Vanya et Ricci étaient revenus sur scène pour donner le mot de la fin de la cérémonie. Je savais qu’Ivar allait, directement après, courir après sa belle… Ils avaient certainement pas mal de choses à se dire, quant à moi, j’avais beaucoup de choses à dire à Tiffany.

Et puis, j’avais des choses à fêter ! J’avais gagné un trophée, après tout. Je n’en revenais toujours pas, d’ailleurs. J’allais, donc, me mettre une mine pour fêter ça ! Parce que, dès demain, c’était reparti pour enregistrer mon album et surveille la villa de Jimmy Reed… Pour l’instant, on avait eu aucune incursion d’aucun New Soldados, ni de Ward lui-même. Donc c’était… Plutôt ennuyeux comme mission… Et je devais me taper jusqu’à Malibu en plus. Il y avait nettement plus d’action dans l’Eastside…

Donc, ouais, la fête ! Je me levai en même temps qu’Ivar et lui lançait :

-J’imagine que tu vas aller retrouver Vanya. Tu vas bien d’amuser, toi !

J’esquissai un sourire en coin. J’étais certain qu’il allait très bien s’amuser vu comment lui et Vanya s’était embrassé tout à l’heure.

On se dirigea vers l’autre salle et c’est là que je me séparai d’Ivar pour tenter de trouver Tiffany. Je pris une bière au passage et commençai à la boire avant de finir par repérer la chevelure flamboyante de Tiffany. Je souris m’approchant d’elle et lui fis un petit clin d’œil.

-Me voilà !

On s’était donné rendez-vous après donc c’est sans aucune appréhension que je l’abordai avant de boire une gorgée de bière.

-Belle, soirée, non ? Tu as géré chacune de tes représentations en tout cas. En fait, ma chanson n’a jamais été aussi bien faite qu’aujourd’hui. C’est cette version-là qui aurait dû être sur le single.

Je ne mentais pas. La version de ce soir avait été magique.

-Il parait que tu es session chez MTI… C’est Samantha qui m’a dit ça. Tu as choisi MTI plutôt qu’un orchestre. C’est pas banal ça.

J’essayais de tâter le terrain. Voir si je ne m’étais pas trop avancé en demandant à Samantha de faire de Tiffany l’un des membres de mon équipe. Parce que j’avais demandé à Samantha avant de demander à Tiffany. Comme d’habitude, je n’avais rien fait dans l’ordre.

@ Billy Lighter

Nous en étions à la toute fin de la cérémonie. Je pouvais ranger mon violon et ma flûte et si je me servais à nouveau de mes mains, ce serait que pour tenir un verre de champagne et non pas pour frapper les notes d’un piano. Je n’aurais la force pour absolument rien d’autre, de toute manière, je ne devais pas être la seule. Nous avions tous, tout donner pour assumer la partie musicale de la soirée qui, pour ne rien cacher, est la principale partie d’une soirée comme les American Music Awards.

Il y avait aussi Finan que j’avais bien envie de revoir. Il avait déjà piqué ma curiosité en sortant son single mais ce soir avec sa façon d’être, de parler, d’agir…J’avais envie de le connaitre d’avantage, de découvrir l’homme derrière le musicien.

Après le mot de la fin de Vanya Kournikova et Daniele Ricci, j’avais discuté avec les autres musiciens un bref moment tout en rangeant mes affaires puis je m’étais diriger dans la grande salle, là ou les animateurs de la soirée venaient de nous conviés pour la suite.

Cela n’avait pas pris beaucoup de temps que la salle s’était remplie et que les plateaux de petits fours se vidaient les uns après les autres. J’avais pu en attraper un au vol ainsi qu’un verre de champagne, tout en me faufilant au très des gens. J’aimais bien regarder ici et là, voir qui parlait avec qui, essayer d’entendre sans en avoir l’air, des bouts de conversations. Ça me faisait sourire parce que souvent, je pouvais me rendre compte que l’alcool faisait déjà son œuvre.  

- Hey !

Finan venait de me rejoindre, il m’avait surprise et j’avais sursauté.

- Oui, c’est une belle soirée.

Il me complimenta sur ma performance musicale de ce soir en particulier sur celle lors de sa victoire comme nouvel artiste de l’année. Je n’avais pas eu l’impression d’être exceptionnelle, j’avais fait ce que je savais faire le mieux.

- Je peux te retourner le compliment. Tu as été de loin le meilleur sur scène ce soir, j’ai adoré pouvoir jouer avec toi.

Ça avait été une très belle expérience, quelque chose que je renouvellerais demain matin si l’occasion se présentait, sans aucune hésitation.  Je pris une gorgée de champagne et l’écoutais en souriant. Il s’intéressait un peu à moi, du moins, professionnellement parlant, ça me faisait un petit velours, je ne peux pas le nier.

- Oui, depuis deux ans environs. J’aime le défi que cela représente.

J’avais trouvé mon bonheur chez MTI après avoir été refusé chez BSC pour une raison qui m’échappait. On m’avait pourtant dit que j’avais un talent exceptionnel et ils avaient des postes à combler, mais rien n’arrive pour rien, comme on dit ! J’avais rencontré Ivar Miller chez MTI, un garçon très sympathique, bout en train.

- L’orchestre, c’était le rêve de ma mère. Nous avons la même passion pour la music mais je préfère jouer toutes sortes de pièces musicales actuelles avec des instruments moins conventionnel.

Finan devait être probablement la personne la mieux placée ici pour me comprendre, lui qui venait de sortir un single absolument épatant et qui sortait des sentiers battus.

- Et toi ? Ton inspiration ? Elle te vient d’où ? On ne peut pas dire qu’il y a beaucoup de style se rapprochant au tient. Ça prenait de l’audace et beaucoup de talent pour accrocher Mancini !

@ Billy Lighter

J’avais légèrement fait sursauter Tiffany et ça me fit un peu sourire alors qu’elle confirma que c’était une belle soirée. Elle était vraiment ravissante dans sa robe et avait l’air bien plus détendue que tout à l’heure alors qu’elle devait monter sur scène avec moi. Je comprenais. Monter sur scène, c’était stressant.

Mais elle avait géré. C’est ce que je lui dis. J’avais été charmé par la façon dont elle jouait de la flûte mais, aussi, du violon. Et je n’avais pas été charmé que par ça, à vrai dire… Mais ça, c’était tout moi… J’avais la fâcheuse tendance à trouver la plupart des filles très jolies. Ça expliquait pourquoi, dans cette salle, il y avait deux femmes dont j’étais tombé amoureux : Leia et Bailey. Mais elles étaient en couple, désormais. Et pas avec moi, s’il faut le préciser.

