C'était la fête aujourd'hui. Et comme à chaque fois qu'on faisait la fête chez les Los Diablos, on se rassemblait tous dans un vieil entrepôt de l’Eastside avec, la plupart du temps, nos petites amies. Enfin quand on en avait... Ce qui n'était pas mon cas actuellement.

Ce genre de fête rimait souvent avec musique, alcool, drogue, bagarres et j'en passe. En gros le minimum requis pour passer une bonne soirée. Même si les bagarres étaient, en général, bon enfant. J'y participais, parfois. Il faut dire que, de tous les Los Diablos, je faisais partie des plus entraînés.

La musique allait déjà à fond avec du The Army. La plupart de mes amis en étaient fans. Tout comme moi qui avait passé la fin de mon adolescence au rythme de ce groupe maintenant disparu. C'est dommage de disparaître après trois albums. Mais j'imagine que ce qui est arrivé à The Army n'est rien autre que la rançon de la gloire.

C'est donc, sur ce rythme, qu'on fêtait l’anniversaire de Carlos. Carlos était un bon gars... Parfois un peu limité et grande gueule mais un bon gars. Et il avait voulu ce genre de fête pour célébrer ses... Je ne savais même plus quel âge il avait...

Bref, ça n'a pas d'importance. L'important c'était l'alcool et les filles. Je causais de ça à Alonso, d'ailleurs. Il était venu sans sa femme qui était restée chez eux pour s’occuper de leurs enfants. On regardait, d'un air distrait, la petite bagarre amicale entre Hernan et Carlos. En fait, ils se marraient plus qu'ils ne se mettaient des poings dans la figure.

Et, alors que j'en étais à ma cinquième bière et qu’Alonso me traitait déjà d’ivrogne parce que je les enchaînais comme si c'était de l'eau, il me fit regarder vers l'entrée de l’entrepôt.

-Voilà la fouteuse de merde professionnelle.

AJ Litrell. C'était elle la fameuse fouteuse de merde. L’ex de Fleming. Enfin, à moins qu'ils ne soient à nouveau ensemble... C'est difficile à suivre d'une semaine à l’autre. C'est aussi, accessoirement, l’ex de Carlos.

C'est une cinglée allumeuse et violente. Quand elle vient ici, c'est souvent pour récupérer Fleming et ça ne se fait jamais sans qu'il y ait de la bagarre ou des flingues qui sortent.

Je roulais des yeux.

-Génial... Elle vient sûrement pour Ward.

Alonso hocha de la tête avant d'esquisser un petit sourire.

-Tu lui dis ou je lui dis?

Ce qu'on devait lui dire? Que Ward n'était pas là. Je souris à mon tour.

-Laisse-moi ce plaisir.

Il rigola et je me dirigeai vers AJ.. Une fois presque à sa hauteur, je lui lançai:

-Si tu chercher Ward, tu ne le trouveras pas ici. Ni ailleurs dans les rues de LA.. Il est en garde à vue pour la nuit. Il s'est fait prendre pour conduite dangereuse et port d’arme illégale.

Des charges qui le conduiront certainement à un retrait de permis, une amande et peut-être de la prison avec sursis parce que c'est sûrement une récidiviste. Mais rien qui pourrait nous en débarrasser plus d’une nuit...

Est-ce que ça allait faire en sorte qu’A.J. tourne les talons et je casse d’ici ? J’en doute. Elle n’aura rien de mieux à faire que de rester ici pour emmerder son monde et calmer, du coup, la frustration de ne pas pouvoir voir Fleming.

-Si tu veux le voir, tu n’as qu’à aller faire le pied de grue devant le commissariat. Il devrait sortir demain matin.

Je la vois bien, moi, attendre sur les marches d’escalier du commissariat. Mais je doute que c’est ce qu’elle comptait faire.

@ Billy Lighter

Avec Ward, c’était terminé, encore ! Il dira que c’est lui qui s’est en allé mais je l’ai foutu à la porte parce qu’il avait des traces de rouge à lèvres dans le cou et il avait eu le front de me répondre que c’était la cosméticienne au magasin qui l’avait testé pour lui parce qu’il voulait me faire un cadeau !

- J’ai l’air à ce point conne que tu t’es dit que j’allais croire ça ?!

C’est ce que je lui avais demandé avant de le frapper de toutes les forces de mes poings, de mes pieds même s’il finissait toujours par avoir le dessus sur moi, je parvenais toujours à lui faire quand même assez mal. Je n’étais pas du genre à abdiquer rapidement tout comme il prenait son temps avant de m’arrêter et de me donner le change.

Ce soir, je tourne en rond.

Je sais que Ward ne reviendra pas, il va me faire languir et je n’ai pas envie non plus de lui courir après. Cela dit, je sais que si je me pointe dans s on champ de mire au bras d’un autre ou ne serait-ce que s’il me voyait flirter, il reviendra, en rampant, comme le docile petit toutou qu’il est. Je le sais, c’est toujours comme ça que je le fais revenir. Il n’accepte pas qu’un autre que lui me mette la main dessus.

J’ai enfilé des fringues sexy, et j’ai laissé mes cheveux voler au vent, cette combinaison cheveux-vêtements le rend complètement dingue. Il n’est au final rien de plus qu’un homme comme les autres malgré les grands airs qu’il se donne Je connais Ward mieux qu’il ne se connait li même et je sais parfaitement bien comment l’utiliser à mon avantage.

C’est vers l’Eastside que je me suis dirigé, connaissant les planques habituelles des Los Diablos, j’ai trouvé l’entrepôt où ça se passait, ce soir.  Il y avait bien du monde présent, mais aucune trace de Ward. J’entrais et me faufilais au travers des gens, certains se tassaient pour me laisser passer, sans être l’une des leurs, je me suis taillé une belle petite réputation de garce parmi eux. Ils savent aussi qu’on ne touche pas à la copine de Ward… ou ex copine… on s’en fou on ne me touche pas… je suis intouchable.

Je pris une bouteille de bière et en prit une gorgée alors même que l’irlandais en personne venait m’accoster. Si Ward voyait ça, et bien ça promettait d’être…. festif ! Malheureusement pour moi, il m’aborda pour me dire que si je cherchais Ward, il n’était pas ici, mais au commissariat en garde à vue.  Loin de moi l’envie de me montrer surprise et décontenancée par cette nouvelle, je ne fis que de lui répondre par un haussement d’épaules avant de reprendre une gorgée de bière.  Il n’en avait cependant pas fini, il y alla d’une suggestion qui me fit rigoler.

- Et pourquoi j’irais faire ça ? Si ça se trouve, ça m’arrange de ne pas l’avoir dans les pattes. J’ai envie de m’amuser, pas de me prendre la tête avec ces gaminerie d’assistés.

Je lançais ma bouteille vide dans une bouteille en métal avec d’autres comme elle et le bruit du verre cassé résonna.

- Tu m’offre une autre bouteille ? C’est bête, on a jamais eu l’occasion de parler, toi et moi…

@ Billy Lighter

De là où j’étais, j'avais pu voir A.J. fendre la foule alors que certains s’écartaient de son passage pour la laisser passer. Les plus jeunes notamment. Ceux qui étaient Los Diablos depuis assez longtemps pour savoir qui était A.J. et, surtout, à qui elle appartenait et qui n'était pas là depuis assez longtemps pour tenir tête à Fleming. Il y avait ceux, aussi, qui n’avait simplement pas envie d’être le jouet de cette fille pour la soirée et devenir, du coup, une cible pour Ward.

Parce que même si Ward n'était pas là et que quelqu'un touchait à A.J., il l'apprendra... Certainement par A.J. elle-même qui adorait que Fleming se démène pour elle.

C'était leur jeu... Il ne fallait pas avoir vu beaucoup de fois leur petit manège pour comprendre ce qu'il en retournait.

Donc, elle fendait la foule facilement. Tout comme il fut facile pour moi de la rejoindre bière à la main, moi aussi, et de lui annoncer que son petit-ami avait gagné une nuit en cellule et que, du coup, elle n'avait plus qu'à faire demi-tour pour aller l’attendre à la sortie du commissariat. Une scène qui me faisait rire mais qui n'arrivera pas. A.J. déclara que, quelque part, ça l’arrangeait et qu'elle avait simplement envie de s’amuser sans avoir Ward dans ses pattes. Je levai un sourcil en souriant.

-Et tu vas vraiment me faire avaler ça? Sans lui et votre petit jeu, tu vas t’ennuyer ferme.

J'essayais de lui montrer que sa soirée ne sera pas si intéressante, en espérant, peut-être qu'elle se casse. Mais elle n'en fit rien. Elle préféra achever sa bière avant de me demander de lui en offrir une autre constatant, en même temps, qu'on n’a jamais eu l’occasion de parler.

