Grant avait fermé l’œil à peine Jordan avait démarré la voiture et j’étais prête à parier qu’il dormait à poings fermés avant même que nous quittions le stationnement. J’étais moi aussi épuisée, mais agréablement épuisée. Nous avions passé une super journée et même les petites contrariétés mal canalisées de Grant n’avait pas assombri ma journée. Au contraire, j’avais appris à le connaitre au travers de tout ce que nous avions vécu aujourd’hui et sans vouloir paraître trop sûr de moi, je pensais pouvoir affirmer que le courant avait bien passé entre lui et moi.

Jordan m’avait proposé de passer la nuit chez lui et, sans hésiter, j’avais accepté. Avoir su qu’une si belle relation pouvait débouler d’un petit café, j’aurais pris cette décision bien avant !

Tout le long du trajet en voiture, je n’avais fait que le regarder, amoureusement, ma main sur la sienne quand il n’avait pas besoin de passer les vitesses. J’avais, à un moment levé ma main pour passer mon pouce sur le coin de sa lèvre.

- Tu as du sucre, juste là !

Et c’était probablement ma faute !

Je m’étais gavée de bonbons et de barbe à papa et de pommes roulées dans le caramel salé et tout ça tout en embrassant Jordan qui avait eu sa dose de sucre par la bande. J’allais lui demander un grand, très grande verre d’eau lorsque nous serions chez lui. Ça n’allait pas faire de tort à mon organisme et puis si je voulais faire baisser un peu l’excitation provoqué par tout ce sucre pour réussir à dormir cette nuit.

J’aidais Jordan à extirper Grant de la voiture, du moins, je pris le pistolet à billes que je lui avais gagné par miracle et les sachets de popcorn et des différents jujubes qu’il avait ramener de sa journée au parc d’attraction. Je coinçais Elliot le dragon sous mon bras et je suivis Jordan jusqu’à l’intérieur de sa demeure. Je ne saurais même pas dire si Grant a eu conscience de quoi que ce soit quand je lui enlevais ses chaussures, non plus quand Jordan lui retira sa veste.

Je m’installais au salon pendant que Jordan allait mettre Grant au lit. C’était très bien comme maison, je veux dire, Jordan tenait bien sa maison et elle était confortable. Je pris un coussin qui était posé sur le divan et suivis du regard Jordan qui revenait de la chambre de Grant.

- Alors ? Le grand conquérant à abdiqué pour a nuit ? , murmurais-je.

Jordan s’installa à mes côtés et je n’attendis pas son invitation pour me rapprocher, assez pour pouvoir l’enlacer et l’embrasser. Tout me semblait tellement naturel entre lui et moi, tout était facile. Notre histoire devait être inscrite dans les astres pour que je me sente aussi bien dans ses bras.

Il fallait quand même que je brise un tout petit peu ce moment de pure tendresse pour lui parler de ma rencontre de ce matin. Je ne voulais absolument pas avancer dans une relation où il y aura des cachoteries. Je ne me sentais pas coupable, parce que je n’avais rien provoqué, c’est Ward qui s’est invité à ma table et m’a coupé l’appétit.

- Tu sais, plus tôt aujourd’hui, quand j’ai dit que je n’avais pas mangé mon déjeuner que j’avais pourtant commandé ? Je me sens un peu bête, Jordan. Je ne vous ai pas dit la vérité, parce que je ne voulais pas créer un froid dans la journée et aussi, j’ai jugé que ce n’était pas nécessaire d’en parler devant Grant.

Je tournais autour du pot, je ne pouvais pas faire ça toute la nuit, ça finirait par ressembler à un tour dans le Zipper.

- Ward s’est invité à ma table. Il voulait que je passe un message à Finan Quinn. Je me suis sentie mal de me retrouver en face de lui parce que je tiens vraiment à tenir ma promesse, c’est pour cela que je n’ai pas mangé… Je suis partie en lui laissant mon déjeuner.

@ Billy Lighter

J’étais ravi ! Nell avait accepté ma proposition de passer la nuit à la maison et Grant s’était endormi dès que nous avions quitté notre place de parking au parc d’attraction. Pendant le trajet, même si nous restions silencieux pour ne pas réveiller le petit, Nell avait plein de petits gestes amoureux pour moi, comme pose sa main sur la mienne quand je ne changeais pas de vitesse ou encore essuyer du sucre que j’avais au coin des lèvres, ce qui me fit sourire.

Je quittai la route des yeux juste deux secondes, pour voir un tas d’étoiles dans son regard… Je les avais déjà vues, à plusieurs reprises, bien avant que ne commence notre relation, pendant les missions d’escorte. Mais je n’avais pas voulu me faire des films… Ce n’était que quand elle était venue m’amener un café en pleine nuit que j’avais compris qu’elle voulait une relation avec moi… Ce que je voulais aussi, au-delà du travail, au-delà d’une amitié complice.

J’étais d’autant plus content qu’elle soit là pour décharger la voiture ! Je pris Grant tout mou dans mes bras… Et putain qu’est-ce qu’il était lourd ! Nell, elle, se chargea des lots gagnés aux jeux d’adresse et du reste des bonbons et autres sucreries… Et je la fis entrer dans mon humble demeure…

-Ça paye pas de mine et je n’ai pas les moyens pour une femme de ménage, mais on y est bien.

