On m’avait confié une mission de grande importance, je voyais cela de cette manière. Et telle une lionne, je m’étais préparer pour la mener à bien, échouer n’était pas une option. Ivar m’avait aidé en jouant le rôle du directeur du Hollywood Mental Health Center et je devais dire qu’il évitait assez bien les pièges. Cela n’avait pas semer de doute dans mon esprit parce qu’Ivar connaissais mes intentions alors que Tom Walsh lui, ignorait mes véritables intentions.

J’avais épluché tout ce que Nathan J. Williams, Eleanor Harris et Robin North avaient récoltés comme information. J’avais rencontré des familles qui, si au début hésitaient, avaient finis par tout déballer et je devais avouer en toute honnêtement que cela donnait froid dans le dos. En tous les cas, si mon reportage allait aider River Moriarty, je savais qu’il allait faire beaucoup de bruit.

Je pense que si je vivais un stress quelconque, c’était plutôt à ce niveau.

Notre quatuor, puisque je me considérais maintenant comme un membre à part entière du noyau d’origine, s’attaquait à une institution. Beaucoup de personnes étaient hospitalisées là, parfois parce que la pression devenait trop forte et ils avaient besoin de répits, et parfois parce que leur état nécessitait des soins rapides. Il n’y avait aucune honte à avoir, personne n’est à l’abri de ce genre de maladie. Au contraire, c’est une très grande preuve de bravoure qui mérite le plus grand des respects, quand une personne va chercher de l’aide.

Je me sentais donc bien préparée, j’avais tout en main et quand je m’étais levé, il faisait un soleil resplendissant alors qu’on annonçait hier la veille, de la pluie ! C’était un signe, du moins je voulais le croire, de ma réussite. Je ne voyais pas les choses autrement.

En compagnie de mon amoureux, je pris le temps de bien déjeuner puis je me rendis une fois prête, au Hollywood Mental Health Center, mon enregistreur ainsi que des cassettes de rechanges dans mon sac, mon cahier pour prendre des notes, toutes mes notes classées par ordre d’intervention ainsi que mes questions et j’avais même des stylos au cas où !

Je fus accueilli comme une reine, dans l’établissement. De toute évidence, le directeur avec prit soin d’informer son personnel qu’une journaliste serait sur les lieux aujourd’hui et qu’il fallait que tout soit parfait. Je m’y attendais ! Il était évident qu’il n’y aurait pas un cas flagrant de maltraitance devant la porte d’entrée !

- Bonjour monsieur Walsh ! Merci d’avoir accepté ma demande ! Comme je vous ai expliqué au téléphone, ma nouvelle émission culturelle qui sera bientôt en onde traite aussi de sujets sérieux. La maladie mentale est très mal décrite, il est important de la démystifier.

Ça avait été mon approche. Utiliser ma toute nouvelle émission télé pour accrocher l’intérêt du personnel du centre. Je n’avais pas vu mieux comme alibi et j’avais la ferme intention de me servir de mon reportage pour de vrai.

- Si vous commenciez par le faire visiter les lieux, qu’en dites vous ? Demandais-je en sortant mon polaroïd de mon sac.

@ Billy Lighter

C'était un grand jour ! La jeune journaliste, Vanya Kournikova, avait contacté notre institution en vue d'une interview avec moi-même ainsi qu’une visite de nos bâtiments.

C'était en vue de sa nouvelle émission qui sera, bientôt, sur les ondes et qui traite de sujet culturels divers. La maladie mentale en faisait partie et notre institution, étant réputée à Los Angeles, avait, je m'imaginais facilement, été son premier choix.

J’avais, donc, préparé cette interview à tous les niveaux. J'avais prévenu chaque membre du personnel d’être irréprochables ! Il devait faire un accueil de reine à Kournikova. Les locaux avaient été nettoyés de fond en comble pour l'occasion et le personnel devait montrer une grand attention envers les patients. C'était vital pour la réputation de notre institution de faire bonne impression.

J'étais impatient. J'avais toute les cartes en main pour que ce moment soit une réussite. Sans compter que Vanya Kournikova était une très belle femme ce qui rendait tout ça d'autant plus excitant.

A l'arrivée de Vanya, j'avais tenu à l'accueillir en personne. Elle me paraissait plus petite en vrai qu’à la télévision mais n'en restait pas moins superbe. Elle y était allé de remerciements qui m'avaient flattés.

-En effet, la maladie mentale est une chose méconnue. Les gens qui ne travaillent pas dedans le secteur sont très mal informés. On le remarque souvent lorsqu'on rencontre les familles de nos patients.

Certains pense que l'ont peur soigner avec quelques médicaments. Hors les maladies mentales sont incurables et demandent à ce que l’on adapte le sujet à la société par d'autres moyens. Bien que le Docteur Storm soit peu d'accord avec cette approche mais il faut dire qu’on est constamment en désaccord. S'il travaille encore ici c'est parce que nous manquons de personnels et qu'il est qualifié.

Kournikova voulait commencer par une visite des lieux. J’avais sorti mon plus beau sourire.

-Bien entendu. Nous allons commencer par la salle principale. Là où nos patient passent beaucoup de leur temps.

Je l’avais emmener dans la grande salle où se trouvait quelques-uns de nos patients. Des infirmiers et infirmières y travaillaient pour suivre les patients à longueur de journée et intervenir au cas où.

On pouvait voir Parker, sur son siège, à regarder par la fenêtre. Chose qu'il faisait toute la journée. Certaines jouaient à des jeux de société. D’autres étaient simplement assis et discutaient entre eux de manière décousue.

-C'est ici que les patients peuvent se détendre, jouer à des jeux, lire ou encore converser entre eux ou avec les membres du personnel. Ces patients souffrent de troubles diverses comme une schizophrénie, des troubles bipolaires, de l'hystérie, parfois allié à un retard mental. Certains doivent être surveiller constamment pour ne pas devenir un danger pour eux ou pour les autres.

@ Billy Lighter

J’étais accueilli comme une reine au Hollywood Mental Health Center, je ne m’attendais pas à moins que ça en toute honnêteté. En général, avoir une étiquette de la presse faisait toujours son effet, bon ou mauvais, ça n’avait pas d’importance mais les gens, en général, mettaient les petits plats dans les grands pour éviter une mauvaise première impression.

Le directeur du centre était tout sourire au moment de me serrer la main alors que j’entrais moi, dans le vif du sujet. Je voulais qu’il croie dur comme fer au reportage sur la maladie mentale et le besoin qu’avait la population de mieux comprendre ce que c’était. Il acquiesça en avouant même que la mal information se faisait même ressentir dans la famille des patients qu’hébergeait le centre.

- C’est vraiment triste !

Je proposais ensuite qu’il me fasse visiter le centre, quoi de mieux pour bien s’imprégner de l’endroit que d’en visiter le cœur? Il m’amena à la salle principale ou je m’attendais à voir beaucoup de patients mais il n’y en avait que quelques-uns que j’aurais cru trier sur le volet. Les moins agités, les plus coopératifs fort probablement.

- Ils sont peu nombreux… Je dirais même qu’il semble y avoir plus de personnel que de patients. J’imagine que c’est parce que cela demande d’avoir des yeux tout le tour de l tête…

Ou alors que les patients plus problématiques étaient cachés dans leurs chambres entrain de digérer une forte dose de sédatif. Walsh confirma qu’il fallait toujours redoubler de vigilance pour éviter qu’un drame arrive.

- C’est certainement plus sage, dis-je pensivement.

Il y avait un jeune homme tourner vers la fenêtre. Il fixait l’extérieur sans sourciller. Depuis combien de temps était-il placé là et depuis combien de temps personne ne lui avait adressé la parole ? Comme s’il ne s’agissait que d’une banale plante verte. Un peu plus loin, deux hommes jouaient aux échecs mais ils furent interrompus quand l’un des infirmiers se rendit compte que celui qui avait l’avantage plaçait les pions adverses dans sa bouche. Tout près, trois femmes dans des berçantes étaient plongées dans un dialogue de sourd. Aucune des trois ne semblaient écouter son interlocutrice et répondaient ce que bon lui semblaient sans que cela ait de lien avec la conversation, si pour autant nous pouvions considérer cela comme une conversation.

Troublant.

Fascinant.

- Quelle approche de stimulation le centre préconise-t-il pour briser l’isolement de ces gens ?

Oui parce que les infirmiers, ils étaient bien présents en nombre suffisant, je ne les voyais pas vraiment interagir avec les patients sauf quand l’homme avait commencé à mâchouiller les pions du jeu d’échec, ils ne semblaient pas s’intéresser à ses gens. Personne ne leur parlait, personne ne s’informait de leur état, de leur confort ou de leur besoin.

