Des mèches de cheveux… C’est vraiment clichés…

C’est la réflexion que je me faisais alors que je regardais dans les tiroir de la planque de Yang. Je connaissais certaines de ses planques autant qu’ils connaissaient certaines des miennes. Je savais que celle-ci était celle qu’il affectionnait le plus et je venais de comprendre pourquoi. C’était ici que mon ex-second cachait ses trophée. Ceux qu’ils prenaient sur ces victimes… Des femmes souvent jeune. Du style d’Olivia… Parfois un peu plus vieille. Rarement plus jeune.

Je savais qu’il adorait les torturer avant de les tuer. Et, visiblement, il aimait récolter leur mèches de cheveux qu’il ornait chaque fois d’un ruban noir, blanc ou vert en fonction de la couleur des cheveux. Il y en avais quelques-uns ce qui ne m’étonnait pas de Yang… Je savais qu’il avait l’art de les chercher un peu partout sur le territoire des States… C’était ça qu’il faisait pendant ses « vacances »…

Maintenant, c’était terminé. Le monde allait être purgé d’un sociopathe très bientôt. Parce que, si j’étais ici, c’était pour licencié officiellement Yang. Et le seule moyen d’être licencié des New Soldados, c’était de se prendre une balle dans la tête. Et j’allais lui en mettre une à Yang.

J’avais refermé le tiroir plein de mèche. Je portais des gants pour la cause parce que je savais qu’il était fort probable que cet endroit soit trouvé un jour. Quand ? Aucune idée. Un jour, sans doute. Ce n’était pas vraiment mon affaire. Mon affaire, c’était Yang qui allait comprendre qu’il ne fallait pas jouer au plus fort avec plus fort que soi.

Comme je l’avais dit à Grant, il y avait toujours de plus gros poissons que soit dans la mare et j’étais définitivement meilleur que Yang. Il était trop prévisible. Je ne l’étais pas autant que lui et, surtout, je n’ étais pas régit par des routines et autres rituels.

Lui, oui.

J’avais grimpé les escalier visitant encore l’endroit. Je découvris deux chambres à l’étage de cette maison située sur De Luz Road un coin perdu située entre Los Angeles et San Diego. Une chambre était celle de Yang comme en témoignait la décoration sobre. Quant à l’autre, c’était… Une salle de torture ? Non… Enfin, pas à proprement parlé. Il y avait bien une cage donc, j’imagine que c’est là qu’il casait ses victime.

J’arrêtai de regarder partout quand j’entendis une voiture se garer juste devant… Sans doute Yang qui revenait. Sa maison était plus éloignée des autres. Isolée. L’endroit parfait pour lui. Mais pas assez pour que je ne prenne pas mon silencieux. C’était plus sûr. Quant à ma propre voiture, elle était garée bien loin à l’abri des regards.

J’étais descendus doucement le temps qu’il sorte de sa caisse et c’est dans sa cuisine, là où j’avais cassé une fenêtre pour entre un peu plus tôt que je l’attendais… La cuisine donnait sur le hall d’entrée et j’attendis dos au mur qu’il entre pour le pointer. J’aurais pu le descendre une fois qu’il avait passé la porte de sa maison mais c’est bien plus drôle de le voir sursauter.

Alors, j’attendis et il finit par allumer la lumière de la cuisine. Je me retournai alors pointant mon flingue vers lui.

-Salut Yang…

Il sursauta et leva les mains par réflexe… Mais, au moment même ou j’avais fait mon mouvement, je pus voir, derrière l’épaule de Yang et dans le hall d’entrée, Jimmy Reed pointant lui aussi Yang.

Je ne m’y attendais pas et mon visage exprima l’incompréhension pendant quelques instants.

Reed était là. Et il était là pour la même chose que moi. Mais comment est-ce que j’avais fait pour ne pas le voir ? C’était ça la question ! Je fronçai les sourcils contrarié par le fait que mes plans ne se passent pas totalement comme prévu !

-Reed… Qu’est-ce que tu fous ici ?

Question de trop alors que Yang ne savait plus s’il devait regarder devant lui ou derrière lui.

Il était piégé.

@ Billy Lighter

Je devais tenir la promesse que j’avais faite à Olivia.

Alors, une fois les festivités du mariage des Ricci passées, je m’étais mis au boulot. J’avais remué ciel et terre, seul, sans impliquer un seul de mes Los Diablos, déjà bien occupés par la guerre des gangs, dans l’affaire.

J’avais appris que le fameux Yang était un asiatique qui passait le plus clair de son temps dans South L.A.. C’était un New Soldados, ce qui ne m’étonnait pas puisqu’il travaillait pour Ward qui était le chef des New Soldados. Et des asiatique, New Soldados, qui traînaient à South L.A., ça ne courait pas les rues.

J’avais fait preuve de patience, passant de longues nuits dans une voiture de location devant la seule planque des New Soldados que je connaissais. Maritza me pardonnait toutes ces sorties nocturnes car je n’avais fait aucun secret sur mes intentions. Je lui avais dit que je devais tenir ma promesse faite à notre fille et que j’allais tuer celui qui lui avait fait tant de mal. Et Maritza, telle une très bonne épouse de chef de gang, m’attendait avec notre fils, priant pour moi, pour que je revienne sain et sauf.

J’étais donc devant cette planque et comme m’en avait informé Alonso, beaucoup de filles de joie trainaient par là, entrant et sortant de la planque.

Ça me fit serrer les dents en même temps que souffler la fumée de ma cigarette. Dire que j’avais réussi à éradiquer la prostitution dans l’Eastside, tout était à recommencer. Parce que les putes faisaient fi des frontières.

Puis, je le vis, l’homme que je poursuivais. Tout du moins, je pensais que c’était lui. Si je me trompais, ça ferait un New Soldados en moins.