J’emmenai Grant jusqu’à l’ancienne chambre de Duncan et Nell lui enleva ses chaussures pendant que je lui enlevai sa veste. Je dis à Nell que c’était bon, qu’elle pouvait aller m’attendre au salon, que je n’en avais pas pour longtemps.

Je laissai Grant en t-shirt et en slip et le glissai dans son lit… Je passai une main protectrice dans ses cheveux puis m’éclipsai en silence.

Je rejoignis Nell dans le salon, en passant avant par la cuisine où je lui servis un grand verre d’eau.

Je le lui tendis avant de m’asseoir…

-Tiens, ça va te faire du bien… Et ouais, Grant a passé une bonne journée, en majorité grâce à toi.

Je lui souris et elle s’approcha de moi, m’embrassa… Un baiser que je lui rendis au centuple. Elle avait encore les lèvres toutes sucrées, délicieuses. Je la caressai par-dessus ses vêtements, mais mes caresses étaient avides et montraient bien que j’en voulais plus… Nous ne sortions ensemble que depuis hier, mais nous nous connaissions depuis bien plus longtemps que ça.

Et puis, nous étions adultes…

Seulement, quand le baiser se brisa, Nell affirma avoir quelque chose à dire, qu’elle avait menti sur quelque chose…

-Je t’écoute.

J’avais dit ça avec douceur pour ne pas l’effaroucher, sans cesser mes caresses mais qui se faisaient plus distraites alors que je l’écoutais me raconter pourquoi elle avait délaissé son petit déjeuner ce matin même.

Ward.

La raison, c’était Ward…

Je me pris une cigarette que j’allumais. Je détestais Ward Fleming parce qu’il était insaisissable…. Un peu comme Quinn d’ailleurs, ils ne laissaient pas de trace derrière eux, même si je pensais que Ward était un psychopathe alors que Quinn, lui, n’était qu’un orphelin qui avait suivi une voie toute tracée pour un gamin qui avait vécu la vie qu’il avait vécue…

Même si ça ne le pardonnait pas plus… Mais Quinn n’était pas un psychopathe… Alors que Ward.

J’embrassai Nell sur le front.

-Hey… Tu peux tout me dire. Tu n’en peux rien si Ward est venu à ta table… Qu’est-ce qu’il voulait faire passer comme message à Quinn ?

Je fronçai les sourcils et tirai sur ma clope avant de taper la cendre dans le cendrier… A l’hôpital, Quinn m’avait dit que Ward n’était plus un Los Diablos… Et Ward lui-même avait affirmé être indépendant sans plus de précisions.

-Ça a un rapport avec ce qui s’est passé à l’hôpital ? Il va y avoir un règlement de compte ? Si oui, Nell, il faut que tu me dises tout ce que tu sais ! Parce qu’il faut qu’on empêche ça !

@ Billy Lighter

La maison de Jordan était très bien.  Il disait qu’elle ne payait pas de mine et qu’il n’avait pas les moyens de payer une femme de ménage mais l’important était, comme il le mentionnait, qu’ils y étaient très bien. Au premier coup d’œil, je partageais son avis, je la trouvais très bien moi cette demeure ! Nous n’avons pas tous besoin d’un palace pour être confortable, dans la vie.

Je le laissais coucher Grant et m’installais au salon pour l’attendre, pas très longtemps, il me rejoignit rapidement avec un verre d’eau que je vidais de quelques grandes gorgées. Jordan me répondit que Grant avait passé une excellente journée en partie grâce à moi et ça me fit sourire de fierté. Je l’aimais bien déjà, Grant.

- J’ai passé une excellente journée en votre compagnie à tous les deux. Puis je comprends mieux tes tempes légèrement blanchies, maintenant !

C’était une taquinerie. Grant avait un bon caractère et la cohabitation ne devait pas être évidente tous les jours mais Jordan montrait qu’il avait la situation bien en main, en tous les cas, moi je trouvais qu’il s’en sortait très bien et qu’ils avaient une relation de parent-enfant bien établie.

Ensuite on s’embrassa.

Plusieurs longs baisers passionnés et même, des caresses de moins en moins chastes qui ne laissaient aucun doute sur ce dont nous avions envie tous les deux mais avant, je devais absolument soulager ma conscience et lui parler de ma rencontre avec Ward. Je ne me sentais pas bien de garder cela pour moi. Je me lançais donc et déballais mon sac et je fus rapidement rassuré lorsque Jordan m’embrassa sur le front quand j’eu terminé.

- Je sais que je peux tout te dire mais je ne pouvais pas t’avouer ça devant Grant. Je ne voulais pas mêler les choses, non plus.

Nous étions là pour passer une super journée tous les trois. Parler de son père devant le petit et vu l’opinion qu’il a de lui, ça n’aurait rien fait de plus que d’assombrir l’ambiance.

- Il voulait que je demande à Finan de se rendre chez Ward, seul et non armé, parce que Sky avait besoin de lui parler. J’ai refusé de transmettre l’invitation telle quelle à Finan. J’ai proposé une rencontre dans un lieu public.

