Alonso l’avait bien pris… Même très bien pris. L’idée que je puisse atteindre les hautes sphères par un futur possible statut de star lui donnait même de grandes idées. J’avais bien ri quand il me les avait exposés même s’il avait fait une drôle de grimace quand j’avais dit avec qu’elle maison de disques et qui je m’étais engagé. Alonso préférait BSC… Allez savoir pourquoi… De la musique, c’est de la musique. Peu importait, en fait, quelle maison de disques en était producteur.

Bref, j’avais sa bénédiction. Il disait que je l’avais bien mérité. Je lui avais assuré que ça ne changerais absolument rien à mon rôle au sein du gang mais Alonso disait qu’il avait une confiance aveugle en ma fidélité…

C’est après cette conversation que Rafael c’était amené. Alonso l’avait fait venir parce qu’il avait un plan. Un plan qui n’avait rien à voir avec ma nouvelle carrière. Un plan qui concernait les New Soldados et El Lider. El Lider qui n’était autre que Ward Fleming… Le plan était simple : Alonso voulait infiltrer les New Soldados pour pouvoir tout savoir sur eux et sur les intentions de Fleming… C’était dangereux… Très dangereux. On en était tous conscient. Le plus difficile restait à décider qui allait être celui qui les infiltrera… Alonso était, bien entendu, hors-jeu… J’ai bien proposé quelqu’un d’extérieur à nous trois mais Alonso voulait que ça soit quelqu’un d’assez important pour attirer l’attention de Fleming et pouvoir grimper les échelons plus vite. En fait, Alonso était persuadé que si c’était moi où Rafael, Fleming allait mordre à l’hameçon tellement il sera content de pouvoir lui faire mal à travers l’un de nous…

Ce n’était pas stupide… Et c’était totalement comme ça que Fleming fonctionnait…

J’étais prêt à me proposer… Mais Alonso refusa catégoriquement. Il disait que je ne ferais pas assez crédible alors que Rafael, lui, l’était.

Alors, ce fut Rafael… On façonna une histoire et il partit pour le QG de Ward…

Après ça, j’ai dealer en croisant les doigts pour que tout ce passe bien pour mon ami avant d’aller dormir pour être en forme pour la visite du studio. J’allais y retrouver Mackenzie Stone et, aussi, faire mes premiers pas dans ce nouveau monde.

J’avais mis un réveil, cette fois, ce qui m’avait permis de me lever à la bonne heure. J’avais enfilé des nouveaux vêtements avant d’embarquer ma guitare. Je n’allais pas déplacer tous mes instruments aujourd’hui. Ma guitare fera l’affaire le temps que je prenne mes marques.

Je descendis les escaliers de l’immeuble et pris mon courrier dans ma boîte aux lettres. Je n’avais aucune lettre en fait… Juste une petite boite sans aucune adresse. Je levai un sourcil tournant la boite dans tous les sens… Je n’avais rien commandé du tout…

C’était bizarre…

Je ne l’ouvris pas ici, j’attendis d’avoir pris place dans ma voiture pour le faire.

Et j’avais bien fait…

Parce que la boîte ne contenait rien d’autre qu’un doigt. Un vrai putain de doigt ! Mes yeux s’écarquillèrent alors que je fis pris de nausée quand je compris à qui appartenait ce doigt…

C’était à Rafael… Je reconnaissais l’une de ses bagues qui n’était rien d’autre que son alliance…

Et le mot était clair… Ward avait compris notre plan… Et il n’avait pas hésité à se débarrasser de Rafael.

D’un geste nerveux, je remis le doigt dans la boîte avant de foutre la boite dans la boite à gant. Je pris le temps avant de me remettre de ça… Rafael était l’un de mes meilleurs amis et Alonso et moi, on l’avait envoyé à l’abattoir…

Je respirais vite… Si je ne démarrais pas, j’allais être en retard. Je n’avais même pas le temps de téléphoner à Alonso…

Alors, je démarrai conduisant extrêmement mal tellement je me sentais, en partie, coupable de ce qui était arrivé. Rafael avait une femme et des enfants… Ils allaient être dévastés…

Cette histoire me rongeait toujours de l’intérieur quand j’arrivai aux studios. Je pris ma guitare et me présentait à une sorte de réception. Je ne souriais pas… Je n’avais pas vraiment le cœur à ça… Contrairement à la réceptionniste qui souriait d’un grand sourire.

-Bonjour…

C’est ce que je dis en premier et elle me répondit demandant ce qu’elle pouvait faire pour moi.

-Je suis Finan Quinn… Je… Ouais, je suis le nouveau… Comment on dit ? Artiste ? De Samantha Mancini.

La femme souriait et s’exclama :

-Ah oui ! On vous attendait ! Je vais aller appeler Mackenzie Stone. Attendez ici.

Et elle s’en alla chercher Mackenzie… Une Mackenzie que je savais souvent de bonne humeur. La voir me fera sans doute du bien.

@ Billy Lighter

J’avais bien dû frapper mon réveille-matin sept ou huit fois avant de me lever. J’étais trop bien au lit, le corps entremêlé avec celui de Nathan, l’oreiller collé au  visage parce que j’avais bavé dessus.  Je m’étais gratté le haut de la fesse tout en baillant avant de me lever et de me diriger les yeux encore collés et les cheveux en pétard, jusque dans la salle de bain, de prendre une douche et d’en ressortir fraîche comme une rose !

Avant de partir pour le travail, j’avais prit mon petit déjeuner dans le jardin avec Betty. Elle avait vraiment meilleure mine, la vieille, depuis qu’elle vivait avec nous. Bon, elle ne changeait pas d’idée et préférait vivre dehors mais nous lui avions installés une tente donc elle pouvait s’y réfugier s’il ventait ou pleuvait. C’était quand même mieux qu’un tas de vieux journaux sous des buissons dans le parc sur Hollywood, même si elle en parlait encore comme d’un endroit merveilleux. Chez nous, elle pouvait nourrir ses pigeons, le bonheur qu’elle avait ressentit en les voyant venir à elle !  D’ailleurs, Nathan et nous ne nous expliquions pas très bien ce phénomène mais c’était quand même drôle et fascinant.

Après tout ça, je me suis mise en route pour les studios MTI en prenant le bus de ville. Je pouvais conduire, mais je détestais la circulation à Hollywood. Tout le monde conduit sa caisse comme s’ils étaient les seuls à devoir pointer au bureau ! Ça fini toujours avec un bouchon de circulation et des klaxons qui se faisaient aller le tintamarre !

J’entrais par la porte de service des roadies, saluais ceux qui étaient déjà là et allais porter mon casse-croute dans mon casier avant de m’étirer et de m’affaler sur une chaise en jouant avec une paille laissé là. Je pense même que c’était ma paille, celle avec laquelle j’avais siroté un coca, la veille.

- Personne ne nettoie jamais notre salle de repos !

- Arrête de te lamenter, Kenzie, il  y a que toi qui te laisse a la traine !

- Même pas vrai !! Pas tout le temps… pas souvent… Bon un peu, ok !!

Je rigolais puis me levais parce qu’aujourd’hui, je devais m’occuper d’une nouvelle super star, sous la demande express de Miss Mancini. J’avais tellement hâte de passer à autre chose. Avec les autres, nous avions toujours  cette petite blague qui revenait entre nous. Les Wannabe A Superstars se croient toutes déjà au top alors qu’elles débarquent  à peine dans le milieu et se croient en plus sur le même échelon que les Howard Stone de ce monde ! J’allais devoir me coltiner un égo surdimensionné qui allait me donner des ordres parce que, hey ! Il est l’artiste, je suis la roadie…

- Bonne chance, Kenzie !

- Merci, Tom ! Je vais en avoir b’soin !

Bon, j’aurais peut-être de la chance, qui sait !  Une Shiri numéro deux, tout le monde l’avait bien aimé, avec son énergie contagieuse et son rire de petite souris !  C’est vers la réception que je me dirigeais d’un pas dansant, fallait toujours mettre du bonheur là où nous pouvions !

- Oh mais ! Tu t’es perdu toi ?

Finan Quinn ! Qu’est-ce qu’il venait foutre ici ? Il avait perdu son chemin ou quoi ?

- T'es venu m’inviter à prendre un verre au Stryge ?

Et c’est là que la pièce tomba et que je me mis à rigoler en sautillant.

- C’est toi ? C’est toi, pour de vrai ?

Évidement que ça ne pouvait être que lui ! Finan était la nouvelle pépite de MTI et de qui on m’avait demandé de m’occuper pour la journée, lui montrer comment ça fonctionnait ici bien que, quand il aura la grosse tête, façon de parler, hein!, il allait faire à sa façon en se foutant bien de comment ça roule ici. Ils faisaient tous ça, bonjour, Howard Stone !

@ Billy Lighter

La réceptionniste me laissa seul le temps d’aller chercher Kenzie. J'aurais été vraiment très heureux et enjoué de la voir si jamais je n'étais pas passé par ma boite aux lettres ce matin. Mais je l'avais fait et, maintenant, je ne cessais de penser à Rafael dont la mort faisait peu de doute. Notre plan a tous les trois était, visiblement, trop ambitieux et, surtout, on n'y avait peut-être pas assez réfléchis avant d'envoyer l'un d’entre nous dans l’antre de Fleming.

