Ça faisait beaucoup à encaisser. J’étais resté bouche bée quand Tiffany m’avait expliqué pour Guillermo… Et je n’avais su que dire… Je ne voyais plus où était la frontière entre le bien et le mal dans tout ce qu’on me disait. Parce que je pouvais aussi comprendre le jeune Finan paumé qui était tombé dans les filets d’un gang… un gang qui lui avait permis de se nourrir, d’avoir un toit au-dessus de sa tête.

Mais ça restait un gang… l’un des plus virulents à Los Angeles en plus… Alors c’était mal.

Puis Tiff parla d’une Sky… Une Sky qui n’avait jamais fait partie des Los Diablos et qui ne savait donc pas ce qu’elle disait, d’après Finan.

Et quand j’avais dit à Finan qu’il avait une autre famille, nous, il s’était emporté un peu. Il savait bien qu’il nous avait mais son attachement aux Los Diablos était tel qu’il ne pouvait tout simplement pas les abandonner.

Je soupirai et une larme coula sur ma joue.

-Ouais… J’imagine que ça ne doit pas être facile.

Finan dit qu’il allait en parler à son boss… Que peut-être il le laisserait partir. Je m’accrochais à cet espoir avec ferveur. Et Tiff s’emporta en disant qu’il ne lui devait absolument rien.

Quant à Samantha, elle ne savait plus si elle devait être notre manager ou pas… Elle avait fait partie de la mafia, elle… Alors elle ne valait pas mieux que Finan, dans un sens. Et pourtant, je les aimais tous les deux.

Au moins, Samantha, elle, s’en était tirée… Même s’il avait fallu la mort de son fils et de son mari pour qu’elle prenne conscience qu’elle ne devait plus rien avoir à voir avec les Conti.

Et moi, j’étais complètement perdu… Tout le monde s’engueulait et moi je cherchais juste à comprendre. Mais tout ce que je voyais, c’était que Tiff et moi finissions par être mis de côté dans cette conversation et que l’écouter faisait mal à Tiff.

Alors, après avoir accepté la formule du communiqué de presse, je me levai, entraînant Tiff avec moi. Et je pris congé… Non sans dire en gros que gang ou mafia, c’était pareil.

Je passai la porte en tenant Tiff par le bras… Elle allait avoir besoin d’une épaule pour pleurer.

Et peut-être bien que moi aussi.

-Viens, on va boire un café dans la salle de repos. C’est moi qui offre.

Arrivés là, beaucoup plus loin du bureau de Samantha pour ne pas les entendre s’engueuler, je nous fis couler deux cafés à la machine et revins vers Tiff, lui tendant le sien et posant le mien sur la table pour lui frotter le dos.

-Ça va aller, Tiff… Je suis là, moi, je ne t’abandonnerai pas quoi qu’il arrive.

Je pinçai mes lèvres.

-Mais dis-moi… qu’est-ce que tu voulais dire par être dirigée par une maison de disque dont le grand patron est aussi à la tête d’un gang ?

Parce qu’entre ça et avoir été voir le fils d’un tueur en série, je sentais qu’on vivait un peu tous une vie dangereuse.

@ Billy Lighter

Je n’en voulais plus de cette conversation qui ne faisait que creuse davantage le fosset entre Finan et moi et dirigeait le groupe vers une impasse. J’avais besoin de respirer, de sortir de cette pièce qui manquait cruellement d’oxygène. Heureusement, Ivar m’avait soutenue, j’espérais qu’il avait aussi trouvé un peu de réconfort chez moi. Cela dit, je m’en voulais de tout ce qu’il avait dû apprendre en vrac.

Il m’amena dans la salle de repos et m’offrit un café. Cela n’allait pas fait de tort, au contraire, j’avais besoin d’un truc pour me fouetter un petit peu parce qu’autrement, je sentais que j’allais finir au sol, vidée que j’étais par le tsunami d’émotions fortes que je vivais depuis quelques jours.

Ivar était cet ami proche sur qui je pouvais compter, peu importait la raison. Je ne me rappelais pas cependant qu’il m’ait vu dans cet état, non plus que je l’aie vu si chamboulé. Nous avions vécu toutes sortes de choses ensembles mais toujours des évènements amusants, des défis professionnels, des choses amusantes. Mais des coups bas de la vie comme celui que nous vivions, non, je n’en avais pas en mémoire. Il frottait encore mon dos, alors que je buvais une gorgée du café qu’il venait de m’apporter.

- Je sais, et moi non plus, je ne te laisserai jamais tomber.

Je posais mon gobelet de styromousse sur la table, près de celui de mon ami puis je relevais les yeux pour le regarder. Il avait la même tristesse que moi dans les yeux, ça faisait mal de voir ce reflet dans son regard.

- Comment peut-on vivre des moments aussi parfaits pour, en un rien de temps vivre le parfait opposé ? Comment est-ce que les choses ont pu s’enligner si vite et si mal pour en arriver à ça ?

Je ne comprenais toujours pas comment nous en étions venus à se cracher nos quatre vérités en pleins visages, à douter de tout, à ne plus être certains de rien. Je fis tourner ma bague de fiançailles autour de mon doigt ne sachant même plus si pour Finan, nous étions encore à ce point de notre vie de couple.