Je ricanai.

-Normal, en général tu es occupée à allumer des gens ou te battre pour faire réagir l’autre cinglé. Je crois que je t'ai déjà foutu dehors une ou deux fois...

Oui je pense bien que j'avais fait ça. Alonso me l'avais certainement demandé.

Je fis un signe de tête pour qu'elle me suive jusqu'au bar improvisé d'où je sortais une bière. Je la lui ouvris et lui tendis ne voyais pas, au loin, Alonso rouler des yeux. Certainement qu'il se disait que je ne pouvais pas résister à une fille bien foutue.

Il avait raison.

-Alors. Comment tu comptes foutre la merde toute seule aujourd'hui ? En te  battant avec Luisa pour le fun? En allant faire chier Carlos? En draguant a tout vas pour que Fleming fasse un carnage demain? Dis-le moi que je sache si je dois te foutre dehors tout de suite ou attendre un peu.

Après avoir dit ça, j’achevai la bière avant d d'esquisser un sourire.

@ Billy Lighter

Je venais d’apprendre la très intéressante nouvelle comme quoi, Ward se trouvait au commissariat pour la nuit.  C’était aussi assez amusant de constater qu’ici, personne ne levait le petit doigt pour le sortir de là, non pas qu’il ait réellement besoin d’un coup de main mais ça ne se bousculait pas aux portes de l’inquiétude, disons le franchement.  Ça tombait quand même bien, j’avais envie de m’amuser et, avec Ward dans les parages, le jeu ne durerait pas très longtemps, en tous les cas, pas assez à mon goût.

- Contente-toi d’avaler ta bière, l’irlandais, je suis une grande fille, je sais m’amuser avec qui je veux, quand je le veux.

La bière était chaude, elle perdait de son mordant, alors je la terminais très vite avant de la balancer dans une poubelle en métal et d’en demander une autre à Finan ce qui nous donnerait l’occasion de mieux se connaitre, non pas que j’en aie vraiment envie… je voulais juste lui montrer que Ward, en ce moment, ne faisait pas partie de mes préoccupations.

Je le suivis donc, puisqu’il m’en donna le signe d’un mouvement de la tête et, ma nouvelle bière en main, je m’adossais contre le bar improvisé d’une planche posée sur des caisses de bois. Il me semblait avoir besoin de compagnie, pourtant, il y avait assez de femmes ici ah mais c’est vrai ! Je me souviens que Ward m’a déjà dit que l’irlandais avait un léger problème de virilité qui l’empêchait d’aller vers la gente féminine.  Des conneries, c’est ce que j’en dis ! Ward ne porte pas Finan dans son cœur, tout comme tout le reste du monde, d’ailleurs moi y compris, alors il pouvait bien dire n’importe quoi.

- Ouais, tu m’as déjà foutue dehors, je crois que je t’ai déjà craché au visage.

Je bus une gorgée de ma bière, bien froide celle là, puis je passais lentement ma langue sur mes lèvres avant de renvoyer mes cheveux vers l’arrière et de regarder le rassemblement de Los Diablos grouillant tout autour de nous. Puis je pris un air faussement offusquée avant d’éclater de rire.

- Taies-toi ! Comme si je ne faisais que foutre la merde ! J’adore ça, tout le monde le sait et fait en sorte de me faire péter un câble alors qu’au fond…

De ma main libre ne tenant pas ma bouteille, je touchais du bout des doigts le col du t-shirt de Finan avant de laisser mes doigts ensuite, courir vers le bas, sur son torse, jusqu’à son nombril, puis je retirais ma main en le regardant dans les yeux.

- Je suis juste une fille un peu mal dans sa peau qui a besoin de réconfort, c’est si mal que ça ?

Il n’y avait rien de mal là dedans, et si Finan dit le contraire, c’est qu’il a un cœur de pierre et donc pas un problème d’érection.

- Ward ne m’autorise à rien de ce qu’il a le droit lui, pas étonnant que ça fasse des flammèches mais, il n’est pas la ce soir, pas vrai, donc tout va bien, dis-je en me rapprochant de lui, assez prêt pour que je puisse sentir sur mon visage son haleine. Je suis gentille au fond, personne ne me donne la chance de le montrer.

C’est une injustice, voilà tout !

- Jettes moi dehors tout de suite si tu veux mais tu risque de t’en mordre les doigts…

@ Billy Lighter

A.J. prétendait pouvoir s’amuser avec n’importe qui, n’importe quand. Moi j'avais toujours vu qu'elle n’était vraiment emballée que par Ward et leur petit jeu stupide. Un jeu qui avait l’art de faire des dégâts collatéraux. Mais je ne l'avais jamais vu que quand Ward se trouvait dans le parage, alors… J’haussai des épaules.

-Si tu le dis...

Mais elle semblait vouloir faire la conversation autant qu'elle voulait une bière. Alors, on se dirigea vers le bar où je lui fournis une bière. Elle prit ses aises alors que je déclarai que si on ne s’était pas beaucoup parlé c’était parce qu’elle était trop occupé avec son (ex-)petit-ami. J’ajoutai que je l’avais certainement déjà foutu dehors. Ce qu’elle confirma déclarant que je l’avais effectivement foutue dehors et qu’elle m’avait craché dessus… Je ricanai me rappelant, effectivement, de ça.

-En effet…

Du coup, ça avait dû me faire plaisir de la foutre dehors, cette petite teigne. Parce que c’était une teigne, A.J.. Toujours à provoquer, griffer, cracher et j’en passe. Elle en avait dans le ventre… Dommage qu’elle utilisait toute cette énergie pour faire chier le monde et attisé son psychopathe de petit-ami.

D’ailleurs, je demandais ce qu’elle comptait faire maintenant. Ce qui était au programme. Pour savoir si je gagnais du temps en la foutant dehors tout de suite ou si je lui laissais un sursis. Et elle prit un air faussement offusqué avant d’éclater de rire. Elle déclara que tout le monde savait qu’elle aimait foutre la merde et, donc, tout le monde se plaisait à la provoquer. Une chose était sûre : elle savait comment faire pour ne pas assumer ses actes.

-Ah ouais ? C’est n’importe quoi, tu es au courant de ça ?

Ouais, ce qu’elle disait, c’était n’importe quoi. Elle aimait foutre la merde, voilà tout et elle s’amenait uniquement pour ça. Il ne lui fallait la provocation de personne pour ça.

Sauf peut-être de Ward…

Je continuais de la regarder dans les yeux alors que son doigt parcourra mon torse jusqu’à mon nombril avant de s’arrêter. Elle essayait de m’aguicher… Il fallait, au moins, que je fasse mine que ça ne me faisait rien… Alors que… Ouais, je dois avouer que j’ai vraiment du mal à résister aux filles et ça, même si elles sont prises…

A.J. disait n’être juste qu’une fille mal dans sa peau. Ouais, il fallait être franchement mal dans sa peau pour sortir avec Ward. C’était clair et net. Ou être aussi barré que lui… Je soupçonnais A.J. d’être un mélange des deux. Une cinglée mal dans sa peau… Alors que Ward, lui, était juste cinglé.

-Non, ce n’est pas mal…

Ça n’était pas mal de vouloir du réconfort… Mais il fallait dire que sa manière d’en demander était… Mal.

Enfin, « mal », c’était peut-être un peu fort comme mot. Mais disons que c’était sacrément emmerdant pour nous, Los Diablos.

Et elle me dit que Ward ne lui permettait pas ce qu’il se permettait à lui. Ce n’était pas fort étonnant. Et elle semblait comme soulagée qu’il ne soit pas là. Elle dit ça en se rapprochant plus prêt. Je ne bougeai pas, la laissant faire alors qu’elle déclarait être gentille.

-Il faudrait peut-être commencer à le montrer alors. Peut-être que quelqu’un te donnera sa chance.

Je disais ça sans m’écarter d’elle et en lui parlant plus doucement vu qu’elle était tout près.

-Et si Ward ne te permet rien, alors pourquoi est-ce que tu t’efforce toujours à te remettre avec lui ? Il est cinglé… Il ne t’apportera jamais rien de bon.

De ça, j’en étais sûr et certain !

Elle déclara alors que si je la jetais dehors, je risquais de m’en mordre les doigts. J’esquissai un petit sourire.

-Ah oui ? Qu’est-ce que je risque si je te fous dehors ? Tu vas aller dire à Ward que je te suis passé dessus et il me tuera demain ?

Je bus une gorgée de bière tant bien que mal alors qu’A.J. était toute proche de moi.

-Parce que si tu comptes faire ça autant que je te passe dessus réellement, au moins, j’aurais une raison de mourir.

Ouais, autant avoir une raison.

