Le Los Robles ! Son foutu cabinet était au Los Robles ! Moi, j’croyais qu’elle avait un p’tit truc à Downtown… Ou qu’elle avait un cabinet dans MON hôpital, le Good Samaritan. Mais, non, fallait qu’elle soit au fin fond de Malibu. Han… C’est pas elle qui paye l’essence, comme j’vois !

Du coup, j’y étais allé avec des pieds de plomb. J’aimais pas Elizabeth Spencer… L’était sérieuse et pas sympathique. Un peu comme Timmy en fait. Ils avaient dû être fait dans le même foutu moule. Et ils avaient décidé de rendre ma vie un p’tit peu moins fun avec leurs histoires de « tu devrais te calmer, Stone »… A la fin, j’pourrais vraiment plus vivre comment je l’entendais et cette idée me faisait mal au cœur.

J’avais pas arrêté, depuis hier, de causer à Peyton de Spencer… De dire à quel point j’l’aimais pas… D’lui dire que les tournées seront pas cool si j’avais toujours Spencer au cul. Bref, j’faisais que me plaindre et, le matin venu, j’avais continué jusqu’à-ce que ça soit l’heure que j’parte. J’avais fait exprès de partir en retard. Juste pour faire chier.

Et j’étais arrivé en retard à la réception du Los Robles. J’étais jamais venu ici. Jamais, jamais.

-J’ai rendez-vous à 10h avec le Docteur Spencer. J’suis Howard Stone.

La réceptionniste me regarda en levant un sourcil.

-Il est 11h, Monsieur Stone.

Ouais, j’sais. J’sais encore lire l’heure. J’haussai des épaules.

-Ouais… J’sais… Mais j’savais pas que Malibu était aussi loin.

Elle me regarda bizarrement. Comme si j’étais le pire débile de la terre avant de regarder ses notes, de passer un coup de fil et de finir par me dire :

-Elle est en consultation… Vous pouvez allez attendre dans la salle d’attente. Elle viendra vous chercher.

J’hochai de la tête avant de rejoindre la salle d’attente… J’avais pris, avec moi, tous mes inhalateur… Comme ça, si elle me demande le nom, elle pourra le lire elle-même.

Puis, j’ai attendu… Longtemps… Super longtemps… Mega longtemps ! P’tain ! J’ai soif ! J’avais pas pris de vodka parce que j’pensais qu’on en aurait pas pour longtemps… Mais j’ai soif maintenant ! Me faut ma vodka !

Mais y’avait pas de vodka… Du coup, j’me rongeai les ongles jusqu’à-ce qu’enfin, le Docteur Spencer vienne me chercher.

J’me levai.

-P’tain, j’ai attendu super longtemps !

J’la rejoignis dans son cabinet et me laissai tomber sur une chaise avant de faire la moue.

-J’suis là depuis 11h… Ma femme va s’inquiéter, vous savez !

Ouais, si j’pouvais la faire un peu culpabiliser, le méchant Docteur Spencer, alors j’allais le faire.

@ Billy Lighter

J’avais suivi le conseil de Timmy Evans et j’avais donné à Howard Stone, rendez vous plus tôt que l’heure réelle à laquelle je voulais le voir tout en gardant une fenêtre ouverte au cas où il se pointerait le bout du nez à l’avance. Je m’étais donc mise semi disponible pour faire quelques consultations pour aider mes collègues sans me surcharger. J’avais donc esquissé un demi sourire quand on m’avisa que mon patient impatient était arrivé à l’heure à laquelle je voulais le voir et non à l’heure à laquelle il pensait que je voulais le voir. Puis pour le faire patienter encore un peu, je pris tout mon temps pour terminer ma consultation et discuter du cas avec le docteur Paisley.

Quand je fus prête, je dirais un bon trois quart d’heure plus tard, j’allais cueillir Stone dans la salle d’attente et se dernier n’avait pas spécialement apprécié être soumis à sa propre médecine.

- Vous me voyez désolé, Monsieur Stone ! Je peux passer un coup de fil à votre épouse pour la rassurer, si vous le désirez. Je suis fan de Lola, son dernier album est exceptionnel et tout en finesse.

C’était bien la seule chose que je pouvais lui envier. Pas d’être marié avec ma chanteuse préféré mais la proximité avec elle et de partager un esprit créatif. Dire que je n’avais jamais pu la voir en concert ! Je n’allais pas compter sur Howard Stone pour m’obtenir un billet V.I.P., j’aurais plus de chance avec Timmy et puis si ce projet de tournée se concrétisait, peut-être que j’aurais la chance de la croiser à ce moment.

Howard me suivit jusqu’à mon bureau comme s’il marchait le long de la ligne verte. Pauvre petit, il faisait presque pitié à voir. J’allais commencer par prendre en note le nom des inhalateurs qu’il avait apporté dans son petit sac puis je prendrais sa température et son poids pour me faire une petite banque de donnée qui me serait utile tout le temps que j’aurais à le suivre.

Je ne pouvais pas dire que de se faire peser et mesure plaisait a l’artiste, non plus que de se faire prendre pression et température et j’ai été gentille, j’aurais pu la lui prendre rectale, mais je me suis gardé une petite gêne. Lors de notre première rencontre, je lui avais parlé de tests physiques et j’espérais qu’il ne l’avait pas oublié.

- Suivez-moi, je vous amène à la salle de torture !

Il y avait dans l’hôpital, une salle de sport réservée au personnel médecins et infirmières qui avaient besoin de décompresser. C’était apprécié, je trouvais l’idée tout à fait intéressante surtout pour aujourd’hui et ce que je réservais à Howard Stone. J’avais fait la demande pour avoir l’usage exclusif de la salle pour une petite période aujourd’hui. Ce n’était pas comme les salles de gym haute performance mais il y avait là de quoi suer un peu et j’avais monté tout un programme pour évaluer la forme du batteur et je lui réservais une petite surprise pour la finale.

- Vous pouvez aller vous changez là-bas, il y a des cabines. Nous allons commencer par quelques étirements.

J’avais bien dit nous allons commencer car j’allais le faire en même temps que lui. Il allait voir que la vieille en avait encore dedans et qu’elle pouvait même le surprendre. J’étais prête à tout pour lui mettre les yeux en fasse des trous !

@ Billy Lighter

J'étais entré dans le cabinet de Spencer après avoir attendu méga longtemps. Au Good Samaritain, les médecins, ils étaient jamais autant en retard que ça. Mais elle, elle était super en retard.

Faudra que j’le dise à Timmy. Que sa petite Spencer, l'était pas très ponctuelle.

Une fois à l’intérieur, elle pris mon poids et ma taille... J’avais un petit peu grossi j’crois mais rien d’exceptionnel. J'avais pas grandi par contre... Faut dire que j'étais un peu vieux pour ça...

Après ça, elle pris ma température et j’soupirai souvent parce que c'était super chiant...

Bref, elle prit un tas de mesures avant de noter le nom de mes médocs que j’avais amené. Tout ça avec son air sérieux de p’tite coincée du cul.

J’savais que j'étais ici pour des tests physiques mais j’pensais pas qu'on aurait à aller dans une autre pièce pour ça... Mais si... Elle avait pas un foutu tapis roulant dans son cabinet ? Bah, faut croire que non...

Alors, elle m’emmena dans ce qu'elle appelait la salle de torture et j’répondis sur un ton nonchalant.

-J’ai pas peur de faire du sport. J’fais de la boxe parfois, moi.

Bon, ok, j'en fais super rarement... J’pariais plus souvent que j’en faisais. Et ça faisais des siècles que je m'étais plus entraîné avec Amon... Mais bon, j’fais de ma batterie et c'est méga physique.

On arriva dans une salle de gym qui avait rien de spécial. Spencer déclara que je pouvais aller me changer. J’soupirai en  allant, avec des pieds de plomb, vers les vestiaire. Là, j’mis mon short noir de boxe et mon débardeur noir avant d’enfiler des baskets. J'avais pris tout ça parce que j’détestais transpirer dans mes bonnes fringues. J’voulais pas les abîmer bêtement.

Après ça, j’revins d'un pas nonchalant vers Spencer qui c’était changée aussi. J’levai un sourcil.

-Vous allez faire du sport aussi ?

M'étais d’avis qu’elle avait enfilé ça rien que pour la forme et qu’elle allait strictement rien fait d’autre que de me donner des ordres…

Elle avait dit de commencer par des étirements alors c'est ce que fis sans motivation aucune en allant pas toujours jusqu'au bout du mouvement. Après ça, j’regardai Spencer alors que j’transpirais déjà... Pas à cause des étirements mais parce que j'avais envie de vodka...

