Des vacances ! Enfin !

Tiff et moi avions pris l’avion direction l'Irlande. Je n'avais jamais voyager aussi loin de L.A.... Enfin si,  mais pas que je me rappelais. Alors, je devais avouer que j'avais eu un peu de mal à rester en place pendant les nombreuses heures de vol. Je causai souvent à Tiff de tout et de rien ou je ne cessais d'acheter de la bouffe chaque fois que l'hôtesse de l'air s’amenait avait son chariot... Les seuls moment où je laissai du répit à Tiff  c'était quand je dormais et ça n'arrivait pas souvent.

Du coup, j'étais bien content d'être arrivé bien que je devais me mettre en tête que j’allais devoir m'habituer à ce genre de voyage était donné qu'on allait être amené à faire des tournées et, donc, à voyager beaucoup…

C'est à Limerick qu'on avait décidé de passer ce voyage de noce. Limerick, c'était ma ville natale. Une magnifique ville médiévale avec ses maisons atypiques et son château. Bref, le rêve pour moi qui ne cesse, d'après les mauvaises langues, de vivre dans un monde médiéval imaginaire. Cette passion me venait de mes parents qui me racontaient des histoires se passant au Moyen-Age remplies de créatures fantastiques. Et en arrivant dans la ville, je comprenais bien d'où était venu leur imagination.

J'étais heureux et ça se voyait. Je tenais, pendant ce voyage de laisser, momentanément, derrière moi tous mes soucis. Le second que je n'arrivais pas trouver, le procès, les New Soldados... Tout. Il n'y avait que Tiff qui compterait. Tiff et l'enfant qu'elle portait. Je ne voulais penser qu’à ça et qu’à tout ce qu’on allait visiter pendant les quelques jours où on serait ici.

Je m'émerveillai comme un gosse jusqu’à-ce qu'on arrive à notre hôtel qui se trouvait en pleine ville. C'était un très bon hôtel. On avait décidé de se faire plaisir pour ce voyage alors on avait pas vraiment regardé aux prix des choses. De toute façon, depuis que je vivais de ma musique, j’avais bien plus d’argent que je n’en avais jamais eu.

Une fois notre clé récupérée on alla dans notre suite et, une fois nos bagage déposés dans la chambre, je me laissai tomber sur le lit king size.

-Enfin en vacances !

C'est ce que je dis sur un ton soulagé avant de me redresser un peu pour sourire à Tiff.

-Si on restait ici et qu'on ne rentrait jamais? Tu as vu cette ville? C'est le paradis pour moi! En plus, mon accent ne fait tiquer personne, ici!

Je savais que c’était impossible. J’avais ordre de rentrer au pays, de toute façon. Mais c’était pour montrer à quel point j’étais content d’être ici.

Je me relevai avant d’enlacer Tiff et de l’embrasser. Elle était magnifique, ma Tiff même si elle devait être un peu fatiguée à cause du voyage.

-Ça va ? Tu n’es pas trop fatiguée ? Tu te sens bien ?

Je demandais parce qu’elle était enceinte et que ça ne devait pas être une pair de manche même si elle n’était qu’à environs 2 mois et demi de grossesse.

Je lui souris.

-Alors ? Tu veux commencer par quoi, chérie ?

Ce n’était pas le choix qui manquait.

@ Billy Lighter

Ce fut avec un sentiment de soulagement que j’embrassais nos premières vacances de couple, notre voyage de noces plus exactement. Finan et moi en avions plus que besoin et il tombait plus qu’à point. Nous étions partit l’esprit tranquille en sachant Guillermo entre bonnes mains et parce que la rencontre qu’avait eue Finan avec l’avocat s’était assez bien déroulée.

Dans l’avions, Finan agissait comme une véritable petit pile électrique inépuisable. Je pouvais le comprendre, il effectuait son premier voyage en avion, du moins un dont il avait conscience, alors que de mon côté, c’était tellement arrivé souvent que ça tenait d’un fait anecdotique de la vie que d’un évènement. Je le regardais avec amusement bien que par moment, j’aurais apprécié pouvoir fermer les yeux et me reposer.

Ce fut avec grand bonheur que je posais mes pieds à Limerick et que j’admirais le paysage qui s’offrait déjà à nous. Je ne me sentais pas dépaysée, au contraire, je me sentais bien, comme si je savais qu’à ce moment précis, j’étais exactement là où je devais être. Nous avions pris un taxi pour nous conduire jusqu’à notre hôtel et une fois dans notre chambre je rigolais quand Finan se laissa tomber sur le lit.

- Enfin au paradis!

Car pour moi, nos vacances allaient de paire avec paradis ! Nous étions loin de l’enfer de Los Angeles, des problèmes avec les Los Diablos, aucun journaliste pour nous épier, mes parents n’avaient aucune idée de notre destination donc aucun moyen de nous rejoindre. En fait, il n’y avait que Samantha, Ivar et Vanya qui savaient comment nous rejoindre et je savais qu’aucun des trois ne le ferait à moins d’une extrême et absolue nécessité.

- Je suis tout à fait pour rester ici pour toujours ! Je n’ai vu la ville que par le trajet depuis l’aéroport et je suis déjà conquise.

Je m’étais rapprocher de Finan qui se redressa pour m’enlacer et nous échangions un long baiser. Ici, il m’appartenait tout entier, il n’y avait rien pour se mettre entre nous et accaparer ses pensées. C’était ça, pour moi, la définition du bonheur en ce moment précis.

- Je me sens en pleine forme, t’en fait pas nounours !

Je plaçais une main sur mon ventre qui ne trahissait pas encore ma grossesse, sauf quand je me mettais à le caresser comment en ce moment. Je faisais bien attention en public mais ici, il n’y avait pas de risque de se faire voir. Je désirais garder la nouvelle le plus longtemps possible que pour nous et nos proches, vraiment très proches.

- À l’heure qu’il est, je crois que nous devrions chercher un restaurant pour manger et ensuite nous pourrions nous informer sur place sur ce qu’il y a à voir et à faire.

Je me doutais que Limerick ne devait pas manquer d’attraits mais peut-être qu’au restaurant, nous apprendrions que nous sommes en période de festival ou qu’il y a des activités qui ne sont pas forcément publicisées.

- Si tu préfères, nous pouvons aussi se faire monter un repas à la chambre et profiter de la baignoire géante !

Je poussais doucement du bout de mon index sur son menton pour qu’il tourne la tête vers la salle de bain attenante à notre chambre et qu’il voit la baignoire que nous ne pouvions vraiment pas manquer d’ici.

@ Billy Lighter

Le Paradis… Tiff n’avait pas mieux trouvé comme mot pour définir l’endroit où on était. Pour moi, ça l’était. C’était complètement différent de L.A. et pour quelqu’un qui aimait tant le médiéval comme moi, c’était l’endroit rêvé pour rêver.

Je me sentais déjà plus détendu. Comme si tous les tracas que j’avais vécu ses dernières semaines commençaient à s’envoler. Il était plus que temps qu’on parte en vacances. Autant pour Tiff que pour moi. Parce que tout ce qui m’arrivait retombait inévitablement sur Tiff, hélas. Sans compter qu’elle avait aussi ses parents à gérer et que ce n’était pas toujours une partie de plaisir. Donc, elle aussi avait largement besoin de souffler.

Au point même où je disais qu’on avait qu’à rester ici pour toujours… Je crois que s’il n’y avait pas eu le groupe et nos amis, je l’aurais réellement fait. On aurait fait amener Guillermo et on aurait tout recommencer à zéro ici. Seulement, j’étais bien trop loyal envers mes amis et nos amis communs avec Tiff que pour réellement le faire. Tiff elle, aurait bien voulu aussi. Elle aimait déjà beaucoup la ville, tout comme moi.

-Peut-être qu’avec notre carrière, on finir par avoir assez d’argent que pour acheter un appartement ou une maison ici. On pourrait y venir les vacances avec les enfants.

Oui, parce qu’on allait logiquement avoir plus d’un enfant vu que Guillermo était compté dans le lot et que Tiff était enceinte. Donc, si on voulait faire ça, il nous faudrait un assez grand appartement ici et je n’avais aucune idée de combien ça coutait. Mais ce n’était qu’une début de projet. Je n’en avais pas encore les moyen et Tiff, sans ses parents, non plus.

Je me redressai alors et on s’embrassa longuement avant que je ne lui demanda si elle allait bien. Le trajet avait été long et ça devait être éprouvant pour elle. Mais elle déclara aller bien alors je souris.

-Tant mieux.

Je plaçai ma main sur la sienne qui était sur son ventre. Je me faisais de plus en plus à l’idée qu’on allait passé de trois à quarte et je crois que le fait qu’on garde déjà Guillermo m’avait permis de mieux digérer le choc de cette bonne surprise.

Je cherchais, maintenant, à savoir ce qu’elle voulait faire et elle préconisa de manger avant de se renseigner sur les choses à voir. Elle proposa le restaurant dans un premier temps et ça me convenait bien jusqu’à-ce qu’elle proposa le service d’étage et la baignoire. Pour ça, elle me fit tourner la tête vers la salle de bain où on pouvait y voir une magnifique et immense baignoire. Après un telle voyage en avion, je crois que se détendre un peu ne fera pas de mal.

-Va pour le repas dans la chambre et la baignoire. Après on sortira se renseigner et, pourquoi pas, aller au pub ! J’aime les pubs !

J’avais commandé le repas en commandant des Fish&Chips. Normalement, ils n’en auraient pas pour longtemps et on attendit tout en déballant nos bagage. Une fois le repas arriver, on prépara la baignoire et on s’installa de façon à pouvoir profiter des deux.

Je pris d’abord Tiff contre moi l’embrassant dans le cou avant de lui sourire.

-T’imagine. Quand on ira en tournée, tous les endroits qu’on va pouvoir voir. On pourra pas réellement les visiter mais ils ne pourront pas m’empêcher de regarder le paysage.

Je rigolai un peu. Je savais que j’aurais certainement des restrictions au niveau des voyages mais je pourrais quand même profiter du paysage.

Je la regardai amoureusement avant de profiter un peu du repas. J’avais hâte de vivre une tournée et ça sera sûrement en compagnie du future petit ou de la future petite Quinn.

-Au fait… Pour le bébé… Tu as des idées de prénoms ?

Un prénom, dans une vie, c’est important. Il faut bien le choisir. J’avais appris ça.

@ Billy Lighter

Nous étions à Limerick depuis quoi ? Deux heures à tout casser et je trouvais déjà cet endroit paradisiaque ! Le peu que j’en avais vu avait suffit à me charmer et il me tardait d’en découvrir davantage. C’était en tous les cas, l’endroit parfait pour un voyage de noces ! Finan rêvait même qu’un jour, on y possède un pied à terre pour venir en vacances avec les enfants. Ça me fit instantanément sourire.

- C’est  une excellente idée ! Ce sera la première folie qu’on fera dès que nous en aurons les moyens !

Ce ne sera pas pour tout de suite mais dès que tous les dossiers chauds seront choses du passé, il ne faudra pas attendre longtemps pour que le groupe prenne encore plus son envol.

On s’embrassa langoureusement avant qu’il ne demande comment je me sentais. N’était-il pas attentionné tout plein mon gros nounours ? Je lui répondis que je me sentais en pleine forme, malgré le long voyage en avion et il plaça sa mains sur la mienne, sur mon ventre. À notre retour, j’allais devoir annoncer à mes parents qu’ils allaient être grands-parents. Ma mère allait feindre un évanouissement et mon père perdrait probablement les derniers cheveux qui lui restait sur la tête.

Il fallait penser a ce que nous voulions faire pour commencer officiellement notre voyage à Limerick. Je songeais à aller manger au restaurant de l’hôtel parce que j’avais vraiment faim, je me disais que les gens sur place seraient à même de nous mettre sur la piste d’activité local, d’endroits à visiter qui sont peut-être moins mis en avant plan. Je voulais découvrir l’endroit sous toutes ses coutures !

Cependant, le confort de notre chambre n’était pas négligeable. Je dirigeais l’attention de Finan sur l’immense baignoire que nous pouvions voir depuis la chambre. Il n’eut pas besoin de plus d’arguments pour commander le souper et remplir la baignoire.

- Tu veux prendre un bain avant de manger ?

J’avais mal compris ! Finan voulait carrément manger dans la baignoire et je ne pu que me plier à sa demande excentrique en rigolant de bon cœur ! Ce serait une anecdote à conserver précieusement ! Le souper nous fut livré et la baignoire était pleine d’eau chaude et subtilement parfumer d’huile de lavande. C’était tout à fait inusité pour moi de manger dans la baignoire mais je ne détestais pas l’expérience sauf que je devais penser à me pas plonger mon fish n chips, ça ne le ramènerait pas à la vie, le pauvre !

- Oh oui ! J’y pense souvent ! Peut-être que, quand nous seront rendu à voyager, nous pourrons demander à Samantha de faire en sorte d’avoir un peu de temps pour jouer aux touristes.

