Je suis fâché !

C'était la pause et Robin et Sloan étaient parti faire un tour dehors pour prendre l'air. Mais moi, j'étais toujours assis sur ma chaise renfrogné comme jamais. Je venais de tourner une scène avec l'acteur qui jouais Harry, l'ami d’Henry dans la sitcom, et Dale, le gamin qui faisait Harry nous avait fait recommencé un tas de fois parce qu'il s’emmêlait dans son texte !

Je n'aimais pas Dale. Il m’énervait et je trouvais qu'il n’était pas vraiment un bon acteur. Mais Robin et Sloan trouvaient qu'il s'améliorait et qu'il jouait bien.

On voit qu'il devaient pas trop souvent jouer avec Dale !!

Du coup, j'étais fâché parce que j’avais encore des scène à jouer avec lui après.... Il allait encore nous faire perdre du temps. Et, comble de tout, la grenadine était très mauvaise aujourd'hui !

Rien n'allait !!!

Je regardais, donc, toujours renfrogné, les gens aménager le décor de la prochaine scène qui était la chambre de mon personnage. Il y avait une femme grande qui plaçais le lit d’Henry mais elle ne le plaçais pas EXACTEMENT au bon endroit.

Alors je me levai et marchai d’un pas décidé pour aller la voir ! Parce que dès que quelqu’un faisait quelque chose qui ne m’allait pas sur le plateau, j’allais le lui dire. C’est ce que Lola aurait fait ! D’ailleurs, j’aurais voulu être là quand elle est venue tourner des scènes. J’en voulais encore à Robin et Sloan de ne pas avoir écrit des scène où Henry était dans la même pièce que Lola. Mais ils ont dit qu’il lui proposerait de revenir et qu’ils écriraient une scène pour me faire plaisir.

J’espérais bien !

En attendant, la femme ! Il fallait que je la rappelle à l’ordre !

-Hey! Madame ! Le lit doit être plus à gauche ! Il ne doit pas être mis trop à droite ! Je dois pouvoir bouger comme il faut !

Mon ton était autoritaire et je la regardai un peu de haut.

-Vous vous appelez comment ?

Les gens qui travaillaient pour nous avaient peur quand je leur demandais ça sur ce ton.

@ Billy Lighter

How I Met Your Mother était la sensation télévisuelle de l’heure et j’avais la chance unique de travailler sur ce projet à l’assemblage des décors. J’y trouvais mon compte bien que c’était loin d’être aussi physique et débordant d’adrénaline comme c’était le cas tous les jours dans mon ancienne vie. Les gens étaient plus sympathiques au studio que dans la marine, c’était un gros plus qui faisait toute la différence, je devais l’avouer bien qu’il y avait une toute petite exception.

Je n’étais pas décoratrice dans l’âme et heureusement, je n’étais pas à la finition des décors mais bien dans le brut, le montage des murs, l’installation des meubles une fois que le squelette était en place. La logistique était très importante puisque l’actrice principale était aveugle. Il fallait du courage pour faire ce qu’elle faisait, du moins c’était mon opinion. Nous avions donc des directives très clair des emplacements des meubles même lorsque Sloan Perry n’était pas dans la distribution de la scène en cours de tournage. C’était une rigueur à ingérer à notre façon de travailler de toute façon, même sur des plateaux de tournages de films d’action, le moindre petit millimètre d’écart et nous pouvions frôler la catastrophe.

Nous en étions à placer la chambre d’Henry, Ian V. Hunter pour les intimes…

Nous avions installé la commode, le bureau de travail, le lit et le coffre à jouet. J’étais entrain de revérifier le plan pour la cinquantième fois pour m’assurer que tout était conforme aux exigences quand ce petit bout de pré adolescent, frondeur et arrogant comme personne, fonça droit sur moi pour me dire que le lit devait être plus sur la gauche et que comme il était placé présentement, il ne saurait pas se déplacer convenablement.

Je fronçais d’abord des sourcils en me demandant s’il était sérieux mais il s’agissait de Ian V. Hunter, la pire diva des plateaux de tournages, selon l’expérience de mes collègues, alors oui, il devait être on ne pouvait plus sérieux.

- Pas selon le plan, me contentais-je de lui répondre.

J’étais prête à sortir du plateau, je devais de toute façon aller faire valider mon travail mais le petit me demanda quel était mon nom. Là encore, je fronçais des sourcils en le regardant. Il ne devait pas me demander ça dans le but de sympathiser, alors il voulait faire quoi de mon nom ? Porter plainte parce que je n’aurai pas répondu positivement à son caprice ?

