Après avoir parlé avec Hank et Bailey, j’avais enfin pu un p’tit peu m’amuser avec tout ce que me proposait le casino. Peyton s’amusait de son côté avec le roadie, Delfino alors que moi j’avais décidé de faire cavalier seul et… Perdre pas mal de thunes en fait…

Ouais… J’ai commencé par les machines à sous et… Bah, elles ont mangé tout mon argent… Puis, les dés et… Bah, j’ai perdu aussi… Puis, la roulette et… Bah j’misais toujours à côté. Bref, j’ai rien gagné en fait… Et j’crois que j’ai perdu au moins 6000 dollars. C’était beaucoup, j’sais…

Entre les coups, j’venais de temps en temps embrasser Peyton avant de repartir chaque fois essayer de gagner ce que j’avais perdu mais… Non, j’y arrivais décidément pas. D’ailleurs, les croupiers, chaque fois que j’venais les voir, ils étaient de plus en plus souriants. C’était pas vraiment cool de leur part, d’ailleurs, de s’marrer de mon malheur. Parce que c’était quand même un peu malheureux…

Bref, j’avais pas de chance au jeu… Mais en amour, oui. C’est bien ça qu’on dit, non ? Pas de chance aux jeux et des chances en amour. Bah ouais, j’avais de la chance en amour. C’était mon mariage… Alors, j’ai de la chance en amour parce que Peyton est cool et trop jolie.

J’me perds… Han… Normal, j’crois que j’ai bu plus de vodka que d’eau. C’est habituel, j’sais mais là, j’avais bu à mort. J’saurais même pas dire combien de verres j’avais bu mais assez pour que ça tourne à mort chaque fois que je marche et que mes joues étaient tellement engourdies que j’les sentais plus du tout. D’ailleurs quand j’parlais, ça faisait super bizarre… Les mots étaient tout mou… C’était super space.

J’pris un autre verre de vodka alors que l’after approchait… On avait prévu, avec Peyton, que l’after pouvait se faire où on voulait. En gros, y’avait pas besoin de rester dans le casino… Les gens pouvaient aller dans leurs chambres et tout. Bref, on pouvait faire ce qu’on veut.

J’me promenais à nouveau… J’cherchais les machines à sous, en fait… Mais j’crois que j’tournais en rond. J’arrivais à me perdre dans un casino dans lequel j’me promenais depuis quelques heures. C’est dingue, ça, quand même…

Puis, j’repérai Amon alors que descendais le verre que j’venais de prendre. J’affichai un p’tit sourire. J’avais pas encore parlé à Amon. C’était p’t-être le moment… Amon, c’est le journaliste people qui ne sait absolument rien sur rien. C’est con un peu quand même. Pour ça que j’l’avais invité. J’avais un peu pitié alors j’voulais qu’il puisse avoir un bon scoop avec mon mariage. Nan, j’déconne… En fait, j’l’ai invité parce que c’est mon ami.

Je vins par derrière lui et lui sautai presque sur le dos. L’était super grand, Amon, faut dire… Y’avait que Sonny qui était plus grand que lui. Et allez pas dire que c’est moi qui suis p’tit parce que c’est pas cool, ça !

-Momon !!!

C’est ce que je dis en lui sautant dessus avant de le lâcher et de taper dans son dos. Amicalement, hein… Même si j’sentais pas trop ma force quand j’étais complètement bourré…

Et j’étais vraiment complètement bourré… J’l’avoue…

-Ça va vieux ? T’aime bien ma fête ? L’est cool, hein ? Ça va être l’after dans, genre, cinq minutes… Tu veux venir voir ma super suite ? L’est cool ma suite… Tu pourras prendre des photos et tout… T’as pris beaucoup de photos ? Parce que j’compte encadrer le L.A.People qui parlera de notre mariage… Tu feras une édition spéciale, hein ? Parce que ça arrive une fois dans une vie qu’on s’marie… Enfin, pas pour Hank… Hank, l’a fait trois fois… Mais personne peut battre Hank à ce jeu-là.

Ok, j’parle trop… J’souris à Amon.

-Tu veux venir dans ma suite ?

J’crois que j’l’ai déjà demandé ça…

@ Billy Lighter

J’étais sur le point de prendre un magnifique cliché d’Hank et Bailey North qui s’éclipsaient pour rejoindre leur chambre d’hôtel quand je sentis un énorme poids, non pas sur ma conscience, mais sur mon dos. Et pour m’appeler « Momon », il n’y avait qu’un seul gamin sur cette foutue planète pour le faire.

Howard Stone. Le jeune marié, la star de la soirée… Après Lola.

Je me tournai vers lui pour découvrir un marié, donc, les yeux brillants d’ébriété et dégageant de lourdes vapeurs d’alcool. Il m’avait fait louper mon cliché… Je fis la moue alors qu’il me bombarda de questions sans jamais me laisser le temps d’y répondre. Pas le temps d’en placer une.

-How… Ho…

Je soupirai.

-Howard…

Mais il ne s’arrêtait pas. Alors il fallut que j’attende qu’il en arrive à sa dernière question qui avait aussi été une des premières.

-Ouais, je veux bien voir ta suite… Ouais, ta fête est cool et le buffet excellent.

Je rigolai :

-Mais prends le temps de respirer et laisse-moi aussi le temps d’en placer une. Tu te rends compte que tu es presque incapable d’articuler, en plus du reste ? Et je te rappelle que l’anglais n’est pas ma langue maternelle… Alors l’anglais poivrot encore moins.

Je lui emboîtai le pas jusqu’à la suite qu’il voulait absolument me montrer et sifflai d’admiration. Cette suite était pratiquement aussi grande que mon loft de Downtown. Peyton et lui allaient passer une agréable lune de miel…

Je regardai Howard et ses yeux mouillés d’alcool…

…enfin peut-être pas cette nuit…

Je m’approchai du billard et en caressai la table de velours…

-Je te proposerais bien un billard mais t’as l’air tellement plein que j’ai peur que tu ruines le tapis de la table…

Je me laissai tomber dans le divan, à l’exacte même place, même si je n’en avait aucune idée, que le grand viking de deux mètres que j’avais vu à la fête avec Nathan Williams et la blondinette qui servait de petite amie à ce dernier.

-Pourquoi tu m’as fait venir ici ? Sans Peyton… T’as des confessions à faire ?

@ Billy Lighter

Amon était là et j’avais super envie de causer à Amon sans trop vraiment savoir pourquoi j’voulais absolument causer à Amon.

