Oh boh, j’aimais pas les calculs… Mais Maman voulait que je travaille un peu, aujourd’hui… Boh, j’aimais pas trop ça moi… Mais Maman voulait que je sois prêt pour aller à l’école. Moi, je savais pas trop quoi penser de l’école… Manuel disait toujours que l’école, c’était comme une prison comme enfant… Mais Papa et Maman, ils disaient que c’était pour apprendre des choses et me faire des amis.

Boh, moi je voulais bien des amis… Moi, j’aimais bien me faire des amis et jouer avec des autres enfants. Guillermo et Alvaro me manquaient beaucoup. On jouait aux voitures ensemble et j’aimais bien… Moi, je voulais bien aller à l’école pour me faire des amis…

Mais les calculs, j’aimais pas… Boh, c’était trop difficile. Moi je comprenais pas trop comment 1+1, ça pouvait faire 2… Boh, comment on sait si c’est vraiment vrai ? Qui a décidé que c’était 2 ? Boh… Mais j’avais commencé à comprendre un tout petit peu quand Maman avait pris des pommes pour me montrer c’était quoi 1 et quoi 2… Et là, j’ai compris tout de suite que c’était un peu comme l’argent. Moi, je savais compter bien l’argent.

Mais je comprenais pas pourquoi, je devais remplir les feuille de Maman pour faire les calculs. Je m’ennuyais en faisant ça. Ici, j’avais des calculs sur un feuille et je devais écrire les réponse.

10+3…

Boh…

Je pris mes doigts… Boh… J’ai dix doigts… Mais pas plus… Je fis la moue… Comment je vais faire pour compter plus loin que dix ?

Boh, je sais pas…

Je soupirai et griffonnai avec mon beau crayon à côté du « = ». Boh… Si je faisais un bonhomme ? Boh oui. Alors je dessinai un bonhomme près du « = »…

Il est beau mon bonhomme… C’est une Madame en fait. Un Madame à qui j’avais fait des beaux grands cheveux. Comme Livia. Elle avait des beaux cheveux, Livia. Elle me manquait beaucoup… Avant, elle venait trop trop souvent et j’aimais bien ça.

Mais depuis quelques jours, elle venait plus et ça me rendait triste… Surtout que Maman et Papa parlaient tout le temps de Livia. Ils parlaient tout bas ou quand ils croyaient que j’écoutais pas.

Mais j’entendais.

Ils étaient inquiets quand ils parlaient de Livia. Moi, je voulais savoir pourquoi elle venait plus…

Alors, je levai la tête de mes calculs que j’aimais pas pour regarder vers Maman qui était dans la cuisine avec moi.

-Maman… Elle est où Livia ? Pourquoi elle vient plus nous voir ? Pourquoi vous parler tout le temps d’elle ? Moi, j’aimerais bien revoir Livia…

Je pris un air un peu triste parce que Livia, elle disait que j’étais comme son petit frère. Et moi, je voulais bien qu’elle soit ma sœur. Moi, j’ai jamais eu de sœur mais j’avais Livia.

@ Billy Lighter

La nuit où Jack a quitté pour se rendre chez Jimmy Reed suite à l’appel de Maritza Cortez, la maman d’Olivia, je me suis glissé sous les couvertures pour dormir avec Jesse. Enfin, dormir est un bien grand mot. Disons surtout que je voulais sentir le corps de mon fils tout contre moi, comme si ça aurait pu suffire pour le protéger contre la folie des Hommes.  Je n’ai pas pleuré, bien que j’en ressente un chagrin immense, mais je ne voulais pas risquer de réveiller Jesse et de l’inquiéter. Avec son imagination débordante, il aurait été capable de s’inventer les scénarios les plus  rocambolesques.  

À mon plus grand regret, je n’avais pas plus de nouvelle le lendemain et, les jours suivants, Jack et moi étions sous tension, sursautant chaque fois que le téléphone sonnait, espérant avoir des nouvelles positives de la part de Maritza Cortez ou, peu importe qui en aurait eu.  L’attente est une torture invivable, mais il faut se contenir question de rester la tête hors de l’eau.

En attendant, je laisse Jack aller et venir, parce que je sais qu’il lui est impossible de rester à la maison et d’attendre.  Je ne pose pas trop de questions, je sais que s’il ne pouvait pas me répondre, ça lui pèserait.  Alors pour me changer les idées,  j’insistais avec Jesse pour avancer un peu dans ses études.  Je tiens à le mettre à niveau pour la prochaine rentrée des classes en septembre, il y a encore beaucoup de pain sur la planche.