- Nikki Sand, à ton service !

Je le regardais de la même manière, de haut en bas, de bas en haut. Ce n’était quand même pas lui qui allait m’apprendre à faire mon travail ! J’avais assez de mes supérieurs, ceux qui font se travail depuis plusieurs années avant moi et qui étaient là pour me guider et me former.

- Et tu compte faire quoi maintenant que tu as mon nom ?

Je rangeais le plan dans la poche arrière de mon jeans et je me dirigeais hors du plateau pour regarder l’ensemble du décor et voir si je ne verrais pas quelque chose qui manquerait.

- C’est pas une chouette chambre de gamin, ça ? Et puis dis-moi, tu dois te déplacer à droite ? Parce que  je pensais que toi et ton copain de jeu vous deviens être là, dans le décor !

Je pointais à gauche du lit.

- Mais je peux me tromper !

Mais j’en doutais.

@ Billy Lighter

Le lit n’était pas un bon endroit ! Et je n'aimais pas quand les choses, dans le décor, n’était pas au bon endroit ! Alors, je m'étais avancé vers la femme qui s'occupait de ça pour lui mettre les points sur les "i".

Quand je parlais aux gens qui travaillaient pour nous et qui ne faisait pas les choses bien je leur disais ! J'étais sûr que Lola faisait pareil quand quelque chose n'allait pas pour ses concerts. J'aimais bien que tout soit BIEN prêt pour mes scènes.

Mais elle me répondit simplement que le plan ne disait pas comme moi. Je fronçai les sourcils pas du tout content par sa réflexion.

-Et bien le plan se trompe !

Je lui demandai alors son nom et elle me le donna en me regardant exactement comme moi. Elle se prenait pour qui ? Je suis fâché et elle me regarde comme si elle n'avait rien fait de travers alors que le lit n’était pas bien mis.

Elle me demanda alors ce que j’allais faire maintenant que j’avais son nom.

-Le retenir déjà ! Et puis  parler à Robin  Sloan de toi. Je cherchais aussi celui qui a fait le plan. Il n’est pas juste, ce plan !

Parce que je n'étais pas satisfait !

Elle sortit alors du décor pour regarder l'ensemble et en être satisfaite en disant que, de toute façon, on sera de l’autre côté du lit avec ce paumé de Dale et que, donc, le lit était bien mis. Je fonçai les sourcils.

-Tu n'en sais rien ! Et si j'ai envie de changer de position ? C'est moi l'artiste. C'est moi qui juge où est ma position au moment de tourner.

Et je ne voulais pas me mettre précisément là mais là où JE voulais.

-Donc, oui, tu te trompes !

Je la fixai de haut en bas.

-Tu travailles depuis longtemps dans le cinéma? Tu es là depuis me début du tournage ? Tu as toujours fais ça ?

Je voulais savoir tout sur elle.

@ Billy Lighter

À mon arrivée dans l’équipe de How I Met Your Mother, on m’avait mise en garde contre la petite diva, la terreur de l’endroit, le seul et l’unique Ian V. Hunter qui, du haut de ses treize ans, avait fait tomber en dépression certains, fuir d’autres. Moi, je m’étais dit qu’il ne s’agissait que d’un pré ado à la couenne un petit peu dur, probablement qu’il ne s’était jamais vraiment fait dire non par sa maman. De toute façon, je croyais que tant que je faisais mon job selon les directives de mes supérieurs, je n’avais pas à me soucier de lui.

Erreur.

Sa première intervention à mon égard fut pour me dire d’un ton qui se voulait supérieur, que le lit que je venais de placer était trop à gauche et qu’il devait être plus à droite. Selon le plan que j’avais, il était exactement là où il se devait d’être.

- Ah bon ? Le plan se trompe ? Il a pourtant été validé mais, hey ! Si tu le dis !, dis-je, moqueuse.

Il devait savoir rigoler un peu, non ?

Puisqu’il me demandait mon nom, je lui répondis non sans le toiser de la même manière qu’il faisait avec moi. J’en avais vu des comme lui, dans de bien plus gros gabarit, il ne me faisait pas peur et tant que je restais calme, il n’y avait aucune raison pour que l’on me reproche quoi que ce soit. Je ne voudrais surtout pas vexer sa majesté le blondinet !

- Je crois que Robin et Sloan sont dehors en ce moment, il me semble avoir entendu North dire qu’il avait besoin de fumer et, pour ce qui st de celui qui a fait ce plan, il doit être quelque part par-là.

Je lui pointais la table des donuts et café, en lui répondant.

