Apolline était sortie de scène le coeur léger. Un large sourire aux lèvres, les musiciens et roadies des coulisses se mirent à l'applaudirent et elle sentit ses joues rosirent. Elle l'avait fait, c'était le début du commencement alors que Vanya indiquait que l'album était dans les bacs des ce soir. L'écossaise était sur un petit nuage en rentrant dans sa loge. Cependant, l'habilleuse qu'elle avait quitter quelques minutes plus tôt avait un air désolé.

Mademoiselle Mclagan...Désolé...Votre tailleur est tombé et du fond de teint est tombé sur la veste...

La jeune femme regarda son costume et remarqua une trace crème sur sa manche droite. Si l'habilleuse pensait se faire gronder, c'était mal connaître Apolline. Elle ne s'appelait pas Lola. Elle prit sa tenue noire en souriant. Rien ne pouvait l'empêcher de sourire et de faire de sa soirée un enfer.

Pas de soucis, ne vous en faites pas. Je me rhabille et j'irais aux toilettes enlever la tâche.

C'est donc gaiement et la nomination du meilleur album de l'année en bruit de fond, qu'Apolline sortie des coulisses, saluant quelques personnes au passage, et ouvrit la porte des toilettes. Son coeur rata un battement quand elle vit Peyton se regarder dans un des miroirs. Ok. Apolline ne voulait pas déclarer une guerre. Elle se devait de rester simple pour Howard. Alors, elle s'installa à deux robinet d'elle.

Bonjour Peyton.

Avait-elle dit poliment avant d'ouvrir l'eau et de commencer à frotter la tâche pour qu'elle parte. Est ce qu'elle était mal à l'aise ? Non. Apolline faisait son travail et même si l'annonce de son retour et de la collaboration avec Howard ne lui plaisait pas, elle pouvait bien le garder pour elle. Elle avait au moins la chance que ses chansons ne parle pas d'une belle petite peste qui lui avait piquer son amoureux. Elle se voulait pacifiste mais le sera-t-elle longtemps si elle venait à la chercher ?

@ Billy Lighter

Il m’avait fallu sortir de la salle de cérémonie pour reprendre mon souffle. Howard m’avait menti pour quelque chose qui n’avait pas lieu d’être. Certes, de faire un duo avec son ex, c’était la pire meilleure idée au monde mais jamais je ne l’empêcherais de faire de la musique. Il n’avait pas apprécié que je reparle de Peter Jackson, alors il pouvait comprendre que je puisse ne pas sauter de joie en sachant qu’il avait revu son ex et qu’en prime, il avait pris part à un projet secret avec elle.

Howard agit envers moi comme un gamin égoïste. Il prend pour acquis que je serai contre ses projets avant même d’avoir ouvert la discussion. Peut-être que j’aurais émis une opinion défavorable mais nous en aurions discuté, ça aurait toujours été moins blessant que de me retrouver, encore une fois devant un fait accompli.

Il m’avait fait le coup déjà avec sa maladie, avec l’addition de Savannah Prescott à The Burning Fire, puis ce soir il y avait eu l’histoire de cette gifle et maintenant, Vanya Kournikova venait de me dire qu’encore une fois, Howard préférait me mentir que de me dire la vérité.

J’avais fait quelque pas dans la salle de toilette et j’en étais à me retoucher mon maquillage quand entra Apolline Mclagan.

Décidément, la vie m’en voulait !

Je ne lui prêtais aucunement attention, continuant de tracer mon rouge à lèvres, et nous aurions pu en rester là ce qui était parfait mais il avait fallu que cette petite garce alcoolique l’ouvre.

- Bonsoir. Le soir, la formule Bonsoir est plus approprié que bonjour, puisque le jour a tiré sa révérence… mais… Bonsoir Apolline !

Je rangeais mon tube de rouge et je pris mon phare à joue et poudrais délicatement et avec parcimonie mes joue, le tout était dans la subtilité, non dans l’exagération, certaine personne devrait prendre ce conseil et l’appliquer au quotidien.

Apolline passait sous l’eau son tailleur sur lequel il y avait une tache évidente de fond de teint. La pire chose, était de tacher ses vêtements avec du maquillage. Et c’était un tailleur griffé ! Elle allait le gâcher ! Au nom de la mode et du bon goût, je ne pouvais la laisser commettre un tel crime !