Je savais que ma rencontre avec Ward inquiéterait Jordan, non pas parce qu’il craignait pour moi, mais parce que cela pouvait signifier plein de choses avec les gangs qui prennent l’Eastside pour leur terrain de jeu.

- Je crois oui que c’est vraiment pour ce qui s’est passé avec Sky et la mort de son bébé. Je sais que Finan et Sky étaient très près à une époque et ça devait compter pour elle de le revoir. Normalement, ça aura lieu demain matin au Canter’s.

Je n’avais pas d’autres détails parce que Finan ne m’avait pas confirmé sa réponse. J’avais préféré laisser Ward et Sky se débrouiller avec la suite. Si Finan se présentait au rendez-vous tant mieux pour eux, s’il ne le faisait pas, ils n’auraient qu’à retourner chez eux et en déduire que Finan n’a pas envie de les voir ce qui était son droit le plus strict.

- Je n’ai aucune autre information, je suis désolée. Tu vas faire surveiller le restaurant ?

Parce que je me doutais qu’il ne fournirait pas une escorte policière à Finan mais peut-être que de placer quelques policiers en civiles ici et là dans le Canter’s Deli, ce serait une idée pour entendre ce qu’ils avaient à se dire.

- Je suis désolée… J’aurais dû te dire tout ça plus tôt.

Je baissais la tête un peu déçue de mon comportement. Quand Ward apparaissait dans ma vie, c’était comme si ensuite, je ne pouvais que prendre de mauvaises décisions.

@ Billy Lighter

Je rigolai quand Nell, confortablement installée sur le divan, tout contre moi, dit qu’elle avait passé une excellente journée et qu’elle comprenait mieux les quelques rares cheveux blancs sur mes tempes.

-Grant est un gentil garçon, mais méfiant… Et il faut canaliser son énergie. C’est pour ça que je l’ai inscrit à la boxe… En espérant qu’il s’en serve bien.

Pas pour faire du mal aux autres gamins de l’école.

Puis, on commença à s’embrasser, des baisers de plus en plus avides, comme nos caresses. Mais avant d’aller plus loin, Nell me retint… Elle avait quelque chose à m’avouer qu’elle ne voulait pas dire devant Grant. Et pour cause… le matin même, elle avait rencontré le père du petit qui s’était invité à sa table. Le monde est décidément très petit.

Je soupirai…

Que faire de cette information… est-ce que c’était important au vu de comment ça chauffait dans l’Eastside ? Est-ce que ce qui allait se passer demain au Canter’s Deli allait être dangereux pour les autres clients du restaurant ? Mais c’était Sky qui voulait voir Quinn, pas Ward… mais aucun doute que le gangster serait là, tout près… Peut-être même serait-il avec Sky pour rencontrer Quinn…

Je mordis ma lèvre inférieure et ça n’avait rien de sensuel, même si je continuais, alors que je réfléchissais, à caresser distraitement le bas du dos de Nell.

-Tu as eu raison, je crois, de les faire se rencontrer dans un endroit public…

Ou… peut-être pas… On était pas sur une fusillade, entre gangs rivaux. D’ailleurs, je ne savais même plus à quel camp appartenait Ward… ça voulait dire quoi, être « indépendant » ?

Nell, elle, pensait que ça avait à voir avec la mort du bébé de Sky. Qu’elle et Finan étaient très proches à une époque… Décidément, la babysitter de Grant n’en ratait pas une… mais je supposais que c’était comme ça quand on grandissait dans l’Eastside… Je ne pouvais pas juger, j’avais grandi dans le Nevada, presque en plein désert, en zone rurale.

La rencontre allait avoir lieu demain au Canter’s… Et Nell me demanda si j’allais faire surveiller le restaurant… Je soupirai alors qu’elle me dit qu’elle aurait du me dire ça plus tôt.

-Non, tu as bien fait de ne pas en parler devant Grant.

Je lui volai un baiser.

-Quant à faire surveiller le restaurant… Ce n’est pas à moi de prendre ce genre de décision. Je suis tout en bas de l’échelle dans la hiérarchie… Mais si tu me donnes deux minutes pour passer un coup de fil, je vais tenter le coup… Peut-être qu’on aura de quoi prendre Ward…

Je pinçai les lèvres.

-Et Quinn aussi… Ce qui serait dommage… Il devrait tout abandonner pour la musique… Il est très doué. Je ne voudrais pas ruiner sa carrière mais il a lui aussi fait des choses illégales… Peut-être même tué des gens dans des règlements de compte.

Je me relevai du canapé.

-Je passe un coup de fil et je reviens… Ne t’enfuis pas.

Je me rendis jusqu’à la cuisine où je décrochai le téléphone mural pour aviser mon commissaire des informations que j’avais eues, sans citer Nell.

Il accepta de faire surveiller le restaurant, à la fois pour voir si on pouvait apprendre quelque chose qui nous permettrait d’arrêter l’un ou l’autre des deux hommes, voir les deux, mais surtout, pour pouvoir intervenir au cas où ça tournerait mal.

Je revins près de Nell.