Ensuite, je regardais Ivar, un peu surprise, avant de secouer la tête, d’essuyer mes larmes du revers de ma manche non sans me dire qu’en ce moment, je devais être affreuses, les yeux bouffis et le nez tout rouge à force de renifler.

- J’ai su par Guillermo que Jimmy Reed serait le chez des Los Diablos. Je ne devrais pas le savoir, je n’aurais pas dû, non plus le répéter.

Ivar n’allait quand même pas ébruiter ce secret, même pas à Vanya j’en étais certaine. Mais puisque Finan avait voulu sortir des informations sur Samantha pendant notre prise de tête à quatre, Ivar avait le droit d’avoir les mêmes informations que tout le monde.

- Je suis désolée, Ivar, pour les mensonges entourant Guillermo. Ce n’était pas ce que nous voulions, en tous les cas, moi je voulais te dire la vérité mais comme tu as pu t’en rendre compte, les choses ne sont pas si simples.

Je soupirais, épuisée par tout cela mais en même temps, soulagée parce que maintenant, il n’y avait plus de secret pour Ivar.

- Ça m’a fait tellement mal d’entendre Finan défendre avec autant de fougue, sa relation avec les Los Diablos alors que nous étions devant lui. C’était comme si ce n’était pas grave de nous écorcher.

@ Billy Lighter

Je souris à Tiff quand elle dit qu’elle ne me laisserait jamais tomber et bien qu’une larme avait coulé sur ma joue, c’est, d’une main, avec mon pouce que je vins écraser une larme sur le visage de Tiff. Le café nous ferait du bien. Nous éloigner de Finan et Samantha aussi… Après tout, ces deux-là tiraient pas mal de casseroles derrière eux et je n’aurais jamais cru que Samantha ait pu faire partie de la mafia, même si c’était fini pour elle désormais, cette vie-là.

Mais du coup, je trouvais que c’était un peu fort qu’elle engueule Finan.

Nous, on en avait le droit, par contre.

Parce que sans Finan, notre avenir deviendrait incertain et adieu ce tout nouveau style musical qu’il avait inventé et qui permettait à un bassiste comme moi de jouer avec une virtuose comme Tiff.

Tiff déposa son café près du mien et me demanda en me regardant dans les yeux comment on avait pu en arriver là… Planer de bonheur puis dégringoler en un seul jour… Pour un seul article dans L.A.People.

-Je ne sais pas, Tiff… Je suppose que c’est comme ça quand on remue la merde. Et L.A.People l’a bien remuée, même si le principal responsable, c’est Finan…

Je soupirai et regardai mes mains, entre mes genoux.

-Mais peut-être que ce qu’on devrait retenir, c’est qu’il a tabassé cet aryen pour toi, pour te défendre contre ses ennemis… C’est une preuve d’amour… Maladroite, mais quand même.

Je la regardai tourner sa bague de fiançailles autour de son doigt… Et je savais ce qui lui passait par la tête en ce moment-même… Pouvait-elle encore aimer quelqu’un qui semblait aimer son gang plus qu’elle-même… ? A cette question-là, je n’avais pas de réponse…

J’étais trop jeune, pas assez sage… Je commençais tout juste à savoir ce qu’était une vie de couple avec Vanya… Tiff et Finan étaient légèrement plus âgés, et bien plus à même de savoir quoi faire. Mais je n’en pouvais plus de la voir toucher sa bague et par-dessus tout, je redoutais qu’elle l’enlève, alors je pris ses mains dans les miennes.

Je ne la lâchai que pour qu’elle puisse essuyer ses larmes d’un revers de sa manche et étaler son maquillage sur sa figure. Je détestais la voir comme ça. Je ne voulais pas qu’elle souffre, et encore moins à cause de Finan.

Je lui demandai pour ce qu’elle avait dit… Comme quoi le boss de la maison de disque adverse, donc BSC, était chef de gang…

Et ce qu’elle dit me fit ouvrir la bouche et mettre une main devant…

-Oh c’est pas vrai ! C’est lui le…

Je baissai d’un ton et me rapprochai de Tiff…

-C’est lui le chef des Los Diablos ? Je peux pas le croire !

Je repris ses mains dans les miennes.

-Promis, je ne dirai rien… ça doit être dangereux d’avoir cette information… Guillermo ne devrait pas le dire à n’importe qui.

Je ne le dirai même pas à Vanya, juste pour la protéger. Parfois, il faut omettre des choses, pour ceux qu’on aime.

Puis Tiffany s’excusa pour tous les mensonges qu’ils avaient dit sur Guillermo… Je lui fis signe que ce n’était rien.

-Je comprends… Vous allez le garder avec vous ? Pour toujours, je veux dire ? Il semble si heureux avec vous, ce serait dommage de le remettre à la rue… Il aurait un meilleur avenir avec vous.

Je soupirai.

-Ou en tout cas avec toi.

Puis ce fut à Tiff de soupirer… Ça lui avait fait mal d’entendre Finan défendre comme ça les Los Diablos.

