La villa Reed était une immense propriété à l’allure atypique située à Malibu. C’était là-bas que je me rendais, aussi impossible que ça puisse paraitre. Mais je crois que le pire, dans l’histoire, c’est que je ne m’y rendais pas pour mes derniers exploits musicaux, ce qui pourrait sembler logique étant donné que Reed est patron de BSC.

Non… C’est en tant que Los Diablos que j’y allais…

Pourquoi ? Parce que Jimmy Reed était notre chef. Alonso n’avait eu d’autre choix que de me dire la vérité alors que la nouvelle mission était de surveiller la villa de Reed de la menace Ward Fleming… Une mission qui, sortie de la bouche d’Alonso, me semblait totalement irréaliste. Pourquoi protéger la villa Reed ? Tout simplement parce que Reed était notre chef. Ce n’était pas Alonso, mais lui…

Evidemment, la nouvelle n’a pas manqué de me faire réagir… Si je n’en voulais pas à Alonso de ne m’avoir rien dit pendant toutes ses années parce qu’il ne faisait que suivre l’ordre de Reed, je lui en voulais bien plus de ne jamais avoir parlé de mon talent à Reed alors qu’il lui parlait régulièrement. Il n’avait pas trouvé d’autre justificatif de que dire qu’il avait plus besoin de moi dans l’Eastside que sur les ondes radio…

Ouais… Je m’en doute… Mais venant de mon meilleur ami, je n’avais pas forcément apprécié.

Quant à la mission… Vous voulez savoir ce que j’en pense ? Que c’est une belle connerie. Utiliser la totalité des Los Diablos pour surveiller deux propriété (oui, parce qu’il faut aider Ricci aussi), d’une seule personne était exagéré. Ok, Ward est loin d’être un enfant de cœur et d’après Alonso il s’en serait déjà pris à la famille de Reed à travers sa femme et sa fille, Olivia Cortez. Mais Reed, quelque part, était responsable de ça… Il aurait dû tuer Ward en 65 et non pas attendre que sa haine pour Reed ne grandisse jusqu’à devenir insatiable.

Mais il ne l’avait pas fait. Il avait préféré gardé Ward au sein des Los Diablos. Il avait préféré utiliser ses capacités à ses risques et périls… Et voilà où on en était aujourd’hui… Non seulement Ward veut la mort de la famille de Reed mais, aussi, celle de Samantha pour d’autres raisons mais, en plus, sur le chemin, il y a eu plusieurs dégâts collatéraux.

Mais on en était là… Et, visiblement, Reed comptait bien protéger son cul et celui de sa famille maintenant qu’il avait un psychopathe à ses trousses. Un psychopathe qui, je le savais, avait tout de même une femme et deux futures enfants à son actif. Une information capitale qui ferait sans doute plaisir à Reed…

Mais il n’était pas question que, moi, je sois responsable de la mort de Sky. Parce que si Alonso avait un cœur, je n’étais pas sûr que ça soit le cas de Reed. Je ne le connais pas… Mais j’ai appris, au passage, que c’était lui le responsable du massacre de la Casa Nuova. Il l’avait fait personnellement…

Du coup, pour l’instant, je gardais l’information pour moi.

Mais il n’y avait pas que ça de troublant dans les ordres venus d’en haut… Il y avait aussi le fait que c’était les Pequeñas Manos qui allaient s’occuper de dealer… Passons sur le fait qu’ils ne sont que 5… Ce n’était que des foutus gosses ! Ils sont doués pour les missions de surveillance mais dealer, c’était une toute autre histoire. Sans compte qu’il n’y aura personne pour les protéger. Autant dire que ça sera des proies de choix pour Ward.

Mais Alonso l’a dit : les ordres, c’est les ordres… Il avait déjà nommé Ugo, le plus âgé des gamins, comme leader du petit groupe… Ugo n’a que 15 ans… Et qui est loin d’être le plus dégourdit… A sa place, j’aurais nommé Alejandra, tant qu’à faire… Mais Alonso restait plus gradé que moi. Et il avait choisi…

J’allais, donc, rencontrer Jimmy Reed qui voulait un tête à tête avec moi, parait-il. J’allais pouvoir le connaitre un peu mieux comme ça… Et ne pas vraiment me retenir de lui dire ce que je pensais de son plan. Je suis peut-être, maintenant, le putain de troisième homme mais je restais, aussi, un putain d’Irlandais qui n’avait pas sa langue dans sa poche…

Quant à mon équipe, elle était prête. Dans mes rangs, j’avais, notamment, Manuel qui avait insisté pour protéger la villa Reed parce qu’Isabel y travaillait. Ouais, encore un truc que je ne savais pas… Alonso, lui, avait pris Carlos, entre autres.

J’avais appuyé sur l’interphone du portail. J’avais décliné mon identité et le portail s’était ouvert. Je m’étais avancé vers la porte de la villa où j’avais sonné attendant que la fameux Jimmy Reed vienne m’ouvrir.

@ Billy Lighter

Je fumais tranquillement une cigarette en lisant L.A.People quand la sonnette retentit dans toute la villa. Il n’y avait encore eu aucune nouvelle de la grossesse de Samantha Mancini, pas plus que de celle de mon épouse, Maritza… J’étais assez fier qu’on arrive à tenir le secret aussi longtemps. Ou alors, c’était Sørensen qui se ramollissait.

Mais bientôt arriverait les AMA et leurs grossesses ne seraient alors plus un secret pour personne. De nouvelles petites victimes pour un Ward Fleming enragé.

Je ne me levai pas de mon divan, habillé en costard cravate, pour aller accueillir mon hôte, laissant ce soit à John qui était de toute façon payé pour ça.

J’écrasai ma cigarette dans le cendrier quand j’entendis la voix de Finan. C’était un homme grand, rustre, avec un accent irlandais à couper au couteau… Et à le voir, on l’aurait plus cru sorti d’une taverne du moyen-âge que de l’Eastside ou d’un studio de MTI.

Il était, en tous les cas, à l’image de sa musique.

