Hier soir, j’avais passé ma soirée à agencer tous mes vêtements pour me créer une tenue correcte pour une sortie au musée et qui conviendrais également à un souper au restaurant. Je n’avais pas beaucoup de vêtements, je ne suis pas ce genre de femme qui a un besoin viscéral de dépenser chaque sou qu’elle gagne dans les boutiques. J’avais plusieurs tailleurs pour le travail, des vêtements de sport pour l’entrainement et quelques vêtements un peu plus chic pour les sorties de circonstance comme des conférences mais rien de décontracter qui me mettrais en valeur. La seule robe que je possédais me donnais des allures de vieille fille frigide !

Toutefois, avec un peu d’imagination, j’avais réussi à agencer un pantalon noir à la jambe évasée avec un chemisier de soie blanc sous lequel j’allais porter un corset noir pour éviter l’effet de transparence. Ce serait extrêmement gênant d’en dévoiler un petit peu trop par inadvertance !

En pleine nuit, je m’étais réveillée et passer à revu mes vêtements avant de me dire que j’étais complètement ridicule et que Timmy n’allait pas juger ma tenue ! Alors je m’étais rendormie avant de me réveillée complètement paniquer, ne sachant pas comment j’allais coiffer mes cheveux ! J’étais ridicule, comme une adolescente de seize ans qui planifiait une danse avec son premier cavalier.

Au levé, j’avais eu besoin d’une bonne douche et très froide, question de me remettre de ma nuit entrecoupée d’instant de panique puis je m’étais fait un petit déjeuner consistant afin de ne pas avoir trop faim au moment de diner. Tout était bien planifier dans les moindres détails et je fus prête à l’heure convenue avec mon compatriote anglais.

J’attendis que Timmy vienne sonner à ma porte, tel un bon gentleman. Et quand il le fit, je pris une grande inspiration avant de me regarder dans le miroir et de replace quelques mèches de mes cheveux. Je les avais coiffés en un chignon un peu lâche, ma mère disait que ça me rajeunissait tout en me donnait un air sérieux. Je ne voulais pas avoir l’air trop parfaite pour ne pas donner l’impression d’être nerveuse.

J’ouvris la porte et laissais Timmy entrer avec lui avoir fait la bise.

- Bonjour ! Quel plaisir que de passer mon samedi en ta compagnie ! J’ai vraiment très hâte de découvrir ce musée.

Timmy avait déjà eu la chance de le visiter, il me l’avait dit lors de notre dernière rencontre, il me servira alors de guide. J’en étais très heureuse. De toute façon, les musées ajoutent souvent différentes pièces à leur collection ainsi donc, ce n’est jamais une perte de temps que d’aller y passer des heures. Nous n’avons jamais trop de culture.

Je pris mon sac mais préférais laisser ma veste à la maison puisque la température était plus que clémente et qu’on ne prévoyait pas de pluie pour la soirée, ce n’était pas comme chez moi où il fallait toujours avoir un parapluie à la main.

- Je suis prête !

En refermant la porte derrière moi, je ne pu que remarquer le doux parfum légèrement épicé que portait Timmy. Subtile et corsé tout à la foi, j’adorais cela ! Il était aussi très bien vêtue, comme toujours mais avec un petit quelque chose de plus léger, comme la sortie que nous allions faire.

@ Billy Lighter

Demain, c’était le jour où j’allais sortir pour la première fois depuis un bon bout de temps. Cela faisait, en effet, depuis ma relation avec Eileen que je n’avais plus fait de sortie du genre. Depuis cette relation, je m’étais investi entièrement à mon travail.

Mais rencontrer Elizabeth avait changé la donne. Nous nous entendions bien et avions beaucoup de points communs ce qui m’avait pousser à me laisser, à nouveau, aller à des émotions qui sortaient du cadre du travail.

J’avais sélectionné ma tenue le jour avant. Une simple chemise blanche et un pantalon foncé me semblait être le parfait mélange entre le classe et le décontracté. C’était la tenue parfaite à la fois pour le musée et pour le restaurant qui aura un certain standing.

Le matin venu, j’avais mangé du bacon et des oeufs et j’avais terminé ce repas avec une tasse de thé. C’était la première fois que je ne m’enfonçais point directement dans l’administration de mes groupes et que je pensais à tout autre chose qu’à la tournée de Peyton, les frasques de Stone et les problèmes de The Burning Fire. Autant dire que c’était revigorant.

Une fois mon déjeuné pris, j’avais fait route vers le lieu où résidait Elizabeth. Je ne savais point si son promoteur immobilier le lui avait dit mais elle résidait à l’ancien appartement du chanteur de The Lightening, Billy Lighter. Un appartement qui avait subi des rénovations suite à une incendie.

C’est devant la porte de son appartement que je m’étais présenté avant de sonner à la porte. Elle s’était assez rapidement ouverte sur une ravissante Elizabeth à la coiffure et à la tenue qui la mettait en valeur.

Nous nous étions fait la bise et je pouvais entendre à quel point Elizabeth était de bonne humeur à la perspective de cette journée.

-Bonjour. Moi, j’ai hâte de le redécouvrir avec toi.

J’avais déjà visité ce musée mais c’était il y a longtemps. Il devait avoir légèrement changé depuis mais ça n’en sera que mieux. Surtout en aussi bonne compagnie.

Elizabeth s’était saisie de son sac et je lui avais souri alors que nous avions quitté son appartement pour rejoindre ma voiture. Une fois à l’intérieur, j’avais mis un fond de musique avec la station L.A.Rocks où ils diffusaient, pour l’instant, une chanson du dernier album de la surcotée Olivia Cortez.

