J’ai attendu tous les jours pendant vraiment longtemps au centre de tri pour voir Keenan en sortir mais ce n’est jamais arrivé. Il m’avait pourtant dit travailler là, je n’avais pas mal compris. Et on m’avait même presque rit au visage quand j’avais demandé à quelques employés en le décrivant, s’ils avaient quand il travaillait.

J’encaissais mal qu’on se moque de moi, surtout en étant en semi-sevrage de coke. El Lider ne me fournissait pas assez pour ce dont j’avais besoin et ce n’était pas avec l’argent qu’il me donnait que j’arrivais à m’en procurer, voilà pourquoi il était important que je retrouve Keenan parce que lui, il en avait et qu’il voudrait peut-être en partager si on se faisait une petite soirée comme l’autre nuit.

Ça avait été sympa sur la fin !

Il fallait que je me rende à l’évidence que j’étais tomber sur un plus menteur que moi et qu’il ne travaillait pas au centre de tri. Heureusement que je n’attendais pas après un job à cet endroit pou vivre ! El Lider c’était chargé de me trouver un appartement quoi qu’une boite en carton près d’une cheminée aurait été comparable. Je n’avais pas vraiment de meuble, sauf ceux venant avec l’endroit c’est-à-dire un réfrigérateur qui faisait autant de bruit que mon estomac, une cuisinière, un vieux divan défoncé et un lit avec un matelas si mince que je préférais dormir sur le sol plutôt que d’avoir les ressorts imprimés dans le dos.

Je seul avantage que j’y trouvais c’était que je n’avais pas de New Soldados pour venir me mettre la main au cul a n’importe quel moment. Je ne devais pas non plus faire attention de ne pas mettre un pied dans une flaque de vomit au sol, parce qu’une pute aurait fait une overdose roulée dans un coin au sol.

Pour mériter cette nouvelle vie financée par mon ancien mac, j’avais dû tuer une prostituée pour prouver que je n’étais pas qu’une grande gueule. Ça m’avait semblé être comme un jeu sur le moment surtout que j’avais pu coucher avec El Lider et lui prouver que je n’étais pas comme ses hommes le lui disaient. J’avais hérité d’une mission en contrepartie, celle de ruiner la vie de Finan Quinn mais de ce que j’en savais, le type en question s’occupait très bien de ruiner sa vie lui-même, comme un grand garçon.

Ce soir, je trainais au Dizzy Wharol en sirotant un verre que j’avais réussis par me faire payer par un homme fin quarantaine, bedonnant et chauve, qui ne cadrait pas du tout avec l’endroit et d’ailleurs, je ne le voyais plus, il avait dû se rendre compte qu’il était mieux ailleurs qu’ici. J’espérais voir passer ce looser de Finan Quinn ou quelque chose qui serait tout aussi intéressant pour meubler ma soirée.

- Mes prières sont exhaussées, on dirait bien !

Keenan était plus loin dans la salle, avec d’autres personnes, sans importance pour moi, je ne voyais que mon potentiel fournisseur pour la soirée et c’est vers lui que je me dirigeais, mon verre presque vide à la main.

- Alors ? Comment c’était ta journée au centre de tri, Kaven ?

Parce que s’il m’avait mentit pour le centre de tri, il pouvait avoir mentit sur tout le reste, comme je l’avais fait, comme nous le faisons tous, tout le temps.

@ Billy Lighter

Je progressais. J’avais réussi à faire un pas dans la grande famille des Los Diablos. Il m’avait fallu quoi ? Que je parle à Carlos, autour d’une cigarette devant notre immeuble, de mon licenciement du centre de tri, de ces enfoirés, au pouvoir, qui se fichent complètement des gens comme nous, de mes parents qui m’ont coupés les vivres. Carlos comprenait parce que Carlos aussi avait une vie de merde. Carlos, n’avait plus de famille hormis les Los Diablos auquel il était extrêmement loyal. Ses parents étaient morts et il n’avait pas de femmes, ni d’enfants. Il avait juste sa vie de Los Diablos et le salaire de misère qui allait avec. Parce qu’il semblait si fier de gagner autant mais, en réalité, ce que gagnait les Los Diablos n’était pas exceptionnel.