-Et si je ne te virais pas… Et si je te laissais l’occasion d’être gentille, comme tu dis ? Tu la saisirais, cette occasion ?

Juste pour savoir… Juste pour voir si A.J. était vraiment pourrie jusqu’à la moelle comme Ward ou si elle avait un bon fond comme elle le disait.

@ Billy Lighter

Je ne mentais pas quand je disais que je savais m’amuser toute seule, sans avoir besoin de Ward pour me guider. D’ailleurs, il n’était pas là ce soir alors que moi, si. Et je ne comptais pas partir sans m’être amusée d’une manière ou d’une autre. Ensuite, il serait toujours temps d’aller voir si Ward avait besoin d’aider pour se sortir du merdier dans lequel il s’était mit les pieds, tout seul, comme un grand garçon. Il dira ce qu’il voudra, mais il serait mal barré s’il ne m’avait pas !

L’irlandais, cependant, était prêt à mettre fin à ma fête avant même qu’elle ne soit réellement commencée. Ce serait bête, je venais à peine d’arriver et j’étais certaine que je pouvais encore lui montrer des jeux qu’il ne soupçonnait même pas.  Il ne me croyait pas capable de me contenir ce à quoi je rétorquais que je savais bien me comporter mais que comme tout le monde ici savait que je démarre au quart de tour, ils font tous en sorte de me faire péter un câble bien trop tôt.

- Si, c’est vrai !  Je suis comme une grenade dégoupillée ce n’est pas de ma faute si tout le monde s’amuse à me remonter...dans ma tête ça fait tic tac tic tac puis BAM !

Je me rapprochais de lui pour lui caresser le torse en plaidant la carte de la bonne fille mal dans sa peau et qui a besoin de réconfort.

- C’est loin d’être mal… Mais ça fait tout de même mal… juste ici…

Je guidais la main de Ward sur ma poitrine en prenant un petit air tout triste, me rapprochant encore un tout petit peu.

- Avec Ward pour me guider, ça ne me donne pas souvent l’occasion de montrer mon beau côté. Avec un mec comme toi, ce serait différent.

Ward et moi marchions exactement de la même manière. Nous carburions au sexe et à la violence, c’était impossible de diverger de cette voix, mais quand il n’était pas avec moi, je savais mettre de côté certaines de mes pulsions pour me donner un plus grand champ de bataille, ratissé plus large. Il faisait pareil, ça faisait aussi partit du jeu.

- Peut-être que toi tu me donnerais cette chance…

Nos visages étaient maintenant tout prêts. Je crois même que nous chuchotions, maintenant et que je pouvais sentir la chaleur de son corps en émaner pour m’envelopper. Mais il brisa un peu mon élan en me demandant alors pourquoi je retournais toujours auprès de Ward. J’haussais d’abord des épaules avant de prendre une gorgée de bière.

- Regarde-moi.  Qu’est-ce que tu vois ?

Je me reculais que pour tourner sur moi-même avant de lui faire face à nouveau.

- Une enveloppe de chair vide, une bien foutue mais impossible à gérer. Ward il… ARGHHH!  C’est dans ma tête, il joue là dedans, il a placé des choses impossibles a effacer. Je lui appartiens.
J’arrivais même à me croire.

En fait, je ne mentais pas, tout comme je savais que j’avais fait la même chose sur Ward et que nous étions liés à la vie, à la mort.

Je n’avais pas envie de m’en aller, Finan pourrait le faire, cependant, je le sentais comme un peu prit entre les deux. Entre l’envie de peut-être tirer un bon coup avec moi tout en sachant qu’il risquait de se prendre le retour de flamme de Ward, mais qu’il savait que le plus sage serait encore de foutre à la porte et de risquer la sécurité de personne présent ici ce soir.

- Mais Ward n’est pas ici, pas vrai ? Et tu pourrais faire en sortie que tout le monde ici témoigne que tu m’as bel et bien foutue à la porte sans m’avoir touchée. Tu as tant à perdre ?

Finan me fit rigoler en disant que, s’il risquait de voir Ward revenir contre lui si je disais que nous avions couchés ensemble, il était aussi bien de le faire pour de vrai, comme ça au moins, il en aurait profité.  Sa main que j’avais placé un peu plus tôt contre ma poitrine, je la repris et la plaçais sur ma hanche.

- Tu ne vas pas mourir. Parce que je ne dirai rien à Ward. Toi, tu es… précieux. Ouais, voilà.  Je n’ai pas envie que tu aies à te cacher de Ward.

Il pouvait me permettre de reste, si je saisissais l’occasion de montrer que je savais être gentille, seulement, être gentille est ennuyant.

- Je peux être gentille, si tu me laisse faire ma vilaine fille dans ton lit, quand tu en auras marre de me mater le cul au travers de mon jeans.

C’était un deal honnête, selon moi.

- Tu vas la saisir, l’occasion, Finan ?

Je devais faire ma bonne fille.

Je roulais des yeux en soufflant sur une mèche de cheveux puis je terminais ma bière cul sec avant de me retourner et de chercher ma cible de ma première action de bonne fille. Il y avait une fille pas tellement loin qui discutait avec un Los Diablos que j’avais déjà vu sous le poing de Ward.

- Hey ! Hey, toi ! Ton t-shirt est super chouette ! Il te va bien même si tu es grosse.

Voilà ! C’était facile, finalement. Il suffisait de trouver un truc de bien dire, sans avoir à le penser vraiment. C’est vrai qu’on se sent bien après avoir fait un compliment, bien que je n’en voie toujours pas l’intérêt. Alors, affichant un grand sourire, je me retournais vers Finan.

- Ça va me prendre plus de bière pour maîtriser ma gentille-attitude mais je m'en sors plutôt bien! Tu ne trouve pas ?

@ Billy Lighter

A.J. insistait disant que c'était bien les autres qui lui faisaient péter un câble. Qu'elle était comme ça et que ça amusait le monde de la voir exploser. Je roulais des yeux lui montrant que je n'en croyais pas un mot.

Mais elle ajouta, non sans m’aguicher, qu'elle n'était qu'une fille mal dans sa peau. Elle disait que ça lui faisait mal posant ma main sur sa poitrine. Je la laissais faire ne bougeant pas ma main.

Elle se rapprocha disant qu’avec Ward ce n'était pas possible pour elle de mettre en avant son bon côté. Celui qu'elle dissimulait sous son visage de petite aguicheuse violente et… Manipulatrice. Oui, il faut ajouter ça à l’histoire. Parce que c'était une manipulatrice. Entre Ward et elle, c'était entre celui qui manipulera mieux l’autre.

C'était ce que j'avais constaté en tout cas et sa petite phrase comme quoi un mec comme moi lui permettrait de révéler sa bonne facette me fit esquisser un sourire.

-Ça reste à voir ça...

Quant au fait que personne ne voulait lui donner une chance d'être différente, elle disait que, peut-être moi, je pourrais la lui donner, cette chance.

C'était un jeu dangereux...

Mais je soufflais tout de même presque contre ses lèvres.

-Peut-être...

Mais si elle avait bel et bien un bon fond, dont elle avait conscience, en plus, alors, pourquoi elle était avec Ward ? Pourquoi toujours revenir vers lui ? Elle haussa les épaules… Et me demanda ce que je voyais en la regardant. Elle tourna sur elle-même avant de faire le constat de sa propre personne. Une enveloppe vide impossible à gérer. Je levai un sourcil. Ward, visiblement, avait suffisamment laissé sa marque pour qu’A.J. soit comme… Lié à lui ? Non, pire, elle lui appartenait. Comme un objet.

-Et ben, c’est bien dommage… Je ne souhaite à aucune fille d’appartenir à ce type. Même si, je suis certain qu’avec un peu de volonté et d’envie, tu pourrais te défaire de lui…

A considérer que se défaire de lui n’était pas synonyme de meurtre. Je ne pouvais pas en être certain dans le cas de Ward…

Mais visiblement, A.J. n’essayais même pas.

Bref, il fallait que je décide ce que j’allais faire d’A.J…. La foutre dehors ou non. Et je devais avouer que je ne savais pas vraiment sur quel pied danser… Même si elle menaçait de faire des éclats si jamais je la foutais dehors. Je pensais bien que si je faisais ça, elle allait aller dire à Fleming que je me l’étais fait et je validerais, ainsi, mon ticket pour le cimetière. Même si A.J. prétendait que je pourrais carrément prouver, grâce aux témoins, que je l’avais foutue dehors sans me la faire. Je ricanai.

-Ouais… Les témoins… Et Ward croira qui ? Les Los Diablos ici présent ou toi ? A ton avis, A.J. ?