Au début, nous ne serions pas les têtes d’affiches donc nous devrons suivre le rythme des dates annoncés pour la star de la tournée mais viendra un jour où ce sera nous ! Je croyais en notre talent et j’avais la certitude que nous n’aurions pas besoin de dix ans pour percer à l’international.

Finan me surprit en me questionnant sur les choix de prénoms pour notre futur bébé. Il m’aurait été difficile de lui mentir en lui disant que je n’avais pas commencé à faire des recherches et que notre voyage de noces m’avait grandement inspiré.

- J’ai quelques idées, en effet. J’ai pensé à Arthur, Yoric et Killian pour un garçon et pour une fille, Aimiliona, Maitilde et Ysolte. Ce sont tous des prénoms Irlandais. Oh mais si ça ne te plaît pas, nous avons encore largement le temps d’y réfléchir. Je me disais simplement qu’un prénom Irlandais était plus significatif.

En fait, j’étais ouverte aux suggestions de Finan mais mon cœur penchait pour l’Irlande et l’hommage symbolique que le prénom de notre bébé pourrait avoir.

- Et dis moi nounours ? Quand tu fermes les yeux et que tu l’imagines, tu vois plutôt une fille ou un garçon ?

De mon côté, j’avais le sentiment que je portais un garçon mais il était beaucoup trop tôt pour le savoir et ce n’était qu’une impression, il n’y avait rien de scientifique là-dedans.

Je laissais de côté mon fish n’chips, pour le peu qu’il en restait, je l’avais dévoré, pour me rapprocher de Finan et m’appuyer contre lui. C’était assez incroyable de se retrouver seul comme ça, loin de tous les tracas ! Depuis le début de notre relation, ça n’était encore jamais arrivé, pas une seule fois ! Il y avait toujours eu une casserole entrain de bouiller sur le feu et je ne m’étais pas rendu compte à quel point cela avait été drainant !

- Guillermo était tellement heureux de passer cette semaine chez Ivar et Vanya ! Il n’a pas beaucoup réagi à la nouvelle de ma grossesse. Tu penses qu’il le prend bien ? Je ne voudrais pas qu’il pense que parce qu’on a fait un bébé, il perd sa place chez nous. Ce n’était pas ça le plan.

Guillermo était là pour rester, c’était ça le plan !

@ Billy Lighter

Tiff avait validé l’idée d’acheter une maison ou un appartement ici même lorsque nos finances nous le permettront. On pourra venir d’y réfugier lorsque la personne à L.A. sera trop forte comme ça avait été le cas ces dernières semaines. Il nous faudra un endroit assez grand pour y mettre deux enfants… Bien que d’ici à ce qu’on concrétise ce projet, Guillermo sera déjà bien avancé dans l’adolescence. Il allait déjà avoir 12 ans, cette année et, même s’il était encore petit, depuis qu’on l’avait recueilli, il commençait à rattraper son retard de croissance qu’on pouvait voir chez certains Pequeñas Manos. Jesse avait eu ça aussi. Quand Alonso l’avais recueilli, il avait la taille d’un enfant de 4-5 ans alors qu’il en avait 6. C’était le cas des Pequeñas Manos qui avait déjà une vie très difficile avant de rejoindre la maison où on les rassemblaient.

Notre voyage ne faisait que commencer et plein d’activités différentes s’ouvraient à nous. Mais, avant toute chose, elle comme moi avions faim alors on céda pour un repas. Restait à voir où on allait le prendre, ce repas. Mais comme on sortait d’un voyage en avion, le mieux était de reprendre des forces avant d’aller à la découverte de la ville alors je cédai pour un repas dans le chambre et un bain.

J’avais commandé le repas et, une fois qu’il fut arrivé, j’eus l’idée de manger dans le bain. Sincèrement, je croyais que c’était un truc que les riches avaient l’habitude de faire mais vu la tête de Tiff quand j’avais proposé ça, ça semblait pas être une coutume répandue. Mais j’avais envie de tester des trucs nouveaux alors elle céda à mon envie excentrique. Ça la faisait même rire alors on s’installa dans le bain et on se mit à manger. C’est là que je me rendis compte que mon idée était stupide parce que c’était très compliqué de manger dans un bain. Mais, au moins, on aura essayé !

Je me mis à parler des tournées qu’on devra faire et à tous ces endroits qu’on allait pouvoir voir. Tiff pensait qu’on pourrait demander à Samantha de nous laisser chaque fois du temps pour visiter un peu. J’esquissai un sourire. Je ne savais pas si je pourrais le faire dans les trois ou quatre prochaines années à cause des possibles résultats de mon procès mais Louis m’avait dit que mes restrictions ne seraient pas éternelles alors je déclarai :

-C’est une bonne idée. Je suis sûr que Samantha nous laissera faire.

Samantha pouvait être sévère, parfois mais c’est parce qu’elle voulait nous protéger. Tony et Daniela Ricci avaient bien de la chance de l’avoir comme mère.

Parlant de ça, j’en vins rapidement à notre futur bébé. Il lui faudra un nom à ce bébé et je demandai à Tiff si elle avait déjà des idées. Elle avait déjà des idées et étant donnée les idées, c’était clair qu’elle avait déjà fait quelques recherches. J’esquissai un large sourire en comprenant que Tiff désirais que l’enfant ait un nom Irlandais. Les propositions qu’elle me donna me plaisait énormément.

-C’est des magnifiques prénom. J’aime particulièrement Yoric pour un garçon et Maitilde pour une fille. Sinon, je pensais aussi à Ryan pour un garçon ou encore Kiliana pour une fille.

Mais Yoric restait mon coup de cœur.

-Et, merci. Pour le prénom Irlandais.

Ça comptait beaucoup pour moi. J’avais toujours été attaché à mes origines parce que mes parents y étaient attaché malgré qu’ils avaient émigrés aux Etats-Unis.

Tiff se demandait alors si j’imaginais plutôt une fille ou un garçon. Quand je m’imaginais notre futur enfant, je voyais toujours un garçon. J’avais le sentiment que c’était ça même si c’était impossible à prévoir.

-Un garçon. Je vois toujours un garçon. Et toi, chérie ?

Avec moi et Tiff, c’est clair qu’il sera plongé dans la musique constamment. Et je comptais le tenir loin de la criminalité que j’avais vécu mais aussi d’une certaine emprise que mes beaux-parents pouvaient avoir sur lui.

On laissa de côté les Fish&Chips et je pu un peu plus profiter du contact de Tiff alors que je me mis à la caresser doucement tout en continuant notre discussion. Tiff parla de Guillermo qui, c’est vrai, avait été heureux d’apprendre qu’il allait passer une semaine chez Ivar et Vanya. Il les adorait. Et, Tiff, qui était profondément attachée à Guillermo qu’elle considérait déjà, assez facilement, comme son fils s’inquiétait de ce qu’il pensait de la grossesse de Tiff. C’est vrai qu’il n’avait pas beaucoup réagit. Je souris.

-Tu sais, Guillermo a l’habitude de devoir partager avec d’autres enfants. Il a vécu avec un tas d’enfants quand il était Pequeñas Manos. La seule différence c’est qu’il sera le grand-frère alors qu’il a toujours été dans les plus jeunes, avant. Il pourra être un peu jaloux au début, je suppose… Comme tous les enfants qui accueille un petit-frère ou une petite-sœur.

Je fis la moue. Ce n’était jamais simple de savoir ce que pensais Guillermo surtout quand il ne s’exprimait pas beaucoup. Ce qui arrivait de moins en moins.

Je posai un baiser dans le cou de Tiff.

-Je suis sûr que ça se passera bien et que, très vite, il saura prendre sa place. Sans compter que, depuis qu’il est chez nous, il a complètement changé. Avant, il ne montrait jamais ses sentiments. Il jouait constamment au dur. Maintenant, grâce à toi, il s’ouvre de plus en plus. Il commence à devenir un petit garçon. Avant, il se comportait constamment comme s’il était déjà un adulte.

Je continuai mes caresse tout en discutant.

-Quand l’adoption sera finalisé, il prendra un peu plus conscience qu’il ne sera pas mis de côté. Je pense qu’il devrait avoir notre nom… Ainsi, ça sera plus concret pour lui et il pourra voir qu’il fait bien partie de la famille.

J’avais bien réfléchis à ça et je pensais que c’était le mieux.

@ Billy Lighter

C’est donc installé dans le bain que Finan et moi dégustons notre premier repas en terre Irlandaise… ou devrais-je dire en eaux ?  C’était inusité mais je croyais que les lunes de miel servaient à justement faire des choses qui sortaient un peu de l‘ordinaire, question de pimenter sa vie de couple et s’assurer dès le départ que nous n’avions pas fait un mauvais choix.  Dans mon cas, je n’avais pas besoin de ce voyage pour me confirmer que Finan était l’homme de ma vie ! Nous avions eu assez d’aménager ensemble, de passer au travers de notre première querelle de couple, d’adopter un enfant, de signer avec une maison de disque, de voir notre groupe piquer du nez, de quitter un gang de rue ne même temps que d’entrer dans la vie publique et d’apprendre que j’étais enceinte, tout ça en même pas un an. Si surmonter tout ça n’était pas la preuve que nous étions faits l’un pour l’autre…

Installés dans le bain avec notre repas, nous discutions de nos futures tournées et j’espérais bien que Samantha serait capable de nous allouer du temps pour visiter. Ce serait dommage de passer partout sur la planète pour n’en voir que le chemin de l’aéroport à l’hôtel et de l’hôtel à la salle de spectacle. Samantha était très à l’écoute de nos demandes alors je ne craignais pas trop de lui demander.

- Samantha est comme une maman en fait ! Elle sait nous gronder bien comme il faut mais elle ne laisse passer aucune occasion de nous faire plaisir.

C’était comme cela que je la voyais.

Puis, Finan me demanda si j’avais des idées de prénoms pour notre bébé. Dès que j’avais appris la nouvelle de ma grossesse, je savais que je voulais un prénom irlandais. C’était important pour moi et je me doutais que cela ferait plaisir à Finan. Je lui révélais donc les premiers choix et Finan me surpris en me donnant les siens. Je ne m’étais pas douté qu’il avait commencé à y penser lui aussi de son côté.

- Alors gardons les en têtes. Tes idées sont très bien aussi, j’adore Kiliana !

Restait à savoir ce qui se cachait dans mon ventre ! Moi, j’imaginais toujours un petit garçon. L’image me venait comme ça sans que je me force mais ça n’avait rien de scientifique, il faudrait attendre la première échographie ou la naissance pour le savoir mais d’entendre Finan dire que lui aussi, imaginait un petit garçon me fit rêver encore plus à un petit Yoric ou Ryan !

- C’était important pour moi de retrouver es origines dans le prénom de notre bébé et puis tu sais, moi aussi quand je ferme les yeux, je vois un petit garçon. Je serai heureuse d’avoir une fille mais quand j’y pense c’est pas ce que je vois.

Bref, il faudrait être patient encore un moment avant d’avoir la confirmation !

Je laissais de côté mon repas, tout comme Finan, pou me blottir contre lui dans notre baignoire remplis à ras bord d’eau chaude et je le questionnais sur Guillermo, qui n’avait pas été très expressif vis-à-vis de la nouvelle. J’espérais du plus profond de mon cœur qu’il ne se sente pas moins important pour nous maintenant que nous aurions un bébé. Ce n’était pas le cas. J’avais eu un coup de foudre pour Guillermo dès le premier jour, je voulais en prendre soin et lui offrir la plus belle des vies possibles. Mon bébé ne changerait rien à mes projets.

- Oui, je m’en doute. Mais là, il avait tout pour lui tout seul. Mais peut-être que d’être le grand-frère le fera se sentir important, au contraire d’être jaloux ? Il va peut-être y voir un moyen de montrer qu’il est impliqué dans la famille, lui aussi.

Je l’espérais car la dernière chose que je voulais était bien de mettre Guillermo à l’écart avec l’arrivée non planifié d’un bébé. Nous avions été prudent Finan et moi mais c’était tout de même arrivé. Pour moi, c’était l’évidence que la vie était déjà tracée et qu’il ne fallait que suivre le chemin.

- Tu trouve ?

Finan disait que Guillermo s’affirmait davantage depuis qu’il était chez nous et qu’il avait changé, je comprenais qu’il parlait d’un changement positif.

- Je me souviens oui, a son arrivé ! , je rigolais doucement en me rappelant ce premier jour chaotique, il voulait montrer qu’il était un petit dur, ça n’a pas duré !

Je fermais les yeux et je savourais les caresses de Finan au maximum. Après tout ce temps dans l’avion dans un siège inconfortable, des caresses n’étaient pas de refus, surtout que Finan était très habile de ses mains.

- Quelle merveilleuse idée ! Il va pouvoir vraiment prendre le sens de la famille, il aura le même nom que son petit frère ou petite sœur !

Ça ne pouvait pas être plus significatif que cela ! Et ça me rendait vraiment très heureuse, j’avais hâte de l’annoncer à Guillermo. Peut-être quand nous allions passer un coup de fil demain ou plus tard ce soir ou alors demain, il fallait calculer le décalage horaire.