Mais bon, cette fois, j’allais essayer de me garder de tomber amoureux. Même si le coup de foudre musical que j’avais envers Tiffany était évident.

Elle y alla aussi d’un compliment qui me toucha particulièrement. Elle avait trouvé que j’avais été le meilleur ce soir. Pourtant, il y avait eu un tas de grosses pointures qui était monté sur scène dont Sniper.

-C’est vrai ? Tu trouves ? Même meilleur que Sniper ? Merci, c’est gentil.

Je m’intéressai, alors, à elle. En tant que musicienne, tout d’abord. Elle jouait des instruments qu’on avait l’habitude de voir dans un orchestre. Pourtant, elle travaillait pour MTI. Elle m’expliqua qu’elle travaillait là depuis deux ans. Elle aimait les défis et ça en représentait un.

-Ça, c’est clair !

Elle m’expliqua alors que c’est de sa mère qu’elle tenait sa passion pour la musique. Sa mère qui aurait rêvé faire partie d’un orchestre. Mais Tiffany, elle, avait préféré une toute autre forme de musique.

-Sans ce genre d’instruments, je trouve que la musique actuelle serait bien pauvre. Heureusement qu’il y a des gens comme toi.

Parce qu’elle et moi semblions avoir la même vision de la musique. On ne se contentait pas des instruments traditionnels qu’on pouvait trouver dans chaque groupe de rock. Non, on allait voir ailleurs. Et si on allait voir ailleurs c’était parce qu’on avait été élevé à des instruments on conventionnels.

D’ailleurs, Tiffany ne tarda pas à se demander d’où je tirais mon inspiration. Je lui souris et répondis après avoir bu une gorgée de bière :

-De l’audace et de la chance, je dois avouer. Samantha a pris le temps d’écouter et je trouve que c’est en partie de la chance.

Mais il faut toujours une part de chance pour réussir dans la vie. C’était évident.

-Je tire mon inspiration de plusieurs choses. D’abord de mes parents. Ils étaient musiciens. Enfin, il ne vivait pas de ça mais ils jouaient de temps en temps des petits concerts dans des bars. Ils faisaient de la musique celtique. J’ai été élevé à la musique celtique. C’est ma mère qui m’a appris à chanter quand j’étais tout petit.

J’avais peu de souvenir de ma mère… Et malgré ça, elle me manquait quand même.

-Pour le reste, je m’inspire des histoires médiévales que je lis. Je suis fan de ce genre d’histoire. Ça me permet de décompresser un peu. De sortir de L.A. et de ma routine habituelle.

Qui n’a rien de conventionnel, d’ailleurs, ma routine.

Bon, je me lance ? Il fallait bien que je me lance et que je lui avoue ce que j’avais trafiqué un peu dans son dos.

-Dis… Heu… En fait, j’ai tellement adoré la façon dont tu jouais de la flûte que… Est-ce que ça te dirais de faire partie de mon équipe ? Je veux dire, ne jouer exclusivement que pour moi ? J’ai souvent besoin de flûte… Mais aussi, parfois, de violon et d’autres instruments du genre. Et, je dois avouer que tu es bien plus doué que moi, à ça… Alors ? Ça de dit ?

Je me mordis la lèvre. Si elle refusait, j’allais avoir l’air bien con devant Samantha… Ça m’apprendra à voir les choses comme acquises d’avance…

@ Billy Lighter

À mon goût à moi, Finan avait été le meilleur. Peut-être parce que son style musical me rejoignait plus que celui des autres et ça, c’était sans rien retirer à aucun artiste présent ici ce soir. Qui suis-je pour discréditer un talent tel que celui de Sniper au profit de celui de Finan ? Je n’oserais jamais, mais si vous me demandiez de choisir, mon vote irait au nouvel artiste de l’année.

- Donnons à Sniper ce qui lui revient mais pour moi, la star de ce soir c’était toi.

Je n’étais pas gênée de le lui dire, au contraire. Je crois au pouvoir des mots.  À voir aussi comment le visage de Finan s’illumina, je pouvais facilement conclure que j’avais su lui faire plaisir.

Il s’intéressa ensuite à moi, musicalement parlant. Ma carrière chez MTI, ma formation musicale, et comme j’aimais bien en parler, je n’allais pas me priver de répondre. Je vivais pour la musique, c’était ma passion, j’en rêvais la nuit. Je vibrais à chaque note que je pouvais produire, je n’avais jamais eu mal en écoutant une pièce. Je pouvais vivre beaucoup d’émotions mais jamais rien que je ne voudrais pas ressentir. La musique, c’est l’expression de l’âme dans sa vulnérabilité la plus pure.

- Je pense exactement la même chose !

Je souriais large ! Finan et moi étions tout à fait fu même avis. Enfin, je baissais un petit peu les yeux, gênée quoi que flattée quand il ajouta qu’heureusement, il y avait des gens comme moi. Alors, je dirigeais la conversation sur lui, parce qu’un talent comme le sien ne court pas à tous les coins de rue et qu’il fallait avoir des couilles pour aller sonner à la porte de Samantha Mancini. Tout le monde sait qu’elle couche avec Daniele Ricci qui traîne une sacrée grosse réputation comme manager. Je n’aurais pas eu ce courage-là, moi, en tous les cas !

Je l’écoutais attentivement me parler de sa source d’inspiration, de son enfance avec ses parents qui jouaient eux aussi de la musique, je trouvais cela absolument fascinant, ce genre d’histoire me plaisait toujours énormément et dans la bouche de Finan, je trouvais cela encore plus beau. Il ajouta ensuite que le reste de son inspiration lui venait de ses lectures et, forcément, un homme qui lit ça a tout de suite beaucoup de charme, ça fait preuve d’une certaine culture, en tous les cas ça ne donne pas l’impression qu’il passe tous ses temps libres installé sur son divan à regarder un match de football.

- Heureusement, l’imagination reste encore à ce jour non taxé par le gouvernement !
Alors, pourquoi s’en priver ?

Finan enchaina ensuite avec une demande que je n’avais pas vu venir. En fait, pour dire combien je ne m’y attendais pas, j’éclatais de rire comme toute première réaction avant de le regarder et de me rendre compte qu’il était sérieux.

- Tu es sérieux ?

Il venait clairement de me proposer de faire comme Ivar, de lâcher mon travail de session pour ne travailler qu’exclusivement avec lui.

- Wow… tu parles d’une demande !

Il y avait tant de chose qui me passait par la tête a ce moment précis, ça en couvrait les bruits de la salle qui pourtant, bourdonnaient vraiment fort il n’y avait même pas une toute petite minute de ça. Ce n’était pas rien comme demande, ça impliquait beaucoup de chose… en fait… ça impliquait quoi concrètement hormis le fait que je ne jouerais que pour lui. Nous serions un groupe ? Ou je devenais simplement « sa flûtiste-violoniste-harpiste » privée ? Ce n’était pas une demande a prendre à la légère, cela demandait une bonne réflexion…

- Oui, je le veux !

