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 The Origin Of Evil [1953 - 1962][Solo][Terminé]

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Edward Fleming
Edward Fleming


Date d'inscription : 09/03/2019
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Who Am I?
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Date de naissance: 9 juillet 1948
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Birth place: Eastside, Los Angeles
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MessageSujet: The Origin Of Evil [1953 - 1962][Solo][Terminé]   The Origin Of Evil [1953 - 1962][Solo][Terminé] I_icon_minitimeMar 3 Sep - 20:27



The Origin Of Evil
ft. Thomas Fleming
1953


-Réveille-toi !

La voix ferme de mon père faisait plus mal que la baffe qu’il me donna pour me réveiller. Je gémis et fronçai les sourcils. J’ai fait dodo sur le trajet… Mon père avait roulé longtemps…

-Edward !


J’ouvris complètement les yeux et les frottai.

-Oui… ?

Il frappa encore une fois sur ma joue même si j’avais les yeux ouvert. Mon père frappait toujours…  Fort, pas fort, en criant, quand je faisais du mal, quand je ne faisais rien, quand Sean pleurait, pour faire pleurer Sean, sur ma mère, sur moi, sur mon petit frère…

Il frappait tout le temps.

Ça fait mal mais j’ai l’habitude…

-Sors de cette voiture ! On est arrivé !


Je sortis machinalement de la voiture… J’avais faim. J’avais envie de Rice Krispies. Mais je ne le dis pas… Si je le disais, j’allais recevoir une baffe. Pourquoi ? Parce que mon père avait quelque chose de très important à faire. Il l’avait dit avant de partir.

Pourquoi, je suis là déjà ? Pourquoi je ne suis pas resté à la maison avec Sean et ma mère ?

Parce que mon père ne m’avait pas laissé le choix.

Je suivis mon père jusqu’à la porte d’une maison. Il toqua… C’est une femme qui ouvrit. Elle souriait. Son sourire était très grand.

-Brad ! Tu es venu finalement ! Entre…


Le regard de la femme tomba sur moi alors que je me frottai encore les yeux. Mon père ne s’appelait pas Brad. Il s’appelait Thomas. Pourquoi elle l’appelait Brad ?

-Oh… Qui est-ce ? C’est ton fils ? Celui dont tu m’as parlé ? Le petit Edward ?


Mon père souriait… Et il parla sur un ton gentil. Il ne me parlait jamais comme ça… Il ne parlait jamais comme ça à Sean… Il ne parlait jamais comme ça à ma mère.

-Oui, c’est lui.


Il passa une main dans mes cheveux. Je croyais qu’il allait me frapper mais non. Il était gentil… Avec elle… Avec moi…

J’étais un peu perdu.

La femme se mis à ma hauteur.

-Bonjour Edward. Tu es mignon, tu sais ?


Mignon ? Je fronçai les sourcils.

-Je m’appelle Ward…

Sean m’appelait Ward… Mon père n’aimait pas m’appeler Ward. Il disait que Sean n’avait qu’à prononcer les noms comme il faut. Ma mère ne m’appelait pas.

Alors je croyais que mon père allait me frapper.

Mais non…

Je suis perdu…

La fille sourit.

-Ward ? C’est mignon.

Tout est mignon…  Je ne souris pas pour autant.

-J’ai envie de Rice Krispies…

La femme sourit et nous fit entrer. Ça sentait le parfum chez elle. Pas le même que Maman. Un autre parfum. Je me frottai le nez parce que je n’aimais pas l’odeur. La madame me servi un bol de Rice Krispies dans le divan…  Je mangeai… Et puis, ils parlèrent tous les deux… Juste devant moi.

Mon père disait qu’il vivait seul avec moi… Qu’il n’avait toujours pas quitté son job qu’il n’aime pas parce qu’il faut manger.

Et Sean ? Et Maman ? Ils n’étaient pas dans son histoire. Papa mentait à cette femme et il l’embrassa ensuite.  

-C’est même pas vrai.

C’est ce que je dis en regardant Papa et la femme s’embrasser alors que j’avais levé les yeux de mon bol que j’avais calé entre mes jambes croisées sur le divan.

-Papa ment. On n’est pas que deux… Il y a Sean et Maman.

Je levai les yeux vers la femme alors que mon père s’était figé et m’avait regardé avant de regarder la femme.

-Ne l’écoute pas. Il a beaucoup d’imagination. Il se sent souvent seul alors il s’est inventé une mère et un frère.


Non… Je n’inventais pas.

J’avais sorti une photo de ma poche. Je la gardais toujours avec moi. Dessus, il y avait moi, Papa, Sean, Maman… Tout le monde. Je la montrai à la femme.

-Là c’est Sean.

Je montrai Sean.

-Là c’est moi.


Je me montrai.

-Là c’est Maman.

Je montrai Maman.

-Là c’est Papa.

Je montrai Papa et puis je relevai la tête vers la femme.

Elle se retourna vers mon père. Cria sur lui. Il cria sur elle. Ils crièrent tous les deux.

« Tu n’es qu’un menteur »

« Je ne suis pas là pour être ta putain de maitresse ».

« Je t’aimais ! »


« Ferme-là »


« Tu n’es qu’un taré »


« Qu’est-ce que tu veux de moi ? »

« Ferme-là ! »

« Je ne veux plus jamais te voir, Bard ! »

« Je… »

Elle arrêta de parler, la femme. Mon père serrait sa gorge. Fort… Très fort… Je regardais tenant ma cuillère qui nageait dans le lait des Rice Krispies. Ils allaient devenir mous. Je n’aimais pas quand ils étaient mous.

-Arr… Arrête… Brad…


Il n’arrêtait pas, Papa.

Elle posa ses yeux sur moi. Mais je ne bougeai pas. Si je bougeai, Papa allait me tuer.

Je ne voulais pas être mort.

Elle était toute bleue… Elle se figea… Elle était toute molle. Comme les Rice Krispies…

Papa la lâcha et elle tomba par terre… J’eus un petit sursaut à cause du bruit sur le sol.

La femme était morte…

Je regardais avec les yeux grands ouverts. Puis, je sentis les doigts de Papa sur mon menton. Il serrait fort. Il me fit le regarder.

-C’est ta faute si elle est morte, Edward.

Il n’était plus gentil comme au début. Il était méchant à nouveau.

Je ne dis rien. Il serrait plus fort. Je gémis un tout petit peu.

-Tu n’as vraiment peur de rien, hein ?

Il fit valser le bol de Rice Krispies. Je me recroquevillai un peu. Mais je le regardais toujours en changeant pas le regard.

Il prit la photo dans ma poche. Il me regarda.

-Rien ne te fait mal, hein ?


Si… Je n’aime pas quand Sean pleure… J’ai mal quand il pleurs.

Papa déchira la photo juste devant moi.

Et…

Non…

C’est ma photo… Je la gardais sur moi…

Ma lèvre trembla. Mon regard était triste et fâché.

J’avais mal. Moi, je respirais plus vite…

-Pourquoi ?


Pourquoi déchirer ? Pourquoi ce n’était pas Papa par terre et la femme en face de moi ?

-Alors… Tu as mal là ?


Il avait un grand sourire. Il avait son visage tout près du mien.

-C’est bien fait pour toi. Quand je te dis de ne rien dire, tu ne dis rien. C’est bien compris ?

Je voulais lui faire mal ! Mes petits poings étaient serrés.

Mon cœur aussi.

J’hochai la tête.

J’avais compris. J’avais tout compris.

@ Billy Lighter

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Dernière édition par Edward Fleming le Lun 9 Sep - 21:24, édité 1 fois
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Edward Fleming
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MessageSujet: Re: The Origin Of Evil [1953 - 1962][Solo][Terminé]   The Origin Of Evil [1953 - 1962][Solo][Terminé] I_icon_minitimeMer 4 Sep - 20:26



The Origin Of Evil
ft. Thomas Fleming
1955


On roulait… Vite… Très très vite… Il y avait des lumières bleus. On les voyait dans le miroir du milieu. Papa ne s’arrêtait pas… Ça bougeait très fort à chaque tournant.

