Cette chance incroyable qui m’avait été offerte sur un plateau d’argent était sur le point de se concrétiser a l’approche des American Music Award. L’an dernier, alors que je débutais ma carrière d’animatrice, j’avais apprécié l’expérience d’interviewer les invités et nominés à leur arrivés sur le tapis rouge mais cette année, j’allais être à la barre même de la cérémonie puisque j’en serais l’animatrice.

Si l’honneur était grand,  l’ampleur du travail à accomplir l’était tout autant.  J’avais beaucoup, énormément même, de texte à mémoriser, des chansons à apprendre et pratiquer tout comme je devais me soumettre à un grands nombres d’essayages de robes et autre que je devrais porter pour ce grand soir de célébration de la musique.

Tout le monde travaillait d’arrache-pied pour faire de ce gala, une soirée mémorable et irréprochable.  Il fallait donc que tout soit parfait en tout point ce qui était loin d’être simple avec tout ce qui devait être coordonner entre les différents numéros qui seraient présentés ce soir là, ceux préparé par l’équipe des American Music Award et ce que certains artistes en nominations offriraient au public tout au long de la soirée.  Et pour ajouter un stress supplémentaire, la soirée allait être retransmise en direct à la télévision et Dieu sait que tout peut arriver pendant un direct !

Je répétais depuis le levé du soleil, mes textes et la chanson du numéro de danse de l’ouverture, espérant que je serais à la hauteur de mon co-animateur. Sa réputation était sans équivoque, il me fallait donc donner le meilleur de moi-même.

Le numéro d’ouverture était flamboyant, amusant, il allait époustoufler les gens dans la salle et les téléspectateurs je n’en avais aucun doute mais, encore fallait-il que mon partenaire et moi parvenions à le maîtriser complètement.  C’était ce petit détail qui  me travaillait et même, m’avait empêché de dormir la nuit dernière.

J’étais installée sur l’un des fauteuil dans la salle, devant l’immense salle du Pantages Theatre,mes jambes allongées et mes pieds posés sur l’appuie tête du siège devant moi, entrain de lire et relire mes pages, souligner et encercler des trucs, inscrites des notes dans la marge, avec, encore et toujours les écouteurs de mon walk man dans les oreilles. Je me repassais la chanson pour la millionième fois depuis que j’avais reçu l’enregistrement studio.

Puis on vînt m’avertir que mon partenaire était arrivé et que je pouvais aller à l’arrière de la scène pour le rencontrer officiellement. Je ne savais pas s’il allait se souvenir de moi, de ma tentative d’interview de l’an dernier.  Quand Daniele Ricci était passé devant moi, j’avais complètement figé sur place, intimidé par le personnage à un point tel que j’en avais oublié mes questions et que j’avais bafouillé un très inopportun et maladroit ’’Vous êtes beaux !’’.  Mes collègues de la presse présents ce soir là et qui avaient été témoins de ma lamentable performance n’avaient pas manqués de me taquiner avec ça alors que j’avais regardé Daniele s’éloigner en rigolant.

J’avais donc hâte de le revoir et de faire oublier cette anecdote. J’avais grandis de ça depuis et gagné en assurance, la preuve étant qu’on me confiait cette année, carrément, l’animation de la soirée !

- Bonjour, Monsieur Ricci !

Je m’étais approché doucement avant de le saluer. Il portait plutôt bien les années et il semblait de bonne humeur, en espérant que ce soit réellement le cas et non pas une façade.  Je malmenais mes textes que je tenais toujours dans mes mains et que je tordais, sans vraiment m’en rendre compte alors qu’on nous expliquait un peu comment les choses allaient se dérouler.  Il n’y avait pas une seconde à perdre mais y avait-il autant besoin de nous assommer de toutes ces explications ?

