Tout avait cramé… Quand Sonne m’avait téléphoné ce matin – je n’en étais pas revenu. La villa Moriarty était partie en fumée.

C’était dramatique… Le seul point positif – dans cette histoire – c’était que Sonne et sa famille n’avaient rien et qu’ils avaient déjà pu rejoindre l’hôtel où ils résidaient depuis cette nuit.

Seulement, elle ne pouvait – elle et sa famille – pas résider à l’hôtel éternellement et il leur fallait un endroit où vivre le temps de régler leurs affaires concernant ce sinistre. Evidemment, j’avais bien compris que – en dehors du fait qu’elle ne sera pas là aujourd’hui ainsi que, certainement, pendant les jours suivant – elle pensait que ma villa pourrait être cet endroit pour vivre. J’aurais été sans cœur de dire non surtout que ma villa était assez grande que pour héberger les Moriarty pendant quelques temps… Ça même si je n’aimais aucunement Axel Moriarty…

J’avais accepté et lui avais dit de se reposer au moins quelques heures. J’avais – ensuite – dit à Sonne qu’elle pourrait venir à ma villa avec sa famille dès qu’elle serait prête et reposée.

Bon… Avec tout ça, inutile d’aller au travail ce matin… Sans Sonne, j’allais vivre un véritable calvaire alors autant être en congé aussi…

Je m’étais levé de mon lit… Car – oui – il était 7h et j’étais encore dans mon lit alors que Sammy était dans la chambre de Daniela pour l’allaiter. Par chance, Tony dormait encore – depuis un moment, il recommençait à fonctionner comme il faut.

Je m’étais avancé vers la chambre de Daniela… Il allait falloir qu’Erik prépare tout pour qu’on puisse accueillir Sonne, ses quatre enfants et cet enfoiré d’Axel Moriarty… Je commençais à penser que la villa Ricci allait finir par devenir une pouponnière.

-Samantha mia, dis-je en entrant dans la chambre. Sonne vient de m’appeler… Sa villa est partie en fumée pendant la nuit. Sa famille va bien… Seulement, ils n’ont plus de logement et s’ils restent à l’hôtel ça va leur coûter bien trop cher.

Je m’étais arrêté pour m’installer dans un siège face à Sammy qui allaitait la petite.

-Tout ça pour dire que j’ai accepté qu’ils logent ici le temps qu’ils puissent se retourner et trouver un autre logement moins temporaire…, dis-je en soupirant d’avance. Je ne pouvais pas dire non… Sonne avait l’air désemparée. Apparemment, ils ont absolument tout perdu.

Il n’y avait rien de pire que les incendies… Maintenant, à savoir comment la maison avait pris feu, j’imagine que Sonne m’en dire plus à son arrivée…

-Il faudra qu’on s’organise… Bien que la villa est assez grande pour qu’on ne se marche pas dessus, dis-je en haussant les épaules.

Moui – ce n’était pas la place qui manquait.

Doucement, Tony reprenait son rythme de sommeil auquel il nous avait habitué avant la naissance de Daniela. En prime, notre fille espaçait déjà les boire la nuit ce qui fait que j’étais en mesure de dormir des blocs de quatre heures, parfois cinq, sans qu’elle ne me réclame. Cependant, la nuit dernière, j’avais été réveillée par les sirènes des pompiers. Je m’étais levée et avait regardé par les portes vitrées de notre chambre, donnant sur le balcon surplombant notre immense jardin mais je n’avais pas pu voir par où s’étaient en allé les sirènes. J’espérais que cela n’était rien de plus qu’un exercice.

Je m’étais rapidement rendormis et avait pu dormir jusqu’à ce que Daniela ne décide que la nuit ne venait de se terminer et qu’il était l’heure de son premier boire de la journée. J’appréciais beaucoup ces moments tout en douceur avec ma fille. J’étais installée dans un confortable fauteuil berçant et je tenais la prunelle de mes yeux tout contre moi alors qu’elle-même tenait mon sein entre ses deux mains et tétait avec appétit. Elle commençait à se potelé légèrement, signe qu’elle mangeait à sa faim et il n’y avait rien de plus beau qu’un petit bébé potelé !

Je fus surprise de voir Daniele entrer dans la chambre de notre fille de si bonne heure. Normalement, il aimait flâner au lit jusqu’à la toute dernière minute avant de me rejoindre pour déjeuner et râler qu’il n’avait pas assez dormit ou bien qu’il allât être en retard et que Mademoiselle Ferguson allait avoir eu le temps de lui booker sa journée au complet !

