant. En plus j'i beaucoup de respect pour les forces de l'ordre et leur travail.
- Je suis policière. Je pense que nous allons nous revoir … professionnellement, je veux dire. Nous faisons régulièrement des interventions auprès des collèges et lycées pour faire de la prévention sur différents sujets, informer les jeunes sur les différents corps de métier dans la police, etc … enfin j’imagine que vous connaissez.
- Oui j'en ai déjà eu quand j'enseignais à Montréal. Je trouve que c'est utile. Généralement, les lycéens ne sont pas prêts pour la vie universitaire alors si ça peut les aider, je suis pour.
Pour mon cas, je m'en sortais bien globalement, excepté la partie financière qui m'amena à faire quelque chose que je ne crierai pas sur les toits mais c'est la vie, tout n'est pas rose. En tout cas, je ferai tout mon possible aussi pour préparer les jeunes à l'université, pour être prêt à combattre les sirènes maléfiques mais aussi à profiter de la vie.
Angela revient, les commandes se font et elles parlent entre elles d'un photographe rencontré par Angela, j'entends sans écouter. J'apprends ensuite qu'Angela et homosexuelle mais qu'apparemment Rafaela non, elle est bien hétérosexuelle. Soit, je joue un peu sur l'humour, je me contente de leur sourire.
- Je … j’y réfléchirais.
- Fais attention à ce que je ne te sautes pas dessus cette nuit pour te convertir à l’homosexualité !
La remarque d'Angela me fait rire, elle a beaucoup d'humour cette jeune femme, c'est agréable. Ensuite Rafaela me demande de mon côté, alors je précise que je suis seule depuis moins d'un an.
- Je suis sûr que vous retrouverez vite quelqu’un. Il y a beaucoup de mecs bien à L.A.
- On verra, je ne vais pas courir après. Ca me tombera dessus le moment venu.
Je ne cherche pas à remplacer Tyler dans l'immédiat, après je ne suis pas fermée et mon coeur est à prendre. Si l'occasion se présente et que je rencontre un homme bien, calme, gentil, respectueux et drôle je suis preneuse.
Nos commandes arrivent et je déguste donc, en même temps que tout le monde, ma gaufre au sirop d'érable. Un délice et ce thé glacé est vraiment bon aussi, juste ce qu'il faut de sucre pour raviver les saveurs. Elles se mettent à parler de nouveau entre elles, alors je ne sais pas trop quoi faire et me contente de manger et boire. Je ne sais pas trop si je dois écouter ou quoi, ça parle en anglais, puis brièvement en espagnol, pas assez difficile pour que je ne comprenne pas mais je ne relève pas. je regarde mon assiette en attendant qu'elles aient terminé. Vite si possible, cela devient gênant.
Rafaela pose sa bière et me regarde. Je bois une gorgée et la regarde, esquissant un sourire.
- En fait … je vous ai menti. Angela et moi … on est plus que des colocataires. Ca fait deux ans qu’on est ensemble mais je ne voulais pas l’avouer parce que … parce que j’ai honte, parce que je n’étais pas certaine de qui j’avais à faire, parce que … parce que je ne sais pas. C’est comme ça. Vous ne pouvez pas comprendre.
J'écoute ce qu'elle dit, sans changer de visage, qu'elle soit homosexuelle ou pas, elle est libre, du moment qu'elle est heureuse et qu'elle connaît l'amour je n'y vois aucun inconvénient, et moi, cela ne m'empêchera pas de dormir comme on dit. J'en suis même heureuse pour elle. Mon sourire retombe un peu à la fin. Je ne suis pas capable de comprendre, soit, je suis un peu déçue que l'on puisse penser cela de moi mais c'est pas grave après tout, cela ne m'empêchera pas de dormir non plus.
- Personnellement, je suis très heureuse pour vous deux, je sais bien que ce n'est pas facile, après notre société change aussi, il suffit juste de regarder.
Je sirote un peu et reprend.