Moi, je regardais par la fenêtre. On roulait depuis pas longtemps mais on était déjà loin… On était près des falaises. Là où Sean était mort il n’y a pas longtemps. Je regardais par la fenêtre. Je regardais les falaises et la mer.

Je n’aimais pas cet endroit… Je n’avais plus de petit-frère à cause de cet endroit.

Il pleuvait… Il faisait noir… Quand Sean est mort, il y avait un grand soleil.

Je suis fatigué… J’étais au lit quand Papa m’a sorti du lit. Il m’a fait enfiler un pull… Maman criait. Elle lui disait de me laissait à la maison. Mais Papa ne lui a pas laissé le choix. Il ne m’a pas laissé le choix. Il a dit que c’était une précaution. Qu’il avait besoin de moi pour se protéger.

De quoi ? Des lumières bleus qui nous poursuivaient depuis presque tout le voyage.

Maman disait que ça ne servait à rien… Que ça allait juste être pire. Elle pleurait… Elle criait… Mais j’étais quand même dans la voiture et elle à la maison.

-On va aller à Las Vegas !

Je ne sais pas ce qu’est Las Vegas. Je regardais par la fenêtre. Je regardais les falaises. Je ne voulais pas aller à Las Vegas. Je voulais rentrer, dormir et me lever demain pour manger des Rice Krispies.

-J’ai école demain…

Je n’aimais pas l’école. Hier, Sonny m’a mis à terre et s’est assis sur moi. Je ne l’aime pas. Il est stupide.

Mais je voulais rentrer… Et c’était une façon de rentrer.

-Tu n’iras plus.


Raté… Je fis une moue contrariée.

Les feux bleus approchaient. On entendait des sirènes. C’était plus proche. Je n’aimais pas le bruit que ça faisait. Mon cœur battait plus vite à cause de ce bruit.

Je n’aimais pas ça.

Papa accéléra.

-Je veux qu’on s’arrête. Je veux qu’ils arrêtent.

Je voulais que tout s’arrête !

On tournait plus vite chaque fois. Je devais m’accrocher. Je n’aimais pas ça.

-Tais-toi Edward ! On ne s’arrêtera pas !

Si ! Je veux que les sirènes arrêtent. Je veux que les tournants arrêtent. Je ne veux plus voir les falaises ! Je ne veux pas finir comme Sean. C’est Papa qui a tué Sean !

Non…

C’est la falaise… Sean a glissé… Tu l’as vu, Ward.

Oui je l’ai vu… Je ne pouvais rien faire. J’étais plus bas… Il était en haut. Je l’ai vu tomber. Je n’ai rien pu faire.

J’aimais bien Sean…

-Stop…

Mais il ne s’arrêtait pas. Mon regard tomba alors sur le siège à côté de Papa.

Le pistolet… Il était là. J’ouvris de grands yeux. Je pouvais faire arrêter tout…

Je pouvais faire qu’il soit mort. Je voulais qu’il soit mort.

Mon cœur battait fort…

J’inspirais fort…

Et je me penchai vers l’avant et tendit le bras pour attraper le pistolet.

Je me rassis là où j’étais. Mon père avait vu le geste. Mais il avait pas réussi à l’empêcher parce qu’il ne pouvait pas ralentir, ni lâcher le volant.

-Edward !


Je tendis le flingue vers lui. Il regardait par le miroir

-Tu ne le feras pas…


C’est ce qu’il disait.

-Stop…


C’est ce que je disais d’une voix qui était un peu plus grave que ma voix normale, le pistolet toujours tendu vers lui. Je le tenais à deux mains. Je ne tremblais pas mais mon cœur battait très vite. Mais je respirais doucement.

-Laisse le flingue où il était Edward… Tu ne le feras pas de toute façon.

Mon regard ne changea pas. Je voulais le tuer. Je ne l’aimais pas.

Il regardait toujours le miroir. Je voyais un truc dans son regard. J’avais jamais vu ça dans son regard.

Il avait peur.

J’appuyai sur la détende…

Ça fit un clic… Pas un pan… Un clic…

Mon père fit un coup de volant en même temps. Et la voiture fit un tour. J’entendais des coups de frein… J’avais lâché le fusil. J’avais fermé les yeux. Je me tenais au siège devant moi. On tourna deux fois… Et puis la voiture ne bougea plus.

J’étais tout crispé… Les yeux fermés… J’avais envie de vomir.

Quand je les rouvris, les lumières bleus étaient là. Elles étaient partout. Quelqu’un ouvrit la porte… Il sortit mon père. Je vis à travers les carreaux qu’on le plaquait à terre et qu’on lui mettait les menottes.

-Thomas Fleming, je vous arrête pour le meurtre d’Ashley Brown, Suzie O’Ryan, Molly Roberts et Vanessa Rodriguez.

Il y avait des gens dehors. Deux emportèrent mon père… Un autre ouvrit la porte de la voiture. Celle à côté de moi. Il se mit à ma hauteur. Je le regardai, je n’étais pas triste… Je n’avais pas peur… J’étais juste content que la voiture soit arrêtée.

-Le petit n’a rien !


C’est ce qu’il disait.

Il me sourit. Je ne souriais pas.

-C’est fini, petit… Tout va bien maintenant. On va te ramener chez ta maman. Il ne t’arrivera plus rien.

Il me prit dans ses bras. Je le laissai faire. Je voulais rentrer. Alors pour ça, je devais me laisser faire…

Et ils m’emmenèrent dans une voiture de police. Ils m’installèrent à l’arrière. Ils m’avaient mis une couverture autour des épaules. On démarra… Et de là où j’étais, je pouvais voir la voiture devant… Celle où ils avaient mis mon père.

Il était toujours vivant… Je n’avais pas réussi à faire « pan »… Et y penser me fit avoir mal… Mais pas le même mal que je connaissais déjà… Un autre mal…

La prochaine fois, j’arriverais à faire « pan »… Et Papa sera mort.

Parce qu’il devait être mort… Parce qu’à cause de lui, Sean n’est plus là.  


@ Billy Lighter

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MessageSujet: Re: The Origin Of Evil [1953 - 1962][Solo][Terminé]   The Origin Of Evil [1953 - 1962][Solo][Terminé] I_icon_minitimeJeu 5 Sep - 18:29



The Origin Of Evil
ft. Chuck
1958


-Je savais même pas que c’était possible de se faire renvoyer de l’école primaire…

C’était ce que disais Ross alors que je regardais fixement par la fenêtre en mangeant machinalement des Rice Krispies assis dans le divan de ma mère qui était dirigée vers la fenêtre là où elle aimait lire ou tout simplement ne rien faire.

Ross, c’était le nouveau petit-ami de ma mère… Ce n’était pas le premier depuis que mon père était en prison… Et ça ne sera sûrement pas le dernier vu que Ross est aussi stupide que ne l’est Sonny Robson, un garçon de ma classe. Il ne travaillait même pas… C’était Maman qui travaillait… D’ailleurs, elle était partie au travail là et m’avait laissé sous la surveillance de Ross vu que je m’étais fait renvoyer de l’école pour trois jours.

-Si… C’est possible.


Je venais de dire ça sans regarder Ross. Bien sûr que c’était possible. Je venais de le faire.

-T’as fait quoi pour ça ?


En répondant au directeur après avoir été dans son bureau après avoir répondu à mon professeur après avoir poussé Stone hors de sa chaise juste avant la récrée parce que même la sonnerie ne l’avait pas réveillé. Il dormait comme un con sur son bureau. Je voulais l’aider c’est tout…

Non, en fait j’ai adoré quand il est tombé la tête la première contre le sol et que son front s’est ouvert. Stone est un looser.

Je levai la tête fixant mon regard sur Ross.

-J’ai poussé un enfant de ma classe qui m’avait pincé.


Ross leva un sourcil. Sembla réfléchir longtemps avant de dire :

-Waw… Je ne savais pas qu’on pouvait se faire renvoyer pour si peu.


Abruti… Pourquoi Maman aimait autant les gens stupides ?  Pourquoi elle ramenait toujours des gens à la maison, d’ailleurs ? J’étais mieux seul…

J’haussai les épaules. Si j’avais été renvoyé c’est parce que ce n’est pas la première fois et que l’école en a marre de moi.