Sonne avait bien téléphoné à mon fiancé mais pas pour les raisons que je pensais. En fait, c’était une bien triste nouvelle que m’apprenait Daniele.

- Mio Dio !

Je fis un signe de croix pour chasser le mauvais sort. Fort heureusement personne n’avait été blessé, c’est ce que m’expliqua Daniele puis je hochais de la tête en comprenant bien que sa secrétaire et sa famille se retrouvait à la rue.

- Oui, je men doute ! Une suite pour loger une famille, ce n’est pas abordable.

Daniele poursuivit en disant qu’il avait acceptés que sa secrétaire et sa famille vienne temporairement s’installer chez nous. Je reconnaissais bien là le grand cœur de mon amoureux car malgré les airs qu’il aimait bien se donner, il n’était pas à ce point égoïste que pour refuser de venir en aide. Et puis je savais que Sonne comptait beaucoup pour lui.

- Tu as bien fait, amore mio ! Nous avons suffisamment d’espace pour loger tout le monde et nous les installeront dignement. Ils ne manqueront de rien.

J’avais déjà en tête d’aller faire la tourner des boutiques pour acheter quelques vêtements aux enfants. Je les savais en bas âge, ils auraient besoin de couches, j’ajoutais cet item mentalement à ma liste.

- Nous pourrions acheter tout ce qu’il faut pour notre filleule, ce serait la moindre des choses et tu pourrais demander à Jimmy de faire pareil pour son filleul ?

Le père de Daniele était parrain de la petite Ana mais est-ce que le couple pourrait espérer un geste de sa part pour alléger tout ce qu’ils devraient faire pour leur fille ? J’en doutais… Mais Daniele et moi avions bien les moyens d’acheter en plusieurs exemplaires pour les filles. Peut-être que Jimmy ferait pareil, en tous les cas, je doutais moins de sa générosité que de celle de mon futur beau-père.

Quand Daniela termina son boire, je la confiais à ma mère et j’allais tout de suite enclencher les préparatifs pour accueillir la famille Moriarty. Il y avait une chambre tout au fond du même corridor que là notre qui avait une salle de bain attenante ainsi qu’une petite chambre. Elle devait être à la base un walk in mais n’avait jamais été aménagé comme telle. Je jugeais qu’il serait parfait d’y installer les filles alors que les garçons seraient très bien en ayant chacun une chambre de l’autre côté du couloir. Ainsi, depuis leur lit, le couple aurait un visuel sur chacune des chambres de ses enfants.  Je demandais que le ménage soit fait et qu’on place dans la chambre tout le nécessaire de toilettes, comme des serviettes propres et toute la panoplie de shampooing et de savon pour le corps.

Le couple Moriarty arriva en milieu d’après-midi. Ils avaient les traits tirés et les enfants étaient agités, ça pouvait se comprendre ! Les pauvres avaient été brusquement réveillés puis avait passés de leurs lits douillets à celui d’un hôtel miteux de ce que je cru comprendre, avant de se retrouver chez nous.

- L’important est que vous êtes en vie, Grazie mio Dio ! Maintenant, il est temps de vous reposer et demain, nous verrons comment nous pouvons concrètement vous aider dans vos démarches.

Je pris Nelly dans mes bras, mais la petite n’avait d’yeux que pour son parrain, comme toutes les autres femmes.

- Je pense que tu vas devoir partager tes bras entre ta filleule et ta fille, amore mio !

Oui… S’il s’avérait que l’incendie était criminel, il faudra que je raconte aux policiers ce que je sais… Bien que… Était-ce vraiment une bonne idée ? Car si c’est bien Thomas Fleming qui, d’une façon ou d’une autre, avait réussi à commandité ça, le fait que je le balance aura peut-être tôt fait de l’énerver et, donc, de nous mettre à nouveau en danger…

Je n’arrivais pas à réfléchir comme il faut. Je n’avais pas suffisamment de recul. Donc, j’hochai simplement de la tête laissant Sonne aller passer un coup de fil à son patron, Daniele Ricci.