-Voilà… On va faire surveiller le restaurant… tant pour la sécurité des autres clients que pour voir si on peut en apprendre plus… Mais là-dessus, j’ai des doutes : ce n’est pas leur premier rodéo… Celle qui pourrait trahir quelque chose, c’est Sky.

Je me blottis plus près de Nell et lui souris.

-Et si on oubliait les gangs jusqu’à demain ? Rappelle-moi là où on en était…

@ Billy Lighter

Cela me fit un bien immense que d’avouer la vérité au sujet de mon déjeuner avorté de ce matin. Je me sentais bien mieux, maintenant que la vérité était sur la table. C’était beaucoup plus facile de vivre sans trainer de tel poids inutiles sur ses épaules et surtout, avec ma relation toute nouvelle avec Jordan, je ne voulais pas de mensonges. Je voulais que ce soit tout simple et léger et non pas rempli de regrets comme ce le fut avec Finan ou bien de mauvaises surprises comme ce le fut avec Ward.

- Ward n’aurait pas lâché l’affaire si je n’avais pas proposé un compromis. C’est pour cela qu’un endroit public m’avait semblé une meilleure option.

Quoi que je lusse dans le regard de Jordan que, si oui ça demeurait une bonne option, on ne pouvait jurer de rien quand deux membres de gangs opposés se rencontraient. Cependant, ce n’était pas vraiment le cas, puisque c’était la femme de Ward qui voulait rencontrer Finan.

Il me rassura en me disant qu’effectivement, j’avais bien fait de ne pas en parler devant Grant. J’avais vu à l’hôpital comment il avait réagi à l’évocation de son père. Je ne tenais pas non plus à lui exposer une nouvelle fois que son père pouvait roder autour de lui et bien plus proche qu’il le croyait et ce, bien malgré moi. Il devait encore accepter qu’il fût marié à ’’sa’’ Sky.

Je demandais à Jordan s’il avait l’intention de faire surveiller le restaurant mais la décision ne lui appartenait pas. Il me demanda de bien vouloir l’excuser le temps qu’il passe un coup de fil à son commissaire pour donner l’information. Cela pourrait permettre de coincer Ward et… Finan. Je baissais un peu les yeux, coupable et triste pour mon ami mais… Il devait bien se douter que de mener une double vie comme il le faisait ne pourrait plus durer bien longtemps encore.

- Je n’ai pas l’intention de fuir, lui répondis-je en rigolant.

De toute façon, Jordan ne me laissa pas très longtemps. Juste assez pour que l’étreinte de ses bras autour de mon corps me manque.

- C’est une bonne chose. Au moins vous aurez un visuel et qui sait si, comme tu dis, Sky ne trahira pas l’un ou l’autre avec ses paroles.

Ce ne devais pas être simple que de placer des policiers incognito, ce genre d’opération devait être délicate et menée de manière qu’ils puissent recueillir des informations et protéger les civiles.

- Je crois que nous en étions là…

Nous pouvions laisser les gangs là où ils étaient et reprendre là où mes aveux nous avaient coupés. Je vinsse m’installer sur les cuisses de Jordan, face à lui et je repris nos baisers avec la même passion qu’un peu plus tôt. Je me laissais même aller à le caresser sous son t-shirt, et pour finir par le lui retirer. C’était la première fois que je le voyais torse nu, j’avais l’habitude de le voir en uniforme et plus rarement en civile comme ce fut le cas aujourd’hui.  J’assumais mes caresses bien qu’elles fussent un rien timide. Je ne voulais rien brusquer et prendre tout mon temps.

Ensuite, ce fut moi qui retirais mon t-shirt, me retrouvant en soutien-gorge. Je le regardais dans les yeux, un rien à bout de souffle de tous ces baisers échangés. Je passais ma main dans ses cheveux délicatement puis mes doigts glissèrent le long de sa ligne de mâchoire.

- Ce serait plus sage de continuer dans ta chambre ?

Je ne pourrais pas totalement m’abandonner en sachant que Grant pourrait peut-être sortir de sa chambre pour venir se chercher un verre d’eau ou peu importe. Je préférais que Jordan me fasse découvrir sa chambre. J’ouvris mes cuisses pour appuyer mes genoux de chaque côté de ses hanches et m’accrochais à son cou en rigolant.

- Allez Monsieur muscle, tu me portes ? , lui demandais-je en déposant un baiser sur le bout de son nez.

@ Billy Lighter

Nell avait bien fait de proposer à Ward que Sky rencontre Finan dans un endroit public. En espérant que ça ne finisse pas en tuerie… mais j’en doutais… Malgré tout, ça restait inquiétant…

Et une occasion pour nous, policiers, de faire le plein d’information.

C’est pour ça que j’abandonnai Nell quelques minutes, le temps d’aller passer un coup de fil à mon commissaire pour lui faire part de ce que j’avais appris. Nell me promit qu’elle n’avait pas l’intention de s’enfuir et ça me fit sourire.

Une opération fut donc planifiée pour le lendemain. Je n’aurais pas cru pouvoir convaincre mon commissaire aussi facilement, mais les tensions qui régnaient dans l’Eastside pour le moment avait du suffire à le convaincre… Même si ce que m’avait donné Nell était bien maigre.

