Tout ce qui sortait de la bouche d’Ed-Ward Fleming n’est rien de plus que de la bullshit. Une immense montagne de merde qui ne vaut absolument rien. J’aurais bien dû me douter, quand je l’ai laissé avec cette pauvre fille, qu’il n’allait pas tenir parole et venir au Canter’S Deli payer pour les réparations de la voiture de livraison du restaurant.

J’ai un excellent patron, fort heureusement !  Il s’est bien plus fait de soucis pour mon état de santé que pour le tas de ferraille. Il m’a même donné congé pour quelques jours et m’a obligé à me rendre à l’hôpital pour s’assurer que je ne subisse pas de malaise suite au contre coup.  Cela dit, bien que je savais que Mark avait raison, j’aurais préférer rentrer chez moi et me détendre dans un bon bain chaud rempli de mousse puis aller au lit, peut-être que Jake serait venu me rejoindre, qui sait. Mais au lieu de ça, j’ai attendu presque cinq heures dans une urgence bondée de cas bien plus urgent que moi.

Heureusement, le médecin a été rassurant et je suis repartie avec la certitude que je n’avais rien, du moins pas encore. Il était possible que mon corps s’en ressente demain, les nerfs, l’adrénaline et tout, mais rien qui méritait que je m’en préoccupe.

Le lendemain, j’ai prit la journée pour moi.  Je n’ai absolument rien fait et, comme le médecin avait raison et que je me sentais comme si j’avais fait un huit heures de gym intense, je préférais ne pas trop bouger. Seulement, le surlendemain, je me sentais prête à retourner au travail même si mes patrons m’ont accueillit en me disant que j’aurais très bien pu prendre encore une journée. À quoi bon rester chez moi à regarder les heures passer… aussi bien venir au travail surtout que cela faisait deux jours et que Ward devait passer pour payer sa dette.

Les heures passèrent et évidement, il ne se pointa jamais le bout du nez. Je me sentais si stupide de l’avoir cru ! Mais comment ai-je pu faire encore cette erreur !  Je ne cessais de me confondre en excuse auprès de Mark qui me rassurait. Je n’avais quand même pas fait exprès de me faire emboutir et je ne pouvais pas savoir que je me ferais emberlificoter comme une débutante. Il  ne m’en voulait pas mais regrettait quand même que je n’ai pas suivis ma première idée et téléphoné à a police. Je le regrettais moi aussi, oh que oui !

Il allait appeler les assurances et déclarer un délit de fuite. Il y aurait certainement enquête de police mais je n’en avais rien à foutre de ma promesse faite à Ward ! Et puis je ne le dénonçais pas pour ces histoires de drogues et de gangstérisme. C’était au sujet de la voiture de livraison du Canter, si la police allait au-delà de ça, ce n’était ni ma faute, ni mon problème.  

Nous avions eu une journée de fou, ça n’arrêtait pas! À croire que le printemps précoce donnait envie aux gens de sortir et de manger dehors. C’était fun de voir tout le monde venir, les enfants rigoler et les pourboires ultra généreux ! Ça irait directement dans l’achat de mon nouveau réfrigérateur ! Le mien commençait à déconner un peu et avant qu’il ne décède définitivement, je préférais déjà envisager de le remplacer.

- Tu as relancé ta compagnie d’assurance, Mark ?

- Non, pas encore ! J’ai été débordé et j’espérais qu’ils allaient retourner mon appel. Je le ferai après le service de ce midi.

J’avais hâte que cette histoire se termine pour pouvoir l’oublier et passer à autre chose. Je me sentais coupable et tant que tout ne serait pas réglé, j’allais ressentir ce sentiment inutilement.

- Je vais prendre ma pause. Mets le coca sur ma note, d’accord ?

Je me versais un grand coca et passais par la cuisine pour sortir et me retrouver dans la ruelle, derrière le restaurant. C’était tranquille, très peu passant, les gens en général ne passaient pas par cette ruelle parce que c’était étroit et qu’en fin de journée, les poubelles n’étaient pas attirantes.  J’aimais mieux quand même prendre ma pause là qu’en avant là où les centaines de piétons passaient en parlant et rigolant très fort. Avec tout le boucan de la salle à manger, mon petit dix minutes de silence était plus qu’apprécié !