@ Billy Lighter

Qu’est-ce que j’attendais de ce rendez-vous avec Tiffany ? Rien… Enfin, si ! Qu’elle accepte de jouer pour moi. Mais je ne reçus pas que ça mais un compliment qui me fit énormément plaisir. Pour elle, j’avais été la star de ce soir. Je doutais que tout le monde soit d’accord avec ça tellement Sniper avait fait le show mais elle continuait à dire que, pour elle, c’était moi.

Du coup, mon visage s’illumina et je lui souris.

-Merci.

C’est ensuite de musique que je parlais. Je m’intéressais à ce que faisais Tiffany parce qu’elle n’avait pas un parcours typique, au contraire. Elle utilisait des instruments que, moi-même, j’utilisais pour mes chansons. On avait ça en commun, on aimait sortir des sentiers battus. Ce fut à moi de la complimenter ce qui lui fait baisser un peu les yeux. Elle était toute mignonne quand elle faisait ça. Non, Finan, stop…

Ce fut, ensuite, à moi de parler de mes inspirations et je ne pus pas passer à côté de mes parents qui m’avaient transmis leur passion pour la musique. Je voyais que Tiffany était très intéressée par mon histoire. On avait ça en commun : sa passion venait de sa mère et, la mienne, de mes parents. Je parlai aussi de ma passion pour les romans médiévaux. Et elle fit une remarque qui me fit rigoler.

-Ouais, heureusement que ça n’est pas taxé. C’est parfois la seule chose qui nous reste…

Je ne savais pas ce qu’il en était de Tiffany mais, moi, ça arrivait que les fins de mois soient difficiles. Enfin, ça n’arrivait plus depuis que j’avais rejoint MTI. Je n’ai jamais été aussi riche qu’aujourd’hui.

Et après avoir un peu parlé, je finis par me lancer et par parler de l’idée que j’avais en tête et que j’avais déjà confiée à Samantha. Et… Ça fit rire Tiffany. Un vrai rire franc. Je me mordis la lèvre me demandant ce que se rire voulait signifier. Un « oui » ou un « tu rêves, Finan ? ». Mais elle cessa d’un coup de rire en voyant mon expression avant de demander si j’étais sérieux. Heu… Ok, elle avait cru que je blaguais. J’hochai de la tête.

-Heu… Ouais, je suis sérieux.

Et elle sembla surprise et prise de court par ma demande alors que je continuais à me mordre la tête tellement le suspense était grand. Ok, ouais, c’était une grosse demande. Tiffany avait l’occasion, actuellement, de travailler pour des groupes différentes et, donc, de faire des choses différents. Quelque part, je lui demandais de s’enfermer dans un style et de ne travailler que pour moi… Ivar avait apprécié mais Ivar était bassiste, ce n’était pas pareil. Et Ivar était un gamin… Même si, je n’avais, finalement, aucune idée de quel âge avait Tiffany…

Mon cœur battait plus vite alors que j’attendais la réponse de Tiffany. En fait, j’avais l’impression qu’elle allait me dire qu’il lui fallait un temps de réflexion, ce que j’aurais pu comprendre. Mais non… Elle finit par accepter comme on accepte une demande en mariage ce qui illumina mon visage.

-C’est vrai ?

Oui, ça l’étais et quand je m’en rendis compte, je m’exclamai :

-Youhou ! T’imagine même pas le soulagement que ça me fait… En fait, je n’ai pas vraiment fait les choses dans l’ordre, j’ai demandé à Samantha avant de te demander à toi… Je sais, c’est con…

Mais je n’étais pas sûr de pouvoir réussir à trouver une minute pour parler à Samantha avant la fin de la soirée alors j’avais anticipé pour être sûr de pouvoir commencer le travail sur l’album le plus vite possible. En fait, le travail avait déjà commencé mais mieux valait avoir l’équipe complète avant de continuer.

-Bienvenue dans l’équipe.

Je dis ça avant de lui faire un petit clin d’œil et de boire ma bière d’une traite pour fêter ça. Je souris, ensuite, à Tiffany.

-Il faudra au moins deux adultes pour s’occuper d’Ivar, de toute façon.

Ouais, c’était un vrai gamin. Mais Tiffany le connaissais alors j’étais sûr qu’elle comprenait ma réflexion.

-Sinon, tu as grandis à L.A. ? Moi, je suis Irlandais mais j’ai grandis à L.A.. Je suis barman. Enfin, j’étais barman. Au Stryge Bar. T’es déjà allé au Stryge ?

Je lançai des questions pour mieux la connaitre avant de prendre une bière au vol alors qu’un serveur avec un plateau passa non loin de moi.

@ Billy Lighter

L’imagination était encore l’une des rares libertés pour laquelle nous n’avions pas besoin de payer pour en jouir. Aussi bien l’utilisé à bon escient, j’aimais laisser parler la mienne en utilisant un instrument de musique, même si je suivais des partitions, que je ne jouais pas l’une de mes propres créations, je me plaisais à croire que je pouvais y mettre ma touche personnelle, y associer une partie de moi-même pour rendre la pièce unique. Finan partageait mon avis, du moins pour la partie concernant la gratuité de la chose, puisque je n’avais pas exprimé ma pensée en totalité.

Il me fit cependant une offre grandiose et effrayante et alléchante et… Normalement j’aurais pris tout mon temps pour bien réfléchir, je ne suis pas le genre de fille à sauté sur la première occasion sans se laisser moindrement désirer mais, allez savoir pourquoi, je sentais que Finan le désirait vraiment et qu’il avait bien pesé son idée. Cela impliquait tout de même de grands changements, voilà ce qui pouvait sembler effrayant mais la vie était faite d’occasion à saisir. Je ne pouvais vraiment pas refuser la proposition de Finan, non sans l’avoir au moins essayé. De toute manière, n’allais-je pas continuer de faire ce que j’aimais le plus ? Pourquoi y réfléchir inutilement longtemps alors ?

Je lui répondis sur un élan de spontanéité un oui, je le veux! , comme s’il venait de me demander en mariage. C’était sérieux ! Un engagement comme cela l’était et j’allais m’en montrer digne, je ne voulais pas le décevoir !

