Bianca Moretti est une gosse de riche, fêtarde qui sait lever le coude et qui a un sens de la répartit implacable. Elle n’est jamais à cours d’idée, des amis autant disjonctés qu’elle qui n’ont pas froid aux yeux. Pour eux, il n’y a jamais de problèmes, jamais de plans qui ne mènent nulle part parce que les solutions sont si faciles, au bout des doigts, suffit de tendre la main et de prendre la poignée de fric qui tombe du ciel.

J’étais Bianca Moretti et je suis devenue Faith Bennett, expatriée d’Italie avec une petite valise contenant quelques vêtements, aucune photo pour me souvenir et une enveloppe avec dedans, ma nouvelle identité et un chèque signé par les autorités de mon ancien pays. Malheureusement pour moi, il ne s’agissait pas d’un chèque en blanc, juste de quoi tenir à mon arrivée dans mon nouveau pays ensuite c’était : Bonne chance et tâche de ne pas te faire tuer.

Bah je préférerais crever que de continuer de récurer les chiottes des studios de MTI !

J’exagère, je sais mais quand je sors la brosse pour nettoyer, j’ai la nausée et ma vie d’avant me manque, à qui cela ne manquerait pas de vivre une vie de rêve plutôt que de jouer à cendrillon ? Et encore ! Dans le conte, le prince fini par arriver, moi, y’a aucune chance que ça m’arrive !

Je sais que je devrais me compter chanceuse d’être encore en vie, d’avoir été prise en charge par mon pays et caché dans un endroit où la Casa Romana ne me trouvera jamais ! Mais je n’y arrive pas. Je suis amer, dégoûtée et je vis cette épreuve comme une véritable persécution !

À mon arrivée à l’ambassade Italienne à San Francisco, on m’a dit de ne pas m’en faire, qu’ils avaient pleins d’adresses pour moi, pour me loger, pour me trouver un emploi afin que je ne me retrouve pas toute seule devant le néant. Je me souviens m’être mise au lit ce soir là et m’être dit que ce ne serait peut-être pas si mal.

- Dégoûtant !

Quelqu’un a jeté son tampon dans la poubelle sans prendre la peine de l’enrouler au minimum dans un mouchoir ! Ouais, on ne songe pas à ça tant qu’on n’a pas à nettoyer le flux menstruel de quelqu’un d’autre ! Si un jour je trouve la coupable, je lui ferai une infusion avec ! Je suis certaine qu’elle s’en souviendrait et que plus jamais elle n’oublierait !

Le plus dramatique dans ce que je fais maintenant pour gagner ma vie – femme de ménage chez MTI, au cas où vous n’auriez pas encore saisi – c’est que c’est à recommencer à tous les jours, encore et encore, parce que personne ne sait nettoyer derrière soit ici, il semblerait !

- Hey, Faith? On fait un pile ou face pour savoir qui va nettoyer le studio de The Burning Fire?

Je considérais Margaret quelques secondes avant d’accepter et de choisir le côté face de la pièce qu’elle tenait entre ses doigts. Je ne pouvais pas perdre deux jours de suite ! Parce qu’hier elle m’a fait le coup pour la salle de repos des roadies et c’était une véritable jungle !  Et puis je me disais que The Burning Fire devait voir leur studio comme un lieu de recueillement, ce devait être limite comme entrer dans un monastère.

- Ok alors face tu nettoie, pile j’y vais !

Margaret flippa la pièce et ce fut moi que le sort désigna. J’aurais dû sentir l’arnaque dès qu’elle m’eut proposé ce stupide flip ! Parce qu’en entra dans le studio, j’eu mal au cœur ! L’odeur de fond de bouteilles et de renfermé était vraiment très intense et pire que ça encore, les pieds collaient sur le sol ! J’allais en avoir pour la nuit, sans déconner !

- JE HAIS THE BURNING FIRE !

Roadtramp ne ferait jamais ça ! Mais Roadtramp c’était chez BSC ! Pas chez MTI !

@ Billy Lighter

Samedi, j'avais perdu un max de thunes en pariant avec Peyton sur les matchs de boxe. Genre vraiment beaucoup de thunes. Et si j'avais passé mon dimanche à dormir, cuver et à m'amuser à ma maison avec Peyton, le lundi, j'avais pris la direction des studios de MTI. David, l'était déjà parti avec Collins. Apparemment, Timmy préférait qu'il fasse les chemins avec sa garde du corps plutôt qu'avec moi... J'savais pas trop pourquoi.

Bref, on passa la journée à composer pour un nouvel album. Et à boire aussi. Enfin, dans mon cas, j’buvais... Fallait bien que j'digère mes défaites de samedi.

On sortit pas mal de truc cool même si on était encore loin d'avoir un album en plus parce que Zack et moi on avait des divergences artistiques. Beaucoup de divergences artistiques. Du coup, on causait plus qu'on ne jouait, en général.

Finalement, la journée s'est terminé un p'tit peu plus tôt que prévu... Pourquoi? Bah, parce que j'en avais marre que Zack revienne toujours à ses études au conservatoire pour justifier ses idées stupides alors, j'avais versé, d'un coup, comme ça, sans prévenir, le contenu de ma bouteille de vodka sur sa tête…

L'avait gueulé et il était parti en claquant la porte. Et si ça avait fait rire certain, on avait quand même décidé qu'on en restait là pour aujourd'hui. Moi compris... T’façon y avait plus de vodka... L'était au sol maintenant.

