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 Voices down the corridor *PV Billy*

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MessageSujet: Voices down the corridor *PV Billy*   Voices down the corridor *PV Billy* I_icon_minitimeLun 21 Avr - 14:59

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Chula Vista, comté de San Diego, Californie.

Je suis assise au bar du motel dans lequel j'ai loué une chambre pour la nuit. C'est un bar aux murs sombres, sur lesquel sont suspendues quelques guirlandes fleuries et des tableaux de paysages ensoleillés. Il y a pas mal de clients, la plupart sont regroupés autour du billard ou devant le vieux poste de télévision qui diffuse un match local. Il y a surtout des hommes. J'ai remarqué deux femmes en train de fumer devant l'entrée du bar qui donne sur le parking du motel. Il y en a également une assise à côté de son mari, enfin je suppose que c'est son mari. Elle le regarde boire sa bière. Il fait plutôt chaud à l'intérieur du bar, peut-être même encore plus chaud que dehors. Heureusement, j'ai eu la bonne idée de mettre une robe noire, légère et ample. Et surtout, j'ai troqué mes grosses Dr Martens contre une paire de basket en toile grises, bien plus agréables pour la saison. Je jette un coup d'oeil à l'horloge accrochée au mur, en-dessus des bouteilles alignées les unes à côté des autres dans la vitrine du bar. Il est déjà 23h15... Et j'ai déjà plusieurs verres vides au compteur.

1h15 plus tôt

Quelle idée de venir s'installer dans une ville aussi paumée, perdue dans le compté de San Diego ! Va expliquer à Jordan, Duncan et toute l'équipe que je dois m'absenter pour le weekend pour aller retrouver un ancien ami à Chula Vista, non loin de la frontière mexicaine. Ils m'ont laissé partir sans me poser plus de questions. C'était sympa de leur part parce que je me voyais mal leur expliquer que cela fait quelques jours que je me suis mise à la recherche de la famille de Leonard... Dans l'espoir vain de pouvoir parler à l'un d'entre eux. Parce que Leonard ne parlait jamais de sa famille. Jamais. En fait, je ne sais pratiquement rien à son sujet. Je crois que je ressens le besoin d'aller leur parler du Leonard que j'ai connu et qu'ils me parlent de celui qu'ils ont connu. Savent-ils au moins qu'il est mort ? Je ne sais même pas si quelqu'un est venu chercher son corps après l'autopsie... En fait, je n'ai jamais rien su à son sujet. Et c'est peut-être pour ça que j'ai besoin d'en parler. Pour pouvoir l'oublier une bonne fois pour toute.

Quoi qu'il en soit, j'ai réussi à retrouver son frère, Elyas. Enfin, il me semble que c'est son frère. Ou peut-être son cousin. Leonard l'a mentionné une ou deux fois au cours de notre relation. Elyas Durden. Cela n'a pas été bien compliqué d'avoir son adresse et son numéro. Quelques coups de fil aux services de renseignement et le tour est joué. L'atteindre, par contre, fut une autre histoire. Je tombais toujours sur son répondeur. « Bonjour, vous êtes bien chez Elyas Durden, j'suis pas là pour l'instant. Alors tu sais quoi faire. » Non, justement ! Je ne sais pas quoi faire pour que tu décroches ce foutu combiné ! C'est finalement à ma dernière tentative, vers 23h30 un dimanche soir, qu'il me répondit enfin. Mon appel ne sembla ni le déranger ni le surprendre. Il savait pour son frère. Et il était d'accord de me rencontrer. Mais il ne pouvait pas se déplacer jusqu'à Los Angeles. C'était à moi de venir le voir. Au bar du Big 7 Motel. Moi ça m'allait, du moment que je pouvais lui taper la discut'. J'ai donc préparé mes affaires pour le weekend, acheté un billet et je me suis fait Los Angeles – San Diego en car puis San Diego - Chula Vista en taxi.

J'avais rendez-vous avec lui à 21 heures précises. J'ai attendu une bonne heure, à siroter quelques Tequila Sunrise au bar du motel. J'avais chaud dans mes Docs. Mon blouson en cuir commençait sérieusement à me coller à la peau. J'ai payé l'addition puis je me suis rendue à la réception pour louer une chambre pour la nuit. Je suis repassée par le bar mais ce connard n'était toujours pas là. Je me suis rendue dans ma chambre pour poser mes valises et me rafraîchir un peu. Les quelques cocktails que je me suis descendus m'ont déjà pas mal assommée, la chaleur constante n'aidant pas à améliorer mon état. Mais je n'avais pas envie d'aller dormir. Il était encore trop tôt et je savais que si je me couchais maintenant, j'allais ruminer ma colère envers ce putain de frère qui n'en était peut-être même pas un au final.

Après une bonne douche, je me suis changée. Y'avait de la vodka au mini-bar, alors je me suis enfilée deux shots. Puis je suis sortie de ma chambre pour retrouver ma place au bar du motel. Le couloir commençait déjà à vaciller un peu, mais je m'en foutais. J'suis rentrée en plein dans un type qui sortait d'une chambre. Un mec roux avec un putain de look. On aurait dit une rockstar. Je crois qu'il a essayé de dire quelque chose mais j'ai pas compris quoi. Ma tête bourdonnait déjà et puis y'avait ces rires qui s'échappaient des chambres voisines et qui résonnaient dans le couloir. A moins qu'elles venaient de l'intérieur de ma tête, ces voix ?

Présent

23h30. Ce connard ne viendra pas. Ma tête est sur le point d'exploser. Et les deux ploucs complètement à la masse qui font du karaoké au fond de la salle ne m'aident pas. Quelle conne. Je me suis précipitée dans cette ville paumée comme une débile, comme une petite adolescente cherchant à tout prix à revoir son petit-ami. Un putain de fantôme. Je suis encore attachée à un putain de souvenir. Leonard est mort. Pourquoi je m'entête à chercher dans son passé ?

J'arrive plus très bien à compter les verres vides devant moi. Alors que j'essaie tant bien que mal d'arrêter de les faire danser, je sens quelqu'un s'asseoir à côté de moi. Putain, v'là le roux, la rockstar qui débarque. Il a l'air bizarre ce type. Un peu trop calme pour ce look. J'ai l'impression d'avoir déjà vu sa tronche quelque part, en fait.

- Hé. Tu t'appellerais pas Elyas par hasard ?
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MessageSujet: Re: Voices down the corridor *PV Billy*   Voices down the corridor *PV Billy* I_icon_minitimeLun 21 Avr - 22:20

Rouge-orangé, c’était la couleur du ciel crépusculaire qui surplombait le parking du minable motel de Chula Vista. J’étais appuyé contre ma voiture à fumer ma quinzième cigarette. Je ne comptais plus les heures que j’avais passé sur ce parking aujourd’hui à voir le soleil changer de position et le ciel changer de couleur. Un spectacle visuel que les rares gens qui passaient dans ce parking ne prenaient même pas la peine de regarder. Ils allaient et venaient de leur voiture au motel, du motel à leur voiture. Comme insensible à ce que la vie leur offrait.