- Ils sont peu nombreux. Peut-être y en a-t-il qui profitent de la cour extérieure ? Par une si belle journée, je ne peux qu’imaginer les biens faits du soleil. Je suis prête à continuer la visite.

@ Billy Lighter

J'avais emmené Kournikova dans la salle principale qui était un genre de salle de repos pour les patient les plus coopératifs ou ceux dont le traitement fonctionnait suffisamment bien que pour savoir qu'ils ne feront pas de vagues pendant la journée.

Kournikova ne manqua pas de souligner qu'il n'étaient pas beaucoup. Ce n'était pas une journaliste pour rien.

-En effet, ici se trouvent les patient les plus stable. Nous préférons que les patients soient divisés par petit groupe pour permettre à notre personnel de répondre plus efficacement à leurs besoins.

Oui ! Nous manquions de personnel alors il était totalement impossible de gérer plus de population à la fois, surtout les cas les plus difficiles.

-Voyez-vous, nous aurions plus de subventions, nous pourrions faire en sorte d'avoir plus de personnel et, ainsi, nous pourrions avoir des groupes plus grands de patients ici.

Oui, il s'agissait d'un message pour les politique qui écouteront le reportage.

Vanya avait, visiblement bien étudié le sujet car elle me posa une question sur la façon dont nous essayions de briser la solitude de nos patients. Cela ne se voyait-il pas dans cette pièce ? Ici, personne n'est seul. Mais imagine que Kournilova voulait un trace auditive de ce qu'elle voyait elle-même.

-Par des jeux comme vous le voyez ici. Mais il y a aussi des sorties dans la cour extérieure avec des membres du personnel. Nous avons, aussi, des groupes de paroles. Les patients ont aussi régulièrement contact avec un psy. Ils sont rarement seuls.

Après ça, j'avais compris que Vanya voulait découvrir la cour extérieure. On dirait qu'elle cherchait à voir où se trouvaient tous les patients. Il est logique que nous ne pouvions les rassembler tous au même endroit.

-Bien, suivez-moi.

Je l'avais emmené dans la cour extérieure. Celle-ci était entourée de barrières hautes afin d'empêcher les patients de s'enfuir. Certains, en plein délire, pouvaient tenter de s'échapper ce qui serait dramatique pour le monde extérieur.

On pouvait y voir des infirmiers poussant certains patients en chaise roulante au sein de la cour. Certains étaient simplement assis sur des bancs à profiter du soleil.

-C’est ici. La cour est grande et nous avons même un peu de verdure. Les patients peuvent, ici  bénéficier du soleil et d'une endroit calme pour se ressourcer. Vous entendez ?

Je me tus pour la laisser écouter le son des mouches qui volent.

-Pas un bruit. Les patients sont, en général, très calmes ici. Le calme appelle le calme.

En réalité il arrivait que de nombreux sujets fassent des crises ici. Mais pour aujourd'hui j'avais demandé à ce qu'on mette des patient calmes et dociles dans la cour.

-Dans une grande ville comme L.A. où les habitations sont denses, nous pouvons nous réjouir de disposer d'un tel espace. Ne trouvez-vous pas ?

@ Billy Lighter

La salle principale de correspondait pas à mes attentes. J’aurais cru que la majorité des patients s’y serait trouvée, rassemblée en un seul lieu. Cela n’aurait-il pas été plus simple d’avoir tout le monde ensemble pour tout surveiller ? Mais Walsh affirmait que seuls les patients les plus stables étaient réunis afin que le personnel puisse répondre plus efficacement à leur besoin.

- Donc… ce n’est qu’une minorité de vos patients qui sont stables ? Combien avec vous d’inscriptions au total, en fait ?

Cela me donnerait une bonne idée de ce que je ne vois pas ou plutôt de ce qu’il ne veut pas que je voie. Il devait tenir en compte que ce genre d’information, s’il ne voulait pas me la donner volontairement, serait accessible autrement.

- Le manque criant de personnel se fait ressentir un peu tout partout, malheureusement. J’espère que ce reportage permettra de vous ouvrir quelques portes.

Je posais une question simple sur le fonctionnement du centre qui favorise le rapprochement entre ses patients dans le but de briser l’effet d’isolement provoqué par la maladie mentale. Et la réponse de Walsh ne se fit pas attendre. Il cita en exemple des jeux comme ceux fait ici dans la salle principale mais aussi des sorties dans la cour extérieure et des différents atelier et groupes de paroles.

- J’ai cherché dans le répertoire des employés et jusqu’à tout récemment, le nom d’Angelica J. Litrell y figurait pourtant, il semble qu’elle soit porté disparue. Je suis hors contexte, pardonnez-moi et ceci tout à fait entre nous, mais j’ai cru que si elle figurait toujours sur le payroll du centre c’était parce que vous en saviez davantage sur son absence… Des vacances, peut-être ?

Il n’allait certainement pas me dire d’emblé que sa psychologue n’était plus à leur service parce que des allégations d’agression sexuelle planait au-dessus de sa tête. Ça aurait été beaucoup trop facile alors je m’attendais à une réponse pré mâchée d’avance.

Je redirigeais mon attention ensuite sur le fait que les patients installés dans la grande salle principale étaient peu nombreux et je demandais à visiter la cour extérieure. Walsh m’y conduisit ensuite et était fier de me faire entendre le silence. Je devais avouer qu’effectivement, dans une ville où les klaxons de voiture retentissent à toute heure du jour ou de la nuit, le silence planant dans la cour était bénéfique.

- Ce serait sans aucun doute mon endroit préféré ici. Pouvoir s’installer avec un bon livre ou simplement pour se bercer sur une chaise et profiter du soleil. L’aménagement est spectaculaire et invitant. Ce doit être très apprécié de vos patients.

Je me devais de souligner les points fort, il ne pouvait pas y avoir que du négatif non plus. Ce centre avait récolté des distinctions pour les centres en ce genre avec ses approches innovantes.

- Est-ce que vous fonctionnez avec différentes plages horaires selon les différents degré des cas ?  Comme par exemple, en ce moment ce sont des patients à moindre surveillance qui sont dans la cour et dans la salle principale. Est-ce que dans la prochaine plage horaire, les patients avec de plus grands besoins de surveillance pourront profiter de leur temps à l’extérieur et ainsi de suite jusqu’à ce que tout le monde ait pu en profiter ?

Ma question avait pour but de savoir si ceux qui sont enfermés dans des cellules sous haute surveillance comme River Moriarty bénéficient du même traitement que les autres.

@ Billy Lighter

Vanya Kournikova posait pas mal de questions. Elle était bien dans son rôle de journaliste. Le tout était de, moi, mettre en valeur les qualités du centre. Ainsi quand elle posa une question sur le nombre de patients, je souris.

-Nous sommes un gros centre ainsi nous avons une centaine de patients interne. Et, oui, notre nombre de patient très stable est soit ici, soit en activité extérieure. Car, oui, nous avons aussi des activités extérieures. Et si vous trouver leur nombre réduit c'est parce que nous sommes réputés pour prendre en charge des cas sérieux.

J'avais noté à Vanya que nous manquions de personnel et elle confirma que de nombreuses infrastructures souffraient de la même chose.

-Oui, je l'espère.

J'avais, ensuite répondu à la question de Vanya mettant en avant nos diverses activités et groupes de paroles mais je ne m'attendait pas à ce qu'elle me parle d'un de nos ancien membre du personnel. Angelica J. Litrell, la jeune femme qui avait disparu et qui avait eu une altercation avec River Moriarty. La disparation de Litrell était très étrange, d'ailleurs. Une histoire non résolue.

-Non, nous n'avons pas d'informations sur sa disparition. La police est venue nous questionner à c e sujet et nous leur avons donné libre accès au bureau de Litrell dont nous n'avons aucune nouvelle. Si nous la payons encore c'est à cause de l'administratif. Même disparue, Litrel a encore des droits. Elle n'est pas déclarée morte bien que ça soit une piste de la police. C'est bien dommage, c’était une jeune psychologue très prometteuse.

Je me disais que cette question était là pour le sensationnel. La presse avait quelque peu parlé de Litrell.

Après ça, j’avais dirigé Kournikova dans la cour extérieure. L'un des meilleurs endroit de mon avis et Kournikova semblait charmée. J'avais souris, satisfait de ses observations.

-Oui, nos patients apprécient beaucoup.

Elle me questionnait, ensuite, sur les plages horaire possiblement prévu pour accéder à cet endroit. Je fixai Kournikova.