Nous en sommes donc aux aditions, un banal exercice mais Jesse bloque dès qu’il n’a plus assez de doigt pour calculer. J’ai le regard dans le vide, voyant sans le voir le dessin qu’à fait Jesse plutôt que d’inscrire sa réponse à coté du ‘’=’’.  Mon regard s’embrouilla un petit peu plus quand Jesse fini par poser la question que je redoutais entendre dans sa bouche. Ça aurait été sous estimer mon fils que de croire qu’il n’aurait pas fini par le demander.

- Je ne le sais pas mon ange.

Je me levais de mon siège et je soulevais Jesse du sien pour prendre place sur sa chaise, lui, sur mes cuisses puis j’embrassais sa tête et gardais mon visage dans ses cheveux, quelques secondes.

- Il y a des gens, parfois, qui font des choses qu’on ne comprend pas.

Ce n’est pas simple à expliquer et la dernière chose que je veux c’est que Jesse devienne paranoïaque à outrance.  Je le trouve trop dégourdie par moment et j’aimerais le voir plus prudent mais pas de là à le traumatiser volontairement.  

- Quelqu’un a amené Olivia avec lui, quelque part, et on ne sait pas où. Et nous sommes tristes cas nous ne savons pas quand il voudra qu’elle revienne et qu’il ne veut pas qu’on lui parle non plus, pour savoir si elle va bien.

Je relevais ma tête des cheveux de Jesse puis la penchais sur le côté pour le regarder.

- En attendant, il faut penser très, très fort à elle pour qu’elle sente à quel point nous pensons à elle.

Je repoussais son cahier de leçon tout en ravalant un sanglot.

- Tu voudrais dessiner pour Olivia ? Comme ça, quand elle reviendra, elle verra que tu pensais à elle.

@ Billy Lighter

Livia me manquait beaucoup alors je voulais savoir quand elle allait venir nous voir. Moi, je voyais que Papa et Maman étaient inquiets quand ils parlaient de Livia. Je voulais savoir pourquoi, moi… Alors, je demandai à Maman après avoir dessiné un beau bonhomme parce que je savais trop pas ce que ça faisait 10+3.

Maman me regarda. Elle souriait moins, Maman, depuis quelques jours. Comme si elle était triste… Ma première Maman était parfois triste comme ça aussi.

Mais Maman, c’était parce qu’elle savait pas où était Livia. Je fis un regard trop triste. Maman ne savait pas où était Livia ? Elle n’était pas dans sa maison ?

-Oh…

Où elle était, Livia ? Elle allait revenir un jour nous voir ? Pourquoi elle avait pas dit « au revoir » ?

J’étais triste… Et Maman se leva pour me prendre sur ses genoux. Moi, je me laissais faire. Maman fit un bisou sur ma tête. Je sentais son bon parfum. Mais j’entendais qu’elle était très triste aussi. Elle disait que, parfois, les gens font des choses qu’on ne comprend pas.

-Je sais, Maman…

Oui, je savais trop ça. Parfois, les gens faisaient des choses que je comprenais pas. Les gens étaient parfois méchants… Je comprenais pas pourquoi. Les gens, parfois, ils tuaient… Comme ceux qui avaient tués Paco… Je comprenais pas pourquoi…

Maman disait que quelqu’un avait emmené Livia. Oh… Mais… Pourquoi ? Maman disait que le Monsieur qui l’avait pris ne voulait pas qu’elle nous voie et qu’elle nous parle. Mais… Pourquoi il faisait ça le Monsieur ? Livia est gentille…

Quand Maman tourna la tête pour me regarder, je lui montrai avec mes yeux que je comprenais pas… J’allais poser pleins de questions mais Maman dit d’abord qu’il fallait penser très très fort à Livia. J’hochai de la tête.

-Oui. Je vais penser très fort à elle.

J’étais triste quand même et Maman aussi. Elle poussa mon cahier et demanda si je voulais dessiner pour Livia.

-Oui, je veux bien.

Je pris une feuille qui était à côté du cahier et je pris mon beau crayon aussi. Je commençai à dessiner pour Livia. Je fis un beau soleil avant de m’arrêter et de regarder à nouveau Maman.

-Maman… Pourquoi le Monsieur il a pris Livia ? Qui c’est le Monsieur ? Moi, je veux bien aider à trouver Livia. Mes amis, ils savent peut-être où elle est… Isabel sait plein de choses et Manuel aussi. Ils voudront bien aider à chercher Livia… Moi, je veux trop qu’elle revienne… Je veux pas que quelqu’un lui fasse du mal comme à Paco. Paco aussi était gentil et un Monsieur à fait « pan » sur lui.