Je ruminai ça les yeux dans le vide si bien que je ne vu la bouille toujours joyeuse de Kenzie que quand elle me demanda si je m'étais perdu.

Je sortis de mes pensées et bafouillai un peu.

-Heu... Non...

Non je ne suis pas perdu. Enfin dans mes pensées si, mais pas dans le bâtiment... Mais à la seconde question de Kenzie, je crus bien qu'elle n'avait pas spécialement percuté que c’était moi l'artiste à qui elle devait faire visiter le studio. Alors j'esquissai un petit sourire.

-Non je ne suis pas venu pour ça… Mais rien n'empêche qu'on aille prendre un verre après.

J'étais toujours partant pour un verre. Peu importait les circonstances. Même si j'allais sûrement avoir du pain sur la planche cette nuit.

Finalement, la petite Kenzie percuta ce qui me fit rire.

-Tu es bien une Stone toi. Il te faut le temps de percuter. Si tu parles de celui à qui tu dois faire tout visiter, ouais, c'est moi. J'ai gagné mon ticket de sortie de l'Eastside comme tu peux le constater.

Enfin oui et non, en fait. J'étais toujours un Los Diablos mais j'allais pouvoir vivre ailleurs.

-Tu as l'air en forme, ça fait plaisir. Et félicitation, j'ai lu dans L.A. People que tu étais en couple avec Jerry The Kid.

En gros, elle avait l'air de vivre sa meilleure vie.

-Alors, tu me fais visiter? J'espère qu'à la fin de la visite, on a le droit à une bière gratuite.

Je rigolai. Ouais il me faudra beaucoup de bière pour faire passer ce que j’avais vu ce matin.

@ Billy Lighter

C’était à Finan Quinn que j’allais faire visiter les studios, lui expliquer le roulement de l’endroit, lui montrer la caverne d’Ali baba et surtout lui faire par de tous les privilèges qu’il avait le droit de demander en tant qu’artiste, si c’est pas beau, ça ?! Il disait qu’il venait de gagner son ticket pour sortir de l’Eastside, ouais bien avec Samantha Mancini pour le pousser, je n’avais pas de mal à le croire ! Elle  me semblait avoir une détermination à toute épreuve celle-là !

- Bah ! Il était à peu près temps, hein !  Avec le talent que tu as, c’est même pas croyable que ce ne soit pas arrivé avant, tiens !

Il en a pas l’air mais dans le fond, il doit être un grand timide et il devait pas penser que sa musique pouvait le mener quelque part, pourtant c’est pas non plus comme si personne ne lui avait jamais dit qu’il avait le talent pour ça !

Finan me complimenta sur ma forme avant de me féliciter pour mon couple. Ouais, ça avait passé dans L.A.People, ma relation avec Nathan. Quand c’est rendu que ta vie privée passe dans un magazine c’est un peu beaucoup excitant et en même temps, un rien effrayant.

- Oh, tu vas l’adorer, quand tu vas le rencontrer ! Tu viendras chez nous, nous avons acheté une groooooooose villa  dans Beverly Hills, ton futur quartier ! Ça serait cool, Howard reste juste à côté, nous ferions des barbecue entre voisins !

Je pouvais déjà tout planifier ça dans ma tête mais il fallait quand même attendre que Finan engrange quelques milliers de dollars avant. Ça allait venir, il avait frappé à la bonne porte pour ça !

- Ouais ! Suis-moi ! Tu es ma mission de la journée !  Oh mon dieu ! C’est trop fort ! Finan, une rock stat en devenir !

Je le pris par la main pour le tirer en rigolant.

- De la bière, des sodas, de la vodka, du café, des jus de fruits de tous les genres, demande, tu auras ! Il ne manque de rien ! Il y a même du champagne parce que Miss Lola la grosse tête ne boit que ça ! et pas de la piquette, hein ! Des bouteilles à gros prix, genre, ça vaut plus cher que ma dernière paire de baskets !

Lola pouvait bien s’étouffer avec ses bulles, moi, j’avais mieux a faire que de parler d’elle alors que je commençais ;a visite de l’endroit en montrant à Finan la salle de repos des artistes. Elle était très peu utilisée en fait parce que tout le monde préférait toujours glander dans leur propre studio qu’ils aménageaient à leur goût, du moins, pour ceux qui avaient assez de renommer pour en avoir un permanent, ce qui ne serait pas encore le cas de Finan mais ça allait venir, certainement !

- Tu vois ? Ici il y a des trucs a manger, tout ce que tu veux boire, des fauteuils ultra moelleux que tu peux rabattre pour t’allonger et piquer un roupillon, la classe !

Il aurait tout le temps de les essayer, mais pas tout de suite ! J’étais un vrai petit moulin à parole alors que je continuais en avançant vers la réserve d’instruments. Je sortis un jeu de clé de ma poche tout en le faisant tourner autour de mon index, pour l’effet, puis je déverrouillais la porte et la poussais du bout du pied.

- Alors ici… c’est un temple…  Les instruments y sont précautionneusement entreposés comme tu peux voir et il y a de tout, pour tous les goûts. Regarde, là, au fond ?!  Tu la voix ? La harpe ! Je rêve du jour où je l’amènerai dans un studio, juste pour pouvoir faire glisser mes doigts dessus, par accident, bien éviiiiiiideeeeeeement !  

C’était beau, presque trop beau, même, comme endroit. C’était mon deuxième endroit préféré ici, bien sûr mon numéro un était la réserver en prothétique. J’y amènerais peut-être Finan plus tard mais il devait avoir hâte de voir son studio, c’était normal, après tout. Et c’est la que je le conduisis ensuite toujours en débitant pleins de choses sur comment ça se passe ici en précisant chaque fois qu’au fond, il ferait comme bon lui semble parce que c’est toujours comme ça que ça se passe.

- Mais quand tu es sympas avec nous les roadies, c’est encore plus facile, c’est pas comme une certaineeeeeee à qui je pense ! Pfffff !!! Alors… tu vois, il y a une lumière rouge, au dessus de cette porte… Il ne faut pas entrer. Shiri, je m’esclaffais en plaquant une main sur ma bouche, c’est un peu drôle comme nom ! Enfin, elle enregistre donc voilà, on n’entre pas quand c’est rouge, c’est facile c’est comme quand l’on conduit !

Et enfin, j’ouvris la porte de son studio en donnant de l’effet.

- Tadaaaaaaaam ! Vas-y, entre, hume, inspire toi et crée nous un chef d’œuvre !

Il y avait, posé sur la table de travail de la régie, un panier cadeau envoyé par Samantha Mancini. Elle faisait toujours ça, enfin, c'était la deuxième fois mais quand même ! Il y avait la dedans un casque anti-bruit, des trucs à l'effigie de MTI comme des stylos et du papier pour des notes, des lunettes de soleil, une bouteille de champagne, des trucs a grignoter et je sais plus quoi d'autre.

- Si jamais tu ne manque pas les cacahuètes, moi je vais les prendre !

@ Billy Lighter

Quand Kenzie percuta, elle sembla encore plus joyeuse qu'à la base. Si je déclarai avoir gagné mon ticket de sortie de l’Eastside, en quelques sortes, Kenzie se demandait bien pourquoi je n'avais pas été repéré plus tôt. Sûrement parce que je n'avais pas envoyé de démo, avant, et que le Stryge n’était pas forcément l'endroit où les managers cherchaient leurs nouvelles recrues parce que la musique qu'on y fait ne touchait pas un large public. Mais je rigolai à la réflexion de Kenzie.

De son côté les nouvelles n'étaient pas mal non plus vu qu'elle était en couple avec le chanteur du groupe de son frère. Elle s'exclama disant que j’allais adorer Nathan alors qu'elle nous voyait déjà faire des barbecues à Beverly Hills. Putain, Beverly Hills. Le quartier où jamais je n'aurais cru vivre et, pourtant, si ma musique réussirait à toucher les gens, je pourrai m'y acheter une villa.

-Au moins, je n'aurais pas à me creuser la tête pour savoir où je vivrais quand j'aurais engrangé des thunes.

On n’était pas encore là même si je ne dirais jamais non à un barbecue avec Kenzie surtout s'il y a de la bière au menu.

Mais assez parler, Kenzie était là pour me faire visiter. Ses exclamations me faisaient rire. Et tant mieux parce que j'en avais bien besoin.

Je le laissai me tirer en lui demandant si j'aurais le droit à une bière après la visite et, apparemment, ce n'était pas le choix de boissons qui manquait. Il y avait même du champagne hors de prix pour Lola que Kenzie ne semblait pas porter dans son cœur. Je rigolai.

-Tu as l'air d’adorer ta belle-soeur, toi. Il faut dire que ton frère avec Peyton Davis j'aurais jamais cru que ça puisse être possible. Ils doivent s’entre taper sur les nerfs constamment.

Je connais Stone et je savais qu'il pouvait facilement taper sur les nerfs des gens... J'ai couru plusieurs fois après ses thunes, je sais ce que c'est. Quant à Peyton, d'après la presse, c'est pas un cadeau.

Bref, on commença la visite par la salle de repos. D'après Kenzie, il y avait tout ici. C'était la grande classe.