-Y a pas de vodka pour m’hydrater, j’suppose?

L'était contre la vodka, j’le savais...

-Et on va faire quoi comme genre de sport ? Des tours de salle ? J'aime pas les tours de salle, j’trouve ça nul et chiant.

En fait, j'aime pas courir tout court.

@ Billy Lighter

C’était bien amusant de voir la frustration sur le visage d’Howard Stone parce qu’il avait dû attendre avant que je ne le fasse entrer dans mon bureau. Il venait de goûter à sa propre médecine mais je doutais qu’il n’en retienne une quelconque leçon. Une fois dans mon bureau, je procédais sans attendre à la cueillette d’information de base et une fois cela fait, je l’invitais à me suivre pour que nous puissions nous diriger vers la chambre de torture.

- Vraiment ? J’ai fait de la boxe à l’université. J’aurais pu représenter le pays mais j’ai préféré me consacrer à mes études de médecine.

J’avais hâte de voir Stone à l’œuvre puisque jusqu’à présent, il me semblait plutôt être une grande gueule qui aime en dire mais qui se dégonfle au moment de passer à l’action. Je pourrais valider ma théorie dans quelques instants.

Une fois dans la salle, je lui indiquais un endroit pour e changer et je fis de même en son absence et cela sembla le surprendre quand il me vit en vêtement de sport.

- Bien sur que oui ! Je ne passe jamais à côté d’une occasion de bouger.

Je me levais toujours deux heures plus tôt le matin pour avoir le temps de faire un entrainement digne de ce nom. Le sport c’est la santé, ni plus, ni moins !

Je m’étirais donc et Stone fit de même, ou presque. Il n’y mettait pas le cœur nécessaire et je pouvais voir qu’il commençait déjà à suer. Il allait trouver le temps long, je pouvais le prédire mais tant pis pour lui ! J’allais au bout de mes étirements puis quand je terminais, je le regardais le plus sérieusement du monde et silencieusement avant d’éclater de rire.

- Non, pas de vodka mais il y a une fontaine d’eau juste là, et c’est à volonté !

Il avait vraiment osé demander pour de la vodka ? En tous les cas, s’il refusait encore de croire qu’il avait un problème avec l’alcool, il venait de m’en donner une preuve supplémentaire. La pente allait être très longue et laborieuse à remonter.

- Je pensais commencer par un petit cinq kilomètres à la course sur le tapis roulant avec une légère inclinaison puis ensuite…

Je souriais parce que j’avais une excellente activité à lui proposer.

- Vous m’avez parlé de boxe tout à l’heure. Vous boxez sur une base régulière ?

L’hôpital ne disposait pas d’un ring, cela aurait été beaucoup trop beau pour être vrai mais nous avions sur le sol un immense tapis pour amortir les chutes en cas d’entraînement trop physiques j’imagine mais cela serait parfait pour un petit combat improviser.

- Nous allons boxer, Stone ! Mano a Mano et que dirais-tu de pimenter un peu le jeu ?

J’avais laissé tomber le vouvoiement. Je m’apprêtais à lui foutre une racler, je l’espérais en tous les cas, alors inutile de s’embourber dans des politesses hypocrites et inutiles. J’étais prête à parier sur notre combat.

- Si je te couche au sol, tu suivras mes conseils à la lettre tout le temps de la tournée. En contrepartie, je te laisserai tranquille et dirai à Timmy que tu es un grand garçon responsable si tu me couche au sol.  

@ Billy Lighter

JSpencer venait vraiment de me dire quelle avait fait de la boxe à l’université ? Naaaan... Elle se fout sûrement de ma gueule... C'était pas possible autrement... Elle avait pas la tronche de quelqu'un qui fait de la boxe... Du coup, j’pensais bien qu’elle se foutait de moi alors j’dis simplement :

-C’est ça ouais...

On arriva dans la salle et j’allai me changer pour me mettre en tenue même si j’avais strictement aucune motivation. J'étais sûr que j’allais faire que courir et j’aimais pas courir.

Quand j’sortis de là, j’vis que Spencer était aussi en tenue... Visiblement, l’allait faire du sport aussi vu que, comme elle le disait, elle passait jamais à côté d’une occasion de bouger. J’levai un sourcil.

-Bah vous êtes encore plus cinglée que j’l’imaginais...

Moi j’serai pas obligé de faire du sport, j'en ferais pas tout simplement...

Après ça, on fit des étirements ce qui était extrêmement chiant. Et quand ce fût terminé, j’demandai pour de la vodka... Spencer éclata de rire et j’fis la moue. Quoi ? J'ai pas le droit d'avoir envie de vodka ? L'est pas cool de se moquer de moi... Quand elle se reprit ce fût pour dire qu'il y avait pas de vodka mais bien de l'eau à volonté. J’fis une grimace.

-C’est pas bon l'eau. Je peux pas avoir au moins de la grenadine histoire que ça ait un peu de goût?

Qui ne tente rien n'a rien, non ?

Après ça, j’demandai le programme... Et quand elle parla de tapis de course mais, surtout, du nombre de kilomètre à faire, je fis des yeux ronds..

-Cinq kilomètres ??? J'ai plus couru ça depuis l'école secondaire... Vous voulez me tuer en fait ?!

L'était cinglée... J’allais crever à courir 5 kilomètres !

Mais elle s'arrêta pas là... Elle me parla aussi de boxe. Elle demanda si j’en faisais de manière régulière...

Non. Pas du tout... Mais histoire qu’elle pense pas que j’foutais rien, j’dis sur un ton nonchalant :

-Ouais. J’boxe régulièrement. J'ai déjà battu des gens balèze sur le ring.

Ben Masters ça compte comme balèze ? On va dire que oui...

Mais je m'attendais pas à ce que Spencer me tutoie ET me propose de boxer contre elle. Je la regardai l’air interdit alors quelle pimenta le truc avec un deal. Un deal qui, j’devais l'avouer, me faisait très plaisir. Surtout que j'aurais sûrement pas trop de difficulté à étaler Spencer.

Du coup, j’éclatai de rire avant de me reprendre après un moment.

-Toi ? Boxer contre moi ?

Je pouffai encore de rire.

-Ça marche, j'accepte le défi. Au moins, tu me fouteras la paix après ça.

Parce que j'étais sûr de gagner !

J’regardai, maintenant, le tapis roulant.

-Enfin si ce truc-là me tue pas avant...

J’dis ça en faisant la moue avant de grimper sur le tapis roulant... Spencer me donna les instructions et j’me mis à courir... Pas vite du tout... fallait pas que j’me tue à la tâche...

Mais c'était pas évident... Pas du tout même... Et après 500 mètres, j'étais déjà essoufflé... J’respirai plus vite et de plus en plus mal... C'est à 1 kilomètre que j’arrêtai la machine commençant à tousser sans arriver à me reprendre. Ma respiration sifflait entre les quintes de toux et j’avais la gorge très sèche.

J’réussi à dire en me tenant aux barre de la machine :

-J’arrive pas à...

Une autre quinte de toux coupa ma phrase et j’me repris légèrement après un moment :

-P’tain de merde...

J’respirais toujours mal.

@ Billy Lighter

Bien évidemment, Howard Stone semblait douter de mes propos quand je lui révélais avoir fait de la boxe à l’université. J’ai toujours été très sportive et j’ai surtout toujours aimé les sports qui demandaient de l’endurance. La boxe avait été une révélation pour moi à l’époque et si mes études en médecine n’avaient pas été si importante pour moi, je me serais laissé tenté par le volet compétition.

Je ne relevais donc pas le scepticisme de Stone, je préférais lui faire ravaler ses paroles en le défiant au combat tout à l’heure.

Le pseudo adulte, ensuite, rechigna sur le fait qu’il n’y avait pas de vodka pour l’hydrater quand il aurait soif. Il voulu même marchander un peu de grenadine pour donne du goût à son verre d’eau. Il se croyait où ? Dans un bar ?

- Et bien, quand vous aurez vraiment très soif, vous verrez que votre eau peu prendre le goût de ce que vous souhaitez le plus boire, sans les effet indésirables !

J’étais presque certaine qu’il préférerait mourir de déshydratation plutôt que de boire une grande bouteille d’eau ! Il devra faire avec, c’était le bon vieux H2O ou la sécheresse buccale totale ! Je lui exposais ensuite le programme, nous commencerions par une petite course sur le tapis roulant, rien de bien contraignant mais encore là, il s’exclama comme Cendrillon qui se faisait refuser l’accès au bal !

- Oh non ! Au prix qu’on me paie, j’ai l’intention de vous garder en vie longtemps !