- Vous savez, ce n'est pas la première fois que quelqu'un m'avoue son homosexualité, les gens sont même de plus en plus à l'aise et surtout les jeunes dans les lycées. Je vois bien aussi que vous ne me connaissez pas Rafaela, sinon vous sauriez que je peux comprendre. On a tous quelque chose que l'on cache pour soi.
Il est clair que je ne lui révèlerai pas mon secret universitaire. Hormis Tyler et mes parents qui l'ont su eux il y a deux ans, personne d'autre dans mon entourage est au courant. Aujourd'hui seules deux personnes me connaissent entièrement.
Je reste sympathique envers les jeunes femmes assises à la table, je prends une bouchée de ma gaufre en souriant. Je trouve que c'est très humain de juger les autres et de se dire que personne d'autre n'a pu vivre ce que l'on vit. On veut se rendre unique dans notre bonheur comme dans notre malheur.
Billy Lighter
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Sujet: Re: Warm Summer Day [PV Julie G. Bouchard] [TERMINE] Sam 6 Juil 2019 - 16:33
J’ai le coeur qui bat à mille à l’heure. Putain ; je viens d’avouer mon homosexualité à une personne que je ne connais que peu alors que je n’ai jamais réussi à le faire avec ma famille en presque dix ans. Merde … je me déteste. Qu’est-ce qui m’a prit, putain ?! Je sais que je n’avais pas le choix, soit je le faisais soit Angie le faisait, mais merde ça ne change rien. Bordel, j’ai tellement honte … j’ai envie de m’enfuir très loin, de creuser un trou très profond dans le sol et de m’y laisser mourir, seule … je … je rougis tellement que je meurs de chaud.
- Je suis fière de toi, ma chérie, me sort Angela.
Fière de moi … fière de moi … tu m’as forcée à le faire, sale garce !
- Personnellement, je suis très heureuse pour vous deux, je sais bien que ce n'est pas facile, après notre société change aussi, il suffit juste de regarder.
Les paroles de Julie me remontent un peu le moral, mais … mais je ne sais pas quoi faire, je ne sais pas quoi dire. Je suis tellement en colère … contre qui ? Contre quoi ? Contre Angela, contre moi, contre le monde, je ne sais pas ; et j’ai tellement chaud … et ce n’est pas à cause de la canicule. Mais je ne veux rien laisser paraître. Je me contente d’une nouvelle gorgée de bière et de jeter un regard noir à ma petite amie.
- Vous savez, reprend Julie, ce n'est pas la première fois que quelqu'un m'avoue son homosexualité, les gens sont même de plus en plus à l'aise et surtout les jeunes dans les lycées. Je vois bien aussi que vous ne me connaissez pas Rafaela, sinon vous sauriez que je peux comprendre. On a tous quelque chose que l'on cache pour soi.
J’ai envie d’éclater de rire - nerveusement. Évidemment que je ne te connais pas, Julie ! Nous nous sommes rencontrées il n’y a même pas une heure. Je ne sais de toi que ce que tu m’as dit, et toi-même tu es loin de me connaître entièrement … même si tu sais déjà trop sur moi. Mais le mal est fait, n’est-ce pas ? Tu sais … et même si je me doute que tu n’en as rien à foutre qu’Angela et moi aimons nous manger le minou, je regrette tellement …
- Moi je ne suis pas à l’aise, je réponds.
Ma voix est un peu rauque. Je sens que mes cordes vocales, que mes mâchoires sont presque paralysées, tétanisées. Je ne sens que mes joues en feu, les battements de mon coeur et mon envie de vomir … merde … je me sens tellement nulle et misérable, de me mettre dans des états pareils pour avoir simplement dit une vérité, exprimé qui je suis …
- C’est un secret que je garde depuis dix ans et je vous l’ai révélé alors que … alors que je vous connais à peine, que même … même ma propre famille ne le connaît pas et je … ne sais même pas pourquoi je vous ai tout avoué …
En vérité, si ; c’est parce qu’Angela ne m’a pas donné le choix. Ou bien c’est l’excuse que je me donne ? Bah, je m’en fous. Il y a forcément un coupable. Une coupable en l'occurrence.