Le truc c’est qu’il croira ce qu’il voudra et si ça lui donnait une raison de me tuer alors, il croira A.J.. L’équation était simple. Quant à ce que j’avais à perdre...

-La vie, tiens… Ce qui est déjà pas mal comme perte, je trouve.

Alors, je conclus en disant que, tant qu’à faire, autant me faire A.J… Mourir pour quelque chose, en gros. Ce qui la fit rire, bien sûr. J’esquissai un sourire franc.

Elle prétendait que je n’allais pas mourir. Qu’elle n’allait rien dire… Que j’étais précieux. J’esquissai un petit sourire.

-Et je dois croire ça ?

Ouais, je n’y croyais pas… D’un seul coup, j’étais précieux ? Je voyais là, chez A.J., un moyen que je craque. Que je me dise que la voie était libre.

En gros, je ne croyais pas vraiment à sa promesse. Mais, malgré que je ne la croyais pas, je gardais ma main sur sa hanche, là où elle l’avait placée. Pourquoi ? Parce que je partais toujours du principe que rien que le fait que j’ai parlé à A.J. me mettait en danger… Et que, donc, autant en profiter, non ? Alonso le savait certainement aussi… Mais d’ici, je ne pouvais pas voir son inquiétude…

A.J. déclara qu’elle pouvait être gentille. Tant que je la laissais être vilaine au lit. J’éclatai de rire.

-Au lit, ça me va.

Oui, je ne savais pas du tout à quoi je m’exposais en disant ça. Je n’étais pas au courant, réellement, des tendances d’A.J..

Et c’est dans la suite de la conversation que je pus voir tout son talent de manipulatrice alors qu’elle me demanda si, moi, j’allais saisir l’occasion. J’esquissai un petit sourire avant de boire une gorgée de bière.

-Peut-être bien… Je crois que je suis assez tête-brûlée pour ça.

Mais avant, je voulais la preuve qu’elle pouvait être gentille. Et elle m’en fit une preuve… Enfin… Une preuve qui me fit littéralement éclater de rire tellement c’était lamentable. Elle avait bel et bien fait un compliment à une autre fille mais… En disant, au passage, qu’elle était grosse… Et quand elle se retourna vers moi, toute fière, je ne réussis pas, tout de suite à me reprendre tellement je riais.

Alors que la fille à qui elle venait de faire le compliment la regardait avec un regard noir.

-Bordel, c’était lamentable.

Je disais ça en riant avant de me reprendre.

-Est-ce que tu connais la définition du tact ? Et bien c’est ce qu’il faut toujours utiliser pour causer aux gens… Sinon, ben…

Ben, ils s’énervent… Comme la fille, d’ailleurs, qui ne tarda pas à me lancer un :

-Vire-là d’ici, Finan. Son mec n’est pas là alors elle n’a rien n’à foutre ici.

C’était vrai… Elle n’avait pas tort… Et quand je me repris. J’achevai ma bière avant de sourire à A.J..

-Bon, pour la gentillesse, il y a encore du travail… Mais c’est mieux que les autres jours.

Difficile de faire pire. Je souriais toujours.

-Mais je vais quand même saisir l’occasion… De toute façon, qu’est-ce que je risque, A.J. ? De me faire tuer par Ward ? Je le risque déjà, rien qu’en te parlant…

J’approchai mon visage du sien.

-Et si tu le dis à Fleming… Je saurais que tu es aussi pourrie que lui… Donc...

Je soufflai contre ses lèvres.

-Donc, tu choisis… On passe la soirée ici, ensemble… Ou on s’en va. C’est comme tu veux…

Alonso allait sûrement rouler des yeux… Mais il savait que je gérais…

@ Billy Lighter

J’avais vraiment envie de m’amuser, je tournais en rond dans mon appartement, c’était d’un ennui mortel et Finan semblait assez réceptif ce qui me donnait envie de pousser un petit peu plus loin ma chance et de voir où cela pouvait nous mener. Après tout, nous ne vivons qu’une seule fois, pas vrai ? Et je suis du genre à vivre à deux cent à l’heure. Je voulais le convaincre de ma bonne foi, et je jouais les cartes qu’il fallait, allant même jusqu’à lui dire qu’avec un mec comme lui, ce serait plus facile de montrer cette facette de ma personnalité que je ne peux jamais laisser ressortir en présence de Ward.

Je le touchais, je me tenais près de lui, je l’aguichais, clairement, pourquoi je ferais dans la subtilité ? Nous étions tous les deux adultes et libres de toutes attaches que je sache, bien que dans mon cas, ça ne l’était jamais vraiment parce que Ward revenait toujours vers moi et que cette fois ne ferait pas exception.

Seulement, Finan n’était pas si dupe.

J’aimais ça.

Il voulait savoir pourquoi je retournais toujours auprès de Ward si je ne me sentais pas si bien que ça auprès de lui et je lui répondis la vérité en y ajoutant plus d’effet dramatique, parce que sinon ce n’était pas autant convainquant.  Et sa réponse me permis de croire que j’avais atteint ma cible.

- La vie n’est pas une partie d’échec, chéri. Je fais ce qu’il faut pour survivre, c’est pas moi qui va t’apprendre ça !

Lui aussi distribuait les coups pour se maintenir au dessus de la pile. Nous faisons tous ça, les plus faibles coulent au fond et je m’étais promis il y a longtemps de cela que jamais ça ne m’arriverais. J’étais une battante, cinglée et complètement assumée.

Finan et moi nous étions plutôt bien rapprochés, c’était bon signe.

Je lui promis même de ne rien dire, si Ward venait qu’à l’apprendre, tout le monde ici pourrait dire que Finan ne m’a pas touché et ce qu’il en dit me fit éclater de rire.

- Mouais… pas faux !

Bon d’accord, Ward ne croira rien d’autre que ce qu’il a envie de croire.

- Tu ne la perdras pas, au contraire tu peux la vivre à fond.

Il ne mourra pas, en tous les cas, pas à cause de moi. Parfois, il m’arrive de savoir ce que je fais et de ne pas expressément vouloir  faire mal à Ward. Il n’est pas la ce soir, ce qu’il ne saura pas ne lui fera donc aucun mal.  Et puis, je tentais de flatter un peu Finan en disant qu’il était précieux.

- Si tu veux le croire. Je ne t’oblige à rien.

Il n’allait pas me mettre à la porte, au contraire. J’avais l’occasion de prouver que je savais être gentille et je lui fis une première démonstration en complimentant une grassouillette sur son t-shirt, ce qu’on appel dans le jargons : un complimerde.

- Bah… Quoi ?  Il est chouette son t-shirt ! C’est vrai !

Je sais, je n’avais pas besoin de la traiter de grosse mais c’est ce qu’elle est. Je suis certaine que lorsqu’elle recule, il y a une petite sonnerie d’alarme.

- Oula, bébé phoque n’est pas contente, on dirait…

Elle voulait que Finan me foute à la porte, ce qu’elle pouvait être susceptible !  je roulais des yeux en me collant d’avantage a Finan comme pour lui montre, à boule de gomme, que je n’avais pas peur d’elle et que ce soir, j’avais encore de la protection et ce dernier me dit alors qu’il allait saisir sa chance, qu’il ne risquait rien de plus que ce qu’il ne risque déjà.

- Voilà… On ne vit qu’une fois, l’irlandais !

Il murmurait contre mes lèvres tant nous étions près l’un de l’autre, ça me chatouillais partout en dedans tant c’était excitant.

- Shhhh… ne dis rien deplus…

Je passais le bout de ma langue sur ses lèvres.

- Amène-moi chez toi, à moins que tu ne demeures encore chez tes parents.

Parce que je n’allais pas me retenir et que de prendre le café demain matin serait un peu gênant, pas pour moi, mais pour eux.

@ Billy Lighter

Je cherchais à comprendre ce qui poussait A.J. à rester avec Ward mais elle me balança la carte de la survie. Elle faisait ce qu’il faut pour survivre. Comme nous tous. Elle n’avait pas tort. Je pouvais le lui accorder…

-Tu as une drôle de façon d’essayer de survivre…

Je ne savais pas ce qui l’avait conduit dans les filets de Ward mais y tomber était la moins bonne façon de survivre. Quoi que… Tout était relatif finalement. Mais maintenant, elle semblait comme prisonnière mais je n’étais pas stupide au point de me dire qu’elle détestait ça. Non. Elle adorait ça. J’en étais certain.

Elle avançait alors que je ne risquais rien si je la touchais. Qu’elle ne dirait rien à Ward. Mais, moi, j’étais certain que Ward penserait de toute façon ce qu’il voulait en fonction de ce qu’il entendrait. Elle confirma. Mais ça ne l’empêchait pas de dire que je ne perdrais pas la vie et qu’au contraire j’allais la vivre à fond. Je ricanai.