Ce n’est que lorsqu’il pénétra dans la pièce que je me levai pour lui tendre la main.

-Bienvenue, Finan… Installe-toi, je t’en prie.

Je me rassis en même temps que lui et fit signe à John de nous ravitailler en whisky.

En attendant, je regardai Finan dans les yeux.

-Ça fait un choc, pas vrai ?

De savoir que c’était moi le big boss et non Alonso. J’avais toujours été très discret durant mes visites dans l’Eastside, même si je faisais surveiller ma Cadillac par les Pequeñas Manos.

John nous servis nos whiskys et je levai mon verre à Finan.

-A notre première rencontre.

Je bu un coup avant de commencer.

-Je suppose qu’Alonso t’as expliqué les choses en long et en large. Mais j’aimerais, comme c’est toi qui va t’occuper de la surveillance de ma villa, de mon épouse et de mon fils à naître, ce que tu en pense. Est-ce que c’est possible d’éviter une intrusion de Fleming ou de ses hommes ici… Ou cela te paraît-il impossible.

@ Billy Lighter

J’attendais que Jimmy Reed m’ouvre mais c’est un tout autre homme qui le fit. Quelqu’un de très droit, tiré à quarte épingle… Certainement son majordome… Ce genre de personnalité très riche et haut-placée dans la hiérarchie du monde avait, souvent, des majordomes.

Je le saluai poliment un peu déçu, quand même, que Jimmy Reed ne soit pas venu m’ouvrir en personne. Il savait que je venais… Et… J’étais quand même un de ses « employés » en quelques sortes… Même si je détestais voir les Los Diablos comme une grosse entreprise. Je préférais voir ça comme une famille.

Le majordome me salua à son tour disant que Jimmy Reed m’attendait, justement, dans son salon. Il était, donc, là, et avait quand même envoyé son majordome ? J’imagine que, finalement, ça devait être un genre d’habitude… Une coutume de riche… Donc, je n’en tins pas rigueur à mon vrai chef de ça…

J’avais déjà assez de choses à lui tenir rigueur que pour ajouter ça à la liste.

Le majordome m’emmena au salon où je trouvai un Jimmy Reed fumant une cigarette et tiré, lui aussi, à quarte épingle. Comme si je venais à un rendez-vous d’affaire… Moi, j’étais habillé normalement. Un jeans, un t-shirt noir et ma croix celtique qui pendait à mon cou. En gros, je dénotais dans le décor luxueux de la villa Reed…

Il me tendit alors la main et je la serrai non sans que mon regard parte de ses yeux au reste de la pièce qui était… Presque aussi grande que mon foutu appartement !

-Merci…

C’est tout ce que j’arrivai à dire avant de m’asseoir vu qu’il m’en avait donné l’autorisation. Mais je savais que ce petit moment de flottement où je paraissais « timide » ne durerait que quelques secondes…

Jimmy demanda à son majordome d’apporter du whisky. Même si je préférais la bière, le whisky, c’était très bon aussi ! En fait, je ne crachais jamais sur l’alcool qu’elle qu’il soit.

Mon regard se reposa sur Jimmy qui me regardait aussi. Il demanda si ça faisait un choc… Je ricanai, un peu jaune.

-Ouais… Ça casse le mythe en fait… Je pensais que les Los Diablos étaient dirigé par un vrai type de la rue. Mais non… C’est juste un autre commerce de quelqu’un qui a des thunes.

Je n’étais pas du genre à cacher ce que je pensais. Alonso m’aimait bien pour ça. Je n’allais pas me comporter différemment avec Reed.

Le majordome nous servit un whisky que j’acceptai alors que Reed leva son verre à notre première rencontre. Je fis de même avec un petit sourire en coin.

-Après 13 ans, il était plus que temps…

Oui, 13 ans de bons et loyaux services… Au service de Reed, en fait.

J’avais beaucoup de choses à dire mais Reed me devança alors que je buvais, déjà, le verre de whisky à grosses gorgées. Il supposait qu’Alonso m’avait déjà tout expliqué et j’hochai de la tête pour confirmer.

Et, contre toute attente, Reed voulait mon avis… Ouais… Moi, je l’imaginais donner des ordres sans recevoir de conseils. Je le voyais du genre à se croire plus intelligent que les Los Diablos qui travaillaient pour lui. Qu’il se croyait au-dessus de la masse. Mais… Non… Il voulait mon avis. Il voulait savoir si c’était possible d’éviter une intrusion de Fleming ici ou d’un de ses hommes. En gros, il me voyait plus expert que lui sur le coup.

Bon… Il vient de marquer un point dans mon estime.

Je bus à nouveau une gorgée de whisky. J’avais bien regardé la configuration de la villa. C’était un petit château fort au milieu de Malibu avec sa grande grille et ses hauts murs d’au moins 3 mètres de haut…

Et si j’avais une large opinion, là-dessus, je ne pus m’empêcher de choper une information au vol.

-Tu vas avoir un fils ? L.A.People ne m’a rien dit.

Je rigolai en disant ça avant de me dire que L.A.People ne pouvait, finalement, pas tout voir.

-Félicitation.

Je ne le vouvoyais pas… Il ne me vouvoyait pas alors, moi non plus. Je n’avais pas envie que tout ça ressemble à un rendez-vous d’affaire. Je préférais voir ça comme un conseil de guerre comme on en avait déjà eu des centaines dans le petit salon d’Alonso.

-Oui. Eviter une intrusion de Fleming est tout à fait possible. Tu n’as même pas besoin de moi et des Los Diablos pour éviter ça. Tes murs de trois mètres font largement l’affaire. S’il est facile d’y grimper d’une façon ou d’une autre, Fleming ne saura quand même pas y grimper, tout simplement parce que Fleming a une faiblesse dont peu de gens sont au courant : il a le vertige.

Je tenais cette information de Sierra, son ex.

-D’après l’une de ses exs, une fois en hauteur, il fige carrément sur place. Donc, il ne se risquera pas à grimper le mur de ta villa.

Mais Ward avait des hommes. Beaucoup d’hommes.