On retourna alors chacun de notre côté... Même David. Ouais on allait au même endroit mais il repartait avec Collins...

C'est après quelques p'tits kilomètres que j'me rendis compte que j’avais oublié mon portefeuille au studio. Ça m’emmerdait de devoir faire demi-tour mais j’pouvais pas le laisser là-bas... J'ai pas confiance aux femmes de ménages... Elles viennent presque toutes de l’Eastside et c'est des voleurs les gens qui vienne de là.

Alors, j’rebroussai chemin pour retourner aux studios. Une fois là, j’commençais à ouvrir la porte quand j'entendis quelqu'un, à l'intérieur, gueuler qu'elle détestait The Burning Fire.

J'ouvris entièrement pour découvrir une fille. Une femme de ménages jeune et... Bah très jolie, il fallait se le dire.

-Ah ouais? Tant que ça ? Boh, on a rien fait pourtant…

Ouais, j’comprenais pas cette haine. J’fixai la fille.

-T’es nouvelle? Moi, j'ai l'habitude de voir Margaret ici... L’est malade ? Tu la remplace ?

L'était plus jolie que Margaret.

@ Billy Lighter

Je venais de me faire prendre à maugréer contre The Burning Fire par un membre de The Burning Fire.  Je roulais des yeux en soupirant avant de montrer en pointant simplement le sol de mes index pour lui faire comprendre que le studio n’en était pas un, du moins plus maintenant.

- On dirait une porcherie !

Il prenait un faux air innocent en disant qu’ils n’avaient rien fait. Ils n’avaient pas dû travailler fort sur leur musique, ça ne faisait aucun doute ! Et ils ne savaient pas boire non plus. Même mes fêtes ne faisaient pas autant de dégâts ! Ok je n’en avais jamais nettoyé une seule mais j’étais certaine que même si j’avais toujours été une grande fêtarde, je n’atteignais pas le niveau de cette bande de… porcs !

Howard Stone empestait l’alcool autant que son studio et son teint jaunâtre présageait une cirrhose du foie. Personne ne lui avait jamais dit que la modération avait bien meilleur goût ? Ok, peut-être que j’enviais un petit peu, beaucoup même, la liberté qu’il avait de faire ce qu’il voulait quand il voulait et de laisser les autres torcher derrière.

Il enquêta sur moi, sur Margaret qui est normalement attitré à nettoyer ce studio.

- Oui je suis nouvelle. Non, Margaret n’est pas malade, oui je la remplace, oui, elle est ici si c’est ta prochaine question, on gagne du temps !

Elle avait été assez intelligente pour se sauver. J’aurais dû prendre la salle de repos des roadies ou les chiottes des hommes ! Je venais de faire celles des femmes, alors une cuvette de plus ou de moins ! Et l’odeur des sent-bon d’urinoir me manquait en comparaison avec l’odeur qu’il y avait dans ce studio.

- Sans dec’ vous faites que boire plutôt que de composer ? Ça explique pourquoi votre musique est autant mauvaise depuis quelques albums ! Ça ne vous fait pas trop la célébrité, hein ! Faut redescendre un peu sur terre, de temps en temps !

Margaret me répétait souvent que nous n’étions pas là pour entretenir de conversations avec les artistes, que nous devions jouer profil bas et que si nous avions un artiste avec nous, pour une raison ou une autre, de toujours lui flatter l’égo.

J’allais peut-être me faire foutre à la porte pour ça !

Et je devrais me trouver un autre job merdique, avec un salaire merdique pour entretenir ma vie merdique. Et puis quoi encore ?

- Moi c’est Faith et je suis la cendrillon de MTI.

J’exécutais une petite révérence en tenant d’une main le débouche toilette, je trouvais ça très drôle et c’était aussi très stylé.

- Et toi tu es Howard Stone, batteur de The Burning Fire, chanteur de Fireworks, tu es marié a la diva de MTI Lola et tu as la réputation d’être un menteur, un coureur de jupon et un alcoolique, j’ai oublié quelque chose ?

@ Billy Lighter

Une porcherie ? J’fis une p’tite moue en regardant le sol plaquant de vodka. Bah, disons que, d’habitude, c’est pas à ce point-là mais que, aujourd’hui, il fallait bien que Zack comprenne que ce qu’il dit, on s’en fout complètement. Ok, ça avait fortement salit le sol mais j’avais aussi fait un sacrifice dans l’histoire, j’avais tout de même sacrifié le contenu de ma bouteille de vodka. C’était pas rien, j’trouve.

-Bah non. Les porcheries, c’est pire tu sais. T’es déjà allé dans une porcherie ? Une vrai, j’veux dire.

Moi pas. Mais j’crois que c’est quand même nettement pire que ce studio.

Rapidement, j’disais être innocent et tout avant de m’intéresser un p’tit peu plus à cette jeune fille qui faisait le ménage et que j’avais encore jamais vu ici. J’voyais souvent Margaret mais pas ce joli minois que j’avais devant moi.

Normal, l’était nouvelle. Mais Margaret était pas malade. Elle la remplaçait quand même, même si Margaret était quand même ici. J’fronçais les sourcils parce que j’essayais d’emmagasiner les informations qu’elle me donnait.

-Ah ok… Tu la remplace parce que c’est elle qui lave notre studio d’habitude ? Ok.