-Moi, ce qui me fait peur, c’est que Finan finisse en prison ou se fasse tuer ou même blesser… ça prendra peut-être du temps, mais nous devons lui montrer que nous sommes là pour lui, que sa famille, c’est nous maintenant… Et que c’est une famille qui ne lui veut que du bien et qui ne lui fait pas faire des choses affreuses… Ou affronter des choses affreuses.

Je regardai Tiff dans les yeux.

-Il a besoin de toi ! Votre amour peut vaincre ça, j’en suis certain.

Et je lui souris doucement.

@ Billy Lighter

Depuis quelques jours, absolument tout était extrêmement difficile à encaisser. Ma querelle avec Finan, ce que j’avais appris en allant rencontrer Sky Fleming, la tempête médiatique dans laquelle mon père avait été entrainée à la suite de la bagarre de Finan puis maintenant, la rencontre avec Samantha pendant laquelle Finan avait fait que défendre ses Los Diablos chéri au détriment de ce que nous étions en train de bâtir dans notre vie personnelle mais aussi, avec Ivar.

Tout me paraissait si irréaliste que je ne savais plus réfléchir et comprendre devenait presque impossible. Nous étions si heureux, un album tout chaud qui venait de sortir et puis en un clignement de paupières, tout fut balayé. Ivar non plus, ne savait pas commet nous en étions arrivés là. Il pensait surtout que L.A.People avait bien remué la merde mais si Finan n’avait pas chié dans le seau, il n’y aurait rien eu à remuer, pas vrai ?

- Je sais, ça je l’ai compris mais je ne sais pas plus quoi en penser, probablement parce que j’ai le cerveau en guimauve en ce moment.

Peut-être que s’il n’y avait pas eu tout le reste, j’aurais trouvé quelque chose de très chevaleresque dans le geste de Finan, limite romantique, un homme qui prend la défense de sa fiancée à ce point mais… non. Il n’y avait rien qui faisait très conte de princesse là-dedans. C’était plutôt un véritable cauchemar.

Je jouais distraitement avec ma bague, hésitant même à la retirer, ne me sentant plus très amoureuse, enfin si ! Je l’aimais toujours mon gros barbu mais l’engagement après tout ça ne me semblait plus être l’étape logique.

Ivar n’avait pas perdu le nord et voulait savoir ce que j’avais voulu sous-entendre un peu plus tôt dans le bureau de Samantha alors je lui confiais ce que je tenais de Guillermo, comme quoi Jimmy Reed était le chef des Los Diabloset la tête qu’il fit ne laissait aucun doute sur sa surprise.

- J’ai du mal à le croire moi aussi, je sais pas il n’a pas le physique de l’emploi.

Quoi que je n’eusse aucune idée de ce qu’un chef de gang devait avoir l’air, jamais de ma vie je ne m’étais interrogé sur le sujet mais je me doutais bien qu’ils ne devaient pas l’avoir d’inscrit sur le front non plus. Un peu comme Ward le soir où je m’étais rendu chez lui pour parler avec Sky. Il était tout détendu sur le divan avec sa femme et sa fille. Ils ressemblaient plus à un portrait de famille modèle qu’à autre chose.

- Je crois que Guillermo ne me l’a dit que parce qu’il croyait que Finan me l’avait dit.  Il a fait une de ces têtes quand il s’est rendu compte que j’en savais rien. Eh oui, s’il-te-plait, garde ça pour toi.

Je dû ensuite lui demander pardon pour tous les mensonges que Finan et moi lui avions fait gober pour expliquer la présence du petit chez nous. Heureusement Ivar est un mec bien et doté d’une très grande compréhension. Il ne nous en voulait pas pour ça et je m’en sentis grandement soulagée.

- Finan n’est pas enchanté par l’idée. Il m’a même dit que ce serait injustes pour les autres orphelins des Los Diablos parce que Guillermo a été placé chez nous pour être sous surveillance.

Je soupirais, je ne savais plus trop si Finan serait pour ou contre et si seulement il en avait quelque chose à foutre. Mais Guillermo et moi avions eu une discussion à ce sujet et il avait prit sa décision.

- Guillermo aimerait tenter l’expérience et vivre avec moi, comme  une famille. Avec Finan ce serait parfait mais je ne sais pas ce qu’il va en dire. J’ai quand même demandé à mon père de m’aider à arranger des papiers pour que ce soit conforme. Je me suis vraiment attaché à lui, Ivar.

Guillermo était un super gamin avec qui je m’entendais vraiment bien. Le courant passait facilement entre lui et moi et même s’il y avait des frictions avec Finan, je ne perdais pas espoir que nous puissions trouver notre équilibre. Ça c’était bien évidement si Finan revenait !

- Tu vas dire la vérité à Vanya ? Pour Guillermo, je veux dire ? Puisqu’elle lui a proposé une petite chronique à son émission. Ça a joué dans la décision de Guillermo, je pense qu’il a compris qu’il pouvait vivre des choses merveilleuses en restant avec moi.

Je revins ensuite sur Finan et sur la façon avec laquelle il avait défendu sa loyauté envers les Los Diablos au détriment de celle qu’il aurait dû avoir envers Ivar et moi.