Moi, j’en ai marre d’elle. Je veux bien taper encore plus fort Stone si ça me permet de ne plus y aller.

-C’est pas grave. Moi, j’aime bien ne pas y aller… Et puis…

Et puis je ne pus pas finir ma phrase parce que Chuck, le chien de Ross, venait de se mettre à aboyer très fort sur des gens qui passaient en bas dans la rue alors qu’il était monté sur l’appui de fenêtre.

Je tournai la tête pour envoyer un regard noir à Chuck… Mais il ne me voyait pas. Il continuait à aboyer.

Je n’aime pas Chuck… Il aboie tout le temps… C’est un horrible petit bulldog.

Ross se leva et regarda par la fenêtre en commençant à caresser et complimenter son chien.

Il adorait ce chien. Il l’aimait plus que Maman…

Après avoir longtemps caressé et parlé à son chien, Ross pris ses clés de voiture alors qu’entre temps, j’étais retourné me servir des Rice Krispies pour les manger.

Ross vint me rejoindre après avoir pris ses clés.

-Bon… Elle est bien gentille ta mère mais je ne vais pas passer toute mon après-midi ici… Alors je vais faire un tour et pendant ce temps-là, tu t’occuperas de Chuck, ok ? Tu es assez grand pour ça, hein ? Parce que je m’emmerde ici. Je reviens ce soir.


Je fronçai les sourcils… Tout seul avec Chuck ? Non ! Je ne voulais pas… Je n’aimais pas ce chien ! Mais Ross me laissait pas le choix.

Il caressa son chien…

-A tantôt, mon Chucky !

Et s’en alla en fermant la porte à clé derrière lui.

Il n’y avait plus de clés… Je ne pouvais même pas partir.

Je voulais aller dehors, moi ! Je me renfrognai sur mon siège.

Ross me le payera !

J’achevai mes Rice Krispies… Repris un autre bol… Lu un Comics… Le temps ne passait pas…

Et Chuck aboyait… Encore et encore… Il m’énervait. Comment est-ce qu’on pouvait aimer les chiens ? Ou même les Ross, d’ailleurs ?

Ross ne payera… Je voulais aller jouer dehors et il m’en avait empêché.

Je m’approchais alors de la fenêtre… Je pouvais peut-être sortir par là… Descendre par la corniche. Ce n’était que le deuxième étage.

J’ouvris la fenêtre mais à peine j’étais debout sur l’appui de fenêtre que mon regard se posa en bas… Et j’eus tout d’un coup envie de vomir. Ma vue se brouilla et je descendis rapidement de l’appui de fenêtre avant de fermer d’un grand coup la fenêtre mon cœur battant vite.

Chuck aboya encore… Je me retournai d’un coup vers lui. Il me regarda. M’aboya dessus. Grogna un peu… Je penchai légèrement la tête sur le côté un air contrarié sur le visage. A cause de Chuck mais aussi à cause de la fenêtre.

Alors je shootais dans Chuck très très fort. Il couina et parti en détalant vers la cuisine.

Ça m’arracha un petit sourire. Faire ça avait calmé mon cœur. Faire ça m’avait fait du bien.

Et puis Chuck le méritait et Ross aussi. Il aimait son chien ? Moi j’aimais sortir dehors... Il m’avait privé de sortie en fermant la porte à clé ? J’allais le priver de Chuck.

-Chucky ? Tu es où ?

Je disais ça avec un sourire aux lèvres alors que j’avais retrouvé Chucky à la cuisine, la queue entre les jambes. Je souris et fermai la porte derrière moi.

-Je t’ai trouvé. Tu es coincé comme moi maintenant.


Je souriais toujours.

-Tu es coincé avec moi.


Je m’avançai vers Chuck et commençai à shooter dedans. Une fois… Deux fois… Trois fois… Chaque fois plus fort jusqu’à-ce que Chuck ne bouge plus du tout.

Je le fis bouger du bout de ma chaussure. Il avait la langue qui pendait.

Bien fait pour lui. Bien fait pour Ross.

Satisfait, je retournai au salon finir mon Comics… Et quand il fut le temps de souper, je me fis un bol de Rice Krispies que je mangeai au salon là où était Chuck… Puis, je suis allé au lit.

Il a raison, Ross. Je suis grand. Je peux me débrouiller tout seul.

Je ne fermai pas les yeux… Je les gardais grand ouvert attendant impatiemment le retour de Ross.

***




-Chuck ! Chuck qu’est-ce qu’il t’est arrivé ? Relève-toi !

De mon lit, j’entendais la voix de Ross. J’entendais qu’il était triste, qu’il était affolé. Il cherchait à réveiller Chuck.

Mais Chuck ne se réveillera pas.

La porte d’entrée s’ouvrit encore. Maman rentrait. Ross criait toujours pour essayer de réveiller Chuck.

Moi, j’écoutais toujours en souriant dans mon lit.

-Qu’est-ce qu’il se passe ?

C’est ce que demanda Maman de sa toute petite voix fatiguée.

Elle était toujours fatiguée. Même le matin en se levant. Alors autant dire que c’est sa voix normale.

-Chuck ne bouge plus ! Il saigne ! Il allait bien tantôt. Je l’ai laissé avec ton fils et…


Ça y est ! Ross a compris. Ça avait pris du temps parce que Ross était stupide.

-Ton fils a tué mon chien !

Il était en colère. Ross était en colère.

-Ward ?

C’est ce que demanda Maman…

-Qui d’autre, hein ?! Tu n’as qu’un fils !

Ross était toujours en colère. Et moi, je souriais toujours dans mon lit.

Les pas de Ross approchaient de ma chambre. Il ouvrit la porte fort. Il cria :

-Qu’est-ce que tu as fait à mon chien, hein ?! Qu’est-ce que tu lui as fait, espèce de petit con ?!

J’étais assis sur mon lit. Je regardais Ross.

-Rien… J’ai rien fait à Chuck.

Je disais ça sur un ton neutre. Je ne souriais plus. Si je souriais, il saura que c’est vraiment moi. Il le sait mais ça n’est pas pareil que si je l’avoue. Si je dis que c’est pas moi, ce n’est pas moi.

Même si c’est moi.

-Si tu l’as tué ! Tu étais tout seul avec lui ! Pourquoi tu as fait ça ?!


Je ne dis rien. Maman était derrière Ross. Elle ne disait rien non plus. Enfin, elle pleurait déjà silencieusement. Je l’entendais.

-Je n’ai rien fais… Il s’est écroulé. Je croyais qu’il dormait. Je l’ai laissé dormir. Puis, je suis allé dormir aussi.

Tu n’avais qu’à pas m’enfermer !

-Tu mens !

Il se retourna vers ma mère.

-Ton gosse a tué mon chien ! C’est qu’un sale petit con ! Il est complètement cinglé ! Je me tire, ok ?! Je dégage d’ici ! Mais t’as intérêt à payer le prix que m’a coûté Chuck parce que c’est un putain de chien de race ! T’as compris, Colleen ?!


Il pleurait en s’énervant. C’était étrange.

Ma mère se mis à pleurer plus fort.

-Non, s’il te plait, Ross ! Ne pars pas ! Je t’aime ! J’ai besoin de toi. Je te jure que je vais te racheter un autre chien. Le même. C’est promis mais ne t’en vas pas. S’il te plait !

Stop les larmes. Arrêtez. Sortez. Allez dehors pleurer…

-Je veux dormir maintenant…

Mais ils ne m’entendirent pas.

-Pas question, Colleen ! Je me tire. Je viendrais chercher l’argent la semaine prochaine mais je ne reste pas avec ton taré de fils. Je savais qu’il avait quelque chose qui tournait pas rond depuis le début mais je pensais pas qu’il était taré à ce point.

Et il passa à côté de ma mère qui pleura plus fort, le suivis, le supplia encore de rester jusqu’à-ce que Ross s’en aille en claquant la porte.

Je me levai… Alla fermer la porte de ma chambre pour ne pas entendre ma mère pleurer et retournait dans mon lit un sourire aux lèvres.