-Au fait, tu es ravissante. Cette tenue et cette coiffure te va à merveille.

Je lui avais accordé un sourire avant de remettre mon regard sur la route.

-Cela fait longtemps que tu vis dans cet appartement ? Il fut un temps où il a appartenu à Billy Lighter, le chanteur de The Lightening. Cet appartement a pris feu alors que Lighter était à l’intérieur. Cela avait fait la Une cette année-là…

C’était une façon d’entamer la conversation… Evidemment, je ne pouvais point m’empêcher de parler de musique.

@ Billy Lighter

Je ne cachais pas mon plaisir que de découvrir ce musée en sa compagnie. Timmy lui, se disait heureux de le redécouvrir avec moi. Il était donc permis de croire que nous allions passer une excellente journée tous les deux. Je pris mon sac et je le suivis hors de mon appartement, jusqu’à sa voiture dans laquelle nous prîmes place.

- Merci ! Tu es très élégant toi aussi !

Mon cœur palpitait un rien plus fort après ce compliment, je ne savais pas le contrôler. C’était agréable de se sentir belle aux yeux d’un homme tout à fait charmant, d’autant plus que je lui reconnaissais beaucoup de distinction. Je détaillais les traits de son profil, réalisant a quel point il était bel homme. Je l’avais remarqué à notre première rencontre mais aujourd’hui. Sans tout le décorum professionnel, il l’était encore plus.

Puis, alors qu’il conduisait en direction du musée, il me demanda depuis combien de temps je vivais dans cet appartement avant de m’apprendre qu’il était, jadis, celui de Billy Lighter, le chanteur de The Lightening et qu’il avait passé au feu.

- Je n’y suis que depuis quelques mois.

Personne ne m’avait informé de cette histoire au moment de l’achat et je me demandais s’il ne serait pas plus sage de faire inspecter par le service des pompiers de la ville de Los Angeles, mon appartement afin de m’assure qu’aucun problème électrique ne puisse survenir. D’un autre côté, il avait été entièrement rénové puisque rien ne permettait de deviner qu’un tel drame s’y était déroulé.

- Quelle histoire me raconte-tu là ! Je n’en savais rien. Effectivement cela à dû faire couler beaucoup d’encre. Est-ce que la cause de l’incendie avait été déterminée, à l’époque ?

Ça me rassurerait un peu de savoir que ce n’étaient pas les installations électriques de l’appartement qui en étaient la cause et encore plus si aucun voisin fût accusé de pyromanie ! Je ne connaissais aucun de mes voisins encore et je n’avais pas forcément envie de m’imaginer toutes sortes d’idées à leurs sujets.

Je regardais défiler les différents bâtiments d’Hollywood jusqu’à ce que nous arrivions au Musée et, la voiture stationnée, je me permis de passer mon bras sous celui de Timmy pour marcher jusqu’à la billetterie, là où il récupéra nos tickets d’admission.

J’avais toujours adoré l’ambiance des musées. L’espèce de respect solennel qui poussait à la réflexion devant une œuvre. J’aimais essayer d’entrer dans l’esprit de l’artiste ayant peint une toile, deviner les émotions qu’il avait pu ressentir en donnant ses coups de pinceaux, en choisissant se couleurs et son thème.

Notre visite commençait fort avec cette magnifique toile de Pierre-Auguste Renoir La promenade . Nous pouvions y voir deux amoureux, c’est ainsi que je l’interprétais, l’homme tenant la main de la femme vêtue d’une belle robe blanche. Les couleurs étaient cependant ternes, elle ne rendait pas justice à l’histoire d’amour que je prêtais aux protagonistes de la toile.  Le regard de la femme n’était pas tourné vers celui de l’homme, il était intéressant d’essayer de deviner pourquoi elle ne le regardait pas.

- Cette toile me laisse imaginer plusieurs scénarios. Peut-être est-ce un début de flirt et les deux sont quelques peut timide en cette promenade matinale.

Oui, j’avais imaginé qu’il devait être tôt puisque la toile n’arborait pas un soleil éclatant de milieu de journée.  

@ Billy Lighter

Nous étions hors du cadre professionnel ce qui se voyait à nos tenues. Celle d’Elizabeth n’enlevait rien à son charme naturel et j'étais heureux d'apprendre qu'elle trouvait qu'il en allait de même pour moi.

Nous avions pris ma voiture afin de nous rendre au musée. Ce n'était point loin mais nous avions tout de même le temps de converser un peu notamment de l'appartement d’Elizabeth qui avait, autrefois, appartenu au chanteur Billy Lighter et qui avait été victime d'un incendie.

Cependant, Elizabeth  n'était point au courant de cette histoire et vivait dans cet endroit que depuis quelques mois. Évidemment la cause de l'incendie l'intéressait étant donné qu'elle vivait dedans et que le promoteur immobilier avait omis de lui révéler  ce détail qui, de fait, n’était point tant un détail que cela.

-D’après la presse, ça ne viendront pas d'un défaut dans la bâtiment mais de Billy Lighter lui-même. Il aurait lui-même mis le feu à l’appartement à l’aide de son briquet et a laisser tout brûler avec lui à l’intérieur. Fort heureuse, son guitariste est arrivé à temps pour le sortir de là.

Ce n’était point l’unique fois où Billy Lighter avait tenté de ce suicidé… La presse avait relaté d’autre tentative.

Après cette conversation, il ne nous fallut point longtemps avant d'arriver au musée. Nous avions pris nos billets à la billetterie avant de pouvoir entrer pour apprécier les peintures.

Le calme, à l'intérieur, était fort appréciable et je m’étais rendu compte, en entrant, à quel point ce genre de sortie m’avait manquée.