Je la rejoignis, lui demandant où nous en étions et mes yeux lui demandaient de reprendre là où on en était.

On s’embrassa donc, encore et encore, de plus en plus sensuellement, avec de plus en plus d’appétit. Je gémis quand je sentis les mains de Nell sous mon t-shirt et cessai de l’embrasser, le souffle court, le temps qu’elle m’en débarrasse. Je recommençai jusqu’à ce qu’elle enlève son propre t-shirt.

Je l’embrassai à la naissance de ses seins puis la regardai dans les yeux, me mordant la lèvre inférieure. Mon désir se faisait déjà sentir dans mon jeans trop étroit. Je l’embrassai encore là où ses seins prisonniers de son soutien-gorge bombaient un peu, avant qu’elle ne me demande si ce ne serait pas plus sage d’aller continuer dans ma chambre.

Je rigolai.

-Ouais, ça vaut mieux… Batman est une créature nocturne alors ouais…

Je n’avais pas vraiment envie que Grant nous surprenne parce qu’il avait entendu du bruit ou quelque chose du genre. On serait mieux dans ma chambre.

Alors Nell se cramponna à moi en rigolant.

-Ok ! Accroche-toi bien.

Je la serrai contre moi et me levai, l’embarquant en souriant quand elle m’embrassa sur le nez. Elle était légère, Nell, comme une plume et douce aussi…

Je la portai jusque dans ma chambre où je l’allongeai doucement sur le lit avant de me place au-dessus d’elle pour l’embrasser avant de descendre un peu pour lui enlever son pantalon. Elle se retrouva en sous-vêtements et je pus constater qu’elle devait avoir sorti ses plus beaux dessous, bien qu’ils restaient simples, pour l’occasion.

En tout cas, elle était belle, Nell… Ce n’était pas pour rien que ça rimait.

Je me mis à genoux, au-dessus d’elle, et détachai doucement mon jeans, la laissant découvrir mon boxer qui ne cachait pas combien j’avais envie d’elle. J’envoyai valser mon jeans, me retrouvant seulement vêtu de mon boxer et m’allongeai doucement sur Nell. Je l’embrassai et passai une main entre nous pour la caresser… D’abord par-dessus sa culotte toute mouillée, puis dessous, découvrant son clitoris gonflé et sensible… Le souffle court, en murmurant, je lui demandai :

-Ça va ? Tu aimes ça ?

@ Billy Lighter

Jordan m’avait rassuré sur le choix que j’avais fait plus tôt aujourd’hui en ne révélant pas devant Grant que c’était à cause de son père si je n’avais pas été en mesure de déjeuner.  Ensuite, en discutant, il décida de passer un coup de fil à son commissaire pour lui donner les informations que je venais de lui transmettre. La suite leur appartenait, j’avais ça de moins sur ma conscience et je m’en portais maintenant très bien !

Nous pouvions donc, Jordan et moi, reprendre là où nous avions interrompus le temps de ma confession. Je m’installais sans attendre sur ses cuisses et l’embrassais à en perdre le souffle et mon t-shirt. Je ne réalisais que pendant une brève pause entre deux baisers que nous étions toujours au salon et que Grant pouvait se lever à n’importe quel moment ce qui serait à la fois très gênant et embêtant.

Je proposais donc à Jordan de m’amener à sa chambre et je m’accrochais à lui pour qu’il me porte. C’était romantique à souhait, j’en avais le cœur tout léger et heureux. Je ne pu m’empêcher de l’embrasser pendant le court trajet, jusqu’à ce qu’il me dépose sur son lit et me débarrasse de mon jeans. Je n’étais pas nerveuse, tout simplement amoureuse et incroyablement impatiente de vivre ce moment précieux n’appartenant qu’à nous.

Ensuite, je l’aidais à se défaire de son jeans, j’effleurais sa peau du bout des doigts et c’était moi qui frissonnais de plaisir et qui me mordillais la lèvre inférieure.  Délicatement, je pris son visage entre mes mains et l’amenais à moi pour reprendre nos baisers alors qu’il découvrait une région de mon corps qui implorait son lot d’attention. Il y avait longtemps que je ne m’étais pas autant sentis bien et c’était Jordan qui avait tout le bénéfice d’en jouir… dans tous les sens du terme.

- Oui, oh oui ! Continu !

J’appréciais cette délicatesse qu’il avait de me caresser doucement et de se soucier de comment je pouvais me sentir. Puis le fait que je ne ressente absolument aucune appréhension me permettais de croire que c’était le bon, que j’avais trouvé l’homme qui serait à mes côtés pour très longtemps, j’espérais, jusqu’au bout !

Je passais une main derrière mon dos pour défaire les agrafes de mon soutien-gorge et le retirer avant d’amener mes mains sur les hanches de Jordan et de faire glisser son boxer vers le bas. Tous mes gestes étaient lents et doux, je ne voulais absolument rien brusquer et savourer toutes les caresses que nous avions l’un pour l’autre et les imprimer dans nos têtes. Je cambrais cependant brusquement des hanches parce qu’il allait me mener à l’orgasme avant même que je n’ai pu le caresser.