- Tu veux sortir de la baignoire avant qu’on soit tout ridés ? J’irais bien marcher dehors et explorer sans vraiment faire de tourisme. Tu sais, juste pour voir les alentours et m’imprégner de l’ambiance Irlandaise ! Ah et, arrêter dans un pub, bien sûr !

@ Billy Lighter

Je rigolai quand Tiff déclara que Samantha était comme une Maman. On avait le même ressenti là-dessus et Samantha n'avait jamais caché instinctivement agir comme tel. Et, quelque part, c'était pas plus mal pour des gens comme nous.

C'est, ensuite, le sujet bébé qui nous préoccupa et j'avais questionné Tiff sur les prénoms qu'elle avait en tête pour lui. Je fus agréablement surpris qu'elle avait été pioché dans mes origines et je lui donnai aussi quelques idée que j'avais moi aussi. En gros, on était sur la même longueur d’onde et il nous suffira de chercher dans cette liste quand on saura le sexe du bébé.

-Au moins, on a une bonne liste.

Quant à savoir si ça serait une fille ou un garçon, j'avoue avoir l'impression que ça sera un garçon. Tiff avait le même ressenti ce qui me fit sourire alors qu'elle souligna le fait que c'était important pour elle que le nom soit Irlandais. Je la caressais tendrement.

-Quoi que ce soit, cet enfant ne manquera de rien.

Ça je me le jurait à moi-même. Je comptais protéger cet enfant et lui éviter tous les pièges que lui réservera L.A..

La seule chose qui inquiétait Tiff, c'était Guillermo. Vu son manque de réaction par rapport à la nouvelle, elle avait peur qu'il se sente à l'écart. J'essayais de la rassurer en mettant en avant que Guillermo avait l'habitude d'habiter avec d'autres enfant et, donc, de devoir partager. Ce gamin avait des défauts mais ça n'avait jamais été un enfant roi et donc il sera moins prompt à vouloir tout s’accaparer. Toutefois, Tiff continuai à se questionner sur le sujet.

-Je pense qu'il a manqué de réaction parce que c’est encore abstrait pour lui. Quand le bébé sera là, on verra sa réaction mais je suis sûr qu’il va vouloir être un bon grand frère. Ce gosse a sa fierté, après tout.

Et pas une petite fierté, si vous voulez mon avis.

Et si j'avais si peu d'inquiétude, c'est aussi parce que Tiff avait réussi à métamorphosé Guillermo qui avait été façonné autant par la vie dans l’Eastside que par Ward Fleming qui était son modèle. A cause de ça, il s'était créé une carapace de petit garçon insensible alors qu'il n'était pas comme ça. Tiff avait fait voler en éclat cette carapace.

-Oui, je trouve.

Et elle confirma se rappelant les premiers jours de Guillermo chez nous. Je rigolai.

-Ouais, il adorait jouer les durs. Mais c'était sa façon de survivre dans l’Eastside... Ce gamin, je sais qu'il a traversé pas mal d'épreuves dont la mort de sa mère. Je ne sais pas réellement ce qu’il a vécu avec Fleming même si je sais que Sierra n'aurait jamais voulu qu'on fasse du mal à Guillermo, mais bon... Puis, la pauvreté, en général, ça marque un gamin.

Mais c’était du passé tout ça. Maintenant, il semblait plus épanoui.

Et, comme pour rompre totalement avec ce passé, je déclarai qu’il serait peut-être bien de changer le nom de Guillermo quand il sera officiellement adopté. Dans le but aussi de ne pas le laisser à l'écart, ce que emblait apprécier Tiff. Je souris.

-Alors on fera comme ça.

Tiff proposa alors de sortie de la baignoire pour une petite sortie en ville ce qui me fit sourire.

-Ouais ! Sortons dehors pour visiter !

Je l’embrassai avant qu’on ne sorte du bain pour se sécher et s’habiller avant de sortir en ville. Je lui pris la main alors que mon regard passait d’un bâtiment à une autre. Les maisons atypiques me faisaient sourire. On ne rencontrait pas du tout ce type d’architecture à Los Angeles ce qui était logique de par l’Histoire bien différentes des deux continents.

-Au moins ici, je sais que personne ne lit L.A.People.

Je dis ça alors qu’on venait de passer devant une librairie qui exposait les Unes people et autres à la vitrine. Savoir qu’on était de total inconnus ici faisait du bien aussi.

-Bien que, une jour, et d’après Samantha, on sera connu dans le monde entier… Ton père connait ça à une moindre échelle… Comment il gère ça ?

La célébrité, j’en avais déjà goûté les méfaits… Mais pas encore à très grande échelle.

@ Billy Lighter

J’aimais bien l’idée d’avoir une liste de prénom pour notre futur bébé même si je savais que notre choix pouvait complètement changer au moment de la grande rencontre. Mais le fait d’avoir une liste me permettais de mieux visualiser ce qui nous pendait au bout du nez. Ce bébé là n’était absolument pas planifier alors la moindre des choses était d’au moins préparer son arriver correctement.

Je souriais quand Finan avoua imaginer plus facilement un petit garçon car je partageais aussi cette vision. Si, toutefois, nous avions une fille, je serais aussi très heureuse mais si on me demandait mon impression, je répondrais sans hésiter que c’était un garçon.

- En tous les cas, il ne manquera pas d’amour ! Tu seras un papa hyper attentionné !

Finan prenait grand soin de moi, de Guillermo même si avec lui ce n’était pas toujours facile, et de ses amis aussi ! Il avait la protection et le bien être des autres à cœur mon gros nounours ! Je savais que notre bébé allait être choyé à ce n niveau et, selon moi, quand on a tout l’amour nécessaire pour bien grandir, on peut alors affirmer sans se tromper, ne manquer de rien.

La seule chose qui m e troublait un peu était le manque de réaction de Guillermo mais Finan me rassura tout de suite en m’expliquant qu’avant, il avait appris à réagir comme un adulte, qu’il ne vivait pas comme un enfant alors que maintenant, nous lui donnions la chance de reprendre son évolution. Il avait beaucoup changé depuis qu’il était avec nous et pour le mieux ! Je pouvais me rassurer et me détendre. Guillermo serait certainement plus expressif une fois le bébé né et même que Finan avait l’idée que Guillermo porte notre nom une fois l’adoption réglée ce qui renforcirait son sentiment d’attachement à notre famille.

Ensuite, je proposais que nous sortions du bain pour profiter du reste de la journée, tandis qu’il faisait encore soleil, pour visiter les alentours de l’hôtel et surtout, et le plus important pour Finan, trouver un pub ! Il accepta et nous nous empressions de se sécher et de se vêtir avant de sortir de notre chambre d’hôtel et, ce qui me frappa le plus une fois dans la rue, fut la tranquillité !

Comme c’était bon, relaxant et apaisant !

Il n’y avait pas le perpétuel tintamarre des klaxons des voitures, ni de musique assourdissante sortant des boutiques. Juste le chant des oiseaux, quelques voix s’élevant de temps en temps et le bruit de nos pas sur le gravier de l’allée piétonnière. Le contraste étai saisissant !

- C’est vraiment ici que je rêve d’élever notre enfant !

Ce serait tellement parfait ! Je n’aurais pas peur qu’il tombe dans les basfonds de Los Angeles, les pièges des paparazzis pour nommer que ceux-là. Je glissais ma main dans celle de Finan alors que nous passions devant une librairie, faisant le même constat que lui. Ici, personne ne nous connaissait, du moins pas encore et donc, personne ne parlait de nous et des Los Diablos. S’il y avait bien deux mots que je ne voulais plus entendre pendant notre lune de miel, c’était bien ceux-là !

- Tu sais, l’image à toujours été importante pour mon père et il a toujours été entouré de toute une équipe de relation publique pour la lui doré bien comme il faut. Avant nous, il n’avait jamais eu de soucis avec ça.

Je rigolais en disant ça. Je ne voulais pas que Finan se sente coupable d’avoir mis du plomb dans l’ail de mon père, parce que j’en étais autant responsable. Je savais dans quoi je m’embarquais en amorçant ma relation avec Finan. Et je ne regrettais absolument rien.

- Peut-être que, quand le procès sera passé, il faudra marcher sur des œufs, éviter de virer une cuite dans un hôtel en Belgique par exemple et de lancer des téléviseurs par les fenêtres. Ce genre de choses !

Ça serait un truc à rendre Samantha cinglée et j’imaginais son sermon d’avance ! Il serait mémorable, elle avait le sens du drame, notre maman manager !

- Oh ! Regarde ! Un pub ! On y va ?

J’étais curieuse d’entrer dans un authentique pub irlandais et de pouvoir y prendre le pouls comme une vraie Irlandaise ! J’en avais épousé un et j’attendais son bébé, je pouvais revendiquer un peu d’appartenance moi aussi, non !

@ Billy Lighter

C'était clair. Notre enfant à naître ne manquera jamais de rien. Et j'espérais bien que tout ce que j'avais laissé dans l’Eastside restera dans l’Eastside et ne viendra pas troubler notre petite famille. C'était ma hantise qu'un de mes ennemis puisse venir anéantir ce que je construisais.

Car j'avais des ennemis. C'était inévitable d'avoir des ennemis après 13 ans passés dans un gang. Et si Fleming restait le pire, j'en avais d'autres.

Je chassai cette pensée pour sourire amoureusement à Tiff.

Je l'avais rassuré au sujet de Guillermo. J'étais certain qu'une fois le bébé né, il prendra progressivement son rôle de grand-frère. Et, vu son évolution depuis qu'il était avec nous, j'avais même bon espoir qu'il soit un grand-frère protecteur. Restait à voir comment il allait vouloir le protéger face aux autres. Pareil quand Guillermo allait aller à l'école, comment allait-il réagir si un autre l’emmerdais ? Dans la rue, il avait appris à réagir par la violence... Alors aucun doute que les premiers mois à l'école ne seront pas facile...

Mais on était pas encore là. Là, on allait profiter des vacances et de la ville. Ce qu'on décida de faire après le bain. On sortit pour remarquer que Limerick était une ville bien plus paisible que L.A.. Tiff y était bien au point même qu'elle voulait y élever nos enfants. J’esquissai un petit sourire en hochant de la tête.

-Ça serait bien.

Mais L.A. n'allait pas nous lâcher comme va. Notre carrière musicale ne faisait que commencer et elle allait peut-être nous conduire à avoir plus de notoriété... Avec ça, adieu ma tranquillité même ici... C'était le revers de la médaille.

Au point où je demandai à Tiff comment s'en sortait son père mais, visiblement, lui, n'avait aucun problème avec ça. Il était bien entouré et les seuls problèmes qui avaient, finalement, c'était nous... Je rigolai un peu.

-Je suis son pire cauchemar.

Je n'avais pas voulu ça. Mais c'était arrivé quand même. Et, quelque part, Mitchell Austin faisait tout de même en sorte que je m’en sorte bien alors qu'il aurait pu largement user de ses liens pour m’éliminer.

-Mais bon, je dois quand même à ton père d'essayer de plaider en ma faveur auprès du juge...

Tiff dit que, après le procès, il faudra éviter de faire des vagues et ses exemples me firent éclater de rire. Je me voyais mal balancer une télé à travers la fenêtre très sincèrement.

-Pour la cuite, je ne peux rien promettre mais exploser une télé, ça me ferait mal au cœur. On va éviter de se comporter comme The Lightening.. Ou même comme Stone qui n'a vraiment aucun respect pour les bagnoles de luxe.

Il les cassait toutes... Mais bon, quand il n'était pas encore connu et se promenait en voiture dans l’Eastside, c'était déjà un danger public.

Tiff repéra alors un pub et je souris alors qu'on entra à l'intérieur. L'ambiance me rappelait celle du Green Goat, le pub des Greenly dans l’Eastside. On s'installa au bar et je commendai une bière locale avant de laisser Tiff commander un soft pour elle. Dommage qu'elle ne pourrait pas goûter aux bières Irlandaise. Mais ce n'était que partie remise pour la prochaine fois qu'on viendra.

Quand on fut servi, je souris à Tiff.

-Quand mes parents étaient ici, ils venaient jouer de la musique dans des pub comme celui-ci. Ils ne vivaient pas de ça mais c’était leur passion. Ma mère savait jouer de la flûte et du violon. Comme toi. A L.A., ils avaient l'espoir de pouvoir vivre de leur musique c’est pour ça qu’ils ont déménagé. Ça commençait à fonctionner avant que ma mère ne disparaisse...

Je soupirai en repensant à ça avant de sourire à nouveau.

@ Billy Lighter

Limerick serait l’endroit rêvé pour élever notre petite famille. Nul doute que le grand air d’ici ferait le plus grand bien à Guillermo qui se retrouverait très loin des travers de Los Angeles dans lesquels il avait grandi. C’était un beau rêve, mais rien qu’un rêve. Notre vie et notre groupe était à Los Angeles, il faudrait donc y retourner quand nos vacances se termineraient. Cependant, dans quelques années d’ici, quand l’argent finirait par entrer suffisamment, nous étions d’accord pour s’acheter une maison ici. Ainsi, nous aurions notre petit coin de paradis pour s’évader.