- Pourquoi tu m’as forcée à lui dire ?! je demande à Angela.
La dureté de propre voix me fait frémir une seconde.
- Je … je ne t’ai pas for-- - Arrête. Tu sais très bien que si. Ne me mens pas, Angie, ne me mens surtout pas.
Tout sourire a disparu du visage d’Angela, mais le coin de ses yeux se pare de larmes. Bah, qu’elle chiale … elle s’en fout de ce que je ressens, elle s’en fout de ce que je pense.
- Lala, chérie, bredouille-t-elle, on ne va pas commencer à --
A se disputer, tu voulais dire ? Ben on dirait bien que si … mais tu l’as cherchée, perra. Pourquoi tu tiens tant à ce que tout le monde sache ? Pourquoi est-ce que tu ne veux pas comprendre que je ne le vis pas aussi bien que toi, que je ne vois pas les choses de la même façon ? Merde … j’en veux tellement à Angela, et pourtant je sais que ce n’est pas de sa faute. Ca m’attriste de m’en prendre à elle, mais … mais en vérité je suis tellement flippée que je ne fais plus rien de censé. Désolée, mon coeur … tu vas devoir supporter mon courroux le temps que je remette mes idées en place, que je retrouve mon état normal.
- Je te gueule dessus si je veux. - Arrête, je t’en supplie …
Cette fois-ci, il y a de la tristesse dans sa voix. De la peine, de la détresse. Merde. Je ne suis vraiment qu’une connasse sans coeur quand je m’y mets … calme-toi Rafaela, calme-toi. Cette fille, tu l’aimes plus que tout au monde. Tu lui fais du mal à lui parler ainsi ; tu te fais du mal à toi-même aussi. La colère ça ne te ressemble pas. Cette haine … cette haine en toi, garde-la, transforme-la en quelque chose de bien, et va de l’avant.
- Je … je suis tellement désolée …
J’éclate en larmes. Putain que ça fait du bien … ça fait si longtemps que je n’ai pas pleuré … et encore plus lointaine est la dernière fois que j’ai pleuré en public. Je suis trop pudique pour ça - mais à ce moment précis je n’en ai rien à faire de la pudeur et de la décence. Le seul truc qui m’emmerde, c’est qu’on impose tout ce spectacle à Julie. La pauvre … qu’est- ce qu’elle doit bien penser de nous à ce moment présent ?
- Rafaela.
Angela a posé sa main sur ma joue. Je souris.
- Je t’aime, sale garce.
Elle rigole. Elle approche son visage du mien, je ferme les yeux et elle m’embrasse. Bon, j’imagine que cela conclut notre petite mésentente … mais on ne va pas commencer à se peloter en public, même devant Julie qui est au courant pour notre relation, alors le baiser ne dure qu’une seconde.
- Je me sens très mal, je reprends.
J’ai chaud mais je frissonne, j’ai les larmes aux yeux mais j’ai envie de sourire comme jamais.
- Désolée pour tout ça Julie, s’excuse Angela, on n’aurait pas dû vous imposer cette scène.
Je regarde à nouveau la jeune femme brune, me mordillant un peu les lèvres, embarrassée.
- Ce n’est pas mon genre de craquer comme ça.
Non, je n’ai pas pour habitude de m’afficher comme ça, de me donner en spectacle ainsi. Je suis trop pudique pour ça. La plupart du temps, je laisse toutes les émotions s’accumuler en moi - la haine, la tristesse, la peur, je les refoule en espérant qu’elles finissent par disparaître d’elles-mêmes, mais ça ne fait de moi qu’une bombe émotionnelle, prête à exploser à tout moment. Et là, je n’ai pas attendu d’être rentrée chez moi pour la laisser détonner ; bah, peu importe. Julie est professeur, non ? Elle doit avoir l’habitude de tout ça, des histoires de coeur, des sautes d’humeur … il n’empêche que je me serais bien passée de tout ça.