J’étais content. Plus de Chuck… Plus de Ross… J’étais à nouveau seul et tranquille.



@ Billy Lighter

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MessageSujet: Re: The Origin Of Evil [1953 - 1962][Solo][Terminé]   The Origin Of Evil [1953 - 1962][Solo][Terminé] I_icon_minitimeVen 6 Sep - 18:26



The Origin Of Evil
ft. Directeur Wagner
1960


Le Directeur Wagner passa son regard de ma mère à moi l’air à la fois soucieux et strict. C’était le genre de Directeur tiré à quatre épingles comme j’en avais déjà vu quelques-uns ces derniers jours…

Il croisa ses mains devant lui sur son bureau en bois. Le reste de l’école n’était pas aussi beau que ce bureau.

-Je suis désolé, Mademoiselle Scott… Je ne peux pas inscrire votre fils dans notre établissement pour cette année scolaire. J’ai lu très attentivement son dossier scolaire et je ne peux vraiment pas accepter.

Ils avaient tous la même façon de le dire… Et ils avaient tous la même réponse : « non ». Je voulais qu’ils continuent tous à dire « non ». Je savais que si tous disaient « non », ma mère allait finir par abandonner et arrêter d’aller faire toutes les chapelles. Parce que je savais que le courage de ma mère ne durait pas très longtemps.

D’ailleurs, elle était déjà au bord des larmes.

-S’il vous plait, Directeur Wagner. C’est la sixième école que je fais et c’est mon sixième refus… Il faut absolument que je lui trouve une école… Qu’est-ce que je vais faire, sinon ? S’il vous plait laisser lui une chance. Il se tiendra bien. Je vous le promets.

Désespérée… Ma mère était désespérée. « S’il vous plait, prenez-le, je n’en peux plus ! ». C’était le message caché sous les paroles de Maman. Alors que tout ce que je fais de mes journées c’est jouer dehors et manger des Rice Krispies.

Je suis un enfant facile. Mais ma mère se plaint très vite.

Le Directeur Wagner avait cette tête du type qui compatit. Il rouvrit alors mon dossier qu’il avait devant lui et soupira. Il en lu quelques lignes dans sa tête alors que je n’avais pas encore dit un mot à part « bonjour » depuis le début qu’on était là avec Maman.

-Je suis réticent, Mademoiselle Scott… Votre fils a frappé violemment l’un de ses congénères le mois dernier envoyant le pauvre enfant de 12 ans à l’hôpital… Le dossier dit qu’il a fallu deux personnes pour empêcher votre fils de continuer à frapper sur cet enfant. Qu’il était incontrôlable et qu’il n’a pas jugé opportun de regretter et de s’excuser pour son geste. Sans compter que ce n’est pas le premier acte de violence de votre fils bien qu’ici ça soit le pire.


Je sais… J’ai fait mal à beaucoup de mes « congénères ». Mais ils le méritaient… Celui que j’ai frappé le mois dernier le méritait encore plus que les autres.

Ma mère avait les yeux pleins de larmes.

-S’il vous plait… Il regrette… Je vous le jure. Plus jamais il ne fera une chose pareille.


Elle-même n’y croyait pas… Mais le Directeur Wagner se tourna quand même vers moi. Il avait pitié pour Maman, je crois.

-Edward… Est-ce que tu regrettes ce que tu as fait à ton camarade de classe ? Est-ce que tu peux me dire pourquoi tu l’as frappé ?

Je savais que ces questions étaient un test. Je n’étais pas stupide. Je n’étais ni Stone, ni Robson… Je savais que si je me mettais à pleurer un peu et à dire que je regrettais beaucoup, j’aurais une chance. Les pleurs de Maman faisait déjà flancher ce gars… Je savais que si je trouvais une raison valable de pourquoi je l’avais frappé j’augmentais encore les chances d’être inscrit dans cette nouvelle école.

J’avais appris, moi… Moi, je savais comment faire pour que les gens disent « oui » ou « non ». J’avais jamais peur… Mais je pouvais faire semblant… Je ne pleurais jamais. Mais je pouvais faire semblant…

Mais je n’avais pas envie d’être inscrit dans cette école alors tout était plus facile : je pouvais être moi-même. Je regardais le Directeur sans sourciller.

-Non… Il a eu ce qu’il méritait. Je mangeais tranquillement mes Rice Krispies à la cantine, il m’a regardé de travers  et il a dit : « regardez, Fleming est encore en train de bouffer ses foutus céréales » alors je l’ai frappé. C’est mérité. Je m’appelle Ward, pas Fleming.


Maman essuya un sanglot qui s’entendit dans tout le bureau. Mais je ne la regardais pas. Je regardais le Directeur qui était un peu choqué. Il y eu un silence. Il ravala sa salive et regarda ma mère qui pleurait silencieusement.

-Je suis désolé, Mademoiselle Scott… Mais je ne peux vraiment pas l’inscrire. Notre école ne sera pas capable de gérer un tel… Comment dire… Cas… Je peux vous conseillez, d’ailleurs, de le faire voir pas un psychologue. Ce n’est qu’un conseil, bien sûr mais ça me semble bienvenu.


Je fronçais les sourcils. Je n’ai pas besoin de psychologue. Je vais très bien. Je sais ce que je fais et je sais pourquoi je le fais.

Ma mère pleurait plus fort.

-Mais je n’en ai pas les moyens !

Ni l’envie, hein… Mais elle ne va pas le dire.

Elle se leva. Je me levai aussi. Encore une école de faite, encore un refus. Je crois qu’elle avait son compte.

-Merci tout de même de m’avoir reçue…

Le Directeur ne savait plus où se mettre mais il gardait son air digne.

-Je suis vraiment désolé et je vous souhaite tout de même bonne chance. J’espère qu’une école sera prête à se lancer dans l’aventure mais la nôtre n’est pas prête à ça. Je dois aussi penser à la sécurité des autres élèves et…

Elle le coupa.

-Je sais… J’ai déjà entendu ça cinq fois. Merci…


Elle tourna les talons et je la suivis en tournant une dernière fois la tête vers le Directeur en affichant un sourire en coin avant de passer la porte pour sortir de cette école où je ne mettrais jamais plus les pieds.


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The Origin Of Evil [1953 - 1962][Solo][Terminé] Empty
MessageSujet: Re: The Origin Of Evil [1953 - 1962][Solo][Terminé]   The Origin Of Evil [1953 - 1962][Solo][Terminé] I_icon_minitimeSam 7 Sep - 18:08



The Origin Of Evil
ft. Alonso
1960


-Tiens… Voilà les 100$.

Le type m’avait filé l’argent liquide et moi je lui avais donné le petit paquet de poudre blanche. Je venais de me faire assez d’argent pour acheter ce que je voulais cette semaine. Bonbons… Rice Krispies… Hamburger… Coca… Comics… Mais ce n’était pas ça qui me faisait le plus d’effet… C’était que je venais de doubler Alonso…

Le type en face de moi, c’est un client des Los Diablos… En me promenant, j’ai entendu qu’il avait rendez-vous aujourd’hui, ici, juste en face de l’immeuble ou j’habitais pour un échange drogue/argent.

Mais Alonso était toujours en retard… Alors j’avais été bien à l’heure, moi, avec mon sachet rempli de farine.

Le type n’y avait vu que du feu. Il était stupide !

Et il partit en marchant très vite vers le fond de la ruelle. Je ne le vis plus au moment où j’entendis :

-Hey ! Qu’est-ce que tu viens de foutre, Ward ?!


La voix d’Alonso… Dans mon dos… Je me retournai doucement. Il était là… Furieux avec une fille à ses côtés et deux autres latinos… Hernan et Luis.

Je ne connaissais pas la fille…

-Tu viens de vendre quelque chose à MON client !


Il disait ça en s’approchant de moi. Je n’avais pas bougé. Je n’avais pas peur d’Alonso. Je l’avais déjà battu aux billes. Il me dominait d’une tête… Et de 3 ans aussi. J’avais 12 ans… Il en avait 15… Son regard tomba sur mon poing fermé sur mes billets.