-Par contre, ses hommes, si… Et il en a beaucoup. Pas mal de petites racailles mais, aussi, des gens dangereux qui sont aussi barré que lui.

Donc, une intrusion était possible… Sauf si on surveillait bien la zone.

-Mais on peut empêcher une intrusion si on poste assez de Los Diablos à des endroits stratégiques. Notre désavantage, c’est que tu as une grande propriété… Difficile à garder de nuit… Je pensais mettre des hommes à l’extérieur à des endroits stratégique mais, aussi, à l’intérieur de l’enceinte. Au moins deux à l’intérieur pour être sûr au cas où l’un des hommes de Fleming arrive à passer la première ligne de défense.

C’était mon plan. Il valait ce qu’il valait. Mais je ne voyais pas vraiment comment faire d’autre.

-Ça te va comme plan, boss ? Si oui, j’ai pas mal de choses à dire si d’autres sujets…

Alonso m’avait dit de ne pas trop contesté mais… Je suis ce que je suis.

@ Billy Lighter

Je proposai à Quinn de s’asseoir, lui demandant si ça faisait un choc. Et je souris quand il avoua être bel et bien surpris que les Los Diablos soient dirigé par quelqu’un comme moi et non comme Alonso, ce que tout le monde croyait. Je ne me départis pas de mon sourire une fois mon whisky en main. Il trouvait que ça cassait le mythe…

-Comment veut-tu qu’il n’y ait pas un homme riche au sommet d’un gang ? Surtout un gang comme les Los Diablos, vous n’êtes pas les moins bien lotis.

Je levai mon verre à notre première rencontre et c’est avec une pointe d’ironie que Finan me répondit qu’après 13 ans, il était presque temps.

Puis, il porta son whisky à ses lèvres pour le boire à grosses gorgées. Je fis signe à John de nous laisser la bouteille.

Puis, je voulus son avis sur la façon la plus optimale de protéger ma villa. J’écoutais attentivement Quinn qui commença par me féliciter d’avoir un fils en route, déplorant que L.A. People n’avait rien dit.

Je souris…

-Je suis réputé pour savoir garder des secrets à L.A.

Même si, il y avait de ça quelque temps, le secret concernant mon aînée avait éclaté au grand jour.

Puis, il se lança dans le cœur du sujet, affirmant que les murs de près de trois mètres qui protégeaient ma villa empêcherait Fleming d’y pénétrer. Pour la simple et bonne raison que Fleming avait le vertige. J’eus un sourire carnassier. Voilà une faiblesse que je n’étais pas prêt d’oublier.  

J’allais dire que Fleming n’était pas tout seul mais Quinn n’oublia pas les hommes de main de Fleming. Alors je me tus et me contentai de me pencher en avant pour remplir le verre de l’Irlandais qui buvait deux fois plus vite que moi.

Il avait déjà tout un plan en tête, sachant où placer ses hommes… Je l’écoutais en souriant avant de hocher la tête.

-Ce plan me va parfaitement. C’est vous, les experts là-dedans… Tu es donc libre de faire ça comme bon te semble… Et à moi, ça semble être un très bon plan.

Je me resservis à mon tour.

-Et qu’as-tu donc à dire d’autre de si important ? Je suis là. Je t’écoute.

@ Billy Lighter

Je ne pus m’empêcher de montrer à Reed que j’étais un peu déçu d’apprendre que, finalement, les Los Diablos étaient un gang comme un autre, dirigé par un riche. Même si je n’aurais jamais imaginé que ça pouvait être quelqu’un d’aussi riche et qui n’avait même pas fait sa fortune sur le gang mais bien parce que son père était déjà riche. C’est ce qui différenciait Jimmy d’un type comme Conti ou Brooklier qui, eux, avaient fait leur fortune sur l’argent sale.

Mais Jimmy déclara qu’un gang ne pouvait être tenu que par un homme riche et que, nous Los Diablos, on n’était pas les plus mal lotit. J’esquissai un sourire en coin.

-Ouais… Mais ça pourrait être mieux, non ?

Sous-entendu : « ok, on est pas les plus mal loti mais, tu es milliardaires et pas les autres chefs de gangs ».

Mais je haussai les épaules faisant signe de ne pas vraiment prêter attention à ce que je venais de dire parce que, finalement, j’avais toujours été assez payer que pour avoir de la bouffe dans mon assiette sans devoir, vraiment, m’en inquiéter… Par contre, Jimmy Reed se trompait sur un point.

-Et il n’y a pas que des hommes riches au sommet des gangs… Il suffit de regarder nos ennemis.

Je parlais des New Soldados. Ward n’était pas riche, ça j’en étais certain.

Je n’avais pas ma langue dans ma poche mais ce n’était pas par manque de respect pour Reed. Je disais juste ce qui était et ce que je pensais. C’était une façon de lui montrer que je ne me fichais pas des Los Diablos et qu’au contraire, j’y étais très attaché.

Je commençai à boire le whisky que le majordome de Reed m’avait servi alors que Jimmy fit signe à ce dernier de laisser la bouteille. Je ne savais pas combien de temps on allait discuter mais, oui, je pense que je n’aurais pas assez d’un verre.

J’appris que le chef de mon gang allait avoir un fils et il sembla satisfait que la chose ne soit pas encore sortie dans les médias alors qu’il se vantait d’être réputé pour savoir garder un secret à Los Angeles.

-Peut-être… Tu as gardé secret longtemps que ta fille était Olivia Cortez. J’ai été surpris quand je l’ai appris.

Mais comme ce n’était pas une information officielle mais une fuite que Reed à confirmer par après, je suppose que ça voulait dire qu’il ne savait pas, tant que ça, garder un secret à Los Angeles. En fait, je ne crois pas que ça soit possible de le faire. Mais je n’allais quand même pas aller jusqu’à le souligner ici. Après tout, même si j’étais déçu d’apprendre que les Los Diablos était un peu comme une entreprise, j’avais vu qu’Alonso respectait beaucoup Reed et j’avais envie de découvrir pourquoi. Pour ça que je ne devais pas paraitre, non plus, trop cynique.