Je m’étais couché à côté d’Alan qui dormait, enfin, profondément. J’avais tenté de fermé les yeux mais les images de cette nuit me revenait en tête sans que je puisse m’en défaire. Ce qui fit que je ne réussis pas à ouvrir l’œil quand Sonne est revenue dans la chambre après un coup de fil qui m’a paru durer une éternité…

Mais elle revint avec des bonnes nouvelles car Daniele Ricci voulait bien nous héberger. C’était déjà ça de gagner et, après ça, j’avais laisser Sonne se reposer et j’avais tenté de faire de même…

En vain…

Je n’avais pas réussi à fermer l’œil… Je sentais toujours, au creux de mon estomac, le poids de la culpabilité. Et, après quelques petites heures à chercher un sommeil qui ne vint jamais, je me suis résolu à descendre pour téléphoner aux pompiers afin d’avoir des nouvelles… Ils m’ont dit que le feu avait été maitrisé ce matin mais qu’il ne restait, hélas, pas grand-chose de la maison… Je n’avais pu m’empêcher de soupirer. Ils ont dit que, désormais, l’enquête allait avoir lieu et, ensuite, les expertises des assureurs…

Le chemin allait encore être long…

Je les avais remercié avant de retourner dans notre chambre et de donner à Sonne les informations que je venais de recevoir.

Ensuite, en début d’après-midi, nous avions mangé un morceau à l’hôtel après avoir réveiller les enfants qui, désormais, était agités. Très agités. On leur avait expliqué qu’on allait aller dormir dans une immense villa chez un ami à Sonne… Ils semblaient intéressés même si Alan semblait toujours perturbé par la soirée d’hier.

Après avoir mangé, on avait rassemblé nos peut d’affaires et avions appelé un taxi direction la villa Ricci. Les enfants étaient de plus en plus agités et Alan posaient des questions sur ce qu’il s’était passé hier et sur où on allait aujourd’hui. Nous répondions comme nous pouvions mais ça en devenait réellement fatiguant !

Alors, quand nous sommes arrivés, je fus réellement soulagé. Nous avions sonné à la porte et le couple Ricci vint nous accueillir.

-Bonjour…

J’avais dit ça sur un ton fatigué alors que je portais les deux filles. Alan marchait à côtés de Sonne qu’il ne semblait plus vouloir quitter. Quant à James, c’est Sonne qui le portait.

-Merci de nous recevoir… C’est vraiment très gentil à vous.

D’habitude, je disais ce genre de chose avec un sourire mielleux. Mais je n’en avais pas la force, cette fois.

On expliqua un peu le périple depuis hier et Samantha disait que le principal était que nous étions en vie. Elle voulait qu’on se repose alors qu’on était entré dans la villa du couple. Elle disait que, demain, après qu’on se soit reposé, ils pourront voir comment nous aider dans nos démarches.

-Merci à vous… Mais le repos ne vient pas facilement. C’est pas faute d’avoir essayé depuis ce matin.

J’avais laissé Samantha prendre Nelly dans ses bras et dire à Ricci qu’il allait devoir partager entre sa fille et sa filleul. En attendant, je m’étais laisser tomber dans le divan avec Anna dans mes bras.

-Je suis sûr que Nelly et les autres enfants se plairont très bien ici. Ils ont besoin de se remettre des événements d’hier.

Et ils n’étaient pas les seuls…

-Vous auriez du whisky ? Je crois que j’ai besoin d’un verre… J’ai téléphoné aux pompiers… L’enquête va débuter pour trouver les causes. Après, nous pourrons envoyer les experts mais notre maison sera sûrement une perte totale… Les pompiers ont laisser entrevoir peu d’espoir.

Je dis ça en soupirant… C’était une villa dans laquelle j’avais investi beaucoup d’argent !

Après mon coup de fil à Amon, j’avais regagné ma chambre dans laquelle les enfants étaient parvenu à trouver le sommeil et Axel lui, était allongé près d’Alan. Je m’étais moi aussi allongée, avec les filles mais je ne dormis pas. Cependant, le simple fait de fermer l’œil m’aida à me reposer, façon de parler. Au moins, j’avais un peu moins mal à la tête.

J’avais expliqué à Axe les détails de ma conversation avec Daniele qui acceptait de nous héberger quelques temps. C’était un poids de moins sur nos épaules. Un tout petit poids de moins mais j’étais prête à m’accrocher à tous les points positifs qui allaient nous tomber dessus.

Axel alla ensuite passer un coup de fil aux pompiers pour s’informer de comment les choses s’étaient déroulées et, comme nous le craignions, notre maison allait assurément être une perte totale. Il fallait se faire à cette idée.