Il m’expliqua qu’il avait déjà parlé avec Mancini avant même de voir avec moi si sa proposition pouvait m’intéressé. J’en ouvris de grands yeux, mon sourire était tout aussi large. Je ne lui en voulais pas le moins du monde, au contraire. J’étais vraiment emballé et, je ne pensais pas qu’il y avait un ordre précis pour agir dans ce cas-ci. Si sa manager avait eu une réticence et qu’il m’en avait parlé en premier, j’aurais été fort déçue. Si je lui avais dit non, cela n’aurait rien changé pour lui et Mancini n’aurait eu qu’à continuer comme elle le faisait maintenant, avec Finan et Ivar.

D’ailleurs, Finan me fit rigoler en me parler de son bassiste.

- Un sacré bout ’en train celui-là mais tellement agréable à côtoyer !

J’avais toujours bien adoré de travailler avec lui et regretter que cela n’arriva pas aussi souvent que je l’aurais souhaité. Ivar est un véritable Dieu, que dire de plus? Il maîtrise son instrument mieux que quiconque, je mets au défi n’importe qui de prouver le contraire.

- Oui, je suis native de Los Angeles. Tu as certainement entendu parler de mon père, Mitchell Austin. Il a travail au département de la justice des États-Unis avant de passer au bureau du Gouverneur de Los Angeles. Et ma mère était premier violon pour le grand orchestre de Los Angeles.

J’étirais un peu mon sourire, pas de fierté mais de gêne. J’avais quelque peu venté ma famille comme si je parlais d’un nouveau produit révolutionnaire mais dans les faits, je ne savais jamais vraiment comme parler d’eux quand on me posait la question pour que ça semble être moins prétentieux.

- Je ne suis jamais…  Je ne fréquente pas les bars, en fait… Donc je ne sais pas ce qu’est le Stryge Bar.

Les endroits que j’ai fréquenté toute ma vie ont des voituriers, je suis une habituée des soirées mondaines où l’étiquette prévaut sur tout le reste. C’était important pour mon père et un point d’honneur pour ma mère. J’avais grandi là-dedans, c’était ce que je connaissais.

- Ce doit être quand même bien, puisque tu y travail.

Je ne voyais pas vraiment Finan trainer dans les bas-fonds de la ville, il me semblait trop… je cherche mes mots, ça ne s’explique pas ce que je pense, ça se ressent.

- Tu as rencontré Ivar comment ? Vous étiez copains avant qu’il ne soit ton bassiste où bien tu l’as simplement repéré par son talent, comment tu viens de le faire avec moi ?

@ Billy Lighter

Ce fut un soulagement quand Tiffany accepta ma proposition. Déjà parce que ça m’évitera de passer pour un con auprès de Samantha mais, aussi, parce que j’avais très envie de travailler avec elle. Je pouvais faire de la flûte moi-même mais jamais aussi bien que Tiffany. Donc, c’était une valeur ajoutée à ce que j’étais en train de construire.

Puis, ça fera deux personnes pour s’occuper d’Ivar qui, s’il m’avait dit avoir 22 ans, se comportait comme s’il en avait 17. Parfois, je trouvais même qu’Alvaro était plus mature que lui… Bon, j’exagère… Mais à peine.

Tiffany, elle, confirma qu’Ivar était un bout en train mais qu’il était agréable à côtoyer. Je rigolai.

-C’est vrai… Enfin, sauf quand il insinue que je suis vieux. Ce qui est totalement faux.

Je fis une petite moue en repensant à toutes les fois où Ivar avait insinué ça. Ce n’était pas moi qui suis vieux mais lui qui est jeune. Ce n’est pas la même chose.

Maintenant que les choses étaient arrangées, je posai quelques questions à Tiffany histoire de faire connaissance. On allait se voir souvent et travailler presque tous les jours ensemble alors autant se connaitre un peu mieux.

Elle venait, donc, de L.A.. Elle y était née contrairement à moi… Mais je ne m’attendais pas à ce qu’elle soit la fille de Mitchell Austin et que sa mère était premier violon de l’orchestre de Los Angeles. J’écarquillai les yeux. Elle et moi, si on avait beaucoup de points communs, on ne venait vraiment pas du même monde.

-Waw ! Et ben… J’aurais jamais imaginé que tu puisses être fille de politicien… Surtout de quelqu’un comme Mitchell Austin…

Pas après avoir critiqué les taxes, il y a quelques secondes. Et ça me fit un peu sourire.

-Heureusement que tu as choisis la même voie que ta mère. Enfin, le même instrument pas totalement la même voie.

Heureusement pour moi, sinon, on ne se serait jamais rencontré.

Quant au Stryge, elle n’y était tout simplement jamais allée. Elle ne fréquentait pas les bars du tout. Je devais avouer qu’elle ratait quelque chose. Dans les bars, on pouvait y voir des groupes pas connu qui faisaient tout de même de la très bonne musique. Puis, au Stryge, il y avait une bonne ambiance et on s’y amusait souvent bien. Tiffany déclara alors que ça devait être bien puisque j’y travaillais. J’rigolai un peu.

-C’est bien même quand je n’y travaille pas, tu sais.

Je repris un peu mon sérieux.

-Tu n’es vraiment jamais allé dans un bar ? Je t’y emmènerais alors… Parce qu’il faut vraiment que tu vois ce tu ce que tu as raté depuis que tu as l’âge d’aller au bar. Il y a une bonne ambiance au Stryge, en plus. On y trouve des musiques qu’on ne voit pas ailleurs.

Si je pouvais lui faire découvrir un petit bout de mon univers, pourquoi pas ? Parce que ça serait triste qu’elle ne mette jamais les pieds dans un bar de sa vie… Elle ratait vraiment quelque chose.

On revint ensuite à Ivar et la façon dont il avait terminé dans mon équipe comme Tiffany.

-Je l’ai repéré à son talent. En fait, c’était un hasard. Tu vois, Jason ? Le chanteur un peu nul de MTI ? Et bien il voulait que je lui donne mon avis sur sa dernière chanson et j’ai accepté. Ivar était là pour faire la basse et il m’a bluffé… Alors, je l’ai engagé tout de suite…

Je souris.

-Et je n’ai prévenu Samantha qu’aujourd’hui, ce qui lui a moyennement plus.

Je rigolai un peu en disant ça avant de me reprendre.

-Mais non, je ne connaissais pas Ivar avant ça. Mais j’ai bien fait d’aller voir Jason même si Jason est bien nul.

J’achevai ma seconde bière de l’after et en repris une autre directement. Je ne savais pas la quantième c’était de ma soirée… Pendant ce temps, Tiffany dégustait son champagne.

-N’empêche, je n’en revins pas que tu ne sois jamais allé dans un bar… Tu dois bien avoir envie de sortir avec tes amis et t’amuser, parfois, non ? A moins que tu n’es du genre à rester à la maison avec un bon livre.