Ce n’était pas mon premier motel minable, pas ma première escapade. Sur mon chemin de l’Indiana à Los Angeles j’en avais vu des motels, j’en avais vu des routes sans fins et des gens infréquentables. Ce voyage ça avait été plus que d’aller d’un point A à un point B, ça avait été plus qu’un changement de vie radicale, ça avait été un voyage initiatique. Mon passage brutal de l’adolescence à l’âge adulte. Physiquement, mentalement. Mais émotionnellement j’étais le même qu’à quatre ans. Et c’était pour ça que je voyais le ciel rouge-orangé et pas eux. Parce que j’avais grandis sans grandir, appris sans apprendre.

J’écrasai mon mégots de cigarette au sol regardant la fumer se faire emporter pas le vent. De L.A., j’étais venu me perdre ici. Parce que j’en avais marre de la jungle et de sa loi du plus fort, marre des bruits de la ville, marre de respirer l’air pollué. Avant de partir, j’avais laissé un mot à Ruby comme je le faisais à chaque fois. Je lui avais dit de ne pas s’inquiéter, qu’il fallait juste que je prenne l’air quelques jours. J’avais laissé le mot sur la table de sa petite cuisine avant de m’échapper en pleine nuit. Ruby me connaissait, elle savait qu’elle ne devait s’inquiéter que quand je ne laissais aucun message.

Je fermais ma voiture à clé en vérifiant trois fois si elle l’était bien verrouillée. J’entrai ensuite dans le motel où j’avais pris une chambre quelques heures plus tôt. Le tenancier m’avait reconnu mais je l’avais payé plus cher pour qu’il la ferme. Je n’avais pas quitté L.A. pour que la jungle me suive ici. Je montai dans ma chambre, la tête fixant le sol pour ne capter le regard de personne. Je montai directement dans ma chambre. Une chambre miteuse… Il y avait une tonne de poussière qui n’échappait pas à mon regard de maniaque. La douche marchait mais qui avait bien pu l’utiliser avant moi ? Le fait de ne pas le savoir m’empêchait d’y entrer. Les années n’arrangeaient pas ces manies. Chaque jour ça s’empirait telle une maladie dégénérative. Je me couchai dans le lit les bras croisé derrière ma tête. Le contraste entre moi et cette chambre me frappait. Il y a quelques années j’étais à l’image de celle-ci, un bouseux perdu. Cette chambre était un luxe que je savais à peine me payer à 19 ans alors que j’arpentais les routes menant à la Cité des Anges. Et maintenant, je pouvais m’acheter le motel entier en un claquement de doigt. Et je n’en avais que 26… Plus qu’un an à vivre me disait parfois, pour rigoler, le batteur de The Lightening. Mais je ne croyais pas pouvoir mourir à 27 ans. Parce, quelque part, je savais que je serais condamné à la gloire puis à l’inévitable décadence. Tout grand groupe vie, obtient la gloire, puis croule petit à petit pour une accumulation d’histoires stupides. Non, le destin me déteste trop pour me faire le plaisir de crever à 27 ans au sommet de la gloire. Parce que je sais au fond que je ne serais jamais le saint parti trop tôt qu’on vénérera malgré tous ces faux pas, mais le connard de service pas foutu d’être à l’heure qui traine encore sur les scènes à 60 piges. Au fond j’étais sûr de ça…

Sans le savoir, je m’étais assoupis puis réveillé en sursaut alors qu’il faisait maintenant noir dehors.  Il devait être tard mais, au fond, on s’en foutait de l’heure. J’avais envie d’une cigarette et aussi d’aller voir si ma voiture n’avait pas bougé. Je sortis donc de ma chambre et une fille me rentra dedans. Ça m’avait secoué sur le coup. Je relevai la tête. Une fille au style punk avéré et à la démarche pas sûre du tout.

-Regarde devant-toi…

Mais elle ne répliqua pas, traçant son chemin droit devant. Elle m’avait pourtant vu, pourtant regardé mais elle avait continué sans un mot. J’étais resté quelques secondes là, la regardant s’éloigner. Une fille seule dans un motel… Cette phrase résonnait dans ma tête. Qu’est-ce qu’une fille foutait seul dans un motel pourri ? J’en savais rien au fond…

Et dehors, je pensais toujours à cette phrase alors que mon estomac me ramena à la réalité. Je n’avais pas mangé depuis que j’avais quitté L.A. De nombreuses heures sans manger quoi que ce soit à carburer aux cigarettes, au coca et à l’alcool fort. Je rentrai donc dans le bar du motel. Ici, il y avait de tout et dieu seul savait qui était mauvais et qui ne l’était pas. Des gens buvaient, d’autre s’amusait au karaoké sur une chanson de The Lightening. Leur voix me cassait les oreilles…

Il me fallait une place pour m’installer car un homme debout attire l’attention et c’est la dernière chose que je voulais qui arrive. Je repérai alors la fille. La fille du couloir du motel. J’allais lui donner sa chance, pas uniquement pour le plaisir de lui donner mais aussi parce qu’un homme seul attire l’attention. Il fallait que j’aie l’air accompagné. Je m’installai donc à sa table.

Elle puait l’alcool et les cadavres de verres devant elle témoignait qu’elle avait bus énormément. Trop sûrement mais je n’étais pas là pour lui faire la morale. J’étais pas son père et je n’avais pas l’étoffe pour en être un alors… Elle me demanda si je ne m’appelais pas Elyas. Pas Billy, Elyas. Elle ne me connaissait pas et cela me faisait du bien. Cette fille était une perle rare, fallait que je lui parle.

-Non, désolé, je m’appelle pas Elyas… Je ne connais même pas d’Elyas…

Si en fait, un gamin de m’Indiana. J’avais démolis son vélo quand j’avais 16 ans. Cela m’avait valu une garde à vue.  Mais je doutais qu’elle connaisse cet Elyas là. Parce qu’il était sûrement devenu personne. Comme tous ces bouseux de l’Indiana que j’avais connus.

-Je m’appelle Will.

Je voulais encore un peu jouir de l’anonymat qu’elle me permettait d’avoir. J’avais toujours eu si peu d’idée en matière de nom et n’avais chaque fois pris qu’un dérivé de mon foutu nom de naissance.

-Je suis aussi connu sous le nom de « type que tu as bousculé dans le couloir ». Et toi ?

Je ne souriais pas parce que je n’étais pas adepte des familiarités rapides. Mais la fille m’intriguais et si je voulais dormir la nuit fallait que je sache ce qu’elle était.