Puis, elle me fit des reproches. Enfin, à nous tous, mais j’étais le seul membre de The Burning Fire là pour les entendre. Elle demandait si on buvait plutôt que composer alors j’fis la moue. On pouvait très bien faire les deux à la fois. C’était pas très compliqué. J’sais même boire et faire des concerts en même temps.

Mais j’fronçais carrément les sourcils quand elle déclara que notre musique était mauvaise. Suite à ça, j’pris mon attitude « d’Howard le p’tit con de service » en affichant un air nonchalant.

-L’est pas mauvaise notre musique. C’est toi qui dois laver tes oreilles. Et puis on peut très bien boire et composer en même temps. C’est facile. Mais t’es pas musicienne alors tu peux pas comprendre.

J’mis mes mains dans mes poches toujours avec le même air alors qu’elle se présenta comme la Cendrillon de MTI. Elle s’appelait Faith. Elle se fit un p’tit genre aussi et j’levai un sourcil.

-T’sais, Cendrillon, c’est qu’un conte. Y’a pas de prince charmant à L.A..

Ouais l’était pas très sympa avec moi alors j’étais pas forcément sympa avec elle. Et elle me présenta pour moi et fit, de moi, un portrait méga peu flatteur. Mais au lieu de m’offusqué, j’aussi les épaules.

-T’as oublié « stupide ». Beaucoup pensent ça aussi. Ah et « inconscient » aussi. Et y’en a même qui rajoute « drogué », même si j’ai arrêté depuis longtemps.

J’la toisai toujours, les mains dans les poches.

-Mais ouais, j’suis bien ce gars-là. Et malgré tous ces adjectifs, j’suis quand même le meilleur batteur du monde, alors…

C’est Guitar&Pen qui l’a dit. Et Guitar&Pen, c’est sérieux comme magazine. Pas comme L.A.People. Désolé, Amon.

-Et toi, tu es Fait qui ? J’parie que tu as un nom de famille latino et que, comme la plupart des filles qui travaillent comme femme de ménage ici, tu viens de l’Eastside ou de South L.A.. J’parie que t’es parents sont trop pauvres pour te payer des études alors t’es obligé de travailler comme femme de ménage pour gagner assez de thunes pour payer ton p’tit appartement miteux.

Ouais… J’peux être ignoble parfois.

@ Billy Lighter

J’avais insulté l’artiste en comparant son studio à une porcherie. Comment pouvais-je qualifier l’endroit autrement ? Un dépotoir ? Non, ce n’était pas encore à ce point, la porcherie demeurait la comparaison la plus juste.

- Pas besoin de me mettre la main dans le feu pour savoir que je vais me brûler, tu saisi?

Donc pas besoin d’avoir mis les pieds dans une vrai porcherie pour savoir que l’endroit devait y ressembler étant donné son état et son odeur. Et même, les porcs devaient être plus propre, autrement, jamais ils ne sauraient nous offrir tout ce délicieux bacon !

Ce qui étonna ensuite Howard Stone, le grand illuminé de MTI, c’était l’absence de Margaret et je lui répondis par de courtes phrases, parce qu’il ne devait pas avoir la capacité intellectuelle très avancée en ce moment de bien comprendre les choses, que j’étais nouvelle et que je remplaçais Margaret bien que cette dernière ne soit pas malade.

- Tu comprends vite toi mais faut t’expliquer longtemps ! Margaret a joué le ménage de votre studio à pile ou face et j’ai perdu. Elle préférait les chiottes des hommes que de venir ici.

Peut-être que ce n’était pas assez clair et que je devais lui faire un dessin.

- Autrement dit, vous êtes le prix de consolation.

L’était facile à insulter, Monsieur Superstar ! Suffisait de lui mettre le nez dans son caca pour qu’il parte sur la défensive et prenne un air faussement arrogant. Il pouvait miauler autant qu’il voulait, sauf me faire perdre mon temps, il ne me faisait pas grand-chose.

- J’aurais certainement le temps de me laver les oreilles si je ne pataugeais pas dans votre swompe.

Je me présentais ensuite avec un brin d’ironie et il me fit remarquer que nous étions à Los Angeles et pas dans un conte de fée et que par conséquent, je ne trouverais pas de prince charmant ici-bas ce qui ne manqua pas de me faire bien rigoler.

- Effectivement, il n’y a pas de prince charmant ici et surtout pas ici précisément.

Il pouvait aussi arrêter de me fournir en bâton pour le frapper, ça devenait presque trop facile. Je déposais mon débouchoir à toilette pour prendre un chiffon qui ne serait bientôt plus propre tout en lui faisant un résumé de qui il était. Aussi bien accélérer sur les présentations, comme ça, peut-être que je pourrais espérer terminer de nettoyer cette fichue porcherie de l’enfer avant que le soleil ne se pointe et que l’on se change tous les deux en citrouilles!

Il n’apprécia pas.

Dommage, pourtant, il devait être habitué, non ?

Howard me retourna le même style de diatribe, l’exercice était intéressant mais il passa à côté de la plaque ce qui était bien dommage, je pensais tenir quelque chose de fort, que j’allais enfin voir l’homme qui avait cette si grande réputation plutôt que le minable alcoolique à la voix pâteuse et éraillée.