@ Billy Lighter

J’avais mal dormi… Ma tête me faisait encore mal et je n’avais pas des médicaments aussi puissants que ce qu’on me donnait à l’hôpital pour pallier la douleur. Je savais que ça finirait par passer… C’était de moins en moins fort à chaque heure qui passait… Mais ça restait désagréable.

Je m’étais, donc, relevé quatre fois, cette nuit, pour prendre des anti-douleurs en essayant, à chaque fois, de ne pas réveiller Sky qui, elle, avait vraiment besoin de se reposer. Elle n’avait pas l’air spécialement bien… Je ne savais pas si c’était normal vu son état ou bien si je devais la forcer à aller voir un médecin. Parce que si, moi, je devais éviter les hôpitaux et autres truc de ce genre, elle, elle pouvait toujours y aller… Elle devait, de toute façon, s’y rendre de temps en temps pour son suivi de grossesse.

Le lendemain matin, en me levant, je me suis soudain rappelé que j’avais complètement oublié l’argent… Celui que je devais à Carolyn pour les dégâts. Me rappeler de ça m’avait mis de très mauvaises humeurs. Et quand Sky avait ouvert les yeux, je lui avais dit qu’il fallait que j’aille payer les dégâts et que j’allais revenir vite pour l’aider à achever les travaux dans la chambre des bébés. Après ça, je l’avais embrassé lui répétant que je n’en aurais pas pour longtemps et que je prenais sa voiture parce que… Moi, je n’en avais plus.

En espérant que Carolyn n’ait pas appelé les flics en ne me voyant pas venir ces derniers jours. Il faut dire que j’aurais eu beaucoup de mal à la payer dans le coma !

Je pris l’argent liquide qu’il y avait dans un tiroir qui fermait à clé dans la maison. C’était là que je mettais ma part de thunes qui me revenait de chaque deal fait par mes hommes. Autant dire que je me faisais pas mal de thunes de cette façon. Le reste était reversé dans le gang en lui-même pour payer les fournisseurs et mes hommes.

Je roulai jusqu’au Canter’s Deli m’attendant à un tas de rapproche de la part de Carolyn. Des reproches dont je n’en aurais rien n’à faire. Je ne mis pas de musique, pour une fois… Le son des basses risquait de ravivé mon mal de crâne que j’avais réussi à atténuer avec des anti-douleurs.

Je finis par arriver devant le restaurant. N’ayant pas vraiment envie de me présenter devant tout le monde en passant par la grande porte, je pris la direction de la ruelle… Là où je savais qu’il y avait une porte arrière qui menait, très certainement, aux cuisines. C’était le meilleur moyen de tomber sur les gens sur qui je voulais tomber.

Et, pour cause, j’y trouvais, dans la ruelle, celle que je cherchais.

Carolyn.

Les thunes que je lui devais étaient dans la poche intérieure de ma veste. Tout comme mon 9MM que j’avais toujours sur moi au cas où.

-J’ai tes thunes.

C’est ce que je dis sans même dire bonjour.

-Je sais… Je suis en retard de payement. Mais, j’étais dans le coma. Alors, j’aurais eu du mal à me pointer ici.

C’était mon excuse et je la trouvais largement valable. Je penchai légèrement la tête sur le côté.

-Tu n’as pas prévenu les flics, n’est-ce pas ?

Je disais ça sur un ton calme. Parce que je la sentais bien capable d’avoir appelé les flics pour expliquer toute l’affaire en ne me voyant pas venir avec l’argent.

@ Billy Lighter

Le calme  et mon coca bien glacé ! Ça faisait du bien à mes oreilles de ne plus entendre le bourdonnement de la salle à  manger, le temps de ma pause et de pouvoir savourer une boisson froide parce qu’à l’intérieur, surtout dans la cuisine, il fait vraiment chaud. Je regardais un chat tourner autour d’une poubelle, probablement parce qu’il aura flairé une souris, tant qu’il ne la fait pas tomber (la poubelle, pas sa possible proie) il peut bien continuer son manège.

Je sirotais mon breuvage qui remontait dans ma paille en faisant un drôle de bruit, puisqu’il y avait plus de glace maintenant, que de coca, j’allais le balancer dans la poubelle délaissée maintenant par le chat  et je sursautais, ratant mon mouvement ce qui envoya mon gobelet de plastique rouler plus loin.