Mais, visiblement, c’était toujours plus que d’avoir un autre boulot de merde dans ce foutu Eastside. Puis, tu avais la famille avec. C’est ce que disait Carlos. Il ne changerait de boulot pour rien au monde et ça, malgré le danger que ça représentait.

Du coup, moi, je lui avais dit qu’il avait de la chance. Qu’il avait des potes pour le soutenir. C’est là qu’il a dit que je pourrais peut-être devenir un Los Diablos. J’ai d’abord joué les sceptique en disant que j’étais Irlandais et que je causais pas au mot d’espagnol mais Carlos a dit que c’était pas un condition pour entrer. Que tu ce qu’il fallait c’était d’être loyal et de bien vendre.

J’ai accepté.

Mais Carlos n’était pas aussi stupide que ça. Il voulait, d’abord, me mettre à l’épreuve. Donc, je devais vendre pour les Los Diablos mais en ayant que mes ordres de Carlos. Pas des gens mieux placés comme Quinn ou Alonso. J’avais accepté ce régime là disant que, l’important au départ, était de gagner des thunes.

Et je savais que si j’écoutais bien Carlos, j’allais finir par être un membre à part entière du gang. C’est là que les choses deviendront intéressantes mais, aussi, délicates.

Donc, pour l’instant, je dealais. Dans l’Eastside uniquement et souvent avec Carlos. Il me tenait à l’œil, il m’évaluait. Je le savais.

Et, ce soir, j’avais déjà tout vendu alors, Carlos et moi on est allé au Dizzy Warhol décompresser un peu. Il avait invité un autre Los Diablos à nous rejoindre. C’était la preuve que Carlos commençait à me faire confiance. Le Los Diablos en question s’appelait Valerio. Il devait avoir environs mon âge et semblait constamment shooté à la coke… Mais je pense que c’était simplement son état normal d’être aussi speedé.

Bref, on s’était installé dans le bar et Valerio arrêtait pas de parlé après que Carlos m’ait présenté. La première chose que Valerio se demanda c’était quel surnom on allait me donner étant donné que « l’Irlandais », c’était déjà pris… J’ai dit que Keenan, c’était très bien comme nom ce qui a fait rigoler Valerio qui me trouvait trop sérieux. Finalement, ils se sont décidé pour m’appeler « Le bébé irlandais »…

Super !

Je les laissais causer tout en gardant une oreille très attentive… J’appris que Valerio était le cousin d’un certain Camillo qui est « mort au combat ». Et j’allais en apprendre plus quand Riley s’amena…

Ouais, Riley. La prostituée que j’avais trouvé à South L.A…. J’avais repensé plusieurs fois à elle depuis. Mais je ne m’attendais pas à la voir ici, ce soir.

Et la première chose qu’elle me demanda c’est si ça allait au centre de tri… Pourquoi commençait-elle par ça ? Peut-être parce qu’elle m’en voulait de ne pas l’avoir rappelé pour lui proposer un job au centre de tri ? Je n’en savais rien alors, je jouai la carte de la nonchalance.

-Keenan… Je m’appelle Keenan. Et ça va mal vu que je me suis fait viré…

Je fixai alors Carlos et Valerio.

-Je vous présente Riley. C’est un prostituée de South L.A.. On a couché ensemble. C’est ça qui nous lie. Riley, je te présente Carlos et Valerio. Ce sont mes potes.

Carlos siffla en regardant la belle plastique de Riley.

-Et ben ! Ils ont de belles prostituées à South L.A. ! C’est qui ton mac ? Parce que j’en connais certain et je peux peut-être avoir des réductions !

Carlos voyait Riley comme une marchandise, apparemment… Mais je ne tiquai pas du tout me contentant de garder mon air nonchalant alors que Valerio, lui, semblait plus subtile que son pote plus âgé.

-Tu veux t’asseoir avec nous ? On te paye un verre !

J’attendais de voir si Riley allait se poser ici. Peut-être qu’elle va nous donné le nom de son mac, cette fois. Ou alors, toute autre information intéressante pour moi.

@ Billy Lighter

Dans la marée humaine réunie au Dizzy ce soir, j’avais aperçu un spécimen qui m’intéressait un petit peu plus que tous les autres. Il était comme une apparition tombée du ciel, les poches pleines de coke ! J’étais certaine qu’il en avait, les types comme lui ne sortent jamais sans ! Alors je marchais au travers les gens, comme Moïse avait ouvert les eaux pour laisser passer son peuple et je me dirigeais droit sur lui.