- Il parait que d’avoir des projets à long terme quand nous sommes en couple est une excellente chose. Ça permet de se projeter dans l’avenir.

Même si, évidement, notre plus important projet à venir était le bébé que je portais. Un petit être qui était déjà aimé au-delà même du sens du mot amour autant par son père que par moi, sa mère.

En passant devant un kiosque à journaux, il fut agréable de ne pas y voir Finan en première page, parce qu’avouons le ! Depuis que son affiliation avec les Los Diablos a éclaté au grand jour, plusieurs tabloïds en ont profité pour vendre leurs feuilles de choux en ajoutant des tas de mensonges à une histoire qui ne manquait pourtant pas de croustillant. Ça fit questionner Finan sur comment mon père arrivait à gérer son image publique et je lui révélais qu’il n’avait aucun mérite pour ça. Mon père devait remercier son équipe de relation qui était payé plus que grassement pour faire le boulot.

- Oui, jusqu’aux prochaines élections ! Ensuite, tu seras le cadet de ses soucis… Quoi que quand il apprendra que je suis enceinte, il risque de t’haïr encore plus mais ça n’aura rien à voir avec tout ce qui s’est passé déjà !

Je rigolais en imaginant mon père perdre le restant de ses cheveux et ma mère tomber dans les pommes en apprenant qu’ils seraient grands-parents ! Ils ne sont nettement pas prêts à affronter tout ça ! Mais ainsi va la vie ! Quand on met au monde des enfants, il faut s’attendre à ce qu’un jour, ils volent de leur propres ailes et que nous n’ayons plus vraiment de contrôle là-dessus.

- Je pense que malgré tout, mon père comprend que je suis réellement heureuse avec toi et qu’en ce sens, il sait qu’il doit passer par-dessus certaine chose. Peut-être même qu’il t’apprécie plus qu’il ne le montre.

Après le procès qui pendait au bout du nez de Finan, il serait plus sage d’éviter de faire des vagues et d’attirer positivement l’attention sur le groupe et je citais des exemples de trucs à ne pas faire qui firent rire Finan.

- Ok pour la cuite et on demandera des chambres sans télé pour être certains !, rigolais-je.

On s’installa à une table dans un pub que j’avais repéré et qui semblait vraiment bien. En tous les cas, il débordait d’ambiance et je fus ravie de trouver du iced thea alors que mon gros nounours pouvait se délecter d’une bière locale qui me faisait crever d’envie ! Je comptais bien prendre ma revanche à notre prochaine visite à Limerick !

Ensuite, Finan me raconta un souvenir qu’il avait de sa famille. J’adorais toujours quand il le faisait, c’était un peu comme entrer dans un livre de conte. Il me faisait rêver et ce qui était vraiment bien cette fois, c’était que je pouvais rêver et avoir les images devant les yeux. Son histoire était belle puis triste quant à la fin, il parla de la disparition de sa mère. J’eu un début d’idée, je ne savais pas si ça en était une bonne ou même si elle pouvait être réaliste mais je décidais tout de même de la proposer.

- Tant qu’à être ici, nous pourrions peut-être essayer de retracer ta famille et aller les voir, tu en penses quoi ? Tu crois qu’ils seraient heureux de te voir, tes oncles et tes tantes ?

@ Billy Lighter

C’est une fois dans les rues calme de Limerick que nos projets d'évasion et de maison ici avaient repris. Tiff notai que c'était une bonne chose d'avoir des projets à long terme pour une vie de couple ce qui me fit sourire. Notre jeune couple en avait déjà vécu des tempêtes et on avait même déjà un bébé en route et en projet d'adoption. On avait l'art de faire en quelques mois ce que d’autres feraient en quelques années. On pouvait pas dire qu'on s'ennuyait en tout cas.

C'est vers la célébrité et vers son père que la conversation tourna, ensuite. Son père qui, après tout ce qu'il serait passé me haïssait certainement. Pour Tiff tout ça ne durera que jusqu'au prochain élection ce qui me fit rire avant que je ne blêmisse quand elle disait qu’il allait très certainement me haïr pour le bébé aussi. Je fis la moue.

-Ah oui? Il n'est pas content que sa lignée perdure ?

Peut-être qu'il n'avait pas envie d'avoir un coup de vieux... Il faut dire que sa fille était jeune et que je pouvais comprendre qu'il soit sous le choc mais de la à me haïr pour ça, c’était un peu exagéré, non ?

Quoi qu’il en soit, je devais rendre à Mitchell Austin qu'il n’essayait pas de nous mettre des bâtons dans les roues. Il essayait même de m'aider ce qui n'était pas un mal. Pour Tiff il m’appréciait même certainement plus qu'il ne le montrait. Je rigolai un peu.

-J'espère... Loin de moi l’idée d’être en guerre constante avec mes beaux-parents même si on ne partage pas les mêmes points de vue sur tout eux et moi.

Austin était progressiste mais certainement pas autant que moi.

Après ça, on rigola un peu sur tout ce qu'on ne devra surtout pas faire en tournée après le procès. Je savais que j'aurais à faire profil bas mais pas de là à m’empêche de me prendre des cuites. Dans ce cas, Tiff préconisa qu'on prenne des chambre sans télé ce qui me fit rire de plus belle. Je doutai qu'on ait le temps de regarder la télé, de toute façon, en tournée.

On entra, ensuite, dans un pub et l’ambiance me fit tout de suite penser à mes parents et c’est en dégustant ma bière que je parlai d'eux à Tiff. Je n'en parlais pas souvent parce que ça ramenait toujours des souvenir douloureux sur le tapis. Notamment la disparition de ma mère et la descente aux enfers de mon père qui l’a conduit au cimetière. D’eux j'aimais me rappeler ce qu'ils étaient avant ce drame.

Tiff proposa alors de retracer ma famille tant qu'on était ici. Je pris in air sombre pendant quelques secondes avant de lui sourire tendrement

-Tu sais... Je ne sais pas grande chose de ma famille. Je sais seulement ce que mon père m'en a dit. La famille de mon père a totalement rejeté ma mère quand mon père es tombé amoureux d'elle… Les Quinn, ce sont des petits nobles du nord de l'Irlande. Ma mère et lui se sont rencontrés alors qu'elle était en voyage avec ses parents dans le nord.

Je marquai un pause pour boire une gorge de bière avant de reprendre.

-Ce fut le coup de foudre... Mais ma mère venait d'une famille très modeste alors que les parents de mon père le voyaient se marier à un des fille d'un autre propriétaire terrien. Un mariage qui aurait pu rendre pas mal de fortune aux Quinn... Mais il a refusé et il a suivi ma mère à Limerick ou ils se sont mis ensemble. Je suis né, ils ont déménagés à L.A. et n'ont fait que quelques voyages en Irlande pour voir la famille de ma mère. Celle de mon père ne voulait plus entendre parler de lui.

Une histoire assez classique. Mon père ne souffrait pas vraiment du fait qu'il ait coupé les ponts avec sa famille. .

-Mais quand ma mère a disparue, sa famille a tenu mon père pour responsable... Ça l’a détruit... Donc, je ne suis pas sûr que tous ces gens seraient heureux de me voir surtout quand on sait qu'aucun, apparemment, n'a souhaité ma garde à la mort de mon père.

Même pas les parents de ma mère sans que je sache pourquoi.

-Même si... Peut-être que ça vaut le coup de chercher les parents de ma mère... Elle avait une sœur aussi. Une sœur plus jeune. J’ai leurs noms, ça devrait aider.

Qui sait... Ils pourront peut-être me raconter des choses sue mes parents, des anecdote... Bref, des attaches à ma famille.

@ Billy Lighter

En marchant dans les rues de Limerick, on parla de mon père et de ce qu’il pouvait penser de Finan. Selon moi, le fait que mon père soi intervenu pour la démarche d’adoption de Guillermo et qu’il ait ensuite envoyé une lettre à l’avocat de Finan pour démontrer que la famille Austin le soutenait dans la tourmente, signifiait beaucoup. Ce n’était pas clairement défini mais au moins, Finan pourrait se présenter avec moi aux soupers de famille sans avoir peur de se faire trucider sur place.  Cependant, je ne cachais pas que mon père maudirait certainement mon mari quand il apprendrait qu’il allait être grand-père.

- Si j’étais un garçon, sa lignée perdurerait mais notre bébé sera un Quinn, pas un Austin-Quinn. C’est un enfant, pas une entreprise.

Je haussais des épaules en disant ça parce que pour moi, ça me semblait évident que le bébé devait porter le nom de son père.

- En fait, je disais surtout ça parc qu’il aura du mal à imaginer que sa petite fille est devenue une femme heureuse, comblée et éventuellement, mère de famille. Ça fait beaucoup à accepter pour un papa, non ?

Si le bébé que j’attendais était une fille, peut-être que Finan se rappellerait cette conversation le jour où elle nous présenterait son petit ami. J’étais presque certaine que mon gros nounours serait un papa hyper protecteur qui ne se laisserait pas berner par le premier venu dans le cœur de sa fille.

Une fois installés au pub, Finan me parla de sa famille, chose qu’il ne faisait pas si souvent que ça et je cru que notre voyage de noces pourrait être une belle occasion pour lui de renouer avec sa famille mais les choses n’étaient pas si simples que cela. Ses origines avaient un petit air de Roméo Et Juliette et même qu’un peu, ça me faisait penser à lui et moi et au fait que mes parents auraient préférés que je m’amourache d’un fils de politicien, d’un future avocat ou médecin. Les parents de Finan avaient coupé les ponts pour s’en venir à Los Angeles et, après la disparition de sa mère et la mort de son père, personne ne s’était manifesté pour lui. Ça, ça me révoltait et je ne comprenais pas pourquoi les adultes arrivaient à projeter leur rancœur d’adulte sur un enfant qui ne le méritait pas.

- Tu n’as rien à voir dans tout ce qui s’est passé… Peut-être qu’après toutes ces années, certains seraient contents de te voir ou alors, dans le pire des cas, tu saurais que les portes sont définitivement fermées et comme ça, on ne les invitera pas inutilement à notre premier barbecue à Limerick !

J’avais voulu mettre une petite touche d’humour là-dedans pour ne pas que notre belle journée ne sombre dans la mélancolie. Finan piqua ma curiosité en avouant qu’il avait le nom de la sœur de sa maman et que ça vaudrait peut-être la peine qu’on essaie.

- Je crois que  nous devrions tenté le coup. Au pire, elle te dira non et comme tu n’as pas de liens bâtis avec elle, tu ne perds rien. Au mieux, on va la rencontrer et on passe un excellent moment avec quelqu’un de ta famille.

J’étais positive et enthousiasme devant cette possibilité mais cela revenait à Finan de décider. Je serais là pour l’épauler qui qu’il en décide.

@ Billy Lighter

Tiff disait que la lignée de son père ne perdurait pas à travers elle car elle était une femme. C’est vrai que notre enfant sera un Quinn… Mais ce n’était pas vraiment pour ça que son père me détesterait mais plutôt parce que, pour lui, Tiff était toujours sa petite fille. Je pouvais comprendre et j’hochai de la tête. Si jamais on avait une fille, c’était clair que je n’allais pas aimé si jamais elle s’entichait d’un type qui n’entrait pas dans mes critères.

-Ouais, j’imagine que ça doit être difficile pour lui.

Après avoir discuté sur le chemin, on est entré dans un pub et l’ambiance m’avait fait parler de mon passé et plus particulièrement de mes parents et, ensuite, de ma famille en entier. Ce n’était pas le genre de sujet que j’abordais souvent mais je trouvais le moment bien choisi certainement parce que ce voyage était aussi un retour à mes origines. Après tout, c’était ici que j’étais né, ici que j’avais fait mes premiers pas… Donc, le passé était le sujet qui me venait ne tête.

Tiff eut même l’idée de reprendre contact avec la famille de ma mère qui venait de Limerick. Si l’idée était bonne je déclarai que même la famille de ma mère n’avait pas levé le petit doigt lorsque mon père est mort. Certainement à cause de la rancœur qu’ils avaient envers lui… Je savais que mon père n’y était pour rien dans la disparition de ma mère. Il l’aimait de tout son cœur. Son chagrin a même fini par le tuer… Il ne pouvait pas vivre sans ma mère. Je l’ai compris dès les premières semaines qui ont suivi la disparition de celle-ci. Et même si je n’avais que quatre ans à l’époque, j’avais encore des souvenirs clairs de ça.

Tiff disait que tout ça n’était pas ma faute. J’hochai de la tête. J’en étais bien conscient. Et elle se disait que, après tout ce temps, ils seraient peut-être content de me voir. Qui sait ? Elle avait peut-être raison. Elle ajouta que, de toute façon, je n’avais rien n’à perdre ce qui n’était pas faux non plus. Je lui souris.