- Salut à toi aussi ! dis-je en roulant des yeux avant d’aller chercher mon gobelet et de le mettre dans la poubelle.

Je ne m’attendais pas à le revoir, Mark allait être content de pouvoir avoir l’argent pour la réparation ! Ça allait éviter bien des démarches quoi que je me doutais que mon patron, s’il ferait l’impasse sur la police, allait probablement faire tourner son assurance ne serait-ce que pour ne pas débourser de sa poche… même si dans ce cas-ci, maintenant que Ward était là, c’était sa poche a lui…

- Ah oui ?  Je savais que ce n’était pas rien ! Ça veut dire que tu es allé consulter ?

Il n’était pas mort ce jour là mais il n’était pas fort ! Pas besoin d’avoir fait un cours en médecine pour savoir qu’il avait eu une sévère commotion et, si ce qu’il dit était vrai, qu’il avait fait un petit passage dans le coma, c’était que le coup qu’il avait reçu était vraiment plus fort qu’il ne le prétendait.

- Non… pas encore. Ça allait venir…

Mark ne m’en avait pas voulu pour l’accident mais il m’avait quand même répété qu’ami pas ami, connaissance ou non, lors d’un accident il faut appeler la police même si nous prenons une entente, par principe et sécurité. Ils font un constat de l’accident et si jamais l’un des deux change sa version, il reste toujours le rapport de police pour confirmer la version initiale.

-  Mon patron a fait évaluer les dommages, j’espère que tu as cassé ta tirelire. Honnêtement, il n’est même pas certain s’il serait plus avantageux d’en acheter une neuve parce que j’ai eu du mal à rouler jusqu’ici, ensuite.  Tu ne m’as pas raté !

Et je me suis senti toute ankylosée par la suite… mais bon je n’ai pas fait de coma, quoi qu’il me semble plutôt en forme pour un gars qui sort fraîchement des limbes !

- Suis moi, je vais aller chercher l’évaluation du garage avec la liste des réparations à faire et le montant que ça va coûter, tu ne pourras pas dire qu’on t’arnaque avec un montant fictif.

Ça aurait été bien le comble, qu’il nous accuse de gonfler le  montant pour se faire de l’argent sur son dos.  J’entrais donc dans la cuisine et allais chercher le papier dans le bureau de Mark, surprise de ne pas y trouver ce dernier. J’aurais bien voulu entendre Ward expliquer pourquoi il tenait tant à régler à l’amiable et éviter les flics à tout prix…

- Tiens, comme tu veux voir, il n’y a rien de plus que ce qui est relié à l’accident.

Je le laissais prendre connaissance du montant en me disant qu’il serait bien de mauvaise foi d’argumenter et de faire réviser à la baisse.

@ Billy Lighter

Mon arrivée fit sursauter Carolyn. J’avais l’habitude de ce genre de réaction quand je faisais irruption dans une petite ruelle. Bien qu’ici, je ne venais ni pour tuer, ni pour intimider Carolyn mais bien pour lui filer l’argent que je lui devais pour qu’elle puisse me foutre la paix.

Son sursaut l’empêcha de balancer son coca dans la poubelle et elle dû aller le ramasser pour le mettre dedans alors qu’elle souligna, d’une certaine façon, mon manque de politesse.

Je vins tout de suite au fait expliquant je ne n’aurais pas su payer dans les délais qu’elle m’avait imposé parce que j’étais dans le coma. Elle s’exclama disant qu’elle savait que ce que j’avais n’était pas rien, le jour de l’accident. Elle demanda alors si j’avais été consulté. J’affichai un sourire jaune.

-Je n’ai pas vraiment eu le choix, à vrai dire… J’ai bien dû aller à l’hôpital.

Ouais, mon corps ne m’avait pas vraiment laissé le choix. Et si Sky ne m’avait pas emmené à l’hôpital, je ne suis pas sûr que je serais ici à causer avec Carolyn, aujourd’hui.

Mais c’était du passé… Maintenant, j’espérais que Carolyn n’avait pas appelé les flics. Elle ne l’avait pas fait… Mais, apparemment, elle comptait le faire si jamais je ne m’étais pas pointé. Je ricanai affichant toujours un sourire jaune.

-Ouais… Je suis venu à temps alors…

Parce que si j’avais été pris pour délit de fuite, pas sûr que Sky aurait apprécié, elle qui se met vite dans tous ses états.