-Putain oui, tu lui as vendu des trucs ! Sale petit con de gringo !

J’esquissai un sourire ne niant pas. J’étais fier et je voulais qu’il le voie. Je savais que c’était une erreur mais je n’étais pas arrivé à contrôler ce sourire.

Et ça énerva beaucoup Alonso qui me mit un coup de poing dans le ventre. Je ne m’y attendais pas… J’aurais dû prévoir… J’eus le souffle coupé et je tombai à genou serrant mon estomac.

-Alonso !


C’était la voix de la fille…

-Aïe…


C’est ce que je dis sans conviction et en souriant un petit peu. Je tenais encore fort les billets dans ma main.

-Plaquez-le contre le mur ! Je crois qu’il est temps que Ward comprenne qu’il ne doit pas marcher sur les plates-bandes des Los Diablos !


Je n’eus pas le temps de me relever que les deux m’avaient pris par les bras pour me plaquer contre le mur. Ils étaient tous plus grand que moi… Tous plus vieux…

Alonso frappa dans ma figure… Je sentis du sang dans ma bouche… Et mon cœur s’accéléra…

Je n’aimais pas ça…

-Alonso, arrête ! C’est qu’un gamin ! Tu peux pas frapper un gamin !


La fille criait mais Alonso n’arrêtait pas. Il me mit encore un poing dans la figure…

-C’est pas un gamin. C’est Ward…

C’est ce que disais Alonso… Je lâchai les billets…

-Alonso ! Stop !

La fille criait plus fort…

-Stop…

C’est ce que je dis aussi mais personne n’entendis… Et mon cœur battait encore plus vite. Alonso frappa alors dans mon ventre et puis…

***

J’ai mal à la tête… J’ai mal au ventre…

-Tu es réveillé ?

C’est la voix de qui ? Je ne connais pas cette voix…

J’ouvris les yeux. Il y a du soleil dans la pièce. Ça me fit mal aux yeux. J’étais couché dans un lit. Il y avait une fille près de moi. C’était la fille qui était avec Alonso.

-Oui…

Oui, je suis réveillé. Mais ma voix était rauque. J’avais toujours mal. Je me rappelais d’Alonso et qu’il m’a frappé. Il ne m’a pas tué. Je suis toujours vivant. Mais j’avais mal.

-J’ai mal. Je n’aime pas ça…

Je n’aimais pas du tout… Je n’avais plus eu mal comme ça depuis que mon père était en prison. Alonso me le payera. Il aura mal lui aussi.

La fille s’approcha du bord du lit et elle eut un regard… Je ne sais pas expliquer… Elle était triste ? Non… C’était un truc pas clair.

-Je sais… Je suis désolé pour ce qu’Alonso a fait. Je n’aime pas quand il s’attaque à plus petit que lui.

Plus petit ? Un jour, je serais plus grand que lui !

-Je lui ai dit d’arrêter… Il l’a fait à temps. On s’est disputé et je t’ai ramené chez moi. J’ai soigné tes blessures.


Elle avait un gros accent latino… Pire que les autres Los Diablos. Je levai une main et la passai sur ma joue. Il y avait un pansement. La fille ne mentait pas.

Je laissai retomber ma main… Soupirai… La fille passa alors sa main dans mes cheveux… Le geste dura quelques secondes… Quelques secondes suffisante pour faire battre très fort mon cœur. Pas comme tantôt… Non… C’était… Je ne sais pas expliquer.

On ne m’avait jamais fait ça. Jamais… Je voulais qu’elle le fasse encore…

Je fermai les yeux… Quelques secondes aussi… Jusqu’à-ce qu’elle parle à nouveau.

-Pourquoi Alonso te déteste tant ? Tu n’as pas l’air bien méchant…

La fille était de mon côté… Elle voulait comprendre… Je ne voulais pas qu’elle me déteste. J’étais dans un lit, chez elle… Je devais survivre. Alors elle devait pas me détester… Alors, je devais jouer.

Je pris un air triste.

-Je ne sais pas… Je l’ai battu aux billes, un fois… Et hier, j’ai vendu à son client. C’est tout.

Ça ne vaut pas assez pour être tué dans la rue. La fille prit un air triste.

-Juste pour ça ? Alonso m’a dit que t’étais le mal incarné… Que tu as le démon en toi. Je ne l’ai pas cru. Un enfant ne peut pas être le mal incarné.


Je ne suis pas le mal incarné… Je suis juste moi… Je baissai les yeux et les plissai pour avoir l’air encore plus triste.

-C’est Alonso qui est méchant. Il terrorise tout le monde dans le quartier…


Il ne me terrorisait pas. Mais il terrorisait les autres. Ce n’est pas pour ça que je ne l’aimais pas. Je ne l’aimais pas parce que je n’aimais personne. Ils m’étaient tous indifférents.

La fille était toujours à ma hauteur et eu un petit sourire triste.

-Pourtant, il n’est pas méchant. Il veut juste bien faire pour ceux qu’il aime. Il aime sa famille et… Il m’aime moi.


Elle rougit un peu en disant ça. Alonso avait un cœur. Alonso n’était pas méchant. C’est ce qu’elle disait. Et elle était avec lui… En couple, je veux dire. C’est ce qu’elle disait. Alonso l’aimait. Et elle l’aimait aussi. J’entendais ça.

Je la regardais.

-Tu t’appelles comment ? Je ne t’ai jamais vu ici avant…

Je penchai légèrement la tête sur le côté pour avoir l’air curieux. Je devais mieux la connaitre. Je devais savoir qui elle était.

Elle sourit.

-Je m’appelle Salina… Je suis arrivé à Los Angeles il y a deux mois… Je viens du Mexique. J’ai… Enfin, je me suis installé ici avec ma mère. Elle travaille en noir et moi j’essaye d’avoir un peu d’argent en vendant pour les Los Diablos. Je… On ne peut pas être dans ce pays, normalement. Ma mère n’a pas le choix que de travailler en noir. Et moi… Je dois faire attention…

Salina avait peur et était triste quand elle racontait son histoire. Son sourire, il ne me trompait pas beaucoup.

-Tu parles bien notre langue…

Elle sourit.

-Alonso m’a aidé à apprendre… Il m’a beaucoup aidé depuis le début que je suis ici.


Alonso était tout pour elle. Moi, je l’entendais bien et j’hochai la tête en souriant pour montrer que j’aimais bien son histoire. Je l’aimais bien, l’histoire… Ça m’apprenait beaucoup de choses. Je me redressai un peu dans mon lit. Toussai un petit peu… Eus un peu mal aux côtes… Fis une grimace… Peut-être que si je grimace elle passera encore sa main dans mes cheveux.

Mais elle ne le fit pas… Je failli avoir l’air contrarié… Mais je me retenais de l’être.

-Tu devrais dormir un peu… A moins que tu ne veuille à manger ?


Oui… J’ai faim… C’est vrai…

-Oui… Je veux bien des Rice Kripies.

Elle sourit. Se leva…

-Je vais te préparer ça.

Je lui souris en retour. Quand j’aurais mangé, je rentrerais chez moi. Parce que j’avais tout ce qu’il me fallait maintenant.

***


La nuit était tombée et j’étais toujours dehors. Personne ne m’attendait chez moi. Ma mère préférait que je sois dehors que dedans… Elle ne le disait pas mais ça se voyait.

Je marchais les mains dans les poches. Je ne savais pas ce que j’allais faire de ma soirée…

-Madre de Dios ! Il est encore en retard !


Je levai un sourcil et m’approchai de la ruelle où j’avais entendu la voix. Je me penchai pour regard essayant de ne pas être vu… Et au milieu de la rue, je vis Salina…

Elle attendait quelqu’un… Elle était seule et contrariée. Je me reculai pour qu’elle ne me voit pas et regardai dans la rue principale devant moi. Tout au bout, je vis le type à qui j’avais vendu la drogue l’autre jour. Le jour où Alonso m’avait frappé.

J’avais encore mal aujourd’hui. Et j’avais détesté avoir mal comme ça.

Ce type venait sûrement pour la drogue et Salina allait sûrement lui vendre… Mon cerveau réfléchit très vite. Et je souris quand une idée arriva dans ma tête.