-Tu n’as pas tort.

J’avais un noms de famille et même un prénom que je me rappelais : celui de la sœur de ma mère. Tiff était prête à tenter le coup. Je lui souris, espiègle.

-Alors, il n’y  a pas une seconde à perdre…

Mais avant il fallait trouvé ma tante. Je n’avais qu’un nom, il fallait, maintenant, trouver où elle habitait. Rien ne disait qu’elle n’avait pas déménager ailleurs… Mais Limerick, comparé à L.A., était une petite ville et comme, à L.A., le monde me paraissait petit, j’imaginais que les gens se connaissaient assez bien entre eux aussi. Alors, j’interpellais le barman qui avait un certain âge et quand il s’amena, je me lançai :

-Monsieur… Est-ce que vous connaissez une certaine Abby Cullen ?

Il me regarda un moment tout en essuyant le verre qu’il avait en main avant de me sourire et de sourire à Tiff.

-Bien sûr. Elle dirige un pub à quelques rues d’ici. C’est le Dullahan. Vous la trouverez au bar. Mais, attention, la vieille Cullen n’est pas commode. Et, croyez-moi, j’en suis témoin. C’est mon ex-femme…

Il éclata de rire avant que je me tourne vers Tiff. On avait plus qu’assez d’information.

-Le monde est encore plus petit ici qu’à L.A…. Tu veux qu’on y aille tout de suite ?

Tant qu’à faire autant ne pas perdre de temps… J’achevai, d’ailleurs, déjà ma bière d’une traite avant de faire une moue.

-Quoi que si elle est pas commode, il faudrait peut-être boire quelques bières avant d’aller la voir, non ?

Je rigolai avant de regarder Tiff afin de savoir si elle avait une réticence à y aller tout de suite ou non.  

@ Billy Lighter

Mon père ne détestait pas Finan pour son affiliation avec les Los Diablos et tout ce qu’il pouvait et avait dû faire. Il ne comprenait pas et n’approuvait certainement pas mais la véritable raison qui faisait agir mon père de façon aussi hostile envers mon mari ne tenait que du fait qu’il avait mit le grapin sur moi. En bon politicien et image publique qu’il était, mon père n’était pas différent des autres hommes qui rêvaient de voir leur fille se marier avec un homme irréprochable en tout point et, la triste réalité c’est que peu importait le prétendant, jamais l’un d’eux ne seraient assez bien pour la fille en question ! C’était une histoire vieille comme la nuit des temps.

- Il va s’y faire, t’inquiète pas ! Il verra très vite combien tu me rends heureuse, quel bon père de famille tu es pour Guillermo et le p’tit en route et le plus important, c’est que malgré tout ce qui s’est dit sur toi, il verra que tu es quelqu’un de loyal et d’intègre avec un cœur immense.

Cela pouvait prendre du temps, mais ça viendrait !

De fils en aiguille, et avec nos verres en mains, Finan en vînt à me parler de sa famille et son histoire, triste comme les pierres. Avec les années qui avaient coulées sous les ponts, je me disais que tant qu’à être en Irlande, ce serait une bonne idée que de se renseigner et de tenter un pas vers sa famille. Au début, Finan se montra hésitant mais ensuite, il décida que nous pourrions tenter le coup. Après tout, le pire qui pourrait se produire serait d’essuyer un refus et comme il n’avait pas réellement de lien avec eux, la douleur ne serait peut-être pas irradiante.

- Notre première enquête de couple ! Je me sens comme une Sherlock Holmes en jupon !

Finan voulait déjà amorcer les rechercher et c’est vers l’homme essuyant des verres derrières le comptoir qu’il se tourna pour poser sa question. Ce dernier nous renseigna rapidement avant d’ajouter que la tante de Finan, Abby Cullen, n’était pas du genre commode et s’il pouvait se permettre de faire une telle affirmation c’est qu’il avait été marié avec elle !

- Plus petit que ça tu meurs !

J’étais bouche bée, fascinée et amusée ! L’homme était donc l’oncle, ou l’ex-oncle de Finan donc lui aussi devait avoir des choses à raconter, pour avoir été témoins de près ou de loin de l’histoire des parents de Finan ou alors pour s’être simplement fait raconter les grandes lignes.

- Toi, bois des bières, oui. Mais avant d’aller voir Abby, pourquoi tu ne commencerais pas par lui ? S’il a été marié avec Abby, il doit savoir des choses. Peut-être qu’il a quelques adresses à te fournir ?

Je regardais l’homme par-dessus l’épaule de Finan et je croisais son regard alors, je me replaçais, droite comme un ‘’i’’ sur ma chaise en me penchant vers Finan pour lui murmurer qu’il avait l’air plutôt sympathique et que ce serait peut-être mieux de commencer avec lui, avant de se prendre un mur en allant voir Abby-la-pas-commode.

- Qu’est-ce que tu en pense ?

À nouveau, je regardais l’homme par-dessus l’épaule de Finan et il me fit un demi sourire, comme s’il se montrait intrigué par mon manège conjugué à la question de Finan. Alors il envoya son torchon par-dessus son épaule et contourna son comptoir pour se diriger vers nous.

- Il s’en vient vers ici… Je pense que j’ai piqué sa curiosité !

@ Billy Lighter

Tiff était sûre que son père allait s’y faire et que, au final, il finira par voir mes bons côtés au lieu de ne voir que le Los Diablos en moi. Je souris plutôt rassuré avant qu’on ne plonge dans mon passé une fois arrivé dans le pub. Un passé que j’aimais laissé dans le passé mais je j’avais fait revenir à la surface à cause de l’ambiance et, de fil en aiguille, Tiff eut l’idée de retracer les quelques membres de ma famille qui vivaient sans doute encore ici à Limerick.

Bien qu’on était pas certain que ça soit le cas… Ni même qu’ils étaient encore en vie. Je ne savais presque rien d’eux hormis ce que m’en avait dit mon père. Je ne les avais jamais vu… Ou du moins, pas que je me rappelle même si j’avais voyagé à Limerick plusieurs fois avant mes quatre ans mais je n’en avais plus aucun souvenir.

En tout cas, Tiff m’avait convaincu d’entamer les recherches et ça l’enthousiasmait au point où elle se prenait pour une Sherlock Holmes en jupon ce qui me fit rigoler.

-Tu es la plus belle Sherlock Holmes en jupon qui soit !

J’avais un nom. Celui de ma tante alors je demandai au barman s’il savait où je pourrais la trouver en espérant qu’il le sache. C’était une simple tentative mais elle s’avéra particulièrement fructueuse alors que le barman savait qui était Abby Cullen et que, mieux, il savait où elle se trouvait car il était son ex-mari… C’était un coup de chance ! Et la chance, ça n’arrive pas souvent aux Irlandais alors je devais en profiter.

Je demandai à Tiff si on allait tout de suite à l’autre pub mais elle avait une meilleure idée. Avant de se risquer à aller voir Abby on devrait, sans doute, discuter avec son ex-mari qu’on avait juste en face de nous. Ça nous permettra, en effet, de voir si ça vaut la peine d’aller voire cette femme que l’homme qualifiait de « pas commode ».

-Oui, c’est clair qu’il doit savoir quelques trucs sur ma famille si ce qu’il dit est vrai.

J’esquissai un sourire alors que Tiff regardai l’homme avant de ma demander ce que je pensais de son plan.

-On va faire comme ça. C’est plus tactique.

Et Tiff réussi à attirer l’attention de l’homme à force de le regarder. Elle avait attisé sa curiosité et j’esquissai un sourire en coin.

-Tu es trop fort…

L’homme s’amena près de nous et pris un air intrigué.

-Pourquoi vous voulez voir Abby, si ce n’est pas indiscret ? Je ne pense pas vous avoir déjà vu dans le coin…

Tiff avait ferré le poisson, c’était à moi de ramener la ligne. Alors, je souris à l’homme.

-En fait, je suis Finan Quinn… Le fils de la sœur d’Abby… Et elle, c’est ma femme, Tiffany Quinn… En fait, je voulais essayer de renouer avec ma famille qui vit ici… Abby, c’est ma seule piste.

Il prit une expression étonné avant de me regarder de haut en bas et de finir par s’assoir près de nous au comptoir.

-Tu es le fils de Moïra ? C’est pas vrai…

Il prit le temps d’encaisser la nouvelle, visiblement, avant de me sourire.

-Tu as les traits de ton père… Ta mère ressemble plus à ta femme.

Il rigola avant de nous regarder.

-Pas sûr qu’Abby voudra vous voir… Elle ne s’est jamais remise de la disparition de Moïra. Ce sont des sœurs jumelles et elle est certaines que si Moïra n’avait pas suivi ton père à Los Angeles, elle serait encore parmi nous. Elle n’a jamais abandonné les recherches, Abby… Elle n’abandonnera pas tant qu’elle ne saura pas ce qu’il s’est vraiment passé.

Il soupira.

-C’est un peu à cause de ça qu’on s’est séparé, elle et moi… Quand ton père est mort, les services sociaux ont appelés mais Abby a refusé de prendre ta garde. Elle a préféré leur dire de te renvoyer chez les Quinn au Nord. Elle t’avais déjà vu, Abby, et ta ressemblance avec ton père a fait qu’elle a refusé de te prendre. C’est un comportement que j’ai eu du mal à accepté étant donné qu’elle et moi ne pouvions pas avoir d’enfants. C’était l’occasion d’en avoir un mais elle a refusé. Ça a mis fin à notre couple.

Cette histoire me fit soupirer… Je n’arrivais pas à comprendre Abby même si je pouvais comprendre son chagrin. Moi, je n’y étais pour rien. Mon père non plus.

-Mon père n’était pas responsable de ce qui est arrivé à ma mère. J’étais avec lui le soir où elle a disparu…

Je me frottai le visage prenant un air pensif.

-Et visiblement, les Quinn n’ont pas voulu de moi non plus… J’ai fini dans un orphelinat de L.A…

Je fis la moue et l’homme pris un air désolé.

-J’en suis navré… Ça n’aurait tenu qu’à moi, j’aurais accepté mais Abby a son caractère et c’était elle ta tante donc elle qui devait signer les papiers. Ses parents étaient morts quelques mois plus tôt… Des Cullen, il n’y avait plus qu’elle pour te rependre.

Je fixai Tiff… Je savais que si on creusait l’histoire ne serait pas trop belle… Mais bon, maintenant, je savais pourquoi les Cullen ne m’avaient pas repris. J’allais dire quelque chose mais l’homme reprit :

-Si vous comptez aller la voir quand même, je te conseille, Quinn, de laisser parler ta femme.

Il regarda ensuite Tiff avec un sourire.

-Vous avez le visage aussi doux que Moïra et les mêmes cheveux, rien qu’avec ça, vous risquez d’attirer sa sympathie, Madame Quinn.

@ Billy Lighter

L’homme au bar savait où nous pouvions trouver Abby Cullen, la sœur de la maman de Finan, et pour cause ! Il était son ex-mari ! Sans avoir à peine levé le petit doigt, nous avions fait une belle avancé dans le dossier recherche de la famille de Finan. Il fallait maintenant convenir d’un plan d’attaque, savoir comment nous diriger et surtout, comment se présenter à Abby-la-pas-commode. Je n’avais pas envie d’être chassé de son pub à coup de pinte de bière derrière la tête !

La façon dont je regardais l’homme par-dessus l’épaule de Finan piqua sa curiosité et il s’approcha de nous pour demander pourquoi nous voulions voir son ex-femme d’autant plus que nous ne semblions pas venir su coin. Au moins, il avait dit ça sur un ton qui ne se voulait pas menaçant, je doutais que nous ayons à le craindre.

Finan fit alors les présentations officielles et entra dans le vif du sujet.

- Enchantée !

Ce n’était tout de même pas tous les jours que j’avais la chance de rencontrer quelqu’un de la famille de mon mari !

Ensuite, la conversation se fit essentiellement entre Finan et l’homme qui ne s’était pas présenté autrement qu’en disant être l’ex-mari d’Abby Cullen alors je le baptisais secrètement Monsieur Abby.

Monsieur Abby expliqua comment les choses s’étaient déroulés à l’époque et même si tout cela demeurait extrêmement triste, il n’en demeurait pas moins que je pouvais comprendre la réaction de la famille Cullen, à l’époque. Il arrivait parfois que dans la vie, la vérité nous échappe au profit de la colère et les décisions prises dans ces temps là n’étaient jamais très éclairées.

Finan me regarda et moi, je le regardais à mon tour, tendrement.

- Ah bon ?

J’étais surprise que Monsieur Abby dise que le mieux, si nous allions voir la tante de Finan, était de me laisser parler. Je n’étais pas la fille al plus diplomate en ville mais il disait que ma ressemblance avec Moïra, la maman de Finan suffirait certainement à l’attendrir.

- Alors nous ferons comme ça.

Dommage que je ne pouvais pas puiser un peu de courage dans la bonne et authentique bière irlandaise ! Il me semble que j’aurais eu besoin d’un petit remontant pour me donner le courage et la force de trouver les bons mots.