C’était un de mes hobbys aussi, donc, je pouvais comprendre. Même si… Je m’imaginais mal vivre sans jamais faire la fête… J’esquissai un petit sourire.

-Parce que, maintenant que tu es avec moi. Enfin… Dans mon équipe, je veux dire, je peux t’assurer que tu auras l’occasion de faire la fête. En tournée et tout, on va s’éclater.

Ouais, je voyais les tournées comme des grandes fêtes.

@ Billy Lighter

Je venais de me faire enrôler dans l’équipe de Finan. C’était le deal du siècle pour moi, un nouveau défi que j’allais relever avec brio, avec des partenaires comme Ivar et lui, je voyais mal comment les choses pouvaient en être autrement. Je connaissais déjà Ivar pour l’avoir côtoyé sur certain projet, il m’avait fait bonne impression et impressionnée avec son talent comme bassiste.

- Ah bon ? , dis-je en rigolant, ça doit être la barbe, c’est pour ça !

Pauvre Finan. Il allait peut-être se rendre compte que j’aimais bien taquiner moi aussi et qu’il n’était donc pas sortie de la taverne avec moi et Ivar dans sa barque.

- Je te taquine. Tu es charmant avec ta barbe.

Je lui parlais ensuite un peu de moi, qui je suis, d’où je viens. Ça sembla faire son effet quand je parlais de mon père. Il n’était pas faux non plus de dire que Mitchell Austin était connu parce que sa réputation le précédait un peu partout et pour pleins de raisons. Mon père était un homme admiré et admirable. Un homme strict mais juste. Il était aimé et apprécié de ses collègues, il était détesté et craint par le parti adverse.

Côté professionnel, ce sont les traces de ma mère que j’avais suivis bien que les miennes m’avaient conduite chez MTI plutôt que dans les rangs du grand orchestre symphonique de Loa Angeles.

- Ma mère s’est contenté du violon. Je suis plus aventureuse qu’elle, j’imagine. J’ai développé une passion pour des instruments moins conventionnel ou incompris. La flûte, la harpe, le violon, le violoncelle et je joue du piano, aussi.

Je pinçais un peu les lèvres en me demandant si je ne venais pas de me faire passer pour la pire prétentieuse qui soit.

Finan se débrouillait lui aussi sur quelques instruments, c’est ce que je comprenais, du moins. Et, quand il ne jouait pas de la musique, il était barman au Stryge, un bar que je ne fréquentais pas pour la seule et simple raison que je n’ai jamais mis les pieds dans un seul bar de ma vie.

- J’accepte ton offre. Je serais très heureuse d’y aller avec toi.

Si nous étions pour travailler ensemble, je ne demandais pas mieux d’en découvrir un peu plus sur son univers, pour le connaître mieux, lui ! D’ailleurs, j’étais curieuse de savoir depuis quand il connaissait Ivar et dans son histoire, j’y vis une occasion en or…

- Tu m’étonne que Mancini n’a pas dû apprécier. Elle ne semble pas être le genre de femme qu’on place devant un fait accompli…

Finan continua sur son histoire et sur ce pauvre Jason.

- Tu as très bien fait d’aller voir mon frère. Tu sais, Jason, le chanteur nul de MTI… Jason Austin… mon frère…

Il me fut impossible de garder mon sérieux, pauvre Finan ! Je ne pouvais pas faire durer l’horreur plus longtemps alors je me laissais aller à rigoler.

- Je te charis. Jason n’est pas mon frère et il est vraiment nul !

Je fis passer mon fou rire par une gorgée de champagne tout comme Finan reprenait ses esprits en buvant sa bière. Il dû me pardonner de l’avoir taquiné puisqu’il me reparla du Stryge ou plutôt du fait que je n’étais jamais allé dans un bar avant.

- Je suis une fille assez solitaire. Ce soir fait exception, parce que j’avais envie de te parler, sinon, je serais rentrée chez moi tout de suite après.

Je me serais mise au lit avec un bon livre et de la musique plein la tête, j’aurais lu quelques pages avant de m’endormir et de rêver que je danse sous une pluie de notes de musique.

- Et bien…nous verrons à ce moment-là, comment les choses se passent, si tu as des arguments convainquant.

Ma nouvelle association avec Finan ne signifiait pas à mes yeux une occasion de m’épivarder. Je ne pensais pas devenir une terreur des nightclubs bien que je ne refusasse jamais de vivre une nouvelle expérience.

- Et bien, j’ai hâte d’aller en studio avec toi. Tu as de nouvelles compositions avec des mélodie avec de la flûte ou de la harpe ? J’adorerais que tu me parles de harpe je n’en ai pas joué depuis un moment !

@ Billy Lighter

Ivar avait l’habitude de penser que j’étais plus vieux que je ne l’étais et Tiffany déclara que ça devait être à cause de la barbe. Je fis une moue. Ok, je savais que ça me vieillissais mais ça faisait partie de mon style ! Mais ma moue disparut lorsqu’elle déclara que j’étais charmant avec. Mon visage s’illumina.

-Merci.

De toute façon, je ne comptais pas en changer. Sans barbe, j’avais l’air d’un gamin. Et mieux valait paraitre vieux que de ne ressembler à rien.

J’appris, ensuite, d’où venait Tiffany. En réalité, elle était fille de politicien et d’une violoniste réputée. Je ne m’y attendais pas… Mitchell Austin avait une certaine réputation et… Je vais éviter de donner mon avis sur la politique de toute façon. Je préférais me contenter de dire que j’étais content que Tiffany ait suivi la passion de sa mère. Elle expliqua avoir été plus aventureuse d’elle et avait exploré d’autres instruments. Je souris.

-Tu es encore plus aventureuse que moi. Moi, je joue de la flûte, de le basse, de la batterie, un peu de piano mais très peu et de la guitare électrique qui est mon instrument principal. Le seul que je sais réellement joué en fait.

Je rigolai avant qu’elle ne m’avoue n’avoir jamais mis les pieds dans un bar. Il fallait remédier à ça alors je proposai de l’emmener au Stryge un jour. Elle accepta ce qui m’arracha un large sourire.

Puis, je lui expliquai comment j’avais engagé Ivar et Tiffany fit un commentaire sur Samantha qui me fit un peu rire nerveusement.

-Ouais… Non… Elle déteste ça. Et elle sait montrer quand elle n’est pas contente.

Elle savait tenir une barque, Samantha. Mais je n’aimerais pas être à la place de Ricci. Ok, elle est très jolie mais… Pas toujours commode.

Mais mon visage blêmit d’un coup quand Tiffany déclara que Jason était son frère. Mon cœur rata un battement et je me mordis la lèvre. Merde… C’est son frère ? Sérieusement ? Ils se ressemblent absolument pas !