Cependant, je le saluais en prenant soin de ne pas l’appeler par son prénom, parce que quelque chose me faisait douter qu’il m’ait vraiment dit la vérité. Il ne travaillait pas au centre de tri, personne ne l’y avait jamais vu ! On ne se devait rien mais je ne comprenais pas pourquoi il m’avait mentit là-dessus en disant qu’il parlerait de moi pour un job. J’avais l’habitudes des mecs en couple qui prenaient la peine de préciser que si à tout hasard on se croisait dans la rue ensuite, que je devais faire comme si je ne le connaissais pas parce qu’il ne fallait pas que ça vienne aux oreilles de la copine. Keenan aurait pu faire comme les autres.

Il ne l’avait pas fait et c’était ça qui piquait autant ma curiosité.

- Keenan… Kaven… Ça se ressemble tellement !

Il fit ensuite les présentations à ses potes en prenant soin de préciser que j’étais une prostituée de South L.A. et que c’était ce qui nous liait, et rien de plus hein ! Fallait surtout pas qu’on pense qu’il aurait pu y avoir autre chose qu’une transaction sexuelle entre nous !

- Ex prostituée mais ouais. On a couché ensemble puisqu’il faut le dire !

Je fusillais du regard Carlos et Valerio avant de laisser un sourire s’étirer sur mon visage en me rappelant du Carlos dont il m’avait parlé lors de notre nuit ensemble.

- Carlos ! Attend, tu es LE célèbre Carlos ? Celui qui crois que les putes sont amoureuses de lui quand il les pait pour la baise ? C’est Keenan qui me l’a dit, hein, moi je ne fais que rapporter ses paroles !

Le latino voulait savoir qui était mon mac parce qu’il disait en connaitre mais je lui répondis d’un haussement d’épaule puisque je venais de dire que je ne me prostituais plus alors à quoi bon donner ce genre d’information ?

- Même si tu le connais, tu sais, il ne te fera pas de meilleur prix sur ses filles, alors à quoi bon ?

Je m’installais sur un tabouret acceptant du même coup l’invitation de Valerio qui voulait me payer un verre.

- Pourquoi pas ! Demande un pichet plutôt, j’ai soif !

Je m’étais rapprocher de Valerio que je regardais dans les yeux en lui souriant et amorçais la discussion avec lui en ignorant presque les deux autres. C’était voulu, non pas que j’en avais a cirer de la réaction de Carlos mais j’avais envie de me foutre un peu de Keenan pour la cause.

- Valerio, c’est pas courant comme nom. Ça a un petit quelque chose d’érotique… d’exotique, pardon !

Il riait en passant la main dans ses cheveux. Je l’aurais complimenté sur la grosseur de sa queue que je n’avais pas vu qu’il n’aurait pas semblé être plus fière qu’en ce moment.

- Tu travaille au centre de tri toi aussi ? Pardon, pas toi aussi parce que je sais que Keenan n’y a jamais travaillé, personne ne le connait là-bas.

@ Billy Lighter

Je ne m’attendais pas à voir débarquer Riley… Pourtant, elle était bien là et s’empressa d’écorcher mon nom d’une façon qui m’avait légèrement fait lever un sourcil. Elle déclara alors que Keenan et Kaven, ça se ressemblait… Tout ce qu’il y avait en commun, c’était le « K »…

-Non, ça se ressemble pas… Et Kaven, je parie que ça existe même pas comme nom.

Elle l’a invité, c’était pas possible autrement. Mais je ne lui en tins pas rigueur et lui présentai autant Valerio que Carlos. J’expliquai que Riley était un prostituée et que c’était pour ça que je la connaissais. Mais elle déclara être une ex-prostituée. Quoi ? Elle a changé de boulot ?

-Ex ?

Je dis ça mais pas assez fort que pour que ça sonne comme une réelle question. Peut-être qu’elle avait écouté mes conseils et qu’elle avait décidé de prendre sa vie en main. Si oui, je me demandais bien ce qu’elle avait déniché comme job… Peut-être au centre de tri. Dans ce cas, c’est moi qui suit mal barré.