- J’ai envie de rentrer, dis-je à Angela.
Je me sens lasse, fatiguée, épuisée nerveusement. Cet après-midi a été éprouvant - mais il m’a au moins permis de rencontrer Julie, ce n’est pas si mal. J’ai envie de la revoir, d’en apprendre plus sur elle, sur ce qu’elle aime faire … j’espère qu’elle le veut elle aussi, que je ne l’ai pas effrayée et fatiguée avec mes histoires qui ne la regardent pas. D’abord la “disparition” d’Angela, puis la dispute … je comprendrais qu’elle ne souhaite pas me revoir. Nous revoir - Angie et moi. Mais en même temps, elle peut comprendre ce que je ressens, non ? Elle a entendu l’ultimatum d’Angela autant que moi : “Tu veux peut-être que je lui dise moi-même ?” - ça laisse peu de place à l’interprétation, non ? Bah, tant pis. Que ce moi ou elle qui l’avoue, le résultat est le même - pour moi, la honte. Pour Angela, la libération.
Je termine sans envie mon deuxième beignet alors qu’Angela discute avec Julie.
- Rafa ne se sent pas bien, alors on va rentrer … désolée d’avoir un peu niqué l’ambiance.
Le sucre me ragaillardit un peu et je trouve la force de dire :
- On peut se revoir si vous voulez … enfin, je veux dire, si vous avez besoin d’aide pour vous installer, de connaître les bonnes adresses, tout ça … - Ou juste passer un bon moment, reprend Angela.
Ouais … un bon moment. J’espère juste qu’elle ne s’attend pas à aller faire la fête et se bourrer la gueule tous les soirs, ce n’est pas vraiment le genre de la maison. Enfin, Angela aime bien ça mais moi … ça fait des mois qu’elle essaie de me faire entrer dans une boîte de nuit, mais ce n’est pas vraiment pas mon truc. Danser pendant des heures en buvant, collée à des inconnus qui font la même chose, coincés entre quatre murs sous une atmosphère qui sent la sueur, l’alcool et divers fluides corporels, non merci. Je préfère les concerts ; c’est la même chose mais au moins on est dehors et la musique est meilleure.
- Promis on ne se disputera pas, continue ma petite-amie en riant.
@ Billy Lighter
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Sujet: Re: Warm Summer Day [PV Julie G. Bouchard] [TERMINE] Dim 7 Juil 2019 - 18:25
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Je viens d'assister à un coming out, je suis fière et heureuse pour ces deux jeunes femmes qui vont bien ensemble. Après je vous l'accorde il y a des façons de le dire surtout quand on est face à quelqu'un et qu'on juge quand même un peu cette personne sans la connaître. On m'en avoué de choses lorsque j'étais professeur à Montréal, de plus je suis dotée d'une grande empathie. Alors oui il y a un peu de déception après ces mots et je réponds poliment et calmement… Cela n'empêche qu'elles ont l'air d'être vraiment sympathiques et avec un bon fond.
Elle m'avoue ne pas en avoir parlé à d'autres personnes. Et bien cela me touche mais ne justifie pas forcément propos précédents. Soit
- Moi je ne suis pas à l’aise … C’est un secret que je garde depuis dix ans et je vous l’ai révélé alors que … alors que je vous connais à peine, que même … même ma propre famille ne le connaît pas et je … ne sais même pas pourquoi je vous ai tout avoué …
- Je comprends et je suis heureuse que vous ayez pu en parler à quelqu'un déjà, c'est un pas en avant.
Je n'ai pas de remords et j'aurai tout oublié en rentrant chez moi toute à l'heure. Par contre, ce que je n'avais pas prévu, c'est cette dispute entre les deux jeunes femmes. Là, pour le coup je ne sais plus trop où me mettre et l'envie de m'éclipser aux toilettes est très forte mais cela ferait moyen aussi. J'attends donc que l'orage passe et les excuse qui s'en suivent …
- Désolée pour tout ça Julie, on n’aurait pas dû vous imposer cette scène.