Moi, je n’aimais pas ma rappeler ça. Mon menton trembla quand je pensais à nouveau à Paco. Moi, je voulais juste revoir Livia et maintenant que Maman était très inquiète, j’étais inquiet aussi. Comme quand Isabel avait peur que Manuel rentre pas…

@ Billy Lighter

Ce n’est pas simple de trouver la bonne formule pour expliquer à Jesse ce qui se passe. Comment  lui dire sans l’inquiéter que sa grande sœur, parce que Jesse considère Olivia comme tel, est disparue et qu’on ne sait pas si elle va bien, si on lui fait du mal… si elle est encore vivante ?  J’essaie l’avenue de la prudence, lui disant quelqu’un a amené Olivia quelque part sans nous prévenir et qu’on ne sait pas comment les retrouver.  Je n’allais quand même pas lui dire que Julian à trouvé des taches de sang et qu’Olivia est possiblement en danger de mort !

Tout ce que nous pouvons faire en ce moment, c’est de prier très fort tout en pensant à Olivia et en espérant que cela suffise à la protéger. Je souris à Jesse, voulant le rassurer, quand il me dit qu’il allait penser très fort à sa sœur et qu’il voulait bien lui faire un dessin. Je me dis que, quand nous la retrouverons, elle sera heureuse de voir que Jesse pensait à elle et peut-être qu’elle y trouvera du réconfort, elle en aura bien besoin. Je n’ai jamais vécu pareil expérience mais pas besoin d’avoir été kidnappée pour deviner que cela doit être éprouvant et traumatisant !

Je regardais sans vraiment le voir, le dessin de Jesse qui me sortit de mes songes en me posant pleins de questions sur le monsieur . Je soupirai en passant ma main dans ses cheveux puis, en haussant des épaules je répondis simplement :

- Nous l’ignorons mon chaton…  Ton papa et l’amoureux de Livia cherche des indices mais ce n’est pas facile, tu sais. Et puis  Si nous le savions, peut-être que nous aurions déjà pu retrouver Olivia.

Puis des idées, ou des ressources, Jesse en a. Je l’écoute attentivement m’expliquer que ses amis pourraient aider.  Je sens toute sa volonté mais  je ne crois pas que de risquer de mettre en danger des enfants des Pequeñas Manos soit une bonne idée. En fait, mettre des enfants en danger n’est jamais une bonne idée.  Je passais ma main dans mes cheveux puis, dans ceux de Jesse avant de flatter son dos.

- Tu sais, mon ange, c’est très risqué de mener une enquête surtout quand on ne sait pas à qui on a à faire. Le mieux, c’est de laisser faire la police et les gens qui sont déjà à la recherche d’Olivia.

Surtout que de l’entendre me raconter comment le Monsieur a pu tirer sur son ami Paco. Je me sens complètement impuissante autant pour ce qui concerne Olivia que dans ma tâche de rassurer mon fils.

- Moi aussi je veux trop qu’elle revienne Olivia mon poussin.

Il n’y a rien que je veux plus au monde en ce moment que de la revoir, souriante et en santé, nous racontant avec beaucoup trop d’intonations son histoire drôle du jour.

- Quand papa rentrera, nous lui parlerons de ton idée d’accord et lui, peut-être qu’il connait la bonne personne pour nous aider.  Mais pour tout de suite, toi et moi, je préfère que nous restions ici au cas où Olivia pourrait nous appeler, ou quelqu’un qui aurait de ses nouvelles le ferait.

J’embrassais à nouveau sa tête en le serrant tout contre moi en espérant que, lorsque Jack rentrerait, il aurait de meilleures nouvelles qu’il en avait eu ces derniers jours.

@ Billy Lighter

Livia avait été enlevée par un Monsieur… Un Monsieur qui voulait pas trop dire comment allait Livia. Ça me rendait très triste. Je voulais revoir, Livia, moi. Elle était gentille et elle n’avait rien fait alors pourquoi un Monsieur l’avait enlevée ?

Maman savait pas… Elle savait juste que Papa et Julian cherchais des indices comme dans les flics que regardaient Ugo et Manuel… C’est pour ça que Papa sortait souvent ? Parce qu’il essayait de trouver Livia ?

-Oh, j’espère trop que Papa va trouver des indices.