Mais avant, elle porta son attention sur Carlos. Et alors qu’elle dévalorisait clairement le Los Diablos en rapportant mes paroles, ce dernier éclata de rire.

-Oui, c’est bien moi. Et les putes tombent amoureuses de moi. Je suis déjà sorti un mois avec l’une d’entre elle. De toute façon, ce qui compte, c’est qu’elles baisent bien, tu sais.

Oui, il n’en fallait pas plus pour Carlos. Les putes lui suffisaient. De toute façon quand il se lançait dans une relation sérieuse, ça ne fonctionnait jamais et il finissait par traiter ses exs de putes, alors… Tout est une histoire de putes avec Carlos. Ce n’est que quand il est bourré qu’il commence à me causer de l’amour de sa vie. Une certaine Sierra qui est morte et qui n’a jamais voulu sortir avec lui alors qu’elle se tapait des type comme Ward Fleming…

Ward Fleming… Je vous parlerais plus tard de lui.

Pour l’instant, ma préoccupation était Riley. Riley dont Carlos voulait l’identité du mac certainement pour avoir des prix mais que, cette dernière, sans révélé l’identité de son mac, déclara qu’il ne lui ferait pas de prix.

-Ouais, Carlos. Surtout que, si j’ai bien compris, Riley n’est même plus une prostituée.

Ce fut Valerio, ensuite, qui y alla d’une technique de drague plus subtile qui fit s’asseoir Riley. Elle disait qu’il valait mieux commandé un pichet ce que ne tarda pas de faire Valerio apparemment content que ça technique fonctionne. Il en fallait peu pour le rendre heureux.

Puis, elle se mit à causer à Valerio et uniquement lui alors que j’avais sortit une cigarette que j’avais allumé. Riley le draguait et ça fonctionnait un peu trop bien. Je voyais pas pourquoi elle le chauffait comme ça vu qu’il était déjà tout acquis à sa cause. Elle lui aurait demandé, là tout de suite, de prendre une chambre, il aurait accepté.

Et quand elle parla du centre de tri, je relevai le regard sur elle alors qu’elle me balança, comme ça… Mais je gardai mon calme alors que c’est Carlos qui pris la parole.

-Tu travaillais pas au centre de tri, O’Connor ?

La sale petite pute… Elle avait fouiné et avait trouvé. Le FBI devrait l’engager… Ou j’aurais dû faire plus attention… Quoi qu’il en soit, je pris un air nonchalant avant de regarder Carlos.

-Non… J’ai dit ça pour donner l’impression que j’étais pas un looser…

Carlos tiqua sans que je sache pourquoi avant d’éclater de rire.

-Tu faisais quoi alors ? Tu tirais les foutus déchets ?

Non, ça c’est que je fais maintenant… Parce que ma mission, c’était un peu ça non ? Trier les déchets comme Carlos et sa petite bande de criminels. Fallait juste que je trie les vieux papier pourris comme lui pour tomber sur les déchets nucléaires qui sont, véritablement, la vraie pollution de ce foutu Eastside.

-Non. En fait, je ne foutais rien. J’avais encore un peu de thunes que j’avais volé à mes parents… C’est tout. Je viens pas d’une famille de pauvre de New York. Mes parents ont des thunes mais ils m’ont viré alors j’ai volé le liquide et je me suis barré de là.

Carlos éclata alors de rire avant de me taper amicalement sur le dos ce qui me fit faire une moue légèrement contrariée.

-Putain, c’est plus cool de voler les thunes de ses parents que de travailler au centre de tri. T’aurais dû dire la vérité tout de suite. Vous les gosses de riches vous pensez vraiment bizarrement.

C’est Riley que je regardais ensuite toujours avec une attitude nonchalante.

-Et toi, Riley ? Tu ne joues plus les prostituée ? Tu travailles au centre de tri ? Ton mac t’as pas tué quand tu as voulu t’enfuir ? Parce que j’imagine qu’on ne sort pas de ce genre de job comme ça.

A moi de fouiner.

@ Billy Lighter

Keenan n’avait pas apprécié que je le débaptise mais moi, juste de voir sa tronche se déformer, ça m’avait fait sourire. Ça m’avait fait chier d’apprendre qu’il m’avait menti pour le centre de tri alors qu’en fait il n’y avait pas de raison. Je lui avais délibérément menti plein de fois ce soir-là, c’était juste normal et de bonne guerre mais voilà, j’en étais là.