-Effectivement. Nous avons des plages horaire mais nous devons aussi nous adapter à l'humeur du patient au moment de sa plage horaire. C'est aux infirmiers de décider si une sortie ici est recommandée ou non. De plus, les patients en isolement n'ont pas le droit à ce genre de sortie. Ça serait trop dangereux pour le personnel, le patient lui-même et les autres patients. Nous parlons de patients atteint de très graves psychoses ou de troubles tels que la psychopathie ou la sociopathe. Ces derniers, particulièrement, car ils ont un grand pouvoir de manipulation qui est extrêmement dangereux quand ils sont confronté aux autres patients plus vulnérables. Ainsi, nous gardons ces cas en isolement sauf, bien sûr, quand ils ont rendez-vous avec leur psychologue.

J’avais regardé Kournikova anticipant d'avance la suite.

-J’imagine que vous souhaitez visiter l'isolement ?

J'avais anticipé ça bien sûr. Les journalistes veulent toujours du sensationnel.

@ Billy Lighter

J’enfilais lentement mes questions pour donner le rythme à l’interview sans me montrer trop intrusive. Je ne voulais pas bousculer Walsh et qu’il voit trop rapidement là où je voulais mener mon interview. En fait le mieux était qu’il ne le voit pas du tout mais je me doutais que ça allait venir à un moment ou à un autre.  Je me montrais curieuse concernant les patients que je voyais et le nombre total d’hospitalisation. Visiblement, j’avais droit qu’à un tout petit échantillonnage de ce qu’était la réalité et j’osais même avancer qu’on me présentait que la facilité et non la réalité. Peu importe, je comptais bien aller gratter dans le pu, dès que j’en aurais l’occasion.

Bien sûr, j’eu droit a un commentaire sur le manque criant de subvention qui en résultait un manque d’infirmier et de spécialiste. Malheureusement pour Walsh, le Hollywood Mental Health Center n’était pas le seul à réclamer un peu d’aide de la part du gouvernement. Il fallait vraiment que nos dirigeants se penchent un jour ou l’autre sur le besoin de sa nation et investisse là où ça comptait vraiment !

Seulement, quand il me confia qu’Angelica J. Litrell était encore rémunérée malgré sa disparition, je tiquais. Était-il entrain de me dire que le centre jetait par les fenêtres un salaire qui pourrait servir à payer un autre psychologue ? Parce que c’était bien beau de garder espoir qu’elle soit toujours envie et qu’elle puisse revenir, d’ailleurs, si elle revenait, j’avais plusieurs questions pour elle, mais en attendant, cet argent là n’allait que s’empiler dans un compte en banque qui allait fort probablement tomber après un certain temps entre les mains de la curatelle publique.

- Et bien j’espère pour vous qu’elle donnera rapidement signe de vie parce qu’en attendant, elle vous coûte très cher pendant son absence.

Je n’avais que de compliments pour la cour extérieure, agréablement aménagée pour qu’il soit bon y venir. Le silence était apaisant et devait certainement avoir que des effets bénéfiques sur les patients qui y venaient.

Comme je ne voyais encore une fois que très peu de gens profitant du bon temps qu’offrait cette splendide journée, je demandais s’il y avait un horaire offrant une rotation au travers tous les patients du centre afin que tout le monde puisse à un moment ou un autre y venir. La réponse de Walsh semblait pré mâchée, comme s’il s’y attendait et l’avait apprise par cœur. Ainsi, les sorties dans la cour dépendaient de l’humeur des gens et de leur degré de dangerosité, si je pouvais m’exprimer ainsi.

- Je vois… Donc certains n’ont que très rarement voire jamais la chance d’y venir ? N’y aurait-il pas moyen de procéder autrement ? Vous savez, en prison, même les prisonniers les plus dangereux ont la chance de profiter d’au moins une heure de sortie par jour.

Pour avoir déjà fait un reportage en prison, je pouvais m’avancer sur ce fait sans craindre de me tromper.

Walsh me proposa ensuite de visiter l’isolement, et, bien sûr, j’acceptais volontiers ! je voulais voir les ténèbres, trouver River Moriarty et pouvoir vérifier par moi-même si les conclusions de Robin North, Eleanor Harris et Nathan J. William s’avéraient fondées bien que je ne doutasse pas une seconde qu’ils aient pu me mener en bateau.

Dans l’isolement, ou le couloir des ténèbres puisqu’il me semblait ténébreux comme s’enfoncer vers l’enfer, il régnait un silence sinistre. C’était à glacer le sang pour dire vrai. La lumière était étrangement tamisée alors que dans les chambrettes, pour ne pas dire des cellules dégarnies, impersonnelles et capitonnées, il y avait une lumière d’un blanc agressif qui illuminait l’intérieur que je pouvais voir au travers d’une porte en verre trempé.

- C’est… très petit.

Moi qui suis saine d’esprit, je deviendrais complétement cinglée si je devais passer ne serait-ce qu’un tout petit vingt-quatre heures dans un endroit comme celui-là. Nous avancions et, le regard de ces gens restera à jamais gravé en ma mémoire. Mon cœur se serra, je ne me sentais vraiment pas bien. Il y eu un homme qui bondit droit sur nous et se frappa le visage contre la porte. Le sang gicla et je reculais, surprise, sans me rendre compte que j’avais le dos appuyé contre une autre porte et je me retournais pour tomber nez à nez avec un homme vomissant de la bile. Ce fut plus fort que moi, je hurlais !

- OH MON DIEU !!!

Deux infirmiers arrivèrent de je ne sais où pour régler les deux cas. Ils semblaient professionnels et savaient ce qu’ils faisaient. Mais l’agitation qu’avait produit l’homme qui s’était fracassé la tête contre la porte avait comme créer une onde de choc et des voix s’élevaient. On m’implorait de leur venir en aide, de les sortir de là.

- Madame, pitié ! Dites leurs que je ne mérite pas ça ! Je ne veux plus de choc électrique !

Je ne savais plus où regarder, je ne détectais plus vraiment ce que j’entendais. Je savais simplement que mon magnétophone enregistrait les sons, les plaintes. Je tournais sur moi-même comme si je voulais tout voir en même temps, ne sachant pas si Walsh mettrait abruptement un terme à notre visite ici puis, en me retournant à nouveau, je le vis.

- River, Moriarty !

@ Billy Lighter

Tout était calme.

Trop calme…

-Gnnn…

J’étais devenu sourd, peut-être… Ou peut-être pas… J’avais complètement perdu la notion du temps. Je ne pouvais plus bouger les bras… On m’avait sédaté il y avait de ça quelques temps pour pouvoir m’enfiler une camisole de force pour que je ne me blesse plus les poings en cognant contre la vitre qui me séparait du couloir.

Pas grave… J’y cognais mon front, à intervalle régulier, comme si ça m’aidait à compter les secondes et à réaliser le temps qui passait.

Bang. Bang. Bang.

Mais pas assez fort pour me blesser… Par contre, extra pour me donner la migraine.

Et tout en cognant ma tête, je citai des noms.

-Sloan Perry… Le beau père de Nathan… Peyton Davis… Alan Moriarty… James Moriarty…

Toutes mes victimes.

Je les soufflais, c’était à peine audible.

Et je sursautai quand il y eu un gros BOOM ! venant de la cellule d’à côté.

Puis une femme cria.

J’arrêtai de taper ma tête contre la vitre et relevai mon regard bleu, très bleu sous cette lumière blanche et écrasante.

Deux personnes se tenaient dans le couloir… Une femme apeurée et un homme grand avec des petites lunettes rondes.

Je ne connaissais aucun des deux.

Je me mis à rigoler, un fou rire incontrôlé.

-Putain mais vous êtes qui vous ?

Et mes yeux bleus ne les quittaient pas… Comme si j’avais voulu les pétrifier sur place. Je voulais les pétrifier sur place.

-Moi c’est River… River Moriarty. Même si ma famille m’a rejeté…

Je répétais encore et toujours la même litanie… En espérant qu’un jour, quelqu’un me croit.

-Et je ne suis pas fou.

Même si je bavais.  

@ Billy Lighter

Concernant Litrell, Vanya espérait pour nous qu'elle donnerait bientôt signe de vie. Nous l'espérions aussi mais la police semblait stagner sur le sujet.

-En effet, elle coûte cher mais ce n'est pas nous qui faisons les lois.

Hélas, nous devions encore la payer. C'était ainsi même si, dès que l'occasion se présentera nous arrêterons de la payer. Et ça finira par se présenter.

Je l’avais emmener dans la cour extérieure mais Vanya semblait aimer gratter pour trouver le moindre petit défaut à notre institution. Mais je restais calme tant j’avais foi en notre travail ici. Ainsi elle semblait regretter que les patients les plus dangereux n'avaient pas ou très peu le droit de venir ici. Elle mit en avant l'exemple de la prison... A savoir que, dans une prison, tout le monde est potentiellement dangereux.