- Non !!!! Je veux dire… Pardonne moi… le fond de teint c’est gras… en le passant sous l’eau, tu risque plus de l’attacher au tissu et l’étendre…

Je mouillais un papier essuis main brun et le lui tendis.

- Je n’ai pas à te dire quoi faire, mais tu devrais l’éponger plutôt que de le passer sous l’eau.

@ Billy Lighter

Le coeur d'Apolline tambourinait dans sa poitrine, elle s'attendait à tout avec Peyton...Peut-être aura-t-elle dû prendre une lime à ongle dans les loges ou tout autre objets pour la protégé au cas où elle voyait la femme de son ex. Mais il n'y avait rien eu de tout cela. A la place, elle lui avait lancé une pique sur sa salutation. Rien de bien méchant, elle n'allait pas se vexée pour cela. A la place, elle lui fit un petit sourire avant de prendre place au lavabo.

Mais à peine allait-elle mettre sa manche dans l'eau que Lola l'arrêta. Surprise, Apolline leva la tête vers elle alors qu'elle lui expliquait ce qu'il fallait faire. Troublée par ces mots qui n'étaient pas froid, elle en fut presque déboussolée.

Merci. Les habilleuses me l'ont donné ainsi sans me dire quoi faire...

Elle se mit à rire un peu.

Je n'ai pas encore l'habitude des grosses marques...

Elle prit l'essuie main et commença à tapoter dessus. Doucement , la tâche commençait à partir, laissant une auréole humide sur la manche. Le silence n'était pas vraiment gênant , Apolline s'attendait à une phrase ou un mot vexant de la part de la blonde, elle restait sur la défensive. Apolline n'y connaissait rien sur comment nettoyer un tailleur de marque, pour elle, un coup au lave linge et tout serait partit mais elle faisait confiance à Lola là dessus. Elle avait plus d'expérience qu'elle à ce niveau.

@ Billy Lighter

Je ne pouvais laisser aller un tel gâchis dans intervenir, j’en aurais fait des cauchemars pendant des semaines ! Une telle beauté, je parle bien sûr du tailleur, allait se faire massacrer et noyer, c’était absolument inacceptable. Je passais donc par-dessus le chagrin qui m’habitais en ce moment, un chagrin qu’avait indirectement causé Apolline, pour sauver la vie du vêtement.

- Les habilleuses ! Toutes des incompétentes !

Premièrement, elles n’auraient jamais dû laisser partir Apolline avec un vêtement taché, c’était un manque flagrant de professionnalisme et si cette dernière avait insister, elles auraient dû à la limite, lui donner quelques conseils pour éviter de ruiner son tailleur.

Il fallait humidifier un morceau de serviette et épongé la tache en la tamponnant et non en frottant, cela allait risquer de l’étendre et de faire encore plus de dommage que de frotter vigoureusement sous l’eau. J’avais l’habitude depuis toutes ces années ou je brillais sous les projecteurs, de me maquiller moi-même et de choisir mes vêtements et malheureusement, j’avais été victime moi aussi d’accident de cosmétique. Il ne fallait pas paniquer et rester calme, première des choses. J’avais développé mes propres astuces aux fils des ans.

Apolline confia ne pas avoir l’habitude des grosses marques mais… Ça n’avait pas d’importance en fait.

- Qu’importe la maque… Vous ne seriez pas heureuse de ruiner votre pull préféré pour une toute petite tache de fond de teint. Dans ce genre d’évènement, j’évite aussi le maquillage bas de gamme que les maquilleuses utilisent. Je suis contre les produits qui sont testés sur les animaux mais aussi parce que tout le monde passent sous leur pinceaux et… d’imaginer un pinceaux qui est passé sur une peau grasse et boutonneuse s’étendre sur la mienne, ça me révulse !

J’avais remarqué que Timmy Evans avait la peau un petit peu plus luisante ces derniers temps. Il ne devait s’agir que d’un tout petit débalancement hormonal, il suffit d’une petite dose de stress pour venir bousiller le PH de la peau. N’empêche que je ne voulais pas de son gras de peau sur la mienne ! Je prenais soin de ma peau comme du plus précieux de mes bijoux… ou de mes vêtements haut de gamme.

- C’était une belle performance, ce soir. Vous allez être la vedette incontournable des prochaines semaines.