J’allais m’excuse sans m’excuser parce que je trouvais quand même Jason bien nul mais Tiffany se mit à éclater de rire avant de dire qu’elle me charriait. Je soufflai de soulagement avant d’avaler un coup de bière pour faire passer tout ça.

-Tu m’as fait peur… Mais ouais… Il est nul… Le pauvre, il continue quand même de s’acharner. Parfois, j’ai mal pour lui.

Je me repris un peu pour parler à nouveau du Stryge… Enfin, plutôt des habitudes de Tiffany essayant de savoir pourquoi elle sortait si peu. En réalité, c’était une fille solitaire. A vrai dire, elle n’aurait jamais participé à cette fête si je ne lui avais pas donné rendez-vous.

-C’est vrai ? Tu es venue rien que pour moi ? Quel honneur !

Je rigolai un peu avant de dire qu’on allait certainement faire beaucoup de fêtes en tournée. C’était ce que faisaient les gens en tournée, non ? Si. Dans le monde de Finan Quinn, c’était le cas. Mais Tiffany était plus réticente disant qu’il me faudra la convaincre. J’esquissai un petit sourire malicieux.

-T’e fais pas. Je serais convainquant.

Et je lui fis un petit clin d’œil. Je saurais me faire persuasif.

Tiffany avait, surtout, hâte de travailler et me parla de la harpe. Je n’avais pas encore de harpe dans mes chansons mais avec Tiffany comme ajout, on pourrait faire quelques chansons avec de la harpe.

-Oui, j’ai de nouvelles compositions avec de la flûte. Je te les ferais écouter. Mais je n’ai encore rien avec de la harpe mais comme tu fais partie de l’équipe, maintenant, on pourra créer des chansons avec de la harpe. On bossera là-dessus pour le prochain album.

Et ça fera plaisir à Kenzie qui crevait d’envie de toucher des harpes !

Je bus encore un coup de ma bière avant de dire sans même réfléchir :

-Et tu vis seule ? A moins que ton père ne t’ai déjà marié à un fils de politicien ambitieux et prétentieux… C’est comme ça que ça fonctionne, non ? Les mariages arrangés, tout ça…

La bière commençait à faire effet, visiblement… Sinon, je n’aurais jamais fait un trait d’humour de genre. Quoi que…

-Si c’est le cas, c’est bien malheureux … Tu mérites mieux qu’un politicien ambitieux et prétentieux.

Ouais même si… Je ne la connaissais presque pas en fait… Mais elle était sympathique alors elle méritait de toute façon mieux que ça.

@ Billy Lighter

Finan disait que j’étais plus aventureuse que lui parce que j’avais choisi des instruments disons un pu moins conventionnel et qu’il avait jeté son dévolu sur la guitare électrique bien qu’il en maitrisait plusieurs autres.

- Et bien, si j’avais choisis la guitare, j’aurais perdu tout mon charme a tes yeux, n’est-ce pas ?

Il ne serait pas venu vers moi si j’avais fait preuve de dextérité avec un instrument qu’il maîtrise déjà très bien. Nous en étions donc à se complimenter l’un l’autre sans vraiment creuser la conversation.  Peut-être parce que nous y allions doucement, question de s’apprivoiser, en apprendre un petit peu plus sur l’autre sans vraiment avoir l’air de faire une enquête. Ça ressemblait un petit peu à un jeu, mais peut-être est-ce moi qui ne suis pas doué pour développer des conversations, surtout avec le sexe opposé.

C’est pour ça que, quand il me questionna sur moi, je ne su pas vraiment quoi dire et que j’y allais franc jeu, parlant de mon père comme d’une fierté. Bien sûr que je suis fière de mon père, de ma mère aussi, mais un peu plus, je lui laissais sa carte d’affaire avec son numéro privé en arrière.

Nous apprenions donc lentement à nous connaitre et, quand je lui demandais comment il avait rencontré Ivar, et qu’il me parla de Jason, je ne pu faire autrement que de profiter de l’occasion pour lui faire une toute petite frayeur. Une toute petite oui car je ne pu conserver mon sérieux assez longtemps que pour le faire vraiment paniquer.

- Si ça le rend heureux, il peut bien continuer a massacrer ses chansons, le pauvre !

Ah la la ! Jason en était presque devenu un running gag entre les musiciens de sessions. Même ceux qui n’avaient pas eu la (mal)chance de travailler avec lui savaient que le pauvre bougre y mettait vraiment tout son cœur a un point tel qu’il oubliait d’y mettre aussi son talent.

Je repris ensuite mon sérieux, lui expliquant que je ne sortais pas vraiment, que j’étais plutôt de type solitaire et que ce soir, j’étais venu à la soirée après la cérémonie parce qu’il m’avait proposé de le rejoindre et qu’il avait piqué ma curiosité.  J’étais abonné aux soirées mondaines ennuyantes qui ne servaient qu’à faire valoir mon père.

- C’était une bonne décision, je ne la regrette pas.

Finan parlait déjà de tournée et, des fêtes en tournée… moi, je plaçais déjà un peu mon pied sur le frein, je ne voulais pas m’engager dans quelque chose que je ne ferai probablement pas, cela dit, je laissais tout de même sa chance en Finan en évoquant les arguments qui pourraient me faire changer d’avis.

- Je n’en doute pas ! Mancini doit être du même avis !

Tat qu’à se projeter dans l’avenir, je voulais en savoir davantage sur ce qu’il pouvait avoir en tête avec son album et les pièces que nous pourrions faire. J’avais moi aussi certaines attentes, j’espérais depuis un moment pouvoir jouer de la harpe dans une pièce qui ne nécessiterait pas ce genre d’instrument.

- Nous pourrions essayer tes nouvelles compositions avec de la harpe et voir ce que cela donne. Un truc pour s’amuser, toi et moi et puis qui sait si nous aimons ça.

Nous n’étions pas obligés de conserver les résultats ensuite. La flûte c’était bien, aussi, ça collait avec son style et c’est ce qu’il voulait. Je ne m’attendais cependant pas à ce qu’ensuite il me question sur ma vie privée. Je le regardais à la fois amuser et surprise. Je pris tout mon temps pour lui répondre, un sourire en coin et après une gorgée de champagne je rompis le silence.

- Pas de mari, ni de petit copain, ni de contrat de mariage de convenance de prévu, du moins, pas que je sache.  Mon père est politicien, pas Duc d’Édimbourg.

Il ne manquerait plus que ça !

- Ah ouais ? Et je mériterais quoi ? Ou plutôt quel type d’homme, selon toi, me conviendrait le mieux ? Un grand Irlandais barbu qui ne fait pas son âge ?