Il démarra sa voiture et je le suivis… On roula longtemps, jusqu’à sortir de L.A. et nous retrouver plus ou moins entre ma ville natale et San Diego. Il s’arrêta enfin et entra dans une maison isolée. Je pris mon pistolet dans la boîte à gant et y vissai le silencieux. On est jamais trop prudent, tout comme je portais des gants de cuir pour ne laisser aucune empreinte…

Je sortis de la voiture, tout de noir vêtu dont un long manteau noir. Car ce soir, j’étais la mort… Et je venais pour frapper fort.

J’entrai dans la maison avant que la porte ne se referme derrière Yang qui sursauta, mais pas à cause de moi. Non… Car il ne m’avait pas encore remarqué alors que je le suivais à pas de loup. Non. Il avait eu peur de Ward qui ne me visait pas, mais, comme moi, visait l’asiatique.

Ce n’est que quand Ward, d’une voix surprise, trahit ma présence que Yang se tourna vers moi, puis à nouveau vers Ward… Un Ward qui me demandait ce que je faisais là… Et au même moment, Yang voulu prendre une arme dans sa veste.

Je fis ni une, ni deux et lui tirai dans l’épaule, l’empêchant de dégainer. Mais c’est à Ward que je m’adressai.

-Je suis venu tenir une promesse !

Je souris en coin, continuant de viser Yang qui gémissait de douleur.

-Vous vous entretuez maintenant ? Libre à toi de tuer tous les autres New Soldados, Ward. Mais celui-ci est à moi… Et quand tu auras fini de décimer ton propre gang, ce sera ton tour.

@ Billy Lighter

Reed était là. Et ce n’était pas une hallucination. Il était vêtu d’un long manteau noir et Yang ne semblait pas l’avoir remarqué avant d’entrer ici. Il faut dire que Jimmy Reed était loin d’être stupide. Yang ne l’était pas non plus mais il l’était tout de même plus que moi et Reed.

On visait tous les deux mon ex-second d’un flingue du même calibre et qui disposait, tous les deux, d’un silencieux. Lui aussi avait des gants ce qui était une preuve de plus de ses intentions sans équivoque. Il était ici pour tuer Yang aussi certainement que j’étais ici pour exactement la même chose.

Mais je posai tout de même la question. Je voulais qu’il me dise pourquoi il était là. Mais avant de me répondre, il anticipa Yang qui cherchait à dégainé son arme. Mais il n’eut pas le temps car Reed avait déjà tiré dans son épaule ce qui avorta son geste autant que ça le fit gémir.

Avec une épaule en moins, il aura bien plus de mal à sortir son arme. Mais il ne fallait pas sous-estimer Yang. Mais avant de me soucier de ça, c’est Reed que je fixai d’un air neutre alors qu’il déclara être venu ici pour tenir une promesse.

A Livia.

Je savais que c’était à Livia. A qui d’autre ? C’est à Livia que Yang avait fait beaucoup de mal et Reed était très attachée à sa fille. La guerre de gang était une preuve de cet attachement tout comme le fait que Reed était lui-même venu chercher sa fille quand je l’avais enlevée. Sans compter la Casa Nuova qu’il avait décimé en réponse à l’attaque d’Angelo sur Maritza.

-Tu es là pour te venger, tu veux dire.

C’était moins beau que « je suis là pour tenir une promesse ». Mais c’était plus vrai. Reed n’était là que pour se venger. Parce que Reed était comme ça.

Il constata qu’on s’entretuait alors que, autant lui que moi, avions Yang en joue et non l’un l’autre. Il m’autorisa à tuer tous mes propres New Soldados comme si j’avais besoin de la permission de Reed pour faire ce que j’avais envie. Non. Je n’avais pas besoin de sa permission. Pour rien. Il n’était pas supérieur à moi. Il était tout au plus mon égal.

Il voulait Yang pour lui.

Je ricanai tellement il semblait sûr de lui. Je vis alors, du coin de l’œil, Yang tenter à nouveau de prendre son arme de sa main valide. Je tirai alors dans son autre épaule, sûr, désormais, qu’il ne pourrait absolument plus tirer.

Il gémi à nouveau tombant à genou sous le poids de la douleur. Je fixai Reed.

-Yang n’est plus un New Soldados. Il a été viré. Alors, je viens simplement lui remettre officiellement sa lettre de licenciement à la méthode New Soldados. Je ne compte pas tous les tuer. Et je ne compte pas mourir non plus.

Je fixai toujours Reed le flingue pointé sur Yang mais prêt à faire volte-face sur Reed s’il comptait changer de cible.

-Tu viens, donc, pour Livia, c’est bien ça ? Elle t’a raconté ce qu’avait fait Yang, n’est-ce pas ? En détail ? Tu veux les détails ? Parce que si tu avais tous les détails, je crois que tu voudrais lui faire subir bien plus qu’une balle dans la tête… Je peux te les dire, si tu veux. Tu sais que si je n’avais pas été là et que Yang se serait retrouvé tout seul avec ta fille, elle serait probablement morte à l’heure qu’il est. Tu n’aurais jamais retrouvé le corps. Tout au plus ses mèches de cheveux blonds vu que ce sociopathe aime garder les mèches. Rien d’autre. C’est sa méthode.

Je repris un air neutre.

-Alors Reed ? Une balle dans la tête ? C’est ça que tu vas faire ? Et après ? Tu vas cacher le corps comment ? Parce que si c’est toi qui le tue, ne compte pas sur moi pour faire le ménage. Il faudra te débrouiller. Et, le ménage, c’est pas ton fort vu ce qu’il s’est passé avec la Casa Nuova. Ce n’était pas très propre, tout ça, Reed. Mais venant d’un novice ça ne m’étonne pas.