-Sauf que, aux dernier nouvelles, nous ne sommes pas une prison. Nos employés sont des infirmiers et non des gardiens de prison. Si jamais un patient entre dans une crise telle qu'il est incontrôlable, nous avons des moyens d'agir, mais nos infirmiers n'ont pas signé pour jouer les répresseurs constamment. Ainsi, les patients les plus dangereux ont d'autres formes d'activités qui ne le met pas en contact avec le reste de la population ce qui pourrait mener à de bien tristes situations.

Je défendais ce point de vue avec ardeur. Et comme Vanya semblait s'intéresser aux patients les plus dangereux, je lui proposai d’aller visiter l'isolement pour quelle se rende compte de quel public nous parlions. Parce qu'elle me semblait ne pas bien comprendre la réalité vécue ici.

Ainsi on y descendis. Je venais, moi-même, plus que très rarement ici mais je savais quels types de patients y résidaient. Ainsi une fois arrivé, Vanya ne manqua pas de dire que c’était très petit.

-Oui. Mais nos infirmiers doivent intervenir souvent et il vaut mieux que tout soit proche.

Ca facilitait la rapidité d'intervention.

Mais d'un coup, un des patients se fracassa la tête contre sa porte ce qui effraya Vanya. Ça m'avait surpris mais j'étais resté calme contrairement ) la journaliste qui semblait choquée par tout ce qu’elle voyait.

Des infirmiers arrivèrent autant pour gérer ce cas qu'un autre cas. Moi, j'essayais de rassurer Vanya mais je me disais aussi qu’elle réfléchira, désormais, à deux fois avant de se dire que tout le monde est apte à une sortie dans la cour.

-Restez calme. Ils ont la situation en main.

On entendait d'autres patient se plaindre mais Vanya tomba alors devant la cellule de River Moriarty. Probablement notre patient le plus célèbre actuellement. Une acteur ayant un très profond trouble.

Il ne savait pas qui nous étions. Je le fixai.

-Nous ne sommes que de passage. Je suis le Directeur de cet endroit et voici Vanya Kournikova, une journaliste.

River disait qu’il avait été injustement enfermé et souhaitait sortir. Il n’était pas le seul à avoir cette requête. Je mis ma main sur l'épaule de Vanya.

-Ne vous laissez pas embobiner par ses paroles. S’il est enfermé ici c'est après une agression chez un membre de sa famille. Son dossier est interpellant bien que je ne peux en donner les détails. Mais vous avez devant vous un as de la manipulation.

Je montrais le reste du couloir.

-Beaucoup ici le sont. Ils continuent de faire croire qu'ils sont maltraités alors que nos méthodes sont réputées. La plupart des blessures qu'ils présentent, ils se mes sont fait eux-mêmes. C’est souvent un triste spectacle. Mais nous essayons, par diverse thérapie, de diminuer leur trouble et de leur permettre de pouvoir réintégrer la population principale.

J'avais toujours la main sur son épaule.

-Vous me semblez ébranlée... Souhaitez-vous remonter ?

Elle en avait vu assez que pour se rendre compte que tout n’était pas rose et que nous devions absolument séparer ces patients des autres.

@ Billy Lighter

Payer un employé qui avait déserté le navire était un non-sens pour moi mais si le Hollywood Mental Health Center avait une tel close dans ses contrats avec son personnel, qui étais-je pour leur faire la leçon ? Après tout, j’avais moi aussi une prime de départ en cas de licenciement ou de départ volontaire mais je doutais, cela dit, que la prime dépasserait les quelques semaines compensatoires. La disparition de Litrell était suspecte et dispendieuse. Il fallait donc prier pour que ce dossier se règle, autant pout le centre que pour ceux qui, comme moi, avait des soupçons sur l’éthique professionnel de la psychologue.

Les sorties extérieures au centre se faisait selon un horaire préétabli et selon le niveau des cas concernés. Ainsi donc, un patient considéré comme plus dangereux n’avait que très peu souvent accès à la cour extérieure ce qui était regrettable.  Tout le monde avait besoin de respirer de l’air frais, même en prison, les prisonniers le plus dangereux avaient le droit à une sortie d’une heure par jour beau temps, mauvais temps ! Mais Walsh ne trouvait pas que les deux situations se comparaient en expliquant qu’ici, nous n’étions pas en prison.

- Justement, ici ce n’est pas une prison, pourtant le droit à la liberté est tout à fait discutable.

Ses explications ensuite me firent sourciller. Était-il vraiment sérieux ? Il semblerait bien que oui ! Ainsi donc, il m’expliquait que les infirmiers ici n’étaient pas former pour faire face aux crises en disant qu’ils n’avaient pas signer pour jouer aux répresseurs. Pourtant, dans un centre psychiatrique, la formation d’infirmier était plus complexe que celle d’un infirmier d’hôpital et même là, ils sont formés pour maintenir un patient en crise et éviter les débordements. Je pouvais comprendre, et même je trouvais tout à fait normal que les cas lourds ne soient pas en contacts avec les cas les plus stables mais de m’expliquer que les plus difficiles étaient privés de sortie parce que le personnel n’était pas formé adéquatement pour savoir réagir en cas de crise…

Je prenais des notes, beaucoup de note et je pouvais me fier à mon enregistreur au cas où je manquais quelque chose.

Cette conversation nous mena dans la section du centre où étaient gardés les patients les plus dangereux. Walsh avait appelé ça l’isolement.  L’isolement n’était rien de plus qu’un long, très long corridor éclairé duquel se trouvait, de part et d’autre des cellules. S’il ne voyait pas cela comme une prison, je me demandais bien ce qu’il pensait vraiment des prisons ! Les cellules étaient étroites capitonnées et éclairée d’une lumière vive qui donnait mal aux yeux. Je m’étais exprimé que l’étroitesse de l’endroit ce à quoi Walsh répondit encore que, s’il arrivait quelque chose, ses infirmiers ne devaient pas courir sur trop grande surface pour intervenir.

- Vous pensez beaucoup au confort de votre personnel.

Et très peu à celui de ses patients !

Puis, tout alla très vite et je hurlais de surprise et oui, certainement de peur un peu alors qu’un homme derrière moi avait bondit dans sa cellule et s’était fracassé le nez, faisant gicler son sang contre le verre de la porte. Puis les infirmiers arrivèrent pour calmer toute l’agitation que l’homme avait causé. Walsh se montrait rassurant mais je ne voyais absolument rien de rassurant dans ce que je voyais et entendais !

- Vous trouvez ?

Je m’exclamais à nouveau, plus calmement quand je reconnu dans une autre porte sur ma gauche, River Moriarty. L’acteur qu’on ne voyait plus nulle part et pour qui, on m’avait demandé d’enquêter. Il faisait peine à voir. Il était…

- Il semble perdu… Drogué je dirais, même !

Il ne reconnaissait pas le directeur de l’endroit mais ça, ce n’était somme toute pas très surprenant. Walsh ne devait pas descendre souvent ici-bas.  River répétait qui il était et que sa famille l’avait rejeté et qu’il n’était pas fou.

- Il n’est pas fou…, murmurais-je.

Je sentis Walsh se redresser à mes côtés, comme s’il se bombait le torse pour m’intimer de ne pas me laisser impressionner par les paroles de l’acteurs, qu’il avait plusieurs méfaits a son actif, que les faits parlaient d’eux-mêmes.

- Quelles sortes de thérapies ? La lobotomie ?!

Je m’insurgeais devant ce que je voyais ! Et Walsh de supposé que je fusse ébranlée, me proposa de remonter.

- Non ! J’aimerais m’entretenir avec River Moriarty, si ce dernier est d’accord ! River ? , je m’accroupissais devant lui pour que nos regards se rencontrent, River, désirez-vous me parler ?

@ Billy Lighter

Deux inconnus avaient pénétré le couloir de l’isolement, provoquant l’excitation de mes voisins de cellules. Les infirmiers intervinrent pour les calmer… Ou les camer, ça dépend comment on voit les choses.

Quand ils arrivèrent à ma hauteur, je découvris une jeune femme et un homme que je n’avais jamais vus… Quoi que… La fille me disait quelque chose. Tout en bavant, je cherchai à attirer l’attention… Je dis qu’on m’avait rejeté, que je n’étais pas fou !

Car je n’étais pas fou ! Ça, j’en étais sûr !

Je grommelai quand l’homme affirma à la jeune femme qu’elle avait face à elle un as de la manipulation. C’était ce que disait mon dossier, que j’étais un sociopathe.