-Donc, si je veux des bières, je viens ici. C'est noté.

Kenzie nous fit, ensuite, passer à la réserve des instruments et je sifflai devant le nombre et la diversité des instruments présents. Il y avait même une harpe.

-Je ferais bien chanson où il y a de la harpe juste pour te laisser avoir le plaisir de la déplacer.

Je dis ça en rigolant. Même si j'en étais carrément capable.

Après ça Kenzie voulait m’emmener à mon propre studio. J'avoue que j’avais hâte de le voir. En chemin, j'écoutais Kenzie débiter dix mille mots à la seconde. Elle respirait de temps en temps? J'en doute. Elle m'expliquait comment tout fonctionnait même si, au final, je pouvais, apparemment, faire comme je voulais. Mais il valait quand même mieux avoir les roadies dans sa poche, c'est ce qui ressortais de son discours. Et, apparemment, Peyton n'avait pas les faveurs des roadies. Ouais, j’avais deviné qu’elle parlait de Peyton.

-Etre gentil. Je note ça aussi.

On s'arrêta devant une porte derrière laquelle quelqu'un enregistrait vu que c'était rouge. Chose que je savais, bien sûr, avant même que Kenzie ne le dise. Elle se foutait aussi du nom de celui qui enregistrait. Je pouffai de rire aussi. Mais plus parce que le rire de Kenzie était contagieux qu'autre chose.

-Pour la lumière, je le savais. Par contre, je n'ai aucune idée de qui est Shiri. C'est vraiment son vrai nom?

Il faut dire que je ne suis pas connu par tous les habitants de L.A. non plus et, pourtant, je suis là. Et je m'appelle Finan, donc, je ne devrais pas me foutre des noms spéciaux...

Finalement, on arriva à mon studio. Kenzie ouvrit la porte et on déboula dans une pièce où se trouvait une table de régie alors que de l'autre côté de la vitre se trouvait mon studio. Je sifflai à nouveau.

-Waw, c'est comme dans les films.

Je souris alors qu'il y avait un panier avec plein de trucs dedans posé là. Je m’avançai vers lui et souris constatant que c'était un cadeau de Samantha.

-Cette femme est une perle.

C’est ce que je dis en sortant la bouteille de champagne alors que Kenzie réclamais, en quelque sorte, les cacahouètes. Je souris et lui lançai le paquet avant d'ouvrir la bouteille de champagne avec le tire-bouchon MTI.

-C'est justement ce dont j'avais besoin!

Et je bus une grosse gorgée à même la bouteille avant de la tendre à Kenzie.

-Tiens, bois un coup. Comme ça tu pourras imiter Lola en buvant du champagne.

Je rigolai en disant ça.

-Alors le tour est terminé ? Dans ce cas, j'imagine que je peux m'y mettre même si...

Je montrai du bras la table de régie.

-Je ne sais pas du tout comment ça fonctionne. On a des roadies pour ça c'est ça ?

Oui je me doutais qu'il y en avait mais je ne sais pas qui, quand et comment je devais les appeler.

@ Billy Lighter

Avoir su que c’était Finan que je devais guider aujourd’hui, j’aurais bondis de joie jusqu’au travail comme Tigger dans Winnie The Pooh! Il y avait un bail que je n’avais pas vu ce grand flanc mou de Finan Quinn, d’où ma surprise de le voir ici aujourd’hui. Il avait tiré le bon numéro à la loterie et, qui plus est, avec la BONNE maison de disque ! Ouais parce que j’y suis donc forcément c’est la bonne !

Maintenant qu’il allait faire de l’argent, il pourrait s’acheter une super villa près de chez moi, ça serait chouette, on se ferait des fêtes de voisinages, avec Howard et David et même l’autre voisin, en face de chez nous Sean Feldman, un acteur qui commence à plutôt bien être connu, il est assez rigolo avec sa dégaine de mec qui ne s’en fait avec rien.  Bref, si Finan venait s’installer tout près ça serait la fête en permanence !

J’entrainais Finan à ma suite, il fallait quand même que je lui fasse visiter l’endroit, c’était ma mission du jour et je commençais la visite par la salle de repos des artistes, une pièce complètement inutile selon moi, quoi qu’elle servait d’entrepôt à nourriture et alcool puis que les artistes, en général, ils flânent dans leur propre studio mais bon, c’était quand même réservé à eux. On ne l’avouera pas personne, mais ils nous arrivent, à nous les roadies, de venir ici prendre des trucs pour manger ou boire, pas d’alcool bien sûr, jamais sur les heures de boulot… Moi, c’est les sachets de cacahuètes !  Je m’en mets pleins les poches !

- De la bière, des cacahuètes, des sandwichs, ouais, tu viens ici ou tu peux aussi commander et la réceptionniste viendra le porter ici ou a ton studio, selon ce que tu voudras.

Le full service, autrement dit ! Ma remarque le fit me demander si j’aimais ma belle-sœur, parce que je n’en donnais pas l’air et je crois que l’expression sur mon visage répondit pour moi.

- C’est une chipie, et je ne comprends pas ce que mon frère lui trouve, genre, elle le mène à la baguette et lui, le con, il obéit ! C’est à rien comprendre !

J’avais ma théorie sur les vraies raisons du mariage de mon frère avec Peyton mais je les gardais pour moi puisque les choses commençaient à s’arranger entre lui et moi et que je ne voulais pas que ce que je puisse dire lui vienne aux oreilles.

Ensuite, ce fut le temple, la salle des instruments ! Ça sembla impressionner Finan et moi, comme toujours, je m’extasiais devant la harpe.

- Oh ouais !  Ça serait top ! Never Cared de Roadtramp, là dessus, ça sonnerait comme une mélodie féérique !  Juste d’y penser j’en ai la chai de poule, c’est trop beau !

Je ne l’avais jamais entendu mais je l’imaginais dans la tête. Je ne savais pas si BSC avait une harpe a disposition de ses artistes mais si un jour je croisais Cort, je lui soumettrais mon idée, c’est certains ! Il n’y avait pas à ce casser la tête. S’il était gentil avec les roadies, il aurait toujours tout ce qu’il avait besoin et avant même qu’il en fasse la demande.

- Tu es gentil de nature, ça sera facile, tu n’auras pas b’soin de te forcer !

C’est vrai que Finan est gentil. Je l’ai rarement vue de mauvaise humeur ou s’emporter et il dit toujours merci et s’il-te-plait. Genre, quand il venait voir mon frère et que ce dernier me trainait avec eux, Finan il disait ‘’ S’il te plait, Kenzie, fait de l’air, merci ! ‘’ Mais non, il ne disait pas ça, je rigole !

En direction des studios, je lui expliquais pour la lumière rouge, en baissant le ton mais Finan savait déjà, et je fis oui de la tête quand il demanda si c’était le vrai prénom de Shiri.

- Si, ça l’est. Elle aussi, elle est la petite nouvelle de Samantha, faut croire qu’elle est entrain de se monter son dream team !

Et enfin, on arriva dans le studio réservé à Finan pour la journée, et même au-delà, selon les disponibilités qu’il voudra, dont il aura besoin.  Il s’exclama que c’était comme dans les films et ça me fit rigoler. Puis il découvrit le panier cadeau envoyé par Samantha et la complimenta...

- Ouais, elle est bien pour une mafieuse ! Tu savais qu’elle est reliée à la Casa Nuova ?

Je serrais les dents en étirant mes lèvres tout en haussant des épaules.

- Et toi tu… serais comme… genre… un peu…  un tout petit chouya en conflit d’intérêt, non ?

Parce qu’il deal le beau Finan ! Hey ! Je viens de l’Eastside moi aussi et  quand tu deal dans l’Eastside, tu fais affaire avec les Los Diablos sinon tu deal ailleurs ou alors tu sors de là les pieds devant. Parlez-en aux South Panthers, pour voir ? Ah mais non, vous ne pouvez pas, ils n’existent plus et pourquoi ? Parce que les Los Diablos ont fait le ménage ! Mais bon, je pouvais me tromper...

Je regardais Finan ouvrir la bouteille de champagne avec… un tire-bouchon, me retenant pour ne pas rigoler mais comme au final, il réussit à retirer le bouchon, c’était tout ce qui comptait, pas vrai ? Ah et puis non, fallait que je le lui dise !

- Tu savais pas qu’une bouteille de champagne, tu dois pousser le bouchon vers le haut pour qu’il pop, tu ne t’acharne pas dessus avec un tire-bouchon !

Je pris la bouteille qu’il me tendait pour en boire une gorgée, j’aurais bien descendu la moitié de la bouteille mais moi, je n’ai pas le droit de boire sur mes heures de travails, c’est un peu con ! Ils devraient voir comment mon cerveau fonctionne sous l’effet de l’alcool, l’imagination qui bouillonne là dedans et tout !

- Ouais ! Le tour est terminé ! Mesdames et Messieurs avant de sortir du train, regardez bien sous vos sièges pour être certains que vous n’avez rien oubliés. Le Mackenzie Train passe tous les jours, à 8heures, 11 heures et 14 heures !

Je fronçais un peu des sourcils quand il pointa la table de la régie en disant qu’il ne savait pas comment ça fonctionnait.