Je poussais du bout de mon index sur son ventre en disant ça, et je le regardais dans les yeux. J’étais peut-être de type solitaire mais je ne mâchais pas mes mots. Je trouvais cette conversation vraiment drôle et puis, de voir la réaction de Finan et d’entendre ce qu’il allait répondre à ça m’amusait presque plus encore que de lui avait fait peur avec mon faut lien de parenté avec Jason.

@ Billy Lighter

Tiffany déclara que si elle avait fait de la guitare, elle aurait perdu tout son charme à mes yeux. J’hochai négativement de la tête.

-Non. Pas du tout. Si tu avais choisi la guitare, j’aurais voulu t’entendre aussi.

Elle ne m’intéressait pas que parce qu’elle faisait bien de la flûte… Enfin, si ! Enfin… Bref, j’étais toujours heureux de pouvoir entendre des gens jouer même si c’était le même instrument que moi.

Mais je devais avouer que j’étais heureux qu’elle fasse de la flûte parce qu’en plus d’apprécier ce qu’elle faisait, je pouvais aussi l’avoir dans mon équipe parce que, justement, ma musique requérait de la flûte.

Après, on parla un peu d’elle et puis d’Ivar et, enfin, de Jason. Jason qui était son frère mais qui ne l’était pas en fait. Elle m’avait fait une belle frayeur sur le coup et je voyais bien que ça l’avait amusé. J’esquissai un petit sourire avant de dire que Jason était nul. Elle confirma mais avait quand même pitié pour lui.

-Oui, c’est vrai… S’il s’acharne, j’imagine qu’il aime un peu ça quand même.

Jason était un acharné… Beaucoup d’autres seraient déjà passé à autre chose mais pas lui. Il s’accrochait à l’espoir de pouvoir devenir aussi connu que The Burning Fire…

J’en appris, ensuite, plus sur Tiffany et le fait qu’elle n’était pas une grande sorteuse. Qu’elle était, d’ailleurs, venue à cette fête rien que pour moi. J’étais flatté, je devais avouer surtout qu’elle ajouta ne pas regretter son choix.

Mais bon, en tournée, je comptais bien faire la fête et y inviter Tiffany. Mais elle me fit bien comprendre que je devrais sortir tout un arsenal d’arguments pour la convaincre. Je répliquai savoir comment faire pour être convainquant. Elle n’en doutait pas et disait que Samantha devait être du même avis. Je rigolai. Ouais, j’avais réussi à convaincre Samantha. Et j’avais bien compris que ce n’était pas une femme facile à satisfaire donc, j’étais plutôt content.

On parla, ensuite, du prochain album et de la harpe. Je n’avais pas encore de composition avec de la harpe parce que j’étais incapable d’en jouer mais avec Tiffany dans l’équipe, la donne pourrait changer. Elle avait dans l’idée d’essayer la harpe sur certaines choses que j’avais déjà écrite et l’idée me fit sourire.

-C’est une très bonne idée. De toute façon, je te ferais tout écouter.

Puis… Ben, je passais à une question bien plus personnelle y allant de ma petite touche d’humour sans savoir si ça passera ou non. L’alcool aidait, certainement, même si j’avais pas toujours ma langue dans ma poche. Ça semblait à la fois surprendre et amuser Tiffany qui déclara être célibataire et ne pas avoir de mariage arrangé en vue. Tant mieux alors parce qu’elle méritait mieux qu’un mariage arrangé. C’est ce que je dis tout haut, d’ailleurs et… Je ne m’attendais pas à ce qu’elle me demande ce qu’elle méritait avant de demander si elle méritait… Un type qui avait l’exacte même description que moi.

Mon regard était plongé dans le sien. Elle était douée pour l’art de la conversation, ça allait sans dire. Elle avait de la réplique et je venais de me faire prendre à mon propre petit jeu.

Mais je tentais de ne pas paraitre déstabilisé et je répliquai :

-Celui que tu mérites et qui te conviendra ça sera celui que tu choisiras.

J’esquissai un sourire avant de prendre un air un peu plus désinvolte.

-Pourquoi ? Tu as un grand Irlandais barbu qui ne fait pas son âge dans la ligne de mire ?

Oui… Littéralement… Je veux dire, elle me regarde dans les yeux là…

-Faudra que tu me le présente, si c’est le cas. On pourrait devenir ami, lui et moi.

Je lui fis un petit clin d’œil. Ok… Je la trouve jolie et… Ouais, je la drague un peu. Un peu beaucoup… Mais c’était plus fort que moi.

-Parce que… Avoir des amis c’est toujours bien surtout quand on vit seul comme moi.

Histoire d’insinuer que, moi aussi, j’étais célibataire… En réalité, je n’ai jamais réellement été en couple. Si, une fois, mais ça n’a guère duré.

J’achevai ma bière d’une traite avant de sourire à Tiffany.

-C’est dingue ce que je peux en débiter, des conneries…

Et je n’arrivais plus à détourner mon regard du sien, en plus…

-Tu vas faire quoi après notre conversation ? Partir ?

J’avoue, ça serait dommage.

@ Billy Lighter

Ma remarque sur mon choix d’instrument ne déstabilisa pas Finan qui assura que même si j’avais joué de la guitare, il aurait voulu tout de même m’entendre. C’était gentil de sa part mais je voulais en savoir davantage.

- Ah oui? Mais pourquoi moi et pas un autre musicien de session ? Qu’est-ce que la musicienne en moi à de si exceptionnel pour que tu puisses t’intéresser à mon talent peu importe mon instrument ?

Tout ceci était intriguant et oh combien flatteur. Je pouvais bien savourer le moment encore quelques secondes.

Il avait recruté Ivar alors que le pauvre Jason avait cherché auprès de Finan ces conseils et commentaires sur sa dernière chanson. Le pauvre était loin d’avoir le talent du meilleur nouvel artiste de l’année mais nous ne pouvions lui enlever son acharnement au travail et le temps qu’il passait à tenter de rendre moins médiocre la médiocrité.

- Il est signé par qui, au fait ?

Certainement pas par Mancini ou Evans ! Ces deux là avaient que de grosses pointures dans leurs rangs, je les voyais très mal recruter Jason, tout bienveillant puisse-t-il être.

Puis, de ma vie à la sienne, de nos inspirations communes, nous parlions déjà se son futur album et j’espérais avoir la chance de toucher à la harpe. Je savais la rendre moderne, du moins, autant que cela pouvait se faire avec cet instrument mais j’avais déjà essayé du Roadtramp et ça sortait plutôt bien alors, un style comme celui de Finan me semblait tout indiqué. Je pourrais essayer sur ses nouvelles compositions, nous verrions ce que cela allait donner.