- Petit A, si tu avais les oreilles propres, tu aurais remarqué mon accent Italien et par déduction tu aurais deviné que mon nom de famille ne peut être latino. Petit B, mes parents sont morts et je me paie mon appartement miteux qui n’empeste pas la vodka bon marché en torchant des wanna be célébrité. Petit C, sauf si tu as l’intention de t’en aller, prend donc la serpillère pour éponger ton dégât ainsi nous pourrons continuer ce débat cinglant en faisant quelque chose de productif ! Oh mais, j’y songe, tu as certainement peur de te casser un ongle!

Je ramassais quelques bouteilles et les laissais tomber dans la poubelle de mon chariot.

- Je déteste les gens qui n’ont aucun respect pour la classe en dessous d’eux. Ce n’est pas parce que ta tronche est connue que l’univers s’arrête là, hein !  

@ Billy Lighter

L’aimait bien jouer à la fille qui avait le dernier, la p’tite femme de ménage. Alors quand elle parla du feu, j’fis qu’hausser les épaules persuadé, tout de même, que le studio était très loin d’être aussi sale qu’une porcherie.

Et après qu’elle ait expliqué rapidement mais en faisant un tas de détour qu’elle remplaçait Margaret uniquement pour laver notre studio, bah, elle répliqua que j’comprenais vite mais qu’il fallait m’expliquer longtemps. J’fis une moue comprenant très bien qu’elle me prenait pour un abruti. J’savais quand on me prenait pour un abruti parce que plein de gens me prennent pour un abruti.

Bref, Margaret avait préféré nettoyer les toilettes des hommes que notre studio et j’fis encore la moue.

-Han… Pourtant, les toilettes, ça doit être horrible.

Donc, on était le prix de consolation, tout ça, tout ça… Bah, écoute, c’est elle qui a voulu devenir femme de ménage. Si le sol n’est pas sale, ça ne sert à rien d’en avoir. Il faut bien qu’on leur donne l’impression qu’elles sont utiles.

Ok, ça, c’était méchant. Mais j’l’ai pas dit tout haut, hein. J’l’ai juste pensé.

La fille aimait pas notre musique… Alors, moi, j’disais qu’elle devait avoir les oreilles sales et, encore une fois, elle renchérit sur ma réflexion. J’haussai des épaules.

-En théorie, t’es censée te laver avant de venir.

Bref, elle se présenta comme étant Faith… Faith la Cendrillon. Sauf que j’déclarai qu’elle trouvera jamais le prince charmant à L.A. et elle confirma disant qu’il n’y en avait surtout ici, dans cette pièce. J’gardai mon air nonchalant.

-J’prétends pas être un prince charmant.

Elle me présenta moi pour bien me montrer qu’elle savait exactement qui j’étais avec tous les qualificatifs peu flatteur avec lesquelles la presse et les ouïes dire m’avait souvent qualifié. Et j’en rajoutai, tiens. Si elle pensait me toucher avec ça, elle se foutait un peu le doigt là où j’pense. Personne pourra m’offrir de pires qualificatifs que ma propre mère et j’en avais bavé quand j’étais p’tit.

Alors, moi aussi, j’essayais de deviner qui elle était et d’où elle venait. Mais, visiblement, j’avais tapé complètement à côté. L’était Italienne, pas latina. Est-ce qu’il y avait tellement une grand différence ? J’crois pas non. Mais bon, elle était Italienne alors ça expliquait son arrogance. Ricci, l’était complètement pareil.

Ses parents étaient morts. C’est pas de chance mais j’imagine que ça arrive. Et elle me proposa, ensuite, de prendre la serpillère et tout. J’levai un sourcil. Non, j’crois pas non. J’crois que j’vais rester pour la regarder nettoyer. Elle peut pas me virer de mon propre studio, t’façon.

J’sais, c’est de l’abus de pouvoir mais j’m’en fiche.

-Non, j’ai pas peur de me casser un ongle… C’est juste que c’est pas mon boulot, c’est le tien. C’est toi qui a signé pour ça. Mais, vous, les Italiens, vous êtes tous pareil. Vous vous sentez supérieur aux autres. J’connais des Italiens. Sont tous pareils.

Puis, elle déclara qu’elle détestait les gens qui avaient aucun respect pour la classe en dessous.

Ça y est, on y était. Voilà, ce que j’disais ! Le malheur d’être Howard Stone. Les gens du dessous me considérait plus comme un des leurs parce que j’avais atteint les firmament de la célébrité et les gens du dessous me considérait pas comme un des leurs parce que j’étais le « p’tit merdeux de l’Eastside ».

J’venais d’aucune classe. J’étais un électron libre sans appartenance.

J’la fixai.

-Alors, c’est que tu me connais pas aussi bien que tu le prétends. J’viens de la classe basse, p’tite. J’ai grandis dans le pire quartier de l’Eastside. Mes parents étaient méga pauvre.

J’la fixai droit dans les yeux.

-Mais toi, tu as bien trop de répartie et bien trop d’amour propre pour avoir l’air de venir de si bas, hein. Laisse-moi devinez. Avant qu’ils ne meurent, tu venais de la p’tite classe moyenne et c’est eux qui t’entretenaient et de payais des études mais, depuis leur mort, t’as plus rien et tu dois te débrouiller toute seule à récupérer les chiottes et…

J’m’arrêtai pour montrer le studio autour de nous.

-Laver les soi-disant porcheries.

J’haussai des épaules.

-Si c’est ça, c’est pas d’chance.

Ouais… Mais j’avais pas spécialement envie de la plaindre après tout ce qu’elle venait de dire.