Il y avait beaucoup à discuter mais cette rencontre d’aujourd’hui en était une parmi tant d’autres. Nous avions beaucoup de réunion de prévues à l’agenda, il ne fallait donc pas trop stresser avant d’avoir une raison de stresser mais… quand même…

@ Billy Lighter

Les AMA de cette année allaient être encore plus exceptionnels que ceux que l'année dernière. La raison de cette augmentation de qualité était que moi - le grand Daniele Ricci - j'allais être co-animateur de cette soirée. Quand on m'avait proposé l'idée, je n'avais pas hésité une seule seconde à accepter. J'étais tellement pressé de me nommer manager favori ! Un prix qui ne m'échappait jamais.

L’animatrice principale se devait être du métier et j’avais appris que le rôle serait tenu par Vanya Kournikova. Je ne la connais pas vraiment - bien que je pense l'avoir croisé quelques fois pour des petites interviews. Seulement, j'avais eu comme échos quelle était motivée, compétente et très plaisante à regarder. Toutes les qualités qu'il fallait pour le show.

J'avais été longuement briefé sur les représentations à faire dont une chanson et des danses. J'étais doué pour les deux - ça tombait bien ! L'organisateur me voulant autant pour ma réputation que pour mes talents de chanteur. Je ne savais pas combien de fois il avait répété aimer mon album.

Je sais - mon album est un chef d'œuvres !

Aujourd'hui se tenait une répétition et j'y étais allé en taxi. Je détestais me déplacer ainsi mais je n'avais pas le choix. Samantha m'en voudrait si je prenais le risque d’y aller en voiture.

C'est sans doute pour ça que je suis arrivé légèrement en retard - chose qui ne serait pas arrivé si j'avais pris ma voiture ! On m'avait fait attendre le temps que Vanya arrive et quand elle était arrivée, j'avais pu voir qu'on ne m'avait pas menti. Elle était très belle - une jolie poupée russe. Restait à voir si elle était tout aussi compétente et douée pour les représentations musicales.

-Bonjour, Mademoiselle Kournikova, dis-je en lui souriant et en lui faisant un clin d'oeil.

Elle me paraissait nerveuse et je ne saurais dire si c'était moi ou la répétition qui la rendait comme ça. Je me plaisais à penser que c'était moi.

On nous avait encore barbé avec des explications qui me semblaient interminables surtout que beaucoup de choses m'avaient déjà été dites alors j'avais mimé l'ennui ce qui avait conduit nos "chaperons" à abréger.

Quand ils en avaient terminé, je m’étais tourné vers Vanya.

-Vous semblez nerveuse, disent un peu charmeur. A ce qu'on m'a dit c’est votre premier grand show. Vous avez déjà chanté devant un public?

Qui sait, si elle chantait vraiment bien, je pourrais lui faire une redirection de carrière - après tout, on ne change pas un opportuniste.

C'est à ce moment que j'avais fini par me rappeler de son visage - et de sa poitrine aussi. C'était une des journalistes qui m'avait interviewé l'an dernier aux mêmes AMA.

- Mais on s'est déjà vu, en fait, dis-je avec un petit sourire. Vous me trouviez beau c’est ça ? C’est toujours le cas ?

Je n'étais pas sûr que lui rappeler ça allait la mettre à l'aise mais qu'importe.

@ Billy Lighter

J’ai l’habitude de me retrouver en face de célébrité que ce soit venue du monde du cinéma ou celui de la musique et chaque fois, je suis enchantée de pouvoir les interviewer. Daniele Ricci est dans une classe à part, ne me demandez pas pourquoi je ne saurais quoi répondre. C’est fort probablement ce qu’il dégage, la légende derrière l’homme. Fort probablement que je ressentirais la même chose devant Jimmy Reed ou Don Hughes, ce genre d’homme qu’il n’est pas donné tous les jours d’avoir en face de soit.