- En tous les cas, je vous remercie d’avoir prit le temps de nous expliquer tout cela. Le but de mon mari n’est pas de remuer le couteau dans de vieilles plaies mais simplement de reprendre contact avec ses origines. Après tout, il n’a pas choisi lui non plus, de vivre tout ce qui s’est passé…

C’était une façon correct de dire que lui aussi avait souffert de la disparition de sa mère et qu’il était temps de mettre les rancœurs de côtés pour avancer et faire la paix avec le passé.

- Tu es près, mon nounours ? , puis ne regardant l’homme, Nous vous devons combien pour nos consommations ?

J’allais régler l’addition mais il fit un geste de la main avant de dire qu’il nous les offrait. Après tout, ce n’était pas tous les jours qu’il avait la chance de servir son neveu !

@ Billy Lighter

L’homme avait pris le temps de nous raconter qui était qui et comment les choses s’étaient passées à l’époque. Je ne savais pas que la sœur de ma mère était sa sœur jumelle. Je pouvais comprendre sa douleur quand elle avait eu la nouvelle comme quoi ma mère avait disparue. Je n’avais pas de frère ou de sœur mais je savais ce que c’était que de perdre quelqu’un de cher et, donc, je comprenait la rancœur qu’avait pu avoir Abby.

Et comme il n’y avait aucune explication à la disparition de ma mère, elle avait simplement rejeté la faute sur mon père. Elle s’était dit que si mon père n’avait pas emmené ma mère à L.A., tout ça ne serait pas arrivé. Et cette rancœur, elle l’avait reporté sur moi après la mort de mon père en refusant de prendre ma garde.

Je pouvais comprendre… Je pouvais même lui pardonner… Mais jamais je ne me sentirais coupable de ce qui est arrivé à ma mère. Je n’avais que 4 ans. Je n’y pouvais absolument rien. Et mon père n’y pouvais rien non plus. Nous aussi on avait souffert de ne pas savoir.

L’homme finit par dire que, si on voulait aller voir Abby, il valait mieux que ça soit Tiff qui s’adresse à elle car elle ressemblait à ma mère. J’esquissai un petit sourire. Je savais que ma mère avait une longue chevelure rousse comme Tiff parce que j’avais encore des photos d’elle. Elle confirma qu’on fera, donc, ça et j’hochai de la tête pour confirmer.

Elle remercia, ensuite, l’homme avant de dire que le but n’était pas de retourner le couteau dans la plaie. Et je la remerciai d’un sourire quand elle dit tout haut ma pensée de tout à l’heure.

-En effet… Loin de nous l’idée d’ennuyer Abby. Si jamais elle ne veut pas nous voir, on insistera pas. Merci beaucoup pour toutes les informations.

Il sourit avant d’ajouter.

-De rien… Si jamais elle vous renvoie, sachez que, ici, vous serez toujours les bienvenus. J’ai fait partie de la famille Cullen. Ça n’a duré que quelques années mais, pour moi, vous êtes aussi de ma famille. Alors n’hésitez pas. Mon nom est Shane O’Brien.

Je l’avais remercier encore une fois avant de Tiff ne me demande si j’étais prêt. J’esquissai un petit sourire. Maintenant que j’avais descendu ma bière, j’étais prêt.

-Je le suis ! On peut y aller pour moi !

Tiff voulait payer les consommation mais Shane refusa ce qui me fit le remercier encore et de quitter le pub où on allait certainement revenir quelque fois pendant notre séjour. Une fois dehors on se dirigea vers l’autre pub indiqué par Shane.

-Et ben… Le monde est encore plus petit ici qu’à L.A.. C’est dingue quand même.

Je repris la main de Tiff dans la mienne alors qu’on marchait remuant, dans ma tête, la conversation qu’on venait d’avoir.

-J’espère qu’Abby voudra bien nous voir… Je sais qu’elle n’a jamais pu faire son deuil mais si je peux lui expliquer à quel point mon père s’en est voulu, peut-être qu’elle pourra lui pardonner… Mon père, c’est un type bien. Il a toujours voulu le meilleur pour moi mais son chagrin l’a détruit.

C’est ce que je dis juste avant qu’on arrive devant le pub de ma tante. Je pris une inspiration et on y entra. Si de l’extérieur l’endroit ne payait pas de mine, une fois à l’intérieur, c’était comme si on entrait dans une cachette enchantée. L’ambiance était tamisée et on pouvait y voir des lutins un peu partout. Je regardai autour de nous alors que la musique diffusée était de la musique celtique. L’ambiance était encore plus authentique ici qu’à l’autre pub et, au bar, se trouvait un femme dans la cinquantaine à la longue chevelure rousse qui, malgré l’âge de la femme, était toujours flamboyant. Aucun doute… C’était certainement ma tante. Une tante qui n’avais pas encore regardé vers nous parce qu’elle s’était adressé au jeune serveur qui était au bar avec elle. Elle lui montra un des verres qu’elle tenait en main.

-Tu as vu, Adam ?! Tu l’as vu ce verre ? Il est mal lavé ! Lave-le à nouveau ! Je ne peux pas servir de la bière dans un verre encore sale !

Le jeune, tout penaud, s’excusa et repris le verre pour le nettoyer. Je me mordis la lèvre soufflant à Tiff :

-En effet… Elle est pas commode…

C’est là qu’Abby nous repéra… Enfin, c’est surtout Tiff qu’elle regardait et elle lui offrit un sourire.

-Bonjour Mademoiselle. Entrez, n’hésitez pas !

Puis elle me regarda moi et je vis son visage s’assombrir alors je soufflai encore :

-Bon… Je te laisse parler et expliquer… Moi, elle me fait déjà peur…

Je dis ça à moitié sur le ton de l’humour.

@ Billy Lighter

Finan et moi avions vite trouvé nos premières informations avant même de commencer véritablement à chercher ce qui rendait notre enquête plus excitante. L’homme derrière le bar était bien placé pour nous renseigner puisqu’il avait été marié à Abby Cullen, la tante de Finan ce qui fit que je trouvais qu’il valait mieux commencer par lui avant d’aller voir Abby. Je jugeais que c’était plus prudent d’autant plus qu’il nous avait prévenu qu’elle n’était pas commode.

Il s’installa avec nous parce que j’avais attisé sa curiosité en le regardant par-dessus l’épaule de Finan et voulu tout de suite savoir pourquoi nous voulions voir Abby. La surprise s’afficha sur son visage quand il comprit à qui il avait affaire. Les présentations faites, il ne fallut que l’écouter nous raconter comment les choses s’étaient déroulées à l’époque. Instinctivement, je portais mes mains à mon ventre en me disant qu’un enfant ne devrait jamais faire les frais d’une querelle d’adultes ! Ça n’avait aucun sens ! Finan n’était coupable de rien et il avait payé le gros prix pour ça.

Les choses étaient faites, il ne servait à rien d’en vouloir au passé.

L’oncle de Finan nous donna comme conseil de me laisser aborder Abby, ce serait plus facile parce qu’apparemment, je ressemblais un peu à Moïra. Ça me fit sourire et rougir un peu, même et je regardais Finan tendrement. Je remerciais l’homme, Shane O’Brien pour les verres et je le rassurais sur nos intentions. Si ça ne fonctionnait pas avec Abby, nous n’insisterions pas puisque le but n’était pas de remuer de vieilles histoires.

À l’extérieur du pub, alors que nous marchions vers celui d’Abby Cullen, Finan fit la réflexion qu’ici, le monde était bien plus petit qu’à Los Angeles.

- Et dire que même chez nous parfois, nous le trouvons bien petit !

Finan prit ma main et s’inquiétait de la réaction qu’aurait Abby en nous voyant débarquer dans sa vie à grand coup de souvenir. Je ne savais pas quoi répondre mais j’étais persuadé d’une chose, c’est que si nous ne pouvions approcher Abby, Finan avait eu au moins quelques réponses à ses questions et que déjà ça, ça devait le soulager d’un poids.

- J’irai en douceur, on verra comment elle réagit.

Le pub d’Abby n’était pas très loin et nous y fûmes très vite et mon regard accrocha tout de suite sur une femme, derrière le bar, avec une chevelure toujours aussi flamboyante. Et elle dirigeait son affaire d’une main ferme alors qu’elle reprenait un dénommé Adam au sujet d’un verre mal lavé.

- Ça promet…chuchotais-je à Finan.

Abby me salua et m’invita à approcher. Est-ce que je devais laisser Finan au vestiaire ? Ça me fit rigoler dans ma tête et je m’avançais jusqu’à elle et m’installais sur le banc en déposant sur celui à côté de moi, mon sac.

- C’est un beau pub que vous avez là ! Mon mari et moi sommes en voyages de noces et nous avions envie de nous imprégner de l’ambiance du coin. Je crois que nous avons trouvé notre bonheur ici.

Je me disais qu’en commençant par un compliment, je la charmerais un peu et qu’en plus, elle voudrait peut-être nous conseiller sur des choses à voir dans le coin et que de fils en aiguilles, je saurais comment amorcer la conversation, la vraie, je veux dire.

- Finan et moi, nous nous faisions la réflexion que l’Irlande serait un bel endroit pour élever notre famille. Il est lui-même Irlandais d’origine mais n’y a pas grandit et moi, je suis tombé immédiatement en amour avec le paysage !

- Ah oui ? Des racines irlandaises ? C’est quoi votre nom de famille, j’aime bien remonter la généalogie des gens !

Et là, je me disais que, finalement, j'avais peut-être été trop rapidement dans mon approche...

@ Billy Lighter

Tiff avait l'intention d'y aller en douceur. Je savais qu'elle était doué pour ça. Elle y allait toujours en douceur avec Guillermo... Et puis, de toute façon, elle était notre meilleur atout dans toute cette aventure.

On était donc, entré dans le pub qui était, à l'intérieur, un véritable repère enchanté. Au bar se trouvait une rousse qui devait, sans aucun doute, être Abby et qui, rapidement, nous montra à quel point elle pouvait être intransigeante. Elle l’était, en tout cas, avec son employé qui se remit au travail exécutant les ordre de la femme.

Tiff avait raison... Ça promettait... Et je ne pus l'empêcher de déglutir quand elle nous repéra invitant surtout Tiff à approcher. Moi, elle m’avait à peine calculé mais je suivis quand même Tiff jusqu'au comptoir où on s'installa et où Tiff entama la conversation en douceur et par de beaux compliments qui ne manquèrent pas de faire sourire Abby.

-Merci beaucoup! C'est toujours un plaisir de faire découvrir nos bières locales aux touristes. Vous êtes américaine n’est-ce pas?

Elle avait reconnu l'accent de Tiff très certainement. Cette dernière parla ensuite de mes origines irlandaises... Mais je ne m'attendais pas à ce qu’Abby soit passionné de généalogie... Et c'est en parlant de ça qu'elle posa son regard sur moi certainement pour que je lui en dise plus...

Super...

-Heu...

Non... Mauvais départ... Je reprends...

-Quinn... C'est ça mon nom de famille...

Et je vis d'un coup le visage de la vieille Abby, juste avant souriant, s'assombrir.

-Finan Quinn...

J’hochai de la tête en déglutissant.

-Tu ressemble à ton père et tu as grandi... J'imagine que vous n'êtes pas ici pas hasard, c’est bien ça?

Elle regarda Tiff mais, chaque fois qu'elle la regardait, son visage se radoucissait automatiquement avant de, chaque fois, se rendurcir quand c’est moi qu’elle regardait.

Et je repris.

-On est réellement ici en voyage de noce mais on s'est dit que c'était l'occasion de renouer avec ma famille... C'est Shane O’Brien qui nous a aider à vous trouver. Il paraît que vous étiez la sœur jumelle de ma mère.

Je vis une profonde tristesse s'afficher sur son visage. Elle soupira reprenant, ensuite, un regard dur à mon encontre.

-Je suis toujours sa soeur jumelle. Tant que je ne saurais pas ce qu'il est passé, je considère qu'il y a encore un espoir qu'elle soit vivante !

Moi, je n'en avais plus... Plus aucun. C'était évident qu'il lui était arrivé quelque chose... Ce qui me tuait, moi aussi, c'était de ne pas savoir quoi…

-Désolé... Je ne voulais pas parler au passé... Elle me manque à moi aussi.

Et mes paroles étaient sincères si bien  que je vis le regard dur d’Abby s’adoucir avant qu'elle ne soupire et regarde Tiff.

-Vous lui ressembler beaucoup, à Moïra... Et, comme elle, vous êtes tombés sur un Quinn…

Elle dit ça en me montrant du doigt.

-J'espère qu’il n'est pas comme son père. Un vrai Quinn celui-là... A sa place j'aurais remue ciel et terre pour retrouver l'être que j'aimais le plus au monde. Rory Quinn, lui, il a laissé les flics faire et à attendu. Il aurait pu faire plus au lieu de se morfondre dans l'alcool. Je suis allé plusieurs fois à Los Angeles pur chercher, moi ! Je me suis ruiné pour ça! Tout ça pour chaque fois retrouver Quinn affalé dans son fauteuil ! Il avait même du mal à s’occuper de son gamin !