-Ouais… La vivre à fond… Et puis, mourir jeune.

Parce que j’aimais vivre à fond mais je n’avais pas envie de mourir. Surtout pas à cause de Ward Fleming…

Mais A.J. disait qu’il ne saura rien de tout ça… Que j’étais précieux. Bref, elle me baratinait et je n’en croyais pas un seul mot. Elle n’insista pas vraiment. De toute façon, ça ne servirait à rien…

Mais j’étais d’humeur joueuse… Alors, pourquoi pas lui laisser une chance ? Mais pour ça, elle devait me montrer qu’elle avait la capacité d’être gentille…

Elle me fit alors une démonstration plutôt lamentable qui ne manqua pas de me faire rire.

-Ouais, il est cool son t-shirt… Mais je crois que le commentaire sur son poids ne lui a pas vraiment plu.

Et, pour cause, la fille demanda à ce que je vire A.J. sur le champ. Comme si j’étais le sorteur de la fête… Ok… Je suis le sorteur de la fête, en quelque sorte. Mais… Je n’avais pas envie de sortir A.J.. Pourquoi ? Parce que notre proximité me rendait dingue et aussi parce que si je la sortais, j’étais certain d’avoir Fleming sur le dos le lendemain. A.J. ne manquera pas de se venger. Je la voyais bien venir.

Du coup, A.J. en rajouta en l’appelant bébé phoque.

-Shhhh… Si tu continues, c’est Alonso qui te foutra dehors. Et je ne pourrais rien faire pour toi.

Ou il me demandera de le faire. Et si c’est le cas, je n’aurais pas d’autre choix que de le faire.

Et en fin de compte, je décidai de jouer le jeu… De toute façon, je risquais déjà la mort allant autant en profiter. Puis, soyons franc… Si je me méfiais de Fleming, je n’avais pas pour autant peur de lui. C’était un être humain, comme moi… Il était tout aussi vulnérable et je savais me défendre.

Il le savait.

Et il savait que j’avais bien plus d’alliés que lui. Il n’était pas stupide à ce point.

Et tout ça semblait plaire à A.J. qui, maintenant, murmurais, elle aussi, contre mes lèvres. On ne vivait qu’une fois…

-C’est bien ça le problème.

Si on vivait plusieurs fois, je n’hésiterais pas tant… Et je n’avais aucune confiance en A.J.. Aucun…

Mais… Il n’y avait rien n’à faire. Je ne pouvais pas résister. Surtout quand elle m’intima de ne plus rien dire avant de passer sa langue sur mes lèvres me faisant me mordre la lèvre.

Elle voulait qu’on aille chez moi… Je rigolai un peu à ce qu’elle disait avant de m’arrêter subitement de rire et de souffler.

-Mes parents sont morts…

Je n’avais plus aucune famille. Il ne me restait que les Los Diablos. Oh, j’avais bien de la famille en Irlande… Mais visiblement, ils ne voulaient pas de moi. Sinon, je n’aurais pas fini à l’orphelinat à la mort de mon père.

-Je vis seul dans un taudis.

Je dis ça avant de sourire un peu.

-Allons-y alors.

Je me dégageai un peu avant de lui faire signe de me suivre. Alonso, me suivait du regard et je pouvais presque l’entendre soupirer jusqu’ici. Mais il ne dira rien… Il savait que j’étais un grand garçon.

On sortit de l’entrepôt pour reprendre ma voiture. Une fois à l’intérieur, je démarrai pour me diriger jusqu’à chez moi.

-Je fais peut-être la connerie de ma vie… Si jamais tu vois ma photo dans la rubrique nécrologie, c’est que c’était une connerie.

Une connerie de jeunesse… Je n’avais que 23 ans… Et l’esprit qui allait avec, visiblement.

Mon appartement n’était pas loin. A cinq minutes en voiture. Alors, on fut vite à l’intérieur. Ce n’était jamais qu’un trois pièce très petit et, surtout, pas mal délabré. J’avais une salle de bain minuscule, une chambre et une pièce à vivre qui faisait à la fois cuisine et salon. C’était là que trainait mes instruments. Une guitare et une basse ainsi qu’un ampli. Je n’avais pas encore rassemblé assez d’argent pour me payer une batterie.

Et c’était un peu le bordel aussi…

-C’est chez moi. J’imagine que Fleming n’a pas vraiment un meilleur appart’…

Il était payé autant que moi, alors… Même s’il parait qu’avant, il était bien mieux payé…

Je me tournai vers A.J. la laissant prendre ses marques.

-Tu peux toucher à tout… Sauf aux instruments. Ça, c’est défendu.

J’étais catégorique là-dessus.

@ Billy Lighter

Nous ne vivons qu’une seule fois, pourquoi se priver de certaines expériences puisque de toute façon, nous allons mourir, au bout du compte ? Dans la bouche de Finan, vivre à fond et mourir jeune semblait être une fatalité alors qu’il n’en était rien. Il ne comprenait rien. La mort n’est qu’une étape dans ce foutoir. Il pourrait prendre toute les précautions et mourir bêtement renversé par une voiture.

- Naître à l’aube pour mourir la nuit, c’est ma devise.

Je tentais de lui faire la démonstration de ma capacité à être sympathique alors je complimentais une grosse sur son t-shirt mais ça ne sembla pas passer. Elle voulait même que Finan me jette dehors, ce n’était pas un peu extrême ? J’avais fait un effort et elle devait en être consciente, aussi, qu’elle ne pourrait pas passer entre deux voitures stationnées en parallèles !

- Ok, ok ! J’arrête mais tu sais que j’ai raison ! Elle est grosse, ça ne l’empêche pas d’être mignonne.

Avec un sac de papier brun sur la tête, elle serait clairement très belle ! Je devais me calmer, faute de quoi, Alonso allait me virer lui-même mais, allez savoir pourquoi, j’avais la ferme impression qui si ça arrivait, je ne partirais pas toute seule… Alors je m’en foutais un peu, pour dire vrai.

La nuit était jeune et elle nous appartenait, je ne comprenais pas pourquoi Finan jouait autant de finesse pour esquiver les perches que je lui tendais. Il disait qu’il ne voulait pas subir le retour de flamme de Ward mais, pourquoi s’en soucier puisqu’il n’est pas là ce soir et qu’en plus, il en  meurt d’envie, Ça se sent, il transpire d’excitation à mon contact. Je ne fais que passer le bout de ma langue sur ses lèvres et c’est limite si je n’ai pas déjà son érection entre mes cuisses.

Il pose les options.

Rester ici ou s’en aller.

Je lui demandais de m’amener chez lui, sauf s’il ne vivait pas seul, avec une petite amie, qui sait, ou encore avec ses parents. Alors là, je préférais l’amener chez moi bien que c’était beaucoup plus risquer de voir débarquer Ward en plein  milieu d’une baise torride ou au petit matin après s’être endormit l’un contre l’autre, épuisé d’avoir tout donné pendant la nuit.

- Je ne savais pas pour tes parents.

Je n’avais pas d’attaches envers les miens, ça ne m’empêchais pas d’être désolée pour ceux de Finan parce que ce que je voyais là dedans, c’était une forme d’abandon er ça… je ne savais pas dealer avec ça.

Finan m’amena donc chez lui, un taudis qu’il disait non sans mentionner avant notre départ que si je voyais sa tête parmi les morts dans le journal, c’était parce qu’il avait fait la plus grosse connerie de toute sa vie.

- Tant qu’à faire une connerie, aussi bien qu’elle soit mémorable, non ?

Son taudis n’en était pas vraiment un. Il vivait dans un appartement modeste mais il avait tout ce qu’il avait besoin pour vivre. C’était loin d’être aussi confortable que chez moi ou chez Ward mais ce n’était pas non plus aussi crade qu’un caniveau.

J’avais le droit de toucher a tout, sauf à ses instruments.

- Ça tombe bien, ils ne m’intéressent pas !

Alors que lui…

Lui j’en bavais d’envie ! Je ne fis ni une ni deux pour me plaquer contre lui jusqu’à le faire se retrouver entre moi et un mur et, après un baiser brûlant, je me laissais descendre jusqu’à me mettre debout sur mes genoux et j’ouvris son pantalon.  Je le caressais tout en le regardant, ça me faisais rigoler de le voir prendre son pied alors que je ne faisais rien de plus que de le branler d’une main ferme. Pauvre petite chose fragile, je n’allais pas le faire attendre d’avantage avant de le prendre en bouche et de lui montrer que je n’avais pas qu’une grande gueule avec les mots.