L'une des première toile était de Renoir, un artiste que j'aimais beaucoup. J'étais attiré pas toute les formes d’art bien que la musique soit ma préférée.

J’avais regardé la peinture, m’imprégnant de son ambiance d'une autre époque. L’art était comme un voyage dans le temps et j'appréciais plus particulièrement les œuvres réalistes d'autrefois que les œuvres abstraites plus modernes.

Ainsi, avec Renoir, j’étais satisfait et Elizabeth s'était permise une réflexion sur la toile. Je lui avait souris.

-Effectivement, cela pourrait être ça.  De la timidité ou bien une union non voulue et qui en serait à ses débuts... Il ne se connaissent pas encore bien car leur union a été voulue pour une autre dessein que l'amour. D'où les couleurs et le regard de la femme peut-être.

Ça faisait bien longtemps que je n'avais plus parlé art avec quelqu'un. Il faut dire que je n'avais qu’Amon comme véritable ami et il était plus penché vers la boxe que vers l'art.

-Tu es passionné d'art ? Moi, je ne suis qu'un piètre amateurs et je n'ai aucun ami passionné par la chose ce qui fait que j'ai rarement l'occasion de parler de peinture. Et, quand je m’octroie du temps libre c’est plus souvent pour aller parier que pour venir ici. Je trouve que ce genre de sortie est plus fait pour la partager avec quelqu’un que pour venir seul.

Je n’avais pas de honte à parler des paris. Pour moi, il s’agissait d’un sport comme un autre.

@ Billy Lighter

Timmy m’apprenait toute une nouvelle ! On ne m’avait jamais dit que mon appartement avait été le théâtre d’un incendie et encore moins d’une tentative de suicide ! J’étais choquée mais pas au point de laissé cela ternir ma journée. Je trouvais cela surtout dommage de ne pas informé les nouveaux acquéreurs, parce qu’on ne savait jamais que les réparations aient été bien faites.

Quoi qu’il en soit, c’était bien dommage pour Lighter mais je me plaisais dans cet appartement, en espérant qu’il ne me porte pas malheur, que ce ne soit pas un de ces appartements damnés qui rendaient ses locataires un peu cinglés ! Parce qu’on m’avait dit que la jeune femme avant moi était instable émotionnellement et avait fuis le pays. C’était tout ce que je savais sur l’histoire de mon appartement. Timmy n’avait qu’ajouté un chapitre de plus.

Une fois au musée, je m’arrêtai déjà devant une première toi. Une magnifique œuvre de Renoir qui nous permettait d’imaginer plus d’une histoire. J’avais ma propre interprétation et Timmy avait les siennes. Nous échangions nos visions avec beaucoup d’intérêt. Je voyais dans cet échange, une soif de culture autant de lui que de moi.

- Un mariage de raison… c’est intéressant. Et qui dit mariage de raison ne dit pas forcément tristesse et malheur. Certains ont appris à s’aimer et ont été très heureux ensuite.

J’admirais encore la toile alors que Timmy me demandait si j’étais passionnée d’art. Je répondis d’un simple signe de la tête alors qu’il poursuivait en m’expliquant qu’il n’était qu’un piètre amateur et qu’il n’avait aucun ami pour partager cette petite passion.

- Et bien maintenant, tu pourras m’inviter chaque fois que tu voudras aller visiter un musée.

Je le regardais ensuite, intriguée, car il m’avoua apprécier les paris, quand il avait des temps libres. Je n’aurais pas cru ça de lui et ça me fit sourire.

- Et bien moi, quand je veux m’octroyer du bon temps, je boxe ! D’ailleurs, c’est en mettant Stone au tapis que j’ai gagné sa confiance.

Cette révélation allait certainement intriguer Timmy mais je ne m’arrêtais pas pour le lui expliquer. Je passais au tableau suivant, intitulés Les eux Soeurs et également signé de la main de Renoir. Cette toile était déjà plus colorés que la précédente mais elle m’intriguait tout autant.

- Il y a un bon écart d’âge entre ces deux sœurs. En fait la plus jeune ressemble à une petite poupée. C’est très beau j’aime… la profondeur des couleurs, le paysage en arrière des deux protagonistes. J’aime l’effet de doux moment figé dans le temps.

Elle me rappelait un petit peu mon enfance simplement, moi, c’était avec ma grand-mère que je passais ce genre de moment, assise près d’un lac avec un goûter.

- Gardes-tu de bons souvenir de ton enfance, Timmy?

@ Billy Lighter

Dés le premier tableau, nous avions, déjà, pu échanger sur ce qu’il pouvait bien représenter. Il n’était point toujours facile de capter l’intention de l’auteur au travers d’une peinture mais s’adonner au petit jeu de le deviner me plaisait. Surtout avec une interlocutrice comme Elizabeth.

Ainsi, elle voyait, à travers se tableau un début de flirt d’où la timidité de la jeune femme. Moi, j’y voyais un mariage de raison et, du coup, un couple en train de se découvrir. J’avais écouté Elizabeth commenté cela alors qu’elle disait qu’un mariage de raison ne voulait point toujours dire tristesse et malheur.

-C’est vrai. D’ailleurs, la plupart de ces mariages étaient, au final, très solide… C’était une époque où les obligations passaient avant les passions… Ce qui évitait bien des divorces.

Il était, surtout, peu évident de divorcer… C’était, d’ailleurs, fortement mal vu autrefois.

Je pouvais, ainsi, constater qu’Elizabeth avait une certaine passion pour l’art avant de dire que je n’avais aucun ami capable d’en dire autant. J’avais souris quand elle avait dit que, désormais, je saurais qui inviter.