Bref, j’lui sautai dessus en le bombardant de questions dont la principale est « est-ce que tu veux venir voir ma suite ? ». J’voyais bien qu’Amon essayait d’en placer une mais tous les mots sortaient de ma bouche jusqu’à presque m’essouffler. En fait, j’étais un tout p’tit peu essoufflé mais j’avais vu pire…

Et Amon voulait bien voir ma suite ce qui m’arracha un super grand sourire. Surtout qu’il aimait ma fête et le buffet. J’avais encore rien bouffé du buffet hormis deux p’tits fours, tiens, quand j’y pensais… J’avais surtout bu de la vodka, en fait. L’était bonne, la vodka.

-Oh super !

Mais il voulait que j’prenne le temps de respirer. Chaque fois que j’voyais Amon, il voulait que j’prenne le temps de respirer… Mais vu que c’est lui qui m’avait retrouvé suffoquant dans ma loge et bien, j’comprenais qu’il me demande de respirer. L’avait peur que j’m’étouffe tout le temps, maintenant.

Puis, il me rappela que l’Anglais était pas sa langue maternelle et que comme j’articulais pas trop, il comprenait pas tout. J’fis une p’tit moue.

-Han ouais… J’oublie chaque fois que t’es pas Eastsidien… Désolé… J’parlerais comme on l’fait à Hollywood, tu comprendras p’t-être mieux. Ça ressemble un peu au Danois.

Ok, j’dis n’importe quoi… Mais c’est la faute de la vodka, pas la mienne. C’est jamais ma faute, en fait. Moi, j’veux jamais rien faire de mal.

Bref, on finit par aller dans la suite que j’voulais absolument montrer à Amon. Vu comment il siffla quand on entra, il la trouvait certainement super cool. J’fis un p’tit sourire fier parce que j’étais fier. J’adorais cette suite.

Il s’approcha du billard et j’croyais qu’il allait me proposer de faire une partie mais il avait peur pour la table parce que j’étais bourré. J’fis une p’tite moue.

-Han, tu me sous-estime… J’sais jouer au billard les yeux fermés…

Nan en fait… J’étais assez nul au billard. Un peu comme aux machines à sous, en fait.

Amon se laissa tomber dans le fauteuil alors que j’sortis mon paquet de cigarette pour en sortir une clope avant de l’allumer et de rejoindre Amon dans le fauteuil. L’était cool se fauteuil.

Amon me demanda pourquoi j’l’avait amené ici sans Peyton… Il croyait que j’avais des confessions à faire. J’levai un sourcil… Bah… Non… J’ai rien n’à dire… J’soufflai la fumée avant de regarder Amon.

-Bah… Heu… Nan… J’voulais juste me la péter en te montrant ma suite en fait.

Y’avait pas plus franc que ce que j’venais de dire. J’voulais vraiment juste me la péter en montrant ma super suite…

Mais… Mais tant qu’il était là… Ouais, j’avais p’t-être des confessions à faire.

J’toussai un peu à cause de la cigarette avant de me reprendre et d’afficher un p’tit sourire qui voulait tout dire.

-Mais maintenant que tu le demandes, j’ai p’t-être quelques confessions à faire. T’sais… Ça me rend super triste que tu sois le journaliste people le moins informé du monde, Amon. T’es mon ami et ça me rend vraiment triste pour toi.

Non mais c’est vrai. Il passait à côté d’un tas d’informations super géniales ! Des trucs qui ferait de lui le journaliste people de l’année. L’aura p’t-être même une foutue prime !

J’pris la vodka que j’avais abandonné là tantôt quand j’étais venu ici avec Sonny avant d’en boire une grosse gorgée et de regarder à nouveau Amon.

-Tu sais pas plein de trucs du genre…

Je me penchai un p’tit peu pour parler à son oreille.

-Livia est la fille de Jimmy Reed… Ça tu l’savais pas hein ? Et y’a plein d’autres trucs super que tu sais pas.

C’est dingue qu’il savait pas ça… Pourtant personne peut garder de secret à L.A…. Alors c’était dingue qu’Amon était pas encore tombé sur cette info… Et sur toutes celles que j’avais en stock.

@ Billy Lighter

Je pouffai de rire en regardant Howard quand il se rappela que je n’étais pas Eastsidien et qu’il allait essayer de parler comme les Hollywoodiens. Des trucs pareils, il n’y avait qu’Howard pour en balancer. Selon lui, ça ressemblait au Danois, donc ce n’était même pas parce qu’il avait oublié mes origines non… C’était juste… du grand n’importe quoi à la Howard Stone.

Une fois dans son immense suite qui était plus grande encore que mon loft, je ne pus qu’admirer les lieux… J’aurais bien joué une partie de billard mais seulement Howard n’était vraiment pas en mesure de jouer. Ce serait trop facile et en plus, il risquait de faire des dégâts… une chose que je lui dit franchement et qui provoqua chez le batteur l’une de ses moues légendaires.

Ce fut donc dans les fauteuils qu’on atterrit, Howard s’empressant de s’allumer une clope.

-Tu ne devrais pas et tu le sais…

Il avait déjà à peine assez de souffle pour parler et il empoisonnait encore plus ses poumons avec ça. Le tout arrosé de vodka.

-Dis… Tu ne serais pas un tantinet suicidaire, par hasard ?

Ouais parce qu’il y avait abus d’un soir et abus compulsif…

Soit, Howard était majeur et vacciné et je ne pouvais rien faire pour l’empêcher de se détruire. Mais pourquoi il m’avait invité moi et moi seul dans sa suite m’intriguait. Je l’aurai plutôt imaginé faire ça par groupe, histoire de continuer la fête ici et en y incluant sa toute jeune épouse.

Mais non, il n’y avait que lui et moi et je flairais les confessions.

Sauf qu’Howard me fit hausser les sourcils en affirmant qu’il voulait juste se la péter en fait…

J’étais presque déçu quand il reprit en disant que maintenant que j’en parlais… Ahhh mon sourire s’élargit et je me penchai vers lui, intéressé… Surtout en l’entendant dire que j’étais le journaliste people le moins informé du monde.

Il s’abreuva encore un peu, faisant monter le suspens. Et je soupçonnai être déjà la victime d’une blague et qu’il allait me dire : « Non, vieux, c’était vraiment juste pour frimer avec ma suite. »… Howard se pencha vers moi et me chuchota presque de sa voix qui sifflait un peu…

Qu’Olivia Cortez était la fille de Jimmy Reed.

Je me redressai brusquement pour le regarder au plus profond de ses yeux vitreux.

-Quoi ?!

Je passai mes deux mains sur ma figure, et sur l’écran de mes paupières, je vis à la fois l’image d’Olivia Cortez et de Jimmy Reed… Et puis celle de la mère d’Olivia qui se baladait désormais au bras de Jimmy Reed.

-Oh puuuuutain ! Comment je n’ai pas soupçonné ça plus tôt ! C’est un clone en plus !