- Oh, zut alors ! Ça veut dire que tu devras renoncer à ton contrat, Samantha ne te l’a pas expliqué ? Faut que tu aies la certification logistique pour utiliser la console… merde, pas de bol !

J’éclatais de rire ensuite, en me tenant les côtes, ce n’était pas vrai, mais je voulais trop lui voir la tête après lui avoir fait une mini frousse.

- Mais si, tu vas avoir des roadies pour t’aider avec tout ça et même Samantha va venir, t’en fait pas. En attendant, tu peux juste te familiariser avec l’endroit, fais gaffe pour ne pas te saouler avant ce serait con de vomir sur ton micro ! L’équipe ne devrait pas tarder d’ailleurs.

Je m’écrasais sur une chaise en ouvrant le paquet de cacahuètes.

- Tu veux préciser que tu demande à ce que je reste, dis ? S’Il te plaaaaaaaait ! Je voudrais bien rester un peu avec toi mais j’ai du boulot sauf que, si tu en fais la demande… Personne ne pourra rien te refuser à toi hein !!

Et, en parlant d’eux, les techniciens à la régie se pointèrent. Ils étaient deux  Ken et Corey, ils se présentèrent, je les laissais parler avec Finan, ils avaient des trucs à discuter, les instruments à utiliser, entre autre chose. Je me faisais toute petite, je voulais absolument rester et manger des cacahuètes !

@ Billy Lighter

Dans la salle que Kenzie venait de me montrer, il y avait tout ce qu’on voulait. Kenzie m’en dressa une petite liste en déclarant que je pouvais aussi commander ce que je voulais et la réceptionniste me l’apportera. J’esquissai un petit sourire.

-C’est noté. En plus, elle est jolie, la réceptionniste.

Mais, en dehors de la bonne humeur de Kenzie, j’avais aussi bien remarqué qu’elle ne portait pas sa belle-sœur dans son cœur. Elle confirma ne pas l’aimer beaucoup et elle se demande bien comment son frère pouvait l’apprécier. Mais, apparemment, Stone se faisait mener à la baguette. J’avais quand même du mal à y croire. Depuis quand Stone fait ce qu’on lui dit ? Quand je lui ais dit de rembourser ses dettes pour éviter une mauvaise surprise, il ne m’avait pas écouté… Et, il avait eu une très mauvaise surprise. Mais il semblerait que Peyton lui fasse plus peur que, nous, les Los Diablos. Je levai un sourcil.

-Il a peur d’elle ou quoi ? Elle a menacé de le castrer si jamais il ne fait pas ce qu’elle dit ? Je ne vois que ça comme explication…

Après ça, Kenzie m’emmena dans une pièce de stockage d’instrument. Probablement l’un des endroits les plus beaux que j’ai jamais vu… Ouais, j’avoue, je n’ai pas vu grand-chose de beau dans ma vie. En fait, hormis L.A., je n’ai pas vu grand-chose du tout... Parce que si tout le monde m’appelle l’Irlandais, il fallait avouer que je n’ai jamais vraiment vu l’Irlande… Je n’avais que l’accent et le caractère, en gros.

Bref, Kenzie s’extasiait devant la harpe alors, je lui ferais peut-être le plaisir d’un jour la déplacer en insérant de la harpe dans une de mes chansons… Et elle trouvait que Never Cared de Roadtramp sonnerait bien à la harpe. Je souris.

-C’est vrai que ça devrait donner quelque chose de beau. Tu devrais soumettre l’idée à Eddy. Je suis sûr qu’il serait d’accord.

Eddy, c’était un mec bien. Je le connaissais d’avant qu’il ne devienne la rockstar qu’il est aujourd’hui. Et, même connu, il venait encore au Stryge Bar. Si jamais j’atteints la même renommée, un jour, j’aimerais, aussi, pouvoir faire comme lui. Le genre à ne pas avoir la célébrité qui monte à la tête…

Pour le reste, Kenzie disait qu’il suffisait que je sois gentil avec les roadies et tout ce passerait bien avant d’ajouter que j’étais gentil de nature. J’esquissai un sourire.

-Ça dépend avec qui. Mais c’est clair qu’avec toi et tes potes, je serais très gentil. Juste pour avoir des bières quand je veux, où je veux.

Je rigolai en disant ça. N’empêche qu’elle avait raison. Je n’étais pas méchant. Moqueur, souvent, oui. Mais pas méchant. Sauf avec ceux qu’ils le méritent. Et ils sont plus nombreux qu’on ne le croit.

On se dirigea, après, dans mon studio à moi, même si, sur le chemin, on s’arrêta devant une autre porte où enregistrait une certaine Shiri. Apparemment, c’était aussi une artiste de Samantha, elle aussi.

-Faut croire, oui. J’ai hâte de rencontrer cette Shiri.

Et, en fin de compte, on arriva à mon studio où je découvris que Samantha m’avait laissé un petit cadeau. Je ne pus m’empêcher de complimenter mon manager avant que Kenzie ne dise qu’elle était mafieuse. Oui, ça je le savais. Je me tournai vers Kenzie et souris.

-Oui, je le sais. Je lis aussi L.A.People.

Parce qu’avant le massacre de la Casa Nuova, je n’avais aucune idée que la fameuse Samantha Mancini était liée à la Casa Nuova. Nous, Los Diablos, on connaissait surtout les soldats de la Casa Nuova dont, évidemment, Ward Fleming ainsi que les principaux dirigeants comme Angelo, Luca et Alice. Mais Savannah se faisait surement plus discrète ou alors n’était pas aussi impliqué que les autres.

Et quand Kenzie me parla de conflit d’intérêt, j’haussai les épaules. Je n’étais pas étonné le moins du monde que Kenzie me savait être un Los Diablos vu qu’elle savait que je dealais.

-Non. Il n’y a plus de Casa Nuova, aux dernières nouvelles. Donc, je ne pense pas qu’il y ait un conflit d’intérêt...

Parce qu’Alonso avait dit qu’un de ses informateurs avait confirmé que les membres survivants de la Casa Nuova n’allaient jamais répliqué étant donné qu’ils pensaient que le responsable du massacre était Fleming… Et, visiblement, Samantha avait accepté de faire porter le chapeau à Ward du coup, je pensais bien qu’elle devait détester plus Fleming que ceux qui avaient assassinés sa famille.

Donc, non, je ne voyais pas de conflit d’intérêt.

-De toute façon, Samantha ne saura jamais que je bosse pour les Los Diablos. C’est pas vraiment les choses que j’écris dans mon CV.

Je rigolai en disant ça avant d’ouvrir la bouteille de champagne avec un tire-bouchon ce qui provoqua les moqueries de Kenzie. Je fis la moue.

-J’ai l’habitude des bières. C’est la première bouteille de champagne que je bois de ma vie. Et, je suis mort crevé, en plus.

Oui, je me cherchais des excuses mais le principal, c’est que la bouteille soit ouverte et que je puisse boire quelques gorgées avant de passer la bouteille à Kenzie alors qu’elle confirma que le tour était terminé à sa façon. Je rigolai.

Mais il était peut-être temps que je me mette au travail, non ? Ouais, j’en avais envie. Il fallait vraiment que je me change les idées même si Kenzie avait déjà bien réussi à me rendre un rien de bonne humeur. Je pointai la régie avant que Kenzie ne se foute un peu de moi. Mais ça me faisait plus rire qu’autre chose.

-Merde, alors… Je vais devoir retourner dans l’Eastside, alors.

Kenzie se marrait alors que je souriais rien qu’à la voir rigoler. Bref, elle confirma que, ouais, j’allais avoir des roaides pour m’aider. Qu’en attendant, je devrais simplement me familiariser avec l’endroit et éviter d’être trop saoul. Je rigolai.

-Il m’en faut beaucoup pour me saouler, petite.

Et Kenzie avait bien envie de rester pour regarder, même si elle avait du travail. Elle voulait que je convainque ses collègues qu’elle puisse rester. Je souris.

-Je ne peux pas te refuser ça.

Et les techniciens finirent par arriver. On se présenta les unes, les autres et on parla très vite des instruments à utiliser. J’explique que j’en ferais la plupart en enregistrant ligne par ligne. Sauf la guitare que je pouvais faire en même temps que le chant étant donné que c’est mon instrument principal et celui que je comptais, aussi, faire sur scène comme je le faisais au Stryge. Ils notèrent tout dans un coin de leur tête avant de me dire qu’on pouvait faire un test rien qu’à la guitare et la voix avant que le regard de Corey ne tombe sur Kenzie.

-Tu dois pas aller bosser, Kenzie ?

Je répondis à la place de Kenzie.

-Non, j’ai envie qu’elle reste pour regarder. Ça lui donnera sûrement des idées en pyrotechnie pour mes futurs concerts.

Ils ne me contredirent pas et je fis un clin d’œil à Kenzie qui s’enfilait les cacahuètes. Je pris une gorgée de champagne… Non, en fait, j’ai pris la bouteille de champagne avec moi de l’autre côté pour en boire plusieurs gorgées avant de la déposer et de sortir ma guitare. Corey m’avait aidé à tout bien brancher de la bonne manière et j’avais pu m’y mettre.