Les enfants eurent faim très vite et Axel alla nous chercher à manger. Nous avions dévoré notre repas dans notre chambre avant de plier bagage, quoi que pour le peu que nous avions je dirais plutôt plier le minuscule sac, et nous prîmes un taxi pour nous rendre chez mon patron et ami.

Nous fûmes accueillit comme s’ils nous attendaient depuis des semaines, comme si notre visite était un évènement heureux. Seulement Axel, les enfants et moi, n’avions pas le cœur à la fête.

Axel remercia le couple et j’en fis de même en retenant mes larmes. Allais-je être sur le point de me briser en deux chaque fois que je vais rencontrer une nouvelle personne qui n’a pas les détails de notre mésaventure ? J’espérais que non, autrement, je n’avais pas fini de pleurer !

Ce fut Axel qui fit le récit de notre horrible expérience sous le regard horrifié de Samantha. Daniele, fidèle à lui-même, était moins expressif mais je savais que mon patron devait être attristé pas notre malheur. Nelly passa des bras d’Axel à ceux de Samantha qui donna un peu dans l’humour en disant que Daniele devrait éviter de faire un effet de jalousie entre sa filleule et sa fille.

- Ça va créer un peu de chambardement dans la vie de tout le monde mais nous serons très discrets et dès que nous avons de l’avancement avec nos assurances, nous irons à l’hôtel.

Je ne voulais pas abuser de leur générosité mais je ne désirais pas non plus retourner dans le même genre de sous hôtel bas de gamme. Nous pouvions être sinistré dans la dignité, non ?

Axel demanda un verre de whisky avant de se laisser aller sur le divan et je l’imitais, autant pour la posture que pour l’alcool. J’avais besoin de quelque chose de fort pour me fouetter. James était étonnement calme dans mes bras depuis l’incendie. En fait, il n’avait pratiquement pas émis un seul son ou fait un geste envers qui se que soit. On aurait presque dit une poupée trop réelle pour la ligue des poupées. Puis un frisson de terreur me parcouru alors qu’une vision hautement déformée de la réalité me montrait mon fils entrain de mettre le feu a notre demeure… S’Il avait eu quelques années de plus… cela aurait pu être la réalité.

Mon Dieu ! Mais qu’elle mère pense se genre de chose !!!

- Je vais devoir m’absenter quelques temps du bureau, j’en suis désolée, Daniele mais dans les circonstances, je n’aurai pas la tête au travail, en tous les cas pas pour trois ou quatre jours. Et je crois que je devrai retourner voir le médecin. Cette nuit, ça semblait aller mais j’ai remarqué que j’ai mal à la hauteur des poumons quand je m’étire ou que j’inspire trop profondément.

Il n’en était rien m ais je commençais à placer mes options pour m’évader dans les bras d’Amon quelques heures.  

Moui – ça allait revenir cher à Sonne et son mari de devoir se payer l’hôtel pour un temps indéterminé. Ma villa était – donc – l’une des rares solutions qu’ils avaient et j’avais accepté parce que j’aime beaucoup Sonne.

Une fois le choc passé, Sammy était contente que j’aie pris cette décision. Il y avait de la place pour tout ce beau monde dans la villa Ricci. Seulement, Sammy voulait aller plus loin en achetant de quoi pouvoir rhabiller Nelly – qui était ma filleul. Elle voulait aussi que je demande à Jim de faire de même pour James.

-Je le préviendrais mais je suis sûr qu’il sera rapidement au courant, dis-je avec un petit sourire. Los Angeles n’a aucune secret pour Jim… Bien que l’inverse soit vrai aussi. Mais je lui dirais quand même et aucun doute qu’il fera un généreux donc à son filleul. Il est comme ça, Jim, rajoutais-je avec un sourire plus narquois. Quant à Nelly, oui, on lui achètera ce qu’il faut. J’imagine qu’il faudra faire la même chose pour Anna… Le temps que mon père ait eu vent de la chose et bouge le petit doigt, Ana sera majeur.

Moui – c’était certain qu’Antonio allait peut-être lever le petit doigt mais bien trop tard…

Après ça, Sammy avait mis les choses en place pour que tout soit en place pour le moment où Sonne et sa tribu allait arriver. Moi, j’avais laisser faire en allant un peu jouer avec Tony au football dehors – histoire qu’il puisse dormir comme il faut cet après-midi et cette nuit…

C’est au milieu de l’après-midi que Sonne était arrivée avec ses enfants et son mari. Ils avaient – logiquement – leur tête des mauvais jours… Je les avais salués et Axel nous avais remercié avant de nous raconter ce qu’il s’était passé… Il y mettais sa verve de journaliste pour raconter ça – ça doit être une sorte de réflexe… Seulement, même si je n’avais que peu de sympathie pour Moriarty, l’histoire qu’ils avaient vécu était horrible.