Je regardai Howard.

-C’est vrai ?! Tu es vraiment vraiment sérieux ?! Ou c’est juste un hasard ou leur ressemblance plus la vodka qui te fait fabuler ?

Je secouai la tête.

-Ça expliquerait qu’elle soit la seule femme à avoir pu signer chez BSC depuis que Jimmy est là. Mais, hey, Howard ! Cette gamine a quoi ? 17 ans ? Qu’est-ce qu’elle foutait à Tijuana les 17 dernières années ?

@ Billy Lighter

Bon, tant pis pour le billard… Il avait vraiment trop peur que j’bousille la table. Au pire, si j’la bousillais c’était pas trop grave. On pardonne tout à Howard Stone. Enfin, sauf mes parents. Eux, ils me pardonnent jamais rien. Pourtant, j’me suis déjà excuser plein de fois d’être né…

Finalement, Amon préféra le divan et j’m’installai près de lui en m’allumant une clope parce que j’en avais besoin. Je les espaçais de plus en plus mais j’arrivais pas à m’en priver totalement. C’était juste pas possible. Mais Amon disait que j’devrais pas… J’fis une p’tite moue.

-J’sais, vieux, mais j’ai pas envie de souffrir du manque à ma fête, tu vois…

Puis, j’avais assez avec Peyton et mes médecins pour m’le dire. Mais Amon savait pas pour le diagnostic alors j’allais pas lui en tenir rigueur de s’inquiéter pour moi. J’trouvais même ça sympa, en fait.

Il me demanda si j’étais suicidaire. Enfin, un p’tit peu suicidaire. C’est ce qu’il demandait. J’fis une moue.

-Bah… Non. J’aime bien ma vie.

J’étais pas suicidaire du tout. C’est quoi cette question ? Parce que j’bois et j’fume ? Plein de gens pas suicidaires boivent et fument… C’est si j’arrête que j’vais mourir. Parce que le manque, ça peut tuer aussi. Il sait ça, Amon ?

Non… Parce qu’Amon, il sait pas grand-chose, en fait… C’était un journaliste people et il savait pas grand-chose. J’étais triste pour lui. Il pourrait tellement en savoir plus s’il parlait aux bonnes personnes. Et quand j’parlais de « bonnes personnes », j’parlais de moi, en fait. Du coup, quand il supposa que j’avais des confessions à faire (ce que j’avais pas en fait), ben j’lui en trouvais ce qui illumina son visage. J’aimais bien rendre mes amis heureux.

Et j’aimais bien aussi montrer que j’savais des trucs.

Alors, j’me penchai un peu vers lui pour lui murmurer à l’oreille ma première confession. Ouais, première. J’en avais pleeeein d’autres.

Amon se redressa d’un seul coup et j’pouffai un peu de rire en voyant sa tronche et en l’regardant s’exclamer. Moi, quand Olivia me l’a dit, j’ai pris ça avec bien plus de philosophie. J’avais même joué un p’tit peu au connard, ce jour-là, j’avoue…

Il déclara qu’Olivia était, en effet, un clone de Reed.

-Ouais, hein ! Elle lui ressemble, c’est vrai. Et j’l’ai vu de près alors, j’le sais bien.

Oui de très près. Trop près p’t-être.

Puis, Amon me demanda si c’était vrai comme si j’avais l’habitude de dire des conneries. J’fis une p’tite moue un peu outrée.

-Bah ouais, bien sûr que c’est vrai. C’est elle qui me l’a dit y’a… Heu… Un an j’crois environs. J’sais plus trop combien de temps. Elle était pas encore connue à l’époque.

Amon faisait les liens tout seul comme un grand. Et j’hochai la tête en souriant quand il disait que c’était pour ça qu’elle est la seule femme à avoir pu signé chez BSC pendant l’règne de Jimmy Reed. Ouais, c’était pour ça. Reed, c’était ce genre de type à placer les gens de sa famille comme si de rien n’était. Un riche, quoi…

Puis, Amon me posa un tas de question tellement que j’écarquillais des yeux parce qu’il y en avait beaucoup. Y’en avais genre, deux, des questions.

-Waw… Beaucoup de questions…

Je tirai sur ma cigarette pour en souffler, ensuite, la fumer toussant assez fort aussi passage. Puis, j’haussai les épaules.

-Ouais, l’a 17 ans.

Ouais, ça j’le savais… On me l’avait assez répété, j’crois.

-Et j’sais pas trop ce qu’elle foutait à Tijuana. J’crois qu’elle est un accident… Bref, j’sais pas les détails de sa vie, moi. Jimmy a p’t-être rompu avec sa mère, y’a genre 18 ans. Ouais, j’sais qu’il faut compter 17+1…

Ouais, j’avais assez fait ce genre de calcule ces derniers temps. Et y’a des trucs que j’devrais pas dire tout haut mais j’m’en rendais pas trop compte.

-Et sa mère est repartie à Tijuana. L’est Mexicaine sa mère, après tout. Où elle s’est rendue compte qu’elle était enceinte. Mais comme elle aimait plus Jimmy ou j’sais pas trop quoi ben, elle a élevé sa fille là-bas. Ce que j’sais c’est qu’Olivia est venue à L.A. pour rencontrer son père. C’est fait vu qu’elle travaille pour lui maintenant. P’tain, il s’tape des thunes sur sa fille, en fait.

J’fis une pause en pensant à ça avant de reprendre.

-Bref, maintenant on sait que la mère d’Olivia s’est remise avec Jimmy… J’imagine qu’Olivia doit y être pour quelque chose.

J’toussai encore grimaçant parce que ça faisait mal avant de reprendre. J’parlais beaucoup et ça m’essoufflai un p’tit peu.

-Ses chansons, ça parle de lui. Elle l’a dit dans Guitar&Pen, sans l’nommer, bien sûr. Mais c’est bien sa fille.

J’souris, très fier de ma révélation.

-Et c’est pas l’seul bébé que t’a loupé, vieux.

Et j’repris mon air mystérieux. J’aimais savoir des trucs. J’adorais ça.

@ Billy Lighter

Howard venait de me lâcher une bombe… Ou de balancer un pavé dans la mare. En tout cas, il avait une information de taille ! Olivia Cortez serait la fille de Jimmy Reed ? Cela expliquerait pourquoi la jeune fille n’a AUCUN trait physique en commun avec sa latina de mère. Une ressemblance qui semblait fait rire Howard qui avoua savoir ça, de la bouche même de Cortez, depuis au moins un an.

-Un an ! Un an que tu sais ça !

J’écartai les bras d’incompréhension.

-Et pourquoi tu me sors ça que maintenant ?!