Je laissais tomber le vouvoiement, je pense que nous en étions rendus là surtout avec la proposition que je lui fis ensuite. Un combat sur tapis, lui contre moi, avec des termes assez alléchants pour lui comme pour moi. La surprise qu’il afficha me laissa deviner que j’avais atteins mon objectif.

- Bien ! dis-je simplement en lui tendant la main pour qu’on scelle l’entente d’une poignée de main.

Mais avant, il lui faudrait passer par le tapis roulant et pour qu’il ne se sente pas diminuer par l’effort physique pendant notre combat, je montrais sur le tapis roulant voisin du sien et je le réglais à la même intensité. Pas de traitement de faveur.

Nous les mettions ensuite en marche en même temps et je me mis tout de suite à jogger comme un lapin gambadant dans la prairie. Courir était libérateur d’endorphine, quand je courrais, je pouvais régler les conflits du monde, dans ma tête. Courir c’était prendre sa vie en main et courir… était entrain de tuer Howard Stone ! J’éteignis mon tapis en vitesse pour aller faire pareil avec celui du batteur dont la respiration sifflante ne laissait rien présager de bon.  Quand il fut hors danger physique, j’allais fouiller dans son sac pour prendre ses inhalateurs et lui faire prendre son traitement.

- Inspire doucement… retiens ton souffle… relâche doucement…

Je secouais son inhalateur pour lui faire prendre une seconde dose puis je calculais ses pulsations cardiaques en plaçant mes doigts dans son cou. C’était découragent de le voir en si piteux état alors qu’il clamait haut et fort être en plein contrôle.

- Bon, ça va un peu mieux ?

Ça n’irait jamais vraiment mieux et ses crises seraient de plus en plus forte et de plus en plus difficile à surmonter.

- Voilà où nous en sommes.  Tu peux continuer de te mettre la tête dans le sable et manquer de mourir à bout de souffle pour un petit kilomètre que tu as pratiquement marché, ou bien accepter qu’on t’aide, même si tu n’aime pas la méthode. C’est ta vie, il n’y a pas personne d’autre que toi pour la vivre. En revanche, tu as des gens tout autour de toi pour t’aider. Il faudra bien que tu l’accepte un jour ou l’autre !

@ Billy Lighter

Y’avait même pas de grenadine... C'est ce que j’compris même si Spencer l'avait pas dit comme ça. Elle disait que quand j'aurais très soif, je verrais à quel point l'eau c'est bon. J’dis rien mais j’roulai des yeux, pas vraiment convaincu.

Puis, elle parla de tapis roulant et de courir pas moins de 5km ce qui, de mon avis allait carrément me tuer... C’était énorme 5km... Ça faisait des lustres que j’avais plus couru autant de km... Mais Spencer disait qu'elle voulait pas me tuer parce que j’lui rapportait trop. Ah ouais, juste, elle est super vénale...

-Ouais bah, c'est pas la meilleure façon de me garder en vie...

Mais après, elle me proposa un match de boxe. Si j’gagnais, elle me foutait la paix alors j’acceptai non sans me foutre un peu d'elle parce que j’la voyais super mal boxer. Elle m'avait dit qu'elle avait fait de la boxe à l'Unif’ mais j’la croyait pas.

Et elle accepta ce qui m'arracha un p’tit ricanement. Au moins, après ce match, j’serai tranquille si Spencer tient sa parole.

Mais avant ça, fallait passer par la torture. Spencer aussi allait courir, ce qui, finalement, était logique. Sinon, notre match de boxe allait pas être méga équitable.

Et on se mit à courir... Enfin, j’marchai vite plus que je ne courrais contrairement à Spencer... Et il fallut pas longtemps avant que j’manque de souffle. J’détestais quand ça faisait ça... Ça me rappelais le Japon quand j’avais complétement manqué d’air jusqu'à penser que j’allais crever...

Et encore aujourd'hui j’pensais que j'allais crever parce que j’avais du mal à me reprendre alors même que j’courais plus... Spencer tarda pas à réagir et à me faire prendre mon traitement. J'étais assis sur le tapis roulant et j’sentis que j’pouvais, à nouveau, respirer. J’pris des grands inspirations alors que la quinte de toux cessa. Mes yeux pleuraient comme à chaque fois que ce genre de truc arrive.

Elle prit mon pouls alors que respirais toujours fort. Elle demanda fais si ça allait mieux et j’dis un peu essoufflé :

-Ouais... Mais j’t’avais dit que ça allait me tuer...

Je séchai mes larmes d’un revers de la manche.

Après ça, Spencer ne manqua pas de me resservir sa morale... Celle qui me montrait que j’pouvais plus vivre comme avant... Que j’devais faire attention à moi. Que j'avais des gens pour m'aider à ça... Mais chaque fois, ça sonnait en moi comme si je ne faisais pas d’efforts. Alors, j’dis sur un ton amer :

-Tout le monde crois que je ne fais rien... Que je ne fais pas assez attention. J'ai arrêté la drogue et on m'a dit que c’était pas assez parce que j’fume encore et parce que j’bois... J'ai arrêté la cigarette. Ça a foutrement pas été facile, mais encore là c’était des "ouais mais tu bois encore comme un trou, Howard"... Ce que j’fais, c'est jamais assez...

Et c’était pas sans me rappeler ma mère... Elle aussi pensait comme ça. Alors ma voix se brisa :

-Ça sera jamais assez...

J’me repris alors fixant Spencer.

-J'ai changé plein de trucs dans ma vie à cause de cette foutue maladie mais ça change rien... J’m’essouffle quand même... Sincèrement, arrêter de boire, ça changera quoi, hein ? J’suis sûr que si j'arrête, les gens trouverons autre chose que j’fais pas comme il faut.

Sans compter que j’savais ce que c’était de pas boire. Et j’suis pas sûr de vouloir me traîner là-dedans.

@ Billy Lighter

Howard Stone voyait l’épreuve du tapis roulant comme une peine de mort. Il n’y avait rien d’extrême à courir un petit cinq kilomètres, je ne voulais que voir à quel point il était en forme ou plutôt le contraire. Il suait pratiquement juste à l’idée de grimper sur le tapis et quand je l’actionnais, il se mit à courir avec la grâce d’un hippopotame. Je courrais à ses côtés, je n’avais pas encore perlé ma première goutte de sueur qu’Howard se mettait à chercher son air puis à tousser à s’en cracher les poumons.

Rapidement, j’arrêtais son tapis puis j’allais chercher ses inhalateurs et lui fit prendre son traitement. Après ça, il voulait encore nous faire croire qu’il allait bien ? Il reprenait doucement des couleurs et sans dire que sa respiration s’était calmée, il était en mesure de me répondre quand je lui demandais s’il se sentait mieux.

- Un tapis roulant n’a jamais tué personne, Howard.

J’avais maintenant devant moi le Howard Stone vulnérable, je le voyais tel qu’il ne voulait pas que je le voie. Je m’étais installée au sol près de lui question de continuer de le surveiller et lui donner une seconde dose de son traitement au besoin et je lui fis un petit topo clair de la situation.

Évidement, ça ne lui plaisait pas !

- Ok, stop ! Non, Howard, personne ne croie pas que tu n’as rien fait mais plutôt que tu n’en fais pas assez.

Il fallait reconnaitre les efforts qu’il avait déjà fourni. Ce n’était rien que de se débarrasser deux importantes addictions. Il n’avait pas tord cependant en disant que ce ne serait jamais assez… parce que non, ça ne l’était pas.

- Je vais t’exposer les choses autrement. Tu as fait beaucoup de changement, significatifs et important et cela représente la moitié du travail. Tu dois continuer à travailler parce que c’est ta vie qui est en jeu et malheureusement, ça ne rigole pas quand c’est de sa propre vie dont il est question… tu n’en as qu’une.

Il disait que malgré tout ses changements, il s’essoufflait quand même, je pouvais comprendre comment il se sentait. Il se battait contre des moulins à vent, ça devait être frustrant. Je jouais avec ses inhalateurs, les faisant passer d’une main à l’autre, en les secouant aussi.

- L’alcool et la sédentarité c’est l’autre moitié du travail. Tu sais… Je ne suis pas une sainte. J’aime boire mon verre de vin, parfois la bouteille au complet, manger un sac de chips en entier en regardant un film. Personne n’a dit que tu ne pourrais plus jamais faire la fête, ni boire de vodka… mais avoir besoin de ta bouteille quand tu te lave les dents le matin, c’est extrême.

Je regardais ma montre, il pouvait prendre une seconde dose de son traitement, je lui préparais donc ses inhalateurs et le laissait faire tout seul, ça me permettrait de voir s’il le fait correctement et donc, si les doses sont chaque fois prises de façons optimales.