- Ça existe, mais je t’en veux pas de pas savoir.

Il me présenta comme étant une pute, ce qui était vrai, comme quoi il pouvait quand même dire la vérité aussi. Cependant, il y avait eu un petit changement qui s’était opéré après que j’eu fait sauter la cervelle de Jennifer, paix à son âme. Je précisais donc que le terme exact était ex prostituée ce qui le fit sourciller.

Mais avant de le laisser rebondir là-dessus, je sautais moi sur Carlos parce qu’il m’en avait beaucoup parlé, l’autre nuit, surtout pour me dire en gros que son pote était un beau looser qui pensait trouver l’amour chaque fois dans les bras d’une putain. Et le plus drôle en fait c’est que Carlos s’en ventait !

- Tu l’as dit ! Tant qu’elles baisent bien !

Je roulais des yeux en rigolant alors que Carlos voulait connaître l’identité de mon mac, voulait-il un coup vite fait ? Il perdait son temps, de tout façon et Keenan lui rappela que j’étais une ex prostituée, mais Carlos, il devait être du genre à comprendre que ce qu’il voulait bien comprendre.

Ensuite, Valerio m’invita à m’installer avec eux et je proposais de commander un pichet de bière plutôt, tant qu’à faire durer le plaisir, aussi bien le faire correctement. J’usais de mon charme en discutant avec le type, lui touchant l’avant-bras, en rigolant de tout ce qu’il pouvait dire, en lui faisant de petites moues mignonnes et enfin, je lui demandais s’il travaillait au centre de tri lui aussi avant de rectifier ma question en précisant que personne ne connaissait Keenan là-bas.

Je me trompais peut-être mais je cru que d’abord le beau visage de Keenan perdait de son self-control puis qu’ensuite, il m’assassinait violement dans sa tête. L’effet fut aussi instantané chez Carlos qui l’interrogea sur cette histoire.

- Tu patine super bien, Keenan, je te donne au moins dix pour cette jolie arabesque !

Ça fit bien rigoler Valerio qui, d’après moi, n’avait pas suivit un traitre mot de la conversation et c’était contenter de plonger du regard dans mon décolleté tout ce temps-là.

- Mais au moins, tu t’es inventé un truc crédible. Le centre de tir, ça t’allait bien, je trouve !

Keenan chercha à se venger ensuite, je m’y attendais et j’étais prête.

- Alors pour faire une longue histoire courte, j’i couché avec mon mac après avoir assassinée une autre pute pour lui prouver que j’avais la rage au ventre et donc, pour me remercier, il m’a mise dans un bel appart avec presque pas de coquerelle et me fait travailler à la réception de la drogue.

J’avais dit la presque totale vérité et je les regardais tour à tour tous les trois avant d’éclater de rire et de prendre une grande gorgée de la bière qu’on venait de nous apporter.

- Je déconne ! Même avec mes gros muscles, je n’aurais jamais la force d’assassiner quelqu’un !Je levais mes bras pour en montrer les muscles inexistants. J’ai couché avec mon mac, c’était comme un rite de passage, si je voulais partir, parce que je voulais partir. J’en avais marre de me faire passer dessus par ses hommes et qu’ils me foutent des râclées en prime.

Il était temps de jouer la petite carte de la triste victime. Ça ne pouvait pas nuire.

- Du coup, j’ai bien un appart mais dormir dehors serait presque plus luxueux. Je n’ai pas encore d’emploi alors je vais probablement le perdre mon trou à rat mais hey ! Je désespère pas hein ! Au pire, il y a le centre de tri !

@ Billy Lighter

Riley avait fouiné et Riley avait trouvé que je ne travaillais pas au centre de tri. Du coup, je dû m'expliquer en prenant un air nonchalant sur le fait que je n'avais pas voulu paraître comme un looser sans emploi. Et si ça semblait assez pour convaincre Carlos et Valerio, Riley, elle semblait sceptique et ne manqua pas de le dire à sa façon. Je levai un sourcil en la regardant pour lui montrer qu'elle était sérieusement parano. Après tout , je me fichais complètement de ce qu'en pensait Riley... Ceux que je devaient convaincre c'est les deux autres.