J’ajoutai d’autres questions à celles-là, toujours bouche bée par l’information première. Howard n’avait cependant aucune idée du pourquoi du comment Olivia Cortez avait grandi à Tijuana et non à Los Angeles. Pourquoi sa mère était restée tout ce temps aussi loin de Jimmy Reed pour se retrouver seulement maintenant.

Et Howard, complètement torché qu’il était, ça le faisait rire.

Alors que moi, je faisais les liens. C’était donc pour ça que Livia avait pu signer chez BSC ou tout du moins, cela pouvait être une hypothèse !

Howard me donna plus de détail sur la chronologie des faits, me faisant hausser un sourcil quand il compta 17+1… Etonnant qu’il y pense. Mais bref. Olivia était donc un accident et sa mère s’était rendue compte qu’elle était enceinte donc après sa rupture avec Jimmy Reed.

Howard me donnait le tournis. Et lui allait finir par s’étouffer avant la fin de ses confessions.

-Tu ne sais pas pourquoi Reed et Cortez ont rompu à ce moment-là ? Pourquoi ça a soudain pris fin ? Peut-être que lui a su avant elle qu’elle était enceinte et que c’est ce qui a fait qu’il a rompu avant qu’elle ne lui annonce…

Heu… C’est n’importe quoi, ça, Amon… Quel homme est capable de deviner que sa femme est enceinte avant la première concernée, hein ? Dans quel film de science-fiction tu as vu jouer ça ?

Selon Howard, s’il n’en savait pas plus sur la rupture, il soupçonnait Olivia Cortez d’être à l’origine de la réconciliation et de la remise en couple de ses parents biologiques.  

Je passai une main sur ma figure.

-Putain, c’est le scoop du siècle.

Howard annonça alors que ce n’était pas le seul bébé que j’avais loupé. Je me penchai vers lui, toute ouïe.

-Je t’écoute, Howard Stone. Balance.

@ Billy Lighter

Ouais, ça faisait un an. Enfin, j’crois… J’sais plus très bien. C’était un peu avant que j’me fasse tabasser dans l’Eastside, forcément. Et comme j’avais plus mal nulle part, ça devait faire quand même longtemps. Mais Amon se demandait pourquoi j’lui sortais ça que maintenant. Ah… Ben… Bonne question en fait. J’haussai nonchalamment des épaules.

-Bah… Heu… Parce qu’avant, c’était pas venu dans la conversation. Là t’as demandé si j’avais des confessions et comme j’en ai, ben, voilà !

Bref, Amon c’était un journaliste alors il voulait en savoir encore plus mais à part ça, j’savais pas grand-chose de pourquoi Olivia avait pas vécu avec Reed et pourquoi elle avait fini à Tijuana… Bref, j’avais que des hypothèses en lui balançant une histoire super classique qui ressemblait sûrement à la vérité. Bien que si j’étais pas si bourré, j’aurais pu sortir une histoire encore plus crédible mais j’étais bourré alors bon…

Moi, ça me faisait trop marré, surtout la tête d’Amon. Mais plus j’riais plus j’toussais, c’était trop chiant. Et plus j’toussais plus… J’fumais. Ouais, c’est trop con. Mais parait que j’suis pas intelligent, alors… Beaucoup de gens disent ça… Même si ces gens-là, ils savent pas écrire de chanson, hein… Mais bon.

Bref, il posa encore des questions et son hypothèse me fit lever un sourcil. Comment un type pouvait savoir que sa p’tite-amie est enceinte avant elle ? C’est con ce que dis Amon… Et après, c’est moi qui soit pas intelligent. Ben voyons.

-Bah, c’est pas possible ça, Amon… Comment tu veux qu’il sache avant sa copine si elle est enceinte. L’est pas encore médium, le Reed, hein. J’sais que tout le monde en a peur et l’trouve impressionnant mais l’a pas encore de super-pouvoir, hein… L’a juste de l’argent, le mec… L’a même pas gagné lui-même… Faut arrêter de penser que Reed, l’est tout puissant, hein. C’est juste un type, hein. Un type pas sympa du tout en plus.

Ah et un chef de gang aussi… Mais ça c’était qu’un p’tit détail… Et comme j’avais encore un instinct de survie, ben, j’la fermai là-dessus.

-Non, j’sais pas pourquoi ils ont rompu. Et j’étais pas né à l’époque alors j’saurais pas dire.

Si, j’étais né… Mais bon, c’est un détail aussi.

-Et Olivia me l’a pas dit… J’sais même pas si elle le savait elle-même.

Et j’disais à Amon que c’était pas l’seul bébé qu’il avait raté. En fait, l’en avait raté plein mais y’en avait que j’voulais pas trop qu’il sache… Genre, celui de Bailey avec Ricci… Ou celui d’Hank avec Victoria… Bref, j’voulais pas mettre mes meilleurs amis dans la merde. Ni moi-même, hein.

Et comme j’venais de donner le scoop du siècle à Amon (c’est lui qui a dit ça comme ça) et ben autant continuer en lui donnant d’autres p’tit scoop. Ça sera mon cadeau pour lui.

Il voulait que j’balance et j’affichai un grand sourire prenant un p’tit air mystérieux avant de cassé tout mon effet en tirant sur ma clope avant de tousser à m’en arracher les poumons. Han mince… J’me repris tout en écrasant ma cigarette dans le cendrier qu’il y avait sur la p’tite table devant l’divan et après m’être repris, j’fixai Amon avec un demi-sourire.

-Eddy Cort, l’a un fils. Il l’a eu avec une groupie qui s’appelle Carolyn. J’la connais parce que… Ben parce que c’est un groupie, quoi. Du coup, voilà. Bref, Cort a eu un fils avec elle. C’était un accident, si j’ai bien compris. Enfin, bref, Carolyn et Eddy sont plus ensemble mais le p’tit est bien né et il s’appelle heu…

J’sais plus… Ah si je sais !

-Luca ! Il s’appelle Luca !

C’était ça hein ? Oh oui, j’crois… Ça fait un peu mafieux comme nom, mais bon…

-Là aussi, j’ai une source sûre. C’est Eddy Cort ma source.

J’avais des sources sûres parce que j’connaissais plein de monde.

-Mais j’sais encore plein d’autres trucs comme le fait que la copine de Lighter s’appelle Avril. J’la connais aussi… Elle était danseuse au Wild…

J’souris et bus un coup de vodka.

-Mais c’est pas tout ! T’as raté le mieux !

Ouais, l’avait raté la meilleure nouvelle du monde.

@ Billy Lighter

Tout ça n’était tout simplement pas venu à l’esprit d’Howard uniquement parce que je ne lui avais rien demandé avant… Je fis une moue aussi blasée que perplexe, et attendis qu’il continue.