@ Billy Lighter

J’ai perdu contre Margaret à ce stupide jeu de pile ou face, résultat, je dois me coltiner la porcherie de The Burning Fire et elle, les chiottes des hommes. Je ne suis pas certaine de savoir lequel des deux est pire au niveau de l’odeur mais pour le côté bordélique de la pièce, j’ai certainement frappé le jackpot!

- Je suis certaine que les toilettes sont absolument dégoûtante mais, hey ! Même Margaret qui a l’habitude a préféré les chiottes à votre studio…

Selon moi, ça voulait absolument tout dire !

- Ouais, en théorie mais voilà où passe tout mon temps, dis-je en pointant aléatoirement tout autour de moi.

Cette discussion n’allait mener à nulle part de bien, bien beau. Il ne fallait pas être devin pour le deviner, surtout avec les présentations faites, que j’avais faites pour préciser, et pendant lesquelles je n’avais pas vraiment couvert d’éloges le batteur.

- C’est bien, dans ce cas ! Tu ne te prends pas pour quelqu’un que tu n’es pas !

Parce que soyons honnête, il n’avait rien d’un prince charmant. En fait, j’avais beaucoup de mal à me figurer avec quoi il pouvait séduire autant de femmes. On lui prêtait d’innombrable conquête, peut-être qu’il droguait les femmes avant, ouais, ça n’était pas impossible !

Howard voulu jouer le jeu lui aussi, et tenter de me cerner mais il n’était pas fort doué ce qui fit qu’il n’obtenu pas le résultat qu’il souhaitait. Il aurait pu deviner, avec mon accent, que j’étais italienne et non pas une Latina. Mon sang valait quand même plus que ça ! Je lui filais un petit coup de pouce en remplissant pour lui les blancs. Nous allions sauver du temps, ce qui n’était pas plus mal ! Si ça pouvait contribuer à le faire déguerpir plus rapidement, je n’allais pas m’en plaindre.

Je lui proposais de mettre la main à la pâte et ainsi continuer cette palpitante conversation mais le crapaud de MTI n’en avait pas plus envie que ça. C’tait bien plus amusant de foutre le bordel que de le ramasser et de me regarder faire devait être l’apogée de son sentiment de supériorité !

Je le regardais quelques secondes alors qu’il connaissait bien les Italiens et que nous avions tous se sentiment de supériorité et ça me fit rigoler. Nous n’avions pas ce sentiment, pas besoin de l’avoir, nous l’étions, fin de l’histoire !

- Et tu en es arrivé à cette conclusion parce que chaque fois que tu en as baiser une, tu étais incapable de te mettre au-dessus ?

Je ne voyais aucune autre explication ! Il m’avait bien cherché avec sa fausse interprétation et j’avais fini par lui dire vertement ce que je pensais et je terminais ça en disant que de toute façon, les gens comme lui ne voyait pas ce qui se passait en dessous d’eux parce que le monde s’arrêtait à leur petit nombril.

Il se permit un second essai pour résumer ma vie, d’où je venais et si je n’avais pas autant de fierté, je lui dirais qu’il venait de m’égratigner un tout petit peu…

- Tu n’as pas tout a fait tort, mais tu n’as pas tout a fait raison. J’avais une vie de rêve, c’est vrai, j’avais tout cuit dans le bec, c’est vrai, depuis qu’ils sont morts, je dois me démerder par moi-même, c’est vrai mais pas pour les raisons que tu crois. Si je te disais la vérité… je devrais te tuer ensuite !

Ce qui ne serait pas forcément une très grosse perte pour l’humanité mais ça ne m’aiderait pas a finir ce putain de ménage plus vite !

- Mais t’en fait pas hein ! Je vie très bien et ce job qu’on m’a offert, parce que je ne l’ai pas choisi si tu veux le savoir, me permets de juste éviter de penser et c’est tout ce que je demande, ça et qu’on me fiche la paix !

Alors c’est ce que je fis, je me mis au nettoyage du studio sans plus me préoccuper de lui, jusqu’à ce qu’il ne reste que le putain de sol mais là j’en avais vraiment marre et je pris une bouteille de vodka, pas ma sorte mais ça ferait l'affaire,  qui trainait, pour un miracle quelconque, elle n’était même pas ouverte celle-là et je l’amenais avec moi en l dévissant et je m’installais sur une chaise et allongeais les pieds pour les appuyer sur une caisse de son.

- Je sais pas pour toi, mais pour moi, il est l’heure de boire ! J’imagine que c’est MTI qui paie ?

@ Billy Lighter

Margaret avait préféré les toilettes des hommes à notre studio… Du coup, la fille, elle pensait bien que c’était parce que notre studio était pire. J’haussai des épaules. J’pensais juste que Margaret avait juste envie de faire autre chose aujourd’hui, c’est tout, non ?

Puis, comme elle aimait pas le son de The Burning Fire, j’disais qu’elle avait simplement les oreilles sales et qu’elle devait se laver avant de venir. Mais la fille avait vraiment réponse à tout, dont à ça, parce qu’elle déclara qu’elle avait pas trop le temps de se laver parce qu’elle passait tout son temps à laver les studios. J’fis la moue mais j’répliquai rien sinon elle allait encore en rajouter une couche et tout. L’est pire que Peyton, à ce niveau. Pourtant, Peyton, l’a du répondant aussi.