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MessageSujet: Re: Voices down the corridor *PV Billy*   Voices down the corridor *PV Billy* I_icon_minitimeMar 22 Avr - 13:36

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C'est bien ma veine ça. Le type ne s'appelle pas Elyas et il n'en connaît même pas. S'il habite ici, ça veut dire que l'autre connard m'a raconté des salades. Ou pas. Enfin bref, de toute façon, je peux abandonner l'idée de parler à un proche de Leonard. En tout cas pour ce soir. Mon état ne me le permettra de toute façon pas. Et si le pseudo-frangin se déciderait à débarquer maintenant, je lui enverrai probablement un de mes verres vides à la gueule avant de me casser. Donc il a meilleur temps de rester là où il se trouve.

Apparemment, le roux s'appelle Will. C'est bizarre comme nom. Si ça se trouve, il me raconte des conneries, lui aussi. Mais bon, c'est pas avec lui que j'avais rendez-vous. Et puis c'est vrai qu'il ne ressemble en rien à Leonard. Pas les mêmes cheveux, pas les mêmes yeux. Evidemment que c'est pas lui Elyas. Ça aurait été trop beau.

- C'est con, tu vois. Parce que c'est pas un Will que je cherche moi. C'est un putain d'Elyas. Putain !, je crie un peu trop fort en frappant de mes deux poings le comptoir.

Autour de nous, quelques têtes se sont retournées. Ils doivent se demander qu'est-ce qu'une pauvre fille comme moi fait dans un bar perdu au fin fond du comté de San Diego. Un type s'est levé, en pensant que ce Will est en train de me draguer. Il se prépare sûrement à son petit quart d'heure de gloire. Mais je lève la main, indiquant que tout va bien, no stress. C'est juste la Roxxy qui pète son câble comme d'hab', quand elle a trop bu.

Je grimace à la remarque de mon interlocuteur. Ah oui merde, c'est vrai que je lui ai rentré dedans toute à l'heure ! Je me redresse un peu, essayant de paraître un minimum sérieuse malgré mon état des plus lamentables.

- Ouais, excuse-moi pour toute à l'heure. J'ai pas compris ce que t'as dit alors j'ai tracé. Moi c'est Roxanne.

Ah bon, je lui donne mon vrai prénom comme ça ? Ouais, apparemment. Dans nos dos, les deux mecs continuent à massacrer des chansons. Ils sont tous sourds dans ce bar ou quoi ? Pourquoi personne leur dit quelque chose ? Mais non, ils sont tous là tranquilles, à jouer au billard ou à s'enfiler des coups. La petite nana qui accompagne son copain s'est levée et s'est mise à se trémousser devant lui. J'sais pas trop ce qu'elle essaie de faire passer comme message. Mais bon, c'est pas mon problème. J'ai d'autres chats à fouetter. Quoi que, aller lui faire la morale me tenterait bien. Faut qu'elle comprenne qu'elle n'a pas à être au service de son copain. Que lui en a rien à fiche de sa gueule et que du moment qu'il peut la baiser, le reste il s'en tape. Et qu'en dansant comme ça, elle ne fait que renforcer l'ego déjà surdimensionné de ce con.

Ce con qui, d'ailleurs, vient de poser ses mains sur les hanches de la fille. C'est dommage parce qu'elle est plutôt belle en fait. Elle a de belles formes et une peau couleur chocolat au lait vraiment délicieuse. Un visage naturel, caractéristique des beautés du sud. Elle mériterait tellement mieux que ce gros porc. J'hésite à me lever mais je me ravise au dernier moment. A la place, je me mets à fixer le roux à côté de moi.

Il a quand même un look vachement spécial pour cette petite ville paumée. Au final, je pense qu'il ne doit pas être du coin. Il vient peut-être du Nevada ? Ouais, ce genre de type, on les trouve souvent à Hollywood. Le genre de personnes qui pensent pouvoir toucher les étoiles du bout de leurs doigts simplement parce qu'ils ont foulé le sol des stars. Mais qu'est-ce qu'il est venu faire dans un endroit pareil ? Peut-être que c'est sa planque ? Sa petite cachette où il s'enfile quelques lignes de coke pépère avant de repartir tailler la route ? J'ai entendu parler de ce genre d'endroits, des petits motels de la Californie perdus, à côté de la frontière mexicaine. Y'a des rumeurs qui circulent. Et puis y'a ces voix le long des corridors qui en disent plus que toutes les manchettes des journaux people. Des rires aigus qui résonnent dans vos têtes et qui vous racontent des histoires. L'histoire de l'Amérique. La vraie.

- Dis, tu s'rais pas une genre de célébrité ? Ou un acteur porno peut-être ?

Avec un look pareil, c'est possible après-tout. Et puis il a l'air quand même bien foutu. Avec son pantalon moulant et son t-shirt retroussé qui nous laisse admirer ses bras musclés.

Les deux casseroles ont enfin arrêté leur massacre. Je lève les yeux au ciel, comme pour remercier une force supérieure d'avoir fait cesser cet enfer sonore.

- Bordel c'est pas trop tôt ! C'était un vrai massacre leur truc-là !

J'attrape un de mes verres et avale cul sec le petit fond de Tequila Sunrise mélangé aux glaçons fondus. Hum, je crois que je suis à sec maintenant.

You got your demons
You got desires
Well, I got a few of my own

- Eagles, One of these nights
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MessageSujet: Re: Voices down the corridor *PV Billy*   Voices down the corridor *PV Billy* I_icon_minitimeMar 22 Avr - 18:21

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Changer de nom, un simple surnom et tu as l’impression d’être quelqu’un d’autre. Combien de temps allais-je pouvoir me défaire de Billy ? Combien de temps mon petit manège allait pouvoir durer ? Je n’en savais rien. Mais ça me rafraichissait l’esprit. Je me sentais plus libre, comme si j’étais quelqu’un ne nouveau. Un inconnu de tous. Mais un inconnu qui avait vécu. Je n’avais jamais eu l’occasion d’être un inconnu qui avait vécu. J’avais été un inconnu naïf et une superstar qui avait vécu.

Une déception. C’est ce que mon nom était pour la fille que j’avais en face de moi. Elle ne voulait qu’un Elyas et je ne pouvais pas lui en offrir. C’était con, en effet. On trouvait jamais ce que l’on cherche, ça faisait longtemps que j’avais compris ça. Et la fille était énervée frappant de ses deux petits poings de femme contre la table et elle avait haussé la voix. Alors que je restais calme.

-Ouais, très con… Tu cherches un Elyas, t’as trouvé un Will. La vie est mal faite…

Tant d’ironie dans ma phrase. Une ironie que je ne cachais en rien. Parce qu’elle a beau être mal faite, elle reste pleine de surprises. C’est que la vie est une salope mais qu’elle a tant à nous donner. C’est cette chose qui me tient en vie. L’idée que tout ira bien un jour.