Ainsi, la jeune Olivia Cortez serait (au conditionnel parce que vu l’état d’Howard, je ne savais pas si ma source était crédible ou non) la fille biologique de Jimmy Reed ! Alors là, si ce n’était pas un scoop, je ne savais pas ce que c’était !

Du coup, je voulais tout savoir ! Tout ! Mais Howard, en dehors de ça, n’en savais pas vraiment plus. Et comme je le disais, en plus, tout ça était fort relatif. Bien que là, de ce que je comprenais, l’intention d’Howard était de montrer au monde que Jimmy Reed n’était pas intouchable, qu’il ne fallait pas en avoir peur. Que c’était juste un type pété de thune.

-Ouais mais un type pété de thunes peut faire pas mal de choses, tu sais, Howard…

Comme porter plainte pour diffamation et gagner à tous les coups… Et ça, ce n’était que le plan le plus évident.

Je me mordis la lèvre, pensant que c’était tentant quand même et que, peu importe finalement les indemnités que L.A. People aurait à payer à Reed dans ce cas-là, parce que jamais ça n’arriverait à la hauteur de ce que les ventes d’un tel numéro allaient rapporter.

Mais des détails, Howard n’en avait pas. Il ne savait pas pourquoi Reed et Cortez avaient rompu, probablement, comme il le disait, parce que la jeune fille qui lui avait avoué être la fille de Jimmy Reed ne le savais pas elle-même. Ce qui donnait du crédit à ce que racontait Howard. S’il avait cherché à mentir, il aurait inventé une histoire de toute pièce plutôt que de se contenter d’un « je ne sais pas ».

Mais ce n’était pas fini, Olivia Cortez n’était pas le seul « bébé » que j’avais raté.

-Attends… attends !

Je m’emparai des premiers trucs que je trouvai pour écrire et y inscrit déjà la filiation de Jimmy Reed avec Olivia Cortez.

Howard m’annonça aussi que le chanteur du groupe Roadtramp avait un fils avec une fille qui s’appelait Carolyn, une groupie. Le couple n’était plus ensemble mais ça ne changeait rien au fait que le tout jeune frontman avait déjà un enfant prénommé Luca… je notai tout ça, d’autant que d’après Howard, il tenait ça de Cort lui-même.

-Nom de Dieu, comment j’ai pu louper des trucs pareils ?

En m’en faisant peut-être un peu trop pour mes amis… Et probablement surtout parce que mon esprit avait été obnubilé par Sonne pendant notre longue pause alors qu’elle venait de donner naissance elle-même à trois enfants d’un coup.

Howard avait également l’identité de la petite amie inconnue de Lighter, celle qui, d’après les rumeurs, allait être la star de leur clip Be Mine !. Avril, une danseuse dans le club de strip tease le plus connu de L.A. !

Je me mordais la lèvre en écrivant frénétiquement sur un petit carnet mis à disposition par l’hôtel. Howard connaissait aussi la danseuse.

-Parce que tu as couché avec elle aussi ?

Je le regardai avec un sourire espiègle. Howard, lui, s’abreuva avant de me balancer que tout ça, c’était pas encore le mieux ! Putain, j’allais gagner en trois jours mon salaire de trois mois avec des informations pareilles ! Et il en avait encore ?!

-Vas-y ! Vas-y ! Accouche, j’y tiens plus là.

@ Billy Lighter

Pourquoi tout le monde avait peur de Jimmy Reed ? C’était qu’un type pété de thunes… Moi, en tout cas, j’ai pas peur de lui. Enfin, plus peur de lui… Depuis que j’ai signé avec sa maison de disques c’est comme si j’avais signé une immunité.

P’t-être pour ça que j’avais aucune peur à balancé ce que je balançais… Ouais, sûrement…

Bref, Amon disait qu’une type pété de thunes pouvait faire pas mal de chose. J’haussai les épaules.

-J’sais… J’suis pété de thunes… Pourtant, personne à peur de moi. Pourtant, les gens devraient plus avoir peur de moi que de Jimmy Reed. J’viens de l’Eastside alors j’suis un caïd super dangereux.

Non, en fait, j’en étais pas un… Y’avait plusieurs catégorie de gens dans l’Eastside. Les gens normaux qui cherchent juste à vivre leur p’tite vie, ceux qui sont tombé dans les gangs et moi… Moi, j’étais entre les deux. J’vivais à côté des gangs, j’jouais aux billes avec les Los Diablos sans pour autant me mettre à vendre leur came à la con ou vouer allégeance aux Los Diablos ou autres gangs qu’on trouve dans l’coin. Non… Moi, j’étais Howard Stone. Une classe à part. Un faux caïd si on peut dire. Ce qui fait que, déjà dans l’Eastside, j’savais tout sur tout et sur tout le monde. Parce qu’être au milieu permet de faire les liens entre un groupe et l’autre.

J’crois que j’ai reproduit le schéma en changeant de classe sociale et en passant brutalement de l’Eastside à Beverly Hills.

Bref, j’me perds… On en était où ? Ah ouais, l’autre bébé ! J’révélai l’identité de l’autre bébé qui était autre que le p’tit bébé d’Eddy et Carolyn. Entre temps, Amon avait bien dû se lever pour prendre de quoi tout noter. Bah ouais, ça serait con qu’il oublie tout à cause d’une cuite.

J’souriais tout fier alors que mon pote se demanda comment il avait pu rater tout ça.

-J’en sais rien, vieux… Tu te ramollis, p’t-être, avec le temps. Ou alors tes paparazzi sont nazes… Mais faut que tu te ressaisisses, vieux…

Ouais parce que ça serait triste de perdre sa place de journaliste le plus craint de L.A…. Ça pétait comme titre quand même…

J’donnai aussi le nom d’Avril… T’façon, ça, j’imagine que ça allait pas tarder à arriver aux oreilles, apparemment bouchées, d’Amon. J’ajoutai que j’connaissais Avril et Amon suggéra que j’la connaissais parce que j’avais couché avec… J’fis une moue triste… Mais genre, très très triste.

-Bah… Non… Même pas… C’est dommage, d’ailleurs. C’est une jolie fille. Mais elle voulait pas. Pourtant j’ai sorti l’grand jeu en l’emmenant au cinéma.

Ouais… Après, j’avais quand même l’air sérieusement con. Bref…

Et j’avais encore des trucs à dire alors qu’Amon agissait comme un gosse à Noël ce qui était trop drôle. J’pris un air fier avant de boire un coup de vodka et de balancer encore.