Je couru dans l’autre sens vers une cabine téléphonique. Je fis le numéro de la police… Une femme répondit à l’appareil. Me posa des questions.

-Il y a un homme et une femme qui font des choses pas bien tout près de moi…

Je pris un ton pas rassuré. Elle me demanda où j’étais… Me parla calmement. Je donnais le nom de la ruelle où était Salina. Elle demanda mon nom. Je raccrochai.

Je sortis de la cabine et filai dans une autre ruelle. Il fallait pas qu’on me voit. Mais je voulais quand même voir. Je voulais vraiment voir. J’en avais vraiment trop envie.

Je regardai de ma ruelle. Je vis le type entrer dans celle où était Salina… Il fallait que les flics arrivent. Il y en a toujours beaucoup qui trainent près de cette rue et…

Les voilà… Ils arrivèrent mais sans la sirène, ni rien… Silencieusement. Ils se garèrent et je me cachai un peu plus dans ma ruelle. J’avais donné le nom de l’autre ruelle alors c’est là que les flics allèrent. Je fermai les yeux. Je ne pourrais pas voir d’ici mais je pourrais entendre.

Et j’entendis… Salina cria… Les flics lui ordonnèrent de se mettre contre le mur. Elle disait des trucs en espagnol que je ne comprenais pas. Un flic lui ordonna de lâcher son couteau… Puis, j’entendis plus rien de distinct. Juste des pleurs. Ceux de Salina…

Je me remis près du bord de la ruelle. Je vis un flic sortir avec le type à qui j’avais vendu… Il était menotté… Puis, l’autre sortit avec Salina. Elle était menottée aussi et pleurait.

Salina allait rentrer chez elle… Pas chez elle dans l’Eastside. Chez elle au Mexique.

Alonso l’aimait ? Et ben Alonso allait être triste alors. Parce qu’il reverra plus Salina.

Je regardais avec des yeux grands ouverts la scène. Ils entrainèrent Salina jusqu’à leur voiture… Elle regardait autour d’elle…

Elle me vit…

Son regard se figea… Elle arrêta de pleurer quelques secondes. Je souris. Un petit sourire mais qui se voyait quand même très bien. Les yeux de Salina s’écarquillèrent.

Puis, je ne la vis plus… Les flics l’embarquèrent dans leur voiture. Et puis, ils démarrèrent.

Alonso m’avait fait mal… Je venais de faire encore plus mal à Alonso.



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MessageSujet: Re: The Origin Of Evil [1953 - 1962][Solo][Terminé]   The Origin Of Evil [1953 - 1962][Solo][Terminé] I_icon_minitimeDim 8 Sep - 15:47



The Origin Of Evil
ft. Colleen Scott
1961


Maman avait peur… Je le sentais. Je l’entendais quand elle pleurait. Je l’entendais quand elle parlait avec ses amies au téléphone…

« Les flics me l’ont ramené trois fois ce mois-ci… »

« Tu devrais voir son regard… »

« Je crois qu’il a tué le chat de la voisine avec son lance-pierre… »

« Je ne sais pas quoi en faire… »

« Aucune école ne le veut. »

« Il me fait peur… »


Maman a toujours eu peur… Elle m’a toujours très peu parlé… Elle m’a toujours regardé bizarrement. Elle m’en a toujours voulu silencieusement pour pas mal de ses ruptures. Elle n’avait jamais su quoi faire de moi et c’était pire, maintenant, depuis que je n’allais plus à l’école.

Mais j’avais besoin d’elle… Elle me nourrissait… Me donnait un toit… Et… C’est tout mais c’est pas mal déjà. Sans ça, je ne pouvais pas vivre.

Problème actuel : la peur de ma mère commençait à grandir… Et ça se sentais dans toute la maison. Elle pleurait plus… Se plaignait plus… Téléphonait plus…

Jusqu’à-ce matin…

Je me suis levé comme tous les matins. Et comme tous les matins, je me suis dirigé vers la cuisine pour me faire un bol de Rice Krispies. Un bol de céréale avant d’aller trainer dans la rue.

Mais Maman était dans la cuisine… Assise en face de ma place habituelle. Elle souriait… Mon bol de Rice Krispies était à ma place déjà rempli. Quand j’entrai, ma mère se leva.

-Ward, tu as bien dormi, mon chéri ?


Je penchai la tête sur le côté alors que ma mère remplit mon bol de céréales de lait. Je m’avançai doucement vers ma place alors que ma mère se remis face à moi.

-Oui…

Oui mais je crois que tu es possédée par le démon, Maman. C’est ce que j’aurais voulu lui dire. Mais je ne dis rien. Je regardais ma mère qui souriait.

Elle ne souriait jamais d’habitude. Pas quand j’étais là en tout cas. D’habitude, elle avait le regard dans le vide ou elle pleurait. Pas toujours par ma faute. Juste parce qu’elle était comme ça.

Quelque chose n’allait pas.

Et je plissai les yeux en le regardant sans toucher à mes céréales.

-Tu vas bien, Maman ?

Elle allait trop bien à mon goût. Elle hocha nerveusement de la tête souriant toujours.

-Oui, très bien. Je me disais qu’aujourd’hui, on pourrait faire quelque chose ensemble… Repartir du bon pied… Ça n’a pas toujours été facile entre nous mais je veux que ça change…

Après ce que j’avais entendu hier, elle voulait tout changer ? Repartir du bon pied ?

Quelque chose n’allait pas.

-D’accord…

C’est ce que je dis mais j’avais un air suspicieux. Ma mère sourit se sentant un peu plus en confiance par ma réponse.

-Mais avant ça, mange vite tes Rice Krispies. Je sais que tu détestes quand ils sont mous.

Oui, je déteste ça… Mais quelque chose n’allait pas…

Mon regard tomba sur mes Rice Krispies… Je pris ma cuillère…

Quelque chose n’allait pas… Il y avait un truc que je ne voyais pas. Pourquoi Maman faisait tout ça ?

Pourquoi elle m’avait servi mon bol alors qu’elle ne le faisait jamais ?

Je crois que je sais… Je relevai mon regard sur elle fronçant un peu les sourcils. Je reposai ma cuillère à côté de mon bol et je fis glisser mon bol devant ma mère.

-Je veux que tu goûtes d’abord…

Le sourire de ma mère disparut d’un seul coup. Je penchai la tête sur le côté.

-Je… Non… Je ne voudrais pas manger tes céréales, Ward…


Je fronçai les sourcils et pris un air contrarié.

-Goûte… Je veux que tu goûtes.

Son regard exprimait à nouveau la peur… Ses yeux se bordèrent à nouveau de larmes. Je retrouvais doucement ma vraie mère.

Elle se leva et pris le bol.

-Non… Je… Je crois que le lait a tourné. Je…


Elle manqua de faire tomber la boîte de céréales dans son geste qui la mena jusqu’à l’évier où elle vida le bol de céréale.

-Je vais t’en servir un autre.


Non ! Pas question !

-Non… Je n’ai plus faim.

Elle arrêta ses gestes et hocha la tête.

-D’accord…  Moi je vais… Je vais aller me changer. Il est déjà tard et je dois aller faire des courses.

Je ne dis rien et elle s’en alla… Moi, j’étais toujours devant la table avec rien devant moi. Mon air contrarié réapparut. Maman avait peur… De plus en plus peur… Et maintenant, elle essayait de se débarrasser de moi.

Je n’aimais pas ça… Parce que ça provoquait en moi des trucs que je ne connaissais pas… Des trucs que je ne maitrisais pas…

***

J’étais resté dehors toute la journée. Je m’étais promené dans les rues et j’avais volé un Comics que j’avais lu avant de m’endormir. C’était toujours ce que je faisais. Lire un Comics avant de dormir…

Et je dormais bien… Très bien… Jusqu’à-ce qu’une lumière vienne perturber mon sommeil. Je gémis… Je grognai… Et j’ouvris doucement les yeux… La lumière c’était celle du couloir... Et elle illuminait la silhouette de ma mère qui était penchée sur moi.

Je fronçai les sourcils encore à moitié endormi.