-Mamma mia, quelle horreur, dis-je en espérant, au fond de moi, qu’une telle chose ne m’arrivera jamais.

Sammy voyait le bon côté des choses – tout le monde était en vie. Moui – parfois il faut se contenter de l’essentiel. Sammy et moi avions appris à faire ça après tout ce qu’on avait vécu…

Si Axel disait que le sommeil ne venait pas facilement – ce que je pouvais comprendre – Sammy, qui avait pris Nelly dans ses bras, disait que j’allais devoir partager entre ma filleul et ma fille.

-Je suis le grand Daniele Ricci, dis-je avec un petit sourire. Je vais gérer.

Pour l’instant, Daniela dormait ainsi que Tony – ce qui n’était pas plus mal pour accueillir tranquillement les Moriarty.

Sonny avait dit qu’ils seront discret quant à Axel, il était sûr que ses enfants se plairont bien ici.

-Faites comme chez vous. Pas besoin d’être discret. Personne n’est discret ici, de toute façon, sauf Erik, dis-je avec un petit sourire. Vous pouvez rester autant de temps qu’il vous faudra.

Le couple s’était installé dans le fauteuil et réclamaient – tous les deux – un whisky. C’est Erik qui – discret, comme je le disais – s’était mis en marche pour servir les whisky alors que je m’étais installé face à Axel et Sonne ainsi que leur enfants excepté Nelly qui était dans les bras de Sammy.

Sonne s’excusait d’avance de son absence… Je la savais très à cheval là-dessus mais elle m’avait un peu inquiété quand elle avait parlé de sa douleur aux poumons.

-Prends le temps qu’il te faudra. Un mois si tu veux… J’arriverais à me débrouiller…, dis-je sans être sûr, dans le fond, que ça soit vrai. Je préfère tu sois réellement rétablie avant de revenir. Il faut penser à toi.

Moui – j’aimais qu’on pense à moi aussi mais, dans ce cas-ci, j’avais assez d’empathie pour savoir que ça ne se faisait pas.

-J’emprunterais la secrétaire de Daryll… Ou celle de Jim… Elle fait la tête depuis qu’il est marié à Maritza, dis-je en ricanant un peu.

J’arriverais à me débrouiller… En attendant, il fallait installer les Moriarty.

-On achètera des fournitures et habits pour les deux filles… Jim s’occupera de James… Et…, dis-je avant de regarder le petit roux… Pour Alan… Qui est son parrain ?

Moui – de ça, je n’en avais aucune idée…

Le couple Moriarty vivait des heures sombres devant lesquelles je ne pouvais pas demeurer insensible. D’ailleurs, Daniele non plus puisqu’il m’annonça avoir invité sa secrétaire et sa famille à s’installer chez nous le temps qu’ils puissent se reposer et qu’ils y voient plus clair. Toute cette histoire me rendait très triste et je proposais donc à Daniele que nous prenions en charges les frais pour notre filleul et que Jimmy en fasse tout autant pour James. Pour Ana, les choses risquaient d’être un peu plus compliquées puisque son parrain, l’infâme Anthonio Ricci, prendrait une éternité avant d’agir.

- Je ne comprends pas que l’on puisse souhaiter un tel homme comme parrain pour son enfant. Je ne veux même pas lui accorder le titre de grand-père pour notre fille !

Hors de question !

Donc, Daniele et moi prendrions en charge la petite Ana également et nous le ferions de bon cœur.

Quand le couple arriva, le drame semblait plus réel. Aux traits tirés qu’ils affichaient comme aux regards éteints des enfants. Tout cela me toucha mais il fallait reconnaitre que dans ce très grand malheur, personne n’avait été blessé. Il fallait remercier Dieu pour cela. Le récit de leur mésaventure était à glacer le sang, j’avais l’impression de l’avoir vécu tant nous pouvions ressentir leur chagrin et la peur qu’ils avaient vécu.