Mais je n’en pouvais plus de rester ici… La lumière me faisait mal aux yeux. Et je ne supportais plus la camisole de force, pas plus que la drogue qu’ils m’injectaient ou me faisaient avaler. C’était trop pour moi qui n’avais jamais bu une goutte d’alcool pour avoir l’esprit clair à toute heure de la journée ou de la nuit.

Le vieux demanda à la fille si elle voulait remonter… mais elle ne voulait pas. Elle s’accroupit pour se mettre à ma hauteur, de l’autre côté de la vitre et demanda si je voulais bien lui parler. Je hochai la tête en gémissant. C’était un rôle facile à jouer pour un acteur de ma trempe…

Mais le fait était que je n’avais pas vraiment besoin de jouer. J’allais vraiment mal. L’isolement me pesait.

-Ouais… Ouais, je veux vous parler…

J’avais tellement mal aux yeux que ceux-ci était embués de larmes… Et aucun doute que ça allait me servir. Je clignai des yeux pour qu’une grosse larme coule le long de ma joue.

-Merci… Merci de m’écouter… Mais…

Je la regardai un peu mieux.

-Je vous connais… Vous êtes la fille de la télé… on regardait votre émission quand j’étais encore autorisé à aller en salle commune…

Je déglutis.

-Vanya… Vanya Kournikova, c’est ça ? C’est Nell qui vous envoie ? Nathan ?

Je laissai échapper un sanglot.

-Pitié, aidez-moi…

Le filet de bave tomba à terre et le blanc de mes yeux rougit à cause des larmes.

-On m’a mis ici parce que j’ai voulu me défendre contre le Dr. Litrell… Mais elle voulait abuser de moi… Elle m’avait emmené dehors… Puis avait découvert ses seins… Je voulais pas… Je ne voulais pas… et ma famille… Ils ne voulaient pas de moi…

@ Billy Lighter

Pour moi, Vanya n’avait aucune idée de la réalité des faits. Si nos infirmiers étaient formés à désamorcer certaines crises, ils n’étaient pas équipés comme l’étaient les gardiens de prisons. Mettre des patients dangereux à l’extérieur pouvait être dangereux pour le personnel. Or, je souhaitait que mes employés puissent revoir le famille le soir venu.

Je voyais que Vanya prenait de nombreuses notes. On aurait dit un agent d’inspection et, plus notre visite avançait, plus je me méfiait d’elle. J’avais l’impression qu’elle cherchait le moindre défaut de notre institution alors que nous étions l’une des meilleure de la région.

Mais je ne me démontai pas et j’étais persuadé qu’un petit tour dans la zone d’isolement lui fera prendre conscience de la complexité de certains cas. Nous y étions, donc, descendu et la première chose que Vanya trouva à dire c’est que c’était petit. Nous n’avions pas le choix que de rendre l’endroit petit si nous voulions être efficace et c’est la que la journaliste déclara que je pensais beaucoup au confort de mon personnel.

-Bien entendu ! C’est très important que le personnel puisse se sentir en sécurité afin de pouvoir procurer les meilleurs soins aux patients.

Après ça, Vanya eut un avant-goût de l’instabilité de certains patients ici. Elle put aussi voir à quel point notre équipe était rapide et efficace pour gérer les crises. J’étais satisfait et dit à Vanya qu’elle pouvait se détendre car nous avions de bons professionnels qui intervenaient. Mais là encore elle doutait me faisant froncer les sourcils.

-Ils gèrent parfaitement bien cette crise, ne voyez-vous pas ?

C’est là qu’elle tomba « nez-à-nez » avec River Moriarty. Un River Moriarty qu’elle trouvait perdu et drogué. Serait-elle naïve à ce point ? Il semblerait !

-Il suit un traitement afin de gérer ses crises. Ils n’est pas drogué mais sous médicament prescrit par un psychiatre qui sait très bien ce qu’il fait.

Puis, Moriarty y alla de son histoires de coup monté contre lui qu’il sortait tout le temps. C’était un sociopathe et les sociopathes utilisaient souvent la pitié afin de mieux manipuler autrui. Pour ce genre d’individu, la faute n’était jamais la leur mais celle des autres. Moriarty était, parait-il, un cas d’école.

J’entendis Vanya murmurer quelque chose mais je n’entendis pas bien. Alors, je finis par expliquer le cas Moriarty sans rentrer dans tout ce qui relevait du secret médicale. Elle s’exclama alors sous nos méthodes mettant en avant la lobotomie. Je la fixai, assez outré par ce genre de remarque.

-La lobotomie ? C’est ce que vous croyez ? Alors, vous êtes bien mal renseignée, Mademoiselle Kournikova. Jamais nous n’avons pratiqué la lobotomie. Ce n’est pas dans nos valeurs. Nous avons d’autres méthodes comme le suivit psychiatrique et psychologique, les électrochocs qui, dans certains cas, sont utiles mais aussi les thérapies de groupe.

Elle me semblait ébranlée alors je lui proposai de remonter mais elle désirais s’entretenir avec ce sociopathe. Les femmes sont particulièrement sensibles aux manipulations des sociopathes. Elle se faisait prendre au jeu de River aussi facilement qu’une enfant. C’était affligent. Et, bien entendu, Moriarty en profita.

Je fronçai les sourcils.

-Vous souhaitez vous entretenir avec lui ? Qu’il en soit ainsi. Mais j’aimerais, quand vous diffuserez votre émission, que vous mettez bien en avant que River souffre de sociopathie et que vous expliquer à vos auditeurs ce qu’il en est de cette maladie. Car ne l’oubliez pas, Mademoiselle, cet homme est malade.

Je savais que l’en empêcher alors que River avait donné son accord était une mauvaise idée pour notre image. Alors, je préférais faire patte blanche et la laisser faire. De toute façon, j’avais déjà bien cerné cette femme et j’étais sûr que si je lui refusais, elle allait faire un scandale et nous faire passer pour les mauvais alors que nous ne faisions que notre travail.

Les gauchistes sont vraiment un plaie pour ce pays… Mais étant donné les origines de Kournikova, sa position ne m’était guère…

C’est ce que je pensais alors que je croisai les bras laissant Kournikova discuter avec Moriarty qui se laissa aller aux larmes. Je fronçai les sourcil l’entendant dire qu’il reconnaissait Vanya. Il parla alors d’une certaine Nell et de Nathan… Nathan, je pensait bien qu’il s’agissait de cet idiot de chanteur de The Burning Fire qui avait parlé à L.A.People de l’injustice que vivait soi-disant River.

Et il se faisait laid afin d’attirer la pitié et l’empathie de Vanya. Il parla alors de Litrell ce qui me fit grincer des dents. Il avait inventé cette histoire de toute pièce. Je m’adressai alors à Vanya.

-Sachez que Litrell a toujours été une psychologue très professionnelle et que River en est venu à la violence avec elle en l’étranglant. Cette histoire de soi-disant agression sexuelle n’est qu’une invention de River afin de rendre acceptable pour lui son geste.

Ne mais… Une femme agresser sexuellement un homme ? Où vas-t’on ?

@ Billy Lighter

J’avais eu la frousse quand un patient s’était frappé la tête contre la vitre et avait déclencher l’agitation dans les autres cellules de l’isolement. Cependant, j’avais aperçu River Moriarty, recroquevillé sur le plancher, la tête contre la vitre, l’air absent. C’était lui que j’espérais trouver, c’était pour lui que j’étais ici et je voulais lui parler !  Cela sembla déplaire à Walsh mais je n’en avais que faire. S’il insistait et me refusait mon droit à interviewer River Moriarty, j’aurais toute liberté de dénoncer les pratiques suspectes du Hollywood Mental Health Center et je ne me gênerais pas pour tout raconter ce que j’avais vu dans les moindres détails.

L’acteur de Keeping Our Lands faisait pâle figure. Il était drogué et coincé dans une camisole de force, c’était pénible à regarder.  Walsh, bien sûr, expliquait que River n’était pas drogué mais plutôt sous les effets d’un médicament prescrit par le psychiatre que l’établissement. Moi, je trouvais qu’il semblait être lobotomisé ! J’eu droit à un speech du directeur qui m’expliqua clairement que la lobotomie n’entrait pas dans les valeurs du centre et que pour ses traitements, il préconisait les thérapies de groupe et… les électrochocs.

- Et la surdose de médicament et les camisoles de forces.

Je m’étais accroupie pour être à la hauteur de River, que l’on puisse se regarder dans les yeux et quand je lui demandais s’il voulait me parler, il me remercia avant de me reconnaitre. Il regardait mon émission quand il avait encore le droit d’être dans la salle commune.

- Vous avez des amis qui tiennent à vous, River.

Je lui parlais doucement et je posais ma main à plat contre la vitrine froide. Il avait les yeux rougis et vide d’expression. Il m’expliqua tout de suite être enfermé ici après s’être défendu des avances de la psychologue Litrell, celle-là même toujours sur le payroll du centre mais qui était portée disparue depuis un long moment.