En sortant du plateau, je regardais l’emplacement des meubles et me disais satisfaite de mon travail. Après tout, selon le script, personne ne devait aller de l’autre côté du lit mais Hunter, lui, disait qu’il pourrait changer d’avis.

- Tu as raison, ce n’est pas moi l’artiste, mais moi je fais ce qu’on me dit de faire et sur mon plan, il n’était pas inscrit que l’acteur pouvait vouloir changer le plan.

Désolée de ne pas être désolée, en gros, c’est ce que je voulais dire.

Et la façon qu’il avait de me détailler me faisait dresser les poils sur les bras mais pas parce que ça me plaisait ! Je détestais me faire prendre de haut par un gamin, surtout un gamin qui ne se prenait pas pour un seven up dégazé ! La terre ne tournait pas qu’autour de ses fesses, il serait peut-être temps que quelqu’un le lui dise.

- Depuis quelques moi seulement, et si la question est de savoir si je suis là depuis le début du tournage aujourd’hui, la réponse est oui, Si c’est depuis le début de la sitcom, la réponse est non.
Il menait une enquête ou quoi ?

- Non, c’est récent, disons, une réorientation de carrière. J’étais une marine avant.

@ Billy Lighter

La femme le contestait. Elle disait que le plan avait été validé. Je n'ai jamais vu ce plan de ma vie alors, pour moi, il n'est pas considéré comme validé !

-Il n'a pas été validé par moi !

Voilà ! Et ma validation était importante parce que c’était la chambre de MON personnage ! Il faudra que je parle de ça à Sloan et Robin !

J’avais demandé son nom à la fille et elle me l'avait donné sans aucune peur. Ça m’avait un peu fait tiqué mais je crois qu’elle rigolera moins quand j'aurais parlé de son cas à Sloan et Robin. Sans compter celui qui avait fait le plan et qui s’était largement trompé.

Mais Nikki ne fit que me dire que Sloan et Robin étaient dehors parce que Robin avait ENCORE envie de fumer et que celui qui a fait le plan devait se trouvé près des donuts. Je jetai un regard autour de nous avant de le reposer, hautain, sur Nikki.

-Je leur parlerais de vous deux tout a l'heure !

La fille semblait très satisfaite de son travail mais moi, je n'en était pas satisfait lui rappelant que c’était moi l'artiste. Et à elle de dire qu’elle n'avait fait que ce qu’on lui avait dit de faire. J’avais oublié que les techniciens, il fallait toujours tout leur dire !

-La prochaine fois demandes-moi confirmation.

Je posai d'autres question pour mieux la juger et elle déclara n'être dans le métier que depuis quelque mois et pas dans la sitcom depuis le début. Ça expliquait pourquoi elle n’était pas très douée !

Mon regard était toujours hautain.

-Ça explique tout !

Elle affirma avoir était marine avant... Mon regard changea alors pour un air étonné… Une fille marine ? Ça existe? Elle ne me mentais pas ? Je pris, ensuite, un être suspicieux.

-C'est vrai ? Toi ? Tu as été marine ? Tu as fait la guerre ? Tu as tiré avec des fusils ? Tu as tué des gens ?

J'étais intéressé tout d'un coup. En fait, je voulais essayer de lui faire dire qu'elle mentait et pour ça, je lui posai plein de questions.

@ Billy Lighter

Il ne manquait plus que ça ! Le plan devait être validé par Monsieur Hunter et, comme ça n’avait pas été fait, et bien le plan n’était pas bon. Je ne sais pas ce qui me retenu de lui répondre sur un ton hautement sarcastique Le plan n’est pas bon pour Monsieur!, mais je me retenu tout de même.

- Écoute, moi, quand on me donne un plan, c’est qu’il a été approuvé par ceux qui s’en chargent alors va te plaindre à eux. C’est eux qui ne t’ont pas consulter, moi, rendu là, ce n’est pas mon problème !

Il commençait à me casser les ovaires avec son attitude de supériorité en plus de me menacer de parler de moi et de celui qui avait validé le plan avant de me le remettre à Sloan Perry et Robin North. Il pouvait se plaindre à qui voulait bien l’entendre. Je n’avais fait que ce pourquoi on me payait : placer des meubles dans un décor selon un plan détaillé, entre autres choses.

Je voulais bien lui concéder que ce n’était pas moi l’artiste et que je ne pouvais savoir où et quand il déciderait de changer la façon dont une scène pouvait être tournée ce qui l’amena à me dire que la prochaine fois, je n’avais qu’à lui demander avant. Comme si je n’avais que ça à faire de lui courir après pour lui demander s’il avait des demandes particulières pour ne pas appeler ça des caprices.