-Et j’espère qu’on aura l’occasion de faire ça souvent.

J’avais, ensuite, parlé de ma passion pour les paris que je prenais pour un sport. Un sport stratégique que j’appréciais et j’avais vu que ça avait intrigué Elizabeth. Cependant, elle aussi m’avait impressionné en parlant de sa passion pour la boxe. Je ne l’aurais jamais imaginé boxer et j’avais ricané quand elle avait dit que c’est en mettant Stone au tapis qu’elle avait réussi à gagner sa confiance.

-Alors, tu as boxé avec Stone ? Ta victoire ne m’étonne guère… J’ai toujours l’impression qu’il va s’écrouler sur place à chaque fois que je le vois. Mais si j’avais su qu’il ne fallait que le mettre au tapis pour avoir sa confiance, je lui aurais proposé un combat depuis longtemps.

La logique de Stone m’échappera toujours. C’était évident.

-Je ne pensais pas que tu faisais du sport de combat. J’avoue que j’aurais bien envie de te voir combattre. Je m’y connais en boxe. Je parie sur la boxe, justement.

Sur Amon en général. Excepté quand j’ai l’impression qu’il n’est point en forme. Ce qui arrive rarement mais cela arrive. Sinon, il y a toujours quelques valeurs sûres à la salle de sport dont Finan Quinn, Ward Fleming et Yang. Tous des criminels mais leur vie ne me regarde point. D’ailleurs, dans le cas de Quinn, je me demandais si sa manager était au courant qu’il n’était point un enfant de chœur.

Je n’en avais point dit plus et nous étions passé à une autre peinture de Renoir. Il s’agissait de la peinture de deux sœurs qu’Elizabeth avait interprété.

-En effet, la différence d’âge est importante. Notons aussi qu’elles ne regardent pas vers le même endroit. C’est intriguant. Comme si la plus grande savait comment poser alors que la plus jeune à tendance à regarder le peintre.

A moins que le regard de la plus âgées soit simplement détournée par quelque chose ou quelqu’un.

Cela avait permis à Elizabeth de pose une question sur mon enfant.

-Et bien… Jusqu’à mes 7 ans, j’étais dans un orphelinat de Londres. J’y ait appris la discipline mais je n’ai pas de souvenir de tendresse de cette époque. Juste de la rigueur… Après, j’ai été adopté par un couple qui ne pouvait avoir d’enfant. Ils étaient aimant et m’ont appris à apprécier l’art et la musique. Je n’ai pas à me plaindre de mon enfance. Je ne manquais strictement de rien. J’aimais étudier et, bien que je n’avais pas beaucoup d’amis, j’étais heureux.

Je l’aurais été encore plus si j’avais pu mettre des noms ou des visages sur mes parents. Mais aborder cette conversation avec ma mère avait toujours été compliqué.

-Et toi ? Tu as de bons souvenirs ?

@ Billy Lighter

Visiter le musée en la compagnie de Timmy était très agréable. Je le savais déjà alors que nous en étions à échanger sur le tout premier tableau. J’y voyais un couple encore timide, peut-être vivaient-ils les prémisses de leur histoire. Timmy parlait lui d’un possible mariage de raison ce qui me fit commenter que ce genre de mariages n’étaient pas tous malheureux. Mon compagnon était en accord avec moi et même, il ajouta que ces mariages à l’époque étaient même très solides et les divorces étaient rares.

- Autre temps, autres mœurs. Ils avaient d’autres valeurs que les nôtres et j’aurais tendances à dire que certaines manques cruellement à notre époque.

J’avais profité de la confidence de Timmy pour proposer qu’il pense à moi, la prochaine fois que l’envie de visiter un musée lui passait par la tête. Je serais volontaire chaque fois puisque pour moi ce genre de sortie était un enrichissement culturelle indéniable.

Timmy, ensuite, confia qu’il aimait aussi parier ce qui eu pour effet de me surprendre. Je ne l’aurais pas imaginé parieur mais ça avait quelque chose de très intéressant. J’étais ouverte à toutes les activités et je ne pouvais non plus juger de quelque chose que je n’avais jamais fait et ne connaissais pas. Alors, tant qu’à être dans la confidence, je lui avouais que moi, c’était la boxe, plus précisément en fait le combat corps à corps, dans véritable règle. Les prises et les approches étaient bien différentes de ce qu’il pouvait retrouver sur un ring de boxe et j’aoutais même que c’était en pratiquant ce sport que j’avais convaincu Howard Stone de se prendre en main.

- Insinuerais-tu, cher ami, que j’ai eu le dessus sur Stone parce que justement son état de santé ne lui permettait pas de bien se défendre ?

Je le regardais le plus sérieusement du monde avant d’esquisser un large sourire tout en me retenant de rire. Il aurait été déplacé de me laisser aller à la rigolade en plein musée, par respect pour les autres visiteurs qui n’avaient pas envie d’être dérangés dans leur visite par de grands éclats de rire.

- Et bien, quand je m’y adonnerai de nouveau, il me fera plaisir de t’en faire la démonstration. Ou si tu te sens un peu plus aventurier, tu pourrais tenter ta chance et lutter avec moi. Es-tu un peu sportif, Timmy ?  

Nous pourrions jogger ensemble le matin, pourquoi pas. Il y avait de si beaux endroits à Los Angeles pour s’adonner à la course.

Nous avions continué vers un autre tableau représentant deux sœurs, toujours une œuvre de Renoir. Encore ici, nous avions nos opinions sur la peinture et je me permis de questionner Timmy sur son enfance. Je fus triste d’apprendre qu’il avait grandit dans un orphelinat mais il avait tout de même eu la chance d’être adopté par un couple qui lui avait offert tout ce dont il avait eu besoin pour bien grandir, heureux.