Je refis la chanson de la démo… Mais en acoustique guitare/voix. Ça ne rendait pas vraiment justice à la chanson… Parce que ma musique n’était pas grand-chose sans tous les instruments ensemble… Ce n’était pas assez épic… Mais c’était un test…

Un test qui ne sera pas brillant. Je faisais des fausses notes autant au chant qu’à la guitare. Du coup, après un premier essai, autant Corey que Ken me demandèrent de recommencer. Je le fis… Avec la même réussite… Je n’arrivais pas à me concentrer. Déjà faire ça en studio était nouveau... Mais c’était aussi que, cette chanson, les premiers à l’avoir entendu était Alonso et Rafael. Je me rappelle à quel point Rafael avait adoré.

Et il est plus là maintenant…

Après la deuxième fois, Corey déclara que je devrais faire une petite pause. Qu’ils allaient aller fumer et qu’ils reviendraient après. J’acceptai avant de rejoindre Kenzie de l’autre côté. Je me laissai tomber sur une chaise tout près d’elle avant de lui offrir un pauvre sourire.

-C’était pas brillant, hein ? Heureusement que ce n’est que des essais…

Mes lèvres se pincèrent.

-J’aurais dû dormir plus.

J’avais dormi pas mal, pourtant… Mais bon… Le réveil avait été compliqué.

@ Billy Lighter

Je faisais faire le tour du propriétaire à Finan, comme on dit. Je lui donnais aussi, quelques tuyaux pour facilité son intégration mais un bon vivant comme lui n’aurait pas de mal à se faire des copains et obtenir facilement ce qu’il voulait quand il en aurait besoin. Mais quand il dit que la réceptionniste était mignonne, j’haussais des épaules parce qu’honnêtement, moi, je n’avais pas d’opinion sur le sujet. Je n’allais pas souvent de ce côté de l’endroit, je n’avais pas vraiment eu le temps de la scruter.  Puis au courant de notre visite, on en vînt à parler de ma belle-sœur et de comment Howard était sous son emprise, selon moi bien évidement.

- Peyton serait tout  à fait capable de le castrer avec ses dents mais je ne sais pas cela dit si c’est la technique qu’elle a employé ! Howard fait tout ce qu’elle veut c’est n’importe quoi !

Mais bon, hein ! S’il était heureux comme ça, j’imagine que c’était la seule chose vraiment importante.

- Ils ont un chien insupportable qu’ils trimballent partout et présente comme leur fils. Tu verras, tu ne reconnaitras pas Howard quand tu vas le revoir !

Mon frère n’était rien de plus qu’une pâle copie du mec qu’il était avant. Le mariage ne lui allait pas du tout ou, plutôt, d’être marié à Peyton lui sied très mal !

Après tout ça, ce fut à la salle des instruments, un lieu de culte, que je conduisis Finan et je m’extasiais devant la harpe, majestueuse et magnifique.  Je rêvais de pouvoir passer mes doigts dessus mais je n’osais pas, je ne m’en sentais pas capable, peut-être parce que j’étais impressionnée par l’instrument en lui-même. Elle méritait de belles mélodies et, selon moi, Never Cared de Roadtramp joué à la harpe serait sublime !

- Ouais mais je ne le connais pas et je me vois mal l’accoster ‘’ Salut vieux, dis, ta chanson, tu voudrais pas la faire à la harpe?’’ Il va me prendre pour une cinglée !

Je rigolais en imaginant la scène !

- Et je devrai grimper sur un tabouret pour lui parler en face des yeux, c’est une montagne ce mec !

En tous les cas c’est ce qu’il en donnait l’air !

Toujours en direction de son studio, nous faisons une pause devant une porte au dessus de laquelle était allumée une lumière rouge. Shiri, elle aussi nouvelle recrue de Samantha, enregistrait. Finan savait déjà la signification de la lumière alors je lui expliquais pour rien mais ce n’est pas grave. Samantha, à ce rythme, allait avoir une belle collection de vedettes ! C’est peut-être ce qu’elle s’était fixé comme objectif.

- Tu vas la rencontrer c’est certains.

Puis, une fois dans le studio réservé pour Finan, je le laissais faire le tour et découvrir le cadeau de sa manager tout en  sous entendant que, peut-être, il serait un peu, légèrement, en conflit d’intérêt avec elle puisqu’elle est une mafieuse de la Casa Nuova à ce que l’ont dit et que Finan, même sans l’avoir d’écrit dans le front, était un Los Diablos. Lui-même le disait là, à l,instant, en prétendant que ce n’était pas non plus inscrit sur son CV.

- Ouais mais tu ne pourras plus dealer… Genre trop pas ! Tu te vois vendre de la came dans une ruelle et le mec te reconnaitre ? ‘Fin, tu ferras ce que tu voudras, hein ! Mais L.A.People va t’avoir à l’œil Finan !

Ils ne rataient rien de rien eux c’était limite à croire que, dès qu’on entrait dans le star système, ils nous injectaient un truc pour être en tout temps sous écoute ! Si nous étions dans un fils de science fiction, je le croirais sans problème. Heureusement que nous ne le sommes pas ! Nous avons bien assez des aliens polymorphes pour nous  emmerder !

Ensuite, et bien je regardais Finan massacrer une bouteille de champagne non sans m moquer gentiment de lui au passage.

- Ça ne sera pas la dernière !  La prochaine fois, tu fais que retirer le truc par-dessus le bouchon puis tu le pousse vers l’extérieur et tu bois ! Le mieux, c’est de bien brasser la bouteille avant, ça fait décanter le champagne, crois en une pro ! Peyton en a souvent ouvert devant moi…

J’espérais même qu’au moment d’ouvrir sa prochaine bouteille de champagne, il serait en compagnie de ma belle sœur…  Le spectacle en serait que plus magnifique !

La console était impressionnante. Je n’avais aucune connaissance là-dessus et Finan non plus ce qui allait le réexpédier dans l’Eastside, c’est ce que je lui disais avant de rigoler. Il allait avoir de l’aide de roadies certifié pour ça et, justement, ils entrèrent dans la pièce non sans me faire remarquer que j’avais encore du boulot à faire mais, Dieu Finan merci, j’en fus dispensée parce que Finan leur confirma vouloir que je reste avec eux.

- Ouais, voilà ! Je reste pour visualiser des trucs pour ses futurs concerts…

Ça ne sembla pas les convaincre mais je restais quand même, un calepin en main pour noter… pas grand-chose en fait.  Finan n’avait pas produit d’essaie fulgurant. Il avait fait de fausses notes à la guitare et au chant, c’était un tout petit peu triste. Alors Corey et Ken décrétèrent le moment de prendre une pause et s’en allèrent fumer une clope dehors.

- C’est peut-être la nervosité, c’est beaucoup de nouveau pour toi en peu  de temps donc… Faut pas t’en faire.

Si Samantha avait vu quelque chose en lui, c’est qu’il y avait quelque chose à faire.  Finan est humain c’est normal de pas savoir faire la performance du siècle au premier essaie et en plus, ce n’était même pas un truc officiel. Enfin, un peu quand même.

- Je crois que tu as besoin de sommeil, en effet.  Tu devrais sortir prendre l’air pour te détendre  et quand tu reviendras, tu te sentiras mieux. Faudrait quand même pas faire le bouffon devant Samantha, hein !

Ouais bon, pour encourager il y avait mieux que ça mais je faisais de mon mieux, quand même, je restais la pour le supporter c’était pas rien !

- Tu sais, j’ai souvent vu des chanteurs sautiller sur place, un peu comme des athlètes, et ils faisaient des vocalises en même temps. C’était comme pour évacuer le stress et recentrer l’énergie. Tu devrais essayer, vieux frère !

Je me levais et lui tapais gentiment sur l’épaule.

- Tu peux le faire !

@ Billy Lighter

Il semblerait que Peyton fasse ce qu’elle veut d’Howard Stone. Je grimçai quand Kenzie déclara qu’elle serait bien capable de castrer Stone avec ses dents mais qu’elle était certaine que ce n’était pas la technique qu’avait employé Lola… Bref, il semblerait que Stone ait bien changé et qu’il avait un chien qu’il prenait pour son fils et tout ce genre de choses qui ne ressemblait pas vraiment à Howard. C’était un peu dommage.

-Une femme, ça change un homme, tu sais…

Pas tout le temps mais la plupart du temps… Parfois, en bien, parfois en mal. Il faut dire qu’un homme, ça pouvait changer une femme aussi. Mais dans le cas de Stone ça semblait clairement être la diva qui dictait sa loi.

Du moins, du point de vue de Kenzie.

Quand on passa à la pièce remplie d’instrument, Kenzie me parla de la belle harpe qu’il y avait au fond et pensait bien que Never Cared à la harpe, ça donnerait bien. Mais elle se voyait mal demander la chose à Eddy Cort qu’elle ne connaissait pas très bien. Certainement parce qu’il était chez BSC. Moi, je connaissais bien Eddy et j’éclatai de rire quand Kenzie disait qu’elle devrait grimpe sur un tabouret pour lui parler en face.

-Il a l’air impressionnant comme ça, mais il est à peine plus grand que moi, tu sais. Dès que je le croise, je lui demanderais pour toi. Même si tu ne pourras pas déplacer cette harpe pour lui vu qu’il est chez BSC.