J’aurai donc la chance pour ne pas dire l’immense honneur, d’animer la soirée des American Music Award avec Daniele Ricci. Ça allait donner tout un spectacle, ça ne faisait aucun doute !  Daniele est réputé pour avoir plusieurs cordes à son arc et de savoir parfaitement bien les utiliser. Il a d’ailleurs impressionné beaucoup de monde avec la diffusion de l’épisode de How I Met Your Mother dans lequel il jouait un banquier.

Je me retrouvais donc, en face de cet homme au charme assumé et lui rendis son sourire quand il me salua. Il devina que j’étais assez nerveuse, qui ne le serait pas ?

- Et bien, c’est un peu intimidant de se retrouver devant  vous… dis-je en toute humilité, je ne devais pas être la première à le lui dire. Jamais, mais on m’a auditionné, j’ai répondus aux attentes.

Ça avait été un peu stressant de devoir chanter devant les organisateurs des AMA.  J’espérais que ma voix ne me ferait pas défaut pendant notre pratique, à Daniele et moi. Ce serait la honte et je n’oserais plus me montrer en public.

Il y avait eu beaucoup a assimilé, les instructions pour faire notre entrées sur la scène et amorcer notre numéro d’ouverture, un numéro chanté et dansé. Il fallait en mettre plein la vu dès le début.  Quand enfin nous pûmes passer à autre chose, Daniele me rappela LE souvenir que j’aurais préféré ne jamais entendre parler à nouveau.

- Une erreur de débutante…  Je m’en suis  mordu les doigts et été la risée de la salle des nouvelles longtemps ensuite… Mais pour vous répondre franchement, oui, vous êtes toujours aussi beau.

Si  nous devions travailler ensemble, aussi bien jouer la carte de l’honnêteté dès le départ, la glace serait ainsi brisée.

Avant de faire un premier essai de la chanson en mouvement, il fallait d’abord la faire ensemble, question de voir s’il serait préférable de changer certain passage, de s’en échanger aussi. La chanson en elle-même était composé d’un extrait d’un succès de tous les artistes mis en nomination c’était donc un énorme medley agençant pleins de styles, là était tout le défi.

J’avais apprise le medley en son intégralité et souligné mes passages en rose, ceux de Daniele en bleu, ma feuille ressemblait au contenu d’une boîte de Lucky Charm !

La musique ce fit entendre, ou devrais-je dire, les cadrans, puisque notre medley s’ouvrait avec Thought I'd Something More To Say, cette perle de BSC réunissant les meilleurs de cette maison de disque.  L’honneur revenait à Daniele de pousser la première note, j’allais enchainer avec la chanson qui avait fait connaître Olivia Cortez, Don’t Ignore Me.

@ Billy Lighter

La jeune Vanya était assurément nerveuse. Ça lui donnait une petit charme qui – si je n’avais pas été profondément amoureux de Samantha – aurait eu un effet dévastateur. J’aimais la voir ainsi impressionnée par mon charme. Parce qu’elle l’était ! Elle venait de me l’avouer sans aucune honte. J’étais Daniele Ricci après tout – je pouvais la comprendre.

Elle n’avait jamais chanté devant un public mais avait passé – avec brio, je le présume – les auditions. En tout cas, les casteurs ne s’étaient pas trompé sur son physique. Nous allions voir s’il en sera de même pour son talent de chanteuse.

-Et bien j’ai hâte de voir le résultat de tout ça, dis-je avec un grand sourire.

On nous avait fait un long et ennuyeux topo auquel j’avais fait couper court afin de pouvoir discuter avec la ravissante Vanya. Je savais très bien ce qu’on avait à faire. Il n’y avait pas besoin d’en dire davantage !

J’avais – ensuite – resitué Vanya qui m’avait interviewé pas plus loin que l’année dernière. Je m’en rappelle parce que son introduction n’avait pas été commune. Elle disait que c’était une erreur de débutante. Seulement, ce qui m’intéressait le plus n’était pas tant sa gêne mais qu’elle me trouvait toujours aussi beau.