Parce que oui, je pouvais fanfaronner et mettre Reed dans la classe des débutants. Parce que, niveau meurtre, il avait encore beaucoup à apprendre. Et j’aimais le lui mettre sous le nez.

@ Billy Lighter

Yang gémissait de douleur après la première balle que je lui avais mise dans l’épaule. Ward reformula mes paroles, disant que j’étais là pour me venger. Je visais toujours l’asiatique.

-Appelle ça comme tu veux, ce que tu penses n’a pas d’importance, Ward.

Il tira ensuite à son tour sur Yang, dans l’autre épaule alors qu’il tentait encore de prendre son arme. L’homme allait finir criblé de balles, déchiqueté par deux rapaces se disputant leur pitance.

Je dis alors à Ward qu’il devait me laisser Yang mais qu’il pouvait tuer tous ses autres New Soldados. Que je m’occuperais de lui ensuite. Mais, évidemment, Ward était là pour Yang et uniquement Yang. Il venait lui remettre sa lettre de démission en bonne et due forme.

-Tu procèdes à l’ancienne à ce que je vois.

Moi, je ne tuais pas ceux qui voulaient partir. Je faisais juste tuer les traîtres, mais pas ceux qui voulait partir en jurant de ne rien révélé de leur vie passée. C’était valable pour Delfino Alvarez, ça l’était aussi pour Quinn qui devait encore se trouver un remplaçant, mais qui n’avait rien à craindre de moi.

Ward continua de parler, j’avais oublié combien il aimait ça, s’écouter parler… A peu près autant que moi. Je serrai les dents, il demandait si je voulais savoir ce que Yang avait fait à Livia. Si je voulais les détails. Il prétendait que s’il n’avait pas été là, ma fille serait morte à l’heure qu’il était. Et tout ça me fit monter la moutarde au nez.

Mon regard passa de Ward à Yang qui, en gémissant, fit mine de vouloir s’esquiver.

Je lui tirai dans le genou et il hurla.

-Toi, tu restes là. On a pas fini.

Puis, à Ward, que je regardai à nouveau en tiquant.

-Oui, je viens pour Livia. Alors laisse-moi faire !

Il me demanda si j’allais lui tirer une balle dans la tête, sur un ton provoquant. Mais ce qui l’intéressait surtout, c’était de savoir comment j’allais faire le ménage. Je ricanai…

-Vu d’où on vient de tirer tous les deux, ils en déduiront qu’il y avait deux tireurs. Même type d’arme, même calibre. Aucune autre trace de nous, sauf si tu as fait le gros dégueulasse avant que j’arrive.

Je fronçai les sourcils.

-Ce taré va mourir là et rester là à se vider de son sang petit à petit… Et personne ne remontra jusqu’à nous parce qu’on est trop forts pour se faire prendre…

Je regardai Ward.

-En tout cas, moi… Si tu tiens de ton père, toi, tu finiras en taule comme le tueur en série que tu es.

@ Billy Lighter

Ce que je pensais n’avait pas d’importance pour Reed… C’est ce qu’il prétendait. Quoi qu’il en soit, je savais que Reed était certainement le genre de gars parfaitement doué pour se mentir à lui-même. Tous les hypocrites dans son genre sont doués pour ça et Reed était très certainement un hypocrite. Il fallait l’être pour survivre dans son monde.

Ce fut à mon tour de tirer sur Yang pour l’empêcher définitivement de pouvoir prendre son arme. Il était hors d’état de nuire alors, désormais, toute mon attention était sur Reed. Un Reed à qui j’expliquai que je n’allais pas me débarrasser de tous mes hommes mais uniquement de Yang car j’étais ici pour le licencier. Il répliqua que j’agissais toujours à l’ancienne. Je levai un sourcil.

-Tout le monde fait encore comme ça. Il n’y a que les Los Diablos qui laissent ses anciens membres courir dans la nature.

Et, un jour, ça se retournera contre lui. Imaginons, par exemple, que Delfino Alvarez se retrouve devant la justice pour une raison X ou Y. En tant qu’ex-Los Diablos et si les charges sont graves, il pourra trouver bon de négocier et lancer quelques informations compromettantes qui pourront mettre Reed à mal. En tuant Delfino, Reed se met à l’abri de ce genre de chose.

Mais Reed n’agissait pas comme ça parce que Reed était un bon chef d’entreprise. Et, quoi qu’il en pense, un bon chef d’entreprise ne fait pas toujours un bon chef de gang.

Reed était ici pour se venger et je parlai, donc, de Livia. Mais mon discours fut légèrement interrompu par Reed qui tira dans le genou de Yang. Je plissai des yeux.

-Je parlais… Tu aurais pu patienter jusqu’à la fin de ma phrase…

Ça n’était pas très poli.

Il confirma venir pour Livia mais ne me demanda pas de détails sur ce que Yang lui avait fait subir. Tout ce qu’il voulait c’était tuer Yang. Rien d’autre. J’esquissai un sourire en coin ricanant un peu.

-Pas de détails, alors… C’est dommage.

Je provoquai alors ce novice de Reed demandant s’il comptait tirer une balle dans la tête de Yang et, si oui, comment il comptait nettoyer tout ce bordel. Il sortit alors tout sa science de tueur débutant en disant que les flics verront bien vite qu’il y a eu deux tueurs. Certes. Il ajouta qu’il n’y avait aucune trace de nous sauf si j’avais eu le malheur de faire le dégueulasse avant. Je levai un sourcil mais ne dis rien alors que Reed continua d’étaler sa science en disant qu’il allait laisser Yang là. Tout simplement. Et que personne ne remontera à nous.

Aussi simple que ça.

