-Où est El Lider ?

Nous avions investi la planque des New Soldados à 12, nous n’étions plus que deux : Alonso et moi. Tous les autres gisaient à terre, avec les corps des New Soldados dont je tenais le seul représentant vivant par le col. Il était amoché par mes coups de poings et ne tenait plus debout.

J’appuyai le canon de mon flingue contre le genou du seul survivant. Pour faire monter la pression. Pour lui montrer, s’il ne l’avait pas encore compris, en voyant les corps de ses camarades à terre et les pertes que nous avions nous-mêmes subies, que je ne rigolais pas. Que j’étais prêt à aller loin, très loin.

J’avais décimé la Casa Nuova et ça ne me dérangeait pas de recommencer.

-Où est Olivia Cortez ?!

Il se mit à rire, d’un rire moqueur. Il savait probablement que, qu’il parle ou non, il allait finir comme les autre, à barboter dans son propre sang qui allait sans doute se mélanger à celui des autres.

-Alors le voilà, hein… ? Le voilà, le vrai visage des Los Diablos.

Il parlait sur le ton arrogant de celui qui n’avait plus rien à perdre. Il savait que moi, j’avais besoin de ses informations alors que lui ne saurais même pas sauver sa vie de moi.

J’appuyai plus fort le canon de mon arme sur le genou de ma proie et tirai. L’homme hurla à m’en faire péter les tympans, mais je ne le lâchais pas, le tenant fermement par le col. Et je lui envoyai un nouveau coup de crosse en pleine figure.

-Arrête de crier ! Parle !

Je sentis la poigne d’Alonso sur mon épaule alors que je perdais pied. J’étais prêt à le découper vif en morceau pour avoir mes informations mais l’autre n’était pas décidé à parler, même sous la torture apparemment et Alonso de me dire :

-Il ne sait rien, patron, croyez-moi, je les connais ceux-là… Il ne parlera pas parce qu’il ne sait rien.

Moi, ce que je savais, c’était que je n’avais trouvé, dans la planque officielle des New Soldados, ni El Lider, ni ma fille ! Et ça me rendait fou d’inquiétude. Ils l’avaient cachée ailleurs, sachant probablement que même les Pequeñas Manos connaissaient leur localisation.

Je lâchai le col de l’autre qui se mit à rire et à pleurer de douleur en même temps. Je me redressai et pointai mon flingue sur lui pour vider mon chargeur en plein cœur.

J’ajustai ensuite mes vêtements en regardant autour de nous. Il y avait dix morts de notre côté et une douzaine du leur. Seul Alonso et moi respirions encore.

Et tant que je respirerais, tant que je n’aurais pas retrouvé Livia, Les New Soldados n’aurait pas de repos.

Et peu importait ce que cela coûterait… Peu importe.

J’étais même prêt à risquer mon anonymat.

Pour Olivia.

@ Billy Lighter