-A la bonne heure, m’exclamais-je. Il faut dire que vous êtes ravissante vous aussi. Et bientôt, après ces AMA, vous ne serez plus la risée de personne. Vous allez devenir une star.

J’en étais certains ! Les AMA allaient être une boost pour la carrière de Vanya alors que, moi, ça ne sera qu’une ligne en plus dans mon glorieux et bien rempli CV.

On allait pouvoir commencer avec un premier essai au chant. Vanya avait bien préparé la chose avec une feuille fluorée. Toutes mes phrases étaient fluorées en bleues – une horrible couleur.

Je connaissais chacune des chansons présentes dans le medley – l’inverse aurait été triste pour un manager.

L’entrée se faisait avec le single d’Evan. Celui où il avait rassemblé tout ce que BSC avait de meilleur – et de pire… C’était à moi que revenait de commencer et je l’avais fait avec énormément de brio ! Ensuite, ça avait été à Vanya qui avait repris quelque partie du succès de la petite Cortez.

Elle chantait magnifiquement bien ! Elle n’avait rien à envier à certains artistes confirmés.

La répétition se passait bien jusqu’à-ce que je doive enchainer avec des partie de la chanson Shadow, de Fireworks. Je devais chanter les quelques parties du petit merdeux… Nous en étions à la répétition alors autant s’amuser un peu. Ainsi, j’avais chanté le refrain de Shadow avec l’accent d’Howard que j’avais exagéré et en caricaturant sa voix. Ce n’était pas très gentil mais qu’est-ce que c’était drôle !

Seulement, les organisateurs étaient tatillons et ils avaient éteint la musique – très certainement pour nous faire recommencer.

-Quoi ? Ce n’était pas bon ?, demandais-je avec un petit sourire et en m’adressant autant à Vanya qu’aux gens autour de nous.

@ Billy Lighter

Le moins que je puisse dire, c’est que Daniele Ricci a autant de charme qu’il a le verbe facile et que dire de cette façon qu’il a de retourner les compliments! Je n’avais jamais chanté devant un public encore alors j’espérais ne pas faire de faux pas lors de la soirée des American Music Award, ce serait encore bien pire que mon petit écart de compliment que j’avais eu il y a un an de cela et avec Daniele Ricci qui plus est.

- Une star, je n’en sais rien, mais une animatrice reconnu, j’adorerais cela.

Il fallait d’abord commencent par s’exercer et c’est ce que nous fîmes, après un très long, trop long résumé de ce que nous avions à faire pour le numéro d’ouverture et vu la quantité d’interventions que Daniele et moi avions pour toute la durée de la cérémonie, nous n’avions pas fini d’enregistrer des données dans nos têtes.

Daniele commença son tour de chant avec la sublime chanson réunissant ce que BSC avait de mieux puis ce fut à mon tour avec la très belle chanson d’Olivia Cortez puis Daniele enchaîna avec Shadows, de Fireworks.  J’écarquillais des yeux parce qu’en plus de tout le reste, Daniele démontrait un certain talent avec les imitations, ce que mon trop gros accent russe ne me permettais pas de faire.  J’éclatais de rire ensuite, je trouvais cela vraiment très drôle de l’entendre imiter Howard Stone mais il semble que je fus la seule, hélas, puisqu’on arrêta la musique ce qui fit s’interroger Daniele à vois haute.

- Moi je trouvais cela vraiment très bien !

Même, j’en étais certaine, cela aurait été très bien accueillit dans la salle. Bien qu’il n’avait pas besoin de moi pour prendre sa défense et vendre soin point, je me permis d’émettre ma réflexion sur la prestation de Daniele.

- Je pense qu’il faut savoir surprendre les gens dans la salle et que c’est le genre de chose qui les fera rigoler et amuser. Non ?

