Autant Peyton que Julie semblaient fantasmer sur les Italiens. Moi, j’voyais vraiment pas ce qu’elles leur trouvaient. C’était que des frimeurs. Rien que ça. Ils avaient rien dans le slip. Rien. J’le voyais bien avec Ricci.

Mais Peyton, ça la fit marrer ce que j’disais, parce qu’elle déclara que ça me parlait sûrement d’avoir une Italienne à la maison pour me faire des pâtes en pleine nuit. Ouais, l’a pas tort. Mais les Italiennes, c’est pas pareil que les Italien.

-Ouais, c’est vrai. Mais les Italiennes, elles ont du caractère. J’veux dire, elle font pas que faire semblant d’en avoir un comme les Italiens.

Mais bon, les deux filles semblaient quand même d’accord, toute les deux, pour dire que le fantasme de l’Italien était un bon fantasme alors j’fis une p’tite moue. Moi, j’restais sur mon idée que c’était un peu con comme fantasme… Et Peyton ajouta qu’il fallait réaliser ses fantasmes. J’la regardai affichant un p’tit sourire.

-Ça veut dire que ton fantasme, Peyton, c’est de sortir avec un Eastsidien, alors ? Waw. C’est le meilleur fantasme de tous les temps.

Non ce n’est pas ironique. J’le pensais vraiment ce que j’disais. J’étais sûr que son fantasme, depuis toujours, c’était de sortir avec moi.

Après cette p’tite conversation, on reprit la mise en situation à trois. Et, comme pour se donner du courage, Peyton se mit à boire ma vodka ce qui ne manqua pas de me faire bien plaisir. J’rigolai un peu même si elle ne s’était pas privée de préciser que ce n’était pas elle que le médecin voulait faire arrêter de boire.

-Ah mais les médecins, ils ont toujours des drôles d’idées aussi…

Ouais, j’trouvais. Mais bon, c’était pas vraiment le moment de parler de ça. Alors, j’me mis dans la mise en situation lâchant un « je t’aime » pour Peyton qui ne manqua pas de m’embrasser. J’souris contre ses lèvres avant que Julie ne me réponde. Comment je vais ? Han… Facile.

-Je vais bien.

Puis, ce fut à Peyton qui réussit enfin à plus se gourer entre le « tu » et le « vous ». J’applaudis alors qu’elle faisait une p’tite danse.

-Super, chérie !

Ça la mettait de bonne humeur ce qui augurait que du positif pour le reste de la soirée et la nuit qui venait, si vous voyez ce que j’veux dire. Surtout qu’elle était redevenue, d’un coup, amie avec la vodka. De là même à vouloir apprendre le Russe.

J’la serrai contre moi avant d’accueillir son baiser quand elle s’installa sur mes genoux. Quand on brisa le baiser, j’souris à Peyton.

-J’crois qu’avec toute la vodka que j’bois, j’parle naturellement Russe, non ?

J’rigolai un peu alors que Peyton disait à Julie qu’elle allait travailler là-dessus. Peyton adorait travailler. Moi aussi… Mais uniquement sur la musique. Beaucoup moins sur les cours comme ceux-ci. Même si j’étais pas contre de lancer, de temps en temps, à Peyton, des mots en français pour la faire rire.

-Ouais, bientôt on sera ultra bilingue.

J’pense pas… Mais bon. Peyton avait, parfois, la folie des grandeurs.

Mais je m’attendais pas à ce que Peyton demande si on aura des devoirs pour la prochaine fois. J’devins, du coup, un peu blême. J’ai pas envie de faire des devoirs, moi. J’regardai Peyton.

-Des devoirs ?

Avant de regarder vers Julie.

-Comme à l’école ?

Han… J’espérais que non.

@ Billy Lighter

Une petite parenthèse sure less accents s'installe. Un accent c'est sexy et j'ai un faible pour l'accent italien en général. Il est vraiment sexy et comme l'a souligné Peyton, un italien, ça parle avec les mains. Ils doivent certainement bien s'en servir…

- Et une belle Italienne qui te ferait des pasta en plein cœur de la nuit, ça te parle ?

- Ouais, c’est vrai. Mais les Italiennes, elles ont du caractère. J’veux dire, elle font pas que faire semblant d’en avoir un comme les Italiens.

Je dis que parfois un fantasme est mieux lorsqu'il reste dans cet état. Peyton me taquine un peu en me disant que ça se réalise. C'est sûrement un peu tard maintenant, peut-être dans une autre vie.

- Il faut réaliser ses fantasmes, dans la vie, Julie, autrement c’est beaucoup trop triste !

-Ça veut dire que ton fantasme, Peyton, c’est de sortir avec un Eastsidien, alors ? Waw. C’est le meilleur fantasme de tous les temps.

- Certainement dans une autre vie, il semblerait que dans celle-ci je tombe sous le charme d'anglophones haha. 

Il faut dire que celui qui me fait tourner la tête en ce moment n'est pas du tout italien. Il n'en est pas moins sexy et davantage adorable. Je me laisse souvent penser à notre future rencontre le soir avant de dormir, quand je me perds dans mes pensées. J'ai vraiment envie de le revoir et de lui présenter ma boule de poil à quatre pattes.

Après une petite gorgée de vodka pour Peyton, une nouvelle mise en situation reprend. Howard commence et je fais de même. C'est alors au tour de Peyton qui gère bien cette fois! J'en suis ravie et un grand sourire s'affiche sur mes lèvres.

- Je vais bien. Comment vas-tu ?  Oh !!!!

- Je vais bien. … Super, chérie !