Bref, elle dressa mon propre portrait et c’était pas réellement flatteur. Mais j’avais l’habitude alors je rajoutai même des qualificatifs désagréables à mon propre sujet et elle conclut que j’me prenais pas pour quelqu’un que j’étais pas. J’esquissai un p’tit sourire en coin.

-Ouais. Moi au moins, j’fais pas ça.

Ouais, j’insinuai que c’était pas le cas de tout le monde. Dont d’elle qui, malgré son statut de femme de ménage, parlait comme une fille de la haute… Le contraste était spécial à voir…

Du coup, comme elle avait facilement deviné ma vie (vu qu’elle était publique), j’essayai de deviner la sienne mais ce fut un p’tit fiasco. L’était pas latina mais Italienne… Ouais… J’comprenais son p’tit genre, maintenant. Et j’le dis tout haut d’ailleurs, égratignant, au passage, une communauté entière. Mais, là encore, elle me fit part de sa répartie. J’roulai des yeux.

-Nan… J’me suis jamais fait d’Italienne. J’aime pas les pimbêches.

Et avant que quiconque fasse une réflexion, non, Peyton n’est pas une pimbêche. Y’a une grosse différence entre être une diva et être une pimbêche.

Alors, j’retentai le coup de deviner sa vie et ce fut un p’tit peu plus fructueux. Donc, la fille avait, avant, une vie de rêve. Ça expliquait ses manières de pimbêches. En fait, elle et moi, on avait fait des chemin totalement opposé. L’était en haut et elle a finit en bas et moi, c’est l’inverse. Ça expliquait p’t-être pourquoi l’était aussi méchante et râleuse. Mais j’levai un sourcil quand elle déclara que si elle me disait la vérité, elle devrait me tuer ensuite.

Hein ?

-Hein ? Pourquoi ? Ta vie est si palpitante que ça. Oh ! Laisses-moi deviner ! T’es recherchée par la mafia ? Vous les Italiens, vous êtes tous lié à la mafia, non ? T’sais que la Casa Nuova, elle est morte, hein, tu peux baisser ta garde.

Ouais… Tous les Italiens que j’connaissais avait des liens avec la mafia. Ricci, déjà. Mais même Samantha Mancini. Ouais, j’connais que deux Italiens, en fait… Enfin, trois maintenant et, du coup, j’plaçai sur elle le bon vieux cliché de la mafia. Sans être vraiment sérieux en fait. J’disais surtout ça pour la charrier. J’étais sûr qu’elle avait dit ça pour se donner un p’tit genre.

Bref, elle disait qu’elle vivait très bien avec ce job qu’elle avait pas choisi et tout ce qu’elle voulait, c’est la paix. J’haussai des épaules.

-Si t’aime pas ce job, y’en a plein d’autre, hein. Suffit de chercher un p’tit peu, hein.

Ouais. J’voyais pas pourquoi les gens s’efforçaient à faire des jobs qu’ils aiment pas. Mais bon, c’est sa vie, pas la mienne.

Elle se mit alors à son p’tit nettoyage et, moi, j’la regardai en sirotant ma vodka que j’venais de trouver dans un p’tit frigo. Elle nettoyait bien, j’trouvais. Même si elle le faisait clairement pas de bon cœur.

Quand elle eut terminé, elle trouva une bouteille remplie de vodka. Han… J’avais oublié qu’il y en avait une là… Parfois, j’cache des bouteilles et j’sais plus où j’les mets…

Elle s’installa sur une chaise non loin de moi alors que, plus tôt, je m’étais installé dans un siège aussi.

Elle déclara que c’était l’heure de boire et supposait que MTI payait. J’levai la bouteille que j’avais en main.

-C’est toujours l’heure de boire. Et, ouais, c’est MTI qui paye. Y’a toujours de la vodka ici. Y’a une grosse réserve rien que pour moi. Disons que c’est déjà ça de pris.

J’la fixai.

-Alors, comme ça, t’es une buveuse de vodka ? J’sais que t’as pas l’air de vouloir trop parler de ta vie mais… Si tes parents avait de l’argent, pourquoi t’en as pas hérité ? Ils sont pas morts et t’ont déshérité ? Si c’est la cas, j’compatie. Moi aussi mes parents me détestent. Sauf qu’eux, ils ont pas vraiment de thunes à me faire hériter.

J’rigolai un p’tit peu en disant ça.

@ Billy Lighter

Je perdais clairement mon temps à discuter avec un idiot qui se trouvait drôle. J’avais envie de le placer devant un miroir pour qu’il voit combien cela pouvait être désagréable. Heureusement, il n’avait pas vraiment d’argument et jusqu’à présent, j’arrivais assez facilement à lui retourner ses services. C’était véritablement une joute verbale et je commençais à me demander si c’était pour cette raison que Margaret avait voulu fuir ce studio en préférant les chiottes des hommes.
Si elle devait endurer le même supplice chaque fois, il y avait de quoi devenir cinglée !

Il essaya de résumer ma vie, parce que j’avais facilement résumé la sienne mais il visa à côté et je cru bon de souligner ses erreurs et ce fut en même temps ma première erreur parce qu’il bondit sur l’occasion pour se reprendre et écorcher où ça pouvait faire mal. C’était de bonne guerre cependant et je savais encaisser, heureusement !

Mais quand il passe un commentaire sur les Italiens et notre faux sentiment de supériorité, je me devais de rectifier le tir.

- T’aimes pas les pimbêches ? je haussais des épaules d’un air faussement surprit. Je te pensais marié avec Lola… Un autre fausse rumeur, j’imagine !