- Je redoute les mêmes choses Ivar. Chaque fois qu’il part le soir et qu’il passe la nuit dehors, je meurs un peu plus, c’est comme si je cessais moi-même de vivre tant qu’il ne rentre pas. Nous avons eu une grosse querelle et c’est venu sur le sujet… Je ne sais même pas s’il a compris ce que je ressentais. Il n’a fait que dire qu’il ne pouvait pas les laisser tomber.

Je regardais Ivar, triste et presque sur le point de lâcher prise.

- Ce que je vais te dire va sembler horrible mais je commence à me dire qu’il avait besoin de frapper ce putain de mur pour vraiment percuter qu’il ne pouvait pas concilier ses deux vies. C’est peut-être un mal pour un bien, si pour autant qu’il nous choisisse.

Parce que s’il nous faisait passer à la trappe, Ivar et moi, tout ça n’aura servit absolument à rien et cela signifierait aussi la fin prématurée de The Warriors et de notre couple.

- Je veux vraiment le croire Ivar. Mais la blessure est très profonde. Je l’aime mais il faudra beaucoup d’efforts pour pouvoir surmonter ça.

Je haussais des épaules, ayant bien du mal à visualiser comment après tout ça, je saurais à nouveau lui faire confiance.

@ Billy Lighter

Ma pauvre Tiff était dépassée par les événements et par ce qu’avait dit Finan. Je pouvais la comprendre… Elle en était folle amoureuse et découvrait que, même par amour, Finan ne quitterait pas ses mauvaises habitudes de vie. Ça devait pas être facile à encaisser… Mais d’un autre côté, on ne savait pas vraiment comment c’était pour Finan… Comment très jeune il n’avait rien et que Les Los Diablos lui avait apporté quelque chose. Je l’avais bien entendu quand il avait parlé de sentiment d’appartenance et je savais qu’il était orphelin.

Si seulement on avait pu se rencontrer à ce moment-là, si seulement, Finan avait découvert sa voie et sa voix plus tôt…

Mais avec des « si », on refaisait le monde.

Tout ce que je pouvais faire maintenant, c’était soutenir Tiff, comme je soutiendrai Finan plus tard, s’il en avait besoin. Parce que je les aimais tous les deux à parts égales et peu importait pour moi que Finan fasse partie d’un gang.

Mais comme Tiff, j’avais besoin d’encaisser.

Notamment la nouvelle comme quoi Jimmy Reed était le chef des Los Diablos. Je serrai les dents.

-Comme s’il avait besoin de ça… Il est déjà riche, a-t-il vraiment besoin de plus ? Et au détriment de pauvres gens, en plus ?!

Mais apparemment, c’était un grand secret que Guillermo lui avait révélé par erreur… En tout cas, Tiff me demanda de garder ça pour moi.

-Ouais, j’imagine que c’est plus prudent.

Je pris mon café et en bu une longue gorgée… Comme pour faire passer l’information.

Tiff voulait garder Guillermo avec elle… Il était vrai qu’elle et le petit avaient une belle complicité… Moins avec Finan, mais bon… D’ailleurs, Finan trouvait que c’était un peu injuste pour les autres orphelins Los Diablos que d’adopter Guillermo.

Je soupirai.

-Je suppose qu’il n’a pas tort. Mais vous ne pouvez pas porter toute la misère du monde à bout de bras.

Je souris à Tiff.

-En sauver un, ce ne sera déjà pas mal.

Tiff allait recevoir l’aide de son père pour que ce soit fait en bonne et due forme. Elle ajouta qu’elle était vraiment attachée à Guillermo…

-Moi aussi… Il est un peu spécial mais très attachant.

Elle me demanda si j’allais dire la vérité sur Guillermo à Vanya… Je lui souris.

-Seulement si tu m’y autorises. Elle est vraiment ravie et pressée de pouvoir faire découvrir son monde au petit. Elle espère que ça lui plaira.

Puis, je lui confiai que ce qui me faisait le plus peur dans cette histoire, c’était qu’il arrive quelque chose à Finan… Surtout qu’il avait parlé d’une guerre des gangs. Et Tiff avait la même peur que moi, en pire, vu que pour elle, c’était de son amoureux qu’il s’agissait.

Je passai mon bras autour de ses épaules.

-Je suppose qu’il sait ce qu’il fait. Il a dit que ça faisait treize ans qu’il était un Los Diablos. Il a du en voir d’autres.

Tiff continua en disant qu’il avait peut-être eu besoin d’aller droit dans le mur pour se rendre compte qu’il ne pouvait pas concilier ses deux vies. Je hochai la tête.

-Peut-être… espérons que oui… Espérons de tout notre cœur.

Je la serrai un peu plus contre moi.

-Mais je suis sûr que votre amour peut tout surmonter.

Et je l’embrassai sur la tête… Pour qu’elle la garde hors de l’eau.  

@ Billy Lighter

Je m’étais trop avancée dans le bureau de Samantha pour maintenant manquer de courage et d’honnêteté en ne répondant pas à la question d’Ivar. Je lui révélais donc ce que j’avais apprit de Guillermo comme quoi le grand chef des Los Diablos était nul autre que le grand patron de BSC Jimmy Reed.