-Bah j’ai démoli la voiture de Ben Masters avec Jesse Stark. On était chez BSC. J’enregistrais pour Fireworks et à ma pause, bah, j’ai été dans l’studio d’à côté. Y’avait le p’tit Jesse qui pleurait. Ben Masters lui avais dit un tas de trucs pas très sympa. C’est un connard Masters, t’sais… Enfin, bref, Jesse et moi, on s’est vengé en lançant des pierres sur sa super belle voiture sur le parking du studio. T’aurais dû voir la tête de Masters ! L’était pas content du tout ! Il s’est attaqué au gosse alors j’suis intervenu pour le plaquer contre le mur… C’est le manager de Jesse qui est aussi le mien qui est venu pour arrêter tout ça… Enfin… Arrêté tout ça après avoir frappé Masters en pleine gueule ce qui était drôle. L’est un peu violent, parfois, Jack mais on a touché à son fils alors… J’crois que c’était déjà son fils à l’époque. Bref…

Ouais et maintenant, dire les choses comme ça, ça faisait super trop bizarre. D’ailleurs, j’crois que j’ai calé un moment avant de lâcher.

-L’est cool le p’tit Jesse. L’ira loin.

J’ferais en sorte qu’il aille loin, en tout cas…

J’allais continuer parce que j’avais encore un truc en réserve… Mais j’fus à nouveau pris d’une quinte de toux… Mais cette fois, ça faisait bien plus mal et j’commençais à sérieusement suffoquer.

-Att…

Attends, c’est ça que j’veux dire…

-Attends… Deux secondes… J’ai…

Encore des trucs à dire.

J’fouillai dans mes poches en toussant toujours sans trouver ce que j’cherchai… P’tain ! Ah ouais, j’ai changé de pantalon…

J’me retournai vers mon pantalon de costard qui était sur le fauteuil un peu plus loin et j’en sorti mon inhalateur. Ma respiration sifflait entre deux quintes de toux et j’finis par m’envoyer assez d’air dans les poumons pour me reprendre.

J’respirai à nouveau et j’fus un peu soulagé, j’dois dire… J’fixai Amon.

-J’suis asthmatique. .. C’est pas trop grave. Mais faut pas l'crier sur tout les toits, vieux, ok?

Non, pas du tout en fait… Mais j’disais ça pour rassurer Amon.

-J’ai encore un truc à dire. C’est super important aussi !

Ouais, j’suis un puit sans fond de connaissances people. J’ferais un super bon journaliste undercover.

@ Billy Lighter

Je regardai Howard avec une moue comique alors qu’il affirmait que les gens devraient avoir autant peur de lui que de Jimmy Reed, parce qu’en plus, lui, c’était un caïd de l’Eastside…

-Moui… j’ai super peur… Surtout quand t’es tellement plein que tu ne sais pas mettre un pied devant l’autre, Howard…

Je ne critiquais pas sa consommation d’alcool mais je le regardais fumer d’un air inquiet, par contre. Je l’avais vu risquer de s’étouffer au Japon et je n’avais aucune envie de réitérer l’expérience.

Bref, tout ça pour en venir à la conclusion que si Howard n’était pas en train de me raconter son dernier delirium tremens, il venait de lâcher une bombe qui allait faire du remue-ménage à Los Angeles. Parce que les gens adorent les secrets de famille. Ils vont suivre ça comme un roman photo !

Quant à moi, je me demandais comment j’avais pu louper ça. Maintenant que Howard me le disait, ça semblait pourtant l’évidence même. Parce que ce n’était pas tout, en plus ! Eddy Cort avait eu un fils prénommé Luca et ça non plus, je n’en avais pas eu vent avant maintenant qu’Howard ne me vide son sac.

-T’es en train de déconner ? Tu racontes des conneries pour me faire marcher…

Si seulement ! Pourtant, Howard (qui disait que je me ramollissais), n’avais pas encore fini.

-Je ne me ramollis pas ! J’ai été un peu distrait, c’est tout.

Par la femme la plus belle du monde… La femme d’Axel Moriarty.

Et donc, à part ça, la véritable identité de la copine de Billy Lighter, celle du clip, était Avril, une danseuse du Wild et donc potentiellement prostituée qu’Howard n’avait pas réussi à emmener dans son lit… Donc, non, Amon, ça ne pouvait pas être une prostituée à moins que… A moins qu’Howard n’ai pas eu sur lui de quoi la payer.

J’écrivais frénétiquement tout ce qu’il me disait. Mais je m’arrêtai net quand il parla de lui, de Jesse Stark et de la voiture de Ben Master…

-Ouh… C’est Jack Perry qui a dû être content.

Et Masters aussi. Sauf qu’on s’en branle de l’avis de Masters parce que c’est un enculé de notoriété publique.

C’était peut-être l’histoire la plus rocambolesque qu’il me sortit et pourtant, connaissant Howard, j’étais au moins sûr que celle-là était réelle. Que cela s’était vraiment passé parce que c’était tout à fait son genre. Après tout, il était celui qui avait incendié la bagnole de Jimmy Reed… Avant de venir se réfugier chez moi la queue entre les jambes.

Howard fut forcé de s’arrêter de parler et je posai mon carnet et mon bic pour m’approcher de lui pour pouvoir l’aider au cas où.

-Tu ne devrais pas fumer, Howard.

Il prétendait être asthmatique.

-Je veux bien ne pas le crier sur tous les toits, j’ai déjà au moins pour faire toute une édition spéciale ! Mais je ne veux pas ajouter à ça : « Howard Stone meurt étouffé dans sa chambre de Vegas. Lola, désormais veuve, hérite de ses dettes de jeux. »

Je voyais venir d’ici les scénarios complotistes.

Je m’assis à côté d’Howard alors qu’il affirmait avoir encore un truc à dire.

-Ok mais respire… On a le temps… Vas-y.

@ Billy Lighter

J’fis une moue quand Amon montrait qu’il avait pas forcément peur de moi surtout quand j’étais plein.  J’suis sûr que Reed est parfois plein lui aussi… Ça empêche pas les gens d’avoir peur de lui à mort. Mais l’pire, c’est que les gens qui avaient peur de lui ne savaient même pas qu’il était chef de gang. Alors j’comprenais vraiment pas d’où venait cette peur et cet excès de respect envers un type même pas plus grand que moi, en plus…

Mais bref, j’passai à autre chose parce que j’en avais pas terminé avec mes confessions. Et j’balançai qu’Eddy avait un gosse avec Carolyn, ce qui était vraiment trop vrai. S’appelait même Luca. Mais Amon, il croyait que j’déconnai et que j’lui racontais un tas de conneries pour le faire marche. J’hochai négativement de la tête.

-Mais non, vieux. J’te fais pas marcher. C’est vrai ce que j’te dis.