Cela dit, je n’avais pas forcément envie qu’il me prenne en grippe. Il était petit, certes mais il aboyait très fort et il avait, paraitrait-il, réussit à faire péter des burn out à quelques membres de différents plateaux. Je ne pensais pas qu’il serait assez fort pour jouer sur mon mental mais il pouvait me donner très, très soif.

Vraiment très soif !

- Très bien, la prochaine fois, je te le demanderai !

Ou pas ?

Il me demanda depuis combien de temps je travaillais ici et je lui répondis que je n’avais rejoins l’équipe que depuis quelques mois. Mon expérience sur un plateau de tournage ne se chiffrait pas en année, j’étais la petite nouvelle, celle à qui on refilait le boulot qu’on n’avait pas forcément envie de faire. J’étais même entrain de me dire que la conversation que j’avais en ce moment faisait partie d’un coup monté, de mon initiation mais personne ne semblait sur le point de bondir d’un coin sombre en s’écriant, mort de rire ’’On t’a bien eu !’’ Et je devais endurer ça sobre !

Et quand je lui répondis qu’avant de travailler ici, j’étais un marine, il me regarda de plus près comme s’il m’analysait à savoir si je mentais ou pas.

- Oui, j’étais une vraie de vraie marine ! Je sais faire tout ce qu’un marine doit savoir faire, sur commande, sans poser de question. Mon escadron et moi avons été envoyés en Afghanistan, puisque tu le demande. Je te montrerai des trucs que j’ai conservé une autre fois si tu veux.

Pas aujourd’hui, puisque je ne trainais pas tout mon bagage avec moi chaque fois que je sortais mais s’il continuait à jouer au petit tyran avec moi, il était possible que je lui montre que je peux faire taire un homme avant même qu’il ne se rende compte de ce qui venait de se produire. Le petit souci c’est qu’avec Ian, ce serait contreproductif. Je ne pouvais pas réduire au silence l’un des trois acteurs principaux de la sitcom.

- Tu veux encore te plaindre de moi à Sloan et Robin ?

Le couple ne devrait pas tarder à revenir, sauf si Robin avait décider de fumer une autre cigarette. On savait tous que Robin fumait comme une vraie cheminée et que ça exaspérait la diva du plateau car il devait sans cesse attendre que la pause boucane se termine.

@ Billy Lighter

Je pris un air satisfait quand elle declara qu’elle me demandera à l'avenir pour les emplacements des meubles sur le plateau. Parce que c’était MOI qui devait jouer là-dedans et pas le type qui faisait le plan et qui allait, aussi, plus tard, passer un sale quart d'heure !

Puis, j'essayai d'en savoir plus sur cette fille. Elle n’était pas dans le cinéma depuis longtemps. Ça se voyait. J'aurais pu le deviner moi-même ! Mais je m'étonnais quand même qu’elle ait été marine. Les filles ne sont pas des marines... C’était les hommes qui faisaient ça, non ? Du coup, je pris un air suspicieux. Et elle disait avoir été une vrai marine et avoir été en Afghanistan... Je plissai des yeux... Elle était grande mais c’était pas assez pour prouver qu’elle avait été marine.

-Je voudrais bien voire les trucs que tu as conservé. Moi, j'ai du mal à croire que tu as été marine... Et pourquoi tu as arrêté ? Et pourquoi tu es venue travailler dans le cinéma ? Ça n’a rien n’à voir avec l’armée…

Je menais mon enquête... On ne sait jamais. Peut-être que cette fille espionnais ici pour la presse. Il y a des gens comme ça parfois, sur les plateaux de cinéma. Je dois m’en méfier !

Elle demanda alors si j’allais me plaindre à Sloan et Robin. Je n'avais pas peur d'elle, même si elle avait été marine. Ici, on est pas à la guerre et elle ne peut pas me tuer.

Je continuais à prendre mon air supérieur.

-Oui ! Dès qu'ils reviendront !

Mais Robin allait fumer et fumer encore ! Je savais que la pause n'allait pas se finir dans la prochaine minute. J’avais déjà dit à Robin que ses pauses m’énervaient. Il n'a qu’à fumer pendant mes scène !

Je fixai toujours la fille.

-Tu n'as pas rendu à ma question... tu as tué des gens ? Tu n'es pas une espionne pour la presse, hein ? La presse envoie des espions parfois et on les repère vite. Ils sont louches !

Et elle était louche.