Il fallait tout de même reprendre et c’est ce que nous fîmes, allant au bout de notre prestation, avec un verre de whisky entre chaque prise, une première fois, puis une seconde et encore une troisième fois jusqu’à ce que ce soit satisfaisant pour tout le monde puis nous pouvions passer à la danse car en plus de chanter, il fallait danser.

Alors placés du côté cours et Daniele côté jardin, nous eûmes notre signal quand la musique commença et chacun ne notre côté allions sur la scène. Il y avait plusieurs styles, différent pas de danses à maîtriser.  Ce n’était pas aussi facile que cela en avait l’air surtout qu’il y avait parfois des accessoires, parfois des changements de costumes.

J’avais l’impression de ne plus savoir parler et bouger tant nous l’avions pratiqué de fois, à en avoir mal à la tête, à en avoir mal aux pieds, à en avoir noyé tout un contient dans le whisky ! Comment Daniele arrivait-il à rester droit malgré tout l’alcool ingurgité pendant la répétition demeurait un  mystère pour moi.

- Il vous arrive d’avoir la gueule de bois ?

Nous venions de passer une journée à se frotter l’un à l’autre, littéralement, je pouvais bien me permettre une petite question plus indiscrète, non ?  Si j’avais enfilé autant de verre qu’il ne l’avait fait, je n’aurais jamais été capable de me rendre au bout de cette journée.

- Il faut aussi se prévoir un moment pour pratiquer nos textes de présentations. Cela dit, j’aime bien l’improvisation… savoir les grandes lignes pour savoir où je m’en vais mais y aller en free style ensuite, il me semble que cela rend la chose beaucoup plus vivant et…

Et je m’approchais un rien pour pouvoir lui murmurer à l’oreille :

- Je garderais l’idée de l’imitation… une fois sur scène le grand jour… personne ne pourra vous en empêcher…

@ Billy Lighter

Vanya avait une certaine ambition dans son domaine. J’aimais ce genre d’ambition – elle semblait parfaitement savoir ce qu’elle voulait.

-Et bien ces AMA devraient vous aider à réaliser votre rêve, dis-je en lui faisant un petit clin d’œil.

Après cette petite conversation, nous étions passé aux répétions. On avait commencé par chanter sans pour autant danser. C’était un exercice facile pour le grand Daniele Ricci et j’avais plaisir à voir que Vanya avait vraiment beaucoup de talent. Seulement, j’avais eu bien envie de me moquer de Stone une fois arrivé au moment où j’étais censé chanté du Fireworks. J’avais – ainsi – imité son horrible accent de l’Eastside pour exagéré toute cette partie de la prestation ce qui n’avait pas plus aux organisateurs qui avait – sur le fait – coupé notre prestation.

Vanya avait trouvé ça très bien et je crois que ça suffisait à mon bonheur.

-Moi aussi, dis-je avec un petit sourire.

J’étais fan de Daniele Ricci, aussi !

Elle avait même des arguments pour tenir ma défense – je devais avouer beaucoup aimer cela.

-Absolument !, dis-je pour soutenir l’argumentaire de Vanya. Rien ne vaut quelques moqueries pour amuser la galerie !

Moui – il fallait se rendre à l’évidence que les organisateurs n’étaient pas de grands comiques. C’était bien dommage. Ils voulaient qu’on reprenne mais je m’étais – d’abord et avant tout ! – pris un verre de whisky avant d’y mettre un peu plus de sérieux. On avait repris quelques fois et j’avais excellé au chant tout comme Vanya.

Après nous étions passé à la danse. Encore une activité que je faisais parfaitement bien ! J’étais un homme qui excellait dans presque tout – moui, presque tout ! J’avais fait danser Vanya sur de nombreux styles différents. C’était éreintant si bien que je devais boire du whisky très souvent – il fallait bien que je reprenne des forces !

A la fin, j’avais bien bu mais je n’en pouvais plus ! Mon cœur battait très vite ! Je n’étais plus habitué à me démener de la sorte – même lors de mes fêtes où je passais, la plupart du temps, sur un transat.