Je pris Nelly dans mes bras pour permettre aux parents de se décharger un peu et tout de suite, la petite faisait de l’œil à sn parrain. Comme cela était charmant ! Et drôle ! Daniele allait devoir partager son temps entre moi, sa fille, son fils et sa filleule en plus de se débrouiller au boulot mais il disait qu’il allait gérer.

- Oh  mais personne ne doute que tu puisses gérer, amore mio !

Ce serait très mal le connaitre que de douter de ses capacités à gérer une situation, quel qu’elle soit !

Le couple avait pris place dans le divan de notre salon et Daniele et moi, en face d’eux. Sonne disait qu’ils se montreraient discrets ce à quoi Daniele avait dit que ce n’était pas nécessaire. Les enfants allaient avoir besoin de courir, de crier, de jouer ! D’être des enfants, tout simplement et Axel était certains qu’ils allaient se plaire ici.  

- Nous l’espérons. Nous vous avons installés de manière que vous ayez suffisamment d’espace et que vous soyez confortables.

Je regardais Daniele, amoureuse et fière alors qu’il assurait qu’ils pouvaient prendre aussi longtemps qu’il serait nécessaire.

- Oui il n’y a pas le f… Il n’y a pas d’urgence ! Prenez tout votre temps !

J’étais passé bien près de me mettre le pied dans la bouche !

Sonne, ensuite s’était excusé de devoir s’absenter du boulot pendant un certain temps mais il aurait été impensable de toute manière, d’exiger d’elle ne présence assidue, d’autant plus qu’elle disait avoir une douleur aux poumons quand elle respirait trop fort.

- Peut-être lorsque vous avez sauté du balcon ? Un muscle qui se serait mal étiré mais quoi qu’il en soit, il vaut mieux aller voir un médecin. Allez-y demain, Sonne, je resterai avec les enfants, cela me fait très plaisir !

J’avais l’habitude des grosses marmailles quand les Conti étaient tous réunis et j’adorais en prendre soin et les divertir. Daniele avait des options pour ses secrétaires, il n’y avait pas de quoi s’inquiéter.

- Et si jamais il ne trouve pas la perle rare, ma mère irait volontiers, j’en suis certaine…

Je regardais Daniele avec un sourire moqueur sur les lèvres. C’était la guerre entre ces deux-là, jamais ma mère ne lui rendrait service et jamais Daniele accepterait qu’elle ne s’approche de son bureau ! Mais les imaginer travailler ensemble me faisait bien rire intérieurement.

Ensuite, Daniele annonça au couple notre intention de s’occuper des enfants en achetant tout ce dont ils auraient besoin, tout comme Jimmy le ferait pour James, très certainement alors que pour Alan… Nous ne savions pas qui était son parrain.

- Quoi qu’il en soit, ne vous en faites pas ! Nous veillerons à ce que tout le monde ne manque de rien ! Ce soir, ma mère et moi cuisineront un délicieux repas italien ! Ce sera authentique et meilleur qu’au restaurant, vous verrez !

J’embrassais spontanément la tête de la petite Nelly dont les cheveux sentaient encore la fumée.

- Désirez-vous voir vos chambres ? Ensuite nous pourrions dresser des listes de ce qu’il vous faut en priorité ? Qu’en pensez vous ? Tout en buvant un bon whisky et pendant que les enfants joueront au salon ? Les nôtres ne devraient pas tarder à faire signe de vie.

Après qu’on ait raconté notre mésaventure d’hier, Samantha avait dit à Daniele qu’il devrait se diviser entre sa filleul et sa fille mais le manager italien disait qu’il allait géré ce dont sa future femme ne doutait pas… Il ne ratait jamais une occasion de s’envoyer des fleurs… Mais je me contentai de dire que les enfants allaient se plaire ici alors que Sonne notait que ça allait faire un chamboulement…

C’est vrai… Mais ils avaient accepté que l’on vienne alors je supposais qu’ils étaient prêt à se chamboulement. Ce que confirma Ricci qui disait qu’on pouvait prendre le temps qu’il nous faudra ce que confirma Samantha en utilisant un mot pour un autre certainement pour éviter de nous choquer… Plus rien ne me choquait à cet instant. J’avais l’impression de vivre en mode automatique.

-Merci beaucoup.

Avant de regarder Samantha.