@ Billy Lighter

Ce n’était qu’un gamin, pourquoi tout le monde le craignait, alors ? En fait, ce petit démon blond n’avait pas la menace dans sa poche et il savait l’utiliser pour se faire entendre. Mais je ne me laissais pas impressionner par son regard autoritaire. J’avais fait mon boulot selon les instructions que j’avais reçu donc, si quelqu’un devait en prendre plein la tronche pour cette erreur qui n’en était pas une, ce n’était pas moi mais bien la personne qui avait validé ces instructions.

Au fil de notre discussion, et sans vraiment que je ne m’en rende compte, j’en vins à lui dire que j’étais une marine, avant d’être engagée ici. Si à première vue, cela sembla l’impressionner, il se reprit pour me demander à voir des preuves.

- J’t’en amènerai au prochain tournage, si j’ai encore un job !

Des questions, il en avait une et une autre ! Ça en devenait presque étourdissant mais je me disais que si je ne lui répondais pas, ça lui donnerait une raison de plus de râler sur moi et comme je suis la petite nouvelle ici, je serai facile à éjecter du bateau ! Quelle métaphore ironique, n’est-ce pas ?

- Et bien, si tu veux tout savoir, j’ai fait l’erreur stupide de tomber amoureuse et de me marier et après même pas six mois, mon mari a demandé le divorce et j’ai commencé à…

Mouais, il y avait peut-être une limite à imposer quand même. Il n’était pas mon psy et toute vérité n’est pas bonne à dire.

- J’ai commencé à me dire qu’un changement d’air serait la meilleure chose qui pouvait m’arriver. Surtout que mon mari était mon supérieur dans la marine. J’aurais été sous ses ordres immédiats.

Et ça, il était hors de question que ça arrive.

Pouvais-je croire que cette petite conversation avait suffit à ce qu’il lâche mon cas ? Non, il avait toujours l’intention de parler de moi à Sloan et Robin.

- Oh, dommage ! Je pensais que le courant passait, là, entre toi et moi !

Je ne craignais pas vraiment qu’il parle de moi à Sloan et Robin. Ça n’allait que nous faire perdre un petit peu plus de temps, j’étais convaincue à deux cents pour cent qu’ils me feraient déplacer le lit uniquement pour donner raison à Ian et éviter une scène qui ruinerait une journée complète de tournage. Honnêtement, je trouvais ça con de répondre à tous les caprices d’un enfant vedette mais ça n’allait strictement rien changer dans ma vie. Ma paie serait la même à la fin de la semaine.

Ensuite, je roulais des yeux parce que Ian ne lâchait vraiment pas le morceau et me reprochait de ne pas lui avoir répondu. Je passais une main dans mes cheveux pour les ramener vers l’arrière… Je boirais bien quelques verres, là, tout de suite.

- Oui. Oui j’ai tué des gens, combien, je ne sais pas et je ne veux pas le savoir. Et non je ne suis pas une espionne pour la presse et… Es-tu entrain de dire que je suis louche ?

Manquerait plus que ça !

- Je te l’ai dit, j’apporterai des trucs que j’ai conservé, j’ai des photos aussi, au prochain jour de tournage. Mais sinon… je peux déjà te montrer ça.

Je me tournais puis m’agenouillais en relevant mes cheveux sur ma nuque pour qu’il voit l’immonde cicatrice que j’avais.  

- Nous avons été attaqué un matin et un ennemi m’a presque eu avec sa lame. Heureusement pour moi il a été stoppé par mon ex-mari qui n’était pas encore mon petit copain à l’époque et la blessure n’a touché rien de grave.

Je tournais la tête pour voir l’expression sur le visage de Ian.

- J’ai celle-là aussi.

Je pivotais toujours en restant accroupie et je relevais le bas de mon t-shirt sur ma hanche.

- Une balle d’un tireur embusqué. Ils se sont mis à trois dessus pour le descendre !

@ Billy Lighter

Elle avait dit avoir des preuves qu'elle avait été marine. Des preuves quelle m'apportera un autre jour si elle avait encore le job. Je voulais voir les preuves alors j'allais peut-être attendre avant de parler de cette fille à Sloan et Robin..  Je ne sais pas. Il fallait que je réfléchisse.

-Oui, apporte-les la prochaine fois.

Mais si elle avait été marine, je me demandais bien pourquoi elle avait arrêté. Mais elle m'expliqua quelle avait été mariée à son supérieur et qu'ils avaient divorcé. Elle ne voulait pas être sous les ordre de son ex-mari et voulait changer d'air. Je plissai les yeux cherchant des incohérence dans son histoire mais il n'y en avait pas.