Après tous ces efforts, Vanya avait demandé si j’avais parfois la gueule de bois. Apparemment, le fait que j’ingurgitais beaucoup de whisky n’avait pas manqué de l’interpeller.

-Moui, ça m’arrive de temps à autre, avouais-je. Surtout les lendemains de fêtes.

Seulement, Vanya était vite revenue à des questions plus pratiques et des planifications. Il nous fallait aussi répéter nos textes mais – tout comme elle – j’aimais l’improvisation.

-Improvisons, alors, dis-je avec enthousiasme. Trop pratiquer risquerait de chasser le naturel pendant la représentation.

Ce qui serait bien dommage.

Elle avait été fan de mon imitation de Stone et avait bien envie de revoir ça le jour J.

-Je compte bien le faire, dis-je avec un petit sourire. Rien que pour voir la tête de Stone et les gens rire, je le ferais. Après tout, je suis Daniele Ricci. Je fais ce qu’il me plait.

Nous avions assez répéter pour aujourd’hui et j’avais – sur ce fait – achever la bouteille de whisky.

-Il n’y a plus de whisky, dis-je un peu déçu. Mais je pense qu’on en a assez fait pour aujourd’hui, vous ne croyez pas ? Je pense qu’on va faire des ravages le jour des AMA. On parlera de cette année comme la meilleure depuis l’invention de cette remise de prix !

Moui – de ça, j’en étais certain !

-Et puis, j’ai plus qu’hâte d’être proclamé manager de l’année. Comme toutes les années d’ailleurs, dis-je avec un grand sourire. A votre avis, Vanya, qui sera l’artiste de l’année?

J’espérais que Sniper remporte le prix !

@ Billy Lighter

Pour ma part, la façon dont Daniele Ricci avait rendu l’extrait de la chanson d’Howard Stone avait été très drôle et serait très bien reçue par le public mais l’équipe des AMA ne partageait pas mon avis. Tant pis pour eux ! À force de faire dans le politiquement correct, on allait endormir la salle. Cela dit, rien n’empêcherait Daniele Ricci de faire comme bon lui semblait, après tout, je voyais mal le réalisateur nous interrompre en plein numéro d’ouverture uniquement pour avoir le dernier mot !

Nous donnions absolument tout par la suite pour terminer cette répétition infernale. C’était agréable de travailler avec Daniele, n’en demeurait pas moins qu’à force, je commençais à avoir mal à la mâchoire et à la gorge à force de projeter ma voix.

De nous exercer ensuite à la danse changea le mal de place et, quand ensuite on fit la danse et le chant, j’avais déjà le sentiment qu’on touchait à quelque chose, que nous avions entre nos mains, un succès qui plairait à la foule.  En tous les cas, j’avais vraiment hâte de monter sur scène lors de cette belle et grande cérémonie et de montrer à tout le monde l’étendu de mon talent.

Daniele Ricci est un monument dans le milieu, un incontournable et très certainement un trou sans fond au niveau de l’alcool. Je sais tenir, j’ai une bonne descente, moi aussi mais jamais je n’aurais pu siffler toute une bouteille sans m’en retrouver avec la tête comme dans un manège, alors oui, j’étais impressionner, encore plus si possible, par Daniele Ricci et m’amusais à lui poser la question.

- On dit, en effet, que vos fêtes sont bien arrosées.

Personne n’allait nier cela.

- On chuchote aussi que la prochaine fête pourrait aussi être pour l’occasion d’un grand évènement ?

J’avais mes sources, en bonne journaliste culturelle que je suis… j’ai toujours une oreille qui traine quelque part.  J’ai aussi entre vue Samantha Mancini dans une boutique de robe de mariée alors que je m’y trouvais pour une retouche sur une robe de soirée.