@ Billy Lighter

Naitre à l’aube pour mourir la nuit. C’était poétique. Et une preuve qu’A.J. n’avait pas peur de mourir. Ça se voyait, dans chacun de ses actes. Ça se voyait, même, dans sa relation avec Fleming. Elle n’avait vraiment pas peur de crever.

Ce n’était pas mon cas. Moi, je n’avais pas envie de mourir.

Elle me montra, ensuite, ses capacités à être gentille mais ce fut loin d’être un franc succès. En réalité, c’était même un gros fiasco. Mais le pire, c’est qu’elle en rajoute une couche quand l’autre fille, évidemment vexée, me demanda de la foutre dehors. Chose que je ne fis pas même si je fis comprendre à A.J. qu’elle risquait de se faire virer par Alonso si elle  n’arrêtait pas de provoquer.

Elle arrêta… Mais disais qu’elle avait quand même raison. En gros, elle pensait que la fille était grosse mais que ça ne l’empêchait pas d’être mignonne. Je rigolai.

-Il y a des vérités pas toujours bonnes en à entendre.

Finalement, je me rendis compte que je tombais doucement dans les filets d’A.J.. L’avantage, c’était que j’en étais conscient et que je le faisais en connaissance de cause. Mais je ne pouvais pas résister et, finalement, je lui proposai de partir ou de rester. Avec moi, bien sûr, dans les deux cas.

Elle accepta de partir demandant à aller chez moi si et seulement si je n’habitais pas chez mes parents.

Mes parents étaient morts…

Elle en était désolée. Et si j’aurais pu croire qu’elle disait ça pour la forme, je la sentais comme extrêmement sincère. C’était comme si, pour la première fois, je voyais son fameux bon côté sans même qu’elle ne s’en aperçoive, très certainement.

-C’est rien… Ça date…

Mon père était mort il y a 11 ans et ma mère il y a 19 ans. Donc, oui, ça datait.

Mais pas le temps de se morfondre, j’emmenai A.J. jusqu’à ma voiture là où je déclarais que je faisais peut-être la connerie de ma vie. Et elle répondit d’une façon qui me fit ricaner.

-Ouais, c’est pas faux.

Elle n’avait pas tort et je ne tardai, donc, pas à la faire grimper jusqu’à mon appartement qui n’était pas grandiose mais qui me donnait un toit, ce qui était déjà pas mal.

Je donnai alors le droit à A.J. de toucher à tout… Sauf à mes instruments. Une instruction qu’elle n’aura pas de mal à suivre vu qu’elle n’était pas intéressée par mes instruments.

-Parfait.

Et je n’eus le temps que de dire ça avant qu’elle ne m’embrasse avec une telle fougue que je fus vite plaqué contre le mur derrière moi. Elle n’avait pas attendu une seule minute avant de s’y mettre… Elle avait de la fougue, A.J.. Et je lui rendis son baiser avant qu’elle ne se mette à genoux. Je savais ce qui allait m’attendre et je fermai déjà les yeux me mordant la lèvre alors qu’elle commença à y aller de sa main ferme. Je gémis un peu avant de me mordre encore plus la lèvre quand elle mit mon sexe en bouche. Je bougeai un peu pour aller au même rythme qu’elle. Mes mains se perdirent dans ses cheveux blonds qui étaient, maintenant, complètement décoiffé.

Mes yeux étaient toujours fermés et je bougeai plus vite. Et quand je sentis que j’allais abdiquer je lâchai un :

-Remonte.

Entre deux souffles de plaisir.

Quand elle s’exécute, je l’embrassai fougueusement avant d’échanger nos place et de la planquer, à mon tour, contre le mur. Je descendis ma main jusqu’à son pantalon pour l’ouvrir et je descendre avant d’enlever son t-shirt, sa culotte et son soutien-gorge, dans des mouvements qui montrait que j’avais envie d’elle.

Je l’embrassai à nouveau planquant mon corps contre le sien alors qu’entre temps que j’étais, aussi débarrasser de mon t-shirt. Mon sexe frottait le sien alors que nos baisers étaient de plus en plus… Violent ? Ouais… Elle y mettait de la violence.

-Ma chambre…

C’est ce que je soufflai entre deux baisers avant que je ne l’emmène dans ma chambre.

@ Billy Lighter

Après que j’eu démontré que je savais être sympathique et l’évidence de mon échec, Finan accepta ma proposition de s’en aller ailleurs. Nous n’avions pas besoin de toute cette bande de nazes pour passer du bon temps lui et moi et, même, je préférais être seule avec lui. Ward avait certainement quelques têtes sur qui il pouvait compter ici et qui n’hésiteraient pas à lui dire que Finan avait flirté avec moi.  Je n’avais pas mentis quand je lui avais dit que je ne dirais rien à Ward.

J’avais réellement l’intention de garder ça secret.

Pourquoi ?

Parce que j’avais la certitude que Ward avait son propre jardin secret qu’il labourait allégrement à chaque fois qu’il en avait l’occasion et qu’il ne m’en disait rien parce qu’il savait qu’il ne faudrait pas grand chose pour que j’explose. De l’imaginer dans les bras d’une autre me faisait mal aussi sûrement qu’il ne supportait pas de me voir avec un autre.

Ward et moi c’est une relation d’amour-haine.

Ce soir, j’ai envie d’essayer autre chose même si je sais que je ne vais pas y adhérer pour plus qu’une nuit.  Finan m’offre l’occasion d’essayer, je vais jouer le jeu et voir où cela va nous mener parce que, même si j’ai dit que je n’en ferais pas une habitude, cela pourrait quand même être agréable de temps en temps.

Une fois chez lui, et lui seul car Dieu merci il ne demeurait pas avec ses parents dont j’appris a regret leur décès,  je ne tardais pas à le plaquer contre un mur et à m’agenouiller devant lui pour le prendre en bouche et lui donner une bonne raison d’invoquer tous les Saints du ciel et de les faire tomber de leur nuage.  Et sans grande surprise, ça ne prit pas longtemps pour qu’il me supplie de remonter et qu’il prenne le dessus sur moi, faisant sauter mes vêtements autant que les siens trahissant ainsi son impatience.

Je ne pouvais cacher que j’avais moi aussi très envie de lui et puis c’était flatteur de voir qu’un mec autre que Ward pouvait aussi avoir envie de moi. Je me trompe peut-être mais Finan me donnait l’impression qu’il me voulait pas que pour mon physique. Ce n’était pas de l’amour, rien de plus que deux adultes consentants qui s’envoient en l’air mais ça allait au-delà de l’apparence physique. Peut-être quelque part pour marcher dans les plates bandes de Ward, un truc de mâle, de territoires piétinés, allez savoir !

Et puis je m’en foutais, au fond, de ses raisons de me mettre dans son lit, puisque c’est bien là qu’on allait le faire, et non contre le mur de son salon.

- Ouais, ta chambre !

Je me hissais à lui pour qu’il me soulève et qu’il m’amène au septième ciel dans sa chambre et, une fois là, je me laissais tomber sur son lit après avoir brisé l’étreinte de mes bras et de mes jambes et lui fit signe de me rejoindre ce qu’il fit sans se faire prier. Je le tenu contre moi, le temps de s’embrasser jusqu’à en perdre le souffle, de devoir inspirer profondément chaque fois et de reprendre. Je laissais tout de même libre court à mes pulsions en le griffant sans y mettre cependant autant de fougue qu’avec Ward. Je ne voulais pas non plus le faire fuir.  Comme plus tôt contre le mur, son sexe durement érigé frottait contre le mien et me faisais souffler d’impatience. Pour dire la vérité, Finan a été plus gâté par la nature que Ward et je me délectais d’avance de toutes les sensations qu’il allait me procurer.  Je jouais du bassin, comme pour l’inciter à me prendre sans plus attendre, j’étais toute prête pour lui, mouillée et chaude et la nuit nous appartenait, rien ne nous empêchait de recommencer encore autant de fois que nous en avions envie.

Je ne tenais plus l’attente, je glissais donc une main entre nous pour le guider et le faire entrer en moi en cambrant des hanches. Je criais de plaisir, il allait me faire perdre la tête en un rien de temps, cet étalon ! Et dans le feu de l’action, je guidais l’une de ses mains sur ma gorge pour qu’il m’étrangle, c’était l’habitude, ce comment je faisais toujours l’amour.

- Si je perds connaissance, faut pas que tu arrête !, lui murmurais-je entre deux gémissements.

@ Billy Lighter

A.J. n’était pas le genre de fille à me faire languir. Non, à peine on était arrivé chez moi qu’elle m’embrassa avec fougue avant de commencer à jouer avec mes sens jusqu’à me faire littéralement perdre la tête. Je ne m’attendais pas à tant d’ardeur… J’aurais dû pourtant… Si Ward s’y est attaché au point d’y revenir à chaque fois c’était pour une raison… Et je savais, de la part des filles qu’il se faisait, que c’était loin d’être un tendre au lit. Très loin même…

Du coup, j’imaginais qu’A.J. était du même acabit… Ou qu’elle savait encaisser. En tout cas, je mentirais si je disais que je n’aimais pas ça. J’adorais ça.