Mais il en profita pour me lancer une pique alors je penchai légèrement la tête sur le côté.

-Je pensais qu’on avait dépassé le stade où tu me sous-estimais, Reed… Par contre, je ne pensais pas que, non seulement tu ne comptais pas voir Yang rendre l’âme mais que, en plus, tu comptais, toi, jouer au gros dégueulasse.

Oui, parce qu’il avait dit qu’il comptait laisser Yang là se vider de son sang jusqu’à-ce que mort s’en suive. Je supposai, donc, qu’il allait partir avant qu’il ne crève réellement. Quant au reste, c’était dangereux. Très dangereux.

-Toujours finir le boulot. C’est la règle d’or pour, comme tu le dis, ne pas tenir de mon père. C’est parce qu’il n’a pas achevé le boulot, un jour, que les flics ont pu remonter à lui.

Je le fixai n’ayant aucun regard pour Yang qui gémissait et peinait à se remettre de ses trois balles.

-Si tu le laisse là, il ne faudra pas tellement de temps avant que ça ne commence à puer et que ça alerte les voisins. La maison est isolée mais pas complètement. Il ne faudra pas longtemps avant qu’une enquête soit ouverte et qu’on découvre l’identité de Yang. Ta fille… Elle n’a pas donné mon nom a la police. Ça je le sais. Mais as-t-elle parlé de Yang ? Si oui, les flics seront assez intelligent pour faire les liens et tu seras automatiquement dans les suspects. Certes, il y en aura d’autres parce que Yang ne manquait pas d’ennemis mais tu feras partie des suspect. Ou, si ta fille n’a rien dit, des gens qui connaissaient Yang parleront et diront que c’est lui qui a torturé ta fille vu que, dans le milieu criminel, Yang aimait s’en vanter. Alors, le mieux pour toi, Reed, c’est de faire disparaitre le corps. Personne ne portera Yang disparu. Donc, pas d’enquête.

Yang nous regardai avec son regard de tueur mais je n’en avais que faire. Je voulais surtout jauger Reed. Voir comment il comptait réagir. Voir s’il comptait donner le coup fatal.

-Alors, Reed ? Tu vas jouer au dégueulasse ? Si oui, alors, je te le laisse. Mais achève-le avant que je ne parte parce que je n’ai pas envie de laisser un type à demi-mort derrière moi. Je sais très bien que quand on achève pas quelqu’un, il revient. Alice Conti, le sait aussi, tout comme son mari et ses enfants. Alonso le sait aussi et…

J’esquissai un sourire en coin.

-Toi aussi, tu le sais, non ?

Vu qu’il ne m’avait pas tué la dernière fois.

@ Billy Lighter

Ward protesta que j’avais tiré alors qu’il parlait… je ricanai… je jubilais de voir Yang  souffrir encore bien plus que Livia n’avait souffert.

-Oh… excuse-moi, tu disais ?

Il trouvait dommage que je ne veuille pas entendre les détails de ce que cette petite merde avait fait à Livia. Je ne voulais pas… parce que je flirtais déjà avec le point de non retour, je ne voulais pas que Ward gagne en me jouant dans le cerveau.

Mais il me comprit mal quand je lui dis vouloir laisser Yang se vider de son sang après de multiple blessure par balle et je m’empressai de corriger le tir.

-Oh que si je vais le regarder rendre l’âme ! Je resterai jusqu’à son dernier souffle. Ce que je veux dire, c’est que son agonie sera lente.

Je ricanai encore, puis déglutis pour ne pas baver. J’avais soif de sang.

Par contre, je comptais bien laisser le corps là, baignant dans son sang.

Et avec ça, Ward n’était pas d’accord et m’étala toute sa science. Il disait qu’on remonterait plus vite jusqu’à mon que jusqu’à lui. J’en doutais. C’était peut-être naïf, mais j’en doutais. J’écoutai Ward jusqu’au bout. On sentait l’homme d’expérience.

Je répondis avec arrogance.

-Les flics, les juges, les procureurs, je les tiens tous dans le creux de ma main. Et aujourd’hui, Livia sera capable de te dénoncer. De ça je suis sûr. Et moi-même, je suis assez intelligent pour les mettre sur ta piste. Je te sous-estime peut-être, mais tu fais pareil avec moi.

Mais les petits airs supérieurs de Ward me firent serrer les dents.

Il me demanda si j’allais jouer au dégueulasse.

Je tirai dans l’autre genou de Yang, le sang gicla.

Puis je relevai mon regard vers Ward.

-Ça répond à ta question ?

Je fronçai les sourcils.

-Et oui, je sais très bien ce que ça fait de laissé quelqu’un à demi-mort derrière soi.

Je regardai Ward dans les yeux.

-Je ne ferai pas deux fois cette erreur.

Je relevai brièvement ma visée et tirai sur Ward. Mais je le ratai et la balla alla se ficher dans le mur derrière lui, juste au-dessus de son épaule. Je n’avais pas mes lunettes que je portais parfois parce que ma vue baissait avec les années.

-Autant faire d’une pierre deux coups !

@ Billy Lighter

Reed se fichait complètement de m’avoir interrompu. Il ricanai et se délectait de Yang qui gémissait de douleur bien qu’il continuait de nous regarder avec son air froid de tueur. Pourtant, je sais qu’au fond, il savait qu’il était condamné et qu’il n’y avait aucune issue pour lui.

Je ne me décontenançai pas trouvant dommage qu’il ne veille pas de détails sur la manière dont Yang avait traité sa famille lorsque je l’avais enlevée. Tout comme je trouvais dommage qu’il ne savoure pas sa vengeance jusqu’au bout en partant avant que Yang ne rende l’âme. Mais il disait que j’avais mal compris et qu’il comptait bien le voir crever. Il voulait juste prendre son temps et savourer. Ah oui ? Je penchai légèrement la tête sur le côté.