Bien sûr, Walsh défendit sa précieuse psychologue, il n’admettrait jamais un faux par du centre même si on lui en faisait la preuve ! Je me relevais, presque insultée de l’entendre discréditer River Moriarty après tout ce que j’avais vu et entendu, ici.

- Monsieur Walsh, me prenez-vous pour une idiote ? Mademoiselle Litrell est portée disparu depuis peu après les évènements rapportés par River, drôle de coïncidence, ne trouvez-vous pas ? Moi je crois qu’elle a eu des remords ! Et un centre aussi bien tenu que le votre doit avoir des caméras de surveillances permettant de valider la version de River. Il y a des écriteaux un petit peu partout faisant mention de cette surveillance vidéo ! Ces affiches sont-elles là que pour dissuader les fauteurs de troubles ?

Je pointais River du doigt tout en soutenant le regard de Walsh.

- Des gens sont inquiets pour cet homme. Je suis inquiète pour cet homme ! J’invoque mon droit d’accès à l’information pour obtenir une copie de son dossier d’internement et je demande un second avis médical.

Pour se faire, j’avais besoin de l’autorisation de River mais comme il venait de me réclamer de l’aide, il n’allait certainement pas refuser de me signer une procuration pour agir en son nom.

- River, dis-je après m’être replacé à sa hauteur, acceptez-vous de me donner le droit de prendre des décision en votre nom et pour votre bien ?

Quand j’aurai obtenu le second avis médical que je voulais et l’intégrale de son dossier d’internement, je pourrais faire transférer cette procuration au nom de Robin North et Nathan J. Williams, puisqu’ils sont ses amis proches et qu’ils seront plus en mesure de prendre des décisions pour River que moi qui ne le connais à peine.

@ Billy Lighter

L’homme aux lunettes rondes parlait beaucoup… et il semblait de plus en plus sur la défensive alors que la jeune femme, elle semblait de plus en plus outrée. Je me retenais de sourire, laissant juste les larmes couler le long de mes joues. J’étais à moitié dans les vapes, mais je ne perdais pas le nord, récitant ma litanie encore et encore… C’était facile, tout simplement parce que je croyais en ce que je disais.

Vanya Kournikova, que j’avais reconnue, avait posé sa main sur la vitre. J’aurais bien mis ma propre main contre la sienne, mais mes mains étaient entravées par la camisole de force. Elle me dit que j’avais des amis qui tenaient à moi.

-Je sais… Nathan, Robin… Et même cette jeune femme, Nell, que je n’avais jamais vue avant.

Vanya se releva et fit face à Walsh qui se disait être le directeur de l’établissement. Elle n’en avait pas peur. Je l’entendais s’emballer contre lui, à propos de Litrell. Walsh ne voulait pas croire à mon histoire d’agression sexuelle. Et pourtant, à ce niveau, j’exagérais à peine. Litrell elle-même m’avait avoué être une nymphomane qui s’assumait.

Elle parlait de surveillance vidéo…

Je marmonnai.

-Cette garce s’arrangeait pour être hors champ.

Comme quand elle m’avait emmené dans le jardin  du personnel et qu’elle avait pratiquement dénudé ses seins… Ou comme quand elle était venue ici et s’était touchée… J’étais persuadé qu’elle s’était touchée, j’en avais le souvenir clair et net et je la voyais encore faire. Mais peut-être était-ce un faux souvenir ou un souvenir exagéré.

N’empêche que pour moi, c’était la vérité.

Vanya me montra du doigt en haussant le ton envers Walsh. On était inquiet pour moi, quelque part, dehors.

On ne m’oubliait pas.

De grosses larmes coulaient toujours sur mes joues quand la journaliste se remit à ma hauteur pour me poser une question : est-ce que je lui autorisais l’accès à tous les dossiers qu’ils avaient sur moi. Elle voulait aussi pouvoir prendre des décisions en mon nom.

Je hochai la tête.

-Ouais… Ouais tout ce que vous voulez… n’importe quoi pour que je puisse au moins retourner dans une vraie chambre… N’importe quoi pour que je puisse aller dans la salle commune. N’importe quoi pour revoir Kora, la gentille infirmière…

Celle avec qui j’avais des relations sexuelles consenties dans le placard à balais.

Je sanglotais.

-N’importe quoi pour qu’on ne m’oublie pas ici.

@ Billy Lighter

Cette Vanya Kournikova devenait très agaçante. Elle remettait en cause notre institution en entier sur base de simples observations. Elle n’était pas qualifiée pour juger une institution psychiatrique. Elle n’était qu’une petite journaliste en quête de plus de notoriété. Et quoi de mieux, pour ça, que de faire croire à un scandale alors qu’il n’en était rien.

Je le compris lorsqu’elle discrédita nos méthodes en parlant de surdose de médicament et de camisole de force. Ça me fit froncer les sourcils.

-La camisole est une façon de les empêcher de se faire mal à eux-même. Mais si vous préférez, nous pouvons leur enlever et les laisser s’automutiler ou se frapper.

Bien entendu, River Moriarty en profita pour tenter de chercher la pitié chez cette femme totalement influençable. Elle voulait, d’ailleurs, parler à Moriarty. J’avais accepté mais uniquement si j’étais témoin de leur conversation. Je restai donc là alors que Kournikova disait que des gens tenaient à River. Je le savais. Il y avait l’acteur Robin North qui était déjà venu me voir et qui se croyait tout permis de par sa notoriété. Mais aussi Nathan J. Williams, une autre star, qui avait cherché à attiré l’attention sur River à travers la presse. C’est eux que River cita en plus d’une certaine Nell. Certainement encore une femme influençable…

C’est ainsi que cette histoire d’agression sexuelle revint sur le tapis. River clamait toujours haut et fort que Litrell l’avait agressé sexuellement tout ça pour expliquer le geste qu’il avait eu envers la psychologue. Evidemment, Kournikova soutenait la théorie du sociopathe en élaborant une théorie comme quoi la disparition de Litrell était en lien avec cette histoire. C’était tout à fait ridicule ! Sans compter que River y mit son grain de sel en disant que Litrell s’arrangeait toujours pour être hors caméra.

-Votre théorie est tout à fait rocambolesque. Les vidéos n’ont rien vu de tel. Sans compter que River est le seul patient de Litrell a s’être plaint de tels agissements de la part de Litrell. C’est aussi le seul à l’avoir agressé physiquement. Vous ne connaissez ni Litrell, ni Moriarty alors ne croyez pas pouvoir tirez des conclusions de choses dont vous n’avez aucune preuves. Quant à la disparition de Litrell, cela n’a strictement rien n’à voir avec cet établissement.

Mais Kournikova, à l’instar de Robin North, prenait complètement le parti de River. Elle invoqua son droit à l’accès à l’information et veut obtenir un avis médical. Elle en demanda, directement, l’autorisation à River qui, bien sûr, ne se fit pas prier deux fois et accepta la demande de cette inconsciente. Tout cela, bien sûr, en continuant de faire pitié. C’était sa façon à lui d’obtenir les faveurs de femmes de cet établissement. Il évoqua, d’ailleurs, le nom de Kora, l’une de nos infirmière.

Kournikova voulait jouer à ce jeu ? Qu’il en soit ainsi.

-Très bien Mademoiselle Kournikova. Mais sachez que River ne peut prendre des décisions en son nom et que pour obtenir ce que vous voulez, il vous faudra passer par celui qui est responsable de River Moriarty, c’est-à-dire Axel Moriarty. Seul lui peut vous donner ce droit. Sinon, n’importe quel journaliste de pacotille pourrait venir ici afin d’obtenir ce qu’il désire de n’importe lequel de nos patients qui, eux, ne sont pas jugé assez sain d’esprit que pour prendre des décisions pour eux. Et quand bien même Axel Moriarty vous donne  ce doit et que vous arrivez à vos fins et que cet individu dangereux sort de cet établissement, j’espère que vous culpabiliserez lorsqu’il aura commis l’irréparable.

Ceci étant dit, la balle était dans le camp de Kournikova.

-Souhaitez-vous continuer la visite ? Même si je pense que vous avez déjà vous apriori avant d’arriver ici et que votre but n’est autre que celui de nous discrédité parce que certains de vos amis de la jet-set vous ont demandé de sortir cet individu d’ici.

C’était l’impression que tout ça me donnait.