Carolyn déclara que les dommages avaient été évalués et que la note était salée. Je devais encore me racheter une voiture… Les New Soladados allaient devoir vendre beaucoup, dans les mois à venir, pour que je puisse payer aisément tout ça.

Tant pis… Je les ferais travailler plus.

-Je ne me suis pas raté non plus.

Autre façon de dire que j’avais eu mon compte de leçon pour cette fois-ci et que je n’allais certainement pas culpabiliser pour les dégâts fait à la caisse qui n’appartenait même pas à Carolyn. Puis, que je sache, elle n’avait pas une égratignure alors je ne vois pas de quoi elle se plaint.

Je suivis, ensuite, Carolyn, à l’intérieur pour arriver dans la cuisine du Canter’s Deli. Il y avait pas mal de bruit qui venait d’un peu partout ce qui ne manqua pas de me rappeler que les anti-douleurs n’étaient pas totalement efficace. Je soupirai d’exaspération.

-Je sais que les gens comme vous êtes trop honnête que pour arnaquer qui que ce soit…

Je voyais mal Carolyn arnaquer quelqu’un. C’était le genre de fille qui avait peur de se prendre une contravention pour s’être parquée au mauvais endroit…

Carolyn alla chercher la facture et revint avec cette dernière. Je pris le papier et lu directement le montant final en grimaçant. Ouais… C’était élevé. Plus élevé que je ne l’aurais imaginé.

Je soupirai avant de sortir mon tas de billet. Je les comptai tout haut et devant Carolyn me rendant compte qu’il manquait 200 dollars.

-J’ai pas assez… Il manque 200 dollars.

Je lui tendis le tas de billet. Je savais qu’elle n’allait pas me faire grâce des 200 dollars.

-Dommage que j’ai une petite amie, sinon, je t’aurais bien proposé un payement en nature…

Je ricanai. Pas sûr que ma touche « d’humour » plaise à cette Sainte Nitouche de Carolyn.

Je repris mon sérieux.

-Je n’ai plus d’argent liquide chez moi. Je peux te faire un chèque… A moins que tu n’acceptes les payements en coke.

Ça, ça m’étonnerait bien fort.

-Ton patron, il ne consomme pas par hasard ?

Je disais ça en ricanant un peu.

@ Billy Lighter

Ainsi donc, Ward Fleming n’avait pu venir comme convenu au bout de deux jours car il se trouvait dans le coma. Vu comment il était le jour de l’accident, je ne suis aucunement surprise d’apprendre cette nouvelle. Tant mieux si sa nouvelle victime a su le convaincre d’aller consulter. Je ne pouvais pas faire grand-chose de plus pour lui que ce que j’avais fait ce jour là même si après réflexion, j’aurais dû appeler les flics, j’aurais dû le laisser se démerder avec ses problème, bref, j’aurais dû faire les choses autrement mais ce qui est fait, est fait.

- Et ils ont fait du bon boulot, d’après ce que je vois… pour être déjà sur pieds après deux jours de coma… un vrai petit miracle !

C’était plein d’ironie et je l’assumais. De toute façon, nous n’étions pas amis lui et moi et après la façon dont il s’est comportés avec moi, de me manipuler, de tenter de me faire tomber amoureuse de lui, de profiter de moi, de ma bonté, de mettre ma vie et celle de mon fils en danger, j’avais droit d’user d’un peu d’ironie, surtout que le destin avait prit un malin plaisir à nous réunir de nouveau !
Bien sûr, il s’inquiétait lui de savoir si j’avais appelé les flics ce à qui je répondis par la négative on sans dire cependant que c’était moins une.

- On peut dire ça comme ça. Mieux vaut tard que jamais je suppose.

Quelque part, j’aurais presque préféré qu’il ne vienne pas et laisser Mark déclarer un délit de fuite avec les informations que nous avions et celle du dépanneur intervenu sur les lieux de l’accident. Bref, la vie serait tellement plus facile et agréable si nous pouvions savoir d’avance.