Elle enchaîna disant que j'avais trouvé un truc crédible en parlant du centre de tri... J’haussai des épaules.

-C'est le premier truc qui m'est passé par la tête.

Et ça fit, à nouveau, rire Carlos alors que je détournai la conversation sur Riley qui ne semblait plus être un pute. A croire qu'elle avait mis à exécution mes conseils...

Elle raconta alors qu'elle avait couché avec son mac, avait fait ses preuves en tuant une autre pute et avait, du coup, changé de statut... Je levai un sourcil alors que Carlos et Valerio semblaient choqués... Mais ce que j'appris, moi, c'était que le mac de Riley vendaient aussi de la drogue. C'était ça qui était intéressant dans son discours.

Mais elle rigola disant que ça n'était pas vrai ce qui me fit rouler des yeux avant qu'elle ne donne une autre vérité. Elle n'avait tué personne. Elle avait juste couché avec son mac, ce qui était son billet de sortie. Sérieusement ? Un mac laisse partie comme ça, sa pute ? Alors même qu'il pourrait user de son pouvoir par la baiser quand il voulait ? La première histoire était plus crédible.

Du coup, je lançai.

-Ton mac est un abruti... Il n'a fallu que ça pour avoir ton ticket de sortie ?

Bref, Riley était désormais sans emploi et faisait presque pitié... Je la fixai croisant les bras sans rien dire parce qu'elle ne cessait de revenir sur le centre de tri. Oui, j'ai bien compris qu'elle avait moyennement apprécier mon mensonge.

Et c'est Carlos qui ouvrit la bouche le premier.

-Si tu veux, tu peux vendre de la came pour nous. On manque d'effectif alors tu pourrais vendre pour nous.

Je fronçai les sourcils avant de lancer.

-T'es sérieux? Tu me jauge pendant des semaines pour une place chez vous et à elle, tu lui donne tout de suite le job?

Les Los Diablos recrutaient vraiment n'importe comment ! Il faut dire que si c'est Carlos qui se charge de ça, c'était pas fort étonnant. Il me fixa.

-Tu as pas les mêmes atout qu’elle, Keenan...

C'était sa seule justification. Riley entrait chez les Los Diablos plus facilement que moi parce qu'elle avait rien entre les deux jambes mais qu'elle disposait d'une belle paire de seins !

Je me refrognai et Carlos continua de s'adresser à Riley.

-Tu peux commencer demain. Mais tu ne seras réellement membre que quand Finan aura donné son aval. Il voudra sûrement te voir. C’est lui qui juge les recrues et qui passe le message à notre chef. Alors, ça te dis ? Et je pourrais même t'héberger... Mon appartement est grand.

Il est minuscule! Il se fout de qui, le Carlos, là? Je fis ma moue avant de fixer Riley.

-Je peux t'héberger aussi. J'habite dans le même couloir et mon appartement a la chance d'être rangé, lui.

Carlos me regarda en faisant la moue alors que je souriais, moi.

@ Billy Lighter

Keenan était donc autant menteur que moi, il n’y avait qu’un menteur pour en reconnaitre un autre, c’était connu ! Ça nous faisait un bon point en commun, en tous les cas. Ça me faisait tout de même plaisir d’appuyer sur son mensonge devant ses acolytes qui finalement, et heureusement pour Keenan, n’avaient pas mal prit ce mensonge.

- C’est déjà bien qui y soit passé quelque chose.

Puis, c’était à s’y attendre, Keenan voulu replacer l’attention sur moi, pas parce que ce que j’avais à dire était intéressant mais parce qu’il cherchait ma faille. J’avais précisé ne plus me prostituée et il voulait savoir comment j’étais parvenu à me sortir du joug de mon mac. Sans censure, j’expliquais que j’avais tué une autre prostituée et que ça avait tellement plus à mon mac qu’il avait décidé de me faire gravir les échelons et qu’ensuite nous avions couché ensemble.

C’était la vérité mais j’éclatais de rire en disant que je déconnais ce qui fit rire Carlos et Valerio du moins, ils avaient l’air de trouver ça drôle quoi que probablement un peu étrange. Je banalisais ensuite mon histoire en disant que j’avais finalement que couché avec El Lider et que ça avait suffit à le convaincre de me laisser partir.