- J’ai de très bon souvenir de mon enfance. Ma famille était et est toujours unis, mes parents étaient travaillant et généreux.

Peut-être qu’un jour, nous pourrions envisager de retourner dans notre patelin natal, ensemble.
Je me retournais et tombais face à face avec un tout autre style.

Le cri d’Edvard Munch avait de quoi surprendre. Elle était particulière. Troublante et fascinante tout à la fois, je ne savais pas vraiment dire si j’aimais ce que je voyais ou si au contraire, je détestais.

- C’est probablement ce genre de tête que je fait quand je réalise que je n’ai presque plus de thé.

Blague à part, en lisant la fiche descriptive expliquant que l’artiste avait eu une hallucination visuelle et auditive et qu’il avait ressentit le besoin d’exprimer son angoisse en peinture me fixa sur mes positions.

- Ceci est probablement le meilleur exemple que l’art est l’expression la plus personnelle et vulnérable de l’âme. Certains y arrivent en chanson, et d’autre, en peinture.

En fait, sans le savoir, et de toile en toile, nous pouvions presque dire que nous voyagions au travers les âmes, les pensées et les émotions de tellement de gens. Il fallait le faire dans le plus grand respect.

@ Billy Lighter

Nous avions, à peine entré dans le musée, des conversations déjà très intéressantes. Nous parlions des mœurs du passés dont certains, de l’avis d’Elizabeth, manquaient cruellement à notre époque.

-Je ne peux qu’être d’accord avec toi, là-dessus.

Il y avait un certain raffinement, autrefois, qu’on ne trouvait plus à l’heure d’aujourd’hui. Bien que je ne sois pas totalement enfermé dans les bonnes manières quoi qu’en pense les gens. Je savais aussi me lâcher quand il le fallait. Que ça soit au niveau des tenues qu’au niveau de ma façon d’être.

Nous avions, ensuite, parlé de nos passes temps et je lui avais parlé des paris et elle, de la boxe. C’est en combattant contre Stone qu’elle avait, d’ailleurs, convaincu le batteur d’être plus assidu. Elle avait entendu, dans mes paroles, des insinuations. Cela m’avait fait sourire.

-Non. Je n’oserais pas prétendre ça. Je ne connais pas ton niveau alors, je ne saurais le dire.

Ainsi, elle m’avait semblé piqué au vif et m’avait proposer une démonstration. De la même à me proposer de nous affronter l’un et l’autre. Cela me plaisait.

-Je fais du sport de temps à autre mais je ne suis pas un grand boxeur. Par contre, je connais un ami à moi qui sait parfaitement boxer. Cela pourrait être intéressant de vous voir vous affronter.

J’avais dit cela avec un sourire espiègle. Elizabeth ne voulait point que je la sous-estime et je lui prouvais que ce n’était point le cas si je lui présentait Amon.

C’est devant un autre tableau de Renoir que j’avais évoqué mon enfance. Une enfance, somme toute, assez heureuse. Mes parents étaient aimants. Cela en allait de même pour Elizabeth qui avait eu, elle aussi, une enfance heureuse.

-Avoir des parents unis est la choses la plus importante. Cela va sans dire.

Nous étions passé au tableau suivant, le célèbre tableau de Munch. J’avais rigolé discrètement au commentaire d’Elizabeth sur ce tableau.

-Et moi quand je lis les frasques de Stone dans L.A.People…

Dernièrement, il ne faisait plus de frasques certainement parce qu’il était bien tenu par sa femme, Peyton Stone. C’était une bonne chose.

Elizabeth en était venue à une analyse plus sérieuse de ce tableau et je ne pouvais être que d’accord avec elle.

-En effet, je suis d’accord avec cela.

Nous avions continué notre chemin à travers les toiles nous arrêtant, sur certaines pour les analyser. Cela nous avait permis de mieux nous rapprochés et quand nous étions sortis, je nous avais emmené au restaurant que j’avais réservé. Pour cela, nous avions fait un peu de chemin jusqu’à Santa Monica et ma mer car le restaurant se trouvait en bord de mer. C’était un restaurant haut de gamme réputé pour ses fruits de mer et divers poissons.

Nous nous étions installé à l’intérieur.

-Alors, que penses-tu de l’ambiance ? J’aime beaucoup cette partie de Los Angeles. Si je n’avais pas trouvé pratique de vivre près de la tour MTI, je me serais installé ici, c’est certain.

Peut-être qu’après ma carrière, je viendrais vivre ici…

@ Billy Lighter

Timmy avait légèrement, ou inconsciemment, laisser supposer que j’ai pu avoir le dessus sur Howard Stone parce que l’état de santé de ce dernier laissait à désirer. Loin de m’insulter, bien que je sois surprise au premier abord, je trouvais cela drôle mais le décorum de l’endroit m’empêchait de m’esclaffer. Timmy se défendit bien en disant qu’il n’oserait jamais se prononcer sur ma performance, ne sachant pas mon niveau. Cependant, il déclina mon invitation à le lui montrer personnellement en disant qu’il connaissait en revanche un excellent boxeur contre qui, il serait intéressé de me voir sur un ring.

- Il faut voir s’il pratique le même style que moi, mais pourquoi pas !

Je n’étais pas du genre à me défiler devant un défi, encore plus devant un défi de taille !

Nous avions ensuite continué notre visite du musée, passant de différents styles à différents peintres. Il était intéressant d’échanger avec Timmy sur nos perceptions personnelles des œuvres et, de constater avec ravissement que la plus grande majorité du temps, nous avions une opinion semblable. Il me surprenait par ses grandes connaissances, nous avions des compléments d’informations qui ouvraient la conversation.