L’accident allait lui coûter cher. Rien qu’avec les dommages fait à la voiture de livraison, je ne voulais même pas imaginer en plus avec les frais de remorquage pour la sienne et qu’il allait devoir s’en payer une autre, qui plus est. Et c’est ce qu’il ajouta en disant qu’il ne s’était pas raté lui non plus parce que bien sûr, avec lui, tout doit toujours tourner autour de son nombril, alors je ne relevais pas, lui demandant juste de me suivre pour que je puisse lui remettre l’estimation du garage que Mark avait choisit pour effectuer les réparations.

- Ça en prend des gens honnêtes, quoi que tu en pense !

Franchement, il n’allait quand même pas me faire la morale sur notre façon de voir les choses, à Mark et moi ? Et pas qu’à Mark et moi pour dire vrai, mais celle de pas mal tout le monde. Il n’y a qu’un petit pourcentage de gens malhonnêtes et c’est toujours les honnêtes gens qui paient pour !

Ward regarda la facture puis sortit des billets de sa poche avant de les compter devant moi et… il manquait 200dollars.

- Tu n’aurais jamais pu ravoir cette chance !  C’est 200dollars, en argent et maintenant.

Comme si j’allais coucher avec lui ! Mais il s’imaginait quoi lui ? Qu’il suffisait qu’il claque des doigts pour que je tombe à nouveau dans ses bras ?  Et il n’avait plus d’argent liquide chez lui alors il proposa un chèque. Il me prenait vraiment pour la dernière des connes, ma parole !

- Ce n’est pas mon problème ! Tu te débrouille et non pas de chèque parce que te connaissant, il rebondira ton chèque ! Vas le demander à ta copine, ou va vendre ta fierté dans le fond d’une ruelle… pour ce que ça vaut !

Et il eu l’audace de me demander si Mark consommait ! Alors je lui pointais la porte du doigt pour lui faire comprendre qu’il n’avait plus rien a faire ici et qu’il était mieux de partir trouver une solution pour ramener le solde dû.

- Mark doit être partie chez l’assureur. Si j’étais toi, je ferais vite pour trouver ce qui manque avant qu’il ne passe par la case flic. Avec le rapport du dépanneur et la description que je peux faire de toi et de ta copine, de sa bagnole, même, tu ne seras pas très difficile à trouver.

J’en vais marre qu’il me prenne pour  ce que je n’étais pas et je n’allais pas me laisser écrapoutir par lui, oh que non, pas cette fois !

@ Billy Lighter

Un petit miracle… Ouais. On pouvait dire ça… Même si l’envie de retourner dormir se faisait déjà sentir certainement parce que je n’arrêtais pas de prendre un tas de médicaments pour tenter de diminuer la douleur. J’avais l’habitude de l’auto-médication… Mais là, je sentais bien qu’un jour où deux de plus à l’hôpital aurait été loin d’être de trop.

Mais je n’avais pas pu…

Alors, comme toute réponse au commentaire de Carolyn, je ne fis qu’hausser les épaules surtout que son ton ironique voulait tout dire…

Carolyn n’avait pas appelé les flics même si son intention était de le faire si jamais j’avais encore tarder à lui amener l’argent. Le principal c’est que je n’aurais pas à m’arranger avec eux… Parce que vu le casier que j’avais déjà, un délit de fuite en plus aurait pu leur donner l’occasion de me faire passer par la case cellule.

Je ne pouvais pas me le permettre. Pas avec Sky.

Carolyn voulait me montrer la facture pour ne pas que je soupçonne qu’ils m’arnaquent alors je fis, moi aussi, un commentaire en disant que je ne les aurais, de toute façon, pas cru capable de ça. Et à Carolyn de faire encore une réflexion qui me fit rouler des yeux avant que je ne prenne connaissance de la facture.

Elle était élevée et il me manquait 200 dollars… De quoi m’agacer sensiblement au point que je ne tardai pas à, en quelque sorte, passer mes nerfs sur Carolyn en jouant de mon humour qui fut bien loin de lui plaire.

Elle n’aurait pas voulu se faire payer en nature quoi qu’il arrive. Sans blague. Pourtant, elle ne disait pas « non » quand j’étais le trop gentil Ed. Mais maintenant que j’étais le méchant dealer Ward Fleming, ça changeait tout. Je ricanai.

Je lui sors le fait qu’elle ne réfléchit jamais avec qui elle couche, la preuve étant son statut de mère célibataire qui a raté l’occasion de se faire plein de thunes en demandant une pension alimentaire à la rockstar qui l’a mis en cloque tout ça parce que Madame n’est « pas comme ça ». Mouais. Carolyn la fille trop pure pour ce monde.