Mais le faite qu’elle ait haussé la voix et qu’elle ait fait preuve d’une certaine violence envers la table avait attiré l’attention de tous ces foutus curieux sur nous. Non, attirer l’attention est la dernière chose que je voulais faire et, apparemment, je n’avais pas la meilleure des interlocutrices pour ça. Je jetai un furtif regard aux alentours, assez pour me rendre compte d’un homme s’était levé probablement pour voir si je n’étais pas entrain d’abuser de la patience de la jeune fille. Mais la petite au style punk lui fis signe que tout allait bien. Tous ces gars qui voulaient jouer au super-héros qui sauve les filles. Bordel, tous ces gars naïf qui pense que les filles sont sans défense. Qu’ils dorment en paix, les filles ne savent que trop bien se défendre ! Elles aiment juste qu’on croit qu’elles ne le savent pas.

L’impulsive avait grimacée quand je lui fis remarqué que j’étais bien le type qu’elle avait bousculée dans le couloir. Elle s’excusa. Les excuses d’une fille complètement brouillée par l’alcool.

-Pas grave, Roxanne. Et puis j’ai dû dire un truc du genre : regarde devant toi. Donc ça n’avait pas beaucoup d’intérêt.

Probablement que sur le coup, cela en avait un. Mais j’avais déjà à moitié oublié l’affaire. Et je n’étais rancunier. Pas aujourd’hui. Je n’étais pas de cette humeur-là. Et je m’étais mis à suivre le regard de Roxanne. Passant des deux types qui continuaient à massacrer un de mes foutues chansons sans le moindre remord. J’en pleurerais si j’avais été d’une humeur plus sensible. Puis, finissant sur le jeune couple un peu plus loin. La fille s’était levée pour teaser son copain. Une tactique de fille pour prendre le contrôle sur les bas instincts des hommes. Le genre de filles infidèles probablement. Si je n’avais pas eu peur de me faire reconnaitre j’aurais été secoué ce pauvre mec pour qu’il se rende compte de la chose ! Faut qu’il comprenne ce que les filles sont vraiment ! Qu’elle n’en a rien à faire de ses beaux sentiments et que du moment qu’elle peut le baiser, le reste elle s’en tape ! Et qu’en dansant comme ça, elle ne fait qu’attiré l’attention de son copain pour mieux assoir sa domination féminine.

Je quittais ce jeune couple pour continuer de regarder en détail le visage de Roxanne. Elle regardait encore le couple et je crus un moment qu’elle voulait se lever. Mais elle ne le fit pas. Soit elle s’était dissuadée de faire quelque chose qui m’échappait, soit l’alcool qui circulait dans ses veines l’empêchait de bouger. Et elle se contenant de replonger son regard dans le mien. Qu’est-ce qu’il pouvait bien se passer derrière ces yeux vitreux ? J’en savais rien car c’était à peine si je savais ce qui se passait derrière les miens, alors… Mais je savais une chose, elle détaillait mon regard comme pour y trouver quelque chose. Une illumination peut-être ? Et sa question me surpris, une surprise que je cachai sur le fil. Je ne répondis pas tout de suite me contentant de lâcher son regard pour le déposer sur les verres vides. Je commençais à jouer avec du bout de mes doigts.

-P’t’être…

Pas ce soir. Aujourd’hui n’étais ni une célébrité, ni même un acteur porno. D’ailleurs, j’avais souris à cette réflexion. Elle avait été chercher loin. A moins que j’avais vraiment la dégaine d’un acteur porno… Et cette simple idée m’inquiéta quelques secondes avant que je ne relève le regard sur Roxanne.

-Mais si j’étais une célébrité, je ne vois pas ce que je foutrai dans un motel minable… Surtout si j’étais un acteur porno.

Je lui attribuai un demi-sourire. Et, tout d’un coup, mes oreilles ne bourdonnaient plus. C’était parce que les pseudos-chanteur avait fini leurs actes iconoclastes. Et Roxanne me le fis remarquer en ponctuant sa phrase d’un afond de téquila.

-Un massacre ? C’était pire que ça… Ils ont tué cette foutue chanson. Elle avait rien fait pourtant…

J’interpellai le barman qui arriva assez rapidement.

-Je veux 15 téquilas. Deux pour elle, dix pour moi.

Il s’exécuta m’apportant ce que je lui avais demandé. J’en bu un cul sec, attendant sa réaction.

-Deux parce que sinon tu seras morte avant d’avoir pu trouver ce type nommé Elyas.

Je ne lui faisais pas la morale, c’était juste un fait vrai.

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MessageSujet: Re: Voices down the corridor *PV Billy*   Voices down the corridor *PV Billy* I_icon_minitimeDim 4 Mai - 15:32

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Tout ce chemin depuis Los Angeles, toutes ces heures perdues, pour me retrouver seule, paumée et ivre dans un bar d'un bled paumé du sud de la Californie. Avec en face de moi un type qui n'est probablement même pas une célébrité au final. Si ça avait été le cas, j'aurais au moins eu un truc à raconter aux gars à mon retour. Du genre : hé les mecs, vous savez qui j'ai croisé à Chula Vista ? Non ? Un acteur porno ! Délirant hein ? Sauf que c'est pas le cas. D'ailleurs, mon interlocuteur semble amusé par ma question.

- Bah j'sais pas moi. Peut-être pour « t'approvisionner », si tu vois ce que je veux dire...

Je n'ai pas spécialement tendance à me fier aux apparences mais je verrais bien ce Will être un genre de toxico modéré. Le type qui se prend sa petite dose journalière parce qu'il faut bien et puis basta. D'ailleurs, on m'a aussi souvent traitée de junkie. C'est vrai qu'avec mon look et mon teint blafard, je suis le prototype féminin de la junkie. Mais c'est de l'histoire ancienne ça. Mon addiction à la drogue est morte en même temps que mon amour pour Léonard. Il m'aura quand même rendu un service, ce connard. Ce qui n'est pas le cas de son supposé frangin. Mais faut que j'arrête de penser à lui, ou j'vais encore partir au quart de tour. Et c'est ce pauvre Will qui va tout se ramasser.

- Paix à son âme, c'était une chanson sympa.

Une chanson assez connue d'ailleurs. Elle passe souvent à la radio en ce moment. Mais le nom du groupe... Merde, il m'a échappé. Je crois même qu'ils viennent de Los Angeles. Tant pis. Je n'ai pas besoin de savoir leur nom ce soir. Pour l'instant, j'ai l'esprit bien trop engourdi pour pouvoir réfléchir et faire travailler ma mémoire.

Je m'esclaffe en entendant Will passer commande.

- Hé t'as oublié 3 tequilas ! Les maths c'est pas ton fort à ce que je vois ! Donner-moi les 3 tequilas restantes, je dis au serveur en levant la main.

Il revient nous apporter notre commande. Imitant Will, j'avale cul sec le contenu d'un verre. Fiou, ça me réveille d'un coup. Ou alors, il s'agit du shot de trop. J'en sais trop rien en fait. D'ailleurs, Will fait un sous-entendu sur mon état actuel.