Puis, notre visite prit fin mais pas notre sortie.

Timmy nous amena dans un magnifique petit restaurant en bordure de mer à Santa Monica. L’endroit était très chic, idéale pour un souper en tête à tête. J’avais laissé le soin à Timmy de prendre la carte des vins et je pris la carte des repas. Les mets étaient raffinés, et j’étai ravis de voir la grande variété de poissons et crustacés proposés. Nous allions très bien manger.

- C’est très… romantique.

L’ambiance était romantique à souhait ! De notre table, nous avions une magnifique vue sur la mer et les vagues qui venaient mourir sur la plage. Le ciel était marine et tacheté d’étoiles. Les tables étaient richement habillées de napes brodées de fils d’or et de bourgogne et les petits chandeliers placés au centre donnait la petite touche de plus pour créer l’effet parfait.

- Effectivement, c’est un très beau coin de Los Angeles.

Timmy disait qu’il s’y serait installé mais que le côté pratique de résider près de la tour MTI avait joué sur son choix. Quand je m’étais installée, je n’avais pas vraiment cherché à combler le côté pratique des déplacements, mais plutôt de trouver un endroit qui me convenait pour le prix que je devrais payer. Je rêvais d’avoir une maison, je n’avais donc pas voulu brûler toutes mes économies pour un appartement. Pour le moment, cela me permettait de bien vivre, je n’en demandais pas plus.

Plus loin dans la salle, des musiciens jouaient un air tout en douceur. C’était une belle balade au saxophone, un peu jazzé.  Je regardais Timmy dans les yeux, hésitant à briser un peu plus la glace. Je devais oser, après tout, le pire qu’il pourrait arriver était qu’il me réponde non.

Alors je lui tendis la main en me levant.

- Tu veux danser avec moi ?

@ Billy Lighter

Ainsi, Elizabeth et Amon seront amenés à se rencontrer. C’était une façon, pour moi, de montrer à Elizabeth qu’elle entrait dans mon cercle très restreint de personne en qui faisait confiance. Car il n’y en avait point beaucoup. A vrai dire, en dehors d’Amon et Elizabeth, je ne faisais confiance à personne.

J’avais hâte de voir ce que pourrais bien donner un combat de boxe entre eu mais, avant cela, nous avions des tableaux à apprécier, ce que l’on avait fait en échangeant sur presque chacun d’entre eux. Il était agréable de partager ce moment avec quelqu’un d’aussi cultivé qu’Elizabeth.

C’est après tout cela que nous nous sommes déplacé jusqu’à Santa Monica et ce restaurant du bord de mer où je nous avais réservé une table pour deux. J’aimais l’endroit ainsi que ce restaurant tout à fait bien noté et avec une très belle vue sur la mer.

Nous étions entré et, une fois installé et nos cartes en main, Elizabeth avait dit que l’endroit était romantique. Cela m’avait fait sourire.

-Je suis content que tu apprécies l’ambiance.

En effet, c’était une ambiance romantique. Cela donnait une dimension que je n’aurais point imaginé à notre journée déjà très belle.

J’avais confié à Elizabeth que j’aurais bien voulu habité dans cette partie de la ville et que si j’habitais sur Downtown c’était uniquement pour des raisons pratiques et non parce que j’aimais l’endroit. La mer avait un côté paisible que j’appréciais et qu’on ne retrouvait pas au centre-ville.

-D’ici quelques années, je me vois bien m’installer ici.

J’avais conclu cela après qu’Elizabeth ait confirmé que l’endroit était beau.

Il y avait de la musique très jazzy au programme alors que je regardais la carte des vins. J’avais relevé le regard en sentant celui d’Elizabeth sur moi. Elle avait une idée derrière la tête, cela se voyait et elle n’avait point tardé à m’en faire part.

Elle désirait danser. Elle s’était levée et m’avait tendu la main. Je m’étais levé et je l’avais pris.

-Avec plaisir.

Cela datait la dernière fois que j’avais danser… Cela devait être avec Eileen sans que je n’en sois plus réellement sûr. Cependant, ici, je n’avais pas hésité. Car, quelque chose en Elizabeth me donnait envie de la suivre sur la piste de danse.

Nous avions, alors, dansé sur ce rythme de jazz et je devais avouer qu’elle était très bonne danseuse. Je faisais de mon mieux ayant, moi-même, des compétences en la matière que ma mère m’avait apprise lorsque j’étais plus jeune.

A la fin de notre danse, Elizabeth avait terminé tout contre moi comme si on s’enlaçait sous les applaudissement de quelques personnes qui mangeaient là et qui nous avaient vu danser. J’étais resté dans cette même position avant de dire :

-Tu es une très bonne danseuse. Décidément, tu regorge de surprises.

Je soufflais ça alors que nos figure étaient proches. Je n’osais pas briser ce moment.

-Où as-tu appris ces pas de danses, Lizzie ?

C’était une façon plus intime de la nommée afin de nous rapprocher encore plus.

@ Billy Lighter

Timmy avait choisi un restaurant parfait pour terminer notre soirée. L’ambiance était feutrée, romantique et que dire de la vue qui ajoutait la touche parfaite à ce décor de rêve. J’étais vraiment heureuse de partager ce moment avec Timmy qui, timidement, se révélait à mes yeux comme un petit peu plus qu’un collègue. J’appréciais la richesse de ses connaissances, la finesse de ses manières et le fait qu’il puisse me surprendre un côté un petit peu plus givré.

Il me confia vouloir venir s’installer éventuellement dans cette partie de Los Angeles mais que pour le moment, il appréciait la promiscuité que son appartement downtown lui permettait avec son travail.