-Les histoires de couples, ça gâche toujours tout. Maman est plus heureuse quand elle est célibataire et je préfère quand elle l'est aussi !

Ça n’empêchait que je lui confirmai que j’allais parler d'elle à Robin et Sloan. Je n'allais pas le faire aujourd'hui mais je ne voulais pas qu'elle croit que je cédais facilement. Elle disait qu'elle avait cru que le courant passait entre nous.

-Pas encore assez !

C'est ce que je répliquai d'un ton autoritaire.

Ma soif de curiosité n'avait pas encore été assez assouvie alors je posai encore des questions sur l'ancienne vie de Nikki. Elle avait tué plusieurs personne. J’ouvris de grands yeux. J'étais en train de l'imaginer tuer des gens à main nue ! Et j’avais du mal à y croire. Le seule chose sui était rassurante était quelle n’était pas une espionne pour la presse.

-Oui, tu es un peu louche ! Mais je te crois quand tu dis que tu n'es pas une espionne. Mais si c'est un mensonge, tu seras virée.

Parce que je n'aimais pas du tout les espions de la presses. Ils ne faisaient que dire du mal de mon travail.

Et elle s'abaissa pour me montrer une de ses cicatrices. Je fis une grimace. C’était horrible ! C'est une lame qui avait fait ça ?!

Je commençais à la croire... Un peu…

Elle m’en montra une autre et mon expression était toujours aussi horrifié que dégoûtée.

-C’est horrible !!! Tu as eu mal ? Tu as failli mourir alors ?

Je le regardais de haut en bas.

-D’accord. Je veux bien te croire. Mais ici, c'est aussi comme à l'armée. Moi je donne les ordres avec Robin et Sloan et c'est nous que tu dois écouter !

Voilà. C’était comme à l'armée ici et je suis le général !

-Et pourquoi tu as choisi le cinéma ? Pourquoi pas la police ?

Oui je voulais savoir ! Tout savoir !

@ Billy Lighter

J’avais devant moi une véritable réplique de Saint-Thomas ! Il n’allait pas croire sans preuve et je me devais de les lui apporter lors du prochain tournage où il serait présent.  Je n’aimais pas étaler ma vie, pièce à conviction par pièce à conviction mais si ça pouvait le rendre de meilleure humeur, je n’avais rien à perdre puis, ça me laissait croire que ce petit tas d’os allait peut-être lâcher l’affaire sur mon cas et passer à sa prochaine victime.

Non, pas vraiment.

Du moins pas encore !

Il voulait en plus savoir pourquoi je n’étais plus dans la marine. Il était bien curieux, de môme, mais loin de moi l’idée de le lui reprocher, ça lui ferait une chose de plus à mettre dans la liste des raisons de me renvoyer.

- Tu l’as dit ! Les histoires de couple c’est toujours la merde surtout quand tu mélange vie privée et vie professionnelle. Il ne faut jamais, jamais mais alors là JAMAIS mélanger les deux !

Je me retenu aussi de rire quand il lâcha qu’il préférait sa mère célibataire. Mouais, je n’en doutais pas une seule seconde ! Il devait même être du genre à faire capoter les relations de sa mère par pur égoïsme.

Après cette tranche de vie confidence, il tenait quand même à me dénoncé auprès de Sloan et Robin. Eh bien qu’il le fasse s’il y tenait vraiment ! Je n’avais strictement rien à me reprocher sauf peut-être le temps que Ian me faisait perdre. Je n’étais pas payé pour bavarder mais bien pour m’occuper du décor, des choses que je devais bouger ou remplacer.

- Dommage ! J’t’aime bien moi !

En fait non, pas vraiment mais je ne suis pas encore assez cruelle que pour briser le cœur d’un petit être pas si innocent que ça !

Je finis tout de même par lui répondre que oui, j’avais dû tuer des gens, ainsi va la vie quand on s’engage dans cette voie !  Il n’y avait rien de glorieux ou de satisfaisant à tuer des gens, même au combat. En tous les cas, moi, je n’avais jamais jubilé d’extase.

- Tu es plus rassurer du fait que je ne sois pas une espionne de la presse que par le fait que si j e le voulais, je pourrais te tuer avec une paille ?  Tu as une drôle d’échelle de réconfort, je trouve !

Il devait être du genre à adorer les passages un peu effrayant dans les contes pour enfant. Quand le loup bouffe la grand-mère ou que la vilaine belle-mère demande au chasseur de tuer Blanche-neige et de lui ramener le cœur.