Je ne pu m’empêcher ensuite de revenir sur l’intervention du réalisateur, lorsque Daniele avait imité avec brio, dois-je le rappeler, Howard Stone.  Je trouvais ça dommage de se priver d’un truc si bon que Stone lui-même rigolera dans la salle, du moins je l’espérais ! Ma mère dirait que si on ne vaut pas une risette, on ne vaut pas grand-chose !

Et je souriais large parce que Daniele n’avait pas l’intention de se priver, c’était parfait ! Je n’avais pas son talent pour imiter les gens, mon accent trop prononcé m’en empêchait, probablement, mais je savais rendre les mimiques et les postures et j’envisageais de travailler en solo, chez moi, certaines têtes de ces dames, nos chères nominés.

Pourquoi pas ?

La bouteille de whisky était vide, autant que nos jauges respectives d’énergies. Ce n’était pas plus mal, nous avions bien travaillé.

- L’an dernier, c’était très protocolaire, très cintré, il me semblait que tout le monde était figé. J’espère donner un meilleur effet, quelque chose de plus rassembleur et dynamique.

Notre duo allait faire fureur, je n’avais même pas besoin de me casser la tête avec ça !

Daniele avait hâte d’être proclamé manager de l’année, je lui souhaitais si tel était son d.sir et il le méritait, tout comme les autres mis en liste.

- Je vous le souhaite, alors. Je ne sais pas qui présente ce prix… J’aimerais bien mettre la main sur cette liste, d’ailleurs !

Nous l’aurions certainement dans la journée de demain ou les suivantes, après tout, les AMA arrivaient à grands pas !

@ Billy Lighter

Mes fêtes étaient plus que bien arrosées ! C’était l’endroit où l’alcool coulait à flot du début au lendemain matin – sans jamais que les futs ne se tarissent. Avoir de l’alcool en suffisance était la propriété de chacune de mes fêtes bien que j’en faisais moins souvent depuis que j’étais avec Samantha.

-Vous n’aurez qu’à venir à l’une d’entre elle, dis-je avec un petit sourire. Pour vérifier par vous-mêmes.

Seulement, la jeune femme était plus que bien informée – elle semblait avoir entendu des rumeurs comme quoi la prochaine grande fête de la villa Ricci serait l’occasion d’un grand évènement. Nous étions en train de préparer notre mariage ce qui occasionnais des coups de fils pour préparer tout ça – et, donc, des fuites. Ce n’était pas étonnant qu’une femme de la télévision soit attentive à ce genre de rumeurs.

-C’est possible, dis-je sur un ton tout de même mystérieux.

Je n’avais rien dit de plus – je voulais que tout ça, pour l’instant, reste sous forme de rumeurs.

Nous étions d’accord – elle et moi – pour garder les quelques imitations. Je ne voulais pas que la fête soit dictée à la baguette et ça semblait être l’envie de Vanya aussi. Au Diable les organisateurs – ils s’adapteront à notre envie du moment !

Vanya ne voulait pas que la cérémonie ressemble à celle de l’an dernier – nous étions d’accord là-dessus.

-Je serais à vos côtés ! Nul doute qu’on fera un bien meilleure effet que la cérémonie ennuyante de l’an dernier, dis-je comme si c’était un fait totalement certain.

J’allais – comme chaque année – rafler le prix de manager de l’année. C’était un fait indiscutable. Je le gagner chaque années depuis des années. Normal – je suis le grand Daniele Ricci. Même Samantha ne pourra pas me vaincre sur mon terrain favori. J’étais le roi des managers de L.A. – n’en déplaise à Timmy Evans.

Vanya – elle – n’avait aucune idée de qui se chargera de présenter les nominés de ce prix.

-On le saura certainement très vite, dis-je en souriant. J’aimerais que ça soit Jake Snyder juste pour qu’il ait la haine de devoir me nommer vainqueur. Ce type me déteste.

Les journalistes étaient souvent appelé à donner les noms des nominés et je savais que c’était souvent le cas de Snyder. J’aimerais tant qu’il me sacre vainqueur juste pour le voir fulminer – ça serait la cerise sur le gâteau.