- Tant pis si j'crève ce soir. Et puis ce connard ne se pointera pas. Alors à quoi bon ?

Sous ces odeurs d'alcool et cette chaleur, je pris une décision importante. Le passé est le passé. Leonard est mort et ce n'est pas en tapant la discut' avec son frère que ça va le faire revenir. Essayer de fouiller dans de vieux souvenirs jaunis par les années ne va rien changer à ça. D'ailleurs, cette petite escapade ne m'a menée nul part.

Maintenant que j'y suis, à nulle part, je dois bien me démerder pour ne pas toucher le fond. Ce qui n'est pas gagné avec ce Will qui m'offre des tequilas. Au final, je connais pas ce type. Je ne sais même pas ce qu'il me veut. J'ai envie de lui poser encore une ou deux questions sur lui mais quelque chose m'en empêche. Merde... je sens mon estomac réagir à toute la quantité d'alcool que j'ai avalée.

Je me lève d'un coup.

- Je reviens ! T'as pas intérêt à toucher à mes tequilas !

Je disparais par la porte des toilettes des filles. Toilettes qui se composent d'une seule et unique petite pièce sombre, humide et sale. Le sol est tout mouillé et j'entends un bruit de gouttes qui tombent sans savoir d'où il provient. Sympa. J'attrape mes cheveux d'une main et me penche en avant. J'attends. Mais rien ne sort. Fausse alerte. Je me redresse et me pointe devant le vieux lavabo rouillé pour me passer un peu d'eau sur le visage. Puis je ressors.

Je traverse le bar pour regagner ma place à côté de Will. Je lui jette un regard insistant. Aucun commentaire de sa part sur mon absence. Il ne doit pas être le genre de type à juger n'importe qui. C'est cool.

- Bon, on s'fait chier..., je dis tout en fixant la scène vide du regard. Tu sais chanter ?
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MessageSujet: Re: Voices down the corridor *PV Billy*   Voices down the corridor *PV Billy* I_icon_minitimeVen 13 Juin - 18:07

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« M’approvisionner ». Bordel de stéréotype de la célébrité qui part dans un foutu motel pour se shooter. J’en avais vu des célébrités… Rockstars, acteurs, j’en passe. J’en avais vu des shootés célèbre. La drogue n’était pas nécessairement quelque chose de tabou et encore moins de rare. C’est les médias qui croyaient ça. Et bien rare sont les célébrités qui se cachent de leur vice. Soit parce qu’ils sont trop shooté et accro pour le faire, soit parce qu’ils n’arrivent pas à le faire, les médias sont partout. Et je regardais Roxanne d’un regard perçant.

-Tu veux dire me shooter dans ma chambre en essayant que les caméras me voient pas. Nope… Désolé. Je ne suis ni célèbre, ni drogué.

Ce qui n’était probablement pas le cas de mon interlocutrice. Car, même si je ne savais pas si elle prenait de la drogue ou non, son état témoignait d’un alcoolisme avéré. Et l’alcool était une drogue à l’instar du chocolat, de la télévision, de la cigarette. En entendant dans ma tête ma propre liste de drogue, je me disais qu’en fait, si, j’étais bien un drogué… Mais pas au sens strict du terme.

Et les deux types qui avaient impunément massacré mon hit s’était arrêté et j’avais noté la mort de ma propre chanson avec une voix assurément outragée. Et à Roxanne dire une petit « paix à son âme ». Et il fallait que j’oublie cet horrible massacre, ce meurtre en direct, cet affront. Et pour ça, rien de tel que l’alcool. Et j’avais commandé des téquilas précisent bien au barman que j’en voulais dix pour moi et deux pour elle. Quinze téquilas donc. Et Roxanne s’esclaffa me rappelant les règles de base des mathématiques… J’aurai pu rire. Oui ça aurait pu être très drôle… Mais non. Je fronçai légèrement les sourcils.

-Les trois de trop. Celles qui vont te foutre dans le coma. Parfois, se tromper dans les maths ça sauve des vies ?

Est-ce que l’avenir allait me donner raison ? Est-ce qu’effectivement, cinq téquilas pour la jeune fille allait la tuer ? J’en savais rien et je me décidai à faire une réflexion qui me donnerai réponse à cette question… Et le serveur revint avec les téquilas respectant à la lettre la répartition déterminée à l’avance. Et Roxanne parla de mort. A quoi bon disait-elle. Je haussai les épaules. Parfois je me demandais aussi à quoi la vie servait et pourquoi je m’efforçais de respirer encore. Mais je ne posais pas assez longtemps la question pour passer à l’acte, pour arrêter de vivre. Je n’avais pas le temps de penser longtemps.

Les vapeurs de téquilas vinrent chatouiller mes narines et me rappelaient à quel point j’avais faim. Mais ce n’était pas le moment de manger. Comme pour oublier la faim, j’avale un shot entier. La fille fait de même. Je détourne le regard de la fille pour le poser sur un de mes shots devant moi, je tourne mon doigt sur le dessus du verre. Comme un type qui réfléchis. Sauf que je ne réfléchis pas vraiment.

C’est le bruit d’une chaise qui bouge qui me fait lever la tête. C’est Roxanne qui est debout devant moi et qui m’ordonne de ne pas toucher à ses téquilas. Je n’ai pas le temps de poser de questions qu’elle a déjà filé dans les toilettes de filles. Je regardai la porte des toilettes d’un air détaché. Aucun doute, le dernier shot qu’elle avait bu était celui de trop. Elle devait sûrement remettre tout l’alcool qu’elle avait dans l’estomac. Et j’étais bien sûr d’une chose : il n’y avait rien de moins sexy qu’une fille bourrée. Car dans mon petit monde, les filles se devaient de rester lucides.

Pendant cette « pause », je laisse mon regard vagabonder dans le bar qui, disons-le, est tout aussi miteux que tout ce foutu motel (et au passage que les gens qui y sont de passage, moi compris). Mais, rapidement, je me détourne de tout ce monde me contentant de regarder la porte des toilettes. En effet, la beauté du sud de toute à l’heure avait eu le malheur de croisé mon regard et… J’avais peur qu’elle me reconnaisse. Et puis, je ne voulais pas lui parler…

Je commençais à étouffer et les voix se faisait de plus en plus élevées et envahissantes. Pourtant, personne n’avait haussé le ton, mais mon cerveau faisait caisse de résonnance. Et le son montait, montait, uniquement dans ma tête. Je me bouchai les oreilles quand Roxanne réapparut devant moi. Et le bruit dans ma tête avait cessé.

Roxanne me regard, je la regarde. On ne dit rien. Elle brise le silence notant qu’on s’emmerdait. J’approuve sans trop savoir pourquoi. Je ne m’emmerdais pas en fait… Elle regarde la scène et me demande si je sais chanter.