- Oh, Jordan !

Je me défis de son étreinte en roulant sur le lit et je le regardais, un sourire immense sur mes lèvres puis je lui fis signe de me rejoindre alors que je faisais glisser ma culotte le long de mes jambes et qu’une fois qu’elle fut enroulée autour d’une seule de mes chevilles, je la fis voler au loin d’un mouvement de pied. J’ouvris mes bras pour attirer Jordan contre moi et l’enlacer de mes bras et de mes jambes.

- Tu me fais voir pleins de belles étoiles ! J’ai l’impression de flotter !

J’osais le caresser, d’initier les premiers contacts entre nos sexes respectifs. Je le lubrifiais à mon contact et le sentais tressaillir d’impatience et de plaisir dans ma main mais le laissais maître de choisir quand le moment serait venu de nous unir.

@ Billy Lighter

Une fois dans ma chambre et alors que je la caressais doucement, je regardais son visage se laisser envahir par le plaisir, ce qui ne m’empêcha pas de lui demander si ça allait… ça faisait un petit temps maintenant que je n’avais plus eu de relations sexuelles avec quelqu’un et j’avais un peu peur d’être rouillé, d’aller trop vite ou trop lentement…

Mais apparemment, vu comment réagissait Nell et son excitation que je sentais sous mes doigts, je n’avais pas perdu la main.

Ça doit être comme le vélo, ça ne s’oublie pas.

Elle me débarrassa de mon jeans qui vola à travers la pièce et pris mon visage entre ses mains pour un baiser à couper le souffle. Elle était douce dans tous ses mouvements, ce qui faisait que nos peaux se touchaient sensuellement, augmentant la pression dans mon bas ventre, mon sexe avide d’elle encore prisonnier de mon boxer.

J’appuyais et tournais autour du petit bouton si sensible et humide entre ses cuisses et elle gémit fort, m’implorant de continuer. Et c’est ce que je fis.

Jusqu’à ce qu’elle se cambre en gémissant mon nom. Mon dieu comme j’adorais ça ! Comme ça faisait longtemps que je n’avais pas eu entre les mains une femme aussi affamée de moi. Elle était proche de l’orgasme et se déroba à mes caresses. Dans l’aventure, j’avais perdu mon boxer et mon sexe la cherchait…

Elle envoya valser sa petite culotte, le seul vêtement qui lui restait, avant de me prendre dans ses bras. Je courbai l’échine pour aller sucer ses tétons durcis par le plaisir, ma langue tournant autour. Et je grognais de plaisir car plus bas, nos corps se découvraient plus intimement, son sexe embrassant le mien et le lubrifiant avec allégresse.

-Hann Nell…

Je grognai avant de retourner à l’exploration de ses seins et plus je les léchais, plus elle était mouillée au niveau de nos sexes.

Alors doucement, d’un langoureux mouvement des hanches, je la pénétrai, y allant vraiment doucement pour qu’elle sente chaque frisson qui me faisait trembler un peu, chaque nervure de mon sexe dur et long…

Jusqu’à ce que je sois bien profondément en elle. Alors, je la regardai dans les yeux.

-Je t’aime, Nell.

Puis j’entamai un lent mouvement de va et viens, le souffle court, ce qui ne m’empêchait pas de l’embrasser. Je voulais qu'elle sente toutes les veines palpitantes de mon sexe en elle. Ses petits seins caressaient mon torse au rythme de nos mouvements.

-Ça va toujours ?

Et comme pour la provoquer un peu, avec le sourire, je lui donnai un coup de bassin un peu plus sec qui me fit gémir.

-Mmm c’est bon.

@ Billy Lighter

Jordan et moi avions rapidement laissé les Los Diablos derrière nous pour nous concentrer sur quelque chose de beaucoup plus intime et intéressant. C’est dans sa chambre que nous étions allés, c’était beaucoup plus sage avec la relève de Batman qui dormait dans sa chambre.

Nos corps s’appelaient intensément, nous ne pouvions pas le nier, de toute façon, cela aurait été impossible car si moi je pouvais voir l’effet que je faisais à Jordan, lui, pouvait sentir mon excitation au bout de ses doigts. C’était tellement bon et, peut-être parce qu’il y avait un moment que je n’avais rien fait avec personne, il m’amena rapidement près de l’orgasme et je dû me défaire de son étreinte et rouler un peu plus loin sur le lit pour éviter un dénouement trop précoce.

Ce petit répit nous permis tout simplement ne nous débarrasser de ce qui nous restais de vêtement puis Jordan revînt au-dessus de moi et nos sexes se trouvèrent et s’embrassèrent aussi sensuellement que nos bouches affamées. Je lui caressais le dos, je lui empoignais les fesses, je profitais des caresses de son sexe contre le miens et je gémissais de plaisir. Puis, Jordan me pénétra, tout doucement, ce fut l’extase au premier coup de bassin.

Tout était parfait, les baisers comme les caresses.