Et j’eus un premier apperçu du pourquoi quand Reed me laissa parler pour que je lui donne mon avis sur si c’était possible de protéger totalement les résidents de cette villa.

Alors, je lui dis la vérité laissant passé l’information comme quoi Fleming avait le vertige ce qui arracha un sourire carnassier à Reed… Il semblait content d’apprendre que Fleming avait une faiblesse… Mais le problème c’est que je ne lui connaissais que celle-là et que Ward était assez malin pour éviter de se retrouver dans des situations où cette faiblesse pourrait lui être fatale.

Alors que j’avançai mon plan, Reed en sembla très satisfait. Il me laissait limite carte blanche. Il me faisait confiance. J’appréciais ça. J’hochai de la tête.

-Merci. Je coordonnerais tout ça alors. Je ferais en sorte que rien n’entre dans l’enceinte de cette villa.

Je bus une autre gorgée de whisky après m’être resservit alors que je déclarai avoir des choses à dire. Reed semblait prompt à m’écouter. Tant mieux. J’allais commencer parce que qui me paraissait être le plus important dans tout ce que j’avais à dire : les Pequeñas Manos. Et comme Reed avait gagné quelques points en ne méprisant pas mon point de vue sur la protection de sa villa, je décidai d’employer le vouvoiement.

-Je ne vais pas vous faire l’insulte de vous rappeler que, de mon point de vue, vous auriez dû tuer Ward depuis votre entrée en fonction comme chef de gang… Je n’étais pas encore là à l’époque mais je connais l’histoire. C’était le beau-fils de l’ancien chef des Los Diablos… C’était certain qu’il allait poser problème vu son tempérament.

Je me devais de le dire quand même, même si d’après Alonso, Reed avait ses raisons de laisser Ward en vie à l’époque.

-Par contre, je ne suis pas certain que ça soit une bonne idée de mettre tous les Los Diablos sur la seul mission que de protéger votre famille et celle de Ricci. En fait, je n’aurais pas trouvé que c’est une si mauvaise idée si vous n’aviez pas décidé, du même coup, de faire dealer les Pequeñas Manos…

Je bus une gorgée de whisky avant de continuer.

-On sera dispersé entre Malibu et Beverly Hills… Au-delà de fait que ça laissera les Pequeñas Manos à la merci de Ward, ils sont, de mon avis, encore trop jeune pour ce type de mission, surtout sans surveillance. Ugo, le plus âgé, ne tiendra jamais le groupe… Ce n’est pas le plus malin… Je le vois mal arriver à coordonner ses amis plus jeunes. Alejandra pourrait l’y aider mais je ne pense pas que ça soit suffisant surtout avec Guillermo dans le tas… Il n’en fait qu’à sa tête depuis un moment et s’est donné comme mission personnelle d’espionner les New Soldados. Il arrive, de temps à autre, à faire en sorte qu’Alvaro ou Ernesto le suive dans ses combines à la con.

Voilà déjà mon avis sur le premier sujet.

-Bref, ils sont trop jeunes. Pour moi, ils vont juste se faire manger tout cru liver à eux même au milieu de l’Eastside. Soit Ward les tuera, soit ils se feront avoir pas les flics. A coup sûr, c’est ce qu’il va arriver.

J’achevai mon deuxième verre d’une traite.

@ Billy Lighter

J’eus un sourire en coin quand Finan affirma que ça pourrait être mieux. Il n’était pas content de la façon dont il était rétribué ? Pas vraiment… Son non verbal trahissait une douce provocation… Je souris de la même façon que lui, comme un miroir.

-Pour l’instant, tu as de quoi vivre bien… Et d’après ce que j’ai entendu à la radio, tu va bientôt pouvoir vivre très bien.

Oui, parce que j’avais l’impression que Finan n’avait pas fini de nous conter des histoires en chansons.

Il ajouta qu’il n’y avait pas que des hommes riches au sommet des gangs. J’inclinai la tête, faisant tourner mon verre de whisky dans ma main et répondis :

-Les New Soldados ne comptent pas… Ce n’est pas un gang, tout juste un groupe de mercenaires.

Je souris en coin.

-Je crois savoir que les Los Diablos se comportent plus comme une famille.

J’aimais bien Finan… Il disait ce qu’il pensait sans détours. Quant à moi, je me targuai de savoir garder un secret à L.A. Et, sans me contre dire, Finan parla de ma fille et qu’il avait été surpris d’apprendre la nouvelle.

Je soupirai.

-17 ans… j’ai gardé ce secret pendant 17 ans… Et il a fallu que Ward l’apprenne.

Nous en vînmes finalement à ce qui nous préoccupait : la surveillance de la villa. Mais Finan y alla d’un préambule me disant que j’aurais du tuer Ward dès mon entrée en fonction comme chef des Los Diablos. Je tiquai de l’œil gauche.

-Je ne tuais pas encore à l’époque. J’essayais de faire en sorte que tout le monde soit content.

Et tant qu’à donner son avis, Finan me parla des Pequeñas Manos que j’avais chargé de dealer pendant que les adultes allaient surveiller nos villas, à moi et à Daniele.

Je hochai la tête.

-Très bien… Tu connais certainement mieux les Pequeñas Manos que moi… Alors je laisserai quatre adultes avec eux pour les encadrer, ça te va comme ça, Finan Quinn ?

Finan acheva son deuxième verre d’une traite et je le resservis.

-Autre chose : chaque fois que Maritza manifestera l’envie de sortir, je veux que tu dois avec elle si je suis dans l’incapacité d’être moi-même avec elle… Regarde bien sous la voiture avant de démarrer… Je ne connais pas encore bien les tactiques de Ward… Mais il est bien capable de faire péter la Cadillac.

@ Billy Lighter

Mes petite provocation sur fond de vérité était très loin de vexer Reed et, quelque part, ça me faisait l'apprécier un peu plus. Il souriait notant que je n'avais pas à me plaindre de ce que je gagnais pour l'instant et j'aurais encore moins à me plaindre à l’avenir. C’était, je crois, une façon de me dire qu'il appréciait ma musique et ça me fit sourire alors que j’hochai de la tête.