-Oui.

Trop d’égo pour mentir. Et je n’avais pas mentis même si j’avais bien compris qu’elle voulait qu’on chante. Bien… Allons voir jusqu’où je sais cacher mon identité. Et ne croyez pas que j’allais chanter plus mal pour m’en sortir. Non, j’avais bien trop d’orgueil pour ça.

Je me lève et on se dirige vers la scène. Personne ne nous regarde. Je prends le micro, en tend un à Roxanne.

-Commence ! Choisis la chanson !

Je n’allais pas choisir. Et en faisant ça, je me mettais encore plus en danger. Et, elle savait-elle chanter ? L’alcool n’avait-il pas encore rongé ses cordes vocales ? J’allais probablement le savoir rapidement.

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MessageSujet: Re: Voices down the corridor *PV Billy*   Voices down the corridor *PV Billy* I_icon_minitimeSam 28 Juin - 14:44

D'après ses dires, Will n'est ni une célébrité, ni un drogué. Dommage, j'aurais au moins eu quelque chose de marrant à raconter aux gars en rentrant. Mais mon interlocuteur n'est en fait qu'un simple type, un peu paumé, qui tue le temps dans un bar miteux d'un bled du sud de la Californie. Je ne connais rien de son histoire, mais quelque chose me dit qu'elle doit être passionnante. Je suis sûre qu'il a pleins de choses à dire sur lui, sur les raisons qui l'ont amené ici. Mais lui ne parle presque pas. Il garde toutes ses histoires pour lui, l'égoïste. Et moi ça fait vingt minutes que je lui fais chier avec les miennes. L'égoïste.

Quoi qu'il en soit, on est tous les deux là, en train de se bourrer la gueule à coups de tequila. Enfin, pour ma part, je suis déjà bien finie. Mais ce n'est pas vraiment ça le problème. Et il me semble que ça ne l'a jamais été. Le vrai problème, c'est cette petite nana qui a commencé à rouler des pelles à son hideux petit-ami. Y'a ses grosses mains posées sur ses belles hanches à elle. Punaise, ce genre de scène me donne envie de gerber. Même si, en ce moment, je crois que c'est plutôt un des nombreux effets de l'alcool.

C'est la voix de Willy (doit-il, lui aussi, être sauvé?) qui détourne mon attention de ce couple pathétique. Il acquiesce à ma question, se lève et se dirige vers la scène. Je le suis et attrape le micro qu'il me tend. Il me propose de commencer. Enfin, je dirai même qu'il m'ordonne de commencer. Personnellement, ça m'est égal. Je ne suis pas là pour décrocher un contrat dans une maison de disque, ni pour donner un concert important. J'veux juste tuer le temps qu'il me reste à tuer. Avant que ce ne soit lui qui me descende.

- Quelle galanterie..., je réponds, ironiquement.

Quelques personnes nous regardent à présent, d'un air curieux. On doit être assez comiques, je l'avoue. Un type avec un look d'acteur porno et une nana déjà complètement à l'ouest. Mais c'est le cadet de mes soucis pour l'instant. Je suis en train de réfléchir à la chanson que je vais chanter. Du punk peut-être ? Après tout, c'est ma came. Mais c'est limite trop facile. Tout le monde s'attend à ce que Roxxy chante du punk. Même si personne ne me connaît ici. Non, tant qu'à faire, autant choisir un truc que je n'aurais peut-être plus jamais l'occasion de chanter à nouveau. Et tant pis si c'est foireux. De toute façon, je ne reverrai plus jamais les personnes de cette salle. Parce que j'ai la ferme intention de ne plus jamais remettre les pieds dans ce bled de merde.

Je regarde l'écran du karaoké, avec la ferme intention de me décider. Les derniers titres choisis défilent devant mes yeux... Purple Haze de Jimi Hendrix... Desperado des Eagles... Hound Dog de Elvis Presley... Welcome To The Jungle de The Lightening... Je tapote sur le micro, pour vérifier qu'il fonctionne. Puis je m'adresse au barman :

- Hey m'sieur ! J'aimerais chanter Desperado des Eagles !

Comme j'ai parlé dans le micro, ma voix résonne dans toute la pièce. Les derniers clients, qui ne nous dévisageaient pas encore, nous fixent à présent. Bon, au moins c'est fait comme ça. Et moi je suis complètement folle d'avoir choisi une chanson pareil. Je la connais, ce n'est pas ça le problème. D'ailleurs, je ne sais même plus comment. Mais le truc c'est que ce style est très loin de mon registre habituel. Mais bon, comme je l'ai dit, personne ne se souviendra de la performance de Roxxy sur Desperado. Moi la première.

La musique commence et je ferme les yeux un instant, pour rassembler mes esprits et me concentrer sur la mélodie. Pas besoin de forcer la voix, pas besoin de crier sur une chanson des Eagles. Faut juste se laisser porter par la musique et ça ira tout seul. Enfin, j'imagine.

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- Desperado, why don't you come to your senses? You been out ridin' fences for so long now... Oh, you're a hard one. I know that you got your reasons. These things that are pleasin' you can hurt you somehow...

Ma voix se fait un peu hésitante au début. Mais, très vite, je m'habitue à la lenteur et à la douceur de cette chanson. Et je la laisse me guider, m'emporter même. L'alcool m'aide à me lâcher et j'oublie très vite toutes ces têtes de ploucs qui nous fixent toujours.

- Don't you draw the queen of diamonds, boy. She'll beat you if she's able. You know the queen of hearts is always your best bet... Now it seems to me, some fine things have been laid upon your table. But you only want the ones that you can't get...

Je m'arrête là et me tourne vers Will, pour lui indiquer que c'est à son tour de chanter. On va voir ce qu'il a à donner. Je ne sais pas du tout ce que vaut ma performance mais je suis très curieuse de voir comment est-ce qu'il va s'en tirer sur cette chanson.
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MessageSujet: Re: Voices down the corridor *PV Billy*   Voices down the corridor *PV Billy* I_icon_minitimeMar 1 Juil - 10:58

La scène, encore et toujours j’étais destiné à y monter. Même dans un hôtel miteux au fin fond de la Californie, mon état d’adoption. Mais je ne veux pas commencer… Parce que je ne veux pas choisir la chanson. Et puis aussi, et surtout, parce que je ne suis pas encore psychologiquement prêt à chanter.

Alors je lui tends le micro lui ordonnant de commencer. Oui c’était un ordre, simple, le ton de voix qu’il fallait. Et ça faisait longtemps que j’avais perdu l’habitude qu’on n’obéisse pas à mes ordres. Plus personne n’osait contester Billy Lighter et c’était bien dommage… Je hausse les épaules à sa remarque plus qu’ironique. La galanterie… Connaissais pas… Parce que quand j’étais gentil avec une fille mes sentiments allaient bien au-delà de la galanterie. Cette dernière étant un sentiment mesuré, réfléchis, calculé… Et ça, je ne savais pas le faire.