- Ce n’est pas mon genre de craquer comme ça.
- De toute façon ce qui est fait est fait.
Finalement, la sortie risque de se terminer ici. Rafaela a besoin de partir et je pense qu'en effet le mieux maintenant est qu'elles se retrouvent juste toutes les deux, chez elles, dans l'intimité. Je leur souris tout de même.
- Rafa ne se sent pas bien, alors on va rentrer … désolée d’avoir un peu niqué l’ambiance.
- Ne vous en faites pas, vraiment ce n'est pas grave.
La conversation continue et j'écoute attentivement. Elles proposent de se revoir une prochaine fois et je leur souris de nouveau.
- On peut se revoir si vous voulez … enfin, je veux dire, si vous avez besoin d’aide pour vous installer, de connaître les bonnes adresses, tout ça …
- Ou juste passer un bon moment. Promis on ne se disputera pas
- Oui pas de problème, j'en serai ravie.
J'aime passer des moments sympathiques avec des personnes agréables. Ce serait avec un grand plaisir que je reverrai ce jeune couple, dans la joie et la bonne humeur sûrement.
Billy Lighter
Rafaela Torres
Invité
Sujet: Re: Warm Summer Day [PV Julie G. Bouchard] [TERMINE] Lun 19 Aoû 2019 - 22:35
C’est incroyable, quand on y pense, comment une personne comme Angela peut faire pour rester avec quelqu’un comme moi – il faut croire que les opposés s’attirent vraiment. Elle, c’est une artiste extravertie et drôle, qui aime la couleur et être féminine. Moi, je suis la fille plus sérieuse, plus fermée, celle qui ne sourit jamais et ne s’habille qu’en noir ; nous sommes opposées mais nous nous aimons malgré tout. Cela fait trois ans que nous sommes ensemble, c’est plus que je ne suis jamais restée avec quiconque jusqu’alors et rien ne me laisse pour l’instant à penser que cela se finira.
Mais pourtant … il y a des moments où elle me met hors de moi. Comme ce putain d’ultimatum qu’elle m’a posé, qui en substance disait « dis-le lui ou je lui dis moi-même » … merde, elle a quelle âge pour faire ça ? Pourquoi ne veut-elle pas comprendre que je ne tiens pas à révéler mon secret, que je veux que personne ne découvre ma vraie nature, que je ne suis pas aussi à l’aise qu’elle avec ce genre de choses ? Pourquoi est-ce qu’elle m’oblige à être comme elle, de ce côté-là ? N’est-ce pas justement notre complémentarité, notre opposition, qui nous unit ? Ah, je sais bien qu’elle veut simplement que j’assume ma sexualité, que j’assume notre relation mais … je n’y arrive pas.
Bah, je ne veux pas penser à tout cela. Julie sait à présent. Et … ben ça ne change rien au final. Peut-être que j’ai effectivement tort de m’inquiéter de tout ça, que ça n’a aucun importance. Mais je n’arrive pas le reconnaître ; je le sais pourtant, mais … c’est comme si je n’arrivais pas l’accepter. Je … devrais peut-être en parler à quelqu’un ? A un psy ? Oh, non … j’en ai vu une fois il y a trois ans, pour l’évaluation obligatoire de mon profil psychologique afin d’entrer dans la police, et ça n’a pas été une partie de plaisir. J’ai horreur de ça, de parler de moi, de me dévoiler … ah, n’y pense plus, Rafaela !