-C’est clair que c’est toujours mieux quand on prend son temps et qu’on profite.

Il voulait le faire agoniser. Si c’était le cas, il devait arrêter de tirer dessus comme ça. Plus il tirait, plus Yang saignait et plus vite il crèvera. Mais, ça, j’étais certain que Reed avait assez de neurones que pour le savoir. Mais il suffisait de le regarder pour voir qu’il adorait ce qu’il était en train de faire subir à Yang. On dirait un petit lionceau qui jouait avec sa toute première proie. C’était presque mignon… Moi, tuer Yang m’apporter de la satisfaction mais j’étais venu ici pour faire ça vite et bien. Là, Reed en foutait partout.

Et il avait plutôt intérêt à tout ranger après. C’est ce que je lui dis alors que j’avais bien compris qu’il comptait laisser le corps là sans y toucher. Je lui balançai des arguments pour lui montrer que c’était un erreur de débutant de service mais Reed persistai avec une certaine arrogance qui risquait de le perdre. Je ricanai alors qu’il disait tenir tous le monde dans sa main et qu’il enverrait les flics sur moi. Que Livia sera de son côté. Bref, il avait un certain excès de confiance.

Ça le perdra.

Je penchai légèrement la tête sur le côté.

-De toi et de moi, je me demande bien qui est le fils de Thomas Fleming, finalement…

Parce que c’est par excès de confiance que mon père avait fini en taule. Reed risque le même destin s’il se croit à se point au-dessus de tout le monde.

Et j’allais lui expliquer ce point-là… Mais il ne m’en laissa pas le temps parce qu’il tira à nouveau sur Yang ce qui me fit lever un sourcil alors qu’il semblait vraiment adorer ça. C’était sa façon de me dire qu’il comptait faire le dégueulasse ? On dirait bien… Il confirma, alors, qu’il savait ce que c’était que de laisser quelqu’un à demi-mort derrière lui. Bien sûr qu’il le savait vu qu’il l’avait fait avec moi.

Et quand il déclara qu’il ne fera pas deux fois la même erreur, je ne pensais pas qu’il en profiterais pour tirer. Non, j’aurais cru qu’il allait encore s’acharner sur Yang. Mais j’avais sous-estimé Reed et il venait de me faire comprendre qu’il pouvait très bien tirer sur moi aussi.

Même s’il visait très mal, ça ne m’empêcha pas de sourciller un peu alors que la balle me rata pour se ficher dans le mur.

Je fronçai les sourcils alors qu’il déclara que c’était autant faire une pierre deux coups. Et à ça, je répondis par un balle, moi aussi. Une balle qui frôla la tête de Reed sans le toucher. J’avais raté aussi bien que lui ce qui me fit plisser les yeux.

J’aurais pu le tuer… Mais mieux valait que ça ne soit pas le cas. Parce qu’il était mon moyen d’éviter la peine de mort. Et je préférais mille fois tuer ses proches que le tuer lui. C’est sa souffrance que j’aimais voir.

-On dirait qu’on ne sait que tirer sur Yang, aujourd’hui. Quand on essaye ailleurs, on rate.

Je dis ça sur un ton neutre alors que j’étais prêt, au moindre geste de Reed, à lui tirer dessus. C’est ce que je ferais si jamais il essayait encore une fois de me faire le même coup.

-Et n’essaye plus… Tu bouges d’un millimètre, je te tue.

Et tout ça faisait marrer Yang. Il n’avait plus que ça à faire. Rire de notre petite bagarre qui était tout à son avantage. Mais je l’ignorai pour l’instant.

-Si tu me tue ou si je te tue, ça fera plaisir à Yang. Tu ne veux pas faire plaisir à Yang, n’est-ce pas ? Du reste, si tu comptes envoyer les flics à mon cul sache que si jamais ils me prennent, je compte alléger ma peine a leur donnant absolument tout sur toi. Ton affiliation aux Los Diablos, ce que tu as fait à la Casa Nuova… Tout. Et ne croit pas que tu pourras t’en tirer aussi facilement. Même avec ton statut, tout ça fera très tâche. Donc, le mieux, c’est que tu nettoie, Reed… Tu veux jouer au petit tueur. Fais-le. Mais fais-le comme un grand. Pas comme un gamin gâté.

Et alors que j’allais mettre en avant le fait qu’on ferait mieux de ne pas s’entretuer, on entendit une voix venir de le cave. C’était une fille qui appelait à l’aide. Juste assez pour qu’on l’entende dans la maison. Je roulai de yeux. Yang avait laissé une de ses victimes dans la seule pièce que je n’avais pas visité.

-On dirait qu’on est pas seuls ici… Certainement une de ses victimes.

Je fixai toujours Reed sans sourciller.

-Tu vas t’occuper de la fille aussi ou je m’en charge ? Tu sais qu’on ferais mieux de ne pas se tirer dessus l’un ou l’autre. Si tu me tire dessus, je te tirerais dessus, on sera au mieux blessé… Ça laissera des traces. On se vente d’être intelligent. Alors autant l’être jusqu’au bout. Tue ce foutu Yang. Si tu ne le fais pas, je le fais. Et tue cette foutue gamine. Si tu ne le fais pas, je le ferais. Mais dans tous les cas, il faudra se débarrasser des corps, Reed. Tu n’as qu’à envoyer tes larbins de Los Diablos pour le faire. Alonso et Finan savent cacher un corps alors utilise tes ressources si tu ne veux pas faire le sale boulot tout seul.

Et la fille continuait d’appeler à l’aide.