-Et je suis certain qu’on aura largement assez d’espace…

Vu la taille de la villa, il n’y avait aucune doute ! Notre villa, avec Sonne, était bien plus petite et nous avions largement assez de place, alors ici…

Alors que je commençais à boire mon whisky que venait de nous servir le majordome de Ricci, Sonne déclara qu’elle s’absenterais quelques jours du travail. C’était indispensable pour qu’on puisse commencer à voir tout ce qu’il nous faudra faire pour les expertises et assurances pour notre maison détruite. Mais je ne m’attendais pas à ce qu’elle dise qu’elle ait besoin de retourner faire un tour à l’hôpital. Je la regardai, inquiet avant de poser ma main sur sa cuisse espérant que ça ne soit que le contrecoup du choc.

Daniele ne refusa pas quant à Samantha, elle dit que c’était peut-être parce que Sonne avait sauté du balcon. J’hochai de la tête.

-Peut-être. J’espère que ce n’est rien de grave.

Samantha voulait bien s’occuper des enfants en attendant. Je la fixai.

-Merci à vous… J’en profiterais pour commencer à passer certains coups de fils pour des renseignements.

Ricci, lui, disait qu’il trouvera de quoi remplacer Sonne en attendant en piquant les secrétaires des autres. Je le reconnaissais bien là… Même si Samantha disait qu’il pouvait toujours prendre sa belle-mère. Ça m’arracha quand même un sourire.

Le manager italien dit alors qu’ils prendront en charge les dépenses pour quelques vêtements pour nos deux filles. L’une d’elle avait le père de Daniele comme parrain mais nous n’aurons, apparemment, pas besoin de le contacter. Quant à James, c’est Jimmy Reed qui se chargera des frais. C’est bien plus que nous ne pourrions en demander. Mais quand il demanda qui était le parrain d’Alan, je me tournai instinctivement vers Sonne…

Je n’en avais aucune idée ! Nous avions beaucoup discuter sur la question pour nos triplés mais, pour Alan, il était né avec que Sonne et moi ne soyons ensemble alors je n’avais jamais prêté attention à ça…

Mais qu’importe, finalement, vu que le couple Ricci semblait vouloir à ce qu’on ne manque de rien.

-Merci à vous… On trouvera un moyen de vous rendre la pareille quand les choses irons mieux pour nous.

En espérant que les choses irons mieux… J’espérais sincèrement que la cause de l’incendie était accidentelle et que je ne m’étais pas mis un psychopathe à dos… Parce que si c’était ce que je redoutais, je n’osais pas imaginer ce qui pourrais encore nous tomber dessus…

Et comme je pensais à ça, je pris le temps de réagir à la proposition de Samantha de nous faire un bon repas de son pays.

-Oh… Je suis certain que tout le monde va se régaler…

Samantha proposa alors qu’ils nous montrent nos chambre avant qu’on dresse la liste de ce qu’il nous faudra.

-Oui. Nous pouvons faire cela.

Je dis ça en achevant le vers servi et en me levant avec, toujours, Anna dans mes bras. Elle savait marcher mais, dans ce nouvel environnement, je préférais qu’elle ne commence pas à courir partout. Pas tout de suite, en tout cas.

-Nous vous suivons.

On fut emmener à l’étage et, dans le couloir, se trouvait un petit garçon… Cela devait être le jeune Anthony Ricci dont les cheveux était en bataille car il semblait réveillé depuis peu.

-Tony est plus fatigué…

C’est ce qu’il disait avant de nous regarder tous un par un.

-Madame Ferguson !

C’est ce qu’il dit en s’exclamant et en montrant Sonne du doigt en souriant. Il vint alors près de Sonne pour l’enlacer de ses petits bras autour des jambes de Sonne.

-Tu as du succès…

C’est ce que je dis avec un petit sourire en coin.

Dès notre arrive chez Daniele et Samantha, je me sentis tout de suite plus en sécurité et apaisée. Certes, ça ne serait pas comme d’être à la maison mais ce serait tout de même mieux que la chambre d’hôtel miteuse dans laquelle nous avions passés la dernière nuit. Dans l’urgence, nous n’avions pas cherché à trouver le luxe et le confort, mais un endroit pour nous poser et permettre à nos enfants de se dormir.

Mon patron et sa promise nous avaient mis à l’aise en insistant sur le fait que nous pouvions prendre tout notre temps et je devais avouer que de nous installer ici, plutôt qu’à l’hôtel aurait beaucoup d’avantage. La maison était immense, donc nous n’allions pas risque de nous marcher sur les pieds, ensuite, je pourrais continuer de travailler, du moins, à aider mon patron à gérer son agenda en étant sur place et le miens par le fait même. J’avais mon plan en tête et je mis déjà les premières pièces en place en parlant d’une douleur au poumon si j’étirais mes bras et si je respirais trop profondément. Daniele, tout comme mon époux s’en inquiétèrent et Samantha ajouta que c’était peut-être en sautant du balcon, un mauvais mouvement. Qui plus est, elle proposa de veiller sur ma marmaille le temps que j’aille consulter.