Je le savais très bien avec qui il était marié ! Même si je n’aurais pas été fan de musique en général, même si j’avais vécu sur une autre planète pendant la dernière année, même si j’avais été sourde et aveugle, j’aurais quand même su cette nouvelle là comme, je pense, la totalité de la population mondiale ! Même les papoue de Papouasie doivent le savoir parce que Lola s’est assurée que le système solaire en entier soit au courant !

Il effleura mes parents, par ma faute, j’avais lancé la perche mais puisque je n’avais pas envie d’aller vers là, et que de toute manière, je n’avais pas le droit, et que si jamais il m’arrivait de devoir me confier, la dernière personne au monde à qui j’aurais envie de le faire serait de me confier à cœur ouvert à un mythomane alcoolique, je répondis que si je le lui disais, je devrais le tuer sauf que plutôt que de le dissuadé, cela l’encouragea à persévérer de questionner et à fantasmer sur le possible sous-entendu que cachait ma menace qui n’en était pas vraiment une.

- J’aimerais être aussi importante que tu le dis avec tes suppositions. Et non Colombo, ne te casse pas la tête plus que ça. Ce n’était qu’une phrase bonbon pour mettre de l’effet et pour te faire lâcher prise.

Mon job n’était pas vraiment en cause. C’était plutôt tout ce qui s’était passé, tout ce qui m’avais conduit-là qui était le nœud du problème mais ça, je ne pouvais pas l’expliquer à Howard Stone.
Ni à personne d’autre d’ailleurs.

- C’est plus facile de se trouve run  job de rêve quand on a déjà un job, tu comprends ? Je n’ai pas un compte de banque illimité comme le tiens. En attendant de me trouver un truc sympa ailleurs et surtout loin de toi, je continue de nettoyer, il n’y a rien d’autre à dire sur le sujet.

Et pour clore cette conversation hautement désagréable, je me mis au travail en me disant qu’il ne resterait pas planté là comme un coton d’épis de maïs mais… hélas ! Il resta là, à boire. Il pouvait bien parler de ma vie palpitante, tout à l’heure ! La sienne ne semble pas être tellement mieux s’il préfère me regarder nettoyer plutôt que de rentrer baiser sa pimbêche ou aller voir des potes et glander quelque part.

Quand je terminais, et avec ma belle trouvaille, je déclarais l’heure venu de boire ! Je ne l’avais pas volé en tous les cas ! Et sur le bras de MTI, ça allait être encore meilleur !

- Je suis une buveuse de ce qui se boit et saoul. Mais ouais, j’affectionne particulièrement la vodka. Je dois avoir un côté russe en prime !

Ça me fit rigoler.

Imaginez un peu le mélange explosif que cela pourrait donner !

Mon amusement fut de courte duré parce qu’Howard revenu à la charge et questionna au sujet de mes parents. Il ne lâchait pas facilement, lui ! Il était payé par les services secrets Italien ou quoi ?

- Ils sont mort, je suis la seule héritière mais en ce moment, pour des raisons que je ne saurais expliquer moi-même, tout est gelé et il m’est impossible d’obtenir la moindre lire. Et… ils ne me détestaient pas… Nous n’étions pas toujours d’accord mais j’avais de chouettes parents qui auraient tout fait pour moi.

Je pris quelques descentes de vodka avant d’appuyer la bouteille sur mes cuisses et de regarder le liquide par le goulot, voir les vagues que le mouvement que je donnais à la bouteille créait.

- Sans déconner, je n’ai ni le droit, ni l’envie de t’en parler. Un jour, peut-être mais en attendant, je ne suis qu’une femme de ménage qui n’aime pas quand on vide un liquide aussi précieux que de la vodka, sur le plancher.

Je lui fis un clin d’œil puis revissais le bouchon de la bouteille. Si je voulais rentrer et tenir encore sur les deux pieds demain, la modération était la ligne de conduite à observer.

- Je dois verrouiller avant de partir et signer le registre, sauf si tu compte rester ici ce soir ?

@ Billy Lighter

J’m’y attendais… A la réflexion sur Peyton après la mienne sur les pimbêches. C’était pas pareil. Peyton était pas une pimbêche. Faut pas confondre les choses. Faith est une pimbêche, pas Peyton.

J’pris mon air le plus nonchalant du monde.

-J’suis marié avec Peyton. Mais c’est pas une pimbêche, c’est une diva. Pas pareil.

J’essayais de découvrir un p’tit peu plus sur la vie et la personnalité de Faith… Mais le fait était qu’elle semblait pas vouloir s’épancher dessus clamant qu’elle devrait me tuer si elle en disait truc. Du coup, comme elle était Italienne, j’lui balançais tous les clichés sur la mafia qui, de tous les Italiens que je connaissais, s’était avéré véridique. J’voyais pas pourquoi Faith dérogerait à la règle.

Mais elle déclara que sa phrase sur le fait qu’elle allait me tuer, c’était que du vent. J’haussais des épaules.

-Bah c’était pas une bonne tactique pour me faire lâcher prise. Moi, j’ai pas peur de m’faire tuer, t’sais.

Si, en fait… Et j’avais déjà bien failli me faire tuer par les Los Diablos pour une histoire de dettes… Enfin, de sexe, plutôt… Ou était-ce les deux ? Bref, j’avais déjà bien failli me faire tuer…

Mais j’étais toujours là.