-C’est vrai. Mais je ne suis pas le seul et unique Los Diablos.

Une façon de dire que si je n'avais pas à me plaindre ce n'était pas le cas de tout le monde.

Quant à notre avis divergeant sur le fait que tous les gangs étaient dirigés par des hommes riches, Reed avait dit que les New Soldados ne comptaient pas. Que c’était un groupe de mercenaire... C'était pas un peu jouer sur les mots ça? J'esquissai un sourire alors que Reed disait que nous, Los Diablos, on se comportait comme une famille. Je voyais la différence qu’il essayait de souligner. Pour lui, les personnes à l’intérieur du gang, devaient être soudée et agir pour le gang ce qui n'était pas le cas des New Soldados.

-Oui, on est une famille. C'est notre force, je pense... Mais, Ward, avec son groupe de mercenaires a, aussi, à cause de ça, un avantage sur nous: ça ne le dérange pas d’envoyer ses hommes à la mort. Et ses hommes sont, pour la plupart, assez stupide pour écouter ses ordres.

Alonso, lui, ne ferait jamais rien sans s’assurer de la sécurité de ses hommes. Et s'il écoutait bel et bien les ordres de Reed j'imaginais que c'était la volonté de mon boss aussi.

Reed déclara savoir garder un secret dont celui sur sa fille, pendant 17 ans. Mais ça avait pris fin et Ward avait sauté sur l'occasion pour s'en prendre à la pauvre jeune fille. Ça aussi Alonso me l’avait appris en même temps que le reste... Avant, ça j’avais cru que c'était une histoire de rançon, l'enlèvement d’Olivia Cortez. Mais non. C'était Ward.

-Je suis désolé pour ce qui lui est arrivé.

Mais elle était en vie. C’était limite un miracle.

Puis, après l’exposition de mon plan, j’exposai mes quelques "griefs" notamment celui sur le fait que Reed aurait dû tuer Ward quand ce psychopathe était à sa merci et encore assez jeune que pour se faire avoir. Mais Reed se défendit disant qu’il ne tuait pas à l’époque, qu'il essayait juste que tout le monde soit content. Il faut dire qu'il avait quel âge, à l'époque, Reed? Même pas 20 ans si ça tombe...

J’haussai des épaules.

-On fait tous des erreurs...

Faire en sorte que tout le monde soit content dans un gang de criminels, c'était,  je pense, impossible.

Mais si je comprenais son erreur de jeunesse, j’émis une critique sur la gestion des Pequeñas Manos qui allait, en quelque sorte, devoir faire un saut dans la cours des grands bien trop vite à mon goût. Reed m'écoutait et changea de plan.

-C’est une bonne alternative...

Mais... Ben, je pouvais peut-être lui proposer mieux.

-Mais, pourquoi pas envoyer cinq Los Diablos dealer à leur place et remplacer ces cinq Los Diablos normalement rameuté pour la surveillance ici par les cinq Pequeñas Manos. Trois ici et deux avec Alonso. Ça nous fera autant de ressources ici que dans le plan précédent. Et les Pequeñas Manos  sont très doué pour surveiller. Ils ont l’habitude.

En fait, je me disais qu'ils étaient largement plus à l’abri ici que dans l’Eastside même surveillé par cinq des nôtres.

-Ce n'est qu'une proposition. On suivra vos ordres, boss.

Mon job n'était pas de donner des ordres mais de dire ce que je pensais... Et les réflexes que j’avais avec Alonso ne changeaient pas parce que j’étais devant Reed.

Il me resservit et je bus une gorgée de whisky avant d’entendre la demande suivante de Reed. Accompagner sa femme chaque fois qu'elle voudra sortir et que Reed ne pourra pas l'accompagner... Je fis une moue... Autant pour la Cadillac que Reed avait peur qu’elle explose que pour le fait que.... J'ai l'air de pouvoir être partout à la fois ?

-Je peux faire ça...

A contrecœur ça s'entendait.

-Mais... Je ne suis pas expert en pose de bombe alors que Ward est allé à bonne école à la Casa Nuova... Avec tout le respect que je vous dois, j'ai pas envie d'exploser parce que j'aurais mal regardé...

Ouais parce que j'imagine qu’il allait falloir que je démarre la voiture quand Maritza ne sera pas dedans....

-Elle n'aime pas les taxis? Ça ne me dérange pas de l'accompagner... Même si... elle sort souvent sans vous?

Oui parce que, avec tout le respect que je devais a la femme de Reed, j'ai des Los Diablos à coordonner et aussi, un album à enregistrer et des interviews à faire... Et... Bah, ça me ferait mal que mon album soit retardé parce que Madame Reed veut aller se faire une manucure pour la troisième fois du mois...

@ Billy Lighter

Finan prétexta qu’il  n’était pas le seul Los Diablos… Sous-entendu que d’autres s’en sortaient bien moins que lui. Je souris.

-Bien sûr, mais tout le monde n’est pas le troisième homme… Et tout le monde n’est pas une star en devenir en prime de ça..

J’avais fait de Jesse Stark une star. Parce que Jesse avait le talent. Mais tous les Los Diablos n’avaient, fort heureusement, pas tous un autre talent que celui de dealer.

Ensuite, j’expliquai à Finan pourquoi nous fonctionnions mieux que le gang de Ward. Parce que nous étions comme une famille alors que les New Soldados n’étaient qu’une bande de racailles qui en avaient uniquement après l’argent. Ils ne faisaient pas ce qu’ils faisaient pour le gang, mais pour eux-mêmes.

Finan était d’accord à ceci près qu’il souligna que la force du gang de Ward était justement qu’il ne tenait pas à ses hommes et pouvait les envoyer à la mort. Je fis tourner mon whisky dans mon verre en regardant Finan droit dans les yeux.

-Je sais cela… Mais à un moment donné, il faut agir, nous ne pouvons pas rester les bras croisés, Finan. Et à la fin, nous verrons qui avait raison, nous et notre famille ou eux et leur groupe de mercenaire.