- Tu pourras te permettre plusieurs belles soirées sur ta future terrasse avec la mer comme panorama et un bon thé à savourer. J’espère que tu m’inviteras à partager ce thé…

Je ne pouvais m’empêcher de regarder Timmy alors qu’il analysait la carte des vins. Je détaillais ses traits, son visage et je me rendait compte que je refoulais un coup de foudre, ni plus ni moins. C’était comme si je l’empêchais de me frapper, par peur de commettre une faute professionnelle, peut-être. Que pouvait-il se passer de si terrible, si je tentais une approche ? Il allait me dire non, décliner poliment. D’un autre côté, ne m’avait-il pas initialement invité à l’accompagner au mariage de Daniele Ricci et Samantha Mancini ? N’avait-il pas ensuite lui-même proposé cette sortie afin de nous permettre de faire plus ample connaissance ?

Il leva les yeux de la carte des vins et, bien sûr, se rendit compte que je le regardais. J’esquissais un petit sourire et lui tendis la main alors que je me levais. Je l’invitais à danser et il accepta, heureusement car j’aurais eu l’air un peu folle de m’être levée pour rien. Il avait pris ma main et nous étions aller sur la piste de danse.

Le rythme était lent et sensuel. Nos corps étaient l’un contre l’autre alors que nous suivions la musique. Il se révéla être un excellent danseur, il me guidait d’une main sur ma hanche et l’autre au creux de mes reins quand le mouvement nous réunissait. Je sentais le regard des gens attablés, sur nous. Je me sentais fière, et mes joues devaient être rouges.

Puis, quand la danse prit fin, il y eu des applaudissements mais je ne les entendais à peine. Je regardais Timmy pendant de longues secondes, dans bouger, un sourire tendre sur les lèvres. Ce moment s’était révélé être magique. Il me complimenta sur mes talents de danseuse alors que nos visages étaient vraiment très près l’un de l’autre.

- Tu es tout aussi surprenant, Timmy

L’espace entre nos deux visages diminuait à chaque battement de cœur puis j’eu peur. Je n’avais pas flirté avec un homme depuis si longtemps que je craignais soudainement de ne pas décoder les bons signaux. Et si je me trompais ? Je perdrais une belle amitié et peut-être une opportunité de travail qui ne se représenterait plus. Et imaginez combien gênant il serait ensuite de fréquenter Timmy dans un cadre strictement professionnel ?

- Nous devrions retourner à notre table et passer notre commande.

Le plancher de danse serait encore là après le repas.

Je rompis à contre cœur l’étreinte de Timmy pour regagner notre table en regrettant à nouveau de ne pas avoir fait preuve d’audace. Qu’avais-je vraiment à perdre ? Eh oui je me posais encore la question après avoir énuméré de bonnes raisons de respecter les termes non définis de notre amitié encore toute nouvelle.

Pourtant, ce n’était pas l’envie qui manquait de faire fi des bonnes manières et des convenances !

@ Billy Lighter

Il était vrai que, d’ici quelques années, je pourrais sans aucun doute profiter de ce paysage quotidiennement. C’était, en tout cas, ma volonté alors que je confiais cela à Elizabeth qui espérait que je l’y invite afin de partager un thé. Cela m’avait fait sourire et je lui avais offert un rendre plus tendre.

-C’est avec grand plaisir que je t’inviterais.

Cependant, nous n’étions point encore là et nous ne savions point, non plus, quelle sera notre relation d’ici à ce que j’achète un appartement sur Santa Monica.

J’avais commencé à détailler la carte des vins cherchant le meilleur pour accompagner des fruits de mer. Certainement un vin blanc ? Il me semblait que cela pouvait être le meilleur choix. J’allais faire part à Elizabeth de cela quand j’avais senti son regard sur moi.

Elle souhaitait danser avant toute chose. Je trouvais que c’était une bonne idée alors, j’avais accepté. C’est, ainsi, sur un rythme jazzy que nous avions amorcé nos pas de danse remarquant, l’un et l’autre, nos aptitudes respectives pour cette discipline.

Je devais avouer me sentir bien et qu’enchainer les danses ne m’aurait point dérangé le moins du monde. Je pouvais ressentir aussi que j’aimais ce genre de moment et qu’ils m’avaient manqués tout ce temps où je m’étais enfermé dans le travail.

Une fois la danse terminée, on avait eu le droit à des applaudissements. Cependant, c’était le regard d’Elizabeth que je soutenais faisant fi du reste. J’appréciais son sourire mais aussi ses compliments.

Nos visages se rapprochaient presque imperceptiblement si bien qu’Elizabeth ne semblait point avoir entendu ma question. Ou alors, elle avait peur que de répondre brise le moment.

J’avais bien cru qu’Elizabeth allait parcourir la faible distance qui éloignait encore nos deux visages et j’étais prêt à fermer les yeux quand elle fit volte-face pour dire que nous devrions rejoindre notre place.

Elle s’était légèrement éloignée prête à rejoindre nos chaises seulement, je l’avais délicatement rattrapée pour la ramener contre moi et, doucement, venir l’embrasser. Un baiser tendre que j’avais fait se prolonger avant de le briser.

J’avais souri. Amon m’avait toujours trouvé prudent mais je savais décoder les signes et savoir quand il fallait faire tel ou tel mouvement. Or, j’avais eu envie de ce baiser comme semblait le vouloir aussi Elizabeth.

-Oui… Nous devrions retourner à notre table.

J’avais dit cela en lui souriant et en prenant sa main jusqu’à rejoindre notre table. Cependant, il m’était difficile, désormais, de me concentrer sur cette carte.