Je sens des regards se poser sur nous. Son air de punk bourré et mon style de rockeur paumé attiraient les regards. Et là, je savais que les minutes étaient comptées avant que l’un de ses abrutis ne me reconnaisse. Mais j’essaye, difficilement, de ne pas laisser transparaitre une certaine angoisse. Je me contente d’attendre que Roxanne choisisse la chanson qu’on allait chanter. L’écran face à nous fait défiler les dernières chansons qui ont été chantées. Chaque chanson que je visualise, je visualise une manière de la chanter. Jimi Hendrix, je pourrais essayer sans me faire repérer mais ce ne serait définitivement pas parfait… Elvis, il faudrait un travail super minutieux pour que je puisse en faire une reprise potable… The Lightening, fuck… Choisis pas ça Roxanne…

Elle finit par choisir et rien que le titre me fit frissonner. C’était la chanson… Notre chanson à Ruby et à moi. Celle de notre rencontre. Et cette discrète de petite fille a eu la bonne idée de crier la chanson au barman dans le micro, ce qui fait que toute l’attention du bar était sur nous. Je marmonnais un petit :

-Pour la discrétion tu repasseras…

Et je n’osais regarder personne dans le « public », parce que j’avais peur que le moindre regard, le moindre mouvement, me trahirait. Si ce n’était déjà fait… Et pourtant, malgré les regards sur nous, personne ne bouge. Il semblerait même que les gens aient cessés de parler. A moins que ce ne soit une hallucination dû à la téquila.

La musique commence et j’en oublie le bar. Je ne vois que la loge le jour où j’ai rencontré Ruby. La voix de Roxanne s’élève, hésitante tout d’abord, avant de se stabiliser. La petite fille bourrée chante très bien. Elle amène la chanson à une certaine émotion. Chaque mot, chaque note me rappelle à quel point je suis loin de Ruby. Mais qu’est-ce qui m’a pris de venir ici ? Si loin d’elle ?

Je me retiens de pleurer. A cause de la chanson mais aussi à cause de la voix de Roxanne. Cette fille a vécu des trucs… Ca s’entend. C’est impossible de cacher ses émotions quand on chante. J’aurais voulu l’écouter jusqu’au bout… J’aurais voulu être avec Ruby… Mais…

C’est mon tour. Le regard de Roxanne sur moi est là pour me le rappeler. Suis-je prêt ? Non… Allais-je bien chanter sans me faire reconnaitre ? Probablement pas… Et le problème, c’est que tout le monde se souviendra de la performance de Billy sur Desperado. Moi le premier… Les médias allaient sûrement s’en assurer. Mais c’était trop tard pour reculer. Car il est toujours trop tard.

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-Desperado, oh, you ain’t gettin’ no younger… Your pain and your hunger, they’re drivin’ you home… And freedom, oh freedom well, that’s just some people talkin’… Your prison is walking through this world all alone…

Ma voix avait légèrement tremblé à cause de l’émotion. Une voix tellement reconnaissable, de par la tonalité, la vibration et mon foutu accent. Tous les regards étaient sur nous et je fermais les yeux pour ne rien voir. A part les images dans ma tête. Et j’enchainais, plus sûr que moi, plus juste aussi :

-Don’t your feet get cold in the winter time ? The sky won’t snow and the sun won’t shine… It’s hard to tell the night time from the day… You’re losin’ all your highs and lows… Ain’t it funny how the feeling goes away ?

Je ne tremblais plus parce que j’avais réussis à tout évacuer dans la chanson. Et le supplice était presque terminé.

-Desperado, why don’t you come to your senses ? Come down from your fences, open the gate… It may be rainin’, but there’s a rainbow above you… You better let somebody love you, before it’s too late…

Ses dernières paroles avaient eu du sens pour moi, pour Ruby. En avaient-elles pour Roxanne ? Je relève le regard vers elle. Elle avait magnifiquement bien chanté mais je ne savais comment lui dire. Dans le bar, c’était le silence absolu. Il me restait quelques secondes, je le savais… Mais je n’osais toujours pas les regarder, tous ces gens.

-L’alcool n’as pas détruit tes cordes vocales…

C’était la seule façon que j’avais trouvé pour lui dire mon avis sur sa performance.

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MessageSujet: Re: Voices down the corridor *PV Billy*   Voices down the corridor *PV Billy* I_icon_minitimeSam 12 Juil - 22:32

Will commence à chanter. Je baisse la tête pour mieux me concentrer sur sa voix et... NOM DE DIEU ! Sa voix explose comme une évidence à mes oreilles. Qu'est-ce que je peux être complètement à la masse des fois ! Je ne sais pas si c'est l'alcool qui m'a rendue complètement aveugle ou quoi. Ou peut-être est-ce que parce que je n'ai jamais vraiment fait attention à son visage et que j'ai surtout entendu sa voix. Mais pourtant avec ce look, avec cette attitude, j'aurais dû savoir ! Si je ne me trouvais pas au milieu de cette petite scène, je me serais probablement tapé la tête sur une surface dure, tellement que je suis sous le choc. N'empêche que j'aurais dû le remarquer... J'aurais dû savoir que j'étais en train de me bourrer la gueule avec le chanteur de The Lightening. Je ne sais même pas son prénom, quelle conne.

Sous le coup de la surprise, j'ai redressé brusquement la tête. Mon regard se porte alors sur le chanteur. Il a fermé les yeux et il a l'air de ne faire qu'un avec cette chanson, comme si elle comptait pour lui. Sa voix est incroyable et je me dis à cet instant précis qu'il mérite son succès. Mais quelle surprise, putain ! Au final, j'aurais des choses à raconter aux gars! Ils ne vont pas en croire leurs oreilles!

Alors que la chanson est sur le point de se terminer, je prends conscience que j'ai mis Will dans une situation vraiment pas cool. Il était peut-être venu ici pour trouver un peu de paix anonyme ? Pour fuir Los Angeles et la célébrité ? Et voilà que je lui propose de faire du karaoké ! Mais comment aurais-je pu savoir ? Je ne lis jamais la presse people moi...

Les dernières notes de Desperado résonnent dans un silence complet. Will redresse la tête et me complimente sur mon interprétation (enfin ça m'en à tout l'air). Je ne peux m'empêcher de sourire tant cette situation est comique. Voilà qu'un des chanteurs les plus célèbres du moment a aimé ma version bourrée d'une balade country à l'eau de rose... Comment lui faire comprendre que je l'ai grillé sans alarmer toute la salle ?

- Merci... tu te débrouilles plutôt bien aussi... pour un pro !, je réponds en insistant bien sur ces derniers mots.