Jordan était à l’écoute de mon corps et de mes désirs. J’aimais cette façon toute délicate qu’il avait de m’embrasser les seins. Ça me chatouillait jusqu’à l’âme, et je ne pouvais m’empêcher de rigoler doucement en le regardant amoureusement. Mes mains parcouraient tantôt son dos, tantôt se perdaient dans ses cheveux. Je voulais lui rendre autant de dévotion qu’il m’en accordait.

Mon cœur manqua presque un battement quand il m’avoua candidement m’aimer, et je l’aimais, moi aussi !

- Je t’aime aussi, Jordan !

Ce n’était pas un amour né d’un coup de tête. J’avais longtemps eu Jordan dans la tête et dans le cœur sans m’en rendre compte puis, quand un soir au retour d’une mission d’accompagnement qu’il avait fait avec moi, il avait tout bêtement posé sa main sur mon épaule, ça avait été le déclic. Il m’avait fallu bien du courage pour oser le lui avouer, autour d’un café.

Jordan me demanda si ça allait toujours et je lui répondis d’un baiser enflammé, d’abord.

- Oh oui ! Ouiiiiii ! Ahaaaan ! Oui !

Je plaquais ma main sur mes yeux en rigolant, un peu confuse de la façon dont je venais de lui répondre mais, dévoré par la jouissance, il m’était impossible de lui répondre autrement qu’en gémissant. J’osais le regarder dans les yeux et m’accrochais à ses biceps alors qu’il donna plus brusquement du bassin ce qui me fit me cambrer et en redemander.

Encore.

Et encore !

Jusqu’à ce que nous ne puissions plus tenir, ni lui ni moi et que la passion s’empara de nous et nous propulsa dans les plus hautes sphères du plaisir. Je me retenue de crier son nom, sachant très bien qu’il n’en faudrait peut-être pas beaucoup pour réveiller Grant et que rien ne serait le plus m’embarrasser que de le voir entrer dans la chambre en ce demandant ce qui pouvait me faire hurler de la sorte.

- Jordan! Ahaaaan ! Oh!

Mes cheveux collaient à mes épaules et dans mon cou et mon front était tout en sueur quand je passais ma main dessus pour balayer les mèches de mes cheveux qui elles, avaient voler sur mon visage. J’ouvris mes jambes pour mieux les refermer sous les fesses de Jordan tout comme mes bras se croisaient dans son dos.

Je ne voulais plus jamais quitter ses bras !

@ Billy Lighter

Nous nous faisions l’amour comme si c’était la dernière fois. Et pourtant, ce n’était que la première. Et c’était bon ! C’était bon de sentir que je pouvais procurer autant de plaisir à une femme, que je pouvais la choyer par des caresses et des baisers.  

Ses petits seins pointaient vers moi et m’appelaient et je ne résistai pas à y goûter. Cela devenait intense ! Je pénétrai ma compagne, lui avouai que je l’aimais et lui donnai tout ce que j’avais, faisant un peu grincer le lit tandis que Nell essayait de retenir au possible ses gémissements, de s’empêcher de crier, probablement pour ne pas réveiller Grant.

Et c’était vrai que ça aurait été embarrassant à expliquer à Grant. Même si j’imaginai que le petit était assez grand pour ne pas avoir besoin d’un dessin.

L’orgasme se déversa sur nous comme une vague, Nell accrochée à moi comme si sa vie en dépendait. Je donnais des coups de bassin plus forts qui allèrent percuter profondément en elle. Je l’embrassai avec ferveur et passion.

Puis, mon souffle se coupa alors que l’orgasme me prenait par surprise et que je vins en Nell. Elle aussi était en train de jouir… Je pouvais le voir sur son visage, à ses gémissements qu’elle retenait et aux muscles de son vagin qui retenaient étroitement prisonnier mon sexe encore dur.

A bout de souffle, je me laissai aller sur elle, l’enlaçai de mes bras qui, l’instant d’avant, me soutenaient au-dessus d’elle.

J’éparpillai de petits baisers sur son visage, son cou et ses épaules, tout en reprenant mon souffle…

Et je souriais…

Parce que mon « Je t’aime » avait eu un écho… Un écho qui avait la voix de Nell.

Nous étions en sueur, mais heureux. Je pouvais voir sur le visage de Nell qu’elle ne regrettait rien. Et ça devait se voir sur le mien que j’étais comblé…. Même si j’avais une pointe d’appréhension en pensant à mes précédentes relations qui avaient été bien loin de se finir bien : Roxxy s’était suicidée dans ma baignoire et Alexie m’avait quitté pour « d’autres projets »…

Mais je sentais qu’avec Nell, ce serait différent. Elle était gentille, Nell… L’ange gardien de l’Eastside comme j’aimais l’appeler en moi-même pendant nos missions d’escorte…

Elle ne voulait que le bien d’autrui… Donc, elle ne pouvait pas me faire de mal.

Que du contraire.

Je l’enlaçai puis nous fit rouler sur le lit pour qu’elle se retrouve sur moi. Puis je tendis le bras vers la table de nuit pour atteindre mes cigarette et en allumai une avant que mes mains ne retrouvent les cuisses de Nell que je caressai sensuellement…

-On ne se quitte plus, hein ? Viens habiter ici… S’il te plait…

J’étais sûr que l’idée plairait à Grant.