Pour être certaine qu’il n’allait pas encore me ramener l’histoire de l’espionne, je lui montrais des cicatrices que j’avais eu, vestige de mon ancienne vie. Ça sembla le fasciner et le dégouter, tout à la fois.

- Ouais, j’ai eu vraiment mal et j’ai perdu beaucoup de sang. J’ai cru que j’allais mourir même si on m’a dit que j’étais hors de danger. Tant que tu souffres, tu refuse de croire que ça va bien aller.

Certains portaient leurs cicatrices fièrement.

Moi, je les exhibais pour la première fois uniquement pour gagner un argumentaire contre un jeune tyran de plateau de tournage. Comme quoi, parfois là vie !

- D’accord, j’en prends bonne note ! Comme ça, la prochaine fois qu’on me donnera un plan, je viendrai te le faire valider, deal ?

Je n’avais jamais eu de soucis avant aujourd’hui mais si ça pouvait le faire se sentir mieux, pourquoi pas ! J’allais quand même prévenir que la petite terreur blonde m’avait donné de nouvelles consignes. On ne sait jamais ! Valait mieux que je sécurise mon cul pour ne pas me retrouver au chômage.
Ian avait encore une question et je répondis d’abord par un haussement d’épaule alors que je me relevais.

- Parce que j’avais envie de faire vraiment autre chose, je suppose.

Et parce qu’à la police, ils te font passer des tests pour voir si tu es clean, c’est ce que j’ai entendu dire, et comme moi je ne le suis pas, le cinéma c’était tout indiqué !

- En vrai, j’ai simplement pris mon bic rouge et encercler les offres d’emplois dans les journaux et je suis tomber sur une offre pour travailler ici. Je suis venu, on m’a posé des questions et mon a dû trouver que j’étais la moins stupide des postulant puisqu’on m’a engagé.

Je passais ma main dans les cheveux de Ian pour lui replacer une mèche mais je m’en mordis la lèvre parce qu’il n’allait peut-être pas apprécier et me faire un autre petit caca nerveux.

- J’aurais fait une bonne police, d’après toi ?

Changer de sujet était peut-être la solution !

@ Billy Lighter

Oui ! Mélanger vie privée et vie professionnelle était quelque chose de très stupide ! Moi, jamais je ne ferais ça ! Si j’ai une femme une jour, ça ne sera pas une actrice ! J’hochai de la tête tout en gardant mon air supérieur. Jimmy Reed m’avait appris à regarder les gens comme ça !

Mais Nikki avait quand même été mauvaise aujourd’hui alors j’allais parler d’elle à Robin et Sloan même s’il avait fait partie des marines (chose qui devait encore être prouvée !!!). Mais elle disait que c’était dommage parce qu’elle m’aimait bien. Je levai un sourcil. C’est la première fois qu’un technicien me disait ça… Je plissai des yeux cherchant le piège.

-Tu dis ça pour que je ne dise rien à Sloan et Robin…

Oui, parce qu’elle ne pouvait pas m’aimer alors que je venais de l’engueuler ! Je ne croyais pas à ça !

Mais je revins sur l’armée et je fus rassurée, finalement, que Nikki n’était pas une espionne pour la presse. Je détestais les espions ! Ils méritaient d’être mis en prison ! Et je trouvais ça rassurait même si Nikki avait déjà tué des gens à la guerre. C’est normal de tuer à la guerre ! Ça ne l’est pas d’être espion pour la presse. Et Nikki trouvait ça bizarre que je sois rassuré alors qu’elle m’avait dit avoir tué des gens et qu’elle pourrait me tuer avec une paille…

Avec une paille ???

J’ouvris de grands yeux.

-Comme tu peux me tuer avec une paille ??? C’est impossible !

Et, comme pour me faire croire qu’elle avait bien été marine, elle me montra ses cicatrices ! Je commençais à vraiment la croire… Et c’était fascinant et très dégueulasse à la fois ! Et je me remis à poser plein de questions. Nikki avait eu très mal et avait failli mourir.

-C’est horrible !

Je finis par avouer que je la croyais et la prévint de venir me voir à l’avenir pour les plans. Elle confirma qu’elle le fera ce qui m’arracha un air satisfait.

-Deal !

Mais j’avais encore des questions… Comment une fille des marines c’était retrouvé à travailler pour nous. Elle déclara qu’elle voulait faire autre chose et qu’elle avait simplement regarder dans les annonce. Je fronçai les sourcils. C’était une job que beaucoup rêverait mais, pour elle, ce n’était qu’un job comme un autre ??

-Travailler dans le cinéma ça devrait être un honneur !

Mais elle changea de sujet me demandant si elle aurait fit une bonne policière. Je la fixai de haut en bas.