- Quand tu prend celui-ci, tu dois le garder dans tes poumons un bon cinq secondes avant de relâcher ton air et respirer. Personne ne t’a expliqué comment faire ?

Il y avait de grosses lacunes et je n’étais pas près de croire que toutes venaient d’Howard Stone lui-même.

- Dis moi quand tu te sens un peu mieux et nous verrons pour la suite.

@ Billy Lighter

Un tapis roulant n’a jamais tué personne. C’est ce que disait Spencer… Alors, j’répondis en reprenant mon souffle :

-Bah, faut bien un début à tout…

Et Spencer y alla des mêmes discours que j’avais entendu bien trop souvent. J’lui dis alors ce que j’pensais de tout ça. J’faisais des efforts mais personne ne semblait les prendre en compte et, à la longue, c’était pesant. Déjà, rien que parce que je m’appelle Howard Stone, les gens pensent que je suis incapable du moindre effort alors que j’en avais fait. Demandez à tous mes potes s’ils veulent arrêter de fumer… Ils diront tous que c’est trop difficile. Moi, j’l’ai fait mais tout le monde dit, en gros, que c’était la moindre des choses avec la maladie que j’avais… Même si c’était obligatoire, ça n’en reste pas moins difficile.

Spencer déclara alors que personne ne disait que je n’avais rien fait mais bien que je n’en avais pas fait assez. Je soupirai.

-Et bien ce que j’ai fait, c’était déjà très difficile pour moi. Mais les gens continuent à penser que j’suis qu’un foutu inconscient qui s’en fiche que les autres tiennent à lui. Alors que j’fais attention…

Plus ou moins attention… Bien plus attention qu’avant en tout cas.

Spencer m’exposa alors les choses autrement disant que j’avais fait la moitié du chemin et qu’il me restait une moitié. Et que, finalement, j’avais pas vraiment le choix parce que j’avais qu’une vie. J’soupirai encore…

-J’sais…

Mais malgré tout, est-ce que c’était vraiment utile ? Comme j’le dis à Spencer, malgré mes efforts, je m’essoufflais quand même… Alors j’voyais pas pourquoi j’passerais ma vie à essayer de faire en sorte que ça aille mieux si c’est pour que ça ne serve a rien… Autant m’amuser et en profiter tant que j’pouvais au lieu de vivre à moitié et de finir quand même par ne plus savoir rien faire. Parce que j’étais pas stupide… J’savais que ça finira comme ça. C’est pas comme si y’avait une cure à ce que j’avais…

Elle m’expliqua alors le chemin qu’il me restait à faire et je savais que tout ça serait encore pire que d’arrêter des drogues que je ne prenait qu’occasionnellement et la cigarette… Spencer ne me prit pas avec des pincettes exposant que je pouvais faire la fête, boire occasionnellement mais que mon rythme actuel n’avait rien de normal. Je passai mes doigt sur mes yeux soupirant encore alors que ma respiration commençait à se calmer.

-J’sais… Mais vivre sans ça… J’sais pas… Quand j’ai fais des séjours à l’hôpital, j’ai été privé de vodka. J’ai jamais vu pire enfer… J’veux pas vivre ça tous les jours. Et j’connais ma capacité à replongé quand j’arrive à me sortir d’une addiction.

Ça avait été le cas avec la drogue… Alors, j’imagine même pas ce qu’il en sera de l’alcool qui est accessible partout.

Spencer me donna alors mon inhalateur et j’pris une bouffée que j’relâchai tout de suite. Mais, visiblement, fallait que j’la garde au moins 5 secondes, chose que j’savais pas. J’hochai négativement de la tête.

-Non… Personne m’a rien dit… On m’a juste dit « prends ça, Howard ». Alors, j’prends ça.

Faut dire que mon pneumologue, il pense aussi que j’m’en fiche de tout alors j’crois qu’il s’en fiche aussi, du coup…

J’respirais déjà mieux… J’avais plus mal et Spencer me dis de lui dire quand on pouvait passer à la suite. J’me relevai avant de la regarder.

-J’suis prêt… Et j’veux faire ce match de boxe. Tu verras que j’sais faire des trucs. Ma dernière victime en boxe, c’est Ben Masters. J’ai adoré lui foutre sa raclée.

J’pris un air désinvolte.

-Et toi ? C’est qui ta dernière victime ?

J’savais qu’avec les bases d’Amon, j’pouvais battre Spencer. Pas besoin de condition physique pour foutre des coups de poings.

@ Billy Lighter

Howard ne devait pas voir le tapis roulant comme une machine à tuer ! Ce que je lui réservais ensuite était bien plus extrême qu’un petit jogging d’ouverture qui n’était rien de plus qu’une mise en bouche, question que je puisse voir son niveau de mise en forme. Eh bien, je ne tardais pas à découvrir qu’il avait autant d’énergie qu’une limace écrapoutie dans une plate-bande par une chaude journée d’été. Il suait à grosse goutte alors que je n’avais même pas encore chaud. Il se mit ensuite à tousser et à chercher son souffle tant et si bien que je passais rapidement en mode action-réaction et que j’allais lui chercher ses inhalateurs et l’aidais à prendre son traitement.

En parlant avec lui, je comprenais que l’emphase avait été mis sur ce qu’il ne faisait pas de bien alors que ses progrès n’avaient pas été soulignés. Du coup, il m’était facile de comprendre son attitude quasi fermée à l’aide que je pouvais lui apporter puisqu’il me voyait comme une entrave à sa vie.

- Je comprends. Ce n’est pas rien d’arrêter de fumer et de consommer de la drogue en si peu de temps. Et personne n’a cru bon de le souligner, je serais démotivée moi aussi.

La tactique de lui mettre le nez dans son caca ne menait à rien. Je pensais qu’au minimum, les spécialistes avant moi avaient cru bon de le féliciter pour les efforts donnés. Ça aurait expliquer pourquoi nous en étions à la phase finale, celle de lui faire peur. Il y avait de la marge encore, nous pouvions nous permettre de le prendre par la main pour le guider et non pas pour faire les choses à sa place.

Je changeais donc de ton ensuite.

Rien ne servait de lui enfoncer la tête d’avantage.

- Le stade de ta maladie est vraiment avancé ce qui explique l’urgence de ta situation. Probablement que tu as longtemps eu des symptômes et que tu les as tout simplement ignorés. Ce n’est pas un reproche, ce que tu as n’est pas évident à détecter avant une première vraie crise.
C’était traitre.

Il pouvait penser à un simple rhume, à une toux chronique dû à ses habitudes de fumeur et l’essoufflement qui venait avec.  On ne pense jamais que la maladie nous est tombée dessus avant d’avoir le diagnostique fatale, celui qui nous force à voir ce que nous ne voulons pas voir.

- Mon opinion est que les gens autour de toi pensent que tu es un foutu inconscient parce qu’ils voient la pente qu’il te reste à gravir.

Il pouvait bien être démoralisé, je pouvais le lui accorder. Mais il ne devait pas baisser les bras, il pouvait se battre et gagner une certaine stabilité qui lui permettrait de vivre plus librement, c’est ce que je voulais travailler avec lui, mais pour cela, il devait me faire confiance et je doutais que cette conversation suffise à ça.

Je lui expliquais l’autre moitié du travail sans faire de détour. Son alcoolisme allait le mener tout droit à la tombe. Même avec le meilleur traitement, même avec un plan de vie sain, ça allait le rattraper et vu l’état dans lequel il se trouvait actuellement, je doutais qu’il passe le cap de la cinquantaine. C’était désolant ! Il avait tout entre les mains pour vivre sa meilleure vie. Une carrière florissante, une magnifique épouse, de l’argent ! Il pouvait faire tellement plus que de creuser sa tombe.

- C’est parce que vous ressentez les effets du sevrage. Je ne peux pas te mentir, il n’y a rien de facile dans la désintoxication et peut-être que pour la drogue ça été plus facile parce que tu buvais…

Il ne voulait donc pas renoncer à la bouteille parce qu’il se connaissait, il savait qu’il pouvait replonger et aussi, ressentir le manque tous les jours lui faisait peur.

- Je n’ai jamais eu à vivre cette situation, je ne peux que l’imaginer. Mais tu as beaucoup de projets et de gens autour de toi auquel t’accrocher pour t’aider. Si tu as une volonté à toute épreuve, tu pourrais commencer par diminuer, te fixer des objectifs à ta porter comme de ne pas toucher à la vodka un soir sur deux pendant la semaine.

C’était un exemple hein, nous n’avions rien pour élaborer un véritable plan d’action mais peut-être que ça pouvait lui donner des idées.