- Je vais bien aussi, merci. … Bravo Peyton!!!

Je sautille un peu sur place. Je suis contente de voir mes élèves y arriver aussi bien. En même pas une journée surtout! Ils ne se rendent pas compte de l'exploit déjà accompli je pense.

-La vodka, ça change tout, tu avais raison mon amour ! Imagine si nous apprenions le russe ! Tu sais parler russe, Julie ?

- J’crois qu’avec toute la vodka que j’bois, j’parle naturellement Russe, non ?

- Mon niveau de russe est vraiment très limité, hormis quelques mots comme Da, Niet, Za zdorov'ye and Dasvidaniya c'est à peu près tout haha Ma troisième langue est l'espagnol mais après ça devient très difficile.

Peyton m'annonce alors qu'elle travaillera là-dessus. Je n'en attendais pas moins venant de sa part. J'en suis plus que ravie, surtout qu'Howard a l'air d'être d'humeur aussi.

- Je vais travailler là-dessus jusqu’à notre prochain cours, Julie ! Le tu et le vous n’aurons plus de secret pour moi, et tu verras, bientôt, nous pourrons parler français à la maison !

- Ouais, bientôt on sera ultra bilingue.

- Ce sera bénéfique pour les enfants si vous comptez en avoir. Pour le développement du cerveau etc…

Peyton demande alors s'ils auront des devoirs. J'ai l'impression qu'Howard n'aime pas ça. Je n'e avais pas prévu sachant qu'on a eu qu'une seule leçon et que ce ne sera pas très utile.

- Aurons-nous des devoirs à rendre pour le prochain cours, Julie ?

- Des devoirs ? … Comme à l’école ?

- Pour être honnête, il est peu tôt pour avoir des devoirs écrits concrets. Je vous encourage plutôt à vous entraîner tous les deux. Ca peut être au moment du petit déjeuner par exemple. Et avoir une séance par jour ou vous essayez des situation plus formelles.

Je pense pouvoir satisfaire les deux. Ce ne sont pas des devoirs, mais je les encourage néanmoins à s'entraîner entre eux. Ce sera bénéfique pour le cours, l'apprentissage de la langue et pour leur couple aussi je pense. L'heure tourne et on s'approche plus de la fin que du début de la journée.

@ Billy Lighter

Cette petite diversion sur les fantasmes liés aux accents m’amusa au moins autant qu’elle amusa Julie qui était de mon avis au sujet des accents Italiens alors que mon mari, lui, n’approuva que lorsque je lui parlais des Italiennes.  Avoir des fantasmes dans la vie c’est bien, pouvoir les vivre, c’est mieux ! Et Howard ne rata pas de me demander si, alors, je n’avais pas entretenu de fantasme pour les Eastsidiens.

- Non, je fantasmais sur toi et tu vois ? J’ai réalisé mon fantasme et tous ceux que tu m’inspire !

J’appuyais mes dires par un baiser langoureux avant de me reprendre et de porter à nouveau mon attention sur la leçon alors que Julie, elle, avouait qu’en ce moment, elle craquait pour les anglophones. Ça tombe bien, ce n’est pas ça qui manque par ici !  Pour aider à ma concentration, je pris un coup de vodka ! Si c’était bon pour Howard, ça ne pouvait pas me faire de tord.

Après cette petite interlude amusante sur les fantasmes, l’exercice me paru plus léger et j’utilisais moins de ma concentration pour répondre à Julie et, étonnamment, je réussis à me démêler entre l’infâme utilisation du tu et celle du vous et ça me rendis particulièrement fière.

Ma joie d’avoir réussis sembla contaminer Julie qui en sautilla sur place. C’était bon à voir, ça voulait dire qu’elle n’était pas encore désespéré de nous deux et qu’elle avait l’intention de revenir. Si la vodka aidait à délier les langues, nous pourrions peut-être envisager le russe ce à quoi Howard répondit qu’avec tout ce qu’il buvait de vodka il devait parler naturellement russe.

- Ah ouais ? Tu me feras une démonstration de ta maîtrise du russe, dans notre chambre?

Si nos ambitions allaient jusqu’à apprendre le Russe, peut-être que Julie était la personne qui nous y aiderait mais ses connaissances avec cette langue sont plus que limité. Tant pis, si d’aventure nous poussions jusque là, je l’inviterai à prendre des cours avec nous ! Ce serait chouette de pouvoir être parfaitement bilingue.

- Des enfants ?

Je regardais Howard avant de répondre sur nos intentions.

- Aucun enfant, même pas en rêve !  Nous avons Dexter et c’est parfait ainsi ! Des enfants ça pleurent, ça bavent, ils crient et ils puent… beurk non !

Hors de question que j’ai un enfant!

L’heure tourne rapidement. J’annonce donc mes intentions de continuer de travailler sur ce que nous avions appris ce soir pour être prête pour le prochain cours et, si besoin, faire les devoirs qu’elle allait nous laisser, Tout de suite, Howard semble s’en indigner et ça me fait sourire en coin.  Il n’y a pas de victoire sans effort, il devrait le savoir, pourtant ! Il ne m’avait pas eu sans combattre, après tout…et dans tous les sens du terme ! Julie cependant, préfère nous laisser nous entrainer nous même.

- Très bien, nous ferons ainsi alors. Je te remercie Julie pour ta patience, même heure, même jour la semaine prochaine ?

J’étais prête à la raccompagner jusqu’à sa voiture. Toutes ces histoires de fantasmes m’avaient drôlement allumée !

@ Billy Lighter