Jusqu’ici j’adorais ça.

Après l’avoir plaqué contre le mur pour nous débarrasser de nos vêtements tout en profitant de ses lèvres, j’avais envie d’aller à ma chambre. On y serait mille fois mieux que contre le mur. Et elle accepta se hissant sur moi pour que je la porte jusque-là. Je la soutenais ouvrant la porte, déjà entrouverte, avec mon pieds avant qu’on arrive dans ma chambre tout autant en bordel que le reste de mon appartement.

Elle se laissa alors tomber sur le lit me faisant signe de la rejoindre. Mais je pris quelques secondes le temps de profiter de la vision qu’elle me donnait de son corps nu avant de grimper sur le lit où elle attira mes lèvres aux siennes pour un long baiser passionné. Ma langue jouait avec la sienne jusqu’à-ce qu’on doive briser le baiser par manque de souffle. A aucun moment alors que je profitais largement d’A.J., je ne pensais que j’étais en train, certainement, de signer mon arrêt de mort.

En s’embrassait sans relâche alors que je fus surpris au moment où elle griffa mon dos sans vraiment de retenue. Je gémis contre ses lèvres plus par surprise qu’à cause de la douleur. Mais je ne me laissai pas vraiment démonter… Par vengeance, je mordis sa lèvres à la fin d’un de nos énièmes baisers ou je martyrisai le bout de ses seins de mes doigts pour, le reste du temps, n’y aller que de caresses plus tendre.

Nos corps se frottaient et je sentais qu’A.J. brûlait d’impatience d’en sentir plus. Mais j’attendais… Pourquoi ? Pour la torturer encore un peu et, aussi, parce que je ne voulais pas que ça finisse trop vite. Je voulais bien profiter de ce moment où je marchais sur le territoire de Fleming. Parce que c’était une satisfaction en soi même si c’était une satisfaction qui pourrait me conduire au cimetière.

Finalement, A.J. n’en pouvait plus et guida mon sexe vers le sien. Je la pénétrai et elle cria de plaisir alors que je lâchai un gémissement étouffé. Je commençai à aller et venir en elle. Pas encore à un rythme effréné mais à un bon rythme de quoi m’arracher un tas de sensation agréables.

Puis… A.J. guida ma main à sa gorge et…

Quoi ?

Elle voulait que je l’étrangle ? Et que je continue même si elle perdait connaissance ?

La demande me fit ralentir le rythme malgré moi alors qu’elle venait, littéralement, de me déstabiliser.

Je n’arrêtai pas de bouger en elle, cela dit, et j’approchai ma bouche de son oreille pour arriver à souffler :

-Je ne peux pas faire ça.

Mais… Mais le plaisir continua de grimper et je gémis gardant ma main à son cou pour serrer un peu… Pas assez pour totalement la priver d’air… Mais assez pour que je prenne appuis pour y aller plus fort et plus loin en elle.

Et, à force, je finis par atteindre l’orgasme serrant un peu plus fort à ce moment-là avant de lâcher son cou.

Je secouai la tête allant et venant encore doucement avant de me laisser tomber à ses côtés. Je reprenais mon souffle regardant le plafond n’osant pas vraiment regarder les possibles marques que je lui avais plus que certainement laissées.

-Tu sais que tu es cinglée ?

Elle le savais très certainement.

-Comment tu as fait pour tenir en vie jusqu’ici ?

Parce que si c’était ça son trip alors je me demandais comment Fleming ne l’avait pas encore tuée. Ne serait-ce que par inadvertance.

Et puis…

J’avais laissé des marques ?

Mes yeux s’écarquillèrent.

-Et merde !

C’est ce que je lâchai tournant ma tête vers A.J. alors que, maintenant, mon visage montrait mon inquiétude. Pas pour elle… Mais pour moi !

@ Billy Lighter

Finan s’avérait être un amant extraordinairement doué et pas que ! Ce qu’il cachait dans le pantalon tenait du gros calibre, moi qui pensais être servie avec Ward, je n’avais encore rien vue, même dans mes rêves les plus fous.  À chaque coup de bassin, il me propulsait dans des sommets de plaisirs toujours plus haut, toujours plus intense. Me m’accrochais à lui, lui griffait le dos aussi, jamais comme je l’aurais fait avec Ward mais assez pour lui laisser de belles traces.

Sa réaction me fit rigoler. Pourquoi dissimuler ses gémissements en m’embrassant alors qu’il pouvait vivre intensément toutes ces sensations ? C’était nouveau pour lui ?  Je refusais de croire qu’il n’avait jamais exploré le côté obscure du sexe, celui qui fait mal. À un moment où un autre, nous essayons tous de repousser nos limites, de jouer avec, essayer des trucs nouveaux.

Finan est beaucoup trop gentil, beaucoup trop doux malgré qu’il m’arrache de puissant gémissement, ça reste bon, de le sentir suer sur moi, sentir son sexe tressaillir en moi.  Je guide donc ensuite sa main jusque sur ma gorge, il est temps de passer aux choses sérieuses.  Je lui demande de serrer, de ne pas se gêner, c’est ce que ça sous entends quand j’ajoute que si je perds connaissance, il ne doit surtout pas s’arrêter.

Mais la tête qu’il tire ensuite prouve qu’il n’est pas prêt, j’ai  même peur qu’il s’arrête mais il fini par se reprendre et même s’il confesse ne pas pouvoir faire ça, dans l’action, le rythme augmente et ses doigts se resserrent autour de ma gorge, d’abord comme une franche poignée de main puis ensuite, de plus en plus fort, assez pour que ma déglutition ne se fasse plus et que mes bronches commencent  à picoter. Je ne ressentis pas d’engourdissement mais l’orgasme fut quand même puissant, fabuleux.

- Oui mais je suis jolie, aussi !

Je sais que je suis cinglée, mais pas encore assez pour prétendre le contraire.

- J’en sais rien, je ne fais pas exprès !

Je m’étire et me retourne pour m’allongée sur mon flanc et regarder Finan qui, soudainement semble prendre peur et s’exclame.

Quoi ?

Mais quoi ?

Je me retourne même pour regarder derrière moi, presque certaine d’y voir Ward nous pointer un flingue dessus mais il n’y a personne sauf un paquet de fringues malhabilement suspendues à un crochet fixé derrière la porte de sa chambre.

- Si tu as peur que je tombe enceinte, t’en fait pas, ça n’arrivera pas et si ça devait être le cas, je ne vais pas attendre pour rejeté le petit poisson à la mer, te tracasse pas avec ça.

Il me jouait le coup de la détresse, le mec qui vient de réalisé un peu trop tard ce qu’il vient de faire, comme s’il venait de dessaouler abruptement. Je me redressais un peu dans le lit, pour me relever sur un coude et le regarder.

- Calme toi et parles moi. Je suis peut-être cinglée mais psy, c’est mon métier !

@ Billy Lighter

Je ne pouvais pas nier qu’A.J. était extrêmement douée. Elle bougeait sous moi et criait d'une façon tellement irrésistible que ça me donnait simplement envie de lui en donner plus.

Mais A.J. était aussi une amante violente. Elle n'hésitait pas à griffer me procurant des sensations nouvelles mais... Moins désagréable que je ne l'aurais cru... J'avais l'habitude des filles gentille. Celles qui cherchaient plus du réconfort que de la violence... Mais A.J. n'était pas ce genre de fille. Elle, elle semblait aimer faire mal...

Et avoir mal aussi...

Parce qu'elle ne tarda pas à me faire comprendre qu'elle voulait que je l'étrangle. Je refusais. Je ne pouvais pas faire ça... pourtant, elle attirait tellement mes sens que je ne réussis pas à me retenir de serrer quand même, si bien que quand l’orgasme me faucha je serais bien plus fort que je ne l'aurais imaginé ou même voulu.

Je conclu, une fois à ses côtés à reprendre mon souffle, qu'elle était cinglée... Et je rigolai un peu quand elle ajouta qu'elle était jolie aussi.

-Ouais, c'est vrai...

C'est bien ça le malheur... La copine de Fleming aurait été moche, j'aurais pu y résister. Mais ce n'était pas le cas.

Par contre avec ses tendances, je me demandais bien  comment elle avait fait pour survivre jusqu'ici... Elle disait qu'elle n'en savait rien... Qu'elle ne l'avait pas faire exprès. Je levai un sourcil, perplexe.

-Quoi de rester en vie? Dit comme ça, on dirait que tu veux mourir...