-Maman ?

Qu’est-ce qu’elle voulait ? Je n’eus pas le temps de poser la question que je sentis d’un coup les mains de ma mère sur mon cou.

Et elle commença à serrer d’un seul coup et très très fort.

Mes yeux s’écarquillèrent… Directement, je commençai à suffoquer mes mains essayant de forcer à l’envers sur celles de Maman pour qu’elle lâche.

Qu’est-ce qu’elle faisait ? Pourquoi elle faisait ça ?!

J’ai mal !

Elle serrait encore plus fort. Je voyais bien son visage… Elle avait les larmes aux yeux. Mais elle continuait.

Je ne savais plus respirer… J’entendais juste que ça sifflait… Ma respiration sifflait fort. J’avais mal au cou.

-St…


Stop…

Mais je n’arrivais pas à le dire.

Et mon cœur s’emballa. Je sentais quelque chose que je n’aimais pas. Comme au matin… En pire…

Et mon visage afficha quelque chose que j’avais mimé parfois. Mais là… Mais là, je ne savais pas si je le faisais exprès ou pas… Je ne savais pas. Ce que je montrais, c’était de la peur. Et je n’arrivais plus à réfléchir.

Des larmes coulèrent…

Pas celles de ma mère… Les miennes.

Stop…

Mes yeux commençaient à se fermer... Je ne voyais plus bien… Et mon expression ne changea pas.

Puis…

Elle lâcha… D’un coup… Comme ça… Elle se tenait les cheveux. Elle éclata ne sanglots.

Moi, je respirai tout d’un coup… Puis c’était plus saccadé. Je me redressai dans mon lit. Ma gorge me faisait mal. J’avais toujours la même expression…

Ma voix trembla…

-Pourquoi … ?

Pourquoi elle avait fait ça ? Pourquoi mon cœur battait vite ? Pourquoi je ressentais ce même truc que le matin ? C’était quoi ? Je n’aimais pas ça ! Je n’aimais pas ça DU TOUT !

Mais il fallait pas que je m’énerve. Je voulais m’énerver mais à la place, je pris un air triste et je fis comprendre que je ne comprenais pas.

-Pourquoi, Maman ? Pourquoi ? Pourquoi tu veux me tuer ?


Ma mère recula. Elle pleurait toujours. Elle avait peur… Elle s’en voulait.

-Je ne sais pas ! Excuses-moi ! Je ne voulais pas ! S’il te plait excuse-moi ! Je n’aurais pas dû faire ça ! S’il te plait, Ward… Pardonne-moi.

Je gardais le même regard. Celui qui était triste.

Je voulais qu’elle culpabilise ! Elle ne méritait que ça pour m’avoir fait mal !

Et ma mère finit par tourner les talons, n’en pouvant plus. Elle sortit de la pièce rapidement et s’enferma dans sa chambre la fermant à clé.

Je l’entendis éclater en sanglot à nouveau.

Moi… Moi, je respirais vite. Très vite. J’avais besoin d’air… J’avais toujours mal au cou… Je grimaçai… Mes joues étaient… Mouillées…

Je portai ma main à ma joue. Je récolai les larmes. Je regardai ma main. Elle tremblait. En fait, je tremblais très fort… Et je ne contrôlais pas ça.

Je fronçai les sourcils très forts. J’étais contrarié par tout ça… Contrarié parce ce que j’avais ressenti. Je n’avais pas aimé ça… Parce que je n’avais jamais ressenti ça.

Je restai assis longtemps comme ça… Jusqu’à-ce que j’arrive à respirer normalement. Et même après ça, je n’avais pas réussi à fermer l’œil de la nuit.



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MessageSujet: Re: The Origin Of Evil [1953 - 1962][Solo][Terminé]   The Origin Of Evil [1953 - 1962][Solo][Terminé] I_icon_minitimeLun 9 Sep - 20:52



The Origin Of Evil
ft. Ricardo Sanchez
1962


Je tapais sur le gros sac dans la petite salle de sport de la pas si petite que ça maison de Ricardo, mon nouveau beau-père. Ça faisait un an que ma mère filait le parfait amour avec le chef des Los Diablos. Il avait au moins 15 ans de plus qu’elle et dix centimètres en moins mais je crois que son désespoir était tel qu’elle s’accrocherait à n’importe quel homme tant elle détestait vivre seule avec moi.

Et j’étais loin d’être contre ça… Parce que contrairement aux autres relations de ma mère, celle-ci m’apportait quelque chose. J’avais une grande maison mais aussi un job. Ricardo m’employait dans son gang pour intimider des rivaux. Dès les premiers jours où j’avais vécu ici, il avait décrété que je ferais très bien ce job-là.

Je le faisais bien. Et Ricardo me payait en conséquence. J’aimais cette nouvelle vie.

-Tu t’entraine encore à cette heure-ci ?


C’était la voix d’Oscar… C’était le second de Ricardo. Tout le monde avait peur d’Oscar. Tous les Los Diablos mais aussi tous ceux des gangs rivaux. Normal… Oscar était celui que Ricardo envoyait quand il voulait supprimer quelqu’un. Il était craint par tous.

Pas par moi.

Parce qu’Oscar, pour moi, était celui dont Ricardo avait donné la mission de m’entrainer.

« Je veux en faire un soldat dans ton genre. Il a déjà le regard de tueur mais c’est tout...»

C’est ce que Ricardo avait dit à Oscar. Pour le « c’est tout » il parlait de ma carrure, je pense. J’avais 14 ans… Mais Ricardo n’avait pas de patience.

Tout ça pour dire que si pour tout le monde Oscar était un tueur dépourvu du moindre sentiment, moi, dont il était l’entraineur, je savais qu’il n’en était rien. Il tuait parce que c’était sa mission mais il disait qu’il n’aimait pas ça. Qu’il le faisait parce qu’il avait une bonne place ici et qu’il gagnait largement assez que pour bien vivre avec sa femme et sa fille de 19 ans.

Les latinos crèveraient pour faire bien vivre leur famille…

J’arrêtai de frapper sur le sac et me retournai vers Oscar.

-Ouais… Je n’ai que ça à faire.

En vrai, j’y avais pris goût. Frapper sur des sacs, j’aimais ça… Frapper sur des gens, j’aimais encore plus ça. Et mieux je frappais sur les sacs, mieux je frappais sur les gens.

Il sourit et s’installa sur une chaise les bras croisés à me regarder faire. Je me remis à frapper sur le sac sachant très bien qu’il allait démarrer une conversation. Ce type aimait parler. En fait, il se prenait pour un véritable mentor. Comme si cette nouvelle mission que lui avais donné Ricardo valait plus que toutes les autres. J’ai très vite compris ça… Mais j’ai aussi très vite compris qu’Oscar pouvait m’apprendre beaucoup de choses. Comment frapper pour que ça fasse mal était sûrement la meilleure leçon qu’il soit. Comment encaisser aussi… Parce qu’en entrainement, c’était loin d’être un tendre.

Du coup, je jouais à l’élève attentif et appliqué. Je mimais tout un panel d’émotions pour montrer tout mon intérêt dans tout ce qu’il disait jusqu’à rire à ses blagues quand il en faisait.

Je savais tout de l’homme qu’il était… Mais pour lui, j’étais qu’un petit gamin avec du potentiel pour devenir un bon Los Diablos rallié à la cause.

Même si… Même s’il avait noté une gosse lacune :

-Tu as fait ce que je t’ai dit ? Tu es allé t’amuser avec les autres aujourd’hui ? Les autres Los Diablos…


C’était ça la lacune… Il me trouvait déconnecté des autres membres du gang. Il croyait que c’était parce que je n’étais pas un latino et que je n’étais pas « né » dans le gang.

En réalité, c’est parce que je ne les aimais pas. Ils étaient stupides. Alonso le premier.

Je fis une moue et frappait une fois sur le sac en disant :

-Non…

Non, je n’avais pas fait ce qu’il m’a dit. Je n’en avais pas envie. J’avais bien trainé autour des Los Diablos aujourd’hui… Ils étaient tous en train d’écouter causer un type aussi blanc que moi. Je ne connaissais pas ce type. C’était pas un Los Diablos. Mais Alonso et compagnie semblait s’amuser avec lui.