J’imaginais que je ne pouvais me soustraire à la féliciter pour son retour, même s’il ne m’emballait pas. Tout aurait été plus simple si je n’avais pas découvert qu’Howard m’avait menti.  Mon maquillage était retouché, je n’avais plus de raison de rester dans la salle des toilettes, mais je ne voulais pas retourner dans la salle et faire comme si tout allait bien. J’étais profondément blessé par le mensonge, ou plutôt l’accumulation de mensonge d’Howard, seulement, Apolline était ici et devrait faire sécher son tailleur, ensuite. Je ne pouvais m’empêcher de me dire qu’à elle aussi, Howard avait menti. C’était peut-être ce qui avait conduit à leur rupture.  Je n’en savais vraiment trop rien, elle n’avait jamais été un sujet de discussion entre nous deux, de toute façon, ils n’étaient déjà plus ensemble quand nous avions couché ensemble, Howard et moi, dans mon studio et qu’il m’avait ensuite frappé à la tête, me laissant inconsciente.

Il avait bien failli bousiller ma carrière ce jour-là.

Tout comme sa rupture avec Apolline avait presque anéantie la sienne.

Dans le fond, elle et moi, avions beaucoup plus en commun que je ne l’aurais cru…

@ Billy Lighter

Lola blâmais les habilleuses d'avoir tâché le fabuleux vêtement. Apolline, elle, pouvait les comprendre. Elles aussi avait le trac, il fallait que toutes les femmes ressemblent à des princesses, c'était du travaille d'orfèvre. On ne remerciait jamais assez ses petites mains de l'ombre. Mais l'écossaise n'ajouta rien de plus, visiblement, les deux jeunes femmes ne partageaient pas les même avis dessus. Pour Peyton, il n'existait qu'elle dans son petit monde de strass et paillettes.

Le fait d'être sortie avec le tailleur tâché signifiait bien une chose chez la nouvelle chanteuse, c'était qu'elle se fichait pas mal d'avoir quelque chose de tâché sur elle. C'était comme si rien ne pouvait être parfait. Ne dit-on pas que l'imperfection est la perfection ? Cette petite tâche aurait été le détail de cette imperfection. Elle avait été si pouponné durant cette soirée qu'elle n'avait pas vraiment l'habitude de tout cela. Lola lui avait parler de son pull préféré qui pourrait très bien être tâché par du maquillage et Apolline se mit à réfléchir un peu, en réalité ,elle se maquillait pas souvent alors cela n'était jamais arrivé.

Je gardes ton conseil en tête

Avait-elle dit en souriant un peu tout en tapotant sur le tissus noir. Elle parlait du maquillage bas de gamme et des peaux grasses qui pouvaient être touchés par les mêmes pinceaux que les autres. Décidément, elles n'avaient pas vraiment les mêmes idées. Elle était si superficielle...Apolline se fit la promesse de ne jamais tomber dans ce travers. Au moins, cette discussion lui aura permis de comprendre une chose : jamais elle ne voudrait ressembler à elle.

Pourtant, Madame Stone l'a surprenait. Elle l'avait félicité pour sa prestation, elle qui avait cru qu'elle l'aurait étripé sur place pour être revenu. C'était le contraire qu'il se passait.

Merci... avait-elle dit doucement alors qu'elle reprenait un essuie-main pour terminer de retirer la tâche.

Puis, alors qu'elle pensait que Lola partirait après sa dernière retouche maquillage, elle resta planté là, devant le miroir. Elle semblait en colère et Apolline ne mit pas longtemps à comprendre qu'il devait s'agir d'Howard. Elle avait été dans cette situation aussi, parfois.

Il ne faut pas en vouloir à Howard pour le duo...Je lui ai fait promettre de ne rien dire et...Je dois bien avouer qu'il tient tout le temps ses promesses quand il s'agit de la musique... elle avait sourit doucement.

@ Billy Lighter

J’avais eu peur qu’Apolline ruine le magnifique vêtement en l’imbibant d’eau et en frottant la tache ce qui n’aurait fait que l’agrandir et en imprégner les fibres fragiles et délicates du tissu hors de prix. Je n’avais donc pu m’empêcher d’intervenir même si je n’avais pas spécialement envie d’ouvrir la discussion avec elle.

Les vêtements étaient ma passion, tout comme les beaux bijoux et les parfums haut de gammes, dès que quelque chose se rapprochant de ces items entrait en jeu, c’était plus fort que moi.

- Tu en fait ce que tu veux, c’était peut-être déplacer et pas de mes oignons.