@ Billy Lighter

Je tiquai vraiment fort de l’œil gauche… Parce que je ne m’étais jamais senti aussi proche de Ward Fleming, moi qui me vantait d’être si différent de lui… Il disait que c’était toujours mieux quand on prenait son temps en qu’on en profitait.

Je ne répondis rien, je gardais Yang en joue. Et oui, j’adorais ça… Cette sensation d’avoir le droit de vie ou de mort sur quelqu’un au bout de mon index, relâché sur la détente de mon arme.

Je pensais que je pouvais laisser le corps là sans rien risquer, mais ce n’était pas l’avis de Ward qui me mit en garde. Probablement parce qu’il était impliqué lui aussi depuis qu’il avait tiré une balle dans l’épaule de l’asiatique.

Et l’autre qui ricanait en se vidant de son sang…

Pourtant, il était condamné, c’était bien la preuve du monstre qu’il était. Il n’avait même pas peur de sa propre mort.

Moi, je pensais avoir tout le monde de mon côté.

Et Ward de se demander qui de lui ou de moi était le fils de Thomas Fleming.

-Toi, sans aucun doute.

Je souris, regardant Yang ramper par terre.

-Mais tu ne finiras pas en taule comme lui. Tu mourras dans la guerre des gangs… Ou comme ce cher Yang.

Et je le lui prouvai en tirant une balle juste à côté de sa tête. Je n’avais pas voulu le louper exprès, mais je voyais mal de loin…

Il répliqua et je retins mon souffle en sentant la balle siffler au niveau de mon oreille. Je fus tétanisé pendant quelques secondes, jusqu’à ce que Yang essaye de se relever.

Je lui tirai dans l’autre genou et il hurla, au bord de l’évanouissement. Ward me menaça alors… Si je ne tuais pas Yang, si je laissais des traces et que ça le faisait tomber, il me ferait tomber avec lui.

J’allais répondre quand j’entendis des cris de détresses… il y avait une fille enfermée ici. Et ça faisait jubiler Ward.. Quant à moi, je perdais de ma confiance. Je ne pouvais pas tuer cette fille, parce que cette fille était la fille de quelqu’un.

Puis je me repris, fis les quelques pas qui me séparaient de Yang, l’attrapai par le col alors qu’il n’était qu’à demi conscient, et lui tirai dans la tête, à bout portant. Son cerveau et quelques bouts d’os, de chair et de cheveux maculèrent le sol. Je laissai retomber le corps par terre comme une vieille loque.

-Ça, c’était pour Olivia Reed.

Puis je levai le regard vers Fleming et levai les mains, mon index le long du pontet de mon pistolet et non sur la détente.

-Tu as raison, nous sommes tous les deux intelligents. Alors tenons-nous en là. Nous sommes à égalité pour aujourd’hui et j’appellerai Alonso pour tout nettoyer. Je te laisserai en vie et tu me laisseras en vie.

Je remontai mon col sur mon visage et la capuche de ma longue veste noire sur ma tête, pour dissimuler mon identité.

-Je ne te tuerai pas. Mais je ne tuerai pas cette jeune fille non plus, je vais la libérer.

@ Billy Lighter

Reed avait l’œil qui tiquait. J’avais déjà vu ce genre de tic sur lui mais là, il ne contrôlait visiblement plus rien. Moi, je restais impassible essayant de décrypter, un peu en avance, chaque réaction de Reed. Il le fallait… Parce qu’il était tout de même armé et je savais qu’il était parfaitement capable de tirer. Il m’avait déjà tirer dessus et j’avais l’art de ne pas sous-estimer ceux qui m’avaient déjà tiré dessus.

Et si Reed avait une âme de tueur, il manquait clairement de pratique en plus de se sentir totalement intouchable. Parce qu’il clamait ne pas avoir besoin de faire du nettoyage. Mais, moi, je lui exposai qu’il valait mieux pour lui qu’il nettoie. Et pour moi aussi… Mais ça, je me gardais bien de le dire.

Je fis fi des ricanements de Yang alors que son excès de confiance me poussait à dire que c’était probablement lui le fils de Thomas Fleming et pas moi. Qui sait ? C’était peut-être le cas… Qui sait si mon père n’avait pas baisé Madame Reed… Les riches ne sont pas réputés pour être fidèles…

Mais Reed décréta que c’était bien moi son fils, à Fleming. J’haussai des épaules.

-Pourtant, tu lui ressemble plus que moi. Sur tous les plans.

Parce que physiquement ce n’est pas moi qui ait les yeux bleus.

Alors que Yang agonisait en tentant de ramper à terre Reed déclara que je ne finirais pas en prison mais que j’allais mourir dans la guerre de gang. Je levai un sourcil.

-Ah oui ? Je compte mourir de vieillesse, pourtant.

Je n’allais pas mourir dans la guerre de gang. Pas sans que Reed crève aussi, en tout cas. Mais lui semblait vouloir en finir tout de suite parce qu’il tira vers moi sans que j’ai eu le temps d’esquiver. Mais il rata et quand je lui rendis la politesse, je ratai aussi parce que je n’y avais pas mis toute le conviction du monde. Pour l’instant, Jimmy Reed m’amusait plus vivant que mort. Alors, j’avais envie de le tenir en vie.

Ce fut Yang qui paya nos échecs parce que Reed tira à nouveau sur lui. Il n’avait plus aucune chance de s’en sortir, quant à moi, je menaçai Reed pour qu’il évite d’essayer d’envoyer les flics sur moi. S’il faisait ça, je comptais le faire tomber aussi. C’était comme ça que ça fonctionnera.

Je fixai toujours Reed mais c’est les cris d’une fille qui nous sortis de notre conversation. Une fille qui devait être une des victimes de Yang qu’il retenait captive ici. Une fille qu’il faudra éliminer aussi. Et il était plus que temps d’en finir avant qu’elle ne se mette à chialer et ne commence à me taper sur les nerfs.