Julie est quelqu’un de très sympathique et elle accepte avec ravissement de nous revoir à l’occasion, Angie et moi. Ah, elle est vraiment adorable ! Je lui adresse mon plus beau sourire pour la peine – j’espère que ça ne se voit pas trop que je me force, parce que je ne suis pas vraiment d’humeur à sourire, là. En vrai, je … c’est un peu ridicule, mais ce dont j’ai le plus envie, c’est de rentrer chez moi, de m’allonger avec Angela sur le canapé, et de m’endormir la tête entre ses seins. Ouais, c’est assez spécifique – mais je suis une fille bizarre, parfois.
- Allez, on y va, dis-je.
Sur ces mots, on se lève de nos chaises et j’ai un léger vertige. Ah, soleil de merde … ce fut une après–midi éprouvante décidément. Bah, un peu de sommeil me fera du bien, et jouer un peu de piano aussi ; ça fait trop longtemps à mon goût que je n’en ai pas fait.
- Je vais aller payer, déclare Angela avant de retourner une nouvelle fois à l’intérieur. - Ouais.
C’est un chouette endroit qu’elle nous a trouvé, n’empêche. J’y retournerai sans doute, avec elle ou pas. Peut-être que j’y emmènerai aussi mon coéquipier, si on patrouille dans le coin et que … ah, évidemment, je me remets à penser à mon boulot ! Encore et toujours … bon, faut dire que certains travaillent pour vivre, moi je vis pour travailler. Mais merde, je suis en congés, faut que je me détende un peu ! Un de ces soirs, faudrait peut-être bien que j’aille en boîte, histoire de voir. Je n’aime pas du tout ça, mais ça ferait plaisir à Angie que me décoince un peu, j’imagine.
- Sinon euh … merci pour tout, Julie.
C’est un peu gênant parfois, les au-revoir, quand il s’agit que quelqu’un qu’on ne pas encore très bien. Enfin, je ne suis pas totalement inadaptée socialement non plus hein, mais je suis une ancienne timide alors c’est toujours un peu difficile pour moi de savoir quoi dire, quoi faire. Bon, c’est pas compliqué non plus – je connaît à peine Julie alors on se contentera d’un « au revoir » de la main et d’un sourire. J’espère la revoir bientôt, sincèrement. Elle m’a tout fait l’air du genre de personnes avec qui j’aime traîner – et puis ça change les nouvelles têtes. Bon, des nouvelles têtes il y en a tous les jours dans une ville comme Los Angeles – et il y en a qui partent, aussi. Ma première petite amie par exemple, vit désormais à San Francisco. Il paraît que c’est une meilleure ville que L.A pour les gens comme nous. Parfois, je me dis que je pourrais aller lui rendre visite pour voir comment elle va depuis le temps, après tout ce n’est qu’à six-cent kilomètres, mais je renonce à l’idée parce que je me rends compte que je n’aurais pas grand-chose à lui dire. Enfin bref. Les nouvelles têtes, c’est toujours sympa. Je suis sûr que je ne manquerai pas d’occasions de revoir Julie et d’apprendre à la connaître mieux.
- Bon, on y va !
Angela ressurgit du café, avec son enthousiasme habituel et fait un grand sourire à Julie.
- Ravie de t’avoir rencontrée, Julie ! On va te laisser notre numéro, n’hésite pas à nous appeler pour quoi que ce soit !
Elle sort de sa poche un papier avec nos deux prénoms et notre numéro de téléphone, et lui donne. Ah, évidemment qu’elle a anticipé ! J’allais lui donner notre numéro de toute façon, mais euh … ben dans un cas comme dans l’autre, c’est réglé. Angie est beaucoup plus spontanée et sûre qu’elle que moi en tout cas, mais ça a été toujours été comme ça. Est-ce toutes les californiennes sont comme ça ?
- On rentre, chérie ? me demande Angie en passant à côté de moi avec un clin d’œil.
Ouais. Ouais, j’imagine. Je fais un dernier sourire à Julie et emboîte le pas de ma petite-amie.
@ Billy Lighter
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Sujet: Re: Warm Summer Day [PV Julie G. Bouchard] [TERMINE]
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Warm Summer Day [PV Julie G. Bouchard] [TERMINE]
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