C’est lui qui est passé à côté de tout ça… C’est pas ma faute s’il se ramolli… Même si, lui, il disait qu’il se ramollissait pas mais qu’il avait juste été distrait. J’ouvris de tous grand yeux. Distrait ? P’tain… Super distrait et pendant longtemps parce que certaines de mes informations, elles datent pas d’hier.

-C’est pas de la distraction, ça… T’es carrément allé sur une île déserte pendant des mois pour rater tout ça, vieux.

Non, il se ramollissait et il voulait juste pas l’avouer. Moi, j’crois que c’est juste ça. Ça pouvait pas s’expliquer autrement.

Puis, j’parlai d’Avril, la copine à Lighter. Une fille que j’connaissais même si j’avais pas réussi à coucher avec. C’était un p’tit peu un échec dans ma vie. Mais y’en avait plein d’autres alors ça allait.

Après ça, j’parlai de la voiture de Ben Masters qu’on avait cassé avec Jesse et Jack qui a frappé Ben Masters. C’était une super journée… Et ça m’faisait toujours autant sourire d’en parler. Amon disait que Jack Perry a pas eu être très content. J’rigolai un peu.

-Il l’était pas du tout. J’crois qu’il m’en veut pour ça. Mais bon, j’ai l’habitude que Jack Perry m’engueule, alors… Puis, l’a frappé Ben Masters alors ça valait le coup d’se faire engueuler.

Ouais, ça valait l’coup… Et si j’devais le refaire, j’le referais. Avec Jesse. Parce qu’il était cool Jesse sûrement parce que… Ben parce qu’il a des gênes de Stone.

J’avais encore des trucs à dire mais j’réussi pas à le dire tout de suite parce que j’fus pris de plusieurs quintes de toux qui me forcèrent à sortir mon inhalateur pour pouvoir à nouveau respirer. Ça m’arrivait chaque fois que j’fumais ce qui avait un sens… Et Amon disait que j’devrais pas fumer. J’fis une p’tite moue. Tout le monde me disait ça…

-J’sais… Mais arrêter c’est pas simple, Amon.

Et j’lui disais que j’étais asthmatique pour anticiper toutes les questions qu’il serait susceptible de me poser. Et j’voulais qu’il le dise à personne aussi et il me promit qu’il le ferait pas mais qu’il voulait pas non plus titrer ma mort dans les journaux. J’haussai les épaules pouffant un p’tit peu de rire à sa réflexion sur Peyton et mes dettes de jeux.

-Bah non, j’en ai plus des dettes. Ni de jeux, ni de rien.

Surtout depuis qu’il y avait plus de Casa Nuova maintenant alors j’avais encore moins de dettes.

-Mais j’vais pas mourir, vieux. J’vais bien.

Ouais, en gros, j’allais bien. D’ailleurs, maintenant que je m’étais envoyé un coup d’inhalateur, j’toussais quasi plus et ma respiration sifflait beaucoup moins.

Amon me disait de respirer et j’pris deux grandes inspirations avant de lui balancer ma dernière confession. Mais j’pris un air grave tout en le disant :

-L’appartement de Sonny, mon pote, elle est hantée. C’est super trop grave. J’espère que le fantôme va pas le tuer… J’aime bien Sonny, moi. C’est super flippant. Mais l’a évité qu’il y ait deux fantômes dans son appartement alors c’est cool. Il me l’a dit tantôt ici même.

J’fis une p’tite moue avant de regarder Amon.

-J’espère que t’habites pas non plus dans la maison d’enfance d’un taré parce que ça serait con que ta maison soit hantée aussi…

Et j’bus un coup d’alcool avant d’afficher un grand sourire.

-Voilà. J’ai tout dis.

Nan, j’avais pas tout dit mais j’suis un menteur il parait.

@ Billy Lighter

J’avais réellement l’impression qu’Howard me faisait marcher… ou alors, qu’il avait vraiment abusé de l’alcool et me racontait n’importe quoi. Mais il m’assura que non et me fis remarquer que j’avais dû être sur une île déserte pendant des mois pour ne pas savoir tout ça.

J’eus un sourire en coin.

-Pas sur une île déserte… Sur un nuage.

Et quel nuage ! Mes rapports avec Sonne étaient excellents, sans pression, on se voyait quand opportunité et envie se présentaient, on devait jouer de stratagèmes pour nous voir. Ce n’était pas toujours évident mais cela n’en n’était que meilleur quand on y arrivait.

-Donc, pour résumer, Howard… Eddy Cort à un fils qui s’appelle Luca.

Je comptais en même temps sur mes doigts pour que Howard me suive bien.

-La copine de Lighter est une danseuse du Wild Wild Beaches et… probablement une prostituée sauf qu’elle t’a trouvé trop plein ou que tu n’avais pas assez de thunes pour la payer.

Je le regardai dans les yeux, voir s’il suivait toujours.

-Olivia Cortez est la fille biologique de Jimmy Reed…

Et ça, c’était l’information qui allait me rapporter gros, qu’elle soit vraie ou fausse.

-Et tu as vandalisé la voiture de Ben Masters avec Jesse Stark avant que Jack Perry ne vienne mettre son poing dans la figure du même Ben Masters.

Je voyais déjà comment présenter une édition spéciale avec tout ça. Du coup, j’attendais avec impatience la cerise sur le gâteau que me promettait Howard. Et j’étais pendu à ses lèvres alors qu’il essayait de reprendre suffisamment de souffle pour s’exprimer.

Et…

Je grattai ma tête et fronçai les sourcils.

-C’est qui, Sonny ? Le grand blond à la Camaro ? Et les maisons hantées n’existent que dans les parcs d’attraction, Howard.

Bon, je crois qu’Howard m’avait donné tout ce qu’il avait à me donner aujourd’hui… Et pas des moindres niveau information.

Je regardai Howard dans les yeux.

-Ok… Non, rassure-toi, je ne vis pas dans un loft hanté… C’est qui le taré dont tu parles ?

Je penchai légèrement la tête en l’observant.

-Non, tu ne m’as pas tout dit. Toi, comment tu vas ? Et c’est ton ami qui te parle, pas le journaliste people…

@ Billy Lighter

Sur un nuage ? J’fis une p’tite moue. Qu’est-ce qu’il foutait sur un nuage ? Han ouais, l’était distrait par quelque chose de cool, c’est ça qu’il veut dire… Mais j’eus pas vraiment le temps de creuser parce que j’avais un tas de trucs à dire et je les dis les uns à la suite des autres non sans y mettre un tas d’intonations parce que mes révélations étaient les meilleures de l’année. Aucun autre journaliste aurait mieux et j’étais un peu fier d’avoir donné tout ça à Amon.

Puis, Amon résuma… Il parla d’Eddy et de Luca et j’hochai la tête en souriant.

-Ouais.