Je lui laissais reprendre une dose de son traitement en me rendant compte qu’il ne le faisait pas correctement. Étais-je surprise d’apprendre que personne ne lui avait expliquer la bonne façon de faire ? Maintenant, il saurait comment bien le faire, ça n’allait pas le tiré d’affaire mais il pourrait récupérer un petit peu mieux quand il aurait une crise.

Je rigolais ensuite avant de me relever du sol où je m’étais assise le temps de lui administrer son traitement et d’avoir cette petite conversation. Howard voulait faire ce match de boxe et j’étais partante pour relever le défi alors pourquoi pas ?

- Oh ce cher ben Master! Qu’en à moi, tu pouvais faire bien pire que ça !

Puis je réfléchi pour savoir qui avait été mon adversaire le plus redoutable. C’était difficile à dire, ça remontait à quelques années déjà.

- Bryce Bennet, ton double comme gabarit.

Bryce était un jeune de mon école dans le temps, arrogant comme pas possible et qui ne se prenait pas pour un 7up dégazé !

Je tendis la main à Howard pour l’aider à se lever, puis je me dirigeais vers les tapis au centre de la pièce. Ce serait un combat sans filet, et je comptais bien lui en donner pour son argent, je n’avais pas peur de me battre, même, j’avais hâte, ça m’avait manqué !

- Tous les coups sont permis, pas de cadeau ! T’es prêt, Stone ?

Parce que moi je l’étais et que je n’attendis qu’on se le dise pour foncer et charger sur Stone en m’attaquant à son torse d’un revers du bras.

@ Billy Lighter

Spencer comprenait… Je la regardai dans les yeux quand elle déclara qu’arrêter la drogue et la cigarette n’avait rien d’anodin et qu’elle aurait été démotivée aussi si on aurait pas reconnu ses efforts. J’hochai de la tête. Ouais… Et même si les gens agissaient comme ça avec moi depuis ma naissance, ça n’en restait pas moins pesant.

Mais même si j’faisais tous ces efforts, j’voyais pas les changements. Je m’essoufflai toujours autant… Et même si mon pneumologue m’avait que le traitement n’était là que pour stabiliser la maladie et éviter qu’elle ne s’aggrave à des stades plus avancer, j’avais tout de même eu le p’tit espoir que ça améliore quand même les choses.

Mais non…

Et Spencer confirma que j’étais déjà loin… Que j’avais certainement eu des signes depuis longtemps mais que rien n’avait réellement détecté avant la vraie crise. Celle que j’avais fait au Japon… J’soupirai.

-J’sais que j’tombais plus vite malade qu’un autre. J’me tape des pneumonies depuis que j’suis tout p’tit mais les médecins disaient que c’était à cause de l’endroit où j’vivais…

La baraque de mes parents était pas spécialement isolée et mes parents faisaient des économies sur le chauffage.

Bref, ça n’empêchait que j’étais découragé et si les gens pensaient que j’étais un foutu inconscient c’est sûrement parce qu’ils ne voyaient que le chemin qui me reste à parcourir. C’est ce que Spencer disait et ça m’fit rire d’un rire désabusé.

-Ben on voit que c’est pas à eux de la remonté cette foutue pente.

Surtout quand on voyait ce qui restait à faire. Spencer en fit un bref résumé et ça me tuait déjà d’avance. Et j’lui dis que ça serait très compliqué expliqua mes dernières expérience « d’arrêt ».

Elle confirma que ça serait pas facile et que si la drogue, ça avait été plus simple, c’est parce que j’avis d’autres addictions pour compenser. J’soupirai.

-Sans doute…

Elle parla alors des gens autour de moi prêt à m’aider. Et que j’pouvais y aller progressivement en me fixant des objectifs. J’soupirai encore.

-On va p’t-être commencer par un soir par semaine…

Et même ça, j’suis pas sûr d’y arriver.

-Mais j’en aurais pour dix ans à ce rythme.

Bref, ça allait pas être simple. Pas du tout… Et j’avoue que j’savais pas forcément comment m’y prendre.

Et j’étais pas sûr de vouloir encore parler de ça alors j’me remis debout prêt à en découdre avec Spencer. J’déclarai avoir démoli Masters et elle déclara que j’aurais pu faire bien pire que lui foutre une raclée. J’rigolai avant de lui demander qui elle avait battu, elle, et j’fis une p’tite moue quand elle me parla d’un type de deux fois mon gabarit.

-Han… Il devait pas être doué…

J’la suivis vers les tapis et elle énonça alors règles. Tous les coups sont permis ? J’souris.

-Ça marche ! J’suis prêt !

J’dis ça mais j’avais pas encore monté ma garde que Spencer attaqua déjà. Je l’évitai de justesse avant de lui faire à nouveau face.

-P’tain, tu rigoles pas, toi.

Je montai ma garde comme Amon me l’avait appris et je lançai mes poings comme il me l’avait appris aussi. Si bien que j’arrivai à toucher une fois Spencer. Je rigolai mais ne dis rien pour pas perdre ma concentration. Tant que j’me fatiguais pas trop, j’devrais arriver à gagner.

@ Billy Lighter

- Souvent, cette maladie est héréditaire. Est-ce que tu sais si quelqu’un de ta famille a eu des problèmes pulmonaires ?

Il disait qu’il faisait souvent des pneumonies, petit, et ses parents n’ont pas demandés de pousser plus loin les examens ? Je n’allais pas investiguer sur pan de sa vie de toute façon, tout ceci était hypothétique et je ne pourrais malheureusement rien changer à sa vie d’aujourd’hui avec des ’’si tu avais su’’.

Toutefois, sa santé ne s’était pas améliorée en vieillissant en changeant de demeure, en vivant sa vie d’adulte. Elle s’était détériorée parce qu’Howard avait pit de très mauvaises habitudes apparemment indissociables de sa vie de rock star.

Sexe.

Drogue.

Rock and roll.

Un classique indémodable qui en avait mené plus d’un dans la tombe prématurément et qui se toute évidence, n’était pas assez dissuasif pour que les pretenders se tiennent à carreaux.

Je remarquais aussi qu’on avait mal enseigné à Howard l’utilisation de ses inhalateurs et qu’Évidement, il n’avait pas dû comprendre l’utilité de son traitement. Je pris donc le temps de lui montrer comment le faire correctement et, sans prédire qu’a partir de maintenant, le monde deviendrait beau et magic, il pourrait au minimum se sentir un petit peu mieux plus rapidement, après un effort ou une crise.

Cela étant, il n’en tenait qu’à lui de continuer ses progrès. Je ne pouvais pas le tenir par la main pour cela. Il était un grand garçon et s’il avait été capable de vaincre son addiction aux drogues et à la cigarette, il pouvait aussi mettre un terme à sa consommation excessive d’alcool.  Le tout était de trouver la bonne méthode, le moyen qui lui conviendrait le mieux.

- Idéalement non, il faudrait que ce soit plus rapide que 10 ans  mais déjà, fixe toi un objectif pour le mois et tu verras. Accorde-toi un truc un peu foufou en cas de réussite, pour te féliciter.

Les choses devinrent sérieuses, ensuite !

Il était temps de lui montrer ce que je valais dans un combat corps à corps. Je m’étais venté un peu plus tôt, il était hors de question que je me défile ! Et puis cela me ferait du bien de bouger même si j’avais décidé que nous ne nous ferions pas de cadeau.

J’attaquais tout de suite mais Howard esquiva pour passer en mode défensive. Il se plaçai bien et tenait ses poings stratégiquement pour se couvrir. Il parvînt même à me toucher mais pas assez pour m’ébranler. On se toisait tout en bougeant, puis je m’élançais à nouveau l’atteignant du talon à l’épaule droite, puis je l’accrochais par le bras alors qu’il encaissait la surprise, pour me faire pivoter, m’appuyer avec mes fesses contre son bassin et tirer sur son bras pour le faire basculer par-dessus moi en me penchant vers l’avant.

- Je ne rigole jamais dans un combat en ce genre. Allez ! Debout Stone, montre moi ce que tu as dans le ventre !

@ Billy Lighter

Spencer semblait vouloir essayer de trouver les causes de ma maladie. Elle pensait que ça pouvait être héréditaire. J’haussai des épaules.

-P’t-être bien… C’est possible… J’suis plus en contact avec ma famille depuis des années et quand j’étais plus jeune disons que j’ai pas pris le temps de savoir si l’un ou l’autre avait des problèmes. Ce que j’sais c’est que ma mère a toujours énormément fumé aussi loin que j’me rappelle. Et pas qu’un peu…

Mais peu importe, non ? T’façon, j’étais déjà malade et on pouvait pas revenir en arrière.