Bref, elle voulait 200 dollars et elle ne voulait pas de mon chèque parce qu’elle n’avait pas confiance. Mais mon visage s’obscurcis quand elle me parla sur un ton tellement désagréable que je détestais ça. Vendre ma fierté au fond d’une ruelle ? Ne dépasse pas les bornes Carolyn.

Mais elle continuait à limite me menacer en disant que Mark était certainement déjà chez l’assureur et que je ferais bien de me dépêcher avant qu’il ne passe par la case des flics. Et elle balança qu’elle avait tout… Mon visage… Mais aussi celui de ma petite-amie.

Pour moi, ce n’était pas qu’une menace envers moi et aussi envers Sky.

L’attitude effrontée de Carolyn ainsi que ses paroles me firent la regarder avec un regard mauvais.

Et, d’un seul coup, je poussai violemment contre le mur mettant ma main au-dessus de sa poitrine pour la maintenir. Il n’y avait personne dans ce coin de la cuisine, pour l’instant. Je savais que, d’une seconde à l’autre, il risquait d’il y avoir quelqu’un alors je fixai Carolyn et dis sur un ton calme mais pas moins dur.

-Tu as intérêt à faire tout ton possible pour ne pas qu’il appelle les flics. Tu as compris ? N’oublie pas que je sais où tu habites et qui est ton fils.

Sur ce, je la lâchai.

-Je vais aller chercher les 200 dollars. Je les ramènerais ici.

Et je quittai l’endroit pour reprendre directement la voiture de Sky pour filer à mon QG où, sans parler à personne, je grimpai dans mon bureau pour y piocher 200 dollars dans la réserve de frics dédiée au gang. J’étais celui qui avait la clé du coffre. Donc, c’était assez facile de les prendre.

Après ça, je repris la voiture et revins au Canter’s Deli en empruntant, encore une fois, la porte arrière. Je toquai attendant qu’on vienne m’ouvrir.

Et je dis, à travers la porte, pour qu’on vienne un peu plus vite :

-J’ai les 200 dollars. Alors ouvre.

Oui… Mon humeur était de plus en plus massacrante.

@ Billy Lighter

Cette conversation avec Ward était aussi insupportable que le souvenir que je gardais de son passage à la fois court et trop long, chez moi. Il s’en était remis, il allait pouvoir reprendre sa petite vie de complaisance dans le crime en toute liberté seulement, il avait intérêt à ne pas me pousser à bout, parce que je n’allais pas me laisser marcher sur les pieds, plus cette fois.

Alors quand il supposa qu’il pouvait payer le montant qu’il lui manquait sur sa dette en nature, ce que je refusais parce que plus jamais je ne me laisserais toucher par cet homme, en chèque ce que je refusais aussi parce que je n’avais aucunement confiance en lui, puis en proposant d’offrir de la coke à mon patron, je n’hésitais pas à lever le ton et à lui dire qu’il avait intérêt  à trouver l’agent manquant, peu importait la façon. Je lui crachais au visage que je n’hésiterais pas à donner un portrait très clair de lui mais aussi de sa petite amie et qu’ils ne seraient pas très difficile à les retracer l’un comme l’autre.

Ce fut assez pour lui faire perdre la tête et me pousser violement contre le mur de la cuisine et m’y maintenir le temps de me mettre en garde. Je ne cillais pas, même si j’étais morte de trouille, je ne voulais plus lui donner aucune satisfaction, quel qu’elle soit. Quand il me lâcha il tourna tout bonnement les talons en disant qu’il allait aller chercher les deux cents dollars manquant.  Je soufflais, quand il fut partit, non pas moins inquiète cependant.

J’espérais que Mark ne revienne avant Ward mais malheureusement, ce dernier fut plus rapide, beaucoup trop rapide. Je l’entendis frapper à la porte arrière de la cuisine en beuglant qu’il avait l’argent.  Devais-je le croire ? Il est fou, ce mec ! Si ça se trouve il est allé chercher toute sa bande et ils ont décidés de faire sauter le Canter ! Ou me kidnapper pour soutirer de l’argent à Eddy ! Il me le disait, ça, quand il habitait chez moi, que je devrais demander de l’argent à mon ex plutôt que de jouer la fière et de vouloir tout assumer toute seule ! Il sait bien qu’Eddy et moi ne sommes plus en couple mais il se dit peut-être que mon ex ne voudrait pas priver son fils de sa maman et paierait un montant !