Je laissai toutefois à Reed de décider de tuer tout le monde à l’exception de moi-même et je trouvai des arguments pour faire en sorte que ni moi, ni Reed ne se prenne la moindre balle. Il fallait éviter de laisser des traces de notre sang ici.

Reed réagit et j’avais le doigt bien sur la détente pour tirer par réflexe, au cas où. Mais c’est sur Yang que Reed tira lui faisant exploser la cervelle au passage. Une spectacle que j’avais regardé d’un air impassible. Quand Reed faisait ça, il avait l’air comme possédé et, intérieurement, ça me faisait jubiler.

Il savait perdre le contrôle. Il avait ça en lui. Mais il était moins doué que moi.

Mais ma jubilation fut de courte durée parce que Reed en avait foutu partout dont sur mes vêtement. Je fonçai les sourcils alors qu’il clamait que tout ça était pour sa fille.

-Faudra que t’apprenne à faire les choses proprement… C’est du travail mal fait…

Ouais… Je plaignais celui qui allait devoir nettoyer ce merdier.

J’avais toujours Reed en joue mais, par ses gestes, il me fit bien comprendre qu’il ne comptait pas me tuer. Il voulait qu’on en reste là. J’hochai de la tête levant, moi aussi, les mains pour lui montrer que j’acceptais ces termes.

Il enverra Alonso pour nettoyer preuve qu’il prenait quand même en compte mes conseils d’experts ce qui m’arracha un sourire en coin. J’aimais donner du travail à Alonso. Surtout quand c’était du travail bien chiant. Parce qu’il allait en chier à nettoyer tout ça.

-Bien. Alonso va certainement te détester pendant une bonne semaine. La cervelle, c’est chiant à nettoyer.

Reed remonta alors sa capuche et son col et décida qu’il allait simplement libérer la fille. Je levai un sourcil avant de rouler des yeux.

Décevant…

Reed voulait continuer à jouer les tueurs de mauvaises personnes. Enfin, de ceux qu’ils considéraient comme mauvais parce que je doutais que les petites-amis des soldats de la Casa Nuova soient vraiment mauvaises… Donc, il voulait risquer de libérer la fille.

Qu’il le fasse… Ce n’est pas moi qui allait laisser des traces en jouant au Punisher.

-Va la libérer. Je me fiche de comment tu t’y prendra mais tu ne risques pas de la trouver en un morceau alors démerde-toi. La tuer, c’est plus simple. Tu es sûr de ne pas laisser de potentiels témoins derrière mais c’est ta scène de crime alors tu en fais ce que tu veux.

Je me dirigeai vers la sortie sans tourner le dos à Reed.

-Moi, j’y vais… Je n’ai pas que ça à faire.

Et avant de quitter la maison, je lançai encore.

-A la prochaine… Parce qu’on se reverra.

C’était certain.

Je sortis alors de la maison le laissant se débrouiller avant la fille. Mais après avoir marcher un peu, je décidai de m’arrêter et me mettre en retrait pour voir si Reed allait sortir seul, avec la fille ou bien s’il comptaient sortir tous les deux. Par simple curiosité.

@ Billy Lighter

Je tiquai encore quand Ward prétendit que je ressemblais plus à son père que lui-même. C’était tout bonnement impossible et je le savais… Mais ce n’était pas tant ce fait-là qui me perturbait que le sous-entendu… Car ce que Ward sous-entendait, c’était que j’allais finir comme son père : en taule.

Je serrai les dents.

Avec son petit air supérieur, Ward m’annonça qu’il comptait bien mourir de vieillesse.

-La vieillesse est toute relative, dans les gangs.

Bref, notre petite joute verbale pris fin quand je m’avançai vers Yang et lui mis une balle dans la tête, lui explosant le crâne et salissant les vêtements de Ward qui fit la grimace. Il osa dire qu’il devrait m’apprendre à faire les choses proprement. Je lâchai Yang qui tomba mollement à terre et regardait Ward dans les yeux.

-Tuer, ce n’est jamais propre, même quand on ne fait pas couler le sang. Là, c’est toi qui te fait des illusions.

Mais je suivis quand même ses recommandations. Parce que j’étais assez intelligent que pour mettre ma fierté de côté et admettre que le sérial killer avait raison. Alors, les mains en l’air tous les deux en signe de « paix », j’annonçai que j’enverrai Alonso nettoyer. Parce qu’Alonso savait cacher un corps, moi pas. Je connaissais mes limites.

Ward avait raison sur un point : si je voulais continuer à tuer, il allait falloir que j’apprenne certaines choses.

Alonso serait mon professeur. Dommage que Finan doive nous quitter, j’aurais été encore mieux conseillé.

Puis il y avait eu cette fille qui avait commencé à se faire entendre. Ward voulait la tuer mais c’était hors de question ! J’avais relevé mon col pour dissimuler mon visage et ramené ma capuche sur ma tête pour cacher mes cheveux blonds bien trop reconnaissable.

Et je laissai Ward parler dans le vide.

Il passa à côté de moi pour quitter la maison et me lança un « à la prochaine »… Je savais qu’un jour, ce serait lui contre moi, pour de bon et face à face.

Je descendis à la cave où je trouvai une jeune fille, plus ou moins de l’âge de Livia, mais aux cheveux noir ébène… une très jolie fille si on oubliait les multiples contusions qu’elle avait sur le corps et le visage et le fait qu’elle était toute amaigrie.

Elle me supplia de la libérer et je vins, avec un marteau que je trouvai là, hors de portée de la jeune femme, casser la chaîne…

En sanglotant, elle demanda :

-Qui êtes-vous ?