- J’ai hâte d’aller en studio alors ! Ça va faire changement… en fait non… pas vraiment… mais dans le sens que ce sera super de travailler avec toi.

C’est peut-être grâce à cette petit phrase aussi anodine que mal construite que Finan se permis de me demander si je n’étais pas coincée dans les préparatifs d’un mariage arrangé. En tous les cas, cela me fit bien rigoler et je lui répondu sans détour que non, il pouvait se rassurer, je n’étais ni mariée, ni promise. S’il posait la question, était-ce parce qu’il avait des vues, plutôt rapide, sur moi? C’est un peu ce que je lui demandais en lui retournant sa question sur le type d’homme que je pourrais mériter. Un grand barbu irlandais, comme lui, qui ne fait pas son âge, peut-être ? Lui, il disait que je saurais choisir celui qui me conviendrais le mieux.

- Non, je n’ai personne dans ma ligne de mire.  Je n’ai pas rencontré mon prince mais, il n’est pas minuit, encore !

Je n’aurais donc personne à lui présenter, pas de nouvel ami pour Finan.

- Donc, j’en déduis que nous ne serons que collègues et non pas amis puisque tu cherche à devenir ami avec mon petit copain que je n’ai pas…Mais je retiens que tu vis seul…

Sans en avoir l’air, nous nous échangions des informations l’un sur l’autre qui pourrait presque ressembler à un recensement sentimental. Cherchions-nous vraiment a établir un partenariat musical ou à vérifier un possible terrain de chasse ?

Je terminais mon verre tout comme il termina sa bière, étions-nous arrivé au bout de notre conversation ?

- Je n’ai pas encore entendu de conneries, dommage, dis-je en ponctuant ma phrase d’un clin d’œil.

Il avait cette façon de me regarder qui me scotchait sur place. Pas de façon malaisante ou effrayante. Non, c’était captivant, fascinant. Comme un voyage en bateau et que le soleil embrassait la mer.

- Je vais rentrer, oui. D’ailleurs, je devrais penser à y aller, tu as des gens qui doivent attendre avec impatience de te parler. Monsieur, vous avez un stylo ?

Le serveur resta surpris par ma demande. Je ne voulais pas un autre verre, ni même un petit four, mais de quoi écrire et, par miracle, il en avait bel et bien un en poche. J’attrapais la main de Finan et la tirais vers moi, paume vers le haut et inscrivis dans sa main, mon numéro de téléphone.

- Tu as la main moite…  Je te suggère de l’inscrire sur un papier avant que tu ne te l’étampe dans le front. Appel moi demain, je suis impatiente d’entendre tes nouvelles compositions.

Mon numéro inscrit dans sa main, je lui tendis le crayon.

- Demain, sans faute, hein ?!

@ Billy Lighter

La question de Tiffany me fit sourire. Pourquoi elle et pas une autre ? Je n’en savais rien. C’était comme ça. J’haussai des épaules en souriant toujours.

-Je ne sais pas. Feeling musicale.

Et peut-être pas que musicale mais ça c’est tout moi et ma fâcheuse tendance à aimer un peu trop vite les filles que je rencontrais. Alonso m’avait déjà dit que cette tendance-là allait me tuer un jour.

Il avait sans doute raison… C’est certainement pour me garder en vie qu’il avait essayé, un jour, de me caser avec Luisa… Mais je n’avais rien en commun avec Luisa qui, de toute façon, adorait passé d’un homme à l’autre.

On parla, ensuite, du pauvre Jason et de son acharnement. Je doutais, réellement, qu’un jour il puisse percer. C’était peine perdue tant Jason n’avait pas de talent pour la musique. Je ne savais même pas comment il en était venu à même essayer… Tiffany se demandait qui était son manager. J’haussai des épaules.

-Je ne sais pas qui l’a signé mais il n’a pas l’oreille musicale. C’est con pour un manager.

C’est, ensuite, de notre futur album qu’on parla. Parce que oui, du coup, ça ne sera pas simplement mon album mais celui de Tiffany et Ivar aussi… Peut-être qu’il faudrait songer à faire un groupe ? Il faudra qu’on discute de ça aussi, un jour.

En tout cas, Tiffany avait hâte d’aller en studio. Elle disait que ça allait faire changement. J’esquissai un petit sourire alors qu’elle se rattrape me faisant rire un peu.

Elle avait hâte. J’avais hâte aussi… Et j’avais assez de courage, maintenant, que pour, en gros, lui demander si elle vivait seule. Ok… C’était rapide. Peut-être trop rapide. Je n’en savais rien. Mais quoi qu’il en soit, elle déclara n’avoir personne. Mais elle n’était pas fermée aux rencontres. Pas comme Leia quand j’avais fait une tentative d’approche il y a quelques années d’ici et où elle m’avait dit qu’elle n’avait pas envie de retourner en couple tout de suite. Ben, j’avais fini par raté mon occasion parce qu’elle est en couple maintenant et pas avec n’importe qui.

Je souris donc avant de blaguer alors qu’elle me déstabilisa un peu avec sa question. Elle conclut alors qu’on ne sera que collègue et à ça, je souris encore.

-Je peux avoir plusieurs amis, tu sais.

Mais elle avait bien capté mon message. Elle vivait seul… Je vivais seul. Et j’allais définitivement trop vite. Pour ça, sans doute, que je déclarai dire bien trop de conneries. Mais Tiffany ajouta qu’elle n’en avait pas encore entendu ce soir en me faisant un petit clin d’œil.

-Ah oui ? Tant mieux alors.

Mais Tiffany avait insinué plus tôt ne pas spécialement aimer ce genre de fête et n’être venue que pour parler avec moi. Donc, j’imaginais bien qu’elle n’allait pas faire de vieux os ici. Elle confirma. Ça me fit un petit pincement au cœur, je dois l’avouer… Surtout que je n’étais pas tellement sûr que tant de gens voudront parler avec moi. Quoi que… J’allais bien pouvoir trouver un ou l’autre partenaire de beuverie.

-D’accord.

Je souris d’un maigre sourire mais Tiffany se saisi d’un stylo pour marquer, dans ma paume, son numéro de téléphone non sans me signaler que j’avais les mains moites.

Elle voulait que je l’appelle demain et ça sonna comme une très bonne nouvelle.

-Je t’appellerais demain sans faute. Tu peux compter sur moi.

Je pouvais bien m’absenter de la villa Reed le temps de passer un peu de temps avec Tiffany, non ? Oui, je le pouvais. Je n’aurais qu’à déléguer.

-A demain, alors.

Je lui fis un petit clin d’œil et la laissai s’éloigner. Je soupirai alors et, quand elle ne fut plus dans mon champ de vision, je décidai qu’il était temps de me foutre une mine.

@ Billy Lighter