- Il doit être de ceux qui, quand ils ont de l’argent, en veulent encore plus.

Je haussais des épaules. Je ne connaissais pas du tout Jimmy Reed alors il m’était difficile d’expliquer ses motivations mais Ivar n’avait pas tort. Il faisait ça au détriment des pauvres gens et je dirais même, aux détriments de sa propre famille. Sa fille avait été kidnappée il y avait pas si longtemps que cela de ça et avec ce que nous savions maintenant, il m’était vraiment impossible de croire maintenant que ce n’était pas relié.

- S’il fallait qu’en plus de tout le reste il devait t’arriver quelque chose, je ne m’en remettrais jamais !

Ivar, je l’aimais d’amour, comme une sœur aime son frère ! Il était important pour moi, essentiel à mon bonheur et mon équilibre alors s’il devait lui arriver malheur, je ne sais vraiment pas comment je pourrais surmonter cette autre épreuve.

Ensuite, je lui parlais de Guillermo et de mon intention de le garder avec moi et en toute légalité avec l’aide de mon père, s’il y parvenait toujours vu le scandale qui l’éclaboussait en ce moment. J’expliquais aussi à Ivar que Finan n’était pas très chaud à cette idée, parce que pour lui, sauver un jeune coupable de trahison serait un drôle de message à passer aux autres qui resteraient dans la rue. Mais comme disait Ivar, en sauver un serait déjà bien. Très bien même !

- Il l’est, vraiment. Quand il nous laisse percer sa carapace.

Ivar pourra être honnête avec Vanya, je pensais que c’était plus sage. Au moins elle saurait à quoi s’en tenir et cesserait de trouver une solution pour l’aider à retrouver sa maman.

- J’ai confiance en Vanya. Puis Guillermo l’a bien aimé, je pense que le courant à bien passé entre eux.

Ivar et moi partagions la même peur, concernant Finan et cette guerre de gangs. Chaque fois qui Finan quittait l’appartement, je crevais de peur de ne jamais le voir revenir et depuis ce qu’il avait fait, cette peur c’était multiplié par mille. Je ne savais pas combien de temps je saurais vivre avec ça sur les épaules.

- Il sait ce qu’il fait, oui peut-être mais il ignore ce que les autres vont faire, ça c’est la donné X qu’il n contrôle pas.

Il aura peut-être fallu à Finan de foncer dans un mur pour prendre conscience de certaines choses, j’aurais cependant préféré que The Warriors ne soit pas éjectés de la voiture en cours de route. Il nous avait balayé du revers de la main pendant la rencontre avec Samantha tout en défendant sa loyauté envers les Los Diablos alors que ça aurait dû être complètement l’inverse.

J’étais bien dans les bras d’Ivar, c’était ce dont j’avais besoin, bien que j’aurais préféré que ce soit Finan qui m’enlace. Mon ami disait que notre amour, celui que je partageais avec Finan pouvait surmonter tout ça et si j’aurais répondu oui à cette affirmation avant la rencontre avec Samantha, là, je ne pouvais qu’en douter.

- Oui bien, je ne peux pas ramer toute seule, Ivar. Et comme Finan rame à contrecourant, ça devient assez contreproductif comme performance. Merde, il s’amène.

Je toussotais pour m’éclaircir la gorge et je me redressais avant de m’essuyer les yeux et de replacer mes cheveux. Cependant, je ne lâchais pas la main d’Ivar, j’avais trop besoin de sentir son appuie.

- Si tu es là, est-ce que cela veut dire que c’est Samantha qui n’a pas survécu à votre joute verbale ?

@ Billy Lighter

J’avais quitté le bureau de Samantha… Le rendez-vous avait été éprouvant. En fait, cette foutue dernière semaine avait été éprouvante. J’avais merdé. J’étais le premier à le dire. Mais j’aurais voulu, quand même, que quelqu’un puisse comprendre ce que je ressentais. A la place, les personnes sur qui je comptais s’étaient sentie trahie… J’en venais, donc, tout doucement, à une conclusion… Quoi que je fasse, peu importe mon choix, j’allais blesser quelqu’un.

Et ce constat me déprimait… Du coup, c’est d’un pas las que je m’étais avancé vers l’ascenseur. Je comptait faire ce que Samantha avait dit : rejoindre Tiff. Donc, je pensais bien rentrer chez moi où devait toujours être Tiff. Et si ce n’était pas le cas, j’imagine que je pourrais toujours la retrouver chez elle.

Mais avant ça, il fallait que je me remette les idées en place et, pour ça, j’avais besoin d’un bon café. Je n’avais presque pas dormi ses deux derniers jour alors ça n’allait pas me faire de mal.

Je me dirigeai, donc, sans aucune motivation vers la salle de repos de la tour. Et qui est-ce que je trouvai à l’intérieur ? Ivar et Tiff… Finalement, j’allais devoir les confronter plus tôt que prévu.