Je bus un coup.

-Je ne vous enverrai pas à la mort. Mais je ferai mon maximum pour protéger ma famille et celle de Daniele Ricci.

Finan se disait désolé, alors que je lui racontais pour Olivia, de ce qui lui était arrivé.  Il en était désolé et je lui souris.

-Elle va bien maintenant, merci.

Aussi bien qu’on pouvait l’être après avoir été enlevée et torturée. Mais elle allait s’en remettre. Elle allait s’en remettre parce que c’était une Reed.

Et quand il dit que j’aurais du tuer Ward bien plus tôt, je lui répondis que je n’avais encore jamais tué à l’époque. Ce qui n’était plus le cas maintenant mais surtout :

-Ward est un cafard… Il semble destiné à résister à tout.

Finan me conseilla ensuite sur les Pequeñas Manos. Ça s’entendait qu’il était inquiet pour eux. Et je bu le reste de mon whisky d’une traite en écoutant son plan… J’en avais déjà proposé un plus soft, mais Finan en proposa un plus malin encore.

Je souris…

-Alonso t’a bien choisi… Comment as-tu fini parmis les Los Diablos ?

Je posai mon verre.

-Mon plan sera le tien. Donne les ordres en conséquence et préviens Alonso.

Je demandai à Finan d’accompagner Maritza à chacune de ses sorties mais de vérifier la Cadillac avant. Mais Finan m’avoua d’entrée de jeu qu’il n’était pas un expert en explosifs alors que Ward avait été à bonne école. Je le savais, c’était pour ça que j’avais cette requête…

Mais j’étais content qu’il avoue son incompétence dans le domaine.

-Alors ce sera le taxi… Maritza ne sort plus beaucoup, de toute façon. Elle désire accoucher à la maison et comme c’est imminent, elle reste le plus souvent à la villa.

Je souris.

-Et elle sort rarement sans moi.

Je remplis mon verre…

-Je sais aussi que tu vas devoir par moment t’éclipser pour aller enregistrer. Dans ce cas, choisi ton second qui te relayera dans ces moments-là.

@ Billy Lighter

Le troisième homme… Que Jimmy Reed le souligne me fit faire la moue et, du coup, je n’en rajoutai pas sur l’histoire des salaires. Même si je continuais à penser que si on avait quelqu’un de si riche à notre tête, alors, on aurait pu gagner ne serait-ce qu’un tout petit peu plus.

Quant au fait que les Los Diablos était une famille, je confirmai ça mais notait que, si Ward, lui, n’avait qu’une bande de mercenaires, ça lui conférait quand même l’avantage qu’il pouvait les envoyer à la mort sans hésiter alors que Alonso ne ferait jamais ça pour ses Los Diablos. Enfin, ceux de Reed. J’allais devoir m’habituer à cette nouvelle réalité.

Mon chef était conscient de cet avantage mais il avait raison sur un point : on ne pouvait pas rester sans rien faire. Les New Soldados savaient comment gagner du territoire et il le faisait par la violence. Si on contrattaquait, il y aura des blessés, voir même des morts. Mais ça sera la même chose si on ne fait rien. Reed disait qu’on finirait par voir qui avait raison : nous et notre famille ou Ward et sa bande de mercenaires. Je soupirai et hochai de la tête avant de ne pas totalement être rassuré par un Reed qui disait qu’ils ne nous enverraient pas à la mort mais qui ajouta tout de même qu’il fera tout pour protéger sa famille.

Pour moi le message était clair. Il ne nous enverra pas à la mort… Mais son choix était fait entre nous et sa famille… Je pouvais le comprendre même si j’avais beaucoup de mal à l’accepter… Alors, comme j’étais fidèle à moi-même, je me permis d’ajouter :

-Je comprends… Mais si tu es notre chef et que les Los Diablos sont bien une famille de ton point de vue aussi alors, on fait aussi partie de ta famille.

Mais pas sûr qu’il voit totalement les choses comme ça. Sa famille c’était sa femme, sa fille et son enfant à naitre… Une famille qui en avait déjà bavé à cause de Ward vu qu’Olivia Cortez en avait fait les frais. Même si Reed disait qu’elle allait bien.

-Tant mieux alors.

Quant à mon commentaire sur le fait que Ward aurait dû avoir été fait tuer depuis longtemps, Reed déclara qu’il n’était rien d’autre qu’un cafard et qu’il résistait à tout. J’hochai de la tête avant de ricaner.

-Ça, c’est bien vrai… Alonso ne cesse de le dire.

Pourtant, j’avais déjà vu Ward en bien piteuse état mais il s’en remettait toujours.

Après ça, on parla stratégie et après un long échange, je donnais la mienne. Je voulais pouvoir protéger les Pequeñas Manos tout en permettant à Reed d’avoir un maximum d’effectif pour protéger sa famille et celle de Ricci et il adhéra à mon plan. Il trouvait qu’Alonso m’avait bien choisi ce qui me fit sourire. Et à sa question, je répondis après avoir bus encore une gorgée de whisky.

-En discutant avec Alonso. Voilà comment je suis devenu Los Diablos. Je galérais à trouver un emploi stable à la sortie de l’orphelinat et j’ai rencontré Alonso dans un bar… Il m’a proposé une famille, chose que je n’avais pas alors j’ai signé à deux mains. Il m’a fait cette offre parce qu’il avait besoin de dealer un peu plus baraqué pour faire peur aux South Panthers.

Je rigolai un peu en me rappelant notre rencontre.

-Je n’ai jamais regretté de l’avoir suivi.

Parce qu’il m’avait bel et bien donné une famille. Une famille que je m’efforçais de protéger.

Reed déclara alors que mon plan était le sien et que je devrais prévenir Alonso. J’hochai de la tête. Je savais déjà qu’on allait débattre pendant des heures sur qui aura quel Pequeñas Manos… Je voudrais Alvaro et lui voudra Ugo… On voudra tous les deux Alejandra et personne ne voudra Guillermo… Bref, ça allait prendre du temps rien que pour répartir ces cinq-là…

-Je le préviendrais tout de suite après.

