Je suis une fille de l’Eastside.

Tout ce que j’ai appris dans la vie, ce qui m’a formée, qui a fait que je suis la femme que je suis aujourd’hui vient de mes années dans ce quartier paumé de Los Angeles.  Il a mauvaise presse, l’Eastside pourtant, quand on le connait aussi bien que je le connais, il vaut Hollywood largement !

Il y a une liberté d’action dans l’Eastisde qu’on ne retrouve nul par ailleurs.  Pas de pression puisque personne n’y a d’attente.  La vie là-bas c’est un peu comme une pièce de théâtre, acte après acte jusqu’à la tombé du rideau qui balaie tout.  Acte un, une pute se fait buter, le rideau tombe et s’ouvre l’acte deux sur le même décor mais avec différents acteurs, devant des spectateurs blasés.



Dans un monde idéal, je le marierais, nous aurions des enfants et nous aurions une belle petite maison blanche avec une clôture qui borde tout le terrain, un garage et un colley. Mais nous ne sommes pas dans un monde idéal, pas plus qu’Edward est l’homme pour moi. Ce n’est pas le genre de mec que je présenterais officiellement à mes parents mais plutôt celui qui réchauffe le lit en attendant.

Nous entretenons une relation chaotique qui traîne sur des années.  Il y a rupture définitive toutes les deux ou trois semaines puis nous reprenons à défaut de trouver mieux ou par manque de sexe.

Je dois cependant avouer que le sexe avec lui est explosif.  J’aime quand ça fait mal, il faut que qu’il y ait des marques autrement ce n’est pas autant satisfaisant.  Je porte d’ailleurs fièrement quelques cicatrices suite à nos ébats. Je les collectionne comme d’autres collectionnent les chaussures.




J’ai obtenue mon diplôme et donc, mon droit de pratique de la psychologie, spécialité en pédopsychiatrie mais pour le moment, je pratique au Hollywood Mental Health Center, le temps de bâtir ma propre clientèle et aussi parce que j’apprends encore plus en côtoyant le Dr. Storm.

Ce qui est drôle, c’est que dans ma vie privée, je me sais être un cas intéressant pour ma propre médecine.  Si je jouais franc jeu avec mon collègue, je serais fort probablement internée sur le champ.

Je dois à Edward mon diplôme puisque qu’il a su m’aider financièrement.  Je préfère ne pas savoir où il a prit l’argent mais d’un autre côté, c’était soit ça, soit la prostitution, quoi qu’il m’est arrivé de le faire pour arrondir les fins de mois et parce qu’Edward disparaissait quelques temps.



Je suis la petite fille de l’Eastside qui s’en ai sortie, qui est passé au travers des mailles du filet et qui continu de rouler sa bosse en survivant de jour, mais en vivant réellement de nuit.