Je m’avançai doucement alors que Tiff replaça ses cheveux sa main dans celle d’Ivar. Je voyais qu’elle avait encore les yeux rougis. Ivar, d’habitude si joyeux, avait une mine sombre. Et, alors que je comptais mettre les choses au point, je fus directement attaquer par Tiffany…

Je soupirai avant de m’installer près d’eux…

-Il n’y a pas eu de joute verbale… Je me suis excusé d’avoir insinué des choses sur elle. Ce n’était pas elle que je visais… Je visais mon propre boss.

Je me tournai vers Ivar et le regardais dans les yeux pour lui montrer à quel point j’étais désolé.

-Je suis désolé Ivar… Désolé de t’avoir caché tout ça. Pour les Los Diablos et pour Guillermo… Seulement, je n’avais pas envie que tu doives mentir, toi aussi, à tout le monde. Et… Je crois que quelque part, je ne voulais pas non plus que tu penses que je ne suis rien d’autre qu’un criminel.

J’en étais un. Je le savais. Mais je n’étais pas que ça. D’ailleurs, aucun criminel n’est « que ça ». Sauf peut-être Ward…

Je fixai, ensuite, autant Tiff qu’Ivar… Visiblement, Samantha n’avait pas compris du premier coup que je comptais quitter les Los Diablos. Donc, j’imaginais, qu’Ivar et Tiff n’avaient pas compris non plus.

-Je vais quitter les Los Diablos. C’est ça que j’ai essayé de dire tantôt. Même si, apparemment, je l’ai mal exprimé. Ce que j’essayais de vous faire comprendre, tout à l’heure, c’était simplement que les choses n’allaient pas être facile pour moi. Emotionnellement parlant, je veux dire. C’était tout ce que j’essayais de faire passer. Et si j’ai fais ce choix, c’est parce que ça serait encore bien plus difficile de quitter tout ce qu’on construit ensemble, tous les quatre.

Je disais « quatre » parce que je comptais Samantha dans le tas. Elle faisait partie du groupe en quelque sorte.

Je fixai Ivar.

-Tu es comme un frère pour moi. Le petit frère que j’ai jamais eu.

Parce que j’avais bien Alonso comme meilleur ami. Mais, dans son cas, il faisait plus office de grand frère… Et… Quelque part… Je pouvais le laisser gérer tout seul même si je savais qu’il allait être touché par la nouvelle. Ivar, lui, je ne pouvais pas le lâcher comme ça. C’est moi qui l’avait entrainé là. Ça serait horrible de ma part de tout arrêter comme ça et le laisser sur le bord de la route.

Je fixai, ensuite, Tiff.

-Et je t’aime, Tiff. Plus que tu ne peux l’imaginer. Je suis désolé de t’avoir fait souffrir ces derniers jours…

Qu’est-ce que je pouvais faire de plus ?

@ Billy Lighter

J’en revenais pas que Jimmy Reed soit le chef des los Diablos. Je me demandais pourquoi ! Il n’avait pas besoin de ça ! Il avait déjà tout !

Mais justement, Tiff me dit que ce genre de gens en voulait toujours plus.

-Ouais… Toujours plus de pouvoir…

Pas tellement d’argent, mais de gens à leur botte… Et Finan en faisait partie.

Je pris Tiff dans mes bras quand elle dit que s’il devait m’arriver quelque chose, elle ne s’en remettrait jamais. Je la rassurai en parlant au creux de son cou…

-Rien ne va m’arriver… Je ne vois pas pourquoi ils s’en prendraient à moi. Mais toi, il faut que tu fasses attention parce que tu es la plus proche de Finan…

Tiff voulait adopter Guillermo qui faisait en fait partie de la pouponnière des Los Diablos. C’était un chouette petit gars et Tiff approuva, en précisant qu’il fallait percer sa carapace.

-Tu feras une très bonne mère pour ce petit. Et Finan un très bon père.

Ouais, parce que je refusais de croire que ça puisse être fini entre eux. Et Tiff voulait bien que je dise la vérité à Vanya… ça répondrait à toutes les questions de ma petite amie et ça viendrait remplir les blancs et corriger les incohérences qu’elle avait soulevées au contact de Guillermo.

-Ouais, je crois que Guillermo aime bien Vanya… je lui en parlerai alors… Comme ça, Guillermo sera libéré du poids du mensonge.

J’essayai de rassurer Tiff en disant que Finan savait ce qu’il faisait. Mais c’était surtout ce que feraient les autres qui inquiétait la jeune fiancée de mon ami. Je baissai les yeux, sans savoir que répondre à ça.

J’avais pris Tiff dans mes bras, la berçant et essayant encore de la rassurer, notamment sur son couple… mais elle disait qu’elle ne pouvait pas mener la barque toute seule… Que Finan ramai à contre-courant. Je l’écartai de moi pour voir Finan arriver vers nous.

Tiff lui lança une pique, mais Finan avoua s’être excusé auprès de Samantha, tout simplement.

Puis ce fut à moi qu’il s’excusa… Je souris un peu, alors qu’il m’en expliquait les raisons.

-Je sais que tu n’es pas qu’un criminel, Finan… C’est juste qu’on a peur pour toi… Et pour le groupe.