@ Billy Lighter

Ce que je venais de découvrir dans ce que je pourrais comparer à des catacombes tant cela faisait pitié à voir, je donnais froid dans le dos. River Moriarty n’était que l’ombre de lui-même, rien à voir avec l’acteur en pleine assenions vers la gloire, tel que je le connaissais par la série Keeping Our Lands. Il était entravé d’une camisole de force et probablement shooté à je ne sais quel sédatif pour le maintenir dans le cirage. Pourtant, ce que je voyais dans ses yeux ne mentait pas !

Alors je me relevais pour faire face à Walsh et exiger un peu plus de transparence de sa par et celle du Hollywood Mental Health Center.  Il y avait des allégations d’inconduites sexuelle contre elle et, comme par magie, elle était disparue ! Je demandais que les caméras de surveillance soient analysées mais River marmonna que la psychologue nymphomane se tenait hors champ et Walsh confirma que rien de tel ne se trouvait sur les caméras.

- Qu’il n’y ait rien sur les caméras ne l’innocente en rien. En ce moment, elle est introuvable et les absents ont toujours tords. River doit bénéficier en ce cas, du bénéfice du toute ! Il doit être suivit pour le traumatisme que cet évènement lui a causé !

Mon oncle ne parlait pas beaucoup mais quand il parlait, il disait que j’aurais dû faire mon droit parce que je ne lâchais jamais facilement un argumentaire et je m’en rendais bien compte en ce moment alors que je faisais face à Walsh. Il se tenait droit mais il ne me faisait pas peur alors qu’il continuait de défendre sa psychologue et son établissement.

Loin d’avoir joué toute mes cartes, je demandais à River s’il voulait que j’agisse en son nom après avoir réclamer une copie intégrale du dossier de l’acteur. J’allais tout éplucher et je ne comptais pas arrêter là.

- Axel Moriarty est un collègue que j’estime beaucoup, je n’ai aucun problème à m’entretenir avec lui et j’ai confiance en ce que j’avance. Et sachez qu’en bonne journaliste que je suis, j’ai fait mes recherches et je me suis entretenu avec plusieurs autres familles qui observent de grandes inquiétudes au sujet de proches qui résident ici. Standall ? Padilla ? Davis ? Dempsey ? Rice ? Je continu, vous en voulez d’autres ?

Je m’approchais de Walsh pour qu’il voit bien que je n’avais aucunement peur de le regarder droit dans les yeux et que tout ce qu’il pouvait dire n’allait pas m’ébranler même si mon cœur battait vraiment très vite dans ma poitrine.

- Si River Moriarty commet un geste irréparable, c’est parce qu’il n’aura pas reçu les soins adéquats ! Tout comme les gens des familles que je viens de vous nommer. Je serais très heureuse aussi de m’entretenir avec cette gentille infirmière, Kora, c’est bien ça ? À moins qu’elle aussi, soit disparue ? C’est ce qui arrive quand un employé devient gênant, Monsieur Walsh ?

River devait apprécier le spectacle, lui qui était enfermé ici depuis je ne savais combien de temps et devait compter le temps en heurtant sa tête contre un mur. Je venais de lui faire la démonstration que des gens pouvaient encore se battre pour lui. Mon but n’était pas de l’innocenter, s’il avait besoin de soin, il devait les obtenir mais pas en étant réduit à l’état de bête sauvage enfermé dans une cage.

- Oooooh oui, que je veux continuer cette visite ! Et sachez que je n’avais aucun apriori en me présentant ici, mais que vous vous êtes vous-même discrédités en exposant vos failles comme une fierté ! La vraie question serait plutôt de savoir si vous avez des choses encore plus sombres et terribles à cacher !

@ Billy Lighter

Le ton montait derrière la vitre et faisait s’agiter plusieurs de mes congénères. Moi, je restai calme, de par les médicaments d’abord, mais aussi parce que j’essayais de comprendre ce qu’il se passait entre le directeur et la jeune journaliste.

Vanya Kournikova n’était pas d’accord avec les méthodes de détention mises en avant ici… Elle voulait pouvoir parler en mon nom et avoir accès à mon dossier médical. Quand elle me le demanda, je le lui accordai, mais Walsh disait que je ne pouvais pas agir pour moi-même. Que c’était Axel qui avait droit de citer sur ce qu’on pouvait ou ne pouvait pas faire à mon égard.

Je marmonnai…

-Axel n’est jamais venu me voir. Il veut m’oublier ici.

Je ne lui avais rien fait. Bon, d’accord, j’avais tenu, à travers la fenêtre de l’étage, son petit rouquin au-dessus du vide… mais je le lui avais rendu… Et je n’avais rien fait à James… je l’avais juste bercé parce qu’il pleurait. Mais avec moi, il souriait.

Mais Vanya avait plus d’un tour dans son sac. Elle avait vu d’autres familles, obtenu d’autres témoignages qui allaient dans son sens. C’était une bonne chose, parce que ce n’était pas en allant voir Axel que j’allais marquer des point pour sortir d’ici.  

J’avais envie d’essuyer la bave qui me pendait qui coin de la bouche mais c’était impossible à cause de la camisole.

Vanya voulait parler à Kora…

-Ouais ! Parlez à Kora… elle sait comment je suis vraiment.

Je m’étais toujours bien comporté avec elle, même quand on faisait l’amour. Je ne ressentais pas le besoin de lui faire mal, pour une raison qui m’échappait. Peut-être parce qu’elle était la seule à être réellement gentille avec moi.

-Elle vous dira que je ne suis pas un danger.

Walsh demanda si elle voulait continuer la visite et elle y comptait bien. Je donnai un coup de tête contre la vitre.

-Me laissez pas moisir ici…

Je la regardai, les yeux pleins de larmes.

-Faites quelque chose…

@ Billy Lighter

Vanya Kournikova ne cessait de reprendre pour Moriarty en ce qui concernait cette histoire avec Litrell. Une histoire dont elle n’avait la version que de Robin North d’après ce que je pouvais en conclure. Un Robin North qui tenait, lui-même, cette histoire de la bouche de River Moriarty. Elle prenait l’absence de Litrell comme un aveu alors même que personne ne savait ce qu’elle était devenue.

Elle m’agaçais et cela devait se sentir.

-N’avez-vous pas pris en compte que Litrell pourrait simplement avoir disparu après une mauvaise rencontre. Vous la prenez pour une coupable alors que, si ça tombe, il s’agit d’une victime. Vous qui me juger de ne pas laisser le bénéfice du doute à Moriarty, vous ne semblez pas le laisser, non plus, à mon employée. Sans compte, je dois vous le rappelle, que River est suivi tous les jours pas des psychologue et qu’ils savent mieux comment procéder dans ce genre de cas que vous. Sans vous offenser, vous n’êtes ni juge, ni psychologue, Mademoiselle Kournikova.

Si elle prenait tant à cœur de défendre River, elle aurait dû faire avocate et non fouille merde.

Elle souhaitait parler au nom de River et avoir accès à son dossier mais cela était impossible sans l’accord d’Axel Moriarty. Elle n’avait aucune peur à aller demander à Moriarty cet accès. Qu’il en soit ainsi. River, quant à lui, ajouta que son cousin n’était jamais venu le voir pour, je le suppose, jouer encore plus les martyre. Mais je sais que nous agissons de la bonne façon. Même si Kournikova prétendait le contraire ajoutant qu’elle avait contacté certaines familles de nos patients et qu’ils nourrissaient, eux aussi, des inquiétudes. Je pris un air surpris.

-Et bien vous me surprenez. Aucun d’entre eux n’est venu se plaindre. Nous sommes toujours ouvert à la discussion. Et si jamais, ils ne sont pas satisfait, ils peuvent toujours trouver un autre établissement. Nous ne retenons personne de force ici.

Mais elle continuait à m’agacer en défendant corps et âme River Moriarty. Elle voulait aussi s’entretenir avec l’une de nos infirmières ce que River soutenait en disant que Kora savait très bien comment il était vraiment.

-Kora fait toujours partie de notre personnel quoi que vous pouvez penser. Je vous laisserais vous entretenir avec elle.

Je savais qu’elle ne ferais rien qui lui ferais risquer de perdre son emploi. Alors, c’est sans danger que je pouvais laisser Kournikova l’interviewer.

J’avais demandé si elle souhaitait continuer la visite et Moriarty s’était fait tout larmoyants en demandant à ne pas être laisser ici. Mais j’ignorais ses tentative alors que Kournikova, elle, continua son cirque.

-Ce que vous appelez des failles, Mademoiselle, n’en sont pas. Ne pensez pas qu’il est facile d’organiser la vie dans un établissement tel que le nôtre. Vous n’êtes qu’une enfant qui ne sait rien de la réalité que nous vivons ici chaque jour et des difficultés que nous avons au quotidien avec le peu de subsides que nous recevons. Sachez que je ne vous ai rien caché du début à la fin.