Oui… Je savais parfaitement dans quelle maison de disques était tel artiste. Alonso adorait préciser ça à chaque fois qu’on parlait musique. Alors que, d’après moi, ça n’avait pas spécialement d’importance…

On passa brièvement devant la porte du studio de Shiri que, d’après Kenzie, j’allais rencontrer bientôt et, ensuite, on entra dans mon studio à moi où Samantha avait laissé quelque cadeaux dont le meilleur était, sans aucun doute, la bouteille de champagne. Kenzie me parla alors de conflit d’intérêt. Un conflit qu’il pourrait il y avoir entre moi et mon manager. Mais je balayai ça d’un revers de la main avec quelques arguments avant que Kenzie n’annonce que je ne pourrais plus dealer… Que ça allait se voir à cause de la presse.

J’avais pas pensé à ça… Quand on en avait parlé avec Alonso, je n’avais pas, du tout, pensé à ça. Mes lèvres se pincèrent.

-Il n’y a pas que dans la rue qu’il est utile de dealer, Kenzie.

Je souris.

-Ne t’en fais pas pour moi. Je sais ce que je fais.

Je le savais ? Oui. Je savais surtout que je ne pouvais pas lâcher mes amis quoi qu’il arrive. Je contribuerais toujours aux Los Diablos peu importait la façon. J’avais promis à Alonso que ma nouvelle carrière n’incluait pas que je quitte le gang.

Après ça, Kenzie se moqua de ma façon d’ouvrir la bouteille de champagne et je me défendis en disant que je n’avais pas l’habitude. Elle m’expliqua alors, comme si elle était un pro, comment faire alors qu’elle semblait avoir vu Peyton faire ça des centaines de fois. Je rigolai.

-Maintenant que tu m’as expliqué précisément comment faire, je n’aurais pas l’air con devant Peyton Stone quand je la verrais.

Après avoir tout visité, il était temps de s’y mettre. J’avais hâte de pouvoir gratter les premières notes de l’autre côté de la vitre. Pour ça, deux roadies virent nous aider et j’avais demandé à ce que Kenzie puisse rester. Ils n’étaient pas bien convaincus des raisons mais ils n’objectèrent pas ce qui était, finalement, le principal.

Je me mis, alors, au travail, mais, après deux essais, je devais bien constater que j’étais loin d’être en forme. Personne n’était à l’abri des fausses notes. Mais là, c’était particulièrement flagrant. Il faut dire que, alors que j’étais presque seul avec moi-même derrière cette vitre, mes pensées s’étaient, à nouveau, tournées vers Rafael et le plan foireux qu’on avait conçu hier et qui avait causé sa perte.

J’avais pas bu assez de champagne, je crois.

Du coup, après deux essais, les roadies décrétèrent qu’il fallait une pause et ils sortirent pour aller fumer alors que je rejoignis Kenzie prétextant que j’étais fatigué.

Elle, elle disait que c’était la nervosité. Je n’étais pas nerveux… J’étais juste dévasté et je me voilais la face, voilà tout. Je soupirai.

-Peut-être…

Elle confirma que j’avais besoin de sommeil. Que j’avais besoin de prendre l’air. Mais je ne devais pas faire le bouffon devant Samantha. J’esquissai un léger sourire.

-Ouais, je ne voudrais pas lui faire penser qu’elle s’est trompée…

Elle me donna alors des conseils en s’évertuant à me remonter le moral. Vous savez… Les Stone sont je m’en foutiste, irresponsable et inconscient… Autant Howard que Kenzie… Mais s’il y a une chose qu’ils ont aussi, c’est un cœur en or. Je souris à Kenzie.

-T’as raison. Je devrais peut-être sautiller sur place.

Je rigolai en disant ça avant de me reprendre.

-Je crois juste que ce n’est pas le bon jour. L’un de mes meilleurs amis est mort cette nuit. La vie de Los Diablos est courte… Ça, je le savais en signant. Mais on s’habitude pas à ce genre de nouvelles.

Surtout que ça aurait pu être évité. Je souris à Kenzie.

-Mais, ouais, je devrais y arriver. J’imagine que je dois utiliser tout ça pour rendre ma chanson encore meilleur. C’est ce que je fais d’habitude au Stryge quand je fais mes concerts.

Je bus une autre longue gorgée de champagne.

-Et Samantha, elle viendra quand ? Que je sache quand je dois être au top.

C’était toujours bon à savoir ce genre de trucs.  

@ Billy Lighter

Tout le monde qui me connait bien sait qu’entre moi et la femme de mon frère, ce n’est pas le grand amour.  Comme le dit si bien Finan, une femme ça change un homme quoi que l’inverse puisse être aussi vrai seulement, quand je nous regarde Nathan et moi, je n’ai pas l’impression qu’on change l’autre tant que ça, au contraire même ! Je dirais que nous sommes plus fidèles à nous même que jamais !

C’était quand même triste que Peyton ait autant de pouvoir sur mon frère, mais peut-être qu’un jour il allait ouvrir ses yeux et réaliser qu’il est entrain de passer à côté de sa vie. Je n’allais plus m’en mêler, j’ai bien vue qu’entre sa femme et moi, je ne fais pas le poids dans la balance mais il n’est pas exclus que la grande illumination ne vienne d’ailleurs. Dans le fond d’une bouteille de vodka, qui sait !

J’entraînais Finan dans la visite des lieux jusqu’à ce qu’on termine dans le studio qui lui était réservé pour la journée. Ça avait toujours l’air d’impressionner les artistes les premières fois mais c’était trois fois rien en comparaison avec les premiers bains de foules ! Enfin, c’est ce qu’on m’a dit, hein !

Dans ma tête, l’association Mancini-Quinn ne se faisait pas facilement parce qu’il y avait des informations, fausses ou non qui circulaient au sujet de la fiancée de Daniele Ricci et que Finan, sans jamais ne me l’avoir  dit, avait sa propre allégeance avec les Los Diablos. Je le voyais, aussi, un peu mal dealer de la drogue dans les rues quand sa célébrité sera bien établie. Ce n’est pas tout le monde qui resterait muet sur un scoop dans le genre ! C’est mon opinion et ça sembla figer Finan dans sa tête quelques secondes avant qu’il ne me réponde qu’il n’y avait pas que dans la rue qu’il pouvait dealer et puisqu’il ajouta qu’il savait ce qu’il faisait, je me contentais d’hausser des épaules sans rien ajouter de plus.

Il est un grand garçon, il n’a pas besoin de moi pour lui dire comment mener sa vie, hein !

Seulement, peut-être que ce petit détail avait suffit à lui torpiller l’esprit parce que, après seulement deux essaies d’enregistrements, Corey et Ken, les roadies venu pour s’occuper de la régie, décidèrent de prendre une pause cigarette. Ça n’était pas vraiment bon signe mais il ne fallait pas que Finan se décourage pour autant.

Parfois, ce genre de chose est impressionnant, je me souviens moi quand Delfino m’a amener avec lui pour me montrer comment ça fonctionnait pendant un concert pour les feux d’artifices et tout ça… j’ai été rapidement dépassée et je voulais toucher à tout mais jamais au bon moment.

Il pouvait boire pour se calmer un peu mais pas trop. Je savais que sa manager devait en principe venir voir comment ça allait pour lui, ce serait bête qu’elle le trouve ivre mort sur le sol du studio !

- Elle ne s’est pas trompée, ça c’est impossible. D’accord ?  Faut juste que tu te détende !

Je connaissais le talent de Finan, il y avait clairement un truc qui le dérangeait. Le facteur stress, la fatigue, aussi. La nouveauté, la pression de vouloir bien faire, et la mort d’un de ses grands amis la nuit dernière…

- Oh… Ouais… c’est… Je suis navrée Finan !

Je ne savais pas où me mettre, comment réagir alors, je le pris simplement dans mes bras pour l’étreindre et lui apporter mon support. Je ne voyais pas comment je pouvais faire autrement et je ne trouvais pas les mots de toute façon.

Je lui avais proposé des trucs pour se dégourdir et il supposait que peut-être il pourrait les essayer. Je pense qu’il n’avait rien à perdre mais c’est certains qu’avec une aussi triste nouvelle, rien ne risquait d’être vraiment efficace.

Il s’inquiétait de savoir quand Samantha serait là pour être au top quand elle serait là mais je n’eu pas le temps de répondre que le son de talons se firent entendre et que la manager, élégante et souriante comme toujours entra dans le studio.

- On parle de moi ? J’avais beaucoup trop hâte de venir pour attendre d’avantage. J’ai choisis le bon moment ?

J’étirais mon sourire en une grimace incertaine, non ce n’était pas le meilleur moment mais peut-être que de l’avoir ici avec lui allait motiver Finan. Pourquoi pas ?

- Hey ! Je vous laisse moi, je vais… bah j’ai du boulot hein ! Faites attention à mon Finan, Madame Mancini, c’est une bonne pâte ce mec !

Je donnais une chiquenaude sur l’épaule de Finan avant de dérobé un autre paquet de cacahuète dans le panier cadeau et de filer, en faisant un bon pour claquer mes talons ensembles avant de disparaitre dans le corridor.