J’regardais les doigts d’Amon… P’tain… L’avait 10 doigts sur chaque main ! Nathan a raison… Y’a des aliens polymorphes. P’tain, merde, j’dis n’importe quoi.

Il parla ensuite de Lighter et de sa copine prostituée. Hein ? J’ai pas dit ça. J’fis une moue un p’tit peu choquée.

-C’est pas une prostituée, c’est une vierge, c’est pas du tout pareil… T’sais toutes les danseuses du Wild sont pas des prostituées, Amon… T’ain, j’savais pas que t’étais comme ça.

Avril était pas une prostituée. Elle était juste vierge… Ça a juste rien n’à voir. C’est l’opposé… Puis, j’ai toujours de l’argent, moi. Enfin… Presque toujours.

Bref, Amon passa à l’information suivant, soit d’Olivia était la fille de Jimmy et j’retrouvais mon sourire en hochant la tête.

-Ouais.

Et puis il acheva avec Masters et sa bagnole. J’souris.

-Ouais, ça c’était cool.

J’rigolai encore d’ailleurs même avec le résumé… Avant de m’étouffer un peu et de me reprendre pour donner la dernière information à Amon. Celle sur Sonny et sa maison hantée. Moi j’croyais qu’Amon allait être super choqué mais l’était pas. Il se demanda si Sonny c’était le grand blond avant de dire que les maisons hantées ça existaient que dans les parcs d’attraction. J’fis la moue.

-Ouais, c’est le grand blond que j’ai invité. C’est un de mes amis d’enfance. L’est super connu dans l’Eastside. Il fait des courses de voitures et il les gagne quasi tout le temps.

Ouais, l’était hyper connu par beaucoup de gens, Sonny. C’était un people de l’Eastside.

-Et si, les maisons hantées existent… Ma tante vivait dans une maison hantée. J’te jure.

Ouais, ma tante elle avait une maison hantée. J’voulais jamais y aller quand j’étais p’tit. C’était super glauque là-bas.

J’espérais qu’Amon vivait pas dans un appartement hanté, lui, mais c’était pas l’cas ce qui me rassura un peu avant qu’Amon demande qui c’était le taré dont j’parlais.

-Ben, Ward. L’ancien Los Diablos. Ouais, l’est plus un Los Diablos. Il travaillait pour la Casa Nuova, j’crois. C’est ça qu’on m’a dit. Bref, l’est taré. Un jour il m’a menacé de mort parce que j’me suis appuyé sur sa voiture. C’est super abusé. Mais parait que c’est un tueur alors j’me suis plus appuyé. Bref, Sonny vit dans l’ancien appart’ de Ward. C’est dingue, non ? Et c’est hanté, c’est clair !

Et du coup, ben, j’avais tout dit. Mais Amon disait que j’avais pas tout dit et me demanda comment j’allais mais en tant qu’ami. J’haussai nonchalamment des épaules avant de boire un coup de vodka.

-J’vais super bien. J’me suis marié à une fille super alors comment j’pourrais pas aller bien ? L’est géniale, Peyton. Je l’aime… Puis, Fireworks va bientôt sortir un album. En fait, j’crois que ça a jamais été aussi bien.

Et j’souris sincèrement. Parce que c’était vrai. J’allais super bien… Si on excluait cette foutue maladie…

-Enfin, à part l’asthme quoi… Ça c’est moche mais les médecins ont dit que j’arriverais à bien vivre avec.

Ouais, ils ont pas dit tout à fait ça… Mais c’est un jour de fête, alors, j’voulais pas plomber l’ambiance même si j’savais qu’Amon dirait rien à personne. Parce que c’était le seul que quand j’lui disais de tenir sa langue, il la tenait.

-D’ailleurs, on devrait voir ce que foutent les autres, non ? L’after doit avoir commencé maintenant.

J’souris bien décidé à continuer la fiesta.

@ Billy Lighter

Je récapitulai et Howard me recadra quand je dis qu’Avril, la petite-amie de Lighter, était une prostituée, m’expliquant que toutes les danseuses du Wild Wild Beaches n’en étaient pas. Je le regardai avec un sourire de charlatan.

-Je sais. Mais « prostituée » est plus vendeur. Mais ce sera encore certainement plus vendeur si je dis que c’est une prostituée vierge.

Pour le reste, j’avais donc tout bon… D’ailleurs, Howard se marrait encore de sa connerie avec la bagnole de Masters et le petit Jesse.

Et pour ce qui était de l’appartement hanté de son ami Sonny… heu… L’histoire me laissa perplexe. Parce que ça semblait être pour lui la révélation la plus importante de toute alors que ce Sonny n’était que son ami d’enfance.

Mais…

J’allais lui dire cela quand il parla du taré qui aurait pu hanter l’appartement de son ami… Il s’agissait de Ward et en lien avec les Los Diablos et la Casa Nuova qui ne manqua pas de faire resurgir dans mon esprit le règlement de compte qui avait eu lieu entre les deux clans assez récemment. Et les combats de boxe vicieux qu'on avait déjà fait... Jusqu'à sa petite copine aussi tarée que lui qui était venue me faire du gringue dans le vestiaire alors que je prenait ma douche... Sauf qu'elle me l'avait dit APRES que je l'aie sautée, qu'elle était la petite-amie de Ward.

-Ouais… on va peut-être pas parler des Los Diablos et de la Casa Nuova en long et en large dans L.A.People… Et tu ferais mieux d’éviter ces gens-là et ton pote Sonny, j’espère qu’il est prudent.

J’avais déjà insinué que Samantha Mancini faisait partie de la Casa Nuova, mais je n’avais pas été le seul à relayer l’information à l’époque, le journal télévisé l’avait fait aussi… Elle avait été la seule survivante, après tout… Mais probablement plus une victime qu’autre chose, dans l’histoire. N’empêche que ce numéro de L.A.People s’était bien vendu aussi.

Howard continuait de picoler et je me centrai sur lui. Pour savoir comment il allait, au-delà d’un « je-vais-bien » réflexe.

A première vue, il avait le vent en poupe, avec son mariage et la sortie prochaine de l’album de Fireworks.

Mais… Il y avait un « mais » et ce « mais », c’était l’asthme dont il venait de me faire une belle démonstration. Mais je n’allais pas gâcher son mariage en lui demandant comme il allait tourner avec Fireworks en en étant le chanteur. Pas aujourd’hui…

-Ok… Ok, alors on va dire que tout va bien. Merci pour les infos, Howard. Je te revaudrai ça.

Je me levai et lui tapai dans le dos.

-Ouais, on y va. Sinon ta femme va se demander ce qu’on fout enfermés tous les deux dans votre suite nuptiale.

@ Billy Lighter