Je soupirai ne sachant quoi dire. Mon père avait été affecté au point où il était tombé en dépression.

-Mon père avait ses défauts... Mais s'il avait pu faire quelque chose, il l’aurait fait. Mais les policiers sont vites tombés à court de pistes…

Elle secoua la tête visiblement incapable de pardonner à mon père. Et c'est, ensuite, à Tiff qu'elle s’adressa.

-Les Quinn son maudit, Madame Quinn… Alors faites attention à vous.

Et elle passa son regard de Tiff à moi.

-Vous êtes ici pourquoi, concrètement ? Me rappeler que je ne reverrais jamais ma soeur ? Ou bien vous avez du neuf concernant sa disparition? Si c’est le cas, je serais heureuse de savoir tout ce que vous savez. Mais si vous êtes là pour me faire culpabiliser pour des choix que j’aurais fait à l’époque et que je regrette actuellement, alors, vous pouvez vous en aller…

@ Billy Lighter

Nous avions devant nous, la tante de Finan, Abby Cullen. Elle correspondait bien à la description que nous en avait fait son ex-mari alors, prudente, je m’avançais en compagnie de Finan près d’elle avec qu’un bar de pub nous séparant. Je la complimentais sur son pub en disant que nous étions en voyage de noces et que nous rêvions d’élever notre famille en Irlande. J’ajoutais accidentellement que, puisque mon mari avait des racines Irlandaises, ce serait bien. En disant cela, j’entendu un bruit de frein dans ma tête, je venais de comprendre en même temps que les mots m’échappaient, que je faisais une erreur.

Évidemment, Abby voulu savoir le nom de famille de Finan et ce dernier, d’abord hésitant, fini par le lui dévoiler. Bien entendu, il ne fallu pas plus pour qu’Abby fasse le lien et annonce que mon mari ressemblait à son père avant de supposer que notre présence n’était pas le fruit du hasard.

- Ce n’était pas prévu même si… Même si ça peut en avoir l’air.

Finan confirma mes paroles avant de se mettre le pied dans la bouche bêtement, un mauvais choix de mots qui fit sourciller Abby avant qu’elle ne regarde Finan avec de qui semblait être des poignards dans les yeux. Elle lança alors qu’elle était toujours la sœur de Moïra et que tant que son corps ne serait pas retrouvé, elle conservait toujours l’espoir qu’elle soit en vie.

- C’était un mauvais choix de mots, bien sûr, nous espérons nous aussi qu’elle soit toujours en vie.

C’est sur moi ensuite qu’elle posa son regard, avec beaucoup plus de douceur, heureusement, par contre, ses mots étaient durs pour Finan et son père. Je pouvais comprendre qu’elle avait beaucoup de chagrin et de rancœur mais mon mari ne méritait pas ce genre de procès, il aurait bien assez de celui à venir ! Finan tenta de défendre son père mais Abby continu avec une mise en garde pour moi. Je me devais de répondre, je ne pouvais pas la laisser avec une fausse impression de Finan, n’en tenait qu’à elle de me croire ou non.

- Finan est un merveilleux époux et un excellent père, vous savez. Il a un grand cœur et en fait ce qui ressort le plus chez lui, c’est son côté Cullen. Un côté qui s’exprime dans sa façon d’être… Protecteur, généreux, grand cœur.

Je regardais Finan et lui pris la main, comme pour le défendre devant sa tante qui nous toisait du regard sans faillir.
Elle demanda ensuite pourquoi nous étions réellement ici non sans supposés que nos intentions pouvaient être mauvaises. Je soupirais et lâchais ma main de Finan pour mettre mes mains à plats sur le bar et regarder Abby dans les yeux.

- Madame Cullen. Nous ne vous avons pas menti en disant que nous étions ici pour notre voyage de noces. Nous venons de nous marier et de venir en Irlande nous tenait à cœur à tous les deux. Nous étions assis dans le pub de votre ex-mari et nous parlions de combien c’est beau et passible ici et tout simplement, Finan m’a parlé de sa famille et je me suis dit que tant qu’à être sur place, nous pourrions tenter de prendre contact avec sa famille. Il était réticent, c’était mon idée, non la sienne. Je vous assure, jamais nos intentions ont été de vous manquer de respect ou de raviver votre peine. Je suis navrée si c’est le cas.

Je tentais, tout doucement, de calmer le jeu et de ramener à conversation à des bases plus sereine bien qu’on sentait très bien qu’Abby n’allait pas redescendre si vite de ses tours. La disparition de la maman de Finan devait être un très mauvais poids à porter. De ne pas savoir doit être horrible. Après tout ce temps, même si l’espoir de la savoir en vie était toujours bien là, devait s’installer un sentiment de… comment dire ? Que si la mauvaise nouvelle tant redouter devait tomber, le questionnement incessant de ne pas savoir tomberait avec et le deuil pourrait doucement se mettre en place. Ne pas savoir devait être pire que tout le reste.

- Vous savez, pour Finan, de ne pas savoir est très difficile aussi. Il ne vous en veut pas, je me tournais vers Finan en disant ça, hein nounours ? puis je reportais mon regard sur sa tante, de ne pas avoir voulu le prendre quand son père est mort. Chacun a vécu la situation à sa façon, il n’y avait pas de bonne ou de mauvaise façon de le faire. Mais vous partagez tous les deux la même souffrance et vous avez les mêmes questions.

Autrement dit, il serait temps de faire front commun en mettant les rancœurs du passé de côté.

@ Billy Lighter

Dire mon nom avait drastiquement changé l'attitude d’Abby à notre encontre. C'était à prévoir mais j'essayais de ne pas me démonter. Ce qui était plus simple à faire avec Tiff à mes côtés pour appuyer mes propos notamment sur le fait que tout ceci n'était pas prémédité.

C'était juste une occasion qu'on avait saisie.

Et je m'étais rapidement planté en choisissant mal mes mots. Ce n'était pas la première fois que mes mots étaient mal interprétés. Je commençais à en avoir l'habitude. Et ce fut Tiff qui tenta de rattraper le coup en disant que nous aussi on espérait que ma mère était encore en vie. Bien sûr que je l’espérais même si, si c'était le cas, il était clair que je lui demanderai des explications. Mais l'amour qu'elle avait pour mon père était tellement sincère que je doutais qu'elle soit encore en vie.

-C'est la chose que j'aimerais le plus au monde. La revoir à nouveau.

Ce fut, ensuite, mon père qui en prit pour son grade... J’essayais de le défende car je n'avais rien à reprocher à mon père. C'est son chagrin qui l'avait tué... Son chagrin qui l'avait mis au fond du trou. Et s'il a souvent était incapable de s'occuper de moi, il n'en était pas moins un père aimant. Mais j'en pris aussi pour mon grade alors qu’Abby ne semblait pas faire la différence entre moi et mon père. Pour elle il y avait simplement "les Quinn". Et  encore une fois, Tiff vint à ma défense et quand elle sera ma main je lui envoyai un regard et un sourire reconnaissant.

-Et bien, je l'espère pour vous. Même si les apparences sont parfois trompeuses. Moïra aussi trouvait Rory loyal et aimant.

Je fixai Abby dans les yeux.

-Il l'était.

Ces sur nos intentions, ensuite, qu’Abby se questionna. Je soupirai ne sachant que dire. Tout ce qu'on voulait, finalement, c'était retrouver des membres de ma famille, pas raviver de veilles peines qui, apparemment, étaient encore bien vives.

C'est Tiff qui se lança, expliquant nos intentions avant de me défende disant que l'idée venait d'elle. L'attention d’Abby était entièrement sur elle et je voyais son visage se radoucir doucement. Comme si toute sa rancœur commençait à disparaître.

Tiff déclara, ensuite, que c’était pour moi aussi de ne pas savoir avant d'ajouter que je n'en voulait pas à Abby pour le fait qu’elle ne m'avait pas adopté. J’hochai de la tête alors que j’avais bien vu que Tiff avait arraché un sourire en coin à la vieille femme quand elle avait dit « nounours »… Ça ratait jamais ça.

-Non, je ne vous en veux pas.

Parce que, si elle n'avait pas fait ce choix, je n'aurais pas rencontré Tiff. La vie nous emmenait parfois sur des chemins qui peuvent sembler obscures mais, au final, c'est peut-être pour arriver à une belle histoire.

Tiff conclu qu’Abby et moi avions les mêmes questions et la même souffrance. Cette remarque fut suivie d'un silence alors qu’Abby semblait réfléchir. Elle soupira ensuite avant d'aller chercher un tabouret pour s’installer près de nous...

-Pourtant, vous avez toutes les raisons de m'en vouloir... Cet enfant...

Elle me fixa.

-J'aurais dû te prendre. J'étais ta marraine. Je savais que les Quinn ne voudrait pas de toi. Ils ont été clairs quand ils ont déshérité ton père et ont coupé les ponts. Ils ne voulaient plus rien n'a voir avec lui.

J’haussai des épaules.

-Vous savez... Ma vie n'a pas été si mauvaise malgré tout. Et, en plus, je eu la chance de rencontrer Tiff. C’est tout ce qui compte actuellement.

J'envoyais un regard amoureux à Tiff et ça fit, enfin, sourire Abby qui fixa Tiff.

-Il a de la chance de vous avoir. Je n'ai jamais vu quelqu'un défendre autant son homme... Sauf peut-être Moïra. Elle aimait Rory comme jamais. Et elle t'aimait toi aussi, Finan. Tu étais son petit trésor.

Elle soupira.

-J'en ai voulu à Rory à partir du moment où ils ont décidé de quitter l'Irlande pour Los Angeles. Je savais que j'allais moins voir ma sœur et ça m'a fait mal. Mais ils voulaient tenter de percer dans la musique là-bas. Ils vivaient pour toi et pour la musique.

Apprendre tout ça me faisait sourire. Et me rendait encore plus nostalgique de ma mère. .

-Ils n'ont pas eu le temps de réalisé leur rêve. Mais on la fait pour fait pour eux. N'est-ce pas Tiff? On a notre propre groupe.

Le visage d’Abby s'illumine et elle fixa Tiff.

-C’est vrai? Vous faites de la musique aussi Madame Quinn? Quel genre de groupe ?

La conversation était plus détendue et ça me fit, intérieurement, soupirer de soulagement.

@ Billy Lighter

Abby Cullen n’appréciait pas notre présence et nous l’avait fait sentir dès le début de notre conversation. Elle avait encore beaucoup de rancœur envers les Quinn, ce que Finan et moi pouvions comprendre mais elle devait faire la part des choses et comprendre que Finan avait lui aussi beaucoup souffert dans toute cette histoire. Bien sûr, dès sa première attaque envers mon mari, je me permis de le défendre en disant que Finan était un merveilleux époux et un excellent père ce à quoi elle répondit que parfois, les apparences pouvaient être trompeuses.

Ce n’était pas gagné, oh que non !

Ensuite, Abby voulait savoir quelles étaient nos intentions véritables et je me permis d’expliquer que tout ce que nous voulions était de prendre contact avec sa famille pour me faire découvrir d’où il venait et peut-être comprendre certaine chose lui-même et je précisais surtout que tout ceci était mon initiative, et non celle de Finan, pour qu’elle comprenne que mon mari n’était pas à blâmer si notre idée l’avait offensé.

Je ne me rendis même pas compte que j’avais un peu fait sourire la tante de mon mari quand je l’avais appelé nounours.  Ce petit n on sortait sans même que je ne m’en rende compte et je croyais bien que Finan commençait à s’y faire.

Contre toute attente, Abby confessa que Finan aurait eu tous les droits de lui en vouloir, pour ne pas l’avoir prise avec elle quand son père était décédé suite à la disparition de sa mère. Peut-être était-ce parce que je n’avais pas vécu leur situation que j’avais une certaine facilité à comprendre les gestes posés par le passé.

- Peut-être que vous aviez peur qu’en prenant Finan avec vous, sa présence ne vous rappel continuellement la disparition de Moïra. Vous avez pris une décision qui vous protégeait d’une certaine manière. Vous savez, j’aurais probablement fait la même chose que vous.

Je ne pouvais pas le jurer, une main sur la bible car on ne peut jamais prédire notre réaction lorsque nous avons les deux pieds dans une situation donnée, mais si je pouvais attirer un peu plus de la sympathie d’Abby, j’étais prête à l’affirmer.

Finan, lui, avoua que malgré tout, il n’avait pas eu une enfance si horrible qu’on pourrait le croire et que cela l’avait conduit à croiser ma route, des années plus tard et je lui rendis son regard amoureux et complice.

- Tu sais que tu es beau quand tu dis des choses profondes comme celle-là ?

Il pouvait être romantique mon gros nounours quand il le voulait !

Ça sembla attendrir Abby de nous voir autant amoureux et elle avoua que la seule autre femme qu’elle avait vu autant défendre son homme, était sa sœur, Moïra.