Oscar soupira.

-Ward… Tu travailles pour ce gang… Mais il faut aussi en faire partie. Un gang c’est comme une famille…


Ouais… Non… Un gang, c’est juste une organisation qui permet à celui qui en est le chef de s’en mettre plein les poches en vendant des trucs qu’on ne peut pas acheter au magasin. Toutes ces histoires de codes, c’était juste pour rallier les paumés et les abrutis. Je n’étais ni l’un, ni l’autre.

-Sinon, ils ne te respecteront jamais. Pour eux, tu ne seras que le beau-fils du boss qui se tape des thunes juste pour ça. Si tu ne leur parle jamais, tu ne seras jamais réellement un Los Diablos.

Et alors ? Ils pouvaient croire ce qu’ils veulent. Je ne les aimais pas. Ils ne m’aimaient pas. Et ils ne m’aimaient déjà pas avant ça.

Mais ça n’était pas ce qu’Oscar voulait entendre… Alors je soupirai et baissai la tête avant de dire :

-D’accord… Je ferais un effort.

Il sourit satisfait et je me remis à frapper sur le sac. Il me regardait, me conseillait et après une demi-heure, je finis par m’arrêter pour boire un coup d’eau. Je bus avant de me retourner vers Oscar.

-Oscar… Je peux te poser une question ?


Il me regarda, croisa les bras et sourit.

-Vas-y…

Je bus un coup d’eau et le fixai droit dans les yeux.

-Ça fait quoi de tuer ?

Je voulais savoir ce que ça lui faisait. Je voulais savoir si c’était ce que j’imaginais dans ma tête. Parce que je n’avais jamais tué. Pas d’humains, en tout cas.

Son visage perdit son sourire. Il soupira.

-C’est désagréable. Mais c’est une façon de survivre ici. J’ai appris à tuer mais je n’en retire jamais de plaisir.


Mais il le faisait quand même. Pourquoi ? Pour les thunes et garder sa famille à l’abri. Comme quoi, ses remords avaient des limites.

-Parfois, tu n’as pas le choix. Il faut le faire… Si tu hésites, ça risque d’être toi qui finiras au cimetière. Alors si jamais un jour tu es dans cette situation de vie ou de mort : n’hésite pas.


J’hochai la tête… J’avais bien compris. J’avais tout bien compris.

***

J’étais debout en peu en retrait alors que Ricardo, lui, avait son air les plus sévère. Devant lui et attaché à une chaise se trouvait Oscar… Et à ses côtés, la fille d’Oscar, elle aussi attachée et qui pleurait toutes les larmes de son corps.

Oscar, le grand ami de Ricardo depuis leur enfance, l’avait trahi. Il avait commencé à rallier autour des lui des Los Diablos en vue de faire un coup d’état. Si j’avais bien compris Oscar en avait marre de la façon de gérer de Ricardo et avait essayé de le renverser en douce… Mais Ricardo avait ses alliés fidèles… Et ces ceux-là qui ont vendu Oscar.

Ricardo n’avait pas aimé se faire trahir… Et nous voilà… Ici… Dans une des planques des Los Diablos devant Oscar et sa fille.

Pourquoi je suis là, déjà ? Pourquoi je ne suis pas resté à la maison ?

Parce que Ricardo ne m’avait pas laissé le choix.

Et vous savez quoi ? Tant mieux. Parce que j’avais envie de voir la suite…

-Tu sais le prix de la trahison, Oscar. Tu sais ce qu’il va t’arriver.


Ricardo était ferme et fixait son ancien ami. Il avait un pistolet en main. Certainement celui qu’il allait utiliser pour descendre Oscar et sa fille. En commençant par la fille si je comprenais bien la logique de Ricardo. Sinon, je ne voyais pas bien l’intérêt de l’avoir capturée.

Elle pleurait d’ailleurs… Et je détestais le vacarme qu’elle faisait en pleurant.

-Oui, je le connais ! Mais s’il te plait, laisse ma fille en dehors de ça !


En colère et angoissé, c’était ce qu’était Oscar qui venait de cracher cette réplique entre ses dents.

-Non. Ta fille, payera aussi. Tu croyais pouvoir tout avoir… Et bien tu vas tout perdre. Avant de mourir, tu vas la voir mourir.


Oscar gesticula et cracha encore entre ses dents :

-Espèce d’enfoiré ! Tu ne vas quand même pas tuer ma fille ?! Tu l’as vue grandir ! On était ami, Ricardo !


Oui, ils étaient amis… Avant qu’Oscar ne fasse des trucs dans le dos de Ricardo…

Ricardo eut un sourire en coin.

-Mais je ne vais pas la tuer…


Il s’approcha alors de moi et me mis son pistolet dans la main. Je regardai le pistolet… Puis, je regardais Ricardo. Avant de regarder encore le pistolet.

Ce n’était pas la première fois que j’en tenais un.

Ricardo se retourna vers son ancien ami.

-Mais lui, il va le faire.


Ricardo en était persuadé. Ça s’entendait dans sa voix. Moi, je regardais toujours le pistolet. Je le regardais sous toutes ses coutures sentent montrer en moins quelque chose que je n’avais pas encore ressenti distinctement jusqu’ici.

-Quoi ?! Tu vas laisser le gosse faire ça ?! C’est moi qui aie élevé ce gamin ! Tu me l’as confié ! C’est moi qui l’ai entrainé ! Moi qui lui aie donné des conseils ! Tu n’as rien fait pour lui ! Il a confiance en moi ! Il ne fera pas ça. C’est qu’un gosse. Il ne le fera pas !

« Tu ne le feras pas… »


J’entendais Oscar… J’entendais mon père… La confusion me fit cligner des yeux.

-Ward… Tu n’es pas obligé de le faire. Si tu le fais, tu vas trainer ça sur ta conscience tout ta vie.


Et la fille continuait de pleurer.

Ricardo, lui, riait et fixa Oscar.

-Mon pauvre Oscar. Je crois que tu t’es tellement pris d’affection pour ce gosse que tu n’as pas voulu voir ce que moi j’ai vu les premiers jours où il a vécu chez moi.


Oscar s’arrêta de parler, les yeux écarquillés. Ricardo s’approcha de moi et mis ses deux mains sur mes épaules sa figure près de mon oreille alors qu’il regardait toujours Oscar.

-Vas-y, Ward. Tu peux descendre la fille. Et puis tu descendras Oscar. Ne me déçois pas.

J’entendais la respiration d’Oscar s’accélérer alors que les pleurs de la fille étaient plus forts.

Ils devenaient insupportables.

Je tendis les flingues et alors qu’Oscar semblait s’attendre à ce que j’hésite pour en placer une, je tirais trois fois sur la fille qui cessa immédiatement de pleurer.

-Non ! Pourquoi ?! Non !


Oscar criait. Quant à moi… Moi, j’avais toujours le même regard impassible. Par contre, à l’intérieur de moi, je sentis un truc. Un truc que je n’avais déjà sentis en faisant taire à tout jamais Chuck.

Le même truc… En plus fort… Et c’était tellement fort que ça m’arracha un sourire malgré moi.

-Non ! Ma petite fille ! Ward ! Qu’est-ce que tu as fait ?!


Il était en colère ? Il pleurait ? Il n’en revenait pas ? Oscar dégageait tout ça en même temps…

Je devais le finir lui aussi. Ricardo l’avait dit… Et de toute façon, j’avais envie de le faire.

Et je le fis. Je tirais sur Oscar trois fois aussi. Mes battements de cœur ne s’étaient pas emballés… Mais je me sentais bien.

Ricardo mis une main sur mon épaule et me reprit le flingue alors que je le tendais toujours vers Ricardo. Je le laissais faire regardant toujours avec une satisfaction sur le visage le corps d’Oscar et celui de la fille.

-Bien Ward… Je crois que je n’ai pas besoin de chercher trop loin pour trouver mon nouveau second.


C’était moi son nouveau second. Moi qui serais maintenant celui que tout le monde craindra.



@ Billy Lighter

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