Et puis, j’avais des amis aussi ! Ils pouvaient peut-être nous aider. Manuel connait beaucoup de gens et Isabel est très courageuse. Moi, je crois trop que mes amis pourront aider à retrouver Livia. Mais Maman disait que c’était dangereux d’enquêter nous-même. Elle croyait que le mieux, c’était de laisser faire la police. Oh… La police ? Oh boh, moi, je crois pas trop ça… Mais Maman croyait en la police, elle. Moi, je voulais pas trop dire qu’ils étaient nuls… Ils étaient nuls pourtant. Sauf l’inspecteur Keller. Lui, il a déjà réussi à m’attraper une fois.

Mais les autres pas… Alors comment ils feront pour attraper celui qui a enlevé Livia ?

-Oh, d’accord, Maman. On laisse faire la police même s’ils courent pas très vite…

Mais mon regard restait quand même très triste. Parce que Livia était gentille et que ce qui lui arrivait me faisait penser à Paco. Mon menton tremblait un p’tit peu… J’avais peur que Livia meurt comme Paco. Je serais très triste si Livia était morte. Pourquoi les gens tuent ?

Je regardai toujours Maman qui disait qu’elle avait aussi envie que Livia revienne. J’hochai de la tête avant que Maman ne dise que quand Papa reviendra, elle voudra bien lui parlé de mon idée. J’hochai un peu plus la tête. Oui. Moi, je crois que mes amis peuvent beaucoup aider. Et ils voudront bien aider à trouver Livia. Mais en attendant, Maman voulait rester ici au cas où quelqu’un appellerait pour Livia.

Je fermai les yeux quand Maman fit un bisou sur ma tête et quand elle me serra contre elle, je serrai fort ses habits avec ma main avant d’enfouir un peu ma tête contre elle. De ma main libre, je frottai un peu ma joue. Quand je pensais à Paco, ça faisait toujours mal là… C’est là que le Monsieur a tiré sur moi. Je reniflai un p’tit peu.

-D’accord, Maman. Je veux bien rester ici… Je veux bien attendre que Livia ou quelqu’un appelle. Mais je veux bien aider aussi… Si quelqu’un veut de l’aide, moi je suis là. Je sais faire beaucoup de choses, Maman…

Je me blotti un peu plus contre elle. Maman sentait trop bon, j’aimais bien son parfum. Il me rassurait son parfum.

-Quand elle reviendra, je ferais une chanson pour elle…

Je sais trop pas faire de chansons mais j’essayerais pour Livia. J’écrirais les mots que je sais écrire sur une feuille pour faire une chanson. Oh ou peut-être que Howard voudra bien m’aider ? Oh, je suis demanderais.

-Maman… Est-ce que je peux avoir des chips ? Moi, je suis un peu triste alors je voudrais manger des chips avec toi devant un dessin animé. Tu veux bien, Maman ?

Je voulais rester contre elle et manger des chips. Moi, j’étais trop triste, maintenant, pour faire des calculs.

@ Billy Lighter

Si je pouvais trouver les bons mots, la façon la plus simple de faire comprendre à Jesse le drame qui se déroule et qui nous rend tous un petit peu impuissant, ce serait tellement plus simple malheureusement, il n’y a pas ça dans aucun des livres de parentalité que j’ai lu ! Pourtant, il y a des chapitres sur le deuil, la séparation, mais pas sur un fou a kidnappé ma grande sœur.

Je navigue en eau trouble, cherchant à trouver la meilleure façon de ne pas lui mentir sans pour autant l’effrayer.  Au fond de mon cœur, j’espère qu’Olivia va bien et qu’elle est toujours en vie mais avec les traces de sang trouvées par Julian sur le plancher de sa cuisine, et le silence radio de la part du kidnappeur, les chances diminuent de jour en jour de la retrouver vivante.

Pour Jesse, et parce que je refuse de croire que Livia puisse être morte, ça reviendrait à baisser les bras, je préfère adopter une pensée positive en tentant d’être rassurante, en lui parlant de quand Livia reviendra mais malheureusement, c’est peu pour contenter Jesse qui veut toujours en savoir plus. Pauvre petit ange, il aime Olivia et il se fait du sang d’encre pour elle.

Il voudrait que nous contactions ses amis qu’il croit capable de débloquer des pistes. Moi, j’y vois seulement une façon de mettre d’autres enfants innocents en danger. Il me fait sourire en disant que la police ne court pas très vite.

- Ils ne courent peut-être pas très vite mais… ils ont des voitures et des chiens pisteurs qui peuvent sentir l’odeur d’Olivia à plusieurs mètres.