Je continuais de toiser cette petite utopiste.

-Sachez aussi que vos insinuations constantes sur le fait que nous faisons, soi-disant, disparaitre nos employés sont fortement désagréable et relève de la diffamation. Croyez-moi que si cela se retrouve dans votre émission ou bien d’autre chose sans fondement, notre établissement portera plainte pour diffamation.

Ceci étant dit, j’avais tourné les talons.

-Nous allons encore voir les dortoirs ainsi que Kora et puis je ferais en sorte que vous ne remettiez plus les pieds ici, c’est bien clair ?

Les dortoirs étaient des grandes pièces avec des lits. Rien de plus classique.

@ Billy Lighter

Le ton montait rapidement entre moi et Walsh de sorte que maintenant, il ne croyait plus que j’étais ici dans l’optique de faire un reportage sur ce centre, mais plutôt pour le dépeindre de manière négative et mensongère. C’était de mal me connaitre que de croire que je pourrais me servir de ma tribune pour rapporter des faits erronés. Je n’allais que relater ce que j’avais vu, exposer les faits tels quels et rapporter les paroles des gens qui s’étaient confié à moi pour que mes téléspectateurs se fassent leurs propres opinions.

- Je ne peux que me baser sur les propos des gens présent, Monsieur Walsh. Votre psychologue est mystérieusement absente et personne ne semble vraiment s’en inquiéter. Avouez que c’est étrange ! Je ne demande pas mieux que d’avoir sa version des faits et si elle est innocente, il me fera plaisir de le mentionner, sachez-le. Pour ce qui est du suivi psychologique de River, je verrai ce qu’il en est selon ce que je pourrai lire dans son dossier.

Je n’avais aucun doute que je pourrais obtenir une autorisation de la part d’Axel Moriarty. Il serait probablement fort heureux de se voir délester d’un poids qu’il traine de toute évidence seul et il n’est pas rare, dans les cas comme celui de River Moriarty, de voir la tutelle partagée par plus d’une personne pour éviter les décisions émotives.

Mon argumentaire était loin d’être terminé.

J’avais les confidences de familles de gens internés ici, des familles inquiètes et dépourvues de ressources.

- Peut-être n’êtes vous pas au courant, Monsieur Walsh, peut-être que vos employés ne vous disent pas tout. Mais ce qui ressort des témoignages de ces familles c’est qu’après avoir tenter des approches envers votre personnel, les conditions se sont détériorées et par peur de représailles pires, ils ont préféré se taire. La majorité de ces familles n’ont pas l’argent nécessaire pour effectuer un transfert d’établissement.

Walsh allait sans aucun doute réfuter mes dires mais quand la vérité allait lui éclater en plein visage, il n’aurait d’autre choix que d’ouvrir les yeux. Il serait hélas, pointé du doigt pour des gestes et de mauvaises décisions prises par son personnel.

River avait parlé d’une infirmière plutôt gentille avec lui, une dénommée Kora que je comptais bien rencontrer pour avoir sa version à elle. Si River avait eu un bon comportement avec cette dernière, pourquoi soudainement il aurait agressé Angelica Litrell ? Il me faudrait plus que ça pour remonter le fil des évènements et jeter la culpabilité sur l’un ou sur l’autre. Mais en attendant, River payait pour des actes qui n’avaient pas été prouvés, innocent jusqu’à preuve du contraire !

- Je n’ai jamais prétendu que de gérer un établissement tel que le votre était facile et je ne ferais pas votre boulot, Monsieur Walsh ! Mais mon expérience de vie, quoi que vous en pensiez, me permet de croire et de vous dire que vos méthodes archaïques font plus de tords que d’autre chose. Oh je ne dis pas non plus que vous êtes en échec avec tous vos patients mais…, je poitains River et l’ensemble de ce corridors de l’enfer, force est d’admettre qu’il n’y a rien de bon qui va ressortir de ce couloir.

Je croisais mes bras sur ma poitrine et je le fixais, tout comme il me fixais. Il ne m’impressionnait pas le moins du monde. Il me menaçait d’une poursuite en diffamation et ça non plus, ça ne m’impressionnait pas. Dans mon métier, ce genre de menace était courante et souvent, laissait croire que la personne qui menaçait se servait de cette tactique beaucoup plus pour éviter à tout prix que nous parlions et que donc, avait réellement quelque chose à cacher.

- Votre établissement est publique et tant que mon reportage n’est pas diffusé, vous n’avez aucun droit de me barrer d’ici et si vous le faites, vous ne ferez que prouver que vous avez quelque chose à cacher et que je suis sur le point de le découvrir.

Walsh avait tourné les talons, prêt à m’escorter hors de ce corridor mais je ne bougeais pas, pas tout de suite en tous les cas. Je me replaçais à la hauteur du regard de River et lui promis qu’il ne resterait pas seul longtemps.

- Ne perdez pas espoir, vos amis luttent pour vous !

Ensuite, je me relevais et je passais, la tête haute devant Walsh.

- J’en ai assez vu pour aujourd’hui finalement. Je vous enverrai l’intégrale de mon reportage avant sa diffusion ainsi donc, vous aurez la chance d’émettre vos réserves et empêcher la diffusion si toutefois vos avocats veulent jongler avec ceux de la chaine. Je vous remercie pour votre temps !

@ Billy Lighter

Kournikova disait qu’elle ne pouvait que se baser que sur les propos des gens présents concernant Litrell. Seulement, elle semblait prendre le parti qu’elle voulait bien ! Et dire que notre établissement se fichait complètement de la disparition de cette jeune femme était, encore là, une interprétation tout a fait hasardeuse.

-Nous nous en inquiétons ! Une disparition n’est jamais bon signe, Mademoiselle Kournikova, et nous espérions que la police puisse trouver des réponses à nos questions et à celle de la famille de Litrell.

Mais cette disparition n’avait en rien à voir avec le travail que faisait Litrell aussi. Litrell qui, dans l’affaire Moriarty, avait la place de victime quoi qu’en pense Kournikova.

Mais cette petite activiste en herbe ne cessait d’essayer de discréditer tous mes dires et notre institution en entier. Cela m’agaçait et quand elle parla des familles de certains de nos patients, visiblement mécontents de nos services, je répliquai qu’ils pouvaient toujours venir discuter avec moi ou bien changer d’établissement. Mais Miss J’Ai-Réponse-A-Tout avait encore une fois un réplique qui me fit sourciller.

-Si la situation était à ce point graves, ces personnes auraient dû en référé à moi et non au membre du personnel. J’aurais agi, bien entendu. Mais si ces personnes ne s’en réfèrent pas à ceux qui peuvent les aider alors je ne peux rien pour eux !

M’était d’avis que Kournikova avait inventé des témoignages ou en avait aggravé certains pour appuyer les propos en son sens. C’est ce que faisaient les journalistes en général lorsqu’ils sont à court de preuves.

Et, de mon avis, Kournkiova n’avait en rien les compétences pour juger un établissement tel que le nôtre. Mais elle mettait en avant son expérience de vie pour juger nos méthodes. Elle avait quoi ? Une vingtaine d’année ? Et elle parlait d’une expérience ? Les jeunes se croient vraiment tout permis de nos jours !

-Vous ne savez en rien de l’efficacité de nos méthodes. Je vous conseille de vous renseigner avec de juger. Parlez à des psychologue et autres psychiatres et vous verrez que nos méthodes sont tout à fait recommandées et efficaces !

Je commençais à détester cette femme qui arrivait avec ses grands chevaux et ses idées utopistes pour me faire la morale alors que ça fait 25 ans que je suis dans le métier !

Je l’avais prévenu que si son reportage comportait des fausses accusations, notre établissement déclenchera une procédure judiciaire pour diffamation. Je n’hésiterais pas à le faire. Nous avons de bons avocats. Mais Vanya disait que tant que le reportage n’était pas diffusé, elle avait tous les droits de venir ici.

-Je n’ai rien n’à cacher. Je me méfie simplement des gens qui viennent ici avec la volonté initiale de venir nous diffamer.

Je voulais désormais qu’elle sorte de ce couloir et elle passa un dernier mot à Moriarty avant de me suivre. Elle ne souhaitait plus continuer la visite et me passera l’intégralité du reportage avant sa diffusion mais mis en avant quelques menaces si jamais je souhaitait empêcher la diffusion.

-Très bien. Je vois que vous n’êtres pas à une menace près. Sachez, Mademoiselle Kournikova, que vous jouez à un jeu dangereux. Je serais vous, je ferais attention aux répercussions de tout cela sur votre carrière.

Ceci étant dit, je la raccompagnai jusqu’à l’entrée lui souhaitant « au revoir » sans la moindre sympathie.

@ Billy Lighter