@ Billy Lighter

Le moins que l’on pouvait dire, c’est que j’avais le vent dans les voiles depuis quelques semaines avec Shiri et maintenant Finan dans mon équipe. Je ne cherchais pas non plus à m’étourdir dans le travail, je n’avais que saisi au passage deux opportunités qui s’étaient placées à ma portée.   Je devrais, dans quelques mois, déléguer, le temps que je donne naissance à ma fille et que Daniele et moi profitons de nos premiers instants en tant que mari et femme.  Avec une bonne planification, tout était possible.

Shiri travaillait bien en studio. Je prévoyais déjà la sortie de son premier extrait dans les jours à venir qu’en a Finan, il devait ce matin même, explorer les studios de MTI, faire ses marques et peut-être même commencer à enregistrer sa première chanson. Je ne pouvais l’accueillir moi-même, j’avais plusieurs choses à faire au bureau avant mais je m’étais promis d’aller le rejoindre dès que possible et j’avais fait envoyer un immense panier cadeau à son intention dans le studio réservé à son nom. La réceptionniste devait me passer un coup de fil pour me prévenir de l’arrivée de Finan.

Au travers des appels que je devais retourner, je passais mon temps à regarder la tour d’en face en me demandant si Daniele n’avait pas un peu les oreilles en chou-fleur tant je les lui ai cassé a parler de Finan et de l’instinct que j’ai suivie et qui m’a fait le découvrir ! Il avait souvent le loisir de venter ses talents de manager, surtout ces derniers temps avec l’ajout d’Olivia Cortez à son palmarès, je pouvais donc moi aussi me gonfler la poitrine de fierté !

Nous irions sans doute diner ensemble ce midi et j’allais combler notre conversation des sujets chauds de l’heure soit Finan, ma grossesse et notre mariage. Il aurait tout le loisir lui aussi de me parler de ses bons coups, j’adore l’entendre de glorifier lui-même, il a le talent pour le faire.

Je perdis bien vite ma concentration au bureau et je décidais de laisser tomber et de me rendre tout de suite au studio puisque je savais que Finan y était, ainsi que Shiri. Je ferais donc d’une pierre deux coups.  En arrivant, j’arrêtais brièvement saluer Shiri qui prenait une petite pause. Que de détermination dans ce petit bout de femme ! Elle se montre le bout du nez ici régulièrement et travail sans relâche.  Je ne m’éternisais pas longtemps, je l’avoue, j’avais très hâte d’aller voir Finan qui se trouvait en compagnie de Mackenzie Stone, la petite sœur d’Howard Stone.

Cette dernière s’éclipsa à peine suis-je entré dans la pièce, non sans prendre dans le panier de Finan, un paquet de cacahuète. Puisque ce dernier ne dit rien, je ne m’attardais pas non plus à si peu même si le panier était pour Finan, pas pour les Roadies !

- Le champagne a été sabré, à ce que je peux voir ! dis-je en prenant le bouchon entre mes doigts non sans froncer des sourcils en voyant le trou fait dedans. Alors ? tout va comme tu le veux ?

J’étais quand même surprise de le trouver seul, sans personne pour l’aider à la console vers laquelle je me dirigeais avant de constater qu’il y avait une bande de mise et un enregistrement en suspend.

- Oh! Tu as déjà enregistré quelque chose ! Je peux ?

En fait, je n’attendis pas qu’il me donne la permission pour écouter et je rembobinais la bande avant de faire play.  Ce que j’entendis me fis un peu penser à l’enregistrement de sa démo, en beaucoup moins pire mais… ça ne ressemblait pas à ce qu’il avait offert au Stryge. Tout au long de mon écoute, je fixais Finan, songeuse.  Deux roadies entrèrent dans la régie et, sans les regarder, leur demandais de sortir et de fermer la porte derrière eux.

- Je crois que nous devons parler, Finan.

@ Billy Lighter

Mes deux premiers essais n’avaient pas été un grand succès. Je le savais... Je le sentais, en chantant et en jouant, que quelque chose n’allait pas... Et je savais très bien ce qu'il n'allait pas. Je n'arrivais vraiment pas à me retirer de la tête l’image du doigt de Rafael dans ce foutu colis. Je n'arrivais pas non plus à me sortir notre conversation d’hier avec ce dernier et Alonso. Bref, je n'arrivais pas à déculpabiliser.

Les roadies étaient sortis à l’exception de Kenzie. Une Kenzie qui disait que Samantha ne s’était pas trompée sur mon compte.

-Non, je crois avoir le niveau... Enfin, pas aujourd'hui apparemment.

Elle avançait un tas de possibilités qui pourraient expliquer mes deux lamentables échecs. Je ne doutais pas que ça jouait... Mais j'étais quasi certain que la mort de Rafael y était pour beaucoup dans l’histoire.

Et c'est ce que je dis à Kenzie. Une Kenzie qui semblait ne pas savoir quoi dire... Je la comprenais. Que voulez-vous qu'elle dise à part qu'elle était désolée ? Rien... Mais elle me prit quand même dans ses bras. Un geste dont je profitais un peu. Un geste qui me réconfortait vraiment sur le coup.

Et elle me balança des conseils qui me firent un peut retrouver le sourire. Et quand je demandais quand est-ce ce que Samantha allait se pointer pour savoir le sursis qu'il me restait, j’entendis d’abord des bruit de talons avant que ma manager n’entre dans la pièce répondant, du même coup, à ma question.

Mes lèvres se pincèrent quand Samantha demanda si c'était le bon moment.

-Heu...

Pas vraiment... Mais bon, elle était là maintenant...

Et Kenzie, elle, s’éclipsa... Elle avait du boulot… Si je ne savais pas que c'était vrai, j’aurais cru qu'elle fuyait...

Bref  j'étais maintenant seul avec Samantha.

Elle constata que le champagne avait été sabré.  Tire-bouchonné était le bon mot. Mais inutile de me ridiculiser encore plus.

-Ouais, ça va...

Non ça n'allait pas et ça s'entendait dans ma voix.

Elle constata alors que quelque chose était déjà enregistré et demanda à écouter. Non. Mauvais idée !

-Ce n'est pas...

Une bonne idée... C'est ce que j’allais dire mais Samantha avait déjà fait « play ». Je me mordais la lèvre avant de sérieusement grimacer aux premières fausses notes. C'était encore pire que je ne le pensais...

Et vu la tête de Samantha, elle avait aussi bien entendu le carnage que moi. Si bien que, quand les deux roadies revinrent, elle les congédia...

Je baissais un peu les yeux alors qu'elle disait qu'il fallait qu'on parle. J avisai la  bouteille de champagne mais je ne la pris pas me contenant de relever le regard sur Samantha.

-Ce n'est pas le bon jour, je pense... Tout est nouveau ici... C'est différant du Stryge ou de chez moi quand je suis tout seul. C'est un vrai studio... Et...

Et l’un de mes meilleurs amis a été tué par cette petite merde de Ward Fleming... Je savais que Samantha connaissait Fleming. Il ne pouvait en être autrement...

Je soupirais.

-L’un de mes amis est mort cette nuit. Je l'ai appris avant de venir ici. Ça m’empêche de me concentrer. Pourtant, ce n'est pas la première fois que ça m’arrive... Et, d’habitude, j’arrive à utiliser ça pour ma musique... Mais, là, tout seul, dans ce studio, c'est pas pareil qu’entouré de musiciens et avec un public...

Voilà ma justification...

@ Billy Lighter

Finan était déjà là et en compagnie de la sœur d’Howard Stone. Tous les deux n’arboraient pas la mine la plus joyeuse en ville mais ce n’est pas ce qui attira mon attention en entrant dans la régie du studio réservé pour mon nouvel artiste. Je fus enthousiasmée de voir qu’il avait ouvert son panier cadeau et qu’il avait sabré le champagne, enfin, façon de parler.

Je fus ensuite emballé lorsque je me rendis compte qu’il y avait déjà une bande d’enregistrement et je ne pus m’empêcher de la rembobiner pour écouter ce qui avait été fait. Finan sembla vouloir me retenir mais je fis un geste avec ma main, trop impatiente d’entendre ce premier essai.  Cependant, ce fut loin de ressembler à ce à quoi je m’attendais. J’avais encore en tête sa magnifique prestation au Stryge et… j’avais là une copie en moins mauvaise condition, disons, de sa démo.  Je congédiais les roadies qui revinrent, fort probablement pour continuer le massacre…

J’avais à parler à Finan.

En tête à tête.

Et tout de suite, il se confondit en excuse et explications.

- Je comprends…

Mais pire encore, il avait apprit le décès soudain d’un ami, c’était assez triste pour jouer sur ses capacités à jouer d’un instrument et pousser la note parfaite.  Mais, the show must go on comme on dit dans le jargons.

- Finan,  je peux tout à fais comprendre. Tu pouvais aussi repousser à un autre jour ta présence ici. Tu as un an devant toi pour produire avant que MTI ne sévisse.

Je me levais  mais avant, je rembobinais à nouveau la bande pour enregistrer par-dessus ce qu’il avait été fait avant que je n’arrive.

- Cela dit,  j’ai quand même eu une idée un peu… un peu folle ce matin et je voulais t’en parler. Avec ce que je viens d’entendre, je crois que cette idée saurait te plaire d’avantage.