-Tu as été marine. Tu sais tuer des ennemis. Donc, oui, je crois que tu aurais fait une bonne policière. C’est un peu la même chose, pour moi.

Et ça me donna une idée. Mon visage s’illumina.

-Je veux bien ne plus t’ennuyer et ne pas parler de toi à Robin et Sloan. Mais en échange, je voudrais que tu sois ma garde du corps de lieu de tournage ! Quand je serais ici pour tourner, il faudra que tu me protège des espions de la presse. Il faudra que tu les trouves aussi. Tu sauras faire ça ? Je crois qu’il y en a quelques-uns ici… Il y en a sur chaque tournage. Je voudrais que tu m’en protège et que tu vienne me dire qui c’est pour que je puisse les virer. Tu veux bien ?

Elle travaillera deux fois pour moi, comme ça.

@ Billy Lighter

Il n’était pas facile à convaincre, le petit Ian ! Quand il avait une idée dans la tête, il ne l’avait pas dans le cul… Je flattais son ego dans le bon sens pour qu’on puisse tous recommencer à travailler et passer à autre chose mais il continuait à croire que je faisais ça pour qu’il ne parle pas de moi à Sloan et Robin. Ça pouvait ressembler à ça bien que je n’eusse pas peur de leur parler, bien au contraire ! Cela pouvait abréger mes souffrances. Je n’avais strictement rien à me reprocher, j’avais suivi le plan. Si quelqu’un devait se faire taper sur la tête, c’était bien celui qui l’avait validé, ce fichu plan !

- On peut y aller ensemble, si tu veux parler à Sloan e Robin !

Il allait bien finir par comprendre que je n’avais pas peur de ses menaces, elles m’agaçaient ce qui était bien loin d’être la même chose. De ce que j’avais entendu circuler sur le plateau de tournage, ce genre de choses venant de Ian étaient monnaies courantes, il ne fallait donc pas trop que je m’en face. Je n’étais pas sa première victime et certainement pas sa dernière.

Parlant de victime, mon passé dans la marine l’intriguait au plus haut point surtout quand je lui mentionnais être en mesure de tuer quelqu’un avec le premier objet que je pouvais avoir sur la main, une paille, que je nommais.

- Je ne vais pas t’expliquer comment on m’a appris à tuer avec ce qui pouvait me tomber sous la main mais je te promet que je ne le ferai jamais sur toi.

Mes petites cicatrices finirent par le convaincre de la véracité de mes dires, Il était temps parce que je n’avais pas l’intention de me dénuder pour lui en montrer davantage. Je parle bien sûr de mes cicatrices !

J’avais eu besoin de changer de vie, de voie, de tourner la page avec tout de près ou de loin qui pouvait me rappeler mon ancienne vie et, le cinéma m’avait semblé être une bonne idée en répondant à l’annonce dans le journal. En tous les cas, ça ne pouvait pas être pire et s’il y avait de l’action, ça se réglait avec un clap de fin de tournage.

- C’est un honneur et ça met tu pain sur ma table. C’est parfait pour moi !

Bon je n’allais pas non plus vénérer mon job, hein ! J’étais payé, je ne me faisais pas trop chier, c’était un bon deal !

Le petit m’avait imaginé policière alors, curieuse à mon tour, je lui demandais pourquoi il m’avait imaginé être une bonne policière. Il disait que c’était parce que j’avais été marine et parce que je savais tuer des gens ce qui me fis froncer un peu des sourcils. La définition du job de policier n’est pas de « essentiellement » tuer des gens.

Et ça le mena à me faire une proposition qui me fis sourire car elle m’amusait.

- Tu as besoin d’une garde du corps ?

Pour le protéger des espions de la presse, c’était un fléau horrible, nous en repoussions plusieurs par jour, au moins… aucun ! Fort probablement parce que nous ne les trouvions pas, selon Ian, ils se cachaient ! C’était évident pourtant !

- Écoute, si ça peut faire ton bonheur, j’accepte ce grand honneur que d’être ton garde du corps ! Je te protégerai au péril de ma propre vie ! et je fis cette promesse, la main sur le cœur !
La porte du studio s’ouvrit et Sloan et Robin entrèrent, main dans la main, amoureux comme pas permis. Ils formaient un beau couple, ces deux-là !

- Robin et Sloan viennent d’entrer, je pense que tu vas devoir te placer pour tourner ta scène, une fois que j’aurai déplacé ce lit, bien sûr ! Et ensuite, je surveillerai le plateau pour toi !

@ Billy Lighter