@ Billy Lighter

Entre Jordan et moi, le courant passait le plus naturellement du monde et ce, bien avant notre premier baiser échanger dans sa voiture. C’est dommage que cela ait prit autant de temps pour que nous en prenions conscience. Le temps n’était cependant pas aux regrets puisque nous reprenions le temps perdu en se faisant l’amour, tout en douceur et tout en passion.

C’était parfait jusque dans les moindres détails.

Les caresses, les baisers, les regards complices échangés entre deux soupires. Je ne me sentais pas brusquer, c’était comme si Jordan connaissait déjà mon corps par cœur, qu’il savait ou s’attarder pour m’offrir les plus délicieux frissons. M’abandonner entre ses mains était facile et sécurisant.

Je peinais à contenir mes gémissements, surtout au moment de l’orgasme où je perdis tout contrôle sur mon corps. Je soupirais à Jordan que je l’aimais, et c’était bon de savoir être aimé en retour. Pour rien au monde, je voulais quitter ces bras. J’y étais si bien, entouré de son amour, à entendre son cœur battre contre le mien. Puis comme s’il lisait dans mes pensées, Jordan nous fit rouler sur le lit et je me retrouvais au-dessus de lui. Il s’alluma une cigarette et moi, je posais ma tête sur son torse et du bout de mon index, je dessinais sur son bras des lignes abstraites.

La journée avait été épuisante mais d’agréable façon. Je sentais la fatigue m’envahir et mes paupières devenir lourdes. Mon corps se détendait de toutes les sensations qu’il venait d’encaisser tout en continuant de flotter au nirvana.

Puis, j’ouvris mes yeux bien grands et je soulevais la tête pour regarder Jordan. Je devais avoir la tête du clown qui sort de sa boîte à surprise.

- Que je vienne habiter ici ?

Les battements de mon cœur s’étaient considérablement accélérés. Mon sourire trahissait certainement l’effet de surprise qu’il venait de me faire avec sa proposition mais certainement aussi la réponse que j’allais lui offrir.

- Tu crois qu’on peut déjà aller chercher beaucoup de mes choses demain matin ?

Bien sûr que j’acceptais ! J’étais amoureuse de Jordan par-dessus la tête et je nous pensais tous les deux rendus à un point dans notre vie où nous avions besoin de plus que de s’aimer à mi-temps. Je me voyais déjà repasser ses chemises d’uniforme et de lui écrire des petits mots que je glisserais dans son lunchbox. Puis il n’y avait pas que ma relation avec Jordan qui me faisait rêver. Je pourrais peut-être apporter quelque chose de bien à Grant, une présence féminine assidue. J’avais vraiment envie de vivre cette vie de famille avec eux !

- Ça fait beaucoup en vingt-quatre heures ! J’attends la semaine prochaine pour te parler de mariage et de bébé?

Je rigolais !

Je savais que Jordan savait aussi que je rigolais !

Nous avions le temps, maintenant que nous venions de consolider notre relation en décidant de vivre ensemble, pour rêver de tout ce qui pourrait nous attendre dans le futur.  Je me recouchais dans les bras de Jordan non sans le couvrir de baisers ici et là sur son torse et son visage.

- On ne se quitte plus, mon amour !

@ Billy Lighter

Après l’amour, le calme revint dans la chambre et on entendit rien hormis nos souffles courts pendant un moment. Malgré tout, je fumais pendant que Nell dessinait des formes abstraites sur mon torse.

Et c’est entre deux bouffées de fumée que je lui demandai de venir vivre avec moi. Ellle sembla toute surprise, relevant son regard vers moi et je lui souris.

-Ouais, tu m’as bien entendu… Que tu viennes vivre ici.

Je sentis clairement son cœur battre plus fort et plus vite contre ma peau… Et moi, j’attendais son verdict. Allait-elle accepter ? J’avais conscience que c’était rapide, mais je n’en pouvais plus d’être seul, surtout avec Grant qui avait grandement besoin d’une figure féminine.

Et sa décision tomba sous la forme d’une question… Et mon sourire s’élargit.

-Conrad a une remorque. Je pourrais lui emprunter. Avec ça, en quelques trajets, tu seras déménagée.

Je l’embrassai, encore et encore, tenant ma cigarette à distance pour ne pas foutre le feu au lit. Elle avait des étoiles plein les yeux et je devais en avoir tout autant.

Et j’éclatai de rire quand elle me demanda si elle attendait une semaine pour parler mariage et bébé.

-Attend au moins deux semaines…

C’était une blague, bien évidemment. Nous avions déjà Grant et allions vivre, en quelque sorte, une drôle de vie de couple, notamment avec mon travail… Parce que si elle s’engageait avec moi, c’était pour me voir partir au travail sans jamais savoir si j’allais revenir.

Mais tout ça, elle le savait déjà. Et ça n’avait pas l’air de la repousser.

J’écrasai ma clope dans le cendrier sur la table de nuit puis enlaçai de nouveau Nell.

Nell qui m’appela « mon amour » disant qu’on ne se quitterait plus.

-J’y compte bien, ma belle.

Et je l’embrassai avec passion.

@ Billy Lighter