Je ne sais pas si les chiens pisteurs sont utilisés dans les cas d’enlèvement en fait.  Je n’ai jamais été confrontée à ce genre de situation et j’avoue que c’est la pire situation dans laquelle je me suis retrouvée jusqu’à présent. Et c’est tellement oppressant, je n’ose même pas imaginer comment peut se sentir Jack, Julian et Maritza, la maman d’Olivia. Je suis à ce point inquiète que je n’ose même plus sortir de l’appartement.  Si je devais perdre Jesse dans la foule au centre commercial ! Il est si rapide parfois et si avant ça me faisait rire de le voir si spontané, aujourd’hui, je crois que je deviendrais cinglée en une fraction de seconde.

- Oh mon trésor, tu es si gentil ! Promis que si quelqu’un cherche un coéquipier, nous penserons à toi !  Mais oui, il est plus sage pour tout de suite de rester à la maison. Sait-on jamais que quelqu’un téléphonerait, ton papa ou Julian.

Puis Jesse se blottit d’avantage contre moi. J’aime le prendre dans mes bras, le serrer et lui jouer dans les cheveux en lui racontant des histoires. Mais aujourd’hui c’est autre chose. Il ne me fait pas beaucoup pour me faire pleurer et les mots de mon fils, faire une chanson pour sa sœur,  me touchent  profondément.  Puis, il me fit rire doucement alors que j’essuyais discrètement une larme du bout de la manche de mon chemisier.

- C’est une excellente idée. Moi aussi je crois que je vais manger des chips et nous passerons  tout le temps que tu voudras dans le divan à regarder tes dessins animés.

Au diable la règle de pas plus de trente minutes par jour!. Jesse est triste et moi, je suis à bout de mes phrases réconfortantes.  S’installer Jesse et moi dans le divan à manger des chips en attendant le retour de Jack, je crois que c’est tout ce dont nous serons capable de faire pour l’instant.

@ Billy Lighter

Maman faisait confiance à la police alors que, moi, je trouvais qu’ils couraient pas très très vite. Comment ils allaient faire pour attraper le méchant Monsieur qui avait enlevé Livia ? Maman disait qu’ils avaient des voitures. Oh oui, c’est vrai. Moi, j’ai vu la voiture de l’inspecteur Keller de très près. Puis, ils avaient des chiens pisteurs aussi. Oh ! Comment Dexter ?!

-Oh oui des chiens pisteurs comme Dexter ! D’accord, c’est vrai que les policiers ont des bonnes choses pour trouver Livia.

Moi, j’aimais bien Dexter. Je l’avais vu au concert que j’avais fait avec Fireworks. Je voulais un chien, depuis, ou un p’tit chat mais j’ai pas encore demandé à Papa et Maman. Je devrais le faire… C’est quand mon anniversaire ? Oh boh, je suis né en mars mais je sais pas dans combien de temps c’est… Oh trop bientôt, j’espère.

Mais là, j’avais pas trop le cœur à demander ça… Moi, je voulais juste qu’on retrouve Livia. Maman disait qu’il fallait faire confiance aux policiers et aussi à Papa et à Julian. Moi, j’avais confiance en eux mais s’il voulait de l’aide, j’étais là. Moi, je savais faire beaucoup de choses et je connaissais beaucoup de gens. Et puis, je connais des gens qui connaissaient beaucoup de gens. Manuel connait plein de monde. Isabel aussi… Oh et Guillermo est p’tit comme moi, il court vite et il a pas peur de grimper sur les grandes maisons, oh et puis, il a un lance-pierre !

Maman disait que si quelqu’un cherchait un coéquipier ils penseront à moi alors je lui fis un beau sourire.

-D’accord Maman. On attend devant le téléphone.

Et je ferais aussi une chanson pour Livia. Je voulais qu’elle sache que je pense tout fort à elle. Ma première Maman disait qu’il n’y avait rien de mieux que la musique pour que les gens se sentent mieux. Alors, moi, je voulais faire de la musique pour que, quand Livia rentrera, elle aille mieux.
Je regardai Maman. Elle avait des larmes dans les yeux. Moi, je voulais pas faire pleurer Maman. Je voulais qu’elle soit tout le temps heureuse. Je voulais que tous les gens que j’aime soient tout le temps heureux. Mais je savais que c’était pas trop possible.

Mais les chips et les dessins animés, ils pouvaient aider à aller mieux. Alors je proposai ça à Maman et sa lui rendit le sourire.

On se fit un gros bol de chips et puis on se mit devant les dessins animés. Après avoir mangé beaucoup de chips et rigolé devant les dessins animés, j’ai posé ma tête sur les genoux de Maman et, comme être triste ça me rendait faaatigué, je me suis endormis sur Maman avant que Papa n’arrive.

@ Billy Lighter