Et pour pouvoir pas mourir trop vite, y’aura encore du chemin à faire. Un chemin qui me paraissait impossible… Arrêter la vodka était, dans ma tête, une épreuve bien trop difficile même avec la technique que me proposait Spencer… Si j’devais arrêter progressivement, me faudrait des années. Mais elle disait qu’il faudrait que ça aille plus vite que ça et de me donner des récompenses à chaque fois que j’arrivais à baisser ma consommation. J’rigolai un peu d’un rire désabusé.

-Ouais… Faudra que j’redouble d’imagination pour me donner des récompenses intéressante autre que la vodka elle-même…

Bref, c’était pas gagné… Et j’pensais que ça allait être bien plus simple d’étaler Spencer à un match de boxe. Ça raviva, d’ailleurs, mon enthousiasme alors que j’tardai pas à toucher Spencer.

Mais je m’attendais pas vraiment à la suite…

Déjà, elle me déstabilisa en frappant mon épaule de son pieds. J’fus légèrement déséquilibré et j’eus pas le temps d’éviter ce qui suivit…

En deux temps trois mouvement, j’étais à terre sur le dus à gémir parce que j’avais mal au dos.

-P’tain…

C’est ce que j’dis alors qu’elle me disait de me mettre debout… P’tain, j’pouvais pas me faire battre par une fille ? Bah si…

J’me frottai l’épaule en faisant la moue.

-P’tain, t’as fait l’armée ou quoi ?

J’me relevai difficilement avant de reprendre ma garde. Fallait que j’gagne pour mon honneur quand même, hein.

Je respirai profondément deux fois essayant de me remémorer tous ce que j’avais vu dans les combats de boxe et tout ce que m’avait appris Amon.

-J’ai pas encore perdu.

Alors, j’envoyai mon poing droit vers elle… Mais c’était une feinte parce que j’arrêtai mon geste pour directement frapper de la gauche dans sa figure. Un bon gros coup de poing ! Et comme ça l’avait déstabilisé, je lui en mis un autre directement dans le ventre en frappant encore plus fort.

J’lui avais fait mal. J’le savais.

-Alors ? Tu abandonnes ?

Ok, j’étais fier et ça s’entendait.

Spoiler:

@ Billy Lighter

Il y avait de fortes chances pour que la maladie d’Howard soit génétique. Je ne pouvais pas le jurer sur la bible mais ce genre de pathologie se voyait souvent d’une génération à l’autre. Une chose dont j’étais certaine, il était rare qu’on la développe sans avoir les prédispositions pour ce genre de chose. Donc, quand il me confia que sa maman fumait depuis aussi loin que remontait ses souvenir, il me fut facile de déduire qu’elle avait probablement fumé enceinte.

- Vous deviez faire de l’asthme gamin et ça n’a jamais été diagnostiqué. Les rhumes et tous les maux d’enfants devaient être plus difficile à guérir et ceci entraînant cela, voilà le résultat.

Je n’essayais pas de prouver Howard Stone n’avait absolument rien à se reprocher dans ce qui lui arrivait mais de fait, si certaines choses avaient été faites dans les temps, il n’aurait très certainement pas si vite dépéri. Heureusement, il n’était pas encore branché sur un respirateur artificiel mais il ne lui en manquait pas beaucoup. Sa prochaine crise même, pourrait lui être fatale.

Je lui suggérais de se faire un système de récompense pour quand il tiendra les objectifs qu’il pourrait se fixer. Des trucs simples et accessibles parce que bien sûr, s’il arrêtait l’alcool d’un coup, il n’y arriverait pas. Pas après avoir vaincue la drogue et la cigarette. Son corps avait accepté deux sevrages en s’accrochant à une autre addiction. La lui retiré maintenant le ferait replonger aussi sec vers l’un ou l’autre.

- Oooooh lala !!! À ce point là ? Un bon souper en amoureux avec ta femme ? Une nouvelle montre pour être à l’heure aux rendez-vous ? Après un mois d’objectifs atteins, une nouvelle moto ? Tu trouveras, j’en suis certaine !

Il m’avait bien fait rigoler en disant qu’il aurait besoin d’imagination pour trouver une récompense à la hauteur mais je n’avais pas peur qu’il sache user de son imagination et se dégoter la récompense adéquate.

Ensuite, ce fut l’heure du combat. Il y tenait et moi aussi, pourquoi pas ! Ça ne fait jamais de mal que de bruler un peu de calorie en s’adonnant à une activité aussi demandant et je ne refusais jamais une occasion de jeter un homme au tapis.

Il m’évita assez facilement à ma première attaque mais ensuite, j’eu rapidement le loisir de lui rappeler qu’il ne faut jamais baisser sa garde, bien qu’il se soit placé en position. Je lui frappais l’épaule du talon puis je le projetais au tapis en l’agrippant par le bras et ne me servant de mon dos pour le faire basculer.  

- Non, pas l’armée ! Je me suis juste démenée dans un monde régenter par des hommes, pour des hommes !

Howard se releva difficilement alors que je faisais quelques pas de côtés tout en l’observant. Sa réplique ne tarda pas. Il me frappa au visage en y allant d’un magnifique subterfuge qui m’avait laissé croire qu’il frapperait plus bas et à peine avais-je repris mon souffle qu’il me frappait à nouveau au ventre et me coupa le souffle.

- Je n’ai jamais abandonné de ma vie ! Ce n’est pas toi qui aura se privilège !

Je n’étais pas prête à baisser les bras. Il m’avait bien fait mal mais ce n’était pas encore assez pour que je déclare forfait. Je marchais un petit peu sur le tapis, je me déplaçais pour bien l’évalué et je lui envoyais une droite au menton et je passais près de rater ma cible mais je rechargeais tout de suite et lui envoyais le même coup au visage cette fois, en plein sur la mâchoire.

- Je me demande ce que dirait Timmy s’il devait entrer ici en ce moment précis.

J’imaginais très bien que ce genre de traitement ne devait pas correspondre à ce qu’il avait certainement eu en tête en demandant mes services de médecins. Je rigolais en imaginant la scène puis je soufflais un bon coup et remis ça avec le pied mais ce fut à peine si je le touchais des orteils.

- Tu joues les coriaces, toi ! Ok, je retiens…

@ Billy Lighter

Ouais, j’comprenais bien que c'était un p'tit peu une combinaison de tout qui a fait ce que j'ai aujourd'hui. Spencer confirma ça en quelque sorte disant que j’devais sûrement faire de l’asthme et tout quand j'étais petit et que ça avait jamais été diagnostiqué. J’haussai des épaules. P’t-être bien... Tout ce que j’savais c'est que ma mère ne cessait de dire que je leur coûtait cher en soin médicaux... En gros, c'était loin d'être mes meilleurs souvenirs.

Du coup, maintenant voilà que j’devais me sevrer d’absolument tout... Heureusement qu'on m'empêchait pas d’aller voir des matchs de boxe ou d’aller voir des courses de voiture sinon je n'aurais vraiment plus que la musique. Et si ça peut suffire à certain, ce n’était pas mon cas. J'adorais la musique mais j’aimais bien faire d’autres trucs aussi.

Pour l'alcool, Spencer proposa un système de récompense mais j’voyais pas vraiment comment j’pourrai me récompenser. Mais Spencer proposa des idée... Un dîner avec Peyton par exemple... Ou m'offrir des trucs. Si j’comptais bien faire des diners avec Peyton bien plus souvent que pour de simples récompenses, m'offrir des trucs, par contre était tentant. J’fis une moue de réflexion.

-Han, j’e me rachèterai une Ferrari.

Mes finances allaient mieux depuis que j’pariais moins et que j’me droguais plus alors pouvais bien m’acheter une Ferrari pour faire des courses et frimer.

Apres ça, on se mis au combat et il fallut pas longtemps avant de Spencer me foutu à terre. Elle avait pas fait l’armée mais elle vivait dans un monde régit par des hommes. J’roulai des yeux.

-Tout le monde sait que les femmes, elles dirigent dans l’ombre. On vous résiste pas...

Ouais, c'est ce que j’pensais. Suffirait de regarder mon couple en fait. J’parie même que Jimmy Reed se fait mener par le bout du nez par Maritza. La preuve, elle lui a fait deux gosses.

J’réussi à me relever à et foutre de bons coups à Spencer. Mais elle voulait pas abandonner.

J’remis ma garde mais j’réussi pas à parer deux coups de Spencer qui arrivèrent droit dans ma figure.

Nooooon. Pas la figure!!!

J’me frottai la mâchoire. Ma lèvre saignait et j’pris un air contrarié alors quelle parla de Timmy.

-Il prendrait son foutu air stoïque mais penserait qu'on est sûrement des abrutis de faire ça. Et il te virerais sûrement.