C'était peut-être le cas... Elle était cinglée après tout...

Et, alors que je reprenais peu à peu mes esprits, je me rendis compte que j'avais certainement fait une grosse connerie en étranglant A.J... Des marques... Ça allait laisser des marques... Je s’exclamai alors que A.J. sembla essayer de comprendre pourquoi j'étais, soudain, si effrayé.

Parce que si Fleming voyait les marques, j'étais mort... Ou ; en tout cas, quelqu'un mourra et je ne voulais pas, non plus, qu'un innocent meurt pour moi...

Et des marques, elle en avait, je le vis quand elle se tourna vers moi en disant que si j'avais peur qu'elle tombe enceinte, je pouvais me calmer tout de suite. Je secouais de la tête.

-Non c'est pas ça... C'est...

Mes mots restèrent coincés et se coincèrent encore plus quand A.J. déclara être psy.

Que?

Quoi?

Je levai un sourcil.

-Tu es psy? Tu te fous de moi ou quoi? Tu es psy et tu n'as pas vu que ton foutu petit-ami est un psychopathe ?

Je n'y croyais pas une seule seconde... Elle psy? Elle est cinglée...

Je me repris. Montrant du doigt son cou.

-Non… Ce qu'il y a c'est que je t’ai laissé des marques et que Ward va le voir. Je suis mort s'il voit ça et s'il ne sait pas que c’est moi, quelqu'un d’autre mourra. Dans tous les cas, j’ai signé mon arrêt de mort ou celui de quelqu’un.

Ouais... Quelqu'un qu’A.J. pourra choisir à sa guise... Ce qui est loin d’être rassurant. Mon visage s’assombri.

-Tu vas lui dire quoi A.J.?

Il fallait que je le sache.

@ Billy Lighter

Je n’aurais pas misé là-dessus en quittant la petite réunion des Los Diablos au bras de Finan mais ce dernier s’est avéré être un amant doué. Dans ses bras, je n’avais pas trouvé ce que je cherche dans ceux de Ward, c’était différent. Mieux ? J’en doute mais certes, c’était bon et j’ai jouie assez fort pour être satisfaite.  Et en prime, mon amant du soir me complimentait en disant que j’étais cinglée et que c’était étonnant que j’ai pu rester en vie ce à quoi je répliquais que je n’avais pas fais exprès. Je le regardais ensuite, un rien plus sérieuse en caressant sa joue du bout de mon index.

- On meurt tous un jour où l’autre, pas vrai ? Moi, j’ai choisis comment j’allais mourir. C’est Ward qui décidera quand.

C’était notre deal, ça pouvait arriver à n’importe quel moment.

La nuit était toute jeune encore, nous aurions bien le temps de remettre le couvert pour un second tour mais Finan prit subitement peur, comme s’il venait de réaliser avec qui il venait de coucher. Il pouvait bien être un éternel célibataire si toutes ses conquêtes devaient toutes le rassurer après coup ! Il aurait dû y penser avant, là, il était beaucoup trop tard, son sperme était encore tout chaud entre mes cuisses. Et s’il avait peur que je tombe enceinte, il pouvait se rassurer. De un, je prenais mes précautions parce que hors de question que ça m’arrive et qu’ensuite, si ça devait quand même se produire, je ferais en sorte que ça passe à la trappe assez rapidement, ni vu ni connu.

Mais ce n’était pas ça…

- C’est quoi alors ?

Il était quand même bien tombé, je suis psy, enfin j’y travail, j’étudie pour ça et j’y arriverai parce que je suis intelligente et que je sais me faufiler entre les mailles du système. Et être psy c’est parfait, c’est rare qu’on pense qu’un psy est cinglé. On croit simplement qu’il est doué parce qu’il force la réflexion.

- Si, et si. C’est pour ça que nous allons si bien ensemble.

Ce sont les marques qu’il m’avait apparemment fait au cou qui horrifiait Finan, mais je ne voyais toujours pas le problème avant qu’il ne m’expose son raisonnement qui  me fit rigoler. Je m’allongeais alors sur le dos en roulant des yeux et en chantonnant tout bas ‘’ blah blah blah’’

- On va tous crever un jour ou l’autre, Finan ! C’est la seule fin logique pour tout le monde alors on s’en fou qu’un innocent meurt demain plutôt que toi ! Non ?

Je soupirais parce que ça ne semblait pas rassurer Finan qui s’en fait un petit peu trop avec tout, toujours et que ça commence à me saouler. Ne passions-nous pas un bon moment ? Pourquoi fallait-il se casser la tête avant même d’avoir une raison de le faire.

- Tu ne m’as pas serré si fort que ça ! Je paris que demain, il n’y paraîtra plus rien et puis sinon, rien ne prouve que je verrai Ward. Il va avoir des gueules à éclater et je te rappel qu’on est plus ensemble, pour le moment.

Il s’était étonné que je sois toujours en vie il n’y a pas cinq minutes de ça et lui, il panique avant d’avoir une raison de paniquer. C’était plutôt sa survie qui est surprenante, parce qu’à stresser comme ça pour absolument rien, il va péter du cœur avant longtemps !

- Tu veux un bon moyen de te détendre, parce que je crois que tu en as besoin !

Sans attendre sa répondre, je grimpais sur lui, lui plaquant un baiser fougueux sur ses lèvres douces.

- Je vais te faire l’amour toute la nuit.

@ Billy Lighter

A.J. était autant cinglée qu'elle n’avait pas peur de mourir. Je le voyais dans son regard qu’elle ne mentait pas quand elle disait ça. Et quand elle ajouta, comme explication, qu'on allait tous mourir et que, pour elle, c'est Ward qui décidera quand, je frissonnai. Je le savais pas si mon frisson venait de sa caresse sur ma joue, de son ton sérieux ou encore du contenu de ses paroles... Mais, en tout cas, j'étais maintenant convaincu qu'elle n'était vraiment pas nette.

-Tu risque de mourir jeune alors...

C'était une triste constatation. Mais A.J. semblait convaincue de vouloir mourir ainsi... Je ne savais pas comment, dans sa vie, on pouvait en venir à laisser son destin entre les mains d'un psychopathe.

Mais avant que je ne puisse réfléchir à ça, je me rendis compte que je me suis mis tout seul dans la merde en étranglant A.J.... Et avant d’avoir le temps d'expliquer le pourquoi de ma panique, A.J. m'avouait être psy ce qui me fit m’exclamer alors que je ne comprenais pas qu'une psy puisse sortir avec un psychopathe sans s'en rendre compte... Mais, elle s'en rendait compte... Elle disait même que c'était pour ça qu'ils allaient si bien ensemble.

Parce qu'ils étaient pareil... A la différence qu’A.J. semblait en être parfaitement conscience. Elle savait qu'elle avait un grain... Elle savait qu'elle n'était pas normale. Alors que Ward, lui, détestait qu'on le réduise à ce terme... Comme s'il croyait son comportement normal ou même meilleur que celui du commun des mortels...

Ils étaient, quoi qu'il en soit complètement cinglés.

Je la regardai alors que mes lèvres se pincèrent.

-Tu es, donc, officiellement complètement cinglé.

Je finis par lui expliquer ma réaction mais elle semblait se foutre de moi au point que j'en fronçai les sourcils.

Elle finit par conclure qu'on allait tous mourir un jour... Que la mort d'un innocent demain ne sera pas fort important. Mes sourcils étaient toujours froncés.

-Non, on ne s'en fiche pas. Ce type qui mourra à ma place aura peut-être une famille, des enfants... Mais si tu es comme Ward, tu ne peux pas comprendre ça.

C'était ma conclusion alors que qu’elle était persuadée que les marques disparaîtront demain et que, de toute façon, Ward aura d'autres chats à fouetter. Je dis une moue.

-J’espère... De toute façon, le mal est fait...

Le reste n'était plus entre mes mains.

Visiblement, A.J. en avait marre de ma panique parce qu'elle ne tarda pas à dire que je devais me détendre..

Et elle en trouva le moyen en grimpant sur moi... Elle m'embrassa d'une telle manière que j'eus plus qu'envie de lui rendre son baiser.

Elle voulait repartir pour un tour. Plutôt pour plusieurs tours.  Au point où on en était ça ne fera pas grande différence. Puis si je dois le faire descendre demain autant en avoir profité.

-Profite de cette nuit alors parce qu’après celle-ci, tu peux rêver pour que je cède encore à tes avance.

Et après avoir dit ça, je la retournai pour me mettre au-dessus d'elle avant de l'embrasser fougueusement. Un baiser qui allait en appeler bien d'autres cette nuit.

Ma première et dernière nuit avec cette tare d’A.J..

@ Billy Lighter