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Autour de nous, les gens ont commencé à chuchoter entre eux. Leurs regards se font de plus en plus insistants et ça me met foutrement mal à l'aise. Je sens bien que, d'une minute à l'autre, ils vont devenir hystériques. On est toujours planté au milieu de la scène et je me mets à réfléchir à toute vitesse. Comment nous sortir de cette merde ? Après quelques secondes, qui me paraissent durer une éternité, j'attrape le bras de Will et je me mets à courir.

- Viens on se casse !

Nous sortons tous les deux comme des fous par la porte principale, celle qui donne sur la rue. Dehors, la nuit est déjà tombée. Le ciel est sombre et menaçant au-dessus de nos têtes. Pourtant, l'air est chaud et sec. J'entends au loin le chant des grillons qui me rappelle que nous sommes en plein été. J'ai lâché la main de Will mais nous continuons encore à courir. Nous courons comme si c'était toute notre vie, tous nos démons que nous fuyons. J'ai l'impression que mes jambes vont lâcher à chaque instant. Mais non. C'est peut-être l'alcool qui me donne une énergie aussi folle. Ou l'adrénaline. Ou un peu des deux.

Nous traversons la rue, nous passons par une petite ruelle parallèle à celle-ci et nous nous retrouvons de l'autre côté du motel. Là où il y a les jardins et la piscine. Toujours en courant, nous traversons le jardin pour venir nous réfugier derrière un grand mur. Dans le coin, j'aperçois l'encadrement d'une porte qui doit mener directement aux chambres. Mais nous n'entrons pas. Nous nous appuyons contre le mur, pour reprendre notre souffle. Je me laisse glisser le long du mur et m'assieds par terre.

- Hahahaha punaise ! C'était marrant !

Je suis prise d'un fou-rire et il me faut quelques minutes pour me calmer. C'est comme si mon esprit s'était vidé pendant l'espace d'un instant. Puis je reprends peu à peu conscience, les événements défilent à nouveau devant mes yeux. Je me relève alors d'un bon et me pointe devant Will.

- Au fait, tu m'as menti ! C'est pas bien !
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MessageSujet: Re: Voices down the corridor *PV Billy*   Voices down the corridor *PV Billy* I_icon_minitimeLun 14 Juil - 13:05

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Je ne regardais que Roxanne alors que le silence qui a fait suite à notre petit karaoké commençais à devenir fragile et oppressante tout à la fois. Le petit sourire affiché sur la figure de la jeune fille en disait long. Le temps qui me restait en temps qu’anonyme était révolu. Pourtant qu’est-ce que ça m’avait fait du bien… Mais je ne pouvais pas ne pas accepter ce karaoké, j’avais bien trop de fierté pour ça.

Ma main commençait à trembler à nouveau et je serais toujours très fort le micro. Non, il ne fallait pas croire que j’étais blasé d’être appréhender par une foule en délire. Jamais je ne le serais. Mais je ne bougeais pas, comme si j’attendais la sentence. Et Roxanne me complimenta tout en m’affirmant subtilement qu’elle avait découvert ma véritable identité. J’esquissais un léger sourire un peu déçu et je la remerciai presque à voix basse.

Je n’osais toujours pas regarder les gens dans le bar. C’était comme si, tant que je ne les regardais pas, rien ne m’arriverai et ils finiraient par m’oublier. Et même si je savais au fond que cette pensée était totalement stupide, sur le coup, j’y croyais fermement. Et j’essayais au mieux de faire abstraction deux. Mais au fur et à mesure, le silence commença à se briser et même si je me refusais à les regarder, je les entendais. Ils chuchotaient, je cru même entendre la fille bronzée de toute à l’heure dire : « C’est Billy Lighter ! ». A moins que cela soit mon imagination paranoïaque. Mais qu’elle l’ait dit ou non une chose était sûr, il ne faudrait pas longtemps avant que certains se ruent sur nous afin d’avoir une photo souvenir ou un autographe. Et on serait parti pour une horrible nuit.

J’avais baissé les bras, baissé la tête, lâché le micro. Comme si je me rendais. Qu’il n’y avait plus rien à faire pour éviter l’hystérie des fans. Aucune sortie de secours. Mais c’était sans compter sur Roxanne. Elle attrapa mon bras et je remontai mon regard sur elle. « Viens, on se casse ! ». C’était ses paroles. Et en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, on commença à courir sortant du motel.

Une fois dehors, notre course folle continua sous le ciel noir de ce bled. Il faisait toujours très chaud et silencieux hormis le chant incessant des insectes divers. Roxanne lâche ma main et je la suis sans me poser de questions. Comme si ma vie en dépendait. Comme si on fuyait un monstre de film de science-fiction. Mais, quelque part, on fuyait bien pire. On fuyait nos obligations, notre vie actuelle. On fuyait ce qu’on avait semé. Parce que j’avais voulu devenir rockstar et que j’avais eu ce que je voulais. Et maintenant, je voulais juste la paix… Comme quoi on n’était jamais content de ce qu’on a…

Je suis la petite alcoolique jusqu’à l’autre côté du motel. On traverse un jardin qui dénote un peu de l’allure désertique de la ville. Mais le jardin n’était pas assez sûr, par contre, le mur l’était. Assez grand pour nous cacher derrière. Nous cacher de nos démons. Réfugier derrière on pouvait voir un entrée qui menait aux chambres du motel. C’était parfait, mais on n’y entra pas tout de suite.

Je m’appuie contre le mur et je peux entendre Roxanne reprendre son souffle. Elle était bien plus essoufflée que moi mais il faut dire que j’ai l’habitude de sauter et courir partout. C’était une grosse partie de mon jeu de scène. Mon cœur battait par contre très fort. Elle finit par s’assoir par terre alors que je restais debout. La jeune fille se mets à rire déclarant que tout ça était très drôle. Je ne pouvais arrêter son fout rire et me contentait d’un :

-Ca n’avait rien de marrant !

En fronçant les sourcils. Mais, rien à faire, elle continuait de rire et je soupirai attendant qu’elle se calme. Je ne voyais pas en quoi fuir était drôle… Surtout que ses rires risquaient d’attirer quelqu’un et mes « chut » incessant ne l’arrêtait quand même pas… Il fallut quelques minutes avant que son fou rire se calme et elle se releva pour se pointer devant moi et me dire que je lui avais menti. Je haussais les épaules.

-Ouais, et alors ? T’aurais fait quoi à ma place ? Tu aurais donné ton véritable non à la première personne que tu croises ? Je ne pouvais pas être sûr que tu n’allais pas me vendre à tout le monde si je te l’avais dit.

Je ne pouvais pas faire confiance à la première personne que je rencontrais. Surtout que…

-Surtout que tu es une fille… Les filles adorent parler fort…

J’avais dans l’habitude de croire que les filles n’étaient pas un exemple de discrétion. Et ils étaient rares les stéréotypes sur les filles que je ne croyais pas. Je sortis mon paquet de clope d’un geste tremblant. L’émotion de cette course folle avait du mal à passer.

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