Et bien sûr, Keenan était septique !

- J’ai jamais dit qu’il était intelligent ! Et ouais, ça a suffi, je me suis servit de tes conseils.

Je faisais référence a la seconde fois où nous avions coucher ensemble, pour de vrai.

Ensuite, je jouais du violon en parlant de ma pauvre vie misérable, flattant le bras de Valerio au passage, me dandinant sur mon tabouret en jouant avec mes cheveux et c’est là que ça devint intéressant.

- Que je deal ?

Keenan s’en offusqua, ça en était jubilatoire !

- Ouais, tu n’as pas les mêmes atouts que moi, Kaven !

Carlos voulait me recruter et m’expliqua comment les choses allaient se dérouler. Je devais rencontrer Finan, tiens donc, ne serait-ce pas le Finan dEl Lider justement, et ce dernier déciderait s’il me prend ou non avant de passer l’information à plus haut. Je n’aurais pas pu souhaiter mieux et quand El Liver apprendrait ça, il serait fier de moi et je pourrais certainement lui demander de coucher avec moi, encore !

Il était ma nouvelle drogue.

Ma nouvelle obsession.

- D’accord, oui ! Je veux bien dealer pour toi et rencontrer ton Finan qui ne pourrait tout simplement pas ne pas me prendre, je vais être parfaite !

J’allais devenir une Los Diablos

Dans sa proposition, Carlos avait aussi suggéré de m’héberger mais avant que je ne lui donne ma réponse, Keenan imposa sa voix et déclara que son appartement était mieux et plus propre. J’avais l’embarras du choix !

- J’irai chez toi Keenan. Je crois qu’on a encore des choses à se dire, de toute façon.

Je vidais mon verre cul sec avant de le taper sur la table pour que Valerio me le remplisse à nouveau. Nous avions beaucoup à célébrer et j’avais grande soif ! Alors je vidais presque à nouveau mon verre cul sec avant de descendre de mon tabouret et d’aller vers Keenan et le tirer vers moi.

- Viens danser ! Je veux voir si tu sais faire aller autre chose que ta grande gueule !

@ Billy Lighter

J'étais vraiment sceptique par rapport à ce que venait de dire Riley sur la façon dont elle s'était sortie des griffes de son mac. En réalité, la fausse histoire me paraissait plus crédible. Elle déclara qu'elle n'avait jamais dit que son mac était intelligent.

-Il est vraiment stupide, oui.

Oui, il l'est. Si ce que disait Riley était vrai alors son mac était le pire abruti de tout L.A.. Carlos faisait office de génie à côté. Donc, j’avais quand même quelques doutes sur ce que racontait Riley. Mais je ne dis rien de plus. Tout ça semblait crédible pour Carlos...

Ensuite, Riley fit la petite malheureuse mais je ne m'attendais pas à ce que Carlos lui propose un poste au sein même des Los Diablos sans qu'elle ait dû montrer la moindre compétence en matière de vente de drogue! Riley semblait un rien étonnée mais Carlos confirma son offre ce qui me fit m’offusquer. Et je compris bien vite que si ça avait été si vite pour Riley, c'est uniquement parce que c’était une fille bien foutue.

Je fis la moue et me renfrognai... Le FBI aurait dû envoyer une femme pour cette mission, ça aurait été plus vite et ils se seraient absolument doutés de rien, les Los Diablos. Surtout Carlos...

-Je m'appelle Keenan...

Je dis ça en marmonnant montrant bien ma mauvaise humeur. Mais le parcours de Riley ne sera pas aussi facile que prévu parce que, comme moi, tout ça devra être validé par Finan qui était plus haut dans la hiérarchie du gang. Riley était contente dans ses capacités à convaincre l'Irlandais mais Carlos pris, pour la première fois, un air sérieux.

-J'espère. Parce que Finan n’est jamais facile à convaincre... Là c'est Keenan qui aura plus de facilité parce qu’il est Irlandais. Mais t'es jolie et Finan est pas insensible à ça. Quoi qu'il fiancé maintenant, donc...