- Vous avez sans doute raison Samantha, j’ai probablement fait un mauvais mouvement en me laissant tomber du balcon. Dans ce genre de situation on ne prend pas le temps de réfléchir à ses gestes. Heureusement qu’axel m’a rattrapé en bas ! dis-je en posant ma main sur sa cuisse.
Bref, il y avait des solutions à tout !

Daniele allait piquer la secrétaire de Daryll ou sinon, Samantha était prête à lui envoyer sa mère alors qu’elle-même allait prendre soin des enfants pendant qu’Axel allait commencer à passer les coups de fils pour ouvrir tous nos dossiers.

- La joie d’être sinistrés ! Je sens que nous allons passer nos prochaines semaines accrochés au combiné du téléphone. Vous ne voyez pas d’inconvénient que nous donnions vos coordonner pour que les différentes institutions sachent où nous rejoindre ?  
               
J’avais réellement le souci de les déranger le moins possible mais vu tout ce que nous avions à penser, je voyais cela comme une mission impossible.

Ensuite, le couple me mit presque les larmes aux yeux en ajoutant encore à sa générosité en annonçant qu’il allait prendre en charge tous les frais pour habiller nos filles et tout ce dont elles avaient besoin tout comme Jimmy Reed allait se charger de James. Pour Alan…

- Il n’a pas de parrain. En fait, tout est allé si vite après sa naissance, la mort d’Atticus et ma rencontre avec Axel, la naissance des triplés. J’ai honte de le dire mais a l’époque, je n’ai pas cru important de lui en trouver.

Je regardais Axel, parce que maintenant, il était son père et c’était tout ce qui comptait, après tout ! Et il était un bien meilleur père qu’Atticus aurait su être. Il l’aurait probablement échangé contre un sachet de coke !

- Nous pourrons sans soucis nous occuper d’Alan, avec tout ce que vous nous offrez, ce qui est déjà beaucoup plus que nous aurions osé espérer. Pas vrai, Axel ?

Samantha proposa de nous montrer nos chambres pour que nous puissions nous y installer et déjà prendre nos marques en plus de proposer de nous cuisiner un véritable festin italien pour le souper de ce soir.

- C’est vraiment gentil ! Vous nous gâtez vraiment beaucoup ! C’est exactement ce dont nous avons besoin en ce moment !

J’avais tenté l’humour mais je ne parvenu même pas à m’esclaffer.

Dès que nus fûmes à l’étage, Tony Ricci, tout échevelé, s’exclama en me voyant, puis vint m’enlacer la jambe en me saluant. Il n’était plus fatigué, c’est ce qu’il disait.  Il me lâcha et je pu me pencher pour lui passer la main dans les cheveux. Alan le regardait comme s’il l’analysait et James… James fixait, comme toujours, de son regard perçant.

- Je suis heureuse de te revoir, Tony ! dis-je en m’adressant au petit, puis en relevant la tête pour regarder Daniele, Il a beaucoup grandit !

Il allait certainement être le plus grand de sa classe, quand il irait !

- N’est-ce pas ? Tony est mon plus grand admirateur !

Je me relevais et fut ravis de voir qu’Alan tendait la main à Tony pour qu’ils marchent ensemble là où Samantha nous conduisait.

Nos chambres étaient plus que parfaite. Surtout celle d’Axel et moi qui disposait d’un immense lit et d’une salle de bain attenante. En fait, ça ressemblait à notre chambre… notre ancienne chambre. Il n’y avait pas encore de lit dans les chambres pour les enfants mais ça ne saurait tarder, Samantha avait certainement tout pensé. Elle nous avait fait la démonstration un peu plus tôt qu’elle avait notre situation bien en main.

Et je fondis en larmes.

- Merci ! Merci du fond du cœur ! Pardon… je pense que la fatigue et le stress et les émotions… tout ça ensemble… Je suis désolée ! Je suis reconnaissante plus que les mots ne me permettent de vous le témoigner.

Peut-être qu’il était temps d’aller voir mon médecin particulier… en toute urgence !