Quant à Faith, elle aimait son job autant qu’elle m’aimait moi alors j’lui conseillai d’en changer, tout simplement. Mais elle disait que c’était pas si facile. Qu’elle avait pas un compte illimité et tout ça. J’roulai des yeux.

-J’ai pas un compte illimité. L’est même souvent dans le rouge. Mais, t’sais, quand on veut, on peut.

J’me disais qu’elle le voulait juste pas assez. Ou qu’elle aimait se plaindre. Il y avait des gens comme ça.

Ensuite, elle se mit à nettoyer et moi, à la regarder nettoyer. J’aurais pu partir mais j’avais pas envie. P’t-être parce que j’aimais être un chieur, parfois…

Et après tout ça, elle hésita pas à s’enfiler de la vodka. J’conclu qu’elle était une buveuse de vodka. On avait un point comme un et c’était ça.

Et c’était sûrement le seul.

-Russe et Italienne. C’est un mélange horrible ça.

J’dis ça en souriant sachant très bien qu’elle avait rien de Russe. Enfin, j’crois…

Puis, j’revins sur ses parents. J’me demandais bien pourquoi elle avait pas hérité et elle expliqua qu’il y avait des raisons qu’elle ne saurait pas expliquer. Tout était gelé… J’levai un sourcil.

-C’est un peu nul, ça… Il doit bien il y avoir moyen de débloquer tout ça, non ?

Ça me rappelle quand Savannah pouvait pas débloquer son propre argent. Moi, on m’avait jamais mis de tuteur de thunes et heureusement. Sinon, le tuteur en question se serait déjà suicidé tellement je peux vraiment devenir chiant quand j’le voulais.

Mais elle voulait pas en parler plus. J’haussai des épaules avant qu’elle me rappelle ne pas avoir aimé ramasser la vodka sur le sol.

-Oh dis-toi que c’était pour la bonne cause. J’l’ai versé sur la tête de Zack. Pour ça qu’il y en avait plein le sol. C’est un con Zack.

Pour elle, c’était l’heure de s’en aller. J’me levai à mon tour en m’étirant.

-Non, j’vais y aller avant que Peyton se demande où j’suis.

Ouais parce que David sera déjà rentré depuis longtemps alors elle allait se demander où j’suis… J’allais dire quoi d’ailleurs ?

Oh, j’trouverais bien…

Je suivis alors Faith hors du studio ne lui proposant pas de la raccompagner… Elle semblait pas trop m’aimer alors…

@ Billy Lighter

Je ne voyais pas tellement la différence entre pimbêche et diva mais pour Howard Stone, de toute évidence, il y en avait une. Grand bien lui fasse ! Tant qu’il était heureux à coucher avec sa pimbêche de diva, c’était ce qui comptait, pas vrai ?

- Tant que tu es heureux en ménage avec elle, l’opinion des autres, tu t’en fou, non ?

En tous les cas, moi, je n’en aurai rien à faire de l’opinion des autres sur mon mari… le jour où j’en aurai un, bien évidement.  De toute manière, je ne me suis jamais vraiment beaucoup préoccupé de ce que les autres avaient à dire. Personne ne sait ce qu’il en est vraiment tant qu’ils n’y sont pas jusqu’au cou !

On bifurqua par ma plus grande faute sur ma vie et à force de patience et de petit détour, je fini par le faire presque lâcher prise, du moins assez pour qu’il me laisse faire le ménage et quand j’eu fini avec en prime, une belle bouteille de vodka comme récompense, il essaya encore de déterrer un petit peu plus mes secrets mais je n’avais réellement aucune réponse à lui fournir. Je ne savais pas pourquoi les comptes de mes parents, donc mon héritage, étaient complètement gelés ! Ils n’avaient rien à se reprocher, sauf d’avoir voulu trop bien faire leur travail et lutter trop ouvertement contre le crime. Mais c’était ainsi et je ne savais pas quand je pourrais jouir de leurs millions.

Un jour, mais pas maintenant

- Bah écoute, je suis ouverte aux suggestions. En attendant, je travail ma patience un jour à la fois !

Pour la première fois de la soirée, il me fit rigoler en m’expliquant le pourquoi de la vodka partout sur le sol. C’était Zack McBride qui avait eu droit à une douche dans les règles de l’art ! Ça devait être drôlement pénible d’être le souffre-douleur d’un groupe, mais s’il revenait et persistait, ça devait être parce qu’au fond, il était capable d’en prendre et qu’il ne détestait pas le rôle qui lui collait à la peau.

- Tu aurais du me le dire plus tôt ! J’aurais nettoyé avec le sourire en sachant que c’était ça, l’explication !

Il était l’heure pour moi de partir alors je proposais de lui laisser le soin de fermer le studio, s’il désirait rester mais il affirma devoir rentrer lui aussi, rejoindre sa femme qui allait se demander où il était passé. Ah oui ? Les pimbêches divas s’inquiètent de d’autre personne que d’elles-mêmes? Je ne posais pas cette question de peur de repartir un débat et… i l se faisait tard, je n’avais envie que de prendre une douche et de me glisser sous les draps… Jamais je n’aurais cru dire ça avant qu’il ne soit cinq heures du matin après une soirée très arrosée !

- Ok, boss !

Je le suivis jusqu’à la porte du studio en ramenant avec moi mon chariot ménager puis je fermais la lumière et verrouillais la porte derrière nous.

@ Billy Lighter