Nous pouvions nous le permettre et j’étais certaine que je me trouvais en face d’une balle à coup de circuit.

- Que dirais-tu d’enregistrer ton single en direct, au Stryge ?  Un live comme premier morceau, j’en ai des frissons uniquement à y penser !

Il avait offert une prestation magnifique au Stryge l’autre soir, j’étais certains qu’il en serait encore ainsi si nous prenions ce risque. Ça valait, en tous les cas le coup d’essayer.

- Je pourrais prendre un arrangement avec le propriétaire du Stryge, faire déplacer l’équipe nécessaire pour enregistrer. Nous allons enregistrer tout ton concert, et en séparer les pièces, ensuite, en studio pour faire le montage de tout ça. Qu’est-ce que tu en penses ?

J’espérais que l’idée lui plaise parce que moi, j’en étais emballée et convaincue que ce serait un truc salué par les critiques de musique.

@ Billy Lighter

Samantha s’était introduite dans le studio ce qui avait tôt fait de faire fuir Kenzie. Il faut dire que je n'avais pas forcement été très brillant aujourd'hui musicalement parlant... Samantha ne le savais pas encore mais ça n’allait pas tarder parce qu'elle se rendit très vite compte que quelque chose avait été enregistré et malgré que j'avais essayé de la retenir d'écouter, elle était trop impatiente pour arrêter son geste et, du coup, entendre le massacre qui était enregistré sur la bande.

Et c'était assez misérable pour que Samantha congédie les roadies parce qu'elle avait à me parler. J'avais l’impression d'être revenu à l'école au temps où j'étais bien trop souvent convoqué chez le directeur pour des petites conneries. Je suis un bon vivant, c'était pour ça que je finissais souvent là.

Alors, vu que Samantha voulait des explications, je lui en donnais... Elle disait comprendre... Et avant qu'elle n'en dise plus, je lui avouai avoir perdu un ami et l’avoir appris avant de venir ici. Elle comprenait aussi avant de dire que j'aurais pu repousser la date... Après tout, j'avais un an pour enregistrer. J'hochai de la tête.

-Je sais... Mais je déteste décommander à la dernière minute. Et puis, je me disais que ça m'aurait changé les idées.

Mes lèvres se pincèrent.

-Je me suis trompé visiblement...

Mais Samantha ne désespérait pas. En fait, elle avait même une idée. Je levai un sourcil alors qu’elle rembobina la bande pour enregistrer, je le supposais, par-dessus le massacre.

Je l'écoutais exposer son idée. Et cette idée amena un sourire sur mon visage. Enregistrer au Stryge? Mais quelle bonne idée. Je la laissais continuer à m'expliquer comment on procéderait mais moi, je m'y voyais déjà !

-C’est une très bonne idée ! Je serais bien plus à l'aise au Stryge et avec l'ambiance là-bas, ça ne peut que bien donner! L’album live de Roadtramp a été un succès alors je ne vois pas pourquoi il en serait autrement pour un single.

Enfin, si les gens adhèrent, bien sûr... Même si le public du Stryge adorait ce que je faisais, je ne savais pas ce qu'il en serait en dehors de ça... Alonso n'était pas fan du Stryge mais il adorait ma musique... Mais je ne crois pas qu'il soit un juge très impartial...

-Il me faudra des musiciens alors... Ah et un second chanteur avec une voix très grave pour la chanson. Quelqu'un qui chante parfaitement juste.

Plus juste que moi aujourd'hui.

N'empêche que tout ça m'avait rendu mon enthousiasme.

@ Billy Lighter

Finan me semblait être un tout petit garçon qui venait de se faire prendre la main dans la jarre à cookies juste avant de passer à table. Pourtant, je ne le grondais pas. Il y avait pleins de facteurs pouvant expliquer sa contre performance musicale.  Il aurait pu remettre à plus tard, il n’y avait pas le feu. Peut-être avais-je démontré trop d’enthousiasme la veille, lui mettant involontairement la pression.

Qui plus est, il avait apprit le décès d’un ami et rien que ça aurait suffit même si, quand sa carrière sera lancé, il devra ravaler sa souffrance pour monter sur scène, c’est hélas un des aléas du métier avec lequel il faut savoir composer.

- Tu es un grand garçon et personne ne saura mieux que toi ce qui se passe dans ta tête. Si tu ne le sens pas, tu ne le sens pas. Tu n’as pas signé pour un emprisonnement, même si tu t’es engagé par contrat, je suis humaine et je sais comprendre les choses.

J’appréciais qu’il puisse me parler sans chercher à s’excuser en faisant des détours, en brodant autour de la vérité.

- Quel humain sur cette terre ne s’est jamais trompé ?

Personne n’est parfait, je ne le suis pas, ni même Daniele ne l’est.

J’avançais alors une proposition qui éclaira son visage et qui sembla l’emballer. Parfait, c’est exactement l’effet que je recherchais.  Enregistrer son single au Stryge et en direct me semblait être une idée de génie et ça avait l’avantage de se démarquer de tout ce qui avait été fait jusqu’à maintenant en terme de single car, comme me le faisait remarquer Finan, Roadtramp avait fait un album live qui avait cartonné.

- En effet, ils ont eu beaucoup de succès avec cet album. Je ne doute aucunement que ton single sera lui aussi très bien accueillit.

L’enthousiasme était revenu chez Finan, ça se voyait et même, ça s’entendait avec comment il débitait la liste de ce qu’il aurait de besoin pour l’enregistrement. Je prenais note de tout ça, mentalement, je n’aurais aucun problème à me souvenir de tout ça. Quand on me disait quelque chose, ça ne sortait pas par l’autre oreille, ça s’imprimait dans ma tête.

- Tu auras tout ce que tu voudras. Nous choisirons ton chanteuse ensemble, si tu le veux, tu pourras aussi auditionner les musiciens. Je m’occuperai d’entrer en contact avec le Stryge, si tu le permets, niveau assurance et tout ça… et question de s’assurer que dans un futur rapproché, ils ne reviennent as avec  des demandes parce que ton single aura été enregistré là.

Je me levais parce que je ne voyais pas ce qu’il y avait d’autre à voir sauf peut-être la date de notre prochaine rencontre.

- Demain, passe-moi un coup de fil afin que l’on coordonne nos agendas pour décider des auditions. Pour tout de suite, rentre chez toi, prends une douche et dors quelques heures. Je crois que tu en as besoin. Et si toutefois tu désir prendre un peu plus de temps, ne t’inquiète pas dans les délais je crois que nous ne sommes pas encore serré dans le temps.

D’un geste se voulant plein de sollicitude, je caressais son bras et lui offris un sourire sincère avant de le laisser penser à tout ça et ranger son panier à moins qu’il ne veuille en faire cadeau à Mackenzie Stone. En attendant, moi, j’avais beaucoup de choses à planifier, avec le Stryge, entre autre.

@ Billy Lighter

Samantha était compatissante. Elle m’expliquait que j’avais le temps… Mais que seul moi pouvait savoir si j’étais prêt ou non. Et que, même si j’étais lié par un contrat, ça ne l’empêchait pas de comprendre et d’être humaine. J’hochai de la tête.

-Je m’en doute… Mais je voulais bien faire.

Mais je m’étais trompé ce que, ça aussi, Samantha pouvait comprendre parce que, d’après elle, personne n’était à l’abri d’une mauvaise idée. Je souris.

-Ça c’est bien vrai.

Mais, malgré ma mauvaise prestation du jour, Samantha ne désespérait pas et avait même une idée pour me permettre de sortir le meilleur de moi-même. Celle d’enregistrer le single au Stryge. L’idée m’emballa tout de suite et je fis le parallèle avec l’album live de Roadtramp. Un album que j’adore, par ailleurs. Elle était certaine que mon single sera aussi bien accueilli.

-J’espère.

On ne pouvait pas en être sûr. Ni elle, ni moi. Je savais que les managers avaient du flair. Qu’ils s’y connaissaient. Samantha s’y connaissait, j’en étais certain. Mais les gens se trompent, parfois… C’est elle-même qui l’avait dit.

Mais, pour ce single, il me fallait des musiciens. Mais aussi un autre chanteur pour donner à la chanson la dimension que je voulais. Samantha accepta toutes mes demandes disant que je pourrais mener les auditions. Je souris alors qu’elle, elle s’occupera du Stryge.

-D’accord ! J’ai hâte de commencer à auditionner !

Elle se leva alors que j’avais réellement retrouvé le sourire mais si je savais que, ce soir, j’allais avoir du pain sur la planche avec les Los Diablos. Alonso n’allait pas laisser passer le meurtre de notre meilleur ami comme ça. Même si, Samantha, elle, me conseillait plutôt d’aller me reposer. Je pouvais faire ça… Avant ce soir, je pouvais faire ça.

-D’accord. Je vais aller faire ça. Je crois que c’est une bonne idée.

Avant qu’elle ne parte, je lui lançai tout de même un dernier.

-Oh et… Merci.

Je lui souris. Elle avait été d’une grande aide aujourd’hui. Plus qu’elle ne pouvait l’imaginer. Et après qu’elle soit partie, je rangeai tout et repris le panier cadeau avant de m’en aller.

@ Billy Lighter