Ouais, Timmy, l’est pas cool. Il pense que tout ce que je fais est nul.

Elle essaya alors de m'envoyer son pieds sur la figure mais j’évitais alors qu’elle me trouvait coriace. J’esquissai un p’tit sourire.

-J’suis plus résistant que tu l'imagine. J’ai survécu à plein de trucs.

Et j’envoyai mon poing dans sa figure mais j’réussi pas à la toucher. J'essayais encore et encore ratant tous mes coups... Elle évitait tout le temps parce que, sans m'en rende compte, je devenait plus lent et je m’essoufflais de plus en plus.

Mais moi, j’croyais qu'elle était méga rapide... Pas que j'étais lent.

-P’tain, t’es rapide. Tu devrais essayer un combat contre Finan Quinn. Il boxe aussi...

Et il était méga rapide aussi.

J'avais essayé de la distraire en parlant et je lui envoyai mon poing de toute mes force dans sa figure mais elle évite encore et j’perdis l’équilibre et tombai au sol. J’me mis assis reprenant mon souffle.

-C’est là qu'on sonne la fin du round non ?

Ouais parce que j’en peu plus.

-J’ai la tête qui tourne. Laisse-moi deux minutes et puis je t’achèverais...

Ouais, c'était une feinte parce que j’me relevai d'un bond pour lui envoyer un poing en pleine figure espérant quelle éviterai pas celui-là.

@ Billy Lighter

Ma suggestion de suivre un système de récompense sembla faire son petit bonhomme de chemin dans la tête d’Howard qui trancha pour s’offrir une Ferrari. Je n’allais pas lui dire comment claquer son pognon mais s’il devait s’offrir d’aussi gros cadeau après avoir fait un soir su deux d’abstinence à l’alcool, son banquier allait le détester à la fin de son parcours !  Peu importe, pourvu qu’il s’y tienne et que tout cela lui réussisse. Il ne s’en doutait peut-être pas et probablement qu’il n’en avait rien à foutre mais je ne lui souhaitais que le meilleur.

Notre petit combat s’amorça et je lui montrais que je n’avais pas peur de donner des coups tout comme je savais les encaisser. Cela dit, il ne laissait pas facilement la place car il me fit la démonstration qu’il pouvait cogner. J’appréciais qu’il ne se retienne pas, parce que je suis une femme et qu’un homme pourrait observer beaucoup de scrupule à frapper une femme. Puisque nus avions déterminé les règles et que nous étions d’accord que tous les coups étaient permis, il avait probablement moins de réserve à y aller fort ce qui m’amena à faire la réflexion à haute voix sur ce que pourrait dire Timmy Evans s’il nous voyait ainsi, combattre.

- Tu crois qu’il me virerait ? Possible… Je suis prête à l’assumer !

Je voulu le frapper d’un coup de pied au menton mais il m’esquiva. Il était coriace pour un mourant ! Il disait avoir survécu à plein de trucs, c’est ce qui faisait de lui l’homme combattant, c’est ce que je comprenais. Il ne voulait pas baisser les bras, il se battait, il voulait prouver qu’il en était capable.

- Je n’ai aucune idée de qui est Finan Quinn mais je veux bien relever le défi, s’il est partant !

Je disais ça alors que je venais de l’esquiver, il n’arrivait plus à me toucher comme il l’avait fait un peu avant. Peut-être que j’étais trop rapide, mais lui, il perdait de l’énergie ce qui me permis de le frapper d’un coup de poing à la hanche mais je ne fis presque l’effleurer. Howard se distança puis se mis au sol pour reprendre son souffle en réclamant la fin de ce round.

- Ok, alors remplis toi bien les poumons si tu comptes m’achever, je n’ai pas dis mon dernier mot !

Je profitais de cette petite pause pour prendre une gorgée d’eau mais je ne tardais pas à annoncer la reprise des hostilités. Nous avions un pari sur le feu et j’avais l’intention de le gagner !

- Amène toi, Stone, qu’on en finisse!

Il se releva et nous recommençâmes à tourner, à nous évaluer. Nous avions plus chaud qu’au tout début, un rien plus épuisé, en tous les cas, moi parce qu’Howard semblait en arracher, ce n’est pas pourtant que j’allais lui accorder une chance. Nous avions dit que tous les coups étaient permis et que nous ne faisions pas de cadeau.

Je le frappais donc deux fois.

La première fois, d’un solide coup dans les côtes. Il fut déstabilisé, je venais de briser sa garde alors je m’élançais et l’achevais d’un coup au ventre avec mon mollet.  J’adorais utiliser mes jambes dans le feu de l’action. Howard se retrouva K.O. sur le tapis que je quittais, le temps d’aller chercher une serviette et une bouteille d’eau pour lui. Puis je revins près de lui et m’installer au sol en lui tendant la bouteille.

- Bois, tu verras ! Elle sera meilleure que de la vodka !

@ Billy Lighter

-Ouais, j’suis sûr qu’il te virerais.

Timmy, l’était coincé. S’il savait que sa p’tite protégée de Spencer s’amusait à boxer avec moi, j’crois qu’il la verrais sous un tout autre angle et qu’il faudrait pas dix minutes avant qu’il ne la vire mais, apparemment, Spencer était prêtre à prendre le risque.

L’était sûr d’elle.

J’restai quand même concentré sur le combat alors que j’me laissais pas faire. Mais, plus le temps avançait, plus j’trouvais que Spencer était rapide. Si bien que je n’arrivais même plus à la toucher. Du coup, ça m’fis penser à Quinn qui était le boxeur le plus rapide que j’ai jamais vu. Même Amon avait du mal contre lui. Pourtant, y’a pas plus fort qu’Amon. Même Fleming fait pas le poids contre Amon. Mais Quinn, lui, y arrivait juste avec sa rapidité.

Mais Spencer connaissait pas Finan Quinn. J’levai un sourcil.

-Ah non ? Pourtant, il commence à avoir une p’tite renommée… T’as pas vu les AMA ? C’est le nouveau chanteur en vogue.

P’t-être qu’elle était pas branchée musique, la Spencer.

-Mais j’suis sûr qu’il voudra bien boxer avec toi. J’lui demanderais.

Après tout, on fréquentais le même studio et j’pouvais, maintenant, lui parler sans avoir peur des dettes que j’lui dois. Enfin, que j’dois à Reed parce que, Quinn, c’est rien qu’un soldat de Reed.

Mais à force de louper mes coups, j’finis à terre. J’étais crevé et j’avais simplement réussi à éviter de justesse un coup de Spencer avant de lui dire que ça serait cool de faire une pause.

Elle accepta disant que, après, elle m’achèverais. Je me couchai sur le sol en reprenant mon souffle avant de me relever quand Spencer marqua la fin de la pause.

C’était moi qui allait l’achever !

Je remis ma garde mais n’attaquai pas tout de suite ce qui fut une super grosse erreur parce que Spencer, elle, attaqua en me frappant dans les côtes.

Je réussi pas à éviter et ça me coupa le souffle. Mais ce fut rien à côté du coup de mollet que je reçu dans le ventre.

J’fis des étoiles et j’tombai à terre sur le dos. Je respirais vite et fort alors que j’avais envie de vomir. J’restai là un moment avant de rouvrir les yeux et de me redresser doucement pour me mettre assis.

-P’tain, ça fait mal…

Spencer, elle me tendit de l’eau et fit une réflexion sur la vodka qui m’fit faire la moue. J’dis rien et me tenais les côtes tout en buvant.

J’fis une grimace.

-Non… C’est quand même pas bon…

Mais j’bus quand même une bonne partie de la bouteille avant de reprendre mon souffle. J’étais méga épuisé et j’avais pas envie de me relever tout de suite.

-P’tain, j’vais avoir des bleus… Peyton va se demander ce que j’ai encore foutu. Elle croira jamais que mon médecin a fait un match de boxe avec moi… Elle va s’faire un tas de film.

Ouais, j’aurais dû y penser avant à ça. J’soupirai encore en regardant Spencer dans les yeux.

-Alors ? J’étais venu pour que t’évalue ma condition… C’est quoi le verdict ?

Le verdict c’est F-, Howard… Comme toujours.

@ Billy Lighter

Finan Quinn ? Ça me disait quelque chose mais pas assez pour mettre un visage sur le nom ou figurer d’où ou de qui je le connaissais. Apparemment, il était la sensation de l’heure et que je le saurais si j’avais vu les American Music Awards. J’avais bien regardé le spectacle, bien installé dans mon divan mais je ne pouvais pas me souvenir de tout le monde.

- Je me souviens surtout de Lola. Elle était somptueuse !