Mais Reed avait encore un ordre. Un ordre qui ne me plaisait qu’à moitié pour un tas de raisons. Raison que j’exposai à Reed. Je n’avais pas du tout envie d’exploser dans une voiture de luxe pour aller conduire la femme de Reed à sa manucure… Heureusement, Reed retrouva la raison et opta pour le taxi. Il ajouta que sa femme ne sortait pas beaucoup parce que sa grossesse est imminente et qu’elle voulait accoucher ici. J’hochai de la tête achevant mon whisky.

-Parfait. Au moins, je n’aurais pas besoin d’organiser une escorte pour l’emmener à l’hôpital si elle accouche.

Je rigolai en disant ça et en imaginant la scène.

Reed ajouta que Maritza sortait rarement sans lui. En d’autres termes, et d’après ce que j’entendais, je n’aurais pas à jouer les gardes du corps trop souvent.

-Alors, ça me va…

Mais Jimmy Reed pensait à tout. C’est ce que j’avais remarqué chez lui. Il savait que je ne pourrais pas être là tout le temps à cause de ma carrière. Et que, de ce fait, je devrais choisir un second. Je réfléchis un peu… Alonso avait Carlos et Rafael était mort tout comme Hernan… Niveau second, je n’étais pas très bien fourni… Manuel me semblait trop jeune même si fidèle à la cause.

J’esquissai un sourire.

-Je peux en nommer deux ? Deux que je sais seront constamment sur place ?

Je n’attendis pas sa réponse.

-Manuel et Isabel.

Isabel était une leader née et Manuel avait un tas de compétences que je n’avais pas à son âge… A eux deux, ils sauront donner mes ordres et ceux de Reed aux autres. Parce qu’Alonso m’avait donné quelques nouvelles recrues que je ne connaissais pas encore assez bien ou des dealer que je connaissais depuis des années mais je savais incapable de mener.

-Je n’ai rien d’autre… Fleming nous a pris Rafael et Alonso a Carlos.

Mais comme il avait parlé de mes enregistrements, autant aller là-dessus maintenant que tout était mis en place au niveau de la protection de la villa.

-Au fait… Alonso… Ils vous avait déjà parlé de moi ? Pas en tant que Los Diablos, ça je sais qu’il l’a fait… Mais en tant que musicien ?

Je voulais savoir où les choses avaient bloquée pour que ça soit MTI qui m’ait donné un contrat et pas BSC.

@ Billy Lighter

L’Irlandais n’avait pas sa langue en poche et j’aimais beaucoup ça. Il disait que si nous étions bien une famille, alors les Los Diablos faisait aussi partie de cette famille que je devais protéger. Je hochai très lentement la tête en le regardant dans les yeux.

-J’ai conscience que ce que je vous demande est dangereux. C’est pour ça que par moment, je compte bien être avec vous sur le terrain.

Je souris d’un sourire carnassier.

-Si tu veux savoir si j’ai ma place parmi vous sur le terrain, demande aux Conti.

Je me resservis un verre.

-Je ne suis plus le blanc bec tout propre qui dirige tout de loin, c’est terminé tout ça.

Je rassurai ensuite Finan sur l’état d’Olivia qui serait fin prête pour les AMA où j’allais remettre un prix en sa compagnie. Puis, je passai à sto cazzo de Ward Fleming, assurant que c’était un cafard difficile à tuer.

Et Finan de confirmer parce que Alonso pensait comme moi.

Après un long échange sur la stratégie à employer, je voulu en savoir plus sur le comment du pourquoi Finan, qui n’avait rien de Latino, était devenu un Los Diablos. La réponse était simple, claire concise et je retrouvais bien les méthodes d’Alonso là-dedans…

Je ris avec Finan…

-Il est vrai que les Latino sont petits… Mais ils sont efficaces pour d’autres choses que la force pure. Ils se faufilent partout et connaissent l’Eastside comme leur poche.

JE souris quand Finan dit qu’il n’avait jamais regretté d’avoir suivi Alonso.

-Alors faisons en sorte que cela ne change pas.

J’aurais voulu que Finan puisse accompagner Maritza en voiture quand elle voudrait bouger (ce qui arrivait de moins en moins souvent à cause de sa grossesse), mais Finan, toujours très franc, m’avoua ne pas maîtriser le sujet des explosifs. J’optai donc pour le taxi, la méthode Ricci.

Et étant donné sa carrière, je savais qu’il allait devoir s’absenter parfois de longs moments… Je lui conseillai donc de choisir un second. Il me demanda s’il pouvait en choisir deux ce qui me fit arquer un sourcil.

Il ne me laissa pas le temps de répondre avant de choisir : Manuel et Isabel… Deux très jeune Los Diablos mais qui seraient là en permanence. Je souris alors que Finan se plaignait de la perte de Rafael.

-Marché conclu.

Restait une question que Finan semblait avoir sur le bout des lèvres depuis qu’il était entré. Et il finit par la poser. Il me demanda si Alonso m’avait parlé de lui en tant que musicien… Je secouai lentement la tête.

-Il m’a parlé de toi oui… Mais en tant que tacticien… Je pense qu’il avait peur de perdre l’un de ses meilleurs hommes et probablement ami…

Je lui servis un dernier verre.

-Mais tout n’est pas perdu… Samantha Mancini t’a repéré, elle… En espérant que sa grossesse ne mette pas à mal ton début de carrière…

Je souris, carnassier à nouveau.

-Et puis au pire, il y a quelque chose qui s’appelle le changement de label.

@ Billy Lighter

Jimmy disait qu’il comptait être avec nous sur le terrain. Preuve, pour lui, qu’il faisait bel et bien partie de notre famille et qu’il avait conscience du danger. Pour montrer à quel point il avait de l’expérience sur le terrain, il me parla des Conti. Alonso m’avait révélé que c’était Reed qui les avait assassinés personnellement. Ça m’avait fait froid dans le dos. Moi qui avais totalement désapprouvé ce massacre, je comprenais maintenant pourquoi je trouvais que ce modus operandi ne correspondais pas du tout à Alonso. C’est parce que ce n’était pas Alonso qui l’avait fait. Alonso ne tue jamais des innocents même pas par vengeances.