-En attendant, et comme il n’y a plus de whisky, est-ce que vous voulez que je vous raccompagne chez vous avant que je ne rentre chez moi… Enfin, que mon taxi nous raccompagne chez nous parce que je suis venu en taxi, dis-je en faisant la moue alors que je me rappelais que les voitures étaient proscrites pour moi.

@ Billy Lighter

Les fêtes qu’organisais Daniele Ricci étaient très couru, tout le monde sait ça et tout le monde rêve d’y être invités, enfin, sauf ceux qui ont un laisser-passer permanent, les V.I.P. de notre société. Et ces fêtes sont à l’image du personnage : colorées, exubérantes, extravagantes, étonnantes, sortez-les tous en ce genre et vous avez le tableau parfait des fêtes de Daniele Ricci. Ce qui fit que, lorsque Daniele m’offrit une invitation, je ne pus que lui sourire largement et accepter.

- Je viendrai, c’est certains.

Je ne serais pas une bonne journaliste si je ne profitais pas de l’occasion pour parler de ce qui se trame du côté de sa vie personnel. Il y aura un échange de vœux dans l’air, c’est du moins ce que les différents vents de Los Angeles soufflent. Et le principal intéressé, dans confirmer ou démentir m’offrit une réponse qui ne faisait qu’accroitre le suspens.

- Alors… à suivre !

Je ne raterais certainement pas une occasion de parler de cet évènement, s’il venait qu’à se concrétiser. Le mariage de Daniele Ricci sera certainement aussi surprenant que le fût celui de Jimmy Reed dans le sens que personne n’aurait misé un vieux 2$ sur l’union des célibataires les plus en vu de Los Angeles. À eux deux, ils ont cumulé plus de conquêtes d’un soir et même quelques idylles un peu plus sérieuses qu’il n’y a de poisson dans l’océan… j’exagère à peine !

Les fêtes et le possible mariage de Daniele Ricci ne sont, toutefois, pas ma préoccupation première. Je suis nerveuse vis-à-vis la soirée des American Music Award et mon désir de faire mieux que les années précédentes. Et, bien évidemment, mon coanimateur ne manque pas de me rassurer avec un argument qui ne peut venir que d’un homme tel que lui.

- En effet… Ce n’est pas rien. J’ai beaucoup de chance et j’espère ne pas vous faire honte.

Quoi que, plus j’y songeais, plus j’avais envie de me servir de notre toute première rencontre pour rétablir ma crédibilité.

Notre préparation d’aujourd’hui tirait donc à sa fin. Nous bavardions donc de choses et d’autres et, bien évidemment, Daniele formule le vœu de remporter le prestigieux award de manager de l’année. Je le lui souhaite de bon cœur si cela peut le rendre heureux. Seulement, j’ignore qui le lui remettra et, Daniele, songe a quelqu’un en particulier… et pas le moindre. Il faudrait vivre sur une autre planète… ou alors dans un autre état… ou ne rien connaitre du monde artistique pour ignore qu’entre le manager et l’animateur radio, tout n’est pas très rose.

- Et bien… qui sait !

Seulement, les gens sont libres d’accepter ou de refuser de présenter un prix, ce n’est pas une obligation envers l’état… Si Jake se faire proposer de remettre le prix du meilleur manager, il refusera uniquement parce qu’il s’agit de cette catégorie et ce, sans même savoir qui est le gagnant. C’est ce que je ferais, si j’étais Jake Snyder!

- Volontiers ! Je veux bien partager votre taxi !

Que de sagesse dans un si grand homme ! Il préférait ne pas prendre le volant après avoir vu autant ! Samantha était bien tombée ! Alors c’est heureuse et fière que je me dirigeais avec Daniele Ricci jusqu’à bord de son taxi qui me raccompagna chez moi.

@ Billy Lighter