Je lui souris plus franchement.

-Tu es mon frère, mon vieux. T’as peut-être fait des mauvais choix, mais moi je sais quel chouette gars tu es.

Je serrai la main de Tiff.

-Et Tiff le sais aussi.

Il nous dit finalement clairement qu’il allait quitter les Los Diablos. Qu’il s’était mal exprimé et que personne n’avait compris… Ce qu’il fallait comprendre, c’était que ce serait dur pour lui de laisser ses amis en pleine guerre. Je pouvais comprendre.
Je hochai la tête.

-Je comprends… mais ils ne vont pas chercher à te faire du mal à cause de ça, hein ? Rassure-moi.

Je souris tout grand quand il dit que j’étais le frère qu’il n’avait jamais eu.

Puis il s’adressa à Tiff et je la pris avec moi pour prendre la main de Finan et mettre celle de Tiff dedans…

-Je ne veux pas que ce soit fini entre vous.

@ Billy Lighter

Les gens comme Reed voulaient toujours plus de pouvoir sur les autres. Ils avaient besoin de créer un bon fosset entre eux et le reste de la population pour se sentir bien au-dessus de tout mais pour avoir grandis dans l’univers de la politique qui, soyons honnête, n’est pas bien loin de celui des gangs criminels et de la mafia, je sais qu’un jour où l’autre, les châteaux de cartes finissent toujours par s’écrouler.

Je savais que de partager cette information avec Ivar était risqué pour lui mais j’avais commencé l’histoire, je me devais de lui donner une fin. Ivar, de toute façon, placerait ce secret quelque par dans sa tête et ne ressortirait jamais l’information. J’avais bien confiance en mon ami.

- Je sais, on dirait que je commence à devenir un peu parano avec tout ça. Je me sens sur le point de véritablement craquer. Il va falloir qu’il se passe quelque chose…

Que Finan prenne sa décision, que ce soit bien ou non pour notre couple mais qu’il prenne une décision pour qu’ensuite moi, je puisse recommencer à prendre soin de moi. La peur continuelle de perdre Finan, qu’il lui arrive quelque chose, de perdre Guillermo, de voir notre groupe couler à pique, de voir la carrière de mon père ruiner, qu’on puisse s’en prendre à Ivar, toutes les répercussions directes et indirectes, tout ça me pesait énormément.

Ensuite, je lui confiais mes intentions concernant Guillermo. Je m’étais attaché à lui et aujourd’hui, même si ça ne faisait que quelques semaines qu’il vivait avec nous, je ne voulais déjà plus imaginer ma vie sans lui. Ce n’était pas toujours facile, il me fallait sans cesse bien encadrer Guillermo pour le garder sur le droit chemin et lorsqu’il prendrait celui de l’école, il me faudrait l’encourager encore plus et surtout le soutenir.

- J’ai demandé à Guillermo ce qu’il voulait lui et il a dit que ce qu’il voulait était d’essayer et de rester avec moi. Je t’avoue que j’ai poussé un soupir de soulagement mais que j’aurais respecté son choix s’il avait voulu retrouver sa vie d’avant.

Était-ce la un exemple de deux poids, deux mesures ? Je pouvais accepter le choix de Guillermo mais pas celui de Finan ?  Peut-être que oui mais en même temps non. C’était complexe à décortiquer et à expliquer mais une chose était certaine, je les aimais l’un comme l’autre et je n’en pouvais plus de voir le risque planner au-dessus de nous.

- Guillermo était mal, la dernière fois en rentrant parce que Vanya a été merveilleuse avec lui et qu’il n’a fait que lui mentir. Et Vanya en plus, était pleine de bonnes intentions en voulant amener Guillermo voire sa maman… Ce sera mieux quand elle saura ce qu’elle doit savoir.

Puis je trouvais à nouveau du réconfort dans les bras d’Ivar quand il avoua avoir peur qu’il arrive malheur à Finan et que moi, même si je lui faisais confiance, le fait qu’on ne pouvait savoir ce que les autres pouvaient faire était aussi difficile à vivre. Ils étaient la donnée inconnue, c’était comme tenir un feu d’artifice dans les mains sans savoir combien de mèche il restait.

Je me redressais alors que j’aperçu Finan qui se dirigeait vers nous. J’aurais préféré le voir plus tard, qu’on a eu le temps de décanter un peu, mais peut-être qu’il valait mieux tout de suite pendant que le fer était chaud que de rejouer dans le bobo dans un jour ou deux.

Il s’adressa en premier à Ivar et je les laissais s’expliquer, le temps de prendre une gorgée de café puisque Finan ensuite continua en s’adressant à nous deux. Je ne pu retenir mes larmes alors qu’il expliqua plus clairement ce qu’il avait tenté de faire mais bien maladroitement un peu plus tôt. Il allait quitter les Los Diablos!