-Que dis-tu de revenir chez moi après ce restaurant ? Cela me ferait vraiment plaisir.

Car je voudrais que cette soirée dur encore et encore.

@ Billy Lighter

Timmy avait des projets pour le futur. Il caressait le rêve de s’installer à Santa Monica et d’y couler des jours heureux en profitant de la vue sur la mer.  Je ne pu m’empêcher de lui suggérer de m’inviter à partager un thé sur sa terrasse en bordure de mer ce à quoi il répondit que ce serait avec plaisir.

Je me trompais peut-être, mais j’avais l’impression qu’il m’envoyait des signes qu’il appréciait bien ma compagnie et qu’il ne détesterait pas approfondir notre relation à une relation plus intime que professionnelle. Je n’avais jamais été douée avec le flirt, je n’avais eu que deux relations sérieuses et les choses s’étaient faites assez naturellement que je ne me souviens pas en fait qui avait initié quoi.

Me connaissant, je doutais que ce fus moi.

Cependant, j’eu envie d’oser ce soir et je demandais à Timmy s’il voulait bien m’accompagner sur le plancher de danse. Il y avait des années que je n’avais pas danser. Timmy se révéla être un excellant danseur. Il avait la prestance et l’assurance pour me mener ce qui ne manqua pas de faire applaudir les clients du restaurants attablés tout autour de la piste de danse. Cela me fit rougir de bonheur.

C’était plaisant d’être enviée.

Quand notre danse se termina, nous aurions pu enchainer sur la prochaine mélodie mais nous étions restés enlacés, à se regarder. J’en oubliais mes manières et ne répondit pas a Timmy qui voulait savoir où j’avais appris à danser. En fait, je tergiversais avec moi-même à savoir si je prenais le risque de supprimer l’espace entre nos visages où si je demeurais raisonnable.

Je proposais, à regret, de regagner notre table pour passer commande.

Timmy, cependant, me ramena délicatement à lui et m’embrassa, faisant voler hors de ma tête toutes les questions superflues que je me posais depuis le début de la soirée. C’était bon de les sentir s’envoler et de voir ma tête devenir légère.

Le baiser était parfait, juste assez sentit et chaste pour ne pas devenir une démonstration obscène et maladroite. Il était élégant et charmant, a l’image de Timmy. Je ne le voyais pas forcer les choses entre nous, il y allait doucement et respectueusement.

Puis il accepta que l’on regagne notre table, main dans la main.

Avions-nous encore faim ?

- Je serais ravie d’aller chez toi ensuite.

La serveuse vînt prendre nos choix en notes, elle s’était approchée avec discrétion, comme si elle avait senti qu’elle aurait pu briser un moment. J’avais apprécié sa délicatesse.

J’avais ensuite répondu à Timmy, sur la question restée en suspens, juste avant notre baiser. J’avais appris à danser alors que j’étais étudiante. Les cours de danse étaient communs, pour les filles de ma génération, tout comme on nous apprenait à se maintenir et comporter en société.

- Cela ne m’a pas empêché d’avoir des divergences d’intérêts que ceux qu’on réservait aux femmes de ma génération.

C’était bien d’échanger avec Timmy. Au premier regard, il pouvait donner l’impression d’être ce genre d’homme qui aimait avoir sa petite femme à la maison à l’attendre tout en tenant maison et en élevant les enfants pour en faire des citoyens respectables.

Notre conversation restait légère et tout à fait agréable. Notre repas n’était qu’accessoire, d’ailleurs nous parlions beaucoup plus que nous mangions. Nous parlions tout en se regardant dans les yeux, en riant parfois, en partageant des opinions. Le restaurant se vidait tranquillement à mesure que les heures passaient.

- Mon Dieu ! Nous allons fermer l’endroit, je le crains. Il ne reste plus que nous. Le temps passe vite en agréable compagnie.

@ Billy Lighter

Je m’étais lancé et j’avais embrassé Elizabeth. Parfois, il fallait prendre des risques dans le vie et ce risque avait été calculé de ma part. J’avais senti quelque chose naitre entre nous et il aurait été stupide de laisser passer cette occasion.

Je l’avais fait durer avant de le briser et de proposer à Elizabeth de regagner notre table. J’avais pris sa main pour rejoindre notre table et, une fois installé, je pouvais voir qu’il n’y avait aucune gêne entre nous. Simplement, les effets de cette danse et de ce baiser.

Ainsi, dans l’élan de tout cela, j’avais proposé à Elizabeth de revenir chez moi après ce repas. Je m’étais dit qu’il n’y avait point meilleur timing et que, après tout, nous n’étions plus des adolescents. Nous pouvions bien passer les étapes de façon moins modéré.

Elle avait accepté.

-Tu m’en vois ravi.

Cela avait illuminé mon visage d’un sourire alors qu’elle était revenue sur ma question qui précédait notre baiser. Celle qui concernait sa pratique de la danse. Elle avait appris cela étant étudiante comme cela était réservé à toutes les jeunes filles. Cependant, cela ne l’a point empêché d’avoir ses propres avis et son propre caractère.

-Je te reconnais bien là. Il est bien de s’imposer.

Après cela, nous avions fait notre commande et nous avions longuement converser de là même à se concentrer plus souvent sur nos paroles que sur notre repas. C’était revigorant que de partager ce genre de soirée.

Une soirée qui avait duré encore et encore au point qu’Elizabeth avait fini par se rendre compte, avant moi, que nous étions les derniers.

-En effet, il est sans doute temps qu’on rentre.

Nous avions payé et je m’étais levé prenant Elizabeth par la main afin de rejoindre ma voiture pour finir la soirée et la nuit chez moi.

@ Billy Lighter