Ouais parce que parfois dans la vie, il faut savoir se mêler de ses affaires, ça évite les mal entendus et les situations embarrassantes.

Nous avions brièvement échangé sur le maquillage lors de ce genre de soirée, quelque chose que je préférais faire par moi-même parce que de toute façon, personne ne sait mieux que soit ce qui est bon pour nous et que je ne fais pas confiance aux pinceaux des maquilleuses qui valsent sur la peau de tout un tas de gens.  Je n’insistais cependant pas plus que ça puisque je devinais que tout ceci devait paraitre superficielle pour Apolline qui ne me connais de parce qu’elle a dû lire de moi dans les journaux.

Personne ne me connait réellement bien de toute façon.

Personne sauf Howard.

J’étais prête à quitter la salle de toilette mais l’ex de mon mari se permis alors un commentaire déplacé, a milles lieux de ce qu’était la situation réelle, la preuve qu’elle ne me connait aucunement et même, qu’elle ne connait pas si bien que ça Howard, finalement.

Alors je l’écoutais, les bras croisés sur ma poitrine, la fixant d’un regard intéressé.

- Je garde ton conseil en tête.

C’est cependant tout ce que je m’autorisais à lui répondre en lui rendant le même sourire.

C’était un rien ironique comme situation, de me faire offrir un conseil par l’ex de mon mari car, si elle est son ex aujourd’hui, ce devait bien être parce qu’elle n’avait elle-même pas su mettre ses précieux conseils en pratique.

Quoi qu’il en soit, et même si l’envie ne me manquait pas, je n’avais pas l’intention de régler ça ici ce soir.

- Bonne chance pour la tournée de l’année, vous étiez avec The Burning Fire, ce prix vous revient également. Je dois retourner dans la salle, Howard et moi sommes encore en nomination quelques fois et, vous comprendrez que ma place est auprès de mon mari, pour le soutenir dans ses entreprises, toutes ses entreprises.

Je me retournais et ouvris la porte de la salle de des toilettes et regardais Apolline une dernière fois, avec mon sourire inébranlable sur les lèvres, puis je quittais la pièce pour regagner ma place.

@ Billy Lighter

Les vêtements de luxe et et le maquillage, ce n'était pas spécialement un sujet qui l'attirait au plus au point, elle aurait peut-être été plus intéressée par cela avec Bailey, mais d'aussi loin qu'elle s'en souvienne, même avec son ex meilleure-amie, elle n'avait jamais parler de cela. La beauté, c'était être au naturel tout comme elle ne comprenait pas ces femmes qui devaient toujours êtres tous le temps remplit de far à joues même le matin au réveil. L'amour, c'était aussi voir l'autre avec son haleine putride et les cheveux en bataille. Elle imaginait mal Lola au réveil, elle avait l'impression que cette femme était toujours sur son trente et un, toujours pouponné pour paraît parfaite.

C'était peut-être ça qu'Howard aimait chez elle...

En réalité, elle ne cessait de tenter de comprendre ce que son ex lui trouvait, peut-être s'en voulait-elle encore un peu de n'avoir pu continuer son histoire avec Howard. Peut-être se disait-elle que c'était de sa faute malgré ce qu'elle avait pu comprendre sur lui durant son absence...

En tous cas, elle tenta d'apaiser la future tension qu'il devait y avoir entre Howard et sa femme pour son duo avec lui. Elle fut surprise de voir que Lola prenait cela pour un conseil.

Ce n'était pas un conseil.

Avait-elle simplement dit alors que Lola enfonçait encore un peu plus Apolline en indiquant qu'elle devait retourner auprès de son mari. C'était son devoir de le soutenir. Elle hocha la tête et se retrouva alors seule. Elle se regarda dans le miroir et poussa un soupire. Elle aussi aurait voulu le soutenir, elle aussi aurait voulu être celle qu'on appelle Madame Stone. Elle aurait voulu être Lola. Mais c'était du passé.

Et on ne refaisait pas le passé. Il fallait tourner la page. C'était ce qu'Apolline faisait, même si cette rencontre ne faisait que lui rappeler qu'elle n'avait pas réussit à garder Howard. Une larme coula sur sa joue. Elle se sentait au fond du trou malgré la hauteur qu'elle avait prit avec sa chanson. Elle se reprit rapidement, enleva doucement les larmes qui s'étaient installés sur son visage et sortie des toilettes, souriante. Comme si le monde ne pouvait pus l'abattre.

@ Billy Lighter