Je n’entendais que ces mots puisque mon cœur s’était mit à battre vraiment très fort ensuite et qu’il résonnait dans ma tête. Je regardais tour à tour mon ami et mon fiancé comme si je voulais m’encrer pour être certaine que je ne comprenais pas ce que je voulais bien comprendre mais que c’était bien la réalité. Puis, quand il ajouta qu’il m’aimait et bien plus que je ne pouvais l’imaginer, je me laissais aller vers Finan pour m’accrocher à lui et le serrer fort, si fort ! Je ne voulais plus jamais revivre ce genre de querelles, je ne voulais plus jamais dormir une seule nuit sans lui. Je ne voulais plus jamais non plus voir toutes ces émotions voyager entre lui, Ivar et moi. Et même avec Samantha !

- Moi aussi je t’aime ! Et je suis désolée aussi pour tout ce que je t’ai fait ressentir. Je suis désolée pour tout ce que tu as pu croire.

@ Billy Lighter

J’avais essuyé la remarque de Tiff avant de m’expliquer un peu mieux. Apparemment, tous ce que j’avais dit tout à l’heure n’avait pas été bien compris certainement parce que je m’étais mal exprimé tellement j’essayais que les gens puissent comprendre mon point de vue… Je savais que je devais quitter les Los Diablos. Je savais que je n’avais pas le choix si je voulais conserver ce que j’étais en train de construire avec le groupe et avec Tiff mais, si j’avais essayer tant bien que mal, d’essayer de leur faire comprendre ce qui me tenait encore au Los Diablos c’était pour qu’il puisse comprendre pour pouvoir me soutenir dans mes démarches.

Parce que le faire en voyant que les autres penses que ça serait une délivrance et qu’il en était plus que temps, c’était difficile… Parce que si Ivar et Tiffany s’étaient senti lésé par rapport à mes paroles, moi je me sentais seul vis-à-vis de ce que je ressentais…

Du coup, ils avaient loupé l’important de mon discours de tout à l’heure. Je remis, donc, les pendule à l’heure de manière plus posée en mettant en avant, cette fois, l’importance qu’avait le groupe. J’avais oublié de le faire, tout à l’heure, parce que je pensais que ça allait de soi que le groupe et ma petite-amie était la chose la plus importante pour moi.

Mais il fallait le précisé alors, je le fis, en m’adressant d’abord à Ivar en expliquant pourquoi j’avais omis de lui parlé de mon implication avec les Los Diablos. Il déclara qu’il savait que je n’étais pas un criminel mais qu’ils avaient peur pour moi et le groupe. J’hochai de la tête.

-Oui, ça je le comprends très bien.

Et c’était une donnée que je ne pouvais jamais garantir avec les Los Diablos. Surtout en pleine guerre de gang. Donc, je les comprenais.

Ivar disait que j’étais son frère et que malgré mes mauvais choix, il disait que j’étais un chouette gars. Je souris.

-Merci…

Il disait que Tiff le savait aussi. Je l’espérais. Parce que ma plus grande hantise, c’était de la perdre, elle. J’expliquai, donc, que j’allais quitter les Los Diablos. Ivar, toujours soucieux, espérait que mes amis n’allaient pas me faire du mal pour ça. Je rigolai un peu.

-Non. Enfin, mon meilleur pote va certainement ronchonner un peu et ne pas m’inviter à venir voir le prochain match de football chez lui. Mais, non. Je ne risque rien. Tu sais… C’est des amis. Ils ont aussi fait des mauvais choix. On est lié, eux et moi, même au-delà des Los Diablos. Donc, non, ils ne me feront rien. Ils comprendront. Puis, je pourrais les aider par d’autres moyens, j’imagine.

Comme, malgré tout, j’aidais Guillermo. Enfin, on aidait Guillermo. Parce que, sans Tiff, je n’aurais pas réussi à faire en sorte qu’il reste calme aussi longtemps.

Ce qui allait être difficile, c’était le combat que je mènerais avec ma conscience. Mais j’imagine que ça finira par passer…

C’est, ensuite, à Tiff que je m’adressai… Une Tiff que j’espérais récupérer. Ivar alla dans mon sens en disant qu’il ne voulait pas que ça soit fini entre nous. Je l’espérais aussi parce que, sinon, quitter les Los Diablos sera d’autant plus difficile.

Mais, contre tout attente, Tiff s’accrocha à moi. Je fus surpris d’un premier temps avant de la serrer contre moi, soulagé que j’étais. Elle disait m’aimer ce qui fit battre mon cœur très vite. Elle s’excusa aussi ce qui me fit, aussi, beaucoup de bien.

Je l’embrassai alors avant de coller mon front au sien.

-Ce n’est rien. Tu avais le droit de m’en vouloir… Mais… S’il te plait. Si te fais la promesse de quitter le gang, fais-moi celle de ne plus jamais te mettre en danger comme tu l’as fait.

Parce qu’aller voir Ward Fleming, c’est comme sauter à pied joint dans une mare remplie de requins affamés. Sauf qu’on ne ressent la douleur que bien plus tard.

Je m’écartai un peu d’elle avant de sourire.

-Si on rentrait ? J’ai envie de dormir une semaine avec toi. Et j’imagine que Guillermo sera content de pouvoir regarder le télé non-stop pendant une semaine.

Je rigolai un peu avant de me tourner vers Ivar.

-Merci pour tout Ivar.

@ Billy Lighter