Je lui répondis en modifiant un peu ma voix.

-Personne. Tu es libre… File ! Cours aussi vite que tu peux ! Rentre chez toi.

Elle ne se le fit pas dire deux fois et elle était sortie de la maison depuis quelques minutes quand je sorti à mon tour.

Je vis Ward au loin et lui fit signe de la main en murmurant.

-A la prochaine.

@ Billy Lighter

Je ne comptais pas crever dans la guerre de gang pourtant Reed continuait d’insinuer que je ne ferais pas de vieux os en disant que la vieillesse était toute relative dans les gangs. Je penchais légèrement la tête sur le côté.

-C'est valable pour toi aussi, alors, Reed. Parce que tu fais partie d'un gang aussi aux dernières nouvelles.

Il n'était pas au-dessus de moi. Moi aussi j'étais chef de gang. J'avais exactement le même statut que lui quoi qu’il pourrait en penser.

Notre joute verbale se conclu par un compromis entre nous et la mort inévitable de mon ex-second que Reed tua d'une balle dans la tête ce qui mis du sang et de la cervelle partout dont sur mes vêtements ce qui ne manqua pas de m'agacer alors que je qualifiai Reed de dégueulasse. Et il répliqua que le meurtre n'était jamais propre même si on ne faisait pas couler de sang. Je levai un sourcil.

-Je parlais au sens littéral... Pas métaphorique. On voit bien que tu n'as jamais rien nettoyer derrière toi de ta vie.

Et je ne parlais pas qu'en matière de meurtre mais aussi de nettoyer tout autre chose hormis lui-même. Je doutais que Reed ait déjà passé l'aspirateur très sincèrement.

Il finit tout de même par concéder qu'il faudra nettoyer et qu'il enverrai Alonso le faire. J'en étais satisfait et, comme il comptait libérer la fille, je décidai qu'il était temps pour moi de quitter cet endroit. Ce que je fis en saluant froidement Reed au passage.

Il était clair qu’on allait se revoir. On était lié d'un certaine façon. Et ça jusqu’à-ce que l'un d'entre nous mourra.

Je sortis de la maison m'en éloignant un peu avant de me retourner vers elle pour attendre. Attendre de voir si Reed allait être trahi par ses sentiments ou s'il allait réfléchir uniquement par la simple logique. Je le savais capable des deux mais je savais que Reed ne passera jamais le plafond de verre qui le séparait de moi. Parce que contrairement à moi, Reed se faisait souvent trahir par ses sentiments qui le torturaient.

C'est ce qu’il c’était passé avec la Casa Nuova. Il avait éliminé tous les membres présents, femme compris, certainement parce qu’il comptait les femmes comme membre à part entière de la mafia. Mais ses sentiments l’avaient trahi car il a quand même épargné le grand amour de son meilleur ami.

C'est ce qu’il s’était passé quand il m'a tiré dessus en venant chercher Livia. Travail qu'il n'avait pu finir à cause de la peur que ce que penserais sa fille de lui.

Et ce qu’il risque encore de se passer aujourd'hui en ayant de l'empathie pour cette fille que Yang avait certainement torturée. Il avait tué Yang mais il n'arrivera jamais à tuer une innocente.

Jamais.

Et il me le prouva encore. Car je vis la fille aux cheveux noir sortir en tentant de marcher vite mais les tortures répétées avaient diminuées ses capacités. C'était la soif de vivre qui la portai alors qu'elle s'éloignait doucement de la maison.

Pas de chance pour elle, au lieu de se diriger vers les habitation à 500 mètres d'ici, elle s'enfonça de l'autre côté-là où elle ne trouvera rien avant un bon kilomètres.

Reed avait fait un erreur. Une grave erreur. Quand bien même la fille ne l'aurait pas reconnu, il se pourrait qu'elle tombe tout de même sur quelqu'un avant qu’Alonso n'arrive faire le ménage ici ou pendant qu’il fera le ménage. Parce que la fille savait désormais où était la maison. Et elle saura parfaitement décrire son agresseur.

Bref, Reed mettait à mal son propre lieutenant et lui-même par la même occasion. Parce que si le corps de Yang est retrouvé il y aura enquête et autant Reed que moi seront emmerdés.

Reed sortit environs deux minutes après la fille et, contrairement à elle, il me remarqua.

Il me fit signe. Je répondis d'un hochement et tête et il s’en alla.

Il lui faudra certainement un peu de temps avant de se rendre compte de son erreur. Mais je savais qu'il serait assez intelligent pour faire les liens.

Une fois qu’il fut parti, je me dirigeai vers l'endroit où s’était déplacé la fille et je ne dus pas marcher spécialement vite ni longtemps pour l'avoir en ligne de mire. Elle boitait et regardait droit devant elle alors elle ne pouvait me voir. Je regardai autour de nous. L'endroit était désert car on était encore sur un petit chemin et non sur la route principale.

Je levai alors mon flingue, pris mon temps, visait et tirai à l'arrière de la tête de la fille qui s'écroula morte sur le coup.

Je m'avancer alors vers elle pour constater quelle était morte et dissimulai le corps près des arbres un peu plus loin de la propriété de Yang. Après ça, je reviens avec ma voiture que j'avais garé plus loin et l'embarquai pour faire ma part du travail et faire disparaître à tout jamais cette fille.

Demain Reed cherchera à savoir si son acte héroïque avait trouvé une fin heureuse. Je le savais. Il voudra savoir. Et il verra qu’il n'en est rien. Il saura faire ses conclusions et pourra être tirailler entre m’être reconnaissant d’avoir corrigé son erreur et m'en vouloir à jamais pour avoir tué cette fille.

Et rien que ça, ça avait fait ma soirée.

@ Billy Lighter