Quoi qu’il en soit, si ce Finan Quinn était prêt à prendre les gants contre moi, je ne refuserais pas le défi. Howard en tous les cas semblait sûr et il allait lui demander. Est-ce qu’il me restera du temps pour la médecine avec tout ça ? Évidement que oui ! Je ne comptais pas réorienter ma carrière !

Mon adversaire eu besoin d’un petit moment de pause, je pouvais bien lui accorder quelques secondes pour souffler mais je sonnais la reprise des hostilités quand je jugeais que cela faisait assez longtemps. Il ne fallait pas non plus prendre une vie pour reprendre son souffle ! Howard déclara qu’il allait m’achever, permettez-moi d’en douter.

Rapidement, j’eu l’avantage et la prédiction d’Howard s’avéra fausse puisque ce fu moi qui l’acheva et en deux coups bien portés. Le chanteur musicien se retrouva à nouveau au sol en se tenant les côtes. Je serrais un peu des dents, peut-être avais-je exagéré la portée de mon coup ?

- Ça va ?

Bon, il respirait encore, c’était déjà ça de prit, mais il se lamentait que ça faisait mal. Je m’éloignais de lui pour aller chercher de l’eau et la lui tendis après m’être installée au sol près de lui, et j’éclatais de rire.

- Bon, bon! Howard Stone et son dédain de l’eau !

Il n’admettrait jamais que l’eau puisse avoir bon goût ou, au minimum fait son job c’est-à-dire qu’elle hydrate et étanche la soif ! Cela dit, il en calla tout de même de bonnes gorgées avant de se lamenter qu’il allait être plein de bleu et que sa femme allait se faire des scénarios dans sa tête.

- Je te signerai un billet, me moquais-je. Plus sérieusement, je lui passerai un coup de fil, si tu veux.

Mon Dieu ! J’aurais la chance de parler à ma chanteuse préférée ! Ce serait le coup de fil professionnel le plus excitant de toute ma carrière !

- Honnêtement ?

Howard voulait savoir ce que je pensais de sa condition physique.

- Je ne pensais pas que c’était si terrible… mais je n’ai pas le choix de te dire que tu es dans une forme physique éclatante… Tu étais essoufflé après seulement quelques pas sur le tapis roulant. Je suis presque certaine que le simple fait de te pencher vers l’avant pour lacer tes souliers t’est pénible, je me trompe ?

Mais je m’attendais à ce qu’il y ait du travail et ça ne m’effrayais pas de mettre à la main à la pâte pour le remettre sur le droit chemin.

- Écoute, j’ai peut-être un truc à te proposer… un début de solution. Que dirais-tu de t’entrainer avec moi ? Je pourrais adapter les exercices selon ta condition physique et augmenter petit à petit le niveau et en même temps, essayer de garder ta motivation loin de la bouteille ? Nous irions à ton rythme, sans pression.

La balle était dans son camp. Je ne pensais pas que cela pouvait être trop exigeant ou pénible et puis c’était sans obligation de sa part. Je ne pouvais pas prendre sa vie entre mes mains, seul lui en avait le droit.

- Mais si tu acceptes, sache que je vais vraiment investir de mon temps pour toi et que je vais travailler avec toi et non contre toi. Je m’attends à un minimum d’effort et de sérieux. Partant ?  

@ Billy Lighter

L'avait bien regardé les AMA, Spencer... Mais elle se rappelait pas de Quinn mais bien de Peyton et ça me fit sourire. J’suis sûr que ça ferais plaisir à Peyton de savoir que ses fans n'avaient vu qu’elle.

-C'est vrai. L'était géniale ma Peyton.

Bref, j’allais dire à Quinn que j’avais trouvé une adversaire pour lui. Mais, en attendant, le combat était pas fini. Apres une p’tite pause, on reprit et, si j'étais sûr de pouvoir en finir, Spencer me prouva le contraire en me foutant au sol en deux coups bien placés.

Ça faisait méga mal... Je gémis en me tenant les côtes, pas sûr, sur le coup, que sache me relever. Ça sembla inquiéter Spencer.

-Ouais... J’crois que j’survivrais...

J’réussis à me redresser un peu alors qu'elle m'apportait de l'eau. C'était pas bon l'eau et ça sembla la faire rire mon cinéma par rapport à l'eau. Mais j’trouvais vraiment ça dégueu. J’exagérais pas.

Mais j’bus quand même de grosses gorgée parce qu'il y avait que ça...

Puis j’me lamentai sur mes bleus que j’allais avoir... Ça allait interpeller Peyton, c’était clair... Mais Spencer me proposa de lui téléphoner pour expliquer. J’hochai de la tête.

-Ouais. Ça serait cool, ça.

Histoire que j’puisse vivre en paix...

Et, comme j'étais venu pour un genre de test physique, j’demandai le verdict et, évidemment, c’était pas extraordinaire... J’soupirai...

-Non... Pas encore jusqu'à être essoufflé en me baissant pour lacer mes chaussure... Mais j’suis de moins en moins sûr de pouvoir assurer pendant un concert de 2h30 à la batterie...

Et ça, c'était pas concevable pour moi... J’devais déjà encaisser de chanter en playback...

Mais Spencer proposa une solution... Elle proposa de m'entraîner pour améliorer ma condition physique... Mais que pour ça, j’devrais être un minimum sérieux... Ça me rappelait Amon quand il avait bien voulu m'entraîner. Lui aussi m'avait demandé de pas venir bourré aux entraînements...

J’hésitai quelques secondes... Avant de soupirer... J’imagine que j’devais au moins tenter le coup.

-C’est d’accord... Une fois toutes les deux semaines pour commencer.

Elle avait dit à mon rythme alors, j’donnais le rythme...

-Et j’ferais des efforts pour la vodka.

J’essayerais, en tout cas...

J’me relevai complètement.

-Bon j’vais rentrer... J’suis crevé... J’crois que j’vais aller dormir une semaine maintenant.

J’esquissai une sourire.

-Oublie pas de téléphoner à Peyton...

Ouais, ça c'était important aussi.

@ Billy Lighter

Je venais de mettre K.O. Howard Stone avec deux coups bien portés et il n’avait d’autre choix que de me concéder la victoire. J’aurais pu me réjouir en faisant la danse de la victoire tout en courant autour de lui sur le tapis mais ma victoire ne me faisait pas sauter de joie car elle ne faisait que confirmer à quel point mon patient en arrachait au niveau de sa forme physique et de sa santé. Je lui offris donc une bouteille d’eau en m’installant au sol avec lui et je lui avouais, sans tourner autour du pot, mes conclusions sur son état. Sa n’avait rien de joyeux à mes yeux, j’aurais préféré qu’il nous déjoue tous.

Cela dit, tout n’était pas perdu.

La petite conversation que nous avions eue avant et pendant le match me laissais croire que cette fois, le message était bien passé et qu’Howard était prêt à amorcé un changement. Le tout était d’y aller à son rythme et de trouver des façons de faire qui lui convenait à une fréquence à sa porter. L’obliger à aller au gym cinq jours semaine à raison de huit heures par jours était irréaliste.

Je lui proposais donc de l’accompagner là-dedans. Je pourrais l’aider à se bâtir un horaire d’entrainement selon ses engagements, et les miens il va se soit, afin que l’on puisse s’entraîner ensemble et s’il accepta, il me fit soupire et rouler des yeux en établissant la fréquence à une fois aux deux semaines pour commencer.

- Au moins une fois par semaine. Allez ! Un peu de courage ! Ce n’est vraiment pas beaucoup.

Je lui fis des petits yeux auxquels j’espérais qu’il ne refuserait pas.

- Prend le temps d’y penser et considérons ce que nous venons de faire comme la première fois de cette semaine… donc nous pourrions nous revoir la semaine prochaine, c’est un bon deal ?

Mais là où il me fit réellement plaisir c’est quand il ajouta, avant de se lever, qu’il allait faire de réels efforts pour la vodka.

- Ça… ça vaut tout l’or du monde, pour moi !

Je me levais à mon tour, je devais m’activer si je voulais prendre une douche rapide avant de retourner à mon bureau et reprendre mes consultations.

- Je le ferai… Mais je ne sais pas si je saurai lui parler sans bafouiller… Je dois t’avouer que tu es marié à ma chanteuse préférée.

Mais j’allais passer le message avec plaisir, et sans faute !

- Prends soin de toi, Howard ! Je te contacterai plus tard cette semaine pour qu’on planifie notre prochaine rencontre selon de quoi aura l’air nos planning.

Je le laissais filer ensuite, heureuse et charmée par cette rencontre qui avait mis bien des choses en lumière.

@ Billy Lighter