- Quand je suis tombé amoureuse de Finan, j’ai décidé que je me dévouerais à son bonheur parce qu’il m’avait promit de se dévouer au mien. Je suis autant choyée qu’il ne l’est.

La colère d’Abby pour Rory était tout à fait compréhensible du fait qu’elle l’avait vu ravir le cœur de sa sœur et le transporté à des milliers de kilomètre d’elle. Ça n’avait pas dû être facile d’accepter de les voir quitter l’Irlande. Puis avec la suite des évènements, tout avait escaladé. Je trouvais ça beau et même, je fus toucher d’entendre Finan dire que nous perpétuions le rêve de ses parents en ayant nous même notre propre groupe. Je regardais Abby, un rien surprise quand elle demanda si c’était vrai, si je jouais moi aussi de la musique, quel était le genre de notre groupe. Nous avions presque une tout autre femme devant nous, peut-être avions nous briser sa carapace assez pour amorcer la phase deux de notre plan, nouer des liens.

- Et bien pour notre groupe je joue de la harpe, de la flûte, du violon dans toutes ses déclinaisons, le xylophone et le piano, mais sinon je sais jouer de plusieurs autres instruments et, nous avons un groupe de métal médiéval que nous formons avec notre ami Ivar Miller, il est notre bassiste. C’est Finan qui compose nos chansons, il s’inspire beaucoup de l’Irlande, c’est un endroit si féérique ! Oh ! Nounours !

Je frappais du revers de la main sur le torse de Finan, pas assez fort pour lui faire mal mais assez pour le surprendre, j’étais moi-même surprise par ma réflexion.

- J’ai un exemplaire de notre album quelque part dans mes valises à l’hôtel ! Je l’ai apporté parce que je me disais que ce serait une bonne idée que de le laisser trainer quelque part en Irlande pendant notre voyage comme pour honorer l’endroit qui t’a tant inspiré.

Je regardais Abby ensuite, Finan devait avoir comprit où je voulais en venir.

- J’aimerais vous offrir notre album. Peut-être que vous accepteriez de visiter Limerick avec nous. Nous pourrions diner quelque part, sans prétention, si obligation, si vous vous sentez à l’aise avec ma proposition, bien entendu.

@ Billy Lighter

Il n’y avait pas que le chagrin et la colère de ne pas savoir ce qu’il s’était passé qui tiraillait Abby, il y avait aussi la culpabilité de ne pas m’avoir adopté à la mort de mon père. Je crois que, si elle semblait aussi hostile envers moi au début, c’était, non seulement parce qu’elle faisait l’amalgame entre moi et mon père mais, aussi, parce qu’elle devait se dire qu’il valait mieux me détester pour l’empêcher de culpabiliser.

Mais Tiff ayant mis mes qualités en avant sans compté l’amour inconditionnel qu’elle me vouait avait détruit la carapace d’Abby qui revoyait en Tiff sa sœur et, en moi, le gamin que j’avais été et non mon père.

J’appris au passage qu’elle était ma marraine et qu’elle regrettait d’avoir fait le choix de me laisser entre les mains des services sociaux de Los Angeles. Je déclarai ne pas lui en vouloir. De toute façon, c’était du passé et j’avais trouvé de nombreux avantages à ma situation. Tiff essayait aussi de la déculpabiliser disant que ma présence aurait pu sans cesse ramener la disparition de ma mère au bon souvenir d’Abby.

Je baissai les yeux quand elle dit ça. Parce que c’était exactement ce qu’il s’était passé avec mon père. Chaque fois qu’il me voyait, il pensait à ma mère.

-Le chagrin peut nous faire faire des choix qu’on peut regretter après.

Elle hocha de la tête confirmant nos dire mais ça semblait être le fait que Tiff ait dit qu’elle aurait probablement fait la même chose qui détendit Abby.

Mais je mis fin à sa culpabilité en disant que si j’avais été arraché à L.A., je n’aurais pas rencontré Tiff. Et ça plus à ma femme qui disait que j’étais beau quand je disais des choses comme ça. Je rigolai un peu avant de lui faire un petit clin d’œil.

Abby semblait se détendre et sourire de plus en plus au fur et à mesure de le conversation. On ne serait jamais arrivé là sans Tiff et sa répartie. Et ma marraine ne cessait de trouver des points communs entre ma mère et Tiff. Notamment dans la façon qu’avait Tiff de me défendre. Pourtant, Dieu sait que j’avais donné du fil à retordre à Tiff avec mon affiliation aux Los Diablos. Pourtant, son amour pour moi n’avait pas décliné au point que, parfois, je trouvais que je ne la méritais pas.

Et quand elle fit l’étalage de son amour pour moi. Je ne pouvais m’empêche de lui sourire amoureusement. Si j’étais loyal, Tiff l’était aussi. On s’était bien trouvé. Je mis ma main sur sa cuisse avant de fixer Abby.

-On s’est bien trouvé elle et moi. C’est le destin qui veut ça.

Comme ma mère avec mon père. C’était un voyage qui les avait rassemblés. Un coup du destin.

C’est plus posément qu’Abby avait pus parler de mes parents et expliquer que mon père avait emmené sa sœur loin d’elle. Je pouvais comprendre. Mais c’était pour leur rêve qu’ils avaient fait ça et je ne pus m’empêcher de dire que, ce rêve, on l’avait concrétisé à travers notre groupe.

Et ça illumina le visage d’Abby qui s’intéressa à notre musique. C’est Tiff qui en parla en énumérant les instruments qu’elle faisait. Tiff maitrisait un bon nombre d’instruments difficile à dompter mais elle avait la discipline qu’il fallait pour arriver à sortir un son magique.

Elle parla d’Ivar ensuite avant de s’exclamer. Je la fixai avec un regard interrogateur alors qu’elle déclara avoir un exemplaire de notre album dans sa valise. J’affichai un large sourire en comprenant son idée et le visage d’Abby, avant si dur, était maintenant joviale.

-Merci beaucoup ! C’est un très beau cadeau. Il tournera en boucle dans ce pub, je peux vous l’assurer. Et, comme je vois, Moïra t’as transmis sa passion pour le médiéval et…

Elle montra ma croix celtique du doigt.

-Sa croix aussi…

Elle sembla émue en la regardant. Je souris.

-Elle me l’a offert quand j’étais tout petit. Je ne l’ai jamais enlevé depuis.

Elle sourit et effaça une larme d’émotion avant de se tourner vers Tiff.

-Vous jouez des instruments merveilleux. Moïra jouait de la flûte aussi. Alors, comme vous me faite un cadeau, je veux aussi vous en donner un… Demain, nous irons chez moi et je vous donnerez la flûte de Moïra. Elle l’avait laissé à Limerick avant de déménager à L.A.. Elle me l’avait laissé pour que je pense à elle mais je crois qu’elle aimerait que cette flute ait une seconde vie.

C’était un très beau cadeau et je ne pus m’empêcher de fixer Tiff avant qu’Abby ne reprenne.

-Et je vous ferez visiter Limerick. Je connais les meilleurs restaurant. Mais avant tout ça, je vous sert une bière ! Et je vous l’offre.

Elle reprenait du poil de la bête et ça me fit rigoler. Finalement, la conversation était passée de tendue à ce que nous cherchions, finalement, avec Tiff.

@ Billy Lighter

Ça tenait peut-être du miracle mais Abby se détendait petit à petit au fur et à mesure que notre conversation plaçait dans le bon ordre, les pièces du puzzle. Il y avait beaucoup de choses dans le passé de Finan et de sa tante qui tenait de si j’avais su et c’était triste. Avec des Si, on referrait le monde, pas vrai ? Seulement, Finan était ici aujourd’hui et bien que sa vie n’avait pas été celle que ses parents avaient rêvés pour lui, il était tout de même reconnaissant car en restant à Los Angeles, cela avait fait en sorte que l’on se rencontre. Je trouvais ça tellement romantique que je ne pu m’empêcher de le lui dire.

Le ton d’Abby avait changé et elle me trouvait des ressemblances avec Moïra, la maman de Finan. Ça me faisait chaud au cœur et en même temps, ça me laissait croire que c’était peut-être pour cela que Finan et moi ça avait été l’amour au premier coup d’œil. Sans le savoir, je lui rappelais un visage familier et ça le faisait se sentir bien.

Je l’aimais mon gros nounours, inconditionnellement. Comme la maman de Finan avait aimé son Rory. L’amour, parfois et même souvent, était plus fort que tout et le reste autour ne faisait pas le poids. Moïra avait décidé de suivre son mari jusqu’en Amérique et la suite des choses appartenaient au passé, rien ne servait de le remuer et nous n’étions pas ici pour le faire, c’est ce que fini par comprendre Abby qui s’intéressait maintenant à moi et ma passion pour la musique, un autre point en commun que je partageais avec la maman de Finan. Ça sembla l’impressionner et même j’oserais dire que je gagnais beaucoup de point de faveur. Je parlais de notre groupe avant de me souvenir que j’avais un exemplaire de notre album dans mes valises et je me proposais de le lui offrir.

À ce moment-là, Finan et moi avions une tout autre personne devant nous. Elle était ravie et promettait de faire jouer l’album en boucle dans son pub. Si ça ce n’était pas le son de la victoire, je me demandais bien ce que c’était ! Elle était maintenant tout attendrie en pointant la croix que portait Finan au cou, l’héritage de sa maman. Il ne s‘en séparait jamais et avec raison ! C’était un beau bijou mais ce qu’il représentait faisait sa valeur.

- Oh !

Abby venait de m’offrir la flûte de sa sœur, enfin, elle me l’offrirait demain quand nous irions chez elle, car oui, elle nous invitait officiellement à la visiter et ensuite, nous irions nous promener en ville et manger quelque part. Ça s’annonçait être une très belle journée et j’étais émue à mon tour par de beau dénouement.

- Je prendrai soin de la flûte de Moïra. Et qui sait si un jour notre enfant saura en jouer. Ce serait un bel héritage à transmettre de génération en génération.

J’avais dit cela rêveusement en portant mes mains à mon ventre. Notre bébé serait plongé dans le monde de la musique dès sa naissance, j’espérait bien qu’il en ait la piqûre.

J’enlaçais Finan et l’embrassais en me soulevant sur la pointe de mes pieds alors qu’Abby venait d’annoncer qu’avant toute chose, elle nous offrait à boire. Quand nous repartirions il ne faudrait pas oublier de repasser par chez Shane pour lui dire que non seulement nous étions encore en vie, mais qu’Abby était une charmante femme, tout compte fait !

@ Billy Lighter

Abby était beaucoup plus détendue et semblait réellement heureuse de voir qu’on avait réalisé le rêve de sa sœur. Comme quoi, dans les malheurs, il y a toujours de belles histoires. C’est ce que ma vie m’avait appris. J’avais vécu des choses horribles… J’avais fait des choses horribles que je regrettais… Mais en contrepartie j’avais vécu des choses magnifiques. Je pense que la vie cherche toujours un équilibre.

Si j’avais pensé au début de la conversation qu’on s’était trompée d’idée en venant ici, maintenant, je pensais bien qu’on avait fait le bon choix. Maintenant débarrasser de quelques sentiments négatifs, Abby avait su voir en nous au-delà de sa rancœur envers mon père. Et elle était même prêt à faire tourner notre album que comptait lui offrir Tiff en boucle dans ce pub. Mon visage s’illumina me disant que l’Irlande sera le second pays à entendre notre musique. Quand on viendra ici en tournée, certaines personnes nous connaitront déjà grâce à Abby.

Une Abby qui ne manqua pas d’offrir, elle aussi, à Tiff, un très beau cadeau. Une flûte qui avait appartenue à ma mère. Pour un musicien, il n’y avait pas meilleur cadeau que de se voir offrir un instrument qui avait autant de valeur sentimentale. Tiff était, en tout cas, charmée et parla, en même temps, de notre enfant qui, peut-être un jour, se mettra aussi à faire de la musique. Je l’imaginais déjà en train de jouer de la flûte ou de la guitare. C’est clair qu’il sera bercé dans la musique dès le départ.

Je souris amoureusement à Tiff alors qu’elle mis sa main sur son ventre ce qui fit qu’Abby fit le lien alors que Tiff m’embrassa. Je profitai du baiser avant qu’Abby ne s’exclame.

-Oh vous êtes enceinte ?

Je souris avant d’hocher de la tête.

-Oui. C’est pour l’été prochain.

Abby semblait tout heureuse de cette nouvelle et nous félicita avant de me servir une bière et un soft à Tiff.

-Alors, il faut fêter ça ! A votre futur enfant !

Elle avait trinqué après nous avoir promis de nous faire visiter la ville demain. Notre voyage ne faisait que commencer mais, déjà, je me sentais ici chez moi. Une « chez moi » que j’avais quitté il y a longtemps mais qu’on allait découvrir avec Tiff pour, peut-être, un jour, nous y installer définitivement avec toute notre petit famille.

@ Billy Lighter