Je m’approchais de la porte, et l’entre ouvrit pour m’assurer qu’il était seul, avant de l’ouvrir  d’avantage.

- Ça été rapide… Mais merci d’avoir tenu parole !

Je le laissais passer pour qu’il entre quoi que je me dise qu’il pouvait très bien que me donner l’argent et partir ensuite, pourquoi faire tant de cérémonie ? Parce que je suis comme ça, trop naïve, il faut croire que j’ai beau jouer les dures, ou plutôt me faire croire que je peux l’être, au fond, je reste trop bonne ! Un jour, ça va me perdre, je vous le dis !

- Je vais mettre ces billets là avec les autres et enfin, je n’entendrai plus jamais parler de toi, j’espère !

J’avais le droit d’espérer, non ?

- Je ne donnerai aucune information sur toi ou ta petite amie mais toi, est-ce que tu peux me promettre de reste le plus loin possible de moi et de mon fils ? Il me semble que ce serait la moindre des choses compte tenu que j’ai dû mentir à mon patron pour te couvrir.

Je n’étais pas forcément en position de marchander mais lui non plus. Ce serait un marché équitable qui nous permettrait de prendre définitivement nos distances et, je l’espère, faire en sorte de ne plus jamais nous recroiser.

@ Billy Lighter

Je venais de pousser Carolyn contre le mur, pourtant, elle continuait à soutenir mon regard. Comme si elle essayait de me montrer qu’elle n’avait aucunement peur ni de moi, ni de mes menaces. J’aurais bien voulu, là, tout de suite, exploser sa petite tête de fille si parfaite… Mais je me retins me contentant de lui dire que j’allais aller chercher ses thunes et qu’elle ferait bien de faire en sorte que Mark Canter n’appelle pas les flics.

Cela étant fait, je tournai les talons pour sortir du Canter’s pour m’en aller chercher la somme qui manquait. Pour ça, je dû passer au QG de mon gang pour piocher dans la réserve d’argent destiné aux salaires et aux fournisseurs. Ce n’était que 200 dollars… Tout ça allait passer inaperçu. Surtout que dans ce gang, j’étais le seul à savoir réellement compter.

Je revins, juste après, au Canter’s Deli où je toquai à la porte déclarant que j’avais l’argent. Carolyn entrouvrit la porte comme pour vérifier que j’étais bien seul. Preuve que j’avais quand même bien réussi à lui faire peur. Même si… Si je voulais la tuer, je l’aurais fait seul. J’aime faire ce genre de chose seul.

Elle ouvrit plus grand me remerciant d’avoir tenu parole pour me laisser, juste après, carrément entrer. Comme si elle ne pouvait pas s’empêcher d’être gentille malgré tout ce qu’elle savait sur moi. Le genre de fille à toujours tomber dans les mêmes panneaux.

Je ne dis rien à ses remerciements me contentant, une fois entré, de lui tendre l’argent. Je voulais qu’elle les prenne pour pouvoir rentrer chez moi retrouver Sky.

Elle déclara qu’elle allait mettre ces billets là avec les autres en espérant, après, ne plus jamais entende parler de moi. J’esquissai un sourire jaune.

-Et moi, de toi.

Elle ajouta qu’elle n’allait donner aucune information sur moi ou sur Sky. C’était une bonne chose. Une très bonne chose. A croire qu’elle avait eu assez peur que pour cesser ses menaces inutiles. En échange elle voulait que je reste loin d’elle et de son fils.

-Je resterais loin.

Puis, je penchai légèrement la tête sur le côté.

-Mais si j’apprends que tu nous as vendu malgré ta promesse, crois-moi, tu entendras à nouveau parler de moi.

Elle ne savait pas de quoi j’étais capable mais la façon dont je venais de dire cette phrase laissant peu de doute sur le fait que j’étais capable de beaucoup de chose.

-Donc on fait comme ça… Tu m’oublies. Je t’oublie. Fin de l’histoire.

Quand j’eus son accord sur tout ça, je tournai les talons pour sortir de Canter’s.

@ Billy Lighter