Il dit ça sur un ton songeur avant de reprendre contenance et de proposer à Riley de dormir chez lui. Mais je me proposai aussi pour l'héberger et c’est chez moi, pour le plus grand malheureux de Carlos, que Riley voulait venir. J’esquissai un sourire.

-Ouais. On a un tas de chose à se dire.

Carlos soupira avant de lâcher :

-Passe quand même chez moi de temps en temps, Riley, hein. Reste pas avec Kennan tout le temps, il est ennuyeux. Moi, je sais faire la fête.

Ennuyeux?? Je l’emmerde. Mais je ne dis rien me contentant de sourire a Riley et d'ignorer Carlos.

Riley se mis alors à boire deux verre d'affilé avant de me tirer par le bras pour aller danser. Je fis d’abord mine de pas avoir envie avant de la suivre.

-Ok…

Et une fois sur la piste, je dansai sur le rythme punk du groupe présent sur scène, presque collé que j’étais à Riley. Je parlai alors assez fort pour qu’elle m’entende.

-Alors, t'es sur d'avoir le cran pour dealer ? C'est la guerre de gang, tu sais ça ? J'espère que tu sais courir vite. Sinon, les New Soldados te mangeront toute crue.

Je dis ça avec un sourire en coin.

@ Billy Lighter

Pour Keenan que je rebaptisais affectueusement Kaven, mon mac était loin d’être intelligent et ça me faisait marrer de jouer le jeu. De toute façon, je ne voulais pas éveiller les soupçons et c’était bien plus marrant de leur faire croire un peu n’importe quoi. De tout façon, qui saurait le fond de la vérité ?

Puis petit à petit alors que la conversation dévia lentement sur moi et combien ma vie n’était pas facile, je gagnais sans le savoir, la sympathie de Carlos qui m’offrit carrément de dealer de la drogue pour les Los Diablos. Alors, je ne suis peut-être pas la lumière du four la plus brillante en ville, mais quand El Lider allait apprendre ça, il allait vite se rendre compte que la petite pute sans intérêt que j’étais était en fait un véritable joyau qu’il se devait de chérir et de protéger.

J’allais lui apporter beaucoup et je compris très vite aussi que je n’allais pas avoir besoin de déployer des efforts incommensurables pour me rapprocher de ma cible. Il allait me faire passer le test, c’est ce que je comprenais par déduction donc il me serait facile de le côtoyer et de me rapprocher de lui au quotidien jusqu’à referme le piège et rendre El Lider encore plus fière de moi !

- Je suis pas inquiète ! Je saurai lui montrer que je suis la femme de la situation !

C’était le cas de le dire !

Comme si ça ne ressemblait pas déjà assez à Noël avant le temps, je me retrouvais en prime avec non pas une mais bien deux offres de cohabitation et avec des Los Diablos par-dessus le marché ! Je n’avais même pas besoin de me plier pour ramasser, tout me tombait dans les mains.

Je fis mon choix et ce fut l’offre de Keenan que j’acceptais.  Carlos me faisait l’effet d’être sans couleur et sans saveur alors que Keenan lui, j’avais déjà testé la marchandise et j’avais bien envie qu’il me parle encore de lui. C’était un beau petit alibi que de parler du centre de tri plutôt que d’avouer haut et fort faire partit d’un gang de criminel.

- Je passerai de temps en temps chez toi, t’en fait pas !

Pauvre homme faible devant une paire de seins !


Le marché était conclu et enterré par deux verres de bière. Je sautais donc en bas de mon tabouret pour entraîner Keenan avec moi sur la piste de dance. Il n’avait pas spécialement envie mais je ne lui avais pas no n plus laissé le choix. Il me suivit donc et une fois là je me collais à Keenan qui pencha la tête près de mon oreille pour me demander si je pensais vraiment avoir ce qu’il fallait pour dealer de la drogue et me mit en garde contre les New Soldados ce qui me fit éclater de rire.

- T’inquiète, je cours très vite quand il faut et je sais monter un stratagème pour qu’ils ne se doutent pas que je deal. Ça va aller, fais-moi confiance !

Je lui attrapais alors le visage entre mes deux mains et le ramenais à moi pour l’embrasser fougueusement pour le plus grand malheur de Valerio qui même depuis la table, jurait sur Keenan qui avait eu bien plus de chance que lui.

@ Billy Lighter