Mais Reed l’avait fait et il me brandissait ce fait comme une ligne dans un CV imaginaire.

-C’est clair… J’avoue qu’aucun Los Diablos n’a ce genre d’expérience.

Sauf Ward… Mais il n’était plus un Los Diablos.

-Donc, j’imagine que ça prouve que vous savez vous débrouiller sur le terrain.

Je me retins de dire ce que je pensais du massacre. Je pourrais sortir mes petites remarques là-dessus à un autre moment.

Après ça, on parla brièvement de sa famille et puis de la façon dont Alonso m’avait recruté. Une conversation qui me ramena le sourire alors que Reed confirma que les latinos étaient très petits mais efficace. Je rigolai.

-C’est vrai. Mais je crois qu’Alonso avait besoin de quelqu’un qui fait peur sans bouger le petit doigt. Et ma carrure suffisait. Il n’a pas tort, parfois, il suffisait que je fasse mine de frapper pour faire fuir des petites frappes.

En tout cas, je n’ai jamais regretté d’être devenu un Los Diablos et Reed voulait faire en sorte que ça ne change pas. J’hochai de la tête.

On parla ensuite de Martiza avec qui je devrais jouer les accompagnateurs quand il le faudra vraiment chose que j’acceptais en y mettant quelques-uns de mes termes avant qu’on ne passe au sujet de mes quelques absences qui seront peut-être nombreuses parce que je dois enregistrer un album. Je voulais nommer Manuel et Isabel comme deux leaders pour me remplacer quand je ne serais pas là et Reed accepta.

Maintenant que le plan était en place, il me restait une question. Et ça concernait mes talents de musiciens, cette fois… Reed déclara qu’Alonso avait parlé de moi qu’en tant que tacticien… Je fis une moue alors que Reed disait qu’Alonso avait certainement eu peur de me perdre comme Los Diablos mais aussi comme ami.

-Il ne m’aurait pas perdu. Il sait que je serais toujours un Los Diablos. Et je serais toujours son meilleur ami. Il en a la preuve aujourd’hui.

Parce que j’avais un contrat et rien n’avait vraiment changé.

Reed disait que j’avais, de toute façon, était repéré par Samantha alors qu’il disait espéré que ma carrière ne serait pas mise à mal par sa grossesse. Je levai un sourcil avant qu’il ne dise qu’au pire, je pourrais changer de label. Cette remarque me fit ricaner.

-Ma principale qualité, patron, c’est que je suis fidèle et loyal. C’est ce qu’Alonso, non ? Je serais loyal à MTI et Samantha. Elle m’a engagé malgré ma démo vraiment misérable… Alors, je lui dois au moins ça.

J’achevai mon énième verre.

-Et je doute que ça grossesse mette à mal ma carrière. C’est moi qui enregistre et c’est moi qui monte sur scène. Pas elle. Ça devrait le faire. Je crois que tout ce qui pourrait mettre à mal ma carrière soit que je me fasse arrêter ou tuer.

Bref, les Los Diablos risquaient bien plus de mettre à mal ma carrière que la grossesse de Samantha. Ça, j’en étais quand même conscient.

-Et dans mon cas, me faire arrêter ou me faire tuer peut arriver demain.

Je souris tout de même à Reed.

-Je crois que j’ai tout dit… Je crois.

Je me grattai l’arrière de la tête.

-Au pire, je vous dirais mes autres griefs aux AMA.

Je rigolai un peu.

@ Billy Lighter

Je parlai à Finan du massacre des Conti… Au point où nous en étions, je pouvais bien lui en parler puisque le fait que j’étais le chef des Los Diablos n’était plus un secret pour lui. Et je le vis tiquer. Il n’approuvait pas. J’étais sûr qu’il n’approuvait pas… C’était pour ça que j’avais du faire les choses moi-même ce matin-là.

J’avais été ravi qu’il n’y ait pas eu d’enfants sur place.

-Aucun Los Diablos n’a ce genre d’expérience car je ne demanderais jamais à aucun d’eux de faire ce genre de chose.

S’il fallait vraiment se salir les mains, autant que ce soit les miennes.

Finan, lui, imaginait que ça prouvait que je savais me débrouiller sur le terrain.

-Ça prouve que je ne suis pas le blanc-bec que Ward croit que je suis…

La conversation se détendit un peu quand je lui demandai de me parler de la façon dont Alonso l’avait recruté… En fait, Alonso avait eu besoin d’un gorille pour faire peur sans avoir recours à la violence.

-Je vois qu’il a bien choisi.

Puis il me demanda si Alonso m’avait parlé de lui en tant que musicien. Et je fus franc avec Finan. Jamais il ne m’avait parlé de son talent.. Sinon, Finan ne serait pas ici à écouter mes ordres concernant la surveillance de ma villa.

Je prétextai qu’Alonso ne l’avait peut-être pas fait car il avait eu peur de le perdre en tant que Los Diablos. Mais Finan s’indigna presque, disant qu’il resterait à jamais un Los Diablos et que Alonso resterait son meilleur ami quoi qu’il arrive. Je souris.

-Je suis ravi de l’entendre.

Puis, je passai à Samantha Mancini et sa grossesse… Je dis à Finan qu’il était encore temps de changer de label s’il ne voulait pas que ladite grossesse ait un impact sur sa carrière de musicien.

Mais encore une fois, il mit sa loyauté et sa fidélité en avant. J’aimais ça, même si ça me faisait perdre un talent monstre… Au moins l’avais-je du coup toujours comme Los Diablos.

-Tu ne te feras ni arrêter, ni tuer, Finan… D’après ce que je sais, tu es trop doué pour ça.

Je lui servis un dernier verre et à moi aussi et on le bu cul sec. Finan dit qu’il pourrait toujours me faire part de ses autres griefs au AMA.

Je hochai la tête.

-On se voit aux